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Fait partie de La Preuve #30

Titre
2010 - La Preuve #30.pdf
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Comment devenir Musulman

P.3-4

"... et voilà la religion de droiture... ”

CHEICK

Les musulmans et la politique :

TANTAWI :
La perte d’une
grande figure
de l’islam R14

la faire ou la fuir?

CINQUANTENAIRE
DES INDEPENDANCES
AFRICAINES
P.12

Et la voie
spirituelle ?
CRISE IVOIRIENNE

Un pas P2
en avant,
deux pas
en arrière !
CRISE ISRAELO-PALESTINIEN

Le silence qui tue !

37

Editorial
e navire ivoirien tangue à
nouveau ces
J
< temps-ci et
semble navi­
guer en eaux troubles. Pas­
sée la zone de turbulence
que nous a fait vivre pour
une neme fois Laurent
Koudou Gbagbo, consécu­
tive à la dissolution tous
azimuts et de façon unila­
térale, de la commission
électorale indépendante et
du gouvernement de
réconciliation, la Côte
d’ivoire en entrain de cha­
virer dans une autre inter­
minable crise. Et il faut
craindre le pire.



H
H

CRISE IVOIRIENNE

Un pas
en avant,
deux pas
en arrière !

Cette fois-ci, c’est le camp
présidentiel qui réclame le
désarmement avant la
tenue des élections, ce ser­
pent de mer qui ne finit par
de tenir tout le monde en
haleine. Tout se passe
comme si quelqu’un
n’avait pas intérêt à ce que
les élections se tiennent,
ou qu’elles lui font carré­
ment peur. Donc lorsque la
date se rapproche, on met
tout en œuvre pour brouil­
ler les pistes, afin de créer
le chaos qui conduit tou­
jours à un report ; un éter­
nel
recommencement.
C’est ainsi depuis mainte­
nant cinq ans. Un véritable
tango sans fin qui est
entrain d’agacer mainte­
nant. Il faut bien que ce jeu
s’arrête !
De toute façon, aussi long­
temps que durera la nuit, le
jour finira par se lever.
Donc tôt ou tard, ses élec­
tions finiront par se tenir,
n’en déplaise ! Là n’est

2

pas la question ! Mais plu­
tôt pourquoi cette impasse
? Et comment en sortir
définitivement ? Car, de
plus en plus le voile se
lève sur les intentions
réelles des uns et des
autres.
Avant de s’interroger sur
ces questions, il faut souli­
gner que la crise en Côte
d’ivoire a trop duré ; elle a
et continue de faire payer
un lourd tribut, aussi bien
aux Ivoiriens qu’aux pays
de la sous région. Les
mêmes acteurs qui ont
œuvré pour que la crise
éclate en Côte d’ivoire
sont entrain de l’entretenir
au grand dam de la Com­
munauté internationale,
manœuvrant habilement et
cyniquement le spectre de
la peur et de la violence.
L’après crise représente
pour eux une grande
inconnues, une perspective
incertaine et un horizon
sombre dans lesquels ils
ne sont pas prêts à faire le
grand bond.

Pourtant, ce sacrifice vaut
la peine même s’il faut
perdre certains intérêts
égoïstes et personnels.
C’est là que réside le rôle
de la communauté interna­
tionale ; notamment la
médiation burkinabè qui
joue gros dans cet imbro­
glio. Le cas togolais est là
pour rappeler à chacun que
rien n’est encore joué. Elle
doit donc dissuader,
convaincre et
même
contraindre les protago­
nistes ivoiriens pour qu’ils
prennent maintenant des
résolutions sincères pour

abréger la souffrance de
tous ceux qui sont vic­
times de cette crise qui n’a
fait que trop durer.
De toute façon, on ne peut
pas indéfiniment jouer
avec le temps. Il va falloir
à un moment donné arrêter
la mise en scène pour
plonger dans la réalité. En
somme, il va falloir se
réveiller et faire face aux
Ivoiriens et à l’histoire. Et
il est à craindre que ce
réveil ne soit trop brutal au
point de replonger la Côte
d’ivoire dans le cycle de la
violence et la sous-région
ouest africaine dans l’an­
goisse. Dans de telles cir­
constances confuses, il n’y
a que vers Dieu que l’on
puisse se tourner pour
implorer son assistance.
Que Dieu sorte donc la
Cote d’ivoire des turpi­
tudes de ses dirigeants et
de l’hypocrisie de ses
amis!|

La Rédaction

La (Preuve
Récépissé de déclaration
N°1862//CA-GI/OUA/PF
du 27 juillet 2007
ISSN 0796-8426

7

Tél 50 37 94 30
Cell 70 75 54 85

tin ni, pieu\C0O v yahoo fr
Directeur de Publication
Mikulou Kcre
Secrétaire de rédaction

SiakaGNESSÏ ..
Responsable commercial é' \
Moussa BOUGMA
Mise en page et impression
Altesse Burkina 50 39 93 10

Nombre de tirage

.

1000 exemplaucs

J

La Preuve n° 30 -Avril 2010

Religion vérité
Comment devenir Musulman

i

ur la question

l de la conver­
sion en islam,
ï beaucoup
de

S

___ * choses

sont

dites ou faites, mais elles
n’ont pas de rapport avec
l’islam, voire contraires à
la foi islamique. Ainsi, très
souvent, des nouveaux
candidats à l’islam renon­
cent à leur conversion ou la
retardent pour des raisons
fallacieuses. Tout ceci est
de la responsabilité de tous
ceux qui véhiculent ces
fausses idées rien que pour
des raisons mercantiles.
C’est pourquoi nous trou­
vons utile de revenir sur ce
sujet afin qu’une fois pour
toute, on ait une même
compréhension, et que
ceux qui désirent se
convertir le fassent avec
aisance.
En effet, il n’est pas rare
d’entendre que pour se
convertir en islam, il faut
coudre une tenue blanche
pour soi même ou pour en
faire une aumône à l’imam,
ou encore il faut payer de
la cola et une somme d’ar­
gent pour la cérémonie,
offrir un sacrifice d’un ani­
mal, se lotionner de la djanaba, se raser la tête, les
ongles... après la conver­
sion. Certains estiment
qu’il y a des jours indiqués
pour se convertir, ou bien
attendre le mois de Rama­
dan. D’autres affirment que
la déclaration de conver­
sion doit nécessairement se
faire en présence d'un ou

La Preuve n° 30 -Avril 2010



Par Cheick Albayan

plusieurs
Imams
ou
Cheikhs et que ce choix
devrait être confirmé et
validé par l'obtention d'un
certificat officiel des auto­
rités.

Tout ce qui a été cité cidessus comme conditions

n'est nullement obligatoire
pour devenir musulman.
Avant tout, la conversion
est une affaire de cœur
entre le candidat et son
Dieu créateur. Dans ce
sens, elle reste un choix
libre et éclairé. En aucun
cas elle ne doit faire l’objet
d’une pression quelconque.
Dieu dit dans le saint coran
: «Nulle contrainte en reli­
gion ! Car le bon chemin se
distingué de celui de l'éga­
rement...». C2V256. Ce
verset vient battre en
brèche l’opinion qui tente
de faire croire que l’islam a

été imposé par la guerre
sainte.
Comment
une
guerre peut être sainte
qu’elle soit menée au nom
de Dieu ou pas ? Cepen­
dant les musulmans ont
pour devoir de prêcher l’is­
lam et de promouvoir ses

valeurs afin d’y conquérir
le cœur des gens et ce de la
manière la plus sage. Dieu
s’adressant au prophète dit
: «Eh bien, rappelle ! Tu
n'es qu'un rappeleur, et tu
n'es pas un dominateur sur
eux» C88V21- 22. Seul
Dieu est le guide et pour
cela, il guide qui il veut et
il égare qui il veut.
Comment faire pour deve­
nir musulman ? En réalité,
la conversion en islam est
un acte très simple et sans
aucune condition maté­
rielle. Il s'agit d'un proces­
sus très simple pour

- ■

laquelle il n'existe pas réel­
lement de méthode à sui­
vre, comme c'est le cas par
exemple pour le baptême
dans le christianisme. II
n'est pas non plus néces­
saire d'avoir recours à un
savant musulman, un imâm
ou une organisation pour
cela. On peut le faire seul,
bien que la meilleure façon
est de prendre contact avec
le responsable d'une ins­
tance religieuse islamique
reconnue, d'un centre,
d'une organisation isla­
mique, d'une mosquée,
d’un groupe de musulman
qui seront témoins de la
conversion qui vont vous
enseigner l'islam et ses pré­
ceptes.
Une personne qui désire
sincèrement
devenir
musulmane doit avoir la
conviction que l'Islam est
effectivement la vraie reli­
gion révélée par Dieu Le
Très Haut, au Prophète
Mohammed (paix et béné­
diction sur lui), pour l'hu­
manité toute entière. Dieu
le dit dans le Coran (C3
VI9): «Certes la religion
acceptée par Dieu est l'Is­
lam.» Et dans un autre ver­
set (C3 V85) : «Et qui­
conque désire une autre
religion que l'Islam, ne
sera pas agréé et il sera
dans l'Au-delà, parmi les
perdants.»
Forte de cette conviction,
cette personne doit pronon­
cer, en comprenant son
sens, l'attestation de foi qui
consiste à dire : «Ach'ha-

3

Religion vérité
douAllâllâha III Allah wa
Ach'hadou Anna Mouhammadan Rassoûlou Llâh» et
dont le sens en français est:
«Je témoigne qu'il n'y a de
vraie divinité sauf Dieu et
que Mohammed est Son
Messager»

de votre succès dans ce
monde et dans l'autre, avec
la volonté de Dieu. En
effet, l'Islam est un mode
de vie. La pratique du
musulman ne se limite pas
aux
seuls
pratiques
rituelles telles que la
prière, le jeûne, l'aumône
etc. En fait, toute sa
conduite, dans ses relations
avec autrui, dans son com­
portement au sein de la
société, dans ses transac­
tions etc. s’inspire des
sources fondamentales de
l'Islam: le Coran et la
Sunna.

