An-Nasr Vendredi #179 (L'Iraq de Saddam Hussein)

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Titre
An-Nasr Vendredi #179 (L'Iraq de Saddam Hussein)
Créateur
Ben Idriss
An-Nasr Vendredi
Date
11 mai 2007
numéro
179
Couverture spatiale
Irak
Koweït
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q116190676
extracted text
Lorsque vient le secours d'A llah a in s i que la v ic to ire , célèbre le s louanges de ton Seigneur e t implore son pardon

agdad, capitale de l'Irak
dant le 3 octobre 1932, sous la forme
d'une monarchie sous tutelle britan­
est en proie à la violence
nique. Un coup d'État républicain
depuis mars 2003. Atten­
de 1941 soutenu activement par le
tats, meurtres, bombarde­
Reich suscite l'interven­
ments rythment le quotidien Troisième
des
tion des Britanniques qui rétablis­
populations. A Bagdad comme dans
sent la monarchie. En 1958, le géné­
le reste de l'Irak on ne finit plus de
ral Kassem prend le pouvoir par un
compter les victimes. Cette situation
coup d'État. La monarchie est rem­
chaotique dans laquelle le pays se
placée par une république : c'est la
débat, fait suite à la décision suici­
révolution irakienne. Mais il est as­
daire du président américain Geor­
sassiné le 9
ges W.
février
Bush le
CJraq de Saddam HUSSêJN
1963 lors
20 mars
2003 de
par Ben JDRJSS d'un nou­
veau coup
libérer le
d'État.
peuple irakien de on ne sait tou­
Le 31 juillet 1968, coup d'État du gé­
jours de quelle prison pour le jeter
néral Ahmed Hassan al-Bakr, qui
finalement dans ce monde infernal.
sera remplacé en 1979 par Saddam
Hussein. Le territoire couvre une
Aperçu historique de l'Irak
Superficie de 437 072 km 2 et partage
La République d'Irak, est un pays
ses frontières avec : l'Iran, la Jorda­
majoritairement m usulm an
du
nie, le Koweït, l'Arabie Saoudite, la
Moyen-Orient, situé au Nord de la
Syrie et la Turquie.
péninsule arabique.
Au cours de la Première Guerre
Bagdad
mondiale, l'Irak est conquis par les
Bagdad est la capitale et la plus
Britanniques et est déclaré indépen­
grande ville d 'Irak. Elle se situe sur
dant de l'empire ottoman le
le Tigre au Centre Est du pays et
1" octobre 1919. L'Irak est indépen­

B

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est un carrefour de communications
aériennes, routières et ferroviaires
pour le pays. C'est aussi la deuxième
plus grande ville du sud-ouest de
l'Asie après Téhéran et la deuxième
plus grande ville du monde arabe
après le Caire. Le mot « Bagdad »
vient du persan et signifie « don de
Dieu » (de dâd et Bagh,). Ce nom est
aussi un ancien mot arabe qui signi­
fie le « château des ai­
gles ». A partir de 750, la
dynastie Abbasside prend
le dessus sur les Omeyyades et déplace la capitale
du califat de Syrie vers
l'Irak. Bagdad fut alors
fondée au Ville siècle en
762 par le calife abbasside
al-Mansur et construite en
4 ans par 100 000 ouvriers.
Elle fut pendant 5 siècles la
capitale du califat, et fleurit par les
arts et les lettres. Après la prise du
pouvoir par les Abbassides au détri­
ment des Omeyyades de Damas au
Moyen- Âge, la ville fut choisie
comme capitale du califat, mais eut
pour rivales dans cette fonction,
d'abord Le Caire (Fatimides), puis
Cordoue. Bagdad sera promue capi­
tale de l'islam et en restera jusqu'à la
moitié du XHIe siècle.
La Bagdad des Abbassides est une
ville ronde de quatre kilomètres de
diamètre avec quatre portes : Bab
Echam, Bab Khorassane, Bab Bassora
et Bab Al Koufa. Elle est protégée par
un fossé de vingt mètres de large et

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une double enceinte circulaire. Le
palais, la mosquée et les casernes se
trouvent au centre, tandis que la ville
constitue un anneau entre les deux
remparts. La ville avait un dôme
vert, de 48,36 mètres de haut, cons­
truit sur le palais, dominant la ville
Ce dôme qui fit la gloire de Bagdad
se serait effondré en 941 à cause de la
foudre. La ville ne tarda pas à
s’agrandir et donc à
perdre sa forme ronde
originelle. Au Moyen Âge, les voyageurs eu­
ropéens confondaient
Bagdad avec Babylone.
À cette époque, elle
était formée de deux
grandes parties : la
ville ronde d'al-Mansur
sur la rive ouest du Ti­
gre et la ville fortifiée
par al-Mustazhir en 1095, à l'est. En
1221, le calife al-Nassir rénova les
fortifications auxquelles il flanqua
des bastions. Une seule porte est en­
core conservée : Bab al-Wastani dont
la tour mesure 14,5 mètres de haut
pour une circonférence de 56 mètres.
Elle devient la plaque tournante du
grand commerce : avec le port du
golf persique vers l'Inde pour les épi­
ces, la soie de la Chine, l'ivoire et l'or
de l'Afrique orientale, la route de la
soie vers l'Asie centrale et les routes
terrestres vers les peaux et fourrures
du monde Scandinave, l'occident
chrétien. La ville aurait alors compté
jusqu'à un million d'habitants, tandis

