2009 - La Preuve #21.pdf

Médias

Fait partie de La Preuve #21

Titre
2009 - La Preuve #21.pdf
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Obama Aux Musulmans

Les raisons
fy croire
De
la fraternité
islamique
P.3
Ecoles Franco-Arabes
du Burkina Faso

P.10

Le défi de
l’organisation

Comment le Salafisme
est devenu doctrine officielle
en Arabie Saoudite

ditorial
e passage de

contredire sur le bien fondé

Barack

de son choix. C'était d'ail­

son langage et l'humilité de

Obama à la

leurs un pari risqué d'autant

ses mots, son intention

Maison blan­

plus que pendant la campa­

che va certai­

gne électorale, il était taxé

étant à tout prix de rétablir
la confiance avec le monde S

L

musulman du fait de son
nement marquerdel'histoire

musulman. Sans détour,

de l'Amérique et du monde.

nom Hussein. Ensuite, c'cst

sans complaisance et avec

Déjà, en tant que premier

un acte d'humilité que de

beaucoup de profondeur et t

noir élu à la magistrature

rechercher la paix par cette

de simplicité, il réussi à

suprême des Etats-Unis,

voie du dialogue et de la

faire espérer, ne serait-ce

c'est un fait inédit. Mais

main tendue. N'oublions

que pendant un bout de

c'est surtout la rupture qu'il

pas que l'Amérique et les

temps, la naissance d'un

prône dans la conduite de la

Américains nous ont plus

nouveau monde de liberté,

politique étrangère de son

souvent habitué à l'arro­

de dialogue et de respect ’

pays qui est surprenant et

gance et à la confrontation

merveilleux. En seulement

qu'à la modestie et à l'humi­

un semestre d'exercice du

Obama Aux
Musulmans

Les raisons
d'y croire

lité. Enfin, en succédant à

pouvoir, il rassure le monde

Georges W. Bush, il n'était

et réhabilite l'Amérique et

pas aussi simple d'engager

les Américains. Et son der­

une telle reforme au risque

nier discours à l'endroit du

de passer aux yeux de l'opi­

monde

pro­

nion américaine comme un

noncé au Caire le mois

président faible, la politique

passé, qu'on le veuille ou

étrangère du pays étant

pas, dans les anales de l'his­
toire de l'humanité comme

définie par les groupes
militaro-industriels.

le Yalta du dialogue des

Après avoir écouté son

musulman

mutuel.
A propos de la sincérité de
scs propos, on peut lui don­

ner le bénéfice du doute.

Mais sur sa capacité à tenir
son engagement, on est
d'être

obligé

sceptique,

pour qui connaît les roua­

ges et les ambiguïtés de

l'administration américaine
où rivalisent de nombreux
centres de puissance, le pré­

sident n'étant que l'artifice

cultures. Mais au-delà des

adresse, on s'est posé pro­

émotions et de la passion

bablement la question ci-

qui ont entouré cet évène­

après : est ce qu'il est sin­

ment, qu'est-ce qu'on est en
droit d'attendre de ce nou­

victoire pour Obama et tous

faire face à cette doulou­

veau pacte entre la toute
puissante Amérique et les

ceux qui appelaient de leur

reuse réalité. Celle-ci sera

vœux un dialogue des civi­

un véritable obstacle dans

musulmans?

lisations plutôt qu'un choc

la voie du dialogue avec le

Un peu avant son discours,
de nombreux observateurs

des civilisations. Car il a

monde musulman ; obsta­

montré à tous que la guerre
des cultures n'est pas inévi­

nombreuses contradictions

se sont posé la question sui­

vante : que peut-il dire de
mieux que ses prédéces­
seurs ? D’abord, il a eu le
mérite d'initier ce qu'aucun
autre n'a eu la clairvoyance
de faire. Il aura au moins
essayé même si la suite des
évènements venait à le

2

musulmans par la vérité de

cère ? C'est au moins une

d'un

schéma

idyllique.

Obama, tout comme ceux

qui l'ont précédé, va devoir

cle auquel il faut ajouter les

table et que la confrontation

du monde musulman lui-

entre l'islam et l'occident
n'est pas. une fatalité.

droit d'y croire à partir du

Sans juger des nouvelles
dispositions de son admi­

que les nouvelles autorités

nistration à l'égard du
monde musulman, il aura
impressionné de nombreux

même. Malgré tout, on a le
moment où il est certain
américaines y croient. fe .

H’<? can ■
La Rédaction

La Preuve n° 21 - Juillet 2009

Preuve évidente
De la fraternité islamique




enilanl
la
peri o d e
antéislamique
ou jahiliyya,
la structure de
base de la société, dans
toute la péninsule arabique
était la tribu. La grande
majorité des membres
d'une même tribu qui
étaient en principe issus
d'une même lignée, établis­
saient entre eux, des liens
de parenté ; d'où leur réfé­
rence à un ancêtre commun
dont le prestige souvent
amplifié par la légende
constituait le principal titre
de gloire pour chacun. En
plus, le lien de sang ou l'ap­
partenance à une tribu pou­
vait s'acquérir aussi par
alliance, adoption ou allé­
geance.

Relié entre eux en grande
partie par des liens de sang,
les membres de la tribu
étaient mus par la solidarité
tribale qui les faisaient réa­

r La (Preuve,
Récépissé de déclaration
N°1862//CA-GI/OUA/PF .
du 27 juillet 2007 .
ISSN 0796-8426
Tél. 50 37 94 30 .
Cell. 70 75 54 85 .

Email : preuve2007@yahoo.fr
Directeur de Publication
MikaïlouKéré
Secrétaire de rédaction
SiakaGNESSI
Responsable commercial
Moussa BOUGMA
Mise en page et impression
Altesse Burkina 50 39 93 10

Nombre de tirage
1000 exemplaires -/



Par Imam

gir de façon quasi automati­
que à toute atteinte portée à
un membre individuel ou à
toute menace contre l'inté­
grité du groupe. Aussi la
vendetta et les expéditions
punitives étaient-elles de
règles pour assouvir une
vengeance ou restaurer un
droit. Cette forme de soli­
darité était parfaitement
rendue par l'adage antéisla­
mique bien connu, qui dit :
"Prête main forte à ton
frère qu'il ait commis ou
subi l'injustice". Cet adage
traduit parfaitement l'esprit
des arabes avant l'évène­
ment de l'Islam.

L'arrivée de l'islam consti­
tuera donc une véritable
révolution sociale. En effet,
d'une société de non droit
fondée sur la violence et le
brigandage, l'islam édifie,
en l'espace d'une généra­
tion, une société de droit où
la solidarité tout en étant
affirmée comme valeur
sociale fondamentale, sera
désormais conditionnée par
la justice. Le fameux adage
de lajahiliyya sera repris et
complété dans un Hadith
célère qui dit ceci : "prête
main forte à ton frère qu'il
ait commis ou subi une
injustice ; s'il a subi l'injus­
tice, prête lui main forte ;
mais s'il a commis une
injustice, tâche de l'en dis­
suader car cela seul est
pour lui le vrai secours."
Ibn Mazin, Lisân Al-Aral,
1972, VI, page 44.

Les relations individuelles
en islam sont de type trian­
gulaire. Dieu y est à la fois

La Preuve n° 21 - Juillet 2009

(1ère partie)



le médiateur et la fin
ultime. La fraternité en
Dieu qui régit les relations
entre tous les membres de
la communauté fonde un
nouveau type de solidarité
où les sentiments, les inten­
tions et les actes sont mesu­
rés à l'aune du Birr (bien) et
de la Taqwâ (piété).

En effet, le coran ne cesse
de rappeler aux croyants :
"aidez-vous à faire le bien
et à vous rendre pieux
envers le Seigneur, et non
à commettre le mal et per­
pétuer l'iniquité !" S5 V2.
De cette manière, l'entraide
qui est la forme la plus
manifeste de la solidarité
n'est recommandé par l'is­
lam que placée dans un cli­
mat de piété et visant le
bien. Mais point d'entraide
dans le pêché et pour le
mal.

Il est généralement défini
trois types de fraternité en
Islam : la fraternité univer­
selle, la fraternité du sang,
la fraternité religieuse. La
fraternité universelle est
basée sur le fait que les
êtres humains sont des frè­
res du simple fait qu'ils sont
descendants d'Adam et
Eve, ancêtres communs à
tous. Dieu dit dans le Coran
: "O hommes ! Craignez
votre Seigneur qui vous a
créés d'un seul être, et a
créé de celui-ci son épouse
et qui de ces deux làe a
fait répandre (sur la
terre) beaucoup d'hom­
mes et de femmes..." S4
VI

La fraternité- de sang, c'est
lorsque des frères ou des
sœurs sont nés de la même
mère et/ou du même père.
En tout cas, il y a un lien de
sang qui les unit. Dans
notre jargon, on parle de la
famille ou du parent. C'est
un lien dont parle effective­
ment le Coran et que Allah
demande aux hommes de
préserver. "Craignez Dieu
au nom de qui vous vous

implorez

mutuellement

assistance, et craignez de
rompre les liens sacrés de
sang. En vérité Allah vous
observe parfaitement".
S4 VI
Il y a enfin la fraternité reli­
gieuse qui est celle qui lie
des hommes et des femmes
de même religion. Par ce
lien, les hommes et les fem­
mes d'une même religion se
doivent
mutuellement
assistance, entraide, solida­
rité et des conseils sincères.
Des deux formes précitées,
cette fraternité est la plus
importante en islam. Elle a
même une préséance sur
l'amitié. Un jour le pro­
phète (SAW) aurait dit à
Abou Bakr, que n'eut été la
préséance de la fraternité
religieuse sur l'amitié, je
t'aurai mieux favorisé (il
s'agissait d'un partage de
bien). Le prophète (SAW)
pour nous montrer la valeur
et le caractère sacré de cette
fraternité a dit : "Nul n'est
réellement croyant, tant
qu'il ne souhaite à son frère
(musulman) ce qu'il désire
pour /«/-meme. "Rapporté
par Boukhari et Muslim et

Suite pege.,.5
3

Religion de vérité
La méditation en islam
Pur Cheick Allniyan
'une manière
générale, la reli­
gion est perçue
comme
un
ensemble de
croyances dogmatiques et de
pratiques que l'homme doit sui­
vre sans nécessairement cher­
cher à comprendre. Cependant,
l'islam tranche avec cette défi­
nition de la religion. Scs ensei­
gnements qui s'adressent au
cœur de l'homme sont basés sur
la révélation divine certes, mais
trouvent également leur perti­
nence dans la logique et ont
leur raison d'etre. C'est dans ce
sens qu'on ne saurait l'imposé à
quelqu'un (contrairement à ce
que le pensent certaines person­
nes) car il n'en sera pas
convaincu. Dieu le dit luimême dans le Coran en ces ter­
mes : "Nulle contrainte en reli­
gion ! Car le bon chemin se dis­
tingue de l'égarement. Donc,
quiconque mécroil au Rebelle
tandis qu'il croit en Allah saisit
l'anse la plus solide, qui ne peut
se briser. Et Allah est Auditent
et Omniscient". S2 V256.
Ainsi, la croyance et la médita­
tion sont des instruments indis­
pensables pour le musulman
dans le cadre de ses pratiques
cultuelles. Mais qu'est-ce que la
méditation ? Pourquoi faut-il
méditer ? Sur quoi méditer ?
Quels sont les mérites de la
méditation ? Telles sont les
interrogations auxquelles nous
nous proposons de répondre
dans les lignes qui suivent.

