An-Nasr Vendredi #117 (Quel regard sur les luttes émancipatrices des femmes?)

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Titre
An-Nasr Vendredi #117 (Quel regard sur les luttes émancipatrices des femmes?)
Créateur
Nadjath
An-Nasr Vendredi
Date
10 février 2006
numéro
117
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q116190620
extracted text
Lorsqu« v i e i l l e secours d'A llah a in s i que l a v i c t o ir e , célè b r e l e s louanges de ton Seigneur e t Laplore son pardon

i la femme musulma­
c'est aussi la première religion
ne a obtenu des
qui s ’est penchée sur ce su­
jet,.. ».
droits avec l’avène­
La femme musulmane a donc
ment de l’Islam, la
ses droits depuis le 7*femme occidentale quant àacquis
el­
me siècle : il ne s’agit plus pour
le s’en est vue octroyée à la fa­
elle d’en réclamer, mais de les
veur d’un mouvement des
faire appliquer. En revanche,
droits de l’homme qui émergea
parler de droits en ce qui
au 17 ème siècle avec l’essor
concerne la femme occidenta­
des pensées philosophiques et
le, revient
des
progrès
à
évoquer
scientifiques.
Quel regard sur les luttes
ce
large
En effet, il y a
émancipatrices des femmes ? p ro c e s s u s
1400 ans, la
de revendi­
révélation co­
cations,
de
combats
et de lut­
ranique est venue extraire la
tes qui a vu le jours dans cer­
femme de l’injustice et de l’op­
tains pays occidentaux au
pression. Les enseignements
cours du 18ème siècle notam­
du prophète Muhammad (psi)
ment en Angleterre, aux Etats
venaient accorder à celle-ci un
Unis et en France. Ainsi, des
statut précis, des droits claire­
révolutions
éclatèrent,
des
ment définis afin de lui assu­
systèmes furent changés et
rer une vie paisible et harmo­
des chartes signées. Peu q
nieuse. Nous concédons alors
peu, le mouvement gagna
naturellement avec Gustave le
d’autres pays.
Bon dans La civilisation arabe
On doit à certains penseurs et
que : « le mérite de l'Islam ne
écrivains comme Jean Jac­
se limite pas seulement à sou­
lever la question de la femme,
ques

S

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Prix 50 f cfâ

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ROUSSEAU, Voltaire, Montes­
quieu, la circulation des idées
sur les droits inaliénables de
l’homme, Leurs idées consis­
taient à affirmer que l'homme à
une série de droits et de liber­
tés naturels et inaliénables
auxquels on ne peut renoncer.
Tous les hommes qu’ils soient
gouvernants ou gouvernés,
noirs ou blancs, riches ou pau­
vres, sont égaux.
Au 19ème siècle, de nouvelles
idées économiques, sociales et
politiques prirent formes dans
le combat pour le respect des
droits de l’homme. Avant cela,
toùtes les discussions enga­
gées et toutes les mesures pri­
ses avaient trait aux droits des
employés sur les employeurs.
Quant à la question des droits
de la femme, elle fut codifiée
pour la première fois en 1948 à
travers la déclaration univer­
selle des droits de l’homme des
Nations Unies qui proclama l’é­
galité des droits entre l’homme
et la femme. C’est ainsi que la
femme occidentale conquis l'é­
galité juridique et législative.
La Journée internationale de la
femme, officialisée en ^977 par
les Nations Unies sonne com­
me l’aboutissement de ces
nombreuses victoires et comme
un arrêt pour réfléchir davan­
tage sur la condition de la fem­

^n-na srven dred i

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me dans le monde entier.
Les femmes après avoir dénon­
cé le fait d’être battues, spo­
liées, mariées contre leur gré,
répudiées sans raisons, privées
de leurs enfants, laissées sans
moyens de subsistance ont ré­
alisé leur indépendance vis à
vis des hommes en entrant en
compétition avec eux dans la
vie socioprofessionnelle. Il ne
fait aucun doute que le siècle
courant a corrigé de nombreux
torts faits à la femme. Cepen­
dant, il nous est primordial de
réfléchir encore sur le vécu
quotidien de la femme émanci­
pée en Occident afin de déga­
ger la vraie dimension de l’é­
mancipation, celle qui accorde
à la fois la dignité et le respect
à la femme.
En effet, les orientations don­
nées par les Occidentaux aux
luttes émancipatrices, dépossè­
dent la femme de toute dignité.
On assiste donc sous la houlet­
te d’un certain féminisme à une
précipitation dans la définition
de nouveaux droits de la fem­
me et à une célérité dans la dé­
fense des droits longtemps piétinés, à de nouvelles formes
d’asservissement sous son cou­
vert. Ces féministes trop zélées
se plaisent à taper dans tous
les sens. On met l’accent sur le
fait que la femme est un être

Prix 5 0 fc fà

Pf

humain pour lui accorder des
droits mais on oubli qu'elle est
aussi une femme. Elle continue
aujourd’hui de souffrir parce
que son tempérament de fem­
me. ses exigences innées et ses
capacités particulières ont été
ignorées volontairement. Pour
exploiter sa potentialité écono­
mique par exemple, les indus­
trielles ont plaidé