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que l'ancienne "capitale" de la
France, Aix-la-Chapelle, n'en comp­
tait que 10 000 I
Bagdad connu un rayonnement intel­
lectuel qui le plaça comme l'un des
cités de référence. En effet Bagdad
occupa, au cours des premiers siècles
suivant sa fondation, une place pré­
pondérante dans la production litté­
raire, artistique et intellectuelle arabo-musulmane, sous le patronage
des hauts dignitaires de la cour ahbasside. L'école Mustansiriya, cons­
truite par le calife abbasside AL
Mustansir Billah à Bagdad est consi­
dérée comme l'une des plus vieilles
universités arabo-islamiques OÙ on
enseignait les sciences du Coran, de
la tradition du Prophète, les doctri­
nes islamiques, les sciences de la lan­
gue arabe, les mathématiques, les
préceptes de l'islam et les différentes
disciplines de la médecine. La ville
devient rapidement le premier centre
culturel du monde, accueillant près
d'un million de personnes tandis que
Paris en compte à peine cinq mille.
Au milieu du IXe siècle est créée la
maison de la sagesse où l'on procède
à la traduction de grands philoso­
phes grecs et des personnes viennent
d'Europe ou d'autres parts du
monde pour se spécialiser en méde­
cine, en physique, en astronomie, en
météorologie, en mathématiques et
dans tous les domaines.
Le déclin de Bagdad s'amorça lors­
qu'elle fut ravagée par les Mongols
de Houlagou Khan en 1258. Après

vendredi

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un siège de 20 jours, la ville toute en­
tière est désarmée et sa population
est massacrée. Ceci m arque égale­
m ent fin à la dynastie des Abbassides après l'assassinat de AL
Musta'sim. La ville est également ra­
vagée par Tamerlan en 1410, par les
Turcs ottomans en 1534.
Au début du XXe siècle, c'est autour
des colons britanniques de déposer
leurs valises. Le 11 mars 1917, un
corps expéditionnaire britannique
entre à Bagdad, capitale de la Méso­
potamie (l'Irak actuel), et en chasse
les Turcs ottomans. En 1921, Bagdad
est déclaré capitale du nouveau
royaume d'Irak, devenu en 1958 une
république.
L'accession de Saddam au pouvoir
Saddam Hussein Abd al-Majid alTikriti, est né le 28 avril 1937. Il se­
rait né dans une famille très pauvre
de paysans sans terre du village
d 'Aouja, non loin de Tikrit. Selon ses
biographies officielles, son père, Sad­
dam Hussein al-Majid serait mort,
peu avant ou peu après sa naissance.
Dès l'âge de six ans, il commence à
travailler comme berger. À l'âge de
huit ans, il fuit le domicile familial, et
est recueilli à Bagdad par un oncle
maternel, Khairallah Talfah, ancien
officier devenu maître d'école. Avant
de le connaître, Saddam était appelé
ibn aziqa ou littéralement, « fils des
ruelles ». Son oncle le scolarise. A
Bagdad, en plus d'aller à l'école, il
exerçait de petits métiers comme

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celui d'assistant de chauffeur de taxi et
de vendeur de cigarettes à la criée.
Son oncle lui apprend également le
maniement des armes, l'instruit sur
l'histoire de l'Irak. Il lui donne aussi
sa fille en mariage. Admiratif de son
oncle, il décide de devenir
comme lui, officier. Mais il
échoue au concours d'entrée à
l'école militaire.
A la fin de ses études secondai­
res, le jeune Saddam rejoint
une cellule clandestine du parti
Baas (le parti socialiste de la
Renaissance arabe). Ce parti,
fondé par un Syrien chrétien,
Michel Aflaq et par un musulman Salah al-Din al-Bitar, affilié à la Ile inter­
nationale socialiste, prônait en fait un
arabisme laïc mélangé de références
socialistes.
Quelques années plus tard, il est
condamné avec son oncle à six mois
de prison pour avoir tué un informa­
teur de la police. Il participe en 1956 à
un coup d'État avorté contre le roi
d'Irak, soutenu et imposé par la
Grande-Bretagne. Le 7 octobre 1959, il
fait partie d'un groupe qui tente de
tuer le général Kassem, mais ils
échouent. Après sa tentative de meur­
tre manqué , il traverse l'Euphrate à la
nage et avec l'aide des réseaux syriens,
traverse le désert, et se réfugie parmi
des bédouins et réussit à se réfugier
d'abord à Damas où il rencontre des
baasistes syriens. Puis il part au Caire,
à l'époque de la République arabe
u n ie . D'où
il est condamné par
contumace à mort par le gouverne­
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ment irakien. Il continue sa scolarité
au Caire, où il obtient son diplôme en
1961, puis, en 1962, il entame des étu­
des de droit. Mais il est contraint
d'abandonner ses études pour retour­
ner en Irak. Après la révolution ira­
kienne du 8 février 1963,
lors de laquelle le général
Kassem est renversé par
des groupes baasistes
commandés par le géné­
ral Aref, Saddam revint
en Irak.
En 1964, Saddam prévoit
d'assassiner le président
Aref. L'attentat qui était
prévu pour le 5 septembre est connu
de la police la veille et il se fait empri­
sonner. Durant sa détention, sa femme
Sajida lui rapporte des livres appro­
fondissant ainsi sa culture nationa­
liste. Il parvient à s'évader le 23 juillet
1966 au cours d'un transfert entre
deux prisons. Il se consacre alors à la
constitution d'une branche clandestine
du Baas qui implique une centaine de
personnes.
Il revendiquait un destin prestigieux
pour l'Irak, voulant faire de son pays
un État fort, première puissance mili­
taire et technologique de la grande
« nation arabe».
Le 20 mars 2003 les États-unis et leurs
alliés déclenchent « l'opération free­
dom Iraq » pour l'invasion de l'Irak.
Le régime de Saddam Hussein est ren­
versé le 9 avril 2003. Il est pendu le 30
décembre 2006 comme offrande des
États-Unis au peuple irakien, au mo­
ment où celui-ci devrait s'acquitter du
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