La méditation est une réflexion
approfondie portant sur un sujet
particulier pour mieux le com­
prendre et saisir son sens pro­

4

fond. En d'autres termes, c'est
une pensée, un questionnement
sur le pourquoi et le comment
de l'existentiel, aboutissant aux
connaissances scientifiques et
elles-mêmes conduisant à la
connaissance de Dieu l'ingé­
nieux créateur. Elle est donc
source de lumière et l'origine de
l'inspiration. En un mot c'cst le
fil qui conduit à la science, aux
connaissances et à l'intelli­
gence.
En islam, la méditation est un
exercice spirituel consistant à
concentrer son esprit sur Dieu,
ses paroles, ses œuvres, ses
implorations et scs évocations.
Dans le coran, Dieu incite les
croyants à la méditation en ces
termes : "En vérité, dans la
création des deux et de la terre,
et dans l'alternance de la nuit et
du jour, il y a certes des signes
pour les doués d'intelligence,
qui, debout, assis, couchés sur
leurs côtés, invoquent Allah et
méditent sur la création des
deux et de la terre (disant) : "
Notre Seigneur ! Tu n'as pas
créé cela en vain. Gloire à Toi !
Gardes-nous du châtiment du
Feu".Si V190-191. Comme le
mentionne ce verset, le champ
de la méditation est vaste ; elle
peut porter sur toutes les créa­
tions divines et couvre aussi
bien les questions religieuses
que temporelles, quel que soit
son sujet, si elle est bien menée,
elle est source du renforcement
de la relation du serviteur avec
le Seigneur le Très-Haut. Ainsi,
les sujets de la méditation sont
très variés : les versets corani­
ques, les hadiths, l'alternance
du jour cl de la nuit, les cicux,
la terre, les hommes, les ani­

maux, les océans, les monta­
gnes, les anges, l'histoire des
peuples anciens, les étoiles, les
robots, le téléphone portable,
l'informatique, l'internet, la
création et la vie de l'homme
...etc.

Sciences, états et œuvres sont le
finit de la méditation (Fikr),
mais seule la science constitue
sa finalité particulière. 11 va de
soi que lorsque la science se
dépose dans le cœur, l'état de ce
dernier en est transformé et
conséquemment les œuvres que
l'on effectue. Les œuvres sont
donc tributaires de l'état, l'état
de la science et celle-ci de la
méditation. La méditation est
donc l'origine, la clé de tous les
biens. C'est elle qui nous
dévoile son mérite et sa supé­
riorité sur le simple rappel
(Dhikr - Tadhakkur) parce
qu'elle est rappel et découverte.
Le rappel par le cœur est meil­
leur que celui qui procède des
membres. Qui plus est, la
noblesse de l'acte procède du
rappel qu'il recèle. La médita­
tion est donc parmi les actes, le
meilleur. C'est la méditation qui
transporte l'individu des choses
blâmables à celles recomman­
dées, du désir et de la cupidité à
l'ascétisme et au contentement
et qui engendre la piété. C'est
pourquoi, le Très-Haut a dit:
"C'est ainsi que nous l'avons
fait descendre un Coran en
[langue] arabe, et Nous y
avons multiplié les menaces,
afin qu'ils deviennent pieux ou
qu'il les incite à s'exhorter"
S20V113.
Si nous voulons saisir comment
la méditation transforme l'état.

prenons l'exemple de la médita­
tion sur la vie dernière. Par la
méditation, nous savons que la
vie dernière est préférable. Si
cette connaissance vient à s'an­
crer dans les cœurs, ceux-ci
aspireront à la vie dernière et au
renoncement au monde immé­
diat. C'est ce que nous enten­
dons par " état " ; le cœur, avant
de s'imprégner de cette
connaissance, est dans un état
tel qu'il aime le monde d'ici-bas
et penche pour lui, se détour­
nant de la vie dernière et n'y
portant que peu d'intérêt. Cette
connaissance change l'état du
cœur ainsi que sa volonté et son
désir. La transformation de la
volonté se répercute sur les
œuvres effectuées par les mem­
bres qui rejettent le monde
immédiat et se tournent vers la
vie dernière.
D'autre part, la méditation
parait comme la lumière des
connaissances. Elle est à
l'image de la pierre que l'on
frappe contre le fer ! De ce
contact, se dégage un feu qui
donne de la lumière. Ainsi, l'œil
devient clairvoyant et les mem­
bres peuvent se mettre aussitôt
à l'œuvre. Il en est ainsi de
l'émergence de la lumière de la
connaissance qui procède de la
méditation ; celle-ci réunit les
deux connaissances et les
assemble d'une façon propre à
en dégager la lumière de la
connaissance comme le feu sur­
git du fer. Lumière qui change
le cœur et le fait pencher vers
ce qui lui était jusqu'alors
inconnu, de la même façon que
la vue saisit, du fait de la
lumière du feu, ce qui avant, lui
échappait. Par conséquent, les

La Preuve n° 21 - Juillet 2009

Religion de vérité
membres se mettent à l'œuvre
pour répondre au nouvel état du
cœur comme se lève au travail
celui qui. avant le retour de la
lumière, était immobilisé.
Les sciences et les états sont
donc le résultat de la médita­
tion. Les premières sont infi­
nies. les seconds considérables.
C'est pourquoi on ne peut pas
limiter le champ de la médita­
tion. il est illimité comme l'est
la création de Dieu. Au regard
de l'importance de la médita­
tion, l'islam lui a accordé une
place prépondérante parmi les
exercices spirituels. L'Envoyé
d'Allah a dit: "Accordez à vos
yeux leur part de dévotion. -on
lui demanda. Ô Envoyé d'Allah

! Quelle est leur part de dévo­
tion ? Il répond ceci : Regarder
le Coran, le méditer et tirer des
enseignements de ses merveilles. " On rapporte d'une femme
qui habitait la proche campagne
de La Mecque que : "Si les

cœurs des pieux découvraient
par la pensée le bien qui leur
est réservé dans la vie dernière,
ceux-ci ne trouveraient plus

goût à la vie ni ne pourraient
s'y réjouir". Quand à Ibn
'Abbâs l'un des compagnons du
Prophète, il dit à propos de l'im­

m'était consacrée, le prophète
vint auprès de moi etfut si pro­
che que sa peau loucha la
mienne, puis il dit : "Laisse-moi
tendre culte à mon Seigneur
Puissant et Majestueux". Il se
leva et alla vers la gourde d'où
il puisa de l'eau pour effectuer
ses petites ablutions. Après
quoi, il accomplit la prière et
pleura au point de mouiller sa
barbe. Quand il se prosterna, il
mouilla le sol. Puis, il s'allon­
gea sur le côté jusqu'au
moment où Bilâl vint lui annon­
cer l'imminence de la prière du
matin. Ô Bilâl ! dit-il, et com­
ment ne pas pleurer alors
qu'Allah le Très-Haut a des­
cendu sur moi cette nuit : " IIy
a certes dans la création des
cieux et de la terré, et dans l'al­
ternance de la nuit et du joui;
des signes évidents pour les
doués d'intelligence " C3V190
Ensuite, il a dit: "Malheur" à
celui qui lit ce verset sans le
méditer ". Ce récit, nous montre
comment et quand méditer.

calme, la nuit, au cours de la
prière, pendant la contempla­
tion de la nature, la lecture du
Coran, l'invocation et l'évoca­
tion de Dieu, les expérimenta­
tions scientifiques.......... Luqman. un des sages de l'islam
avait pour habitude de demeu­
rer longtemps seul. Quand son
maître passait devant lui, il lui
disait: "Ô Luqtnan ! Tu demeu­

res trop longtemps seul. Si tu te
joignais aux gens, ceux-ci te
tiendraient compagnie. Persé­
vérer - répondait-il - dans l'iso­
lement est propice à la médita­
tion et la constance dans celleci dirige vers le chemin du
Paradis". Ishâq Ibn Khalaf
rapporte aussi que: "Dâwud AtTâî - qu'Allah l'ait dans Sa
miséricorde - se trouvait une

En effet, la méditation, pour
être approfondie doit obéir à
des conditions telle que être
seul, dans un environnement

portance de la méditation que:
"Deux rak'ât (deux unités de
prière) brèves et réfléchies
valent mieux qu'une nuit de
prières accomplies sans la pré­
sence du cœur.". Alors si on ne
doute plus de place de la médi­
tation en islam, alors comment
méditer ?

Il faut remonter à la circons­

tance de révélation du verset
190 de la sourate 3 ci- dessus

cité pour comprendre comment
méditer. Ecoutons notre mère
Aicha (que Dieu l'agrée) nous
compter : "Durant une nuit qui

La Preuve n° 21 - Juillet 2009

...suite de la page 3

j dans les Quarante hadiths
j incontestables recueillis
; par An-Nawawi.
Le pacte de fraternité étài bli par le prophète (SAW)
centre les Muhâjirûn et les
| Ançar à Médine est la
| concrétisation manifeste
3 de cette fraternité en Dieu.
3 Muhâjirûn veut dire "
émigrés ". Il s'agit des pre■y miers musulmans qui
? quittèrent la Mecque pour
Médine avant l'émigration
j du prophète (SAW) lui3 meme. Les "Ançars " sont

ber du toit ? Je suis tombé sans
m'en rendre compte."