mêmes sans encadrement pour avoir la main d’une
fille
musulmane
en
précis et après la conver­
sion, ils tâtonnent et mariage, pour avoir la
sympathie des musulmans
deviennent des suivistes. Il
ou pour tout autre motif.
est de la responsabilité des
Ceux-ci, juste après la
responsables musulmans
conversion,
abandonnent
de créer des cadres de prise
l’islam et retournent dans
en charge des nouveaux
convertis. Il sera déplora­ leur ancienne pratique reli­
A partir du moment où on a
ble que tous ses nouveaux gieuse. Tout imam ou res­
récité la profession de foi
promis à l’islam qui se ponsable musulman qui est
et reconnu avec conviction
comptent par milliers au courant de pareils cas ne
sa véracité, on devient
chaque année soient aban­ doit pas se laisser tromper
musulman. Cependant, il y
donnés à eux-mêmes sans par cette hypocrisie. Il doit
a certaines choses qu'il est
formation ni culture isla­ travailler à convaincre de
bon de faire à cette occa­
mique et certains finissent telles personnes à une
sion. Il est ainsi recom­
par devenir nuisibles pour conversion sincère et dans
mandé d'exprimer son
l’islam. Car si leur aven­ le cas échéant, il doit refu­
affranchissement de toute
ture en islam se termine ser de présider à une telle
Il faut bien comprendre
autre religion que l’Islam,
ainsi, ils n’auront pas goûté conversion. On ne doit pas
que
l'Islam
n'est
pas,
de
toutes
croyances
à la saveur et ils seront des jouer avec Dieu, celui qui
comme on le pense sou­
contraires à l'Unicité de
le fait ne se trompe que luidangers pour l’islam. En
vent,
une
somme
d'inter
­
Dieu, de promettre à Dieu
revanche, il faut que le même et Dieu se passe de
dictions et de permissions.
de s'acquitter de toutes les
sa conversion. Dieu dit à ce
nouveau converti soit aussi
obligations qui reposent A vrai dire, la force du
convaincu
qu’il
doit propos : «Et quand on leur
"musulman" (qui signifie
sur le musulman et de ne
dit : "Croyez comme les
apprendre sa nouvelle reli­
littéralement "soumis") se
jamais désobéir à Ses
gens ont cru", ils disent :
gion.
trouve dans le lien de
ordres. Il est aussi recom­
"Croirons-nous comme ont
proximité et d'intimité qu'il Par ailleurs, il est impor­
mandé d'implorer l'aide de
cru les faibles d'esprit ?
tant de rappeler que la
entretient avec Dieu, Son
Dieu, Son pardon et de Lui
"Certes, ce sont eux les
conversion à l'Islam consti­
Toutes
ses
demander la guidée. Il est Créateur.
véritables faibles d'esprit,
actions, la plus minime soit tue, selon les dires du Pro­
évident qu'une foi vérita­
mais ils ne le savent pas.
phète Mohammed (SAW),
elle, peut ainsi devenir un
ble, c'est à dire une convic­
Quand ils rencontrent ceux
une sorte de nouvelle nais­
acte d'adoration. Ainsi, le
tion du cœur doit accompa­
qui ont cru, ils disent :
sance. Tous les péchés pré­
Prophète
Mohammed
gner l’attestation de foi. On
"Nous croyons"; mais
cédant ce retour vers la
doit ainsi, bien comprendre (SAW) disait en ce sens
quand ils se trouvent seuls
que les relations intimes religion originelle sont
ce que l'on est en train d'at­
avec leurs diables, ils
ainsi pardonnés et on ouvre
entre époux constituent un
tester (unicité de Dieu, pro­
disent : "Nous sommes
acte méritoire et rapportant ainsi une nouvelle page de
phétie de Mohammed) et
avec vous; en effet, nous ne
des
récompenses, la vie. Dans ce sens, il faut
porter foi à ce que l'on dit.
faisions que nous moquer
lorsqu'elles ont lieu dans
travailler à remplir ces
Après la conversion ainsi
(d'eux)". C'est Allah qui Se
un cadre légitime et moti­
pages de bonnes actions et
faite, l'étape suivante dans
moque d'eux et les endur­
vées par une bonne inten­
éviter de commettre encore
votre cheminement vers
cira dans leur révolte et
tion.
des péchés.
Dieu consistera à un
prolongera sans fin leur
apprentissage progressif et Pour ce cheminement, le Toutefois, il convient de
égarement. Ce sont eux qui
plus approfondi de la foi
nouveau converti doit être
noter qu’il y a de nouveaux
ont troqué le droit chemin
islamique, de la pratique
accompagné par un enca­
convertis qui ont d’autres
contre l'égarement. Eh
religieuse (prière, jeûne,
dreur, désigné par l’auto­
motivations que la face de
bien, leur négoce n'a point
récitation du Coran etc...),
rité qui a présidé à la Dieu ou la guidance sur la profité. Et ils ne sont pas
ainsi que de l'éthique et du
conversion. Parfois les
voie de l’islam. Il n’est pas
sur la bonne voie»B
mode de vie enseigné et
nouveaux convertis sont
rare que certaines per­
prêché par l'Islam, garantie abandonnés à eux euxsonnes se convertissent

4

La Preuve n° 30 -Avril 2010

Preuve évidente
Pourquoi un musulman ne doit pas serrer
la main d’une femme étrangère ?
Par l’Imam

a ques­
tion de la
poignée
de mains
ÉP entre un
homme et une femme
est une question com­
plexe. Aborder ce sujet
sans être extrémiste ni
laxiste requiert un effort
psychologique, intellec­
tuel et scientifique, pour
se libérer aussi bien de
la pression des idées
importées
(occiden­
tales) que de la pression
des idées héritées et
pour pouvoir discuter et
peser les différents
arguments, dans le but
d’aboutir à la conclu­
sion la plus juste et la
plus vraie, loin de toutes
passions et des idées
tendancieuses (tendance
islamique cela s’en­
tend).

C’est donc un sujet dif­
ficile. Cependant, il
demeure important de
l’essayer car beaucoup
de musulmans s’interro­
gent sur la légitimité de
cette pratique (qu’on
colle le plus souvent à
un groupe particulier de
musulmans)
tandis
qu’elle constitue par ail­
leurs un argument pour
les détracteurs de l’is­
lam quand ils pensent

La Preuve n° 30 -Avril 2010

que c’est un élément
stigmatisant
de
la
femme. Il faut donc
impérativement éclairer
la lanterne de tous sur
cette question.

Avant tout, rappelons
que l’islam par principe
ne s’attaque pas seule­
ment aux conséquences
du comportement de
l’homme mais il va en
amont pour contre-carrer tout ce qui conduit à
ce comportement, c’està-dire à la racine du
mal. Ainsi, la poignée
de mains entre un
homme et une femme
est une tentation parmi
les plus grandes, qui est
le fait que l'homme
touche le corps d'une
femme, qui lui est étran­
gère, peut conduire à
l’acte charnel interdit
par l’islam. Et toute
chose entraînant aux
tentations a été interdite
par Dieu. Par exemple,
il a été ordonné de bais­
ser le regard afin d'em­
pêcher ce désordre.
Dieu dit dans le saint
coran : «Dis aux
croyants de baisser
leurs regards et de gar­
der leur chasteté. C’est
plus pur pour eux. Allah
est, certes, Parfaitement
Connaisseur de ce qu'ils

font.
Et dis
aux
croyantes de baisser
leurs regards, de garder
leur chasteté, et de né
montrer de leurs atours
que ce qui en paraît et
qu'elles rabattent leur
voile sur leurs poitrines;
et qu'elles ne montrent
leurs atours qu'à leurs
maris, ou à leurs pères,
ou aux pères de leurs
maris, ou à leurs fils, ou
aux fils de leurs maris,
ou à leurs frères, ou aux
fils de leurs frères, ou
aux fils de leurs sœurs,
ou aux femmes musul­
manes, ou aux esclaves
qu'elles possèdent, ou
aux domestiques mâles
impuissants, ou aux
garçons impubères qui
ignorent tout des parties
cachées des femmes. Et
qu'elles ne frappent pas
avec leurs pieds de
façon que l'on sache ce
qu'elles cachent de leurs
parures. Et repentezvous tous devant Allah,
ô croyants, afin que
vous récoltiez le suc­
cès» C24V30-31.
On sait que la tentation
sexuelle part du regard
pour être attisée par le
toucher et ainsi de suite.
Donc, si on doit baisser
le regard, à plus forte
raison, on doit éviter

tout contact physique
avec une femme qu’on
peut désirer. Et il a été
authentifié que le Mes­
sager d'ALLAH (SWS)
a dit «je ne serre pas la
main aux femmes»
Aicha (qu'ALLAH soit
satisfait d'elle) a dit «la
main du messager d'ALLAH n'a jamais touché
la main d'une femme
lors de la prestation
d’allégeance, il accep­
tait leur allégeance par
la parole». Or selon la
Sourate 'Les coalisés'
verset 21, «vous avez
dans le Messager d'ALLAH
un
excellent
modèle (à suivre), pour
quiconque espère en
ALLAH et au Jour Der­
nier». Donc il appartient
à tout bon musulman de
suivre l’exemple du pro­
phète. D'après Maaqal
ibn Yassar, le Messager
d'ALLAH (SAW) a dit :
«que l'on enfonce une
aiguille en fer dans la
tête de l'un d'entre vous
vaut mieux pour lui que
de toucher une femme
qui
n'est pas
la
sienne...» (Rapporté par
at-Tabarani, dans alKabir, 486).