Cependant, on peut également
méditer en groupe. Selon AlJunayd, les assemblées les plus

nobles cl les plus éminentes,
sont celles où l'on s'abandonne

à la méditation dans l'Unicité,

où l'on inhale le souffle de la
connaissance, où l'on boit avec
le verre de l'amitié de l'eau de

l'océan de l'affection et où l'on

se fait une bonne pensée d'Al­

lah Puissant et Majestueux. Il
ajouta qu'il n'y a rien de plus

majestueux que ces assemblées
ni de plus savoureux que ce

nuit éclairée par la lune, sur le
toit de sa maison. Il méditait sur
le Royaume des cieux et de la
terne. Il ne cessait de regarder le
ciel et de pleurer jusqu'à tomber
chez son voisin attenant. Celui-

breuvage. Heureux celui qui

ci sauta de son lit avec une épée
s'imaginant avoiF à faire à un

vre une voie de lumière et de

voleur. Quand il vit Dâwud, il
revint sur ses pas, reposa son
épée et lui dit: Qui fa fait tom-

les musulmans de Médine
qui accueillirent et soutin­
rent les Muhâjirûn. Le
prophète ordonna que tout
homme parmi les Ançar
choisisse un Muhâjirûn et
le prenne pour frère avec
tout ce que cela implique
comme droit, y compris le
droit à l'héritage. Le
Coran, par la suite, est
venu abroger cette déci­
sion.
La fraternité, quelque soit
sa forme, tend à disparaî­
tre aujourd'hui. D'autres
groupes religieux ont bien

reçoit ce don a-t'il mentionné.

Bref, la méditation est un exer­

cice passion, façonnant et méri­

toire. Celui qui s'y essaie, s'ou­

félicité. Alors, ne nous privons

pas, n'en soyons pas avare, car

tous le monde peut s'y prêtera

compris le fondement et la
valeur de la fraternité et
ses implications, si bien
qu'ils ont de nombreuses
conversions à leur sein.
Dans le prochain numéro,
nous reviendrons sur les
autres formes de fraternité
en islam, les implications
de la fraternité islamique
et la réalité de la fraternité
au temps des premiers
musulmans. Puisse Allah
nous donner la possibilité
de comprendre la portée
de la foi et de ses implica­
tions ■

5

ume du mois
An

h

De Tertius Zongo

La gouvernance par le discours en marche
a lait deux ans déjà

Ç

que Tertius Zongo
est à la tête de la
primaturc.
Et

comme il fallait s'y atten­
dre, ce deuxième anniver­
saire a encore été marqué
par un tapage médiatique
quelque peu excessif sur le
bilan du Premier ministre.
L'on peut tout reprocher à
ce Premier ministre sauf sa
volonté de communiquer
sur ses actions. Il en a fait
son sport favori au point de
donner l'impression qu'il

est tous les jours dans les
cérémonies. Il empreinte
un peu au genre du prési­
dent Sarkozy qui avait fini
par lasser la presse fran­

çaise.
Ainsi dit, après deux ans à
la tête du gouvernement,
celui qui est chargé d'exé­

que les coupures intermina­
bles d'eau, ont compliqué

(leurs. La corruption, la
fraude, la mal gouvernance

d'invocations de Dieu pour
sortir ce pays des problè­

davantage un contexte de
vie déjà très chère. En plus,

ont la peau dure et restent

mes qu'il vit et surtout
affronter toutes les mauvai­

la fronde de la crise sociale
exacerbée par la crise à
l'Université, les revendica­
tions et grèves des fonc­
tionnaires, ne garantit pas
un lendemain meilleur. La
situation contrarie alors
l'espoir des populations
fondé sur le discours du
gouvernement et les solu­
tions qu'il propose.

ses prévisions météorologi­

ciations quotidiennes de la

ques.

presse et des citoyens.

En définitive l'on peut

Une des méthodes du Pre­
mier ministre a été de met­
tre chacun devant ses res­
ponsabilités.
Cela
a
consisté à démontrer aux

noter que Tertius Zongo
semble avoir posé beau­
coup d'actions en deux ans
à la tête du navire commun,
si on s'en tient au show
médiatique qui accompa­

citoyens qu'il n'y a pas de

gne ses initiatives. Deux
ans c'est à la fois trop et

miracles à leurs problèmes

et à leurs souffrances. Cer­

En arrivant au gouverne­
ment, Tertius Zongo avait

tains discours ont souvent
donné l'impression au peu­

peu, pour que les résultats

fait montre d'une grande

ple qu'on lui fait de la

tale soient ressentis dans la

ouverture vis-à-vis de tous
les acteurs de la vie publi­

morale. Une chose est

vie des citoyens. C'est

effectivement de mettre les

selon. Seulement le Pre­

que. Il a tenu à rencontrer
toutes les composantes de

gens devant leurs responsa­

mier

bilités, mais le rôle et l'effi­

convaincre par la parole

la société pour prendre en
compte les préoccupations

cacité d'un gouvernement

sans que les conditions de

valent plus pour sa capacité

vie des populations ne

de tous et de chacun.

à imaginer et à trouver des

s'améliorent véritablement.

solutions concrètes aux

Pire les conjonctures inter­

problèmes qui assaillent les

nationales ont rendu la vie

populations, que leur mora­

plus dure et plus chère sans

lisation.

pour autant que le gouver­

cuter le programme politi­

Ensuite, il a fait de la bonne

que de Blaise Compaoré

gouvernance et de la lutte

continue de parler et les

contre la fraude et la cor­

continuent

ruption, l'affaire principale

Burkinabè

une réalité au Burkina
Faso, au regard des dénon­

de l'action gouvernemen­

ministre

semble

d'écouter et d'attendre. Cer­

de

tes, plusieurs actions sont à

Quelques mesures et refor­

Le premier ministre fait

mettre à l'actif de son gou­

mes ont été mises en œuvre

vernement, mais le peuple

pour contenir le phéno­

aussi recours à Dieu dans
sa démarche. Êt c'est là un

croupi toujours sous les

mène de la fraude et de la

des grands mérites à notre

Alors jusqu'à quand pour­

affres de la vie, devenues

corruption à son expression

sens. Nous avons la convic­

rons-nous nous contenter

d'ailleurs plus saillantes.

minimale. La démarche a

tion qu'aucune initiative ne

des belles paroles, avec

d'ailleurs été saluée par les

saurait être effectivement

l'étau de la vie qui se res­

Burkinabè. Mais force est

un salut pour notre pays

serre chaque jour autour du

rant, et maintenant le déles­

de noter que deux ans

sans la bénédiction du Tout

cou de chacun ? On attend

tage de l'électricité ainsi

après, les fruits ne semblent

puissant.

maintenant des solutions

pas tenir les promesses des

davantage plus de prières et

Le coût des denrées ali­
mentaires, le coût du carbu­

6

son

gouvernement.

nement ne puisse trouver

un plan de riposte efficace
pouvant les juguler.

11 faut même

concrètes a

La Preuve n° 21 - Juillet 2009

Flash Back
Comment le Salafisme est devenu doctrine
officielle en Arabie Saoudite
!>,u Bachnr SOW

travers cet

Iran. Il fit retour à son vil­

rendit dans l'oasis d'Ad-

En 1802, les Saoud s'empa­

article

lage muni d'une autorisa­

Diriyah, vers le sud. Là,

rèrent de Karbala en Iraq,

nous

tion d'enseigner décerné

l'émir local, Mohammad

l'année suivante, ils pren­

n'avons

par le cheikh Mohammed

Ibn Saoud (Mohammad Al

Hayat al-Sindi, avec qui il
pas pour
objectifs de présenter
apprit les
la sciences du

Saoud), s'intéresse à son

A

doctrine salafite mais plu­

hadith. Cette aventure lui

tôt d'essayer de répondre

avait

brièvement à deux préoc­

constater que

aussi

de

permis
les

gens

discours et conclut avec lui

rie de la péninsule arabi­

donnant sa fille en mariage.

que, englobant les régions

La

famille

Saoud

Al

cupations partagées par

étaient revenus à toutes

devient le bras armé du

sortes de pratiques qui ne

mouvement, Ibn Al-Wah-

hab son idéologue.

: comment le salafisme est

se conformaient que peu à

la tradition du prophète

en Arabie Saoudite ? Com­

(saw). Pour lui le déclin de.

ment se fait-il que ses

la civilisation arabo-musul-

tenants qui sont réputés

mane s'explique par les

rigoristes se trouvent être

déviations par rapport aux

des alliés des Etats Unis

enseignements de l'islam

d'Amérique ?

(c'est dans un contexte ou

les influences impérialistes

La doctrine salafite

commençaient à peser sur

et la dynastie Al Saoud,

la région).

un lien séculaire

Le cheikh se

donna alors pour mission

Ce mouvement a été initié

de les faire appliquer l'is­

par le cheikh Mohammed

lam des origines, celui du

Abd

prophète

el-Wahhâb,



à

Muhammad

man s'étendait à la périphé­

un pacte qu'il scella en lui

beaucoup de frères à savoir
devenu doctrine officielle

nent la Mecque.

A l'époque, l'empire otto­

littorales et les lieux saints
de l'islam. Les Ottomans

finirent par s'inquiéter de la
montée de cette nouvelle

L'appel du cheikh, ainsi

force.

que l'autorité et la puis­

sance du prince, réussirent

Mohammad Ali, le maître
de l'Égypte (alors province

à unifier les tribus arabes,

ottoman), en Arabie avec

Ils

dépêchèrent

ce qui permit à Mohammed

son année pour réprimer

Ibn Saoud de devenir
l'imam du premier État

les dissidents.

saoudien. L'idéologie d'Ibn
Abdel wahhab. servit ainsi
en s'appuyant sur la loi isla­

mique, à établir la légiti­

mité de la domination des
Saoud sur les autres tribus
arabes.

Une

première expédition

permit de reprendre

le

Hedjaz en 1813. Lors d'une

deuxième expédition, le
troisième imam Saoud ben

Abdelaziz ben Mohammed
ben Saoud frit tué sous les

murs de Ta'if en décembre

Uyaynah oasis du Nejd, à

(SAW) et ses compagnons.

une trentaine de kilomètres

Ainsi, il prêcha le "taw-

En 1787, Ibn Al-Wahhab

1814.

au nord-ouest de Riyad, en

hid", dénonça énergique­

meurt, mais son idéologie

furent vaincus à Koulakh le

1703. Son père était un

ment le polythéisme (ash-

cadi, et son grand-père

shirk),

les

innovations

Les

wahhabites

lui survit et l'expansion ter­

10 janvier 1815. Le qua­

ritoriale des Saoud se pour­

trième imam Abdallah ben

le

(bid'a), et les choses détes­

suit. La doctrine salafite se

Saoud déposa les annes,

savant de Nejd de son épo­

tables (al-munkar). Il se

répandit en servant de

mais réussit à conserver le

que. Mohammed apprit le

heurta tout d'abord à l'hos­

source d'inspiration aux

Nedj et sa capitale Dariya.

Coran par cœur à l'âge de

tilité des notables locaux,

réformistes comme Jamal

Soulayman

ibn

Ali

al-Din

dix ans et étudia le fiqh

L'alliance avec la

hanbalite. Lejeune homme

dynastie Al Saoud

entreprit de voyager pour

approfondir sa science. Son

périple l'amena à la Mec­
que, à Médine, en Iraq et en

Afin de chercher un appui

pour la diffusion de sa ten­
dance ultra-orthodoxe, il se

La Preuve n° 21 - Juillet 2009

al-Afghani,

Mohammed

Abduh,

Mohammed Rachid Rida

et Abd

al-Rahman

al-

Kawakibi à la fin du XIXe

Une troisième expédition
égyptienne fut envoyée en

Arabie en 1816. Après une
campagne très difficile, la
capitale Dariya frit détniitc

le

3

septembre

1818.

siècle et au début du XXe.

7

Flash Back
L'imam Soulaymàn petit

Au début du XXème siè­

ressenti comme une trahi­

fils de Mohammed Ibn

cle, Abdelaziz Ben Abdel

son. Un autre épisode a

Abdel wahhâb, fut fusillé,

Rahman ben fayçal Al

menacé la relation privilé­

et Abdallah ibn Saoud. qui

Saoud, le fondateur du

giée entre les deux pays

saoudien

lors de la crise de 1973 où

et

moderne, voulant protéger

l'Arabie Saoudite participa

exposé sur la place publi­

l'indépendance du pays se

à l'initiative de l'OPEP et

que à Istanbul. Mais cer­

tourna vers les Etats-Unis,

déclara un embargo pétro­

tains membres de la famille

seule puissance à ne pas

Saoud réussirent à fuir vers

avoir eu une démarche

lier sur les Etats-Unis ainsi
qu'une augmentation des

d'autres régions de l'Ara­

colonialiste dans la région.
La découverte du pétrole
en mars 1938 va consolider

est envoyé au sultan Mah­
moud,

fut

décapité

Royaume

l'islam.
Aujourd'hui,

Arabie

en

Saoudite, la problématique

pour les autorités, consiste

à réduire l'idéologie wah-

habite, pour limiter les pul­
sions

terroristes,

sans

détruire les forces assurant

la cohésion du pays. Une

prix de 70 % pour les pays
occidentaux, en réponse à

tâche difficile mais qui
maintien des relations avec

ses relations. Il frit conclut
un pacte géostratégique
"pétrole contre protection",

l'aide massive fournie par
les américains à Israël
durant la Guerre du Kippour. Cette brouille n'a pas

le 14 février 1945 entre le

pour autant causé la rupture

depuis les attentats du 11

roi Abdelaziz ben Abder-

des relations, cc qui montre

rahman ben Fayçal Al

combien elles sont vitales.

l'influence des radicaux et

Saoud et le président des

En effet les Etats-Unis ne

une opinion qui la perçoit

peuvent, pour quelque rai­

comme corrompue et vas­

clan Al-Saoud pour mettre

USA Franklin Delano Roo­
sevelt. La famille des

son que ce soit, lâcher un

sale des Etats-Unis ; même

fin à ce second Etat et s'em­

Saoud et le wahhabisme

allié qui recèle des premiè­

parer du pouvoir à Riyad

si en 2003, la monarchie a

prirent leur essor grâce à ce

res réserves du monde

avec l'aide des Turcs en

refusé officiellement de

pacte. Le monarque attri­

(27% des réserves connues

1892. En 1902, Abdelaziz

servir de base arrière pour

bua à une compagnie amé­

au monde)

ben Abdel rahman ben

les opérations en Irak. Pour

ricaine une concession de

Fayçal Al Saoud réfugié au

Au cours des années 80,

réduire cette contestation le

forage à la Standard Oil

Koweit, reconquit Riyad

sur le terrain de la guerre

régime a dernièrement mis

Company of California

puis tout le Nedjd entre

d'Afghanistan, la relation
américano-saoudienne

en place un processus poli­

1902 et 1912, avant d'arra­

(future ARAMCO). Cet
approvisionnement arriva à

cher le Hedjaz et de pren­

point pour les Etats-Unis

comme allant vers une

dre possession de La Mec­
que, de Médine, de Djed­

dont l'économie était en
plein développement, la

prendra toute son impor­
tance. Ils soutiennent offi­
ciellement l'Irak dans sa

dah pour finalement fonder

relation entre les deux pays

guerre contre l'Iran. En
1991, lorsque Saddam

les royaumes du Hedjaz le

devint alors étroite.

Hussein voulait conquérir

Mais une chose très impor­
tante à signaler : Roosevelt

le Koweït, l'Arabie Saou­

dite se sentant menacée en

dite et les Etats-Unis n'est

demanda au roi la possibi­

appela à la protection amé­

donc pas prête de s'arrêter,

lité de créer un foyer natio­

ricaine. C'est ce recours qui

ces deux pays sont interdé­

nal juif en Palestine et se

a permis aux américains

pendants, l'un garantit des

heurta à un non catégori­

d'installer pour la première

avantages économiques et

que. C'est Truman qui l'a

fois malgré l'hostilité de la

l'autre profite d'un marché

De l'alliance entre le

décrété de façon unilatérale

population des bases mili­

énorme et d'une sécurité

royaume et les Etats unis

; ce que les saoudiens ont

taires sur la terre sainte de

militaire h

bie.
L’imam Turki Ben Abdal­

lah Ben Mohamed Ben

Saoud réussit à créer en

1824, le second état wahhabite avec Riyad pour
capitale. La famille rivale

des Al-Rachid profita des
luttes fratricides au sein du

29 août 1926 et du Nedjd

en mai 1927, qu'il réunit le
22 septembre 1932 pour

créer le troisième Royaume
d'Arabie Saoudite qui est

toujours

en

place

aujourd'hui.

8

apparaît comme le prix du

les Etats-Unis. La monar­
chie est ainsi entre une

pression américaine surtout
septembre pour réduire

tique

qu'il

considère

meilleure représentativité

des Saoudiens.
Malgré les périodes tumul­

tueuses les relations entre

le royaume d'Arabie Saou­

La Preuve n° 21 - Juillet 2009

Zoom
Vacances et jeunesse: mode d'emploi


------

Pur E.C.z\

'année scolaire partent pour 2 semaines
lire à sa lin.
apprendre la cuisine.
Voici venu les
Si ces activités ont un intérêt
g r a n d e s
dans la formation des jeunes,
vacances pour
elles gagneraient à être pour­
les élèves et écoliers du Bur­
suivies dans les familles tout
kina. En effet après une
au long de l'année. En effet
année scolaire de dur labeur,
par exemple l'apprentissage
les élèves ont pris le chemin
de la cuisine ne peut se limi­
du repos. Les mois et jours à
ter à l'espace d'un camp
venir chacun s'emploiera
vacances. 11 appartient aux
comme il le veut pour rem­
familles de continuer l'enca­
plir ses vacances. Ce qui
drement de leurs rejetons
n'est pas le cas pour leurs
tout au long de l'année.
aînés de l'université de Oua­
gadougou qui attendent Ensuite il y a les activités de
distraction qui accaparent de
encore de savoir quand estce qu'ils pourront reprendre nombreux jeunes pendant
ces vacances. On a le cortège
le chemin des amphis.
de toutes ces activités de télé
Cependant les vacances ne
sont pas synonymes de repos réalité telles que Star acadé­
mie, Faso académie, CASE
pour tous ces élèves. Des
SANGA où l'on a mis les
activités de. tous genres sont
organisées à leur intention. moyens pour distraire au
Ces activités vont de la dis­ maximum la jeunesse. Cer­
taines de ces activités se ter­
traction à la formation en
passant par les activités éco­ minent toujours par des criti­
ques de tous genres. De toute
nomiques.
façon, on n'en tire pas profit
Plusieurs organisations ont
pour la formation person­
déjà donné le ton comme
nelle et la construction de
d'habitude. D'abord on
l'être.
constate que les vacanciers
seront pris entre le phéno­ Les vacances c'est aussi la
mène des camps de vacances multiplication des "grains"
de thé dans les quartiers.
sport notamment le basket, le
volley, le foot qui visent à Beaucoup de jeunes passent
leur journée à la prise de thé
initier les plus jeunes à la
pratique du sport et de leur et dans la fréquentation des
inculquer certains B-A BA
maquis et autres boites de
de ces sports et la maîtrise de
nuit. Le prétexte est tout
trouvé : les vacances sont
ces
techniques.
Autre
incriminées. Comme s'il n'y
concept de camps vacances,
c'est celui consacré à la cui­ avait que cela à faire pendant
sine où de nombreux enfants
les vacances. Quand on les

L

La Preuve n° 21 - Juillet 2009

=

interroge, ils disent tués le
temps, oubliant qu'ils sont
entrain de se tuer. Ils oublient
que l'islam leur dit : le temps
c'est la vie et chaque minute
perdue ne se rattrape plus.
Enfin il y a une majorité de
vacanciers qui se consacrent
à des activités économiques.
Dans les grandes villes
notamment à Ouagadougou
on assiste à une augmenta­
tion du nombre de petits ven­
deurs de lotus, de cartes de
recharges... Dans les campa­
gnes et autres petites villes,
les élèves rejoignent les
champs afin d'aider leur
parents. Ils occupent leur
temps par l'agriculture tout
en apportant un soutien
considérable en main d'œu­
vre. Ces élèves arrivent à
économiser pour payer leur
fourniture et leur habille­
ment. Ainsi, ils soulagent
leurs parents. Cela montre
l'évidence et l'intérêt du tra­
vail de ces élèves pour euxmêmes et pour leurs famil­
les.
Enfin, au milieu de tous cette
multitude d'activités de
vacances que doit faire les
jeunes musulmans. Il faut
pour le jeune musulman met­
tre d'abord ces vacances à
profit pour sa formation reli­
gieuse. Pour cela les associa­
tions islamiques telle que
l'AEEMB, le CERFI et bien
d'autres organisent des colo­
nies de vacances islamiques,
des séminaires de formation

islamique, des séances d'ap­
prentissage et de mémorisa­
tion du Coran. Aussi, le

jeune musulman bénéficiera
d'espace de divertissement
par des activités telle que les
sorties dans les villes et sites
touristiques du Burkina et de
l'extérieur organisées par les
associations islamiques, des
voyages d'études et de cou­

vertes d'autre pays, d'autres
cultures et d'autres hommes.
En outre, il consacrera une

partie de scs vacances à l'ap­
prentissage d'un métier, soit
à aider les parents dans les
travaux champêtres, soit tout

simplement dans les activités
ménagères. La gestion des
vacances fait partie inté­
grante de l'éducation de l'en­
fant ; de ce fait les parents

ont l'obligation de s'occuper
de l'organisation des appren­
tissages et des distractions de
leurs enfants pendants ce
temps.