Ainsi, il est absolument
interdit à un homme de
serrer la main à une

5

Preuve évidente
femme qu'il peut épou­
ser car dans tous les cas,
ceci peut causer une
séduction (Fitna). Et il
n'y a aucune différence
entre le fait de serrer la
main directement ou
indirectement avec un
objet qui empêche le
contact direct, car les
preuves données ci-des­
sus sont générales, et il
faut éliminer tout pré­
texte menant à la séduc­
tion. Cette règle s’ap­
plique également à toute
femme ou homme
quelle que soit sa reli­
gion.
En revanche, il est per­
mis de serrer la main
d’une vieille dame,
sachant que celle-ci ne
suscite plus de désir. Il
en est de même pour la
petite fille, qui ne sus­
cite pas de désir elle
non-plus. Les vieillards,
ne ressentant plus de
désir, sont autorisés à
serrer la main d’une
femme. Ces règles sont
fondées sur des récits
rapportant que Abû
Bakr (que Dieu l’agrée)
serrait la main des
vieilles dames, et que
'Abd Allâh Ibn AzZubayr loua les services
d’une vieille dame qui
s’occupait de lui alors
qu’il était malade, qui le
massait et qui l’épouil­
lait les cheveux. Ceci est
d’ailleurs confirmé par
le Coran, lorsqu’il parle

6

des femmes ménopau­
sées à qui il permet de
s’alléger de certains
vêtements, chose qu’il
ne permet pas aux autres
femmes : «Quant aux
femmes ménopausées
qui n’espèrent plus de
mariage,
nul grief
contre elles si elles
déposent leurs vête­
ments de sortie, sans
cependant exhiber leurs
atours. La chasteté est
meilleure pour elles.
Allâh est Audient et
Omniscient.»
De même, font excep­
tion les hommes qui
n’éprouvent aucun désir
pour les femmes, et les
enfants trop jeunes pour
éprouver du désir,
devant qui les croyantes
ne sont pas tenues de
cacher leurs atours : «ou
aux domestiques mâles
qui n’éprouvent pas de
désir, ou aux enfants qui
ignorent tout des parties
cachées des femmes».
Par ailleurs il est permis
à un homme de toucher
toutes les parties du
corps de son épouse.
En somme, la poignée
de mains entre un
homme et une femme
étrangers l’un à l’autre
n’est permise que s’il
n’y a pas de désir ni de
crainte de séduction.
S’il y a lieu de craindre
la tentation d’un côté
comme de l’autre, si le
désir ou quelque plaisir

d’ordre sexuel accom­
pagnent l’acte, alors la
poignée de mains est
sans aucun doute illi­
cite. si l’une de ces deux
conditions, que sont
l’absence de désir et
l’absence du risque de
séduction, venait à man­
quer entre un homme et
une de ses proches
parentes définitivement
interdites en mariage,
comme sa tante mater­
nelle, sa tante pater­
nelle, sa sœur de lait, la
fille de son épouse,
l’épouse de son père ou
la mère de son épouse,
alors la poignée de
mains devient illicite.
En outre, si ces deux
conditions venaient à
manquer
entre
un
homme et un jeune ado­
lescent, alors la poignée
de mains devient illicite
également (attention à la
pédophilie !).

der une poignée de main
à n’importe qui, par
obstruction aux pré­
textes de la tentation,
pour s’écarter de toute
situation douteuse, pour
emprunter la voie la
plus précautionneuse, et
pour prendre exemple
sur le Prophète (SAW)
dans la mesure où il n’y
a aucune preuve expli­
cite stipulant qu’il ait
serré la main à une
femme étrangère. Il est
par ailleurs préférable
pour le musulman prati­
quant et la musulmane
pratiquante de ne pas
tendre la main en pre­
mier. Mais si on lui tend
la main, qu’il ou elle la
tende
alors,
car
l’éthique musulmane
n’autorise pas de vexer
ou de porter atteinte à la
Dans certains milieux et dignité humaine si le
pour certaines per­ risque de péché est
sonnes, serrer la main à écarté.
un jeune adolescent est De tout ce qui précède,
en effet encore plus dan­
il apparait clairement
gereux que serrer la
que l’interdiction à un
main à une femme. Là
où elle est permise, la homme de serrer la

poignée de mains doit se
limiter au strict néces­
saire. C’est le cas
notamment des proches
et des alliés qui sont des
gens que l’on fréquente
souvent et avec qui on a
des liens forts. Il est pré­
férable de ne pas accor­

main d’une femme n’est
pas un signe de stigma­

tisation de la femme car
cette interdiction est

valable dans les deux
sens. Et Dieu est le plus
Savant !■

La Preuve n° 30 -Avril 2010

urne du mois
Les musulmans et la politique : la faire ou la fuir ?
====== Par Aris =========

14
il
ta

a politique,
voici ce qui
fait l’objet de
< supputations,

de préoccupa­
tions, de passions et malheu­
reusement souvent de vio­
lences. Pour certains, leurs
rapports avec la gestion de
la cité est une question de
vie ou de mort. Dans les
entités territoriales où le
bien-être des individus, ou
leur survie est à l’aune de
leurs responsabilités dans la
gestion de la chose publique,
l’on ne s’étonne pas des pas­
sions qui se déchaînent dès
lors qu’il s’agit de politique.

Dans notre pays, la chose
politique connaît actuelle­
ment le summum de sa
manifestation au niveau des
opinions croisées. L’élection
présidentielle de novembre
prochain en est certainement
une des causes. La révision
de la Constitution, surtout en
son article 37, afin de sauter
le verrou de la clause limita­
tive des mandats, divise pro­
fondément les citoyens du
Faso. Et c’est naturellement
que les forces en présence,
chacune selon sa part d’oc­
cupation du terrain, se met­
tent en position de combat
réel ou supposé. Le pouvoir
d’Etat,
l’opposition,
la
société civile, le religieux ou
le coutumier s’interfèrent
avec des visées différentes.

La récente sortie de l’Eglise
contre un éventuel projet de
révision de l’article 37 est
venu chauffer davantage à
blanc les supputations rela­
tives au politique ; notam­
ment les rapports entre le
religieux et celui-ci. Et dans

La Preuve n° 30 -Avril 2010

ce bouillon politique, l’on
est en droit de s’interroger
sur la situation des musul­
mans, ainsi que le rapport de
l’islam ou des musulmans à
la chose politique.

A priori, la question est

caduque en ce que le musul­
man est un calife de Dieu
sur terre. A ce titre, on ne
saurait parler des frontières
entre la politique et la reli­
gion, compris dans le sens
propre de la politique, c’est
à dire la contribution de cha­
cun à la bonne gestion de la
collectivité. L’on convient
donc que faire de la poli­
tique pour un musulman
n’est qu’une perpétuation
des traditions islamiques. Le
prophète. (SAW) a été à son
époque aussi bien le chef
spirituel que le chef poli­
tique de l’Etat. L’islam est
une constitution qui régit
tous les aspects de la vie. A
ce titre, il touche bien
entendu la politique.

La question urgente et
préoccupante est plutôt le
rapport entre les musulmans
du Burkina et les pouvoirs et
forces politiques en complétion. Ces forces politiques

sont la majorité qui gou­
verne, l’opposition et les
membres de la société civile.
Une lecture quoique sim­
pliste fait remarquer une
masse de la communauté des
musulmans environ 60% de
la population très peu orga­

nisée pour le moment. Nous
prenons le risque de dire que
cette masse hétérogène en
terme de position politique
cède une partie de ses mem­
bres au pouvoir en place.
Ces gens se recrutent parmi
les leaders naturels et tradi­
tionnels de la communauté,
qui, plus ou moins engagés
politiquement se retrouvent
dans le giron du pouvoir.

Une autre partie de cette
masse des musulmans se dit
par ignorance ou en connais­
sance de cause, se tenir à
l’écart des politiciens et de
leur politique. A tors ou à
raison, ils subissent l’action
politique des autres sans le
moindre souci de la partici­
pation au débat sur la ges­
tion de la cité dans laquelle
ils vivent. Donc ils font
autrement la politique sans
le vouloir eux-mêmes.

Enfin l’on retrouve une der­

nière partie de la commu­
nauté des musulmans qui
semble mener une action
d’éveil de la communauté
sans un alignement de facto
sur aucune des forces poli­
tiques en complétion. Audelà de leur position indivi­
duelle plus ou moins pro­
noncée dans un camp ou
dans un autre, ces acteurs
tentent de donner la priorité
à l’intérêt du groupe, de la
communauté avec comme
prime la recherche des meil­
leures voix de la commu­
nauté dans les hautes ins­
tances de décisions. Ils
seraient les mieux organisés,
quoique minoritaires par
rapport aux autres membres
de leur communauté, et peu­
vent porter de ce fait un
espoir pour la communauté.
Tout compte fait et selon une
formule bien connue de
tous, si tu ne fais pas la poli­
tique, sois sûr que la poli­
tique elle, te fera. Donc
devant aucune interdiction
de la foi islamique pour le
croyant musulman de faire
la politique, nous pensons
que ceux-ci ont le devoir de
contribuer au traçage des
politiques de construction de
la cité dans laquelle ils
vivent. Par là, ils pourront
donner
les
meilleures
chances de l’expression de
l’intérêt général des citoyens
et celui spécifique de la
communauté des musul­
mans.
Choisir de subir les actions
des autres est un choix poli­
tique, mais certainement un
mauvais choix. C’est pour­
quoi nous avons la convic-

7

eu international
CRISE ISRAELO-PALESTINIEN

Le silence qui tue !
es
terri­
toires pales­
tiniens sont
encore en

L

____ J ébullition,
du fait de la méchanceté et
de l’hypocrisie des sio­
nistes et de la passivité
complice et légendaire de
la communauté internatio­
nale. Malgré les appels et
les remontrances du par­
rain américain, Israël, diri­
gée, par les faucons de
droite, fait la sourde
oreille. Le dernier épisode
de cette injustice vieille de
60 ans est la colonisation
de Jérusalem Est, reconnu
de fait comme le territoire
des Palestiniens. Et pour
narguer la Communauté
internationale et montrer
son irrespect et son dédain
à l’égard des instances
internationales, Benjamin
Netanyahu répondant au
Président américain et au
Secrétaire général des
Nations Unies, affirme
que Jérusalem n’est pas
une colonie, mais la capi­
tale d’Israël.
Quelle
insulte !

On ne cessera jamais de le
répéter, si Israël peut se
permettre de tels agisse­
ments, c’est parce qu’il ne
se trouve personne pour
l’en empêcher, et ce
depuis 1948. D’abord, la
communauté internatio­
nale avec à sa tête les Etats
Unies, l’Union euro­

8

péenne et les autres qui
ont accompagné ouverte­
ment Israël dans son
œuvre destructrice et
inhumaine. Sans jamais
aller au bout de ses
condamnations (quand
elle le fait) contre Israël,
cette communauté interna­
tionale lui trouve toujours

une excuse, comme si la
sécurité d’Israël valait
mieux que celle de ses
voisins.

Ensuite, les pays arabes
pour leur inconséquence
et leur lâcheté face à la
souffrance de leurs frères.
Aucun d’eux ne veut s’en­
gager résolument aux
côtés des Palestiniens pour
mettre fin à cette injustice
; chacun préférant s’allier

aux ennemis de l’islam et
des palestiniens afin de
protéger ses intérêts bas­
sement matériels et mon­
dains.

Enfin, les musulmans de
tous bords qui n’ont pas
encore compris que la
lutte des Palestiniens est

aussi la leur d’autant plus
que ceux-ci se battent pour
préserver un lieu saint de
l’islam : Jérusalem. Qu’est
ce que chacun de nous a
fait dans le sens d’aider
nos frères, ne serait-ce que
par la relation affective,
les invocations et la pen­
sée permanente que nous
devons avoir à leur égard ?
Tant que ce sera aussi,
Israël continuera de se

comporter avec arrogance,
de tirer impunément sur
des enfants palestiniens,
d’occuper injustement la
terre des autres et peut être
de commettre l’erreur
fatale de s’en prendre à Al
Aqsa. Là Dieu saura
défendre sa religion,
puisque la communauté
internationale a failli et
que les musulmans que
nous sommes, avons trahi.
Mais en attendant, nous
devons nous rappeler que
la colonisation de Jérusa­
lem est une injustice qui
ne fait que compromettre
la paix et la sécurité inter­
nationales. Et il faut savoir
arrêter Israël dans sa folie
destructrice parce qu’elle
ne sera pas seule à subir
les conséquences de ses
actes.
Jérusalem n’est pas à
négocier ; elle est une terre
d’islam, choisie par Dieu
sur
laquelle
aucune
concession ne peut être
faite. Autant elle est la
capitale d’Israël, elle est
autant une partie de l’âme
des musulmans du monde
entier. Tout au plus, on
peut y admettre une har­
monieuse
cohabitation
entre Juifs, Chrétiens et
Musulmans, mais il n’est
pas question de céder face
à l’illusion de force ou de
puissance d’Israël, car il
n’y a de force et de puis­
sance que par Dieu !

La Preuve n° 30 -Avril 2010

Flash Back
Etats-Unis/Israêl

Une amitié qui dessert la paix
la faveur des
récents blo­
cages dans
la conduite
^de processus
du règlement du conflit
israélo-palestinien,
la
Preuve se propose de faire
un aperçu historique sur
l’alliance entre les EtatsUnis et l’Israël. Cette rétros­
pective à été inspirée par la
récente mise au point de la
Maison blanche par rapport
aux relations entre les EtatsUnis et l’Israël. Obama a
tenu à faire savoir que s’il a
vision plus juste du règle­
ment du conflit, il n’est pas
question pour lui d’hypothéquer l’alliance stratégique
qui lie son pays à l’Etat
hébreux depuis près d’un
demi-siècle. Le message
doit être suffisamment clair
pour ceux qui sont animés
par quelque naïveté. Pour
nous en convaincre, allons
découvrir l’historique de
cette alliance.
Au fondement d’une
alliance atypique

Les Etats-Unis ont reconnu
l’Etat d’Israël suite à sa pro­
clamation en mai 1948.
Mais c’était une initiative
personnelle du président
Harry Truman, dictée davan­
tage par des considérations
de politique intérieure que
par les exigences de l’envi­
ronnement géostratégique
de la région.
En effet, la société améri­
caine de l’après-guerre
nourrit, en effet, un profond
sentiment de sympathie à
l’égard de la cause sioniste.

La Preuve n° 30-Avril 2010

Par Bachar SOW
Ce courant est d’abord ali­
hébreu en Palestine est la
menté par la communauté
condition du retour de Jésus
juive américaine, ancienne­
sur Terre. En outre, les afroment implantée t consti­
américains avaient une sym­
tuant une force politique
pathie pour les juifs améri­
majeure (En 2000, ils repré­
cains avec qui ils partagent
sentaient 15 % de l’électorat
le sentiment d’être des
démocrate). Le lobby juif
minorités. Nourrie par le

était pour l’existence d’un
Etat juif. Mais au delà de
cette sympathie naturelle,
les intérêts géostratégiques
expliquent cette relation aty­
pique.
La construction
de l’alliance

L’intérêt des Etats-Unis
pour le Moyen-Orient se
manifeste surtout après la
seconde guerre mondiale. À
cela trois raisons : la menace
soviétique, l'apparition de
l'État d'Israël, la découverte

des gisements de pétrole.
L’alliance entre les EtatsUnis et l’Arabie Saoudite est
scellée définitivement en
février 1945 (le président
Roosevelt de retour de Yalta
fit escale en Arabie Saou­
dite)

dispose de moyens impor­
tants et est très influent dans
le monde de la politique
étrangère. Leurs principales
organisations sont entre
autres le Comité aux
Affaires Publiques Améri­
cano-israéliennes (AIPAC)
et la Conférence des Prési­
dents des principales Orga­
nisations Juives, mais aussi
des think tanks à l’image du
Washington Institute for
Near-East Policy.
En plus, le sionisme a eu le
soutien des fondamenta­
listes protestants qui sont
influencés par le concept
biblique selon lequel la
reconstruction de l’État

sentiment que les juifs ont
subit le même sort que les
protestants d’Europe au XVXVI e siècle, l’opinion amé­
ricaine, d’une manière géné­
rale à la fin des années 40,
f

...suite de la page 7

J

tion qu’il vaut mieux faire
partie des grandes déci­
sions qui orientent la vie de
la nation et les musulmans
.‘doivent y travailler. Dans
un mode de gouvernance
démocratique, ce sont les
; rapports de forces paci­
fiques et les intérêts qui
5 déterminent ' 1 ’’obtention
’des parcelles-de pouvoir.
[Les ntusuj{pàfts)ne’1jpiyent

Mais les Etats-Unis doivent
user de leur ingéniosité pour
concilier leurs relations avec
le nouvel l’Etat d’Israël à
celles avec le monde arabe.
A Washington, on craignait
dans ce contexte de guerre
froide naissante où Améri­
cains et Soviétiques se dis­
putent des zones d’in-

compétition. La position s
actuelle des musulmans à
l’égard de la polihquep’est
pas profitable à toute la*
communauté, .des^ musul^
mans à notre modeste avis,„
Il y a lieu alou pour lçs
musulmans ^de ne pasfpir,
la. poUtiquxe\fifaittxm.ême|

la faire, la vraie, celle qui
va garantir le respeçtdes
spécificités de (a foîytsîa-^
t\miq^ toutj^respectant*
les autres communautédi

9

Flash Back
fluence, que le rapproche­
ment avec Israël ne favorise
des alliances entre l’URSS
et certaines monarchies
arabes, ce qui aurait un effet
inverse à l’objectif de la
«doctrine Truman» de «l’endiguement».
Le pacte de Bagdad signé en
1955 s’inscrivait dans le
sens de la poursuite par
Eisenhower de l’endiguement et minimisait du même
coup la relation avec Israël.
C’est toujours dans cette
vision et surtout la crainte
de mettre en péril la relation
si vitale avec l’Arabie Saou­
dite que le président Eisen­
hower adopte une attitude de
fermeté face à la coalition
franco-anglo-israélienne
lors de la crise de Suez en
1956. Tandis que la Maison
blanche examinait le risque
d’une alliance avec l’Israël,
ce dernier bénéficiait du
soutient militaire de la
France. Mais à la faveur de
l’échec dans la crise de Suez
les Anglais et les Français se
retirèrent de la région et l’on
remarqua un revirement
spectaculaire dans le posi­
tionnement stratégique des
Etats-Unis.
La fin des années cinquante
est marquée au MoyenOrient par le développement
d’un mouvement panarabe
qui trouve en Abdel Nasser
un leader charismatique de
premier plan, et dans la
création de la République
arabe unie (qui associe, en
un seul État, l’Égypte et la
Syrie), sa manifestation la
plus concrète. Le commu­
nisme n’est donc plus
l’unique menace dans la
région. Israël pouvait désor­
mais faire obstacle au natio­
nalisme arabe. Les crises qui

10

se produisent entre 1957 et
1958 lui en offrirent l’op­
portunité. Le resserrement
de l’alliance militaire syrosoviétique réconforta les
Etas-Unis dans leur posi­
tion. Pour les Américains, si
le monde arabe représente
une source vitale pour l’éco­
nomie américaine, une unité
arabe n’en est pas moins
dangereuse et le seul moyen
de garder les arabes désunis,
c’était d’exploiter l’intran­
sigeance de l’Etat hébreu
qui était leur ennemi com­
mun. D’abord, ils réagissent
au rapprochement syrosoviétique par une intimida­
tion de la Syrie par une
coalition avec l’Irak, la Jor­
danie et la Turquie et ensuite
ils interviennent en Jordanie
et au Liban pour contrer les
nationalistes.