Malheureusement, les étu­

diants de l'université de Oua­
gadougou ne connaissent
plus le plaisir de ces grandes

vacances. En effet depuis
que le cycle des années uni­
versitaires est à duré varia­

ble, les étudiants n'ont plus
de vacances, les cours se

poursuivant en septembre.
Cette année encore la grève
des enseignants n'est pas
faite pour arranger les cho­
ses a

9

Société & Développement
Ecoles Franco-Arabes

du

Burkina Faso

Le défi de l’organisation
------------ ■ ■

L

"Les écoles medersa sont des
écoles laissées à elles mêmes,
c'est-à-dire qu'elles n'ont pas le
soutien nécessaire comme les
autres écoles ordinaires affiliées
à l'Etat". C'est en ces termes
qu'Abdoul Aziz Ouédraogo, titu­
laire d'une maîtrise en langue
arabe et études islamiques, et
d'un Master en science du Coran,
enseignant et adjoint du directeur
de la Medersa Centrale de Oua­
gadougou, a situé le débat sur les
réalités des écoles medersa. Et de
se demander : "Comment faire
des écoles franco-arabes, des
lieux où les élèves pourront à la
fois apprendre leur religion et
acquérir les connaissances
nécessaires à leur insertion
socioprofessionnelle ?" Question
étemelle, et de plus en plus
embarrassante au regard de l'évo­
lution du monde et dont le degré
de maîtrise des technologies nou­
velles détermine automatique­
ment le degré d'influence, de
domination dans les relations

10

-----

Par l'Epervier

es écoles medersa
internationales et inlercommuou franco-arabes,
nautaires. Les écoles medersa
théoriquement
dans leur fonctionnement actuel
sont
conçues
pourront-elles assurer à la com­
pour permettre
munauté musulmane la prospé­
aux élèves d'apprendre
reli­
ritéleur
et l'influence
qui étaient la
gion et d'acquérir des connais­
sienne au lendemain de la mort
sances et aptitudes nécessaires à
du prophète (PSL) ? Difficile, au
leur insertion socioprofession­
regard des difficultés qui entou­
nelle. Malheureusement, sur le
rent l'organisation et le fonction­
terrain, la réalité est décevante,
nement de ces écoles.
décourageante ; ces écoles n'exis­
Premier constat, première diffi­
tent que par leur nom. En plus du
culté : sur le plan des infrastruc­
grave problème de manque de
tures, ce sont des bâtiments
financements qui explique en
vétustes, délabrés, construits sans
partie celte situation, d'autres réa­
un minimum de confort. En cam­
lités sociales entrent dans le jeu
pour tout compliquer. L'organisa­
tion des écoles medersa, un autre
défi pour les musulmans qui
semblent se dérober de leurs res­
ponsabilités

monisé et prenant en compte des
besoins de fonnalion aussi bien
religieuse que laïque des élèves.
"Nous n'avons pas une structure
dotés d'experts qui peuvent réflé­
chir sur un programme convena­
ble pour ces écoles. Ce sont des
enseignants qui ontfait leurs étu­
des ailleurs dans les universités
arabes qui se retrouvent pour
mettre en place un programme".
a révélé Abdoul Aziz Ouédraogo.
Alors, chaque école essaie d'éla­
borer son programme qui ne tient
pas forcement compte de celui
des autres établissements surtout
en ce qui concerne l'enseigne­

Médersa de la communauté musulmane de Zogana
pagne, c'est pire ; les écoles res­
semblent à des poulaillers aban­
donnés, à l'intérieur desquels des
piliers font office de tables pour
les élèves. S'il est vrai que les
infrastructures véhiculent une
image bonne ou écornée de la
siruclure ou de la communauté
qu'elles représentent et que ces
infrastructures, selon qu'elles
soient bonnes ou mauvaises
jouent sur la qualité de la forma­
tion, on pourrait dire que les dés
sont déjà pipés ici.
Le deuxième constat qui tient
également lieu de difficulté, c'est
l'absence d'un programme har­

ment général. Beaucoup d'écoles
franco-arabes n'existent réelle­
ment que par leur nom. Ainsi, le
transfert des élèves vers d'autres
écoles pour la poursuite de leurs
études pose problème : "Il y en a
qui viennent des autres provinces
et qui n'ont pas suivi le même
pmgramme que nous avons ici.
Cela rend encore plus compliqué
le travail", explique Abdoul Aziz
Ouédraogo.

Depuis un certain temps, la
Medersa centrale tente de suivre
un programme mixte, conçu par
l'Etat et les établissements privés
islamiques. Mais là aussi, tout
n'est pas encore parfait : "On a

essayé d'appliquer ce pro­
gramme au niveau du primaire,
mais il y a encore un vide au
niveau du secondaire". Les cours
sur l'enseignement général sont
dispensés tous les vendredis du
CPI au CM2. Par exemple, un
élève peut être en tenninale pour
l'enseignement religieux et au
CPI pour l'enseignement géné­
ral. Ce déséquilibre ne lui pennet
pas d'avoir les connaissances
générales nécessaires à son inser­
tion socioprofessionnelle à la fin
de ses études. C'est ainsi que
beaucoup de bacheliers arabes
chôment, commencent à élire
domicile à la mosquée où ils
enseignent la religion aux fidèles.
Malheureusement, ils sont plus
tard rattrapés par les réalités
familiales et sociales. C'est ainsi
que nombre d'entre eux perdent
un peu de leur ferveur dans la foi,
et parfois s'adonnent à des actes
contradictoires aux principes de
la religion. Mais peut-on leur en
vouloir, puisqu'il faut bien qu'ils
mangent et s'occupent de leurs
familles ? Ne dit-on pas que "la
cuisine est prioritaire à la mos­
quée" ?

Troisième constat, c'est le man­
que de ressources nécessaires au
bon fonctionnement de ces éco­
les. En effet, la plupart des écoles
franco-arabes fonctionnent sur la
base des frais de scolarité : "Vous
savez que notre pays est franco­
phone et pour ce faite, on n'ac­
corde pas une importance aux
écolesfranco-arabes. Cefaisant,
ces écoles ne sont pas organisées
comme nous le voulons. Il y a
plusieurs types d'écoles francoarabes. Ily en a qui sont typique­
ment privées, appartenant à des
individus, et d'autres appartien­
nent à des communautés. Ces
genres d'écoles ne trouvent pas

La Preuve n° 21 - Juillet 2009

ociété & Développement
de financements necessaires à
crites à l'école franco-arabe.
leur bon fonctionnement ; elles
Avant la fut du premier trimestre
fonctionnent essentiellement sur
de cours, leurs mamans les ont
lu base des frais de scolarité", a
retirées pour les inscrire à l'école
confié Souleymane Sanfo, direc­
d'enseignement général. Elles ont
teur de l'école franco-arabe
été influencées par d'autres fem­
(communauté musulmane) de
mes, et confortées de voir que
Zogona. Abdoul Aziz Oué­
nombre d'élèves qui ont fini le
draogo. abonde dans le meme
1er ou le 2e cycle se promènent
sens : "le plus grand problème
dans le village.
des
écoles
franco-arabes
La part de responsabilité de la
demeure celui lié aux finances ;
communauté
parce qu'il faut des infrastructu­
"Théoriquement, comme leur
res. du matériel, et il faut payer
nom l'indique, les écoles francoles enseignants ; alors que nous
arabes devraient pouvoir donner
ne fonctionnons que sur la base
un enseignement qui permette
des frais de scolarité. Vous comaux enfants de pouvoir connaître
prenez que c'est assez complexe
leur religion et en même temps de
?". Et comme pour tout compli­
pouvoir se trouver une place
quer, les parents d’élèves, pour
dans le marché de l'emploi".
des raisons socio-économiques,
C'est avec beaucoup de regrets
n'honorent pas toujours leurs
que Souleymane Sanfo pronon­
engagements : "Il y a une réalité
çait ces mots, au regard de la réa­
sociale défavorable au bon fonc­
lité sur le terrain. "Il faut des
tionnement des medersas. En
moyens colossaux pour la mise
effet, les gens se disent qu'ils ont
en place d'une école francoenvoyé leurs enfants pour
arabe digne de ce nom, c'est-àapprendre la religion, et comme
dire qui permet à l'enfant de
ils se disent que c'est une œuvre
connaître sa religion et trouver
de Dieu, ils ne sont pas prêts à
du travail", a interpellé Abdoul
consentir les mêmes sacrifices
Aziz Ouédraogo. La commu­
qu'ils font au niveau des autres
nauté musulmane serait-elle
écoles ordinaires. Ils réclament
incapable de trouver ces moyens
des prix sociaux qui ne peuvent
? Assurément non, au regard des
pas permettre un bon fonctionne­
moyens dont Dieu a dotés les
ment des écoles medersa, parce
musulmans. Alors, doit-on pen­
qu'ils se disent aussi qu'il n'y a
ser comme Cheickh Abdel-Bari
pas de travail pour leurs enfants
At-Thoubéïsti qui disait dans un
à la fin de leurs études", regrette
Abdoul Aziz Ouédraogo. Même
de ses sennons que "le pire qui
son de cloche chez Souleymane puisse arriver à la vie de la com­
Sanfo : "les parents ne veulent
munauté, est qu'elle considère la
pas payer les frais de scolarité
religion comme un amusement et
l'amusement comme une reli­
comme ils lefontfacilementpour
gion"! Ce qui est sûr, les musul­
l'école ordinaire. Ils se posent
mans ne sont pas suffisamment
des questions sur l'avenir de
engagés pour la cause de leur
leurs enfants. Ils espèrent que
religion. Certains, aux antipodes
dans tes écoles d'enseignement
du comportement du prophète et
général, leurs enfants pourront
de ses compagnons, préfèrent se
devenirplus tard des ministres ou
baigner dans des dépenses fara­
des fonctionnaires". C'est là une
mineuses d'une utilité moindre
réalité marquée dans l'esprit de
ou même contestable comme
bien de musulmans. Dans un
l'organisation et le parrainagç.
département de la province du
d'activités sportives, entre autres.
Passoré, deux fillettes étaient ins­

Ceux qui semblent se préoccuper
des affaires de la communauté
manquent parfois de stratégies ou
se trompent parfois de priorités.
C'est ainsi que beaucoup de
riches musulmans rivalisent dans
la construction de belles mos­
quées dans des villages perdus du
Burkina où les populations n'ont
ni accès à l'éducation, à l'eau
potable, ni aux soins primaires de
santé, etc. Généralement, ces
mosquées sont en permanence
fermées et ne s'ouvrent que les
vendredis. Il convient de préciser
que la construction d'une mos­
quée est une œuvre hautement
méritoire en islam. Cependant, la
différence entre une mosquée et
une école est que ce sont les élè­
ves formés à l'école qui viendront
animer utilement la mosquée.