Israël fut dès lors investi de
cette mission. Ainsi, les
relations
se
sont
se
construites de façon pro­
gressive. Selon Henry Kis­
singer, l’intransigeance du
pouvoir israélien face aux
Arabes constituait un atout
exploitable. Ainsi, Eisenho­
wer, lors de son second
mandat, change de politique
à l’égard d’Israël. Le prési­
dent Kennedy fut le premier
à considérer véritablement
Israël comme un État allié,
intégré dans le dispositif
diplomatique et stratégique
mondial américain et à livrer
des armes à Tel-Aviv, les
missiles Hawk. Le président
Johnson et Nixon poursuivi­
rent l’encrage de cette rela­
tion. L’Administration John­
son, à cette époque où le
désespoir né de la guerre du
Vietnam avait commencé à
s’infiltrer, était assez tenté
de jouir de la gloire indirecte
d’un triomphe israélien

impliquant les armes améri­
caines contre des Arabes
armés par l’Union sovié­
tique comme une revanche
sur le fiasco vietnamien.

Cette situation facilita la
victoire israélienne dans la
guerre qui l’opposa aux
arabes en juin 1967. Cette
victoire consacra l’échec du
nationalisme arabe et mar­
qua un tournant dans la rela­
tion entre les Etats-Unis et
l’Israël. Les américains
s’imposèrent comme des
médiateurs et rejetèrent la
signature d’un traité global
entre Israéliens et Arabes au
profit de traités séparés.
Tout ceci pour éviter de pri­
vilégier le sentiment natio­
naliste arabe. C’est dans ce
contexte que le président
Carter obtint les accords
Sinai I et II en 75 et camp
David en 79 avec l’Egypte
qui abandonna définitive­
ment la cause palestinienne
avec le président Sadate.
L’alliance entre les EtatsUnis et Israël se renforça à
la même période grâce à la
révolution iranienne et l’in­
vasion soviétique de l’Af­
ghanistan qui représentaient
une menace pour la sécurité
d’Israël.
La présidence de Reagan
dans les années 1980 mar­
qua une étape décisive dans
l’évolution des rapports
israélo-américains, car elle a
institutionnalisé la place
d’Israël dans la doctrine
américaine. Le président
n’hésita pas à affirmer
publiquement le caractère
«légitime» des implanta­
tions de colonies juives dans
les territoires occupés et en
avouant son «antipathie»
pour les Palestiniens. Mais
la fourniture d’armes améri­

caines à l’Arabie Saoudite
dans leur alliance pétrole
contre sécurité (que l’Israël
considérait comme une
menace pour sa sécurité) et
l’opération
israélienne
contre le quartier général de
l’OLP à Beyrouth au Liban
qui était contraire à la vision
américaine du consensus
stratégique, ont troublé un
peu les relations entre les
deux alliés, mais de façon
très passagère. A l’issu de
cet incident, un mémoran­
dum d’entente (qui fut
révisé en 88) fut signé entre
les deux États, officialisant

le partenariat stratégique
américano-israélien.
L’administration Reagan fit
de la coopération avec l’État

hébreu une des priorités en
matière de politique étran­
gère de son Administration.
Avec la fin de la guerre
froide, le rôle stratégique
d’Israël pour les Etats-Unis
a diminué et les rapports se
ramenèrent dans le cadre du
processus de paix déclenché
à Oslo en 1993 (qui préconi­
sait la création d’un Etat
palestinien) soutenu par
Clinton mais rejetés par
beaucoup de colons juifs.
C’est pourquoi Clinton
échoue sa médiation en
2000 à camp David. Bush
poursuivit la médiation mais
les attentats du 11 septem­
bre 2001 bouleversèrent à
nouveau la donne des rela­
tions israélo-américaines et
les conflits en Afghanistan
et en Irak renforcèrent ces
nouvelles orientations.
L’élection de Obama en fin
2009 est un nouveau tour­
nant. Tout en ayant le souci
de préserver la relation historico-stratégique, il sou­
tient le droit des Palestiniens

La Preuve n° 30 -Avril 2010

Humeur
es 08 mars
passent et
se ressem­
blent ! Ou
fdu moins,

L

un peu. Mais
certain, c’est que depuis
un quelques temps, on
assiste plus à des foras
festifs, où on fait sem­
blant de célébrer la
femme, qu’à des occa­
sions réelles de revendi­
cations des droits des
femmes, au point qu’on
est en droit aujourd’hui
de se demander s’il y a
encore un intérêt à com­
mémorer cette impor­
tante date. Par exemple,
cette année, elles ont
poussé
le
ridicule
jusqu'à résumer toute la
cérémonie commémora­

tive a la couleur du
pagne que la première
dama devait porter,
comme si c'était cela le
important. C’est inquié­
tant
Soi dit en passant,
ce qui! est
on se demande com­
ment les femmes perçoi­
vent-elles la participa­
tion de la première
dame à ses cérémonies ?
Chantal Compaoré est à
l’occasion, un simple
mannequin venu amuser
la galerie, ou un leader
qui met tout son poids
dans la balance pour que
les femmes comptent
plus au Burkina Faso ?

à un Etat libre et souverain
débarrassé de la colonisa­
tion juive. Ce qui jette un
coup de froid dans les rela­
tions comme on en n’avait
jamais vu.

Un soutien militaire
continu depuis 40 ans

En 1967, l'attitude des ÉtatsUnis marque un tournant,
après la Guerre des Six
Jours lorsque de nombreux
pays arabes, au nombre des­
quels l’Égypte, penchent
durablement du côté sovié­
tique. En 1968, bénéficiant
d'un fort soutien du EtatsUnis, le Président Lyndon
Johnson décide la vente
d'avions de combat F-4
Phantom II à Israël. En
1973, lors de la Guerre du
Kippour, L’opération fut
conçue pour fournir des

La Preuve n° 30 -Avril 2010

On a beau nous rassurer
sur le fait que le 08 mars
est une journée de
réflexion sur la condi­
tion féminine, le com­
armements et des vivres à
Israël à travers un pont
aérien. Dans le cadre de
l’endiguement contre l’in­
fluence soviétique sur le
monde arabe, les États-Unis
livrèrent plus de 22 000
tonnes de chars de combat,
d'artillerie et de munitions à
Israël. Par la mer, les ÉtatsUnis acheminèrent égale­
ment 33 000 tonnes de maté­
riel, 40 F-4 Phantoms, 36 A4 Skyhawks et 12 C-130
Hercules pour remplacer les
pertes israéliennes.

En 1981, le ministre de la
défense israélien Ariel Sha­
ron et le Secrétaire à la
Défense des États-Unis Cas­
par Weinberger ratifient l'ac­
cord "Strategie Cooperation
Agreement" établissant un
cadre de coopération entre

portement même des
femmes trahissent cette
idée, elles qui sont plus
préoccupées à acquérir
le pagne qu’à s’inviter à
la réflexion ; plutôt
presser d’identifier les
lieux où s’organisent les
djanjoba qu’à assister
aux colloques et confé­
rences sur la situation
des femmes...
Et quand on pense qu’il
a fallu que des pion­
nières se battent pour
obtenir cette date et plus
généralement une amé­
lioration des conditions
de l’autre moitié du ciel,
on ne peut qu’être triste
et révolté. Mais si on en
est arrivé là, la respon­
sabilité revient aux
autorités en charge de
les deux pays en matière de
sécurité. En 1983, les deux
pays scellen une alliance
militaire qui prévoyait des
exercices
militaires
conjoints et la construction
d’infrastructures pour les
stocks d'armes.
En

1987, les États-Unis

accordent à Israël le statut
d'allié majeur hors OTAN
donnant le droit à Israël
d'acheter de l'armement
américain au même titre
qu'un pays membre de
l'OTAN. Israël devient alors
le pays le plus fourni au
monde en armement améri­
cain.
En 1991, lors de la Guerre
du Golfe, pour aider Israël à
contrer les missiles Scud de
l'Irak, les États-Unis lui
livrent des systèmes de mis­

commémorer cet évène­
ment national. Ce sont
elles qui donnent le
tempo et les autres sui­
vent. Elles préfèrent
médiatiser les manifes­
tations grandioses de
rassemblement
des
femmes pour festoyer,
ceci à des fins politicoélectoralistes que de
mettre l’accent sur de
grandes
campagnes
pouvant conscientiser
les femmes et plus géné­
ralement l’opinion. Tant
que ce sera ainsi, on
continuera de parler
pendant
longtemps
encore d’émancipation
de la femme, en vain !■

Par Ahmed

siles sol-air Patriot, rompant
de ce fait l'alliance améri­
cano-arabe. Sous l'adminis­
tration Clinton, le gouverne­
ment américain permet à
Israël d'acheter pour plus de
700 millions de dollars de
matériel pour moderniser
son armement: des avions de
chasse, des hélicoptères, des
systèmes de missiles JDAM.
Des accords importants de
coopération militaires sont
également établis.
Sous l'administration Bush,
la coopération s'accroît
davantage; Israël passe com­
mande pour un grand nom­
bre d'avions de combat F-16
Falcon. En 2006, durant la
Guerre du Liban, les États-

Unis ont livré Israël en kéro­
sène et en armes de préci­
sion!

11

Société & développement
CINQUANTENAIRE DES INDEPENDANCES AFRICAINES

Et la voie spirituelle ?


a plupart des
pays africains
ont accédé à
l’indépendance

L

/autour de 1960.

Cette année 2010, ils ont
choisi, sous la houlette, de
l’ancienne métropole, de
célébrer le cinquantenaire de
ces indépendances. Un peu
partout sur le continent, l’on
s’active pour donner à cette
manifestation, un éclat parti­
culier. A l’analyse, on se rend
compte que 50 ans après les
indépendances,
l’Afrique
n’est
pas
véritablement
débarrassée de la domination,
du pillage de ses ressources.
Le sentiment de liberté et les
espoirs quant à l’amélioration
des conditions de vie des
Africains, ont été de très
courte durée. Les Africains,
50 ans après les indépen­
dances, se portent mal, très
mal, désœuvrés, désorientés,
troublés ; une situation qui est
en partie le fait des dirigeants
africains qui se servent du
continent au lieu de le servir.
Quand on sait que le système
de développement imposé
aux Africains après les indé­
pendances n’a pas soulagé les
Africains, pourquoi ne pas
explorer la voie spirituelle de
l’islam comme système de
développement en définitive

?
L’Ivoirien Ahmadou Kourouma est l’un des intellec­
tuels africains qui ont le
mieux analysé avec un œil

critique les indépendances
africaines. Dans son célèbre
et évocateur roman “’Les

12

Par l’Epervier
soleils des indépendances”,
Kourouma dépeint avec une
remarquable crudité, avec un
humour agaçant, mais aussi
et surtout dans une réalité
décevante, une indépendance
qui a apporté pas grand-chose
au continent. Les indépen­
dances en Afrique, c’est "du
bâtard de bâtardises”. Son
personnage principal, Fama,
dans une trouble errance
indescriptible, désœuvré, col­
lectionnant les cérémonies
sociales : baptême, mariage,
funérailles pour s’alimenter ;

sa femme Salimata, stérile,
est l’expression parfaite
d’une indépendance qui
s’avère stérile, des espoirs
déçus. Le seul héritage, une
carte d’identité qui symbolise
aussi, une Afrique balkani­
sée, divisée, avec ses corol­
laires : incessants conflits
frontaliers. C’est cette ou ces
indépendances que les chefs
d’Etats africains s’activent,
sous la houlette de l’ancienne
Métropole, à célébrer le cin­
quantenaire. Le président
Léopold Sedar Senghor disait
ceci : « Sous le régime colo­
nial, on pouvait protester. On
avait le peuple avec nous.
Aujourd’hui, on est colonisé
et on ment au peuple en
disant qu’on est libre ».
A la vérité, 50 ans après les
indépendances, les Africains
ne se portent pas mieux plus
qu’aux premières heures de
ces indépendances. Durant
ces 50 ans, les disparités
sociales se sont exacerbées,
les maladies, la famine,

l’ignorance, le chômage ont
gagné du terrain, dégradant

— ■•

considérablement les condi­
tions de vie des Africains.
L’instabilité
politique,
expression d’un système
politique inachevé imposé
aux Africains, semble être la
mieux partagée sur ce conti­
nent qui, depuis les années
d’indépendances, totalise une
soixantaine de coups d’Etat,
soit plus d’un coup d’Etat en
moyenne par an.
Un quarteron d’Africains
avec leurs acolytes occiden­
taux se sont accaparés les
richesses du continent-mère,
rivalisant de châteaux, de
véhicules futuristes, heureux,
sans vergogne, d’être comp­
tés parmi les grands argen­
tiers de la planète, et apparte­
nant pourtant au continent le
plus pauvre, le plus nécessi­
teux, justement de leur fait.
C’est absolument triste pour
un continent qui regorge de
potentialités qui ont fait et qui
font le bonheur d’autres peu­
ples, au grand dam de ses
propres fils.

La culture du gaspillage
Il est intéressant que 50 ans
après les indépendances, que
l’on marque un temps d’arrêt
pour évaluer les acquis et les
urgences qui s’imposent au
continent africain. Cela per­
met de repartir sur des bases
saines à même de soulager
les populations. Seulement,
de la manière dont le cin­
quantenaire se prépare, on est
tenté de dire que ces festivités
constituent une autre forme
de gaspillage de nos res­
sources. Juste pour le lance­
ment, on a pu mesurer les

-

-------moyens qui ont été mobilisés
et la moindre utilité des acti­

vités qui ont été menées. Estce que cela est véritablement
utile dans un contexte de
crise généralisée ? Des épidé­
mies de méningite, de rou­
geole, qui tuent les popula­
tions qui ne peuvent pas se
soigner, des sinistrés qui
attendent toujours des aides,
des milliers d’enfants qui ne
peuvent pas aller à l’école ?
Quand on est dans un pays où
tout est priorité, on a l’obliga­
tion d’éviter les dépenses qui
ne s’inscrivent pas en droite
ligne dans l’épanouissement
des populations.
Il y a seulement 5 mois, on
célébrait avec faste le 11
décembre 2009. Le mois de
mars dernier, c’était le lance­
ment tout aussi avec faste du
cinquantenaire des indépen­
dances. Dans 8 mois, ce sera
le clou de ces manifestations
avec le cinquantenaire à
Bobo-Dioulasso. En l’espace
d’un an, on aurait dépensé de
faramineuses sommes qui
aurait servi à soutenir nos
communes. C’est comme s’il
y avait une volonté d’enfer­
mer les esprits dans des festi­
vités à la moindre occasion.
La raison est elle vraiment
Hélène et l’émotion nègre
comme le soutenait Senghor?
En tous les cas, on sait que
pendant que la métropole
nous convie à la célébration
festive et coûteuse de ce cin­
quantenaire, elle, est tou­
jours, à la recherche d’autres
moyens plus subtiles pour
asservir, piller le continent.
Peut-on vraiment célébrer la

La Preuve n’ 30 -Avril 2010

Iciété & développement
fin de la colonisation ? Si les
dirigeants africains peuvent
répondre par l’affirmative, la
réponse pour le bas peuple,
est non.

Alors que les intellectuels et
les dirigeants africains de la
première génération ont
libéré le continent du joug de
l’Europe au prix de multiples
sacrifices dont leur vie, les
dirigeants actuels ont revendu
le continent et se coulent des
jours heureux. Mais pour
combien de temps ? Ce qu’on
sait, c’est que "les hommes
perspicaces ont toujours
reconnu cette vérité première
que toute prospérité durable
repose sur le bien-être de
tous, en tout cas, du grand
nombre”.
Pourquoi ne pas explorer
la voie spirituelle ?

50 ans après les indépen­
dances, les Africains n’ont
fait que tourner en rond,
armés de grandes théories
universitaires de l’économie,
en cherchant les voies et les

moyens européens pour bri­
ser le cercle dans lequel la
même Europe nous a enfer­
més. Que c’est ridicule !
Aimé Césaire disait ajuste
titre qu’ « il est temps de
mettre à la raison ces nègres
qui croient que la révolution,
ça consiste à chasser le
Blanc et continuer en lieu et
place, je veux dire sur le dos
du nègre, à faire le Blanc ».
Etant donné que l’actuel sys­
tème de développement éma­
nent de la civilisation judéochrétienne européenne n’a pu
soulager l’Afrique, " pour­
quoi pas, comme le suggère
le FIGARO MAGAZINE
(Paris) du 6 août 1994, une
révolution spirituelle par
laquelle l’Afrique se réconci­
lierait avec elle-même, avec
ses propres valeurs, irréducti­
bles aux valeurs occidentales
C’est ce que prône le Béni­
nois, Dr. Assani Fassassi,
dans son œuvre de belle fac­
ture intitulée Sursaut de

l’Afrique qu’on achève. Dans
cette révolution spirituelle,
Fassassi donne la primauté au
système social de l’islam. Ce
professeur en sociologiepolitique pense qu’un pro­
gramme de développement
ne peut réussir sans une adhé­
sion populaire largement
majoritaire. Or, le souci d’ef­
ficacité, la quête salutaire de
cette large adhésion populaire
et le respect de la démocratie
suggèrent la prise en considé­
ration de l’équation isla­
mique et l’introduction de
celle-ci dans les volets
sociaux et culturels, des pro­
grammes de développement
en Afrique où plus de 75% de
la population s’affirment et se
reconnaissent musulmans.

Effet, la civilisation isla­
mique, mise à jour, devra être
pour l’Afrique ce qu’est la
civilisation judéo-chrétienne
européenne pour l’Europe.
Seulement, le fond du pro­
blème est qu’on ne connaît
pas encore ce qu’est l’islam.
Lors d’un entretien télévisé à

Paris sur la 2e chaîne de télé­
vision française au mois de
mai 1994, répondant à une
question de l’animateur de
l’émission, à propos de l’hos­
tilité d’une très forte majorité
de Français à l’encontre de la
présence des mosquées dans
leurs villes, le Révérend-Père
français, Michel Lelong a
déclaré : « Si les chrétiens, les
Français, en général connais­
sait vraiment ce qu’est l’is­
lam, non seulement ils ne
seraient pas hostiles, mais ils
demanderaient qu’il y aient
des mosquées ». L’on com­
prend ici l’urgence du travail
pour chaque musulman : faire
mieux connaître l’islam et se
battre pour l’adoption de son
système
sociopolitique,
convaincu que c’est le meil­
leur système, le meilleur pro­
gramme de développement
qui soit ■

Sagesse du mois
beaucoup les oiseaux", dit le petit
garçon. J'en étais bouche bée. Je lui
demandai ; combien veux-tu pour
d'oiseau rouillée et la posa sur une ces oiseaux? Il demanda : "Pourquoi
voulez-vous ces oiseaux monsieur?,
chaise. De nombreux sourcils furent
ils sont laids, vieux et ne chantent
froncés. L'imam Haselhoef com­
plus". A nouveau, je lui demandai :
mença à raconter :"Hier, alors que je
"Combien en veux-tu?". Il me'
marchais dans la ville, je vis un petit
regarda en pensant, sans doute, "Il
garçon avec cette cage à la main. Au
est fou!" et dit "Cinq Euros". Je lui
fond de la cage, deux petits oiseaux
remis 5 Euros et parti immédiate­
grelotaient de peur. Je me suis arrêté
ment. Je suis allé jusqu'au jardin se
et je lui ai demandé : "Qu'as-tu là
trouvant au bout de la rue, j’ai posé
mon enfant?" Le petit garçon répon­
la cage sur le sol et j'ai libéré les
dit : "Deux vieux oiseaux". Et que
oiseaux. Voila pourquoi cette cage
vas-tu en faire?" Il répondit : "Je vais
est vide...
les prendre à la maison et m'amuser
avec. Je vais leur retirer les plumes et
L'imam continua : on peut comparer
les laisser se battre ensemble, c’est
cette histoire à une éventuelle
tellement amusant!" Et quand tu
conversation entre un prophète et
auras assez de ces oiseaux, que
Satan! Satan rentre d'une visite sur
comptes-tu en faire? Demandaisterre et se vante : "Je viens juste
je."Oh, j'ai deux chats qui aiment
d’acheter la terre et tous ses habi­
rl était une fois un Imam, nommé
; Haselhoef. Un matin il arriva à
_i.la mosquée avec une vieille cage