En réalité, la santé de notre com­
munauté dépendra de l'engage­
ment sincère de chaque musul­
man. Si nous restons cantonnés
dans nos mosquées et nos salons
feutrés, préférant les discours
nostalgiques plutôt que l'action,
prompts à se chamailler sur des
détails inutiles sur fond d'intérêts
égoïstes plutôt que de travailler
main dans la main, notre commu­
nauté restera "renfrognée" et
essuiera toujours le revers de la
domination des autres.
La part de l'Etat
Depuis un certain temps, l'Etat
s'est impliqué dans l'organisation
des écoles franco-arabes à travers
un appui technique, notamment
l'élaboration des programmes.
Cela est salutaire mais il est sou­
haitable que l'Etat dépasse ce
cadre pour apporter un soutien
financier et matériel nécessaire à
l'organisation des medersas. Car
la volonté des promoteurs de
mettre en place un programme
qui prend en compte aussi bien
l'enseignement religieux que
celui général échoue devant la
modestie des ressources. "Nous
lançons un appel au gouverne­

ment qui nous a donné un pro­
gramme à mettre en œuvre. Nous
sommes contents de ce soutien,
mais sans des mesures d'accom­
pagnement, il nous est très diffi­
cile de pouvoir suivre ce pro­
gramme ; parce qu'il nous finit
des enseignants bien formés.
Malheureusement nous n'avons
pas les moyens pour recruter ces
enseignants. Notre souci est que
Tenfaut qui sort de ces écoles soit
bien formé des deux côtés afin de
pouvoir participer efficacement à
la construction de notre pays", a
signifié Souleymane Sanfo. Pour
lui, il serait également souhaita­
ble que le gouvernement mette
en place "un centre de formation
des arabophones pour lesformer
en français parce que la plupart
des arabophones qui ont fait
leurs études dans les pays arabes
sont revenus avec des connais­
sances approfondies dans tous
les domaines mais la barrière
linguistiquefait qu'ils ne peuvent
pas transmettre ces connaissan­
ces à d'autres personnes. Si ces
intellectuels bénéficient d'une
formation complémentaire en
français, ils seront très utiles à
notre pays".
En fait, selon les textes régissant
l'enseignement privé confession­
nel, l'Etat ne s'est pas fait l'obliga­
tion d'apporter un soutien finan­
cier à ces écoles. Cependant, si
on considère la finalité du sys­
tème éducatif burkinabè définie
dans la loi d'orientation de l'édu­
cation du 5 septembre 2007 qui
stipule en son article 13 que "le
système éducation burkinabè a
pour finalités défaire du jeune
burkinabè un citoyen responsa­
ble, producteur et créatif', on
voit bien que des jeunes compé­
tents et formés aux valeurs reli­
gieuses est ce qu'il faut à notre
pays qui se débat pour se faire un
chemin vers le développement,
dans un contexte généralisé de
corruption, de détournement et
de laxisme. Il serait donc inléres-

Suite page 15....
La Preuve n° 21 - Juillet 2009

11

x oint de vue
Déclaration du Pape Benoît XVI
sur les préservatifs : vrai ou faux débat ?
n début de sa

de cette déclaration et de la

et surtout pour les person­

tournée afri­

position du Pape? Ces pro­

nes qui souffrent, la dispo­

fidèle à scs principes cardi­

caine et che­

pos résistent-ils à l'épreuve

nibilité, même au prix de

naux. Dans le cadre du

E

min faisant

des faits ?
vers
le
En ajoutant notre ancre à la
Cameroun pendant un
quantité incommensurable
point de presse dans l'avion
de salive et d'ancre déjà
qui l'y conduisait, mardi
versée, cet écrit veut dépas­
17 mars 2009 à l'aprèsser les positions ou réac­
midi, le Pape Benoît XVI a
tions émotionnelles et
fait une déclaration. Quoi
poser un débat social de
de plus nonnal pour un res­
fond où l'avenir de l'huma­
ponsable religieux de sa
nité se joue actuellement.
trempe. Seulement le
Pour cela, jouons la pru­
monde médiatique n'a
dence d'entrée en nous
retenu que deux phrases :
"On ne peut pas régler le imprégnant de la version

renonce­

SIDA, l'Eglise catholique

ments personnels, à être

aux premières lignes des

sacrifices,

de

proches de ceux qui souf­

actions visant à accompa­

frent." Logiques sont ces

gner

propos vu le statut et la per­

(dimension très importante

sonnalité morale de l'auteur

de la maladie de l'aveu des

intervenants

l'âme, l'engagement, le spi­

malades grâce à l'approche

rituel, le sacrifice, la souf­

spirituelle et aussi à témoi­

france. En quoi ces propos

gner leur solidarité avec les

malades à travers de nom­

dont le Pape est le premier

breuses actions. Selon

garant ?

père Lombardi, (directeur

intégrale et originale de la

Il est certes révolu le temps

déclaration car dit-on, le

des guerres ouvertes entre

tifs" et "Au contraire leur

texte ne vaut que par son

la science (relent du maté­

utilisation aggrave le pro­

contexte tout comme le jeu
tirerait sa valeur de l'enjeu.

rialisme

voire

créant ainsi la

l'athéisme)

et

polémique et suscitant des
réactions multiples et émo­

Voici la réponse intégrale

catholique, mais elles ne

du Pape : "Si on n'y met pas

sont pas encore en lune de

de

l'Eglise

tionnelles et parfois pas­

l'âme, si on n'aide pas les

miel aujourd'hui. L'idée du

sionnelles à travers le

Africains, on ne peut pas

préservatif

monde. C'est à un véritable
tir groupé contre le Chef de
l'Eglise Catholique qu'on

résoudre ce fléau par la

avec le SIDA, dernière née

distribution de préservatifs

des Maladies Sexuellement

: au contraire, le risque est
d'augmenter le problème.

Transmissibles. Chacune

pas même loin de l'accuser
de racisme contre l'Afri­

La solution ne peut se trou­

mes et indispensables de sa

ver que dans un double

posture vis-vis du monde et

que. Certains politiques
l'ont même accusé de

engagement : le premier,
une humanisation. de la

sa survie tout en spécifiant

crime contre l'humanité
("C'est presque du meurtre
prémédité. Il y en a assez

sexualité, c'est-à-dire un

face à un même problème.

renouveau spirituel et
humain qui apporte avec

C'est donc un jeu subtil de

avec ce pape !" s'insurge
Daniel Cohn-Bendit ) .Audelà de cette levée de bou­
clier générale, que penser

soi une nouvelle manière
de se comporter l'un avec
l'autre, et le deuxième, une

propose de fixer les limites
de ees accords avec les
idées scientifiques à la
limite de l'acceptable pour

12

véritable amitié également

les

divers)

trahissent l'esprit biblique

distribution de préserva­

assiste. Certains ne sont

psychologiquement

avec des mots clés comme

problème du sida avec la

blème"

ses adeptes tout en restant

n'est pas née

clame les caractères légiti­

son mode d'intervention

la part de l'Eglise qui se

le

de la salle de presse du

Saint-Siège): "25%

des

structures s'occupant des
malades

du

catholiques.

sida

sont

Il faudrait

aussi mentionner toutes les

structures s'occupant des
enfants nés séropositifs et

spécialement des orphelins
du sida".

Ces chiffres ne

surprennent pas en Afrique

tant ils reflètent bien la réa­
lité et rappellent les reli­

gions sœurs à s'investir

autant sinon plus. En clair,

le Pape a été logique à tout
point de vue dans les limi­

tes prévues par la Bible en
s'adressant à ses fidèles.
Ces propos résistent-ils

pour autant à l'analyse cri­
tique ?

Le Pape Benoît XVI n'est
pas le premier à souligner

La Preuve n° 21 - Juillet 2009

Point de vue
es limites des préservatifs

monde entier, surtout
quand il n'existe aucun trai­

c'est qu'on lutte contre le

•onime moyens à fiabilité

sida tout en démultipliant

les religieux de toute obé­

.assurante dans la protec­
tion contre le VI1I/S1DA.

tement curatif contre ccttc
redoutable
pandémie.

le nombre de rapports
occasionnels et en rappro­

dience au devant de la lutte

Des intervenants dans la

L'homme est un tout même

chant, de plus en plus, la

niaires. J'estime que, vu

lutte contre le mal (méde­
cins, phannaciens et autres

s'il est spirituel avant d'être

précocité

rapports

sous cet angle, ce n'est pas

matériel, l'extrémisme d'un

une mauvaise chose. C'en

intervenants)

servatifs ne sont pas fiables

ou des deux aspects fausse
le jeu de la médiétc aristo­
télicienne, gage de toute

sexuels chez les jeunes.
Sans le vouloir, nous fai­

soulignent

que 30% au moins des pré­

: défauts de fabrication,

vertu ou sagesse. La posi­

mauvaises conditions de
conscivation par les utilisa­

tion papale est prudente
dans la mesure où il

teurs. Tous les sensibilisa­
teurs sérieux et bien formés

appelle à un relativisation
de l'élément préservatif et

vous le diront. Malgré la

une

promotion tous azimuts du

armes de lutte (" Si on n'y

préservatifs, le taux de
séroprévalcnce ne faiblit

met pas l'âme (...) le ris­

diversification

des

pas dans le monde. Bien au

que est d'augmenter le pro­
blème" Face à la dure réa­

contraire ! Assez interroga­

lité des pertes de vie et des

teur comme

indicateur

souffrances indescriptibles

mais la situation aurait-elle

des malades, les prescrip­
tions religieuses (absti­

été pire sans le préservatif?
façon péremptoire. Le pré­

nence, fidélité et solidarité)
restent un apport sûr et/ou

servatif n'est pas la panacée

alternatif même dans l'hy­

de la certitude. Il faut donc

pothèse d'un préservatif
fiable à 100%.