]

La Preuve n° 30-Avril 2010

tants. J’ai un piège auquel aucun
d'eux ne résistera!" Mais que vas-tu
faire d’eux? Demanda le prophète.
Satan répond : "Oh, je vais m'amuser
avec eux! Je vais leur apprendre
comment se marier et ensuite divor­
cer, comment se haïr, comment abu­
ser des autres, comment boire l’al­
cool et fumer. Je vais leur apprendre
comment faire des armes et des
bombes et comment s'entretuer! Je
vais vraiment m'amuser avec eux!!!"
Et que feras-tu d'eux quand tu en
auras assez? Demanda le prophète.
"Oh, je vais les tuer!" Dit Satan fier.
Combien les vends-tu ? Demanda le
prophète. "Que veux-tu en faire?",
Demande Satan. "Ils sont mauvais.
Ils te détestent et te crachent à la
figure. Ils te maudissent et te tuent.
Tu ne veux pas de ces gens!!!".
"Combien" demanda à nouveau le

prophète. Satan regarda le prophète
en souriant. "Toutes tes larmes et ton
sang", lui dit-il. Le prophète répondit
: "Marché conclus" et paya le prix.
Ensuite l'imam prit la cage et s'en
alla.

N'est-il pas naïf de penser qu'Allah
est la cause de la dégradation de ce
monde? N'est-il pas triste de croire à
tout ce que les journaux disent tandis
que l'on se pose des questions sur ce
qui est écrit dans le Coran? N'est-il
pas triste de voir que tout le monde
désire aller au paradis, alors que
nous n'avons pas la foi et que nous
n'y pensons pas et que nous ne fai­
sons pas ce que Allah nous
demande? N’est-il pas triste d'enten­
dre certaines personnes dire : "je
crois en Allah", pendant qu’ils sui­
vent le chemin de Satan, le même
Satan qui croit en ALLAH! !■

13

P ortrait
CHEICK TANTAWI : La perte d'une grande figure de l’islam
par E.A.C =====

■■

es hommages lui
ont été rendus
par diverses per­
sonnalités
du

L

.............,/monde

entier.

Des hommes politiques aux
religieux en passant par toutes
les populations du monde. On
peut retenir les propos du pape
benoit XVI qui salue cette
«haute figure de leader reli­
gieux qui, pendant de longues
années a été un vrai partenaire
dans le dialogue entre musul­
mans et catholiques».
Un communiqué du gouverne­
ment français, salue un
«homme de paix», et un reli­
gieux militant pour un «islam
de compréhension». Le prési­
dent algérien Abdel Aziz Bou­
teflika a salué un «homme de
modération et de lumière».
Mohammed Moussaoui, prési­
dent du CFCM (Conseil Fran­
çais du culte musulman) a
salué «la sagesse d’un grand
homme qui (...) a prêché l’is­
lam de la modération et du
juste milieu ouvert au dialogue
et respectueux de 1’Autre»,
ajoutant que, «pour ce haut
dignitaire religieux, le fana­
tisme est le résultat d'une
méconnaissance de l'islam».
Des messages de condoléances
ont également été envoyés de
la part de personnalités inter­
nationales, parmi elles l’émir
du Qatar cheikh Hamad bin
Khalifa Al-Thani, le prince du
Koweït Al Jabar Al-Sabah, le
roi du Maroc Mohammed VI,
le président palestinien Mah­
moud Abbas et le Mouvement
de résistance palestinien
Hamas, fl a dirigé l’oraison

14

funèbre lors des funérailles de
Yasser Arafat en 2004. Vous
l’aurez compris, il s’agit du
Cheikh Muhammad Sayyed
Tantawi, haute autorité de l'is­
lam sunnite en Égypte et grand

imam d'Al-Azhar, décédé le
mercredi 10 mars dernier en
Arabie Saoudite d'une «crise
cardiaque» à l’âge de 81 ans.

Son parcours
Le Cheick Tantawi est né le 28
octobre 1928 à Sohag (HauteÉgypte). Docteur en histoire
contemporaine et en exégèse à
38 ans, le cheikh Tantawi a tra­
vaillé comme professeur de la
Faculté de théologie puis a été
affecté à l'université islamique
de Lybie, où il enseigna durant
quatre ans. Il était également
doyen de la Faculté des études
supérieures à l'université isla­
mique de Médine. II est
nommé Grand Mufti officiel
de la République dÉgypte de

1986 à 1996. En mars 1996, le
président Hosni Moubarak le
nomme Grand Imam et recteur
d'Al-Azhar.

Le poste de Grand Imâm d’AlAzhar a été introduit pendant
le 17e siècle, sous le règne
ottoman en Egypte. Un histo­
rien d’Al-Azhar, Al-Jabartî,
situe le décès de Sheikh
Muhammad Al-Kharashî en
1690 et il l’identifie comme
premier Grand Imâm d’AlAzhar. En effet, c’est à partir
de cette époque que la mos­
quée-université d’Al-Azhar se
dota d’une organisation hiérar­
chisée pour gérer ses activités
croissantes. L’organisation
d’Al-Azhar était jusqu’alors
laissée aux sultans et aux

princes mais l’augmentation
du nombre d’étudiants a
motivé cette évolution.

La Mosquée-Université d’AlAzhar s’élève depuis comme
un phare des sciences isla­
miques. Foyer de savoir millé­
naire, Al-Azhar est l’université
la plus ancienne au monde à
rayonner depuis plus de dix
siècles. L’histoire d’Al-Azhar
retrace l’histoire du monde
musulman à partir du Xe siè­
cle, mais aussi la vie d’émi­
nents savants qui ont considé­
rablement enrichi nos biblio­
thèques. Depuis le XlVe siècle,
Al-Azhar devint le centre intel­
lectuel musulman le plus
important. Le Cheick Tantawi
devient en 1996 le 46e imam
de cette prestigieuse institu­
tion.

ligieux organisé en novembre
2008, à New York, par l'Arabie
Saoudite et l'ONU. Ce geste
avait instruit deux députés a
présenté des plaintes auprès du
Parlement demandant la desti­
tution du grand imam. L’un
d’eux, Hamdi Hassan, estime
que celui-ci « a offensé le peu­
ple égyptien, les pays arabes et
musulmans, ainsi que tous les
martyrs et les assiégés de la
bande de Gaza en Palestine ».

Décembre 2003, le chef de
l'État Français était aller cher­
cher du soutien en Égypte pour

la loi «anti-voile» en la per­
sonne du défunt Cheikh. Sou­
tien accordé : tout en insistant
sur le caractère «obligatoire et
d'ordre divin» du port du fou­
lard islamique, Cheikh Tantawi
avait affirmé, dans un discours
de bienvenue à M. Sarkozy,
Sa bibliographie est très
alors ministre de l’Intérieur
diverse en matière religieuse.
français, que cette obligation
Auteur de plusieurs ouvrages
n'est valable que «si la femme
d'interprétation du Saint
vit dans un pays musulman».
Coran, dont une exégèse qui
Dans le cas où elle vit dans un
comprend 15 tomes (7 000
pays non musulman, comme la
pages), il s'intéressa également
France, [«si les responsables
au dialogue interreligieux, à la
veulent adopter des lois oppo­
notion de jihâd, au pèlerinage
sées au voile, c’est leur droit»].
en Terre Sainte, à la sharia et
Une position qui a provoqué
au mysticisme en islam.
l'incompréhension de ses
Personnalité controversée
confrères musulmans, et a été
accueillie à bras ouverts par
Le recteur et imam de l'univer­
l'Occident... toute chose que
sité islamique d'Al-Azhar a
parfois eu des attitudes et Sakozy avait traduit en ces
termes : «Et je veux remercier
prises de positions qui ont sus­
le grand Imam d’Al Azhar
cité d'importante controverses
en Égypte et dans le monde d’avoir indiqué que dans un
pays
laïc et non musulman, le
islamique, lequel lui reprochait
devoir de chacun c’est de res­
notamment d'avoir serré la
pecter
la loi de ce pays. Et il
main au Président israélien
Shimon Peres lors d'un peut être assuré que la contrecongrès sur le dialogue interre­

La Preuve n° 30 -Avril 2010

IuCçon de vie
Coup de foudre ou foudre de coups
(suite et fin)
Par Idriss
! eci dit, la tante
| échafauda
un

C

plan. Elle ensei­
gnait en province.
'’Lors des congés
elle y fera venir sa nièce avec
Daouda. Ceux-ci y passeraient
leur "province de miel”. Pen­
dant les vacances, Djéné
demande de l’argent pour s’ins­
crire au séminaire de l’AEEMB
; mais n’y ira jamais. Elle pas­
sera la semaine au séminaire
familial organisé par Daouda,
bien sûr. Le programmé échut :
Djéné tomba enceinte. Sa mère

fut informée. Elle se fâcha,
menaça et maudit sa fille mais ne
la chassa pas. Ceci contraria
Daouda. Premier échec. Toute­
fois, il n’abandonna pas. Avec
l’aide de la tante Awa, il repren­
dra le dessus. La tante suggère à
la mère d’avorter la grossesse de