Personne ne peut le dire de

d'autres moyens complé­

mentaires pourquoi pas
alternatifs. C'est là où les

propositions de

l'absti­

nence pour les non mariés
et de la fidélité pour les
mariés prennent sens et

applications

salvatri­

ces)...) L'honnêteté intel­
lectuelle, pilier de la

science doit poussée les
chercheurs et profession­

nels à non seulement nous
promouvons le préservatif
comme moyen de lutte
contre le sida mais aussi et

surtout dire la vérité au

L'aspect sur lequel il faut
rejoindre
entièrement

Benoît XVI, c'est le liberti­
nage débridé que le préser­

des

sons ainsi la promotion du
sexe et du libertinage. Tout
l'inverse
de
l'effet

escompté. [...]

Par ailleurs, on oublie sou­

vent un aspect non négli­
geable dans l'analyse du
problème. Le préservatif
profite-t- il seulement à

ceux qui le consomment ?
Non ! A en juger selon le
rythme et la masse des

consommateurs désirant
allier plaisir et sécurité
(clamée par les fabricants)
- il y a les profits qui se chif­

frent en nombre astronomi­
que pour les fabricants de
condoms et des ONG
Internationales difficile­
ment quantifiables dans le
monde. Loin de moi, l'in­

tention de méconnaître
l'énonne contribution des

vatif favorise chez les jeu­
nes, en particulier, et chez

acteurs de bonne foi, force
est de reconnaître que la
tentation de gain est une

toutes
les
personnes
sexuellement actives, en

donnée importante dans
l'analyse de la situation. De

générale. Lorsqu'un jeune
(ou toute autre personne)

façon tacite, le Pape
s'adresse à cette catégorie

se met en tête qu'avec le
préservatif, il ne risque ni

d'acteurs, le plus souvent
d'une certaine culture occi­
dentale où l'argent n'a pas
d'odeur.
L'éducation
morale
et
spirituelle
comme moyen ramène du

grossesse ni infection
sexuellement transmissible
(1ST), il peut se permettre
beaucoup. L'effet induit,

La Preuve n° 21 - Juillet 2009

coup les ecclésiastiques et

et à Dieu les intérêts pécu­

est

même

une

très

bonne!■
Ardiouma RAYOGO (Socio­
logue)- 70090779/7366883/
E-MIAL: ardbay@yalwo.fr
1 I lommc politique français. Dcputc Ven.
Ancien activiste de Mai 68 en France.
2 11 faut noter Le préservatif est né 3 000
ans avant JC. Les soldats égyptiens sou­
haitant se protéger des maladies vénérien­
nes à l'aide de boyaux de mouton ou de
vessie de porc. Par la suite, le préservatif
deviendra aussi un moyen de contracep­
tion, qu'il soit en papier de soie huilé, en
soie ou en velours. Il sera ainsi interdit à
plusieurs reprises car accusé de favoriser
la débauche. Gabriele Falloppio, médecin
italien, en propose l'utilisation pour se
protéger de la syphilis dans un écrit datant
de 1564 qui fait l’éloge de son efficacité.
Le premier préservatif en caoutchouc est
inventé en 1880 par la compagnie de
pneumatiques Goodyear Tir? & Rubber,
soit 40 ans après la dccouv:- ; de la vul­
canisation du caoutchouc, li est L ..nie
après usage et garanti cinq ans.
3. Voici les données actuelles sur l'etficacité de protection des bons préservatifs :
L'efficacité du préservatif dans la préven­
tion des 1ST n'est connue qu'approximativement, et varie, selon les études disponi­
bles, entre 60 et 96 % environ (par exem­
ple, une méta- étude de 1993 (A meta-analysis of condom effectiveness in rcducin...[Soe Sei Med. 1993] - PubMcd
Rcsult)conelul à une réduction du risque
de 69 % ; une autre élude de 1994(Thc
effectiveness of condoms in reducing
hctcroscx...[Fam Plann Pcrspect. 1999
Nov-Dec] - PubMcd Result ) donne 87%
moyenne (entre 60% et 96%) même si ces
éludes concluent au peu de fiabilité de
leurs propres mesures).

4. En France, le chiffre d'affaires du sec­
teur est de 47 millions d'euros soit plus de
55 millions de préservatifs vendus en
2005 avec une forte saisonnalité, plus de
40 % des ventes se situant pendant la
période estivale. Source ; www.wapcdia.
Mobi/fr

13

Leçon de vie

Le pacte de l’égarement
Pur Idriss

pour lui. Même l'opération
'eus un débat avec
saaga ne pouvait avoir sa pré­
un de mes élèves un
jour. Fonctionnaires cision (date, lieu, quantité,).
de son état et ayant
Voici tant de raisons, selon
fréquenté l'école du
mon frère, qui devrait justifier
"Blanc", c'était extraordinaire
que de temps en temps, nous
qu'il garde un attachement à
recourions à ces faiseurs de
la religion islamique, religion
bonheur.
de tradition dans leur famille.
Des pouvoirs sur-du-natuSeulement cet attachement
rel
n'était rien, comparé à celui

J

qu'il manifestait envers leurs
coutumes. Pire il restait fas­
ciné de l'émerveillement que
lui suscitaient les savants de
ces sciences occultes.
Des pouvoirs surnaturels

11 n'arrivait pas à s'expliquer
ce qu'il appelait une contra­
diction entre les. pouvoirs sur­
naturels de ces personnes et la
condamnation que l'islam en
fait. Il faisait sûrement réfé­
rence, entre autre, au verset
102 de la sourate 2 du Coran.
Dans son village par exem­
ple, il existait un grand mara­
bout qui faisait déplacer
grand monde de statuts
divers. Il suffisait de le ren­
contrer et d'exprimer votre
souci et il vous le résolvait
avant votre retour au bercail.
Ses pouvoirs lui permettaient
de vous prédire la date et le
lieu de la mort d'un ennemi
que vous avez commandée.

Cet autre exemple selon lui
était plus édifiant. Il s'agissait
de ce charlatan magicien.
Avec son sable il pouvait voir
ses clients dès leur départ de
chez eux. En plus, attirer la
pluie était un jeu d'enfant

14

De pouvoirs surnaturels, il
n'en est rien. Mais de pou­
voirs sur du naturel, il en est
bien question. Pourrait-il en
être autrement ? Jugez-en
vous-même ! Il s'agit des
hommes et des génies, tous
naturels, qui exercent ces
pouvoirs qui eux-mêmes sont
naturels : la mort, les naissan­
ces, l'argent, la réussite, etc.:
rien d'extraordinaire. Sur une
double considération, il est
tout a fait lisible de relever
que ces pouvoirs naturels sont
sur des génies et des hommes
qui à leur tour sont sur la
terre, elle aussi naturelle: rien
de spécial. En somme ils ne
détiennent que des pouvoirs
naturels sur du naturel.

Pouvoirs ou faiblesses
Tout de suite et face à leur
prouesses et tours de magic,
l'on est tenté de dire que ces
hommes sont hyper puis­
sants. D'accord, ils réalisent
certaines choses que le com­
mun des mortels ne peut
accomplir. Ils multiplient des
billets d'argent, donnent le
pouvoir politique, font accé­
der à des recrutements, des

nominations et des marchés :
ils jettent des sorts à d'autres,
les tuent, etc. Ces magiciens
ne sont pas ordinaires : mais
une question me taraudent
toujours l'esprit : est-ce que
ces pouvoirs sont réellement
puissants ?
Ils n'inventent rien, ne créent
rien. Ils utilisent tout simple­
ment des éléments naturels
soit par transformation,
déplacement, programma­
tion, mensonge ou tricherie.
Par exemple le magicien qui
prétend faire de la pluie n'in­
vente pas des nuages. Il n'en a
pas besoin. Des nuages, il en
existe toujours dans cet uni­
vers. Il suffit de se faire aider
par des complices génies à
rapidité fulgurante et le résul­
tat donne ceci : déplacement
instantané de nuages matures
qui donnent de la pluie. Ou
bien un autre vous prédit l'in­
cendie de votre marché. Le
jour J, son associé génie va
brûler le marché. Qu'est qui
est surnaturel ici ?

On pourrait continuer à dou­
ter de leurs puissances, si on
ne se réfère pas à la réalité de
l'impact de leur magie sur
leur propre développement et
sur le développement de leur
localité en général. En guise
d'illustration, il faut signaler
que l'Afrique, malgré sa
richesse eii magiciens de tous
ordres,, n'a pas pu éviter l'es­
clavage, la colonisation, les
épidémies, la famine, les
sécheresses...

Au fait ils font montre
d'égoïsme. En aidant les
autres à accéder à ce dont ils
n'ont pas droit, ils commet­
tent des injustices à l’égard
des autres. Même ceux qui
n'ont pas de pouvoirs surnatu­
rels le font et même mieux
souvent. Alors en quoi leurs
pouvoirs sont-ils extraordi­
naires ? En somme nous rete­
nons qu'ils ont des capacités
extraordinaires, non pour
construire mais pour détruire.

Il y a aussi le fait que certains
magiciens ou charlatans pei­
nent à se réaliser eux mêmes
par le fruit de leur métier.
Pour preuve, ils sont nom­
breux à prétendre vous don­
ner des diplômes qu'eux
mêmes et leurs enfants ne
possèdent pas, ou à vous pro­
mettre des postes politiques
alors même qu'ils ne connais­
sent rien dans le domaine, ou
à vous démultiplier quelques
billets en des milliards quand
bien même il ne manipulerait
jamais le million de son
vivant. Quelle ironie !

Encore que ce service n'est
jamais gratuit : des bœufs, des
vivres, des sommes, des
pagnes, etc. Une liste très lon­
gue de dépenses faramineu­
ses pour une chose que celui
qui s'est remis à Allah obtien­
dra
gratuitement.
Sans
oublier que ces sacrifices sont
accompagnés de recomman­
dations à plus d'efforts. Fina­
lement, pour beaucoup de
personnes le charlatan n'esf

La Preuve n° 21 - Juillet 2009

çon de vie
puissant que parce qu'il a sus­
cité un sentiment de combati­
vité en leur client : cela s'ap­
pelle dç la psychanalyse et
non de*î^niagie.