Djéné. Comme prévu, cette der­
nière prétexta de cette solution
qu’elle juge attentatoire à sa vie
et quitta le domicile. La mère
regretta amèrement. Elle cher­
cha partout sa fille, se rendit
même au domicile du garçon,
fouilla sa demeure en vain.
Un sacrifice pour un amour

sacrifié
Au début de son désaccord avec

sa mère, des bonnes volontés ont
tenté une conciliation. L’effet
contraire se produisit. Elle
s’écarta des milieux religieux et
instaura une grande distance
entre elle et sa mère. Tout ce qui
pouvait l’éloigner de Daouda
devait être éliminé sinon éloigné.
Dans ce sens, elle commença par
diminuer ses fréquentations à la
mosquée avant de les stopper. Le
voile sera remplacé par des

ans ; ses Grands Imams sont
... suite de la page 14
depuis toujours des personnali­
partie du respect de la loi du
tés éminentes et respectées de
pays c’est la garantie pour les
la société. Cependant, depuis
musulmans pratiquants de
que le Prof. Mohammed Sayed
France qu’ils auront les mêmes
Tantawi est devenu Grand
droits que les autres.»
Imam en 1996, les Egyptiens
Plus récemment, il avait inter­ , se sont mis à se méfier d’Aldit le port du niqab (voile inté­
Azhar, car ils estiment que M.
gral) dans toutes les écoles
Tantawi s’intéresse plus à
dépendant de ses institutions et
défendre le régime que les
défendu une position légiti­
principes religieux.
mant la construction du mur
Depuis la révolution de juillet
d’acier pour isoler Gaza de la
1952, le cheikh de l'institution
frontière égyptienne, avis
Al-Azhar, financée par l'État,
considéré comme étant un sou­
est nommé par décret présiden­
tien inconditionnel politique au
tiel. Une manière de sceller
chef de l'État égyptien.
l'expression et l'extension du
La pression du régime
mouvement des Frères musul­
mans dans le pays, mais égale­
Les Egyptiens respectent les
ment d'obtenir un soutien
érudits d’Al-Azhar depuis sa
fondation, voici plus de l .000
moral et religieux à une auto­

La Preuve n° 30-Avril 2010

mèches et autres constructions '
stylistiques. Cette année, ses
résultats scolaires furent mai­
gres. Tout ceci au nom de
l’amour.
Quant à la mère elle en a gardé
un souvenir amer. Trahie par sa
soeur, humiliée par sa fille et
vilipendée par Daouda, elle ne
finit pas de maudire.
Quelques années de mariages
après, le calvaire de Djéné com­
mença. Daouda sortait et ren­
drait quand il voulait avec la fille
de son choix sous le regard

impuissant et résigné de Djené.
Elle ne recevait pas assez de res­
sources ni pour subvenir à ses
propres besoins ni pour s’occu­
per de ses enfants. Alors elle
dépérit. Ses enfants aussi. Elle
avait rompu tout contact avec sa

autant. Normal ; personne ne
savait dans quel coin du Faso
s’était-elle cachée.

Insultes, bastonnades, négli­
gences, faim, maladie, solitude
étaient devenus son lot quotidien

dans ce nid de roses naguère
doux mais qui poussait des
piquants depuis peu. Un jour elle
tomba malade. La maladie s’ag­
grava fautes de soins. Un beau
matin son mari la ramassa et vint
la déposer devant sa famille
paternelle et disparut.

Les parents n’ont très souvent
pas d’arguments pour nous
convaincre. Mais c’est toujours à

tort que nous les considérons
comme rétrogrades. Une erreur
de jeunesse : ils ne sont pas
rétrogrades mais ils peuvent
rétrograder®

famille. La famille avait fait

rité politique jugée totalitariste.

Nommé par le président de la
République, le grand imam
d’Al-Azhar est considéré
comme le numéro un de la plus
importante institution de l’is­
lam sunnite. Mais beaucoup
reprochent à Tantawi de se
comporter en officiel et d’ou­
blier la portée morale et spiri­
tuelle de son poste. «Les offi­
ciels ainsi que ceux qui ont
occupé le poste du grand imam
d’Al-Azhar ont toujours bien
compris leurs relations. Ils
savaient que les hommes de
religion devaient soutenir les
orientations de l’Etat, sans
toutefois s’occuper des détails.
Mais le problème du Cheikh
Tantawi, c’est qu’il est allé
beaucoup plus loin que le sim­

ple soutien», souligne le jour­

naliste Helmi Al-Namnam.

Tariq Ramadan explique :

«Depuis que le président Nas­
ser avait décidé de piloter les

affaires et d'avoir une vue sur
Al-Azhar, il devenait extrême­
ment difficile pour (le nominé)
de prendre une décision indé­
pendante».

Malgré les controverses, il
reste pour beaucoup une émi­

nente personnalité et référence
religieuse. Fin 2009, il avait été

nominé parmi les dix pre­

mières personnalités musul­

manes les . plus influentes au
monde, par le Royal Islamic

Strategie Studies Center (Jor­
danie) et l'université de Geor­
getown (États-Unis)®

15

Brèves
L’organisation du hadj débattue au parlement
du député Fidèle Kientéga, auteur
de la question orale. Les minis­
tres ont donné des éléments de
réponses et ont signifié que le
problème qui se pose c’est com­

e ministre de l’Adminis­
tration territoriale et de la

L

//Décentralisation,

Clé­

ment P. Sawadogo et celui des
Transports, Gilbert Noël Oué­

ment trouver une structure
consensuelle pour l’organisation

draogo étaient face aux députés le
26 mars 2010. Objectif, éclairer
la lanterne de la représentation
nationale sur l’organisation du
pèlerinage à La Mecque.
Le coût du Hadj jugé le plus
élevé de la sous-région, l’héber­
gement très éloigné des lieux de
pèlerinage, l’absence d’encadre­
ment et l’abandon des pèlerins à
eux-mêmes, le parcage des can­

sans information dans les aéro­
gares ont été les préoccupations

dans l’organisation du Hadj », a

regretté Clément Sawadogo.
Déjà, des concertations sont en
cours avec l’ensemble des acteurs
du Hadj et « un nouveau disposi­
tif juridique pourrait en être issu
avec en-toile de fond un plus

ment des pèlerins. Espérons que
la formule qui sera retenue pour
le hadj 2010 soulagera les pèle­
rins et se heurtera pas au favori­
tisme de l’Etat comme c’était le
cas en 2009 ■

ONU/ ISLAM
novembre 2009 à la suite du
e Conseil des droits de
l'homme de l'ONU a referendum suisse. Le texte
[adopté, jeudi 25 mars, réprouve les «manifestations
profondément
le texte sur «la diffamationd'islamophobie
des
contraires aux obligations
religions», proposé depuis par
internationales découlant des
le Pakistan au nom de l'Orga­
droits de l'homme en ce qui
nisation de la conférence isla­
concerne la liberté de reli­
mique (OCI). La résolution
gion»
condamne fermement l'isla-

L

mophobie, le profilage eth­
nique et religieux des minori­
tés musulmanes ainsi que l'in­
terdiction de la construction
des minarets décidée le 29

Cependant, il a été adopté à
une courte majorité de 20 voix
contre 17. Huit des 47 pays
siégeant au Conseil des droits

activités des agences qui seront
sélectionnées ». Les députés ont

invité le gouvernement à intensi­
fier sa communication autour du
Hadj, à corriger les insuffisances
et à mettre l’accent sur l’encadre­

du Hadj. « Il y a trop de polé­
miques, trop de contestations

didats au Hadj des jours durant

large consensus autour de l’orga­
nisation et une implication plus
forte des associations islamiques
dans le suivi et les contrôles des

de l’homme se sont abstenus.
L'Union européenne et les
Etats-Unis se sont fortement

La Chine, Cuba et plusieurs
pays africains ont toutefois
fait bloc, derrière les pays
musulmans. «Des références
spécifiques à l'islam et aux
musulmans reflètent une
situation regrettable dans cer­
taines parties du monde où les
musulmans sont ciblés», a
déclaré l'ambassadeur pakista­
nais Zamir Akram, qui estime
que ce texte est destiné à lutter
«contre l'antisémitisme, la
christianophobie et l'islamophobie» ■

opposés à cette adoption.

La crise ivoirienne invite GBAGBO Laurent à Bobo Dioulasso
e président du Faso,
Blaise Compaoré, facili­
tateur du dialogue inter­
ivoirien, a effectué le 1er avril à
Bobo Dioulasso, un déplace­
ment pour rencontrer son homo­
logue ivoirien Laurent Gbagbo
pour tenter de remettre la
machine du processus de paix en
marche. Il a été accueilli à son
arrivée par les autorités de la
était 15h 19mn quand l’avion
ville de Bobo, avant de rejoindre
présidentiel «AIR IVOIR» a
son « pied-à-terre» sans la moin­
foulé le tarmac de l’aéroport
dre déclaration à la presse. Il

L

16

international de Bobo Dioulasso.
Le facilitateur Blaise Compaoré
s’est dit fier .de la rencontre, car
Laurent Gbagbo vient une fois
encore, à travers cette visite, de
lui renouveler sa confiance et sa
disponibilité à faire aboutir le
processus. Il dit avoir rencontré
le Premier ministre ivoirien
Guillaume Soro le 31 mars.
Selon le président burkinabé,
cette rencontre avec son homo­
logue ivoirien ranime la
confiance que les parties signa­

taires de l’accord politique se
sont données pour finaliser la
liste électorale de Côte d’ivoire
et assurer une réunification
totale du pays. Pour Blaise Com­
paoré, à l’issue de cetté rencon­
tre, des solutions idoinjfs seront
trouvées pour créer les meil­
leures conditions possibles pour
que les élections se déroulent de
façon apaisée et surtout dans la
transparence^
ParG.S
Source : Internet

La Preuve n° 30 -Avril 2010