Par ailleurs, n'oublions pas de
mentionner qu'à cause de ces
consultations multiples et
variées,’‘leurs vies se com­
plexifient et s'alourdissent. Ils
développent à l'endroit de ces
vendeurs de chimères une
dépendance croissante et,
aussi et surtout, ils s'entourent
d'interdits qu réduisent consi­
dérablement le bien-être pour
lequel ils se sont compromis.
Ce sont des gens (charlatans
et "charlatanisés") qui ont
peur de tout et de tous : les
femmes enceintes, les mannites noires, les cris des ani­
maux, la position de certains
éléments, même des criquets.
Ils sont suspicieux à l'égard
de tout et de tous. Vous parlez
de vie ! Le pire dans cette his­
toire est qu'elle conduit inévi­
tablement à l'égarement.

Compromis et compromis­

sions

Mon frère finit par reconnaî­
tre que ces gens là ne mènent
pas une vie simple. Ces capa­
cités leur coûtent cher en
matière de sacrifice. A la mort
du marabout, ses enfants
n'ont pu hériter des pouvoirs
de leur père. Après quelques
questionnements, un proche
de leur défunt père conduisit
l'aîné dans une case retran­
chée du village au milieu de
buissons touffus. A l'intérieur
de la case mystique, il lui fut
expliqué ceci : "voici la
source des pouvoirs de ton
père. A intervalles réguliers
d'années, il venait ici pour des
sacrifices humains. En plus,
après chaque ablution, il
devait uriner sur ses "kitab" et
aller prier sans reprendre ses
ablutions. Si tu fais pareil, tu
seras aussi fort que ton père"
Quant au charlatan, son
avance sur le futur lui a coûté
tous ses parents ; c'était le
prix à payer. Que l'homme est
insaisissable : Dieu le Tout

...jsuite de la page 11
sant qu'une forme de partenariat

qui dépasse celui de l'élaboration

des programmes puisse s'établir

Extrait de la loi d'Orienta-

tres communautés religieuses de

est reconnu. Les person­
nes physiques ou morales

les medersa car personne ne le
ferait à leur place. L'Etat peut

apporter sa contribution certes,
maiSyjout le travail de base
revient âùx fidèles musulmans.

La Preuve n° 21 - Juillet 2009

L'enseignement privé est

laïc ou confessionnel. Les

8 : "L'enseignement privé

le défi de l'organisation des éco­

L'islam ne nie pas l'existence
de la magie et de la sorcelle­
rie. Bien au contraire. Mieux,
l'islam l'a défini en précisant
son contenu et ses limites. Ce
sont des pratiques qui sont
injustes, égoïstes et illicites.

parents ont le droit de

Titre I, Chapitre II, Article

doivent se mobiliser pour relever

A toute conscience éveillée

septembre 2007

entre la communauté et l'Etat,

Au demeurant, les musulmans

Le pire est qu'ils glissent dou­
cement dans un cercle
vicieux. A un certain encrage,
il est très dangereux de faire
demi-tour. Les associés d'hier
se sentant trahis, pourraient se
venger. Sans oublier que le
jour de la résurrection un bon
sort n'est pas réservé à ces
gens et leurs acolytes. En
effet le corail nous en donne
la primeur aux versets 165 et
166 de la sourate 2.

tion de l'éducation du 5

comme cela est le cas avec d'au­
notre pqys.

Puissant ne nous demande
pas autant pour nous faire
miséricorde. Ce sont donc là
des compromis consentis au
diable qui les entraîne dans
des compromissions. Ainsi
avec ce pacte, ils enfreignent
aux lois de Dieu et négligent
Ses recommandations.

peuvent

créer et diriger

des établissements d'en­
seignement privé. Ce droit

faire assurer une éduca­
tion religieuse, morale ou

traditionnelle

à

leurs

enfants conformément à

avons créé l'homme pour une

vie de lutte ". Ceci implique
que l'on doit fournir des

efforts selon les règles de la
vie établies par Allah Le
Créateur et n'est autorisé qu'à

récolter les fruits de ces der­
niers. L'islam ne néglige pas

le mondain mais met l'accent
sur le futur, le spirituel, l'audelà.

Au moins une chose est sûr :

c'est plus rapide, sûr, gratuit
et prévoyant de recourir

directement à Allah que de
solliciter les offices combien

éphémères des saints. Lui
Allah qui nous, rassure : "

demandez moi ; je vous don­
nerai" n

Qu'Allah nous guide !

religieuses et des groupes
sociaux concernés, sous
réserve du respect des lois
de la République, des bon­

nes mœurs et de l’éthique.
Cette organisation a l'obli­

gation de respecter le cur­

et sous réserve du respect
des lois de la République.

textes

à caractère confessionnel
et des rites initiatiques est

et

Allah nous rappelle " nous

riculum ainsi que le pro­

L'organisation des écoles

vigueur

tifs de son court séjour terres­
tre.

leurs propres convictions

s'exerce dans le cadre des
en

Elles insistent sur la réussite

dans ce bas monde. Elles sont
matérialises. Ainsi elles
dévient l'individu des objec­

conformément aux nor­
mes prescrites par l'Etat en

laissée à l'initiative des

matière d'enseignement.

différentes communautés

gramme national et ne
doit pas entraver le bon

déroulement de la scola­
rité obligatoire ou sous­
traire l'enfant à cette obli­
gation " ■

15

Blfèves
Pur

a 1001e mosquée d'Is­
tanbul, aux formes
courbes et lumineuses,
mêlant tradition et modernité,
a ouvert ses portes le 8 mai
dernier 2009, sur la rive asiati­
que d'Istanbul, dans le quartier
de Karacaahmet. Les enfants
de Semiha et Ibrahim Sakir une riche famille turco-saoudienne -, qui voulaient faire
construire cette mosquée en
hommage à leurs parents, ont
sollicité les services de Zeynep
Fadillioglu, célèbre pour ses

GS
prévenir toute erreur possible
sur le plan religieux, nous nous

L

sommes entretenus avec l'his­
torien Muhittin Serin, le doyen
de la faculté de théologie de

l'université de Marmara, Mus­

tafa Fayda, ainsi que le fonda­
teur de la chaire de théologie
de
l'université d'Ankara,

la designer turque est entrée

dix-huit à avoir travaillé sur le

Hüseyin Atay. Nous avons par­
ticulièrement fait attention à ne
pas faire des erreurs par souci
de beauté esthétique. " a jaissé

dans l'Histoire comme étant la

projet. Par ailleurs, huit artistes

entendre la désignera

première

ont participé aux travaux. Pour

restaurants

décoré une mosquée. " Dans

chics et de villas. Aujourd'hui,

mon bureau, nous sommes

réalisations

de

femme

à

avoir

Mikael JACKSON est mort : il était musulman
conversion, la pop-star a dû
choisir entre deux nouveaux
noms: à Mustafa, Jackson a pré­
féré Mikaeel, un patronyme plus
proche de son prénom d'origine.
En annonçant sa mort et en lui
rendant hommage, Jermaine
Jackson, son frère, le gratifiera
d'un : " Qu’Allah soit avec toi,
Michael, toujours ", Comme
pour confirmer la réalité de cette
foi que les deux frères parta­

Jackson est entré en contact avec
elon le journal britanique
la religion musulmane. En effet,
The Sun, le chanteur,
son producteur et son parolier
décédé brutalement le 25
étant
juin dernier, s'est converti à l'is
­ tous deux musulmans, ils
lam un vendredi de novembre
lui ont parlé de cette religion, et
lui ont signifié combien ils se
2008 au cours d'une cérémonie
dans un appartement de Los
sentaient des hommes meilleurs
Angeles (USA), en présence
depuis leur propre conversion.
d'un imam de la mosquée locale
Pour l'aider dans sa démarche, le
et d'amis. Avant sa conversion à
chanteur se serait également
l'Islam, il était témoin de Jého­
tourné vers son ami Youssef
vah à la base. Une source
Islam, mieux connu sous son
affirme que c'est en enregistrant
nom d'avant-conversion, Cat
, son dernier album que Michael
Stevens. Lors de la cérémonie de

S

geaient a
Source : Internet

COTE D'IVOIRE : la première université musulmane est née
n pas de géant pour la
C'est le parachèvement d'une
communauté musul­
stratégie du CNI, pour la formane
ivoirienne. .mation de la jeunesse ivoi­
Après l'ouverture de plusieurs
rienne en général et de la jeu­
écoles primaires, cette commu­
nesse islamique en particulier
nauté vient d'ouvrir <a première
a-t-il déclaré. L'Université
université. Le lancement des
musulmane de Côte d'ivoire
acticités de ce temple du savoir
(UMCI), comme son nom l'in­
a eu lieu le samedi 20 juin der­
dique, délivrera des diplômes
nier, au groupe d'ingénieur
reconnus par l'Etat de Côte
HETEC. à Abidjan Plateaud'ivoire. En ce sens que, a pré­
Dokui. Un moment qualifié
cisé son coordonateur général;
d'historique par l'Imam Koné
M. Sanogo Mamadou, elle aura
Idriss Koudouss, président du
en son sein, les mêmes facultés
Conseil National Islamique
qu'une université laïque. Toute­
(CNI). " Ce travail a commencé
fois, a-t-il précisé, les étudiants
depuis 2001. Je remercie les
auront la possibilité de suivre
professeurs pour leur patience.
des cours en théologie islami­

U

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que. L'ouverture de l'UMCI, a
soutenu M Sanogo Mamadou,
vient à point nommé pour la
communauté musulmane car
"l'islam est la première religion
en Côte d'ivoire en terme de
populations, de pratiquants, et
également en terme d'appre­
nants". Présentant le nouveau
né, le Dr. Bakayoko Brahima, a
expliqué que l'UMCI est née de
la volonté de la communauté
musulmane d'avoir une institu­
tion de promotion de la disci­
pline, de la rigueur et de la
socialisation de l'être humain.
A ternie, 7 instituts de recher­
ches, a-t-il ajouté, seront gref­

fés à l'université. Il s'agit entre
autres, de l'institut des civilisa­
tions musulmanes, l'institut des
civilisations occidentales, l'ins­
titut sur- la recherche de l'éco­
nomie et la finance islamique,
l'institut sur les droits commu­
nautaires et l'institut de recher­
che sur la technologie. L'UMCI
accueillera aussi bien des étu­
diants musulmans que des nonmusulmans. Le président du
conseil économique et social,
Laurent Dona Fologo, a
apporté sa bénédiction à la
nouvelle venue dans le monde
éducatif!

La Preuve n° 21 - Juillet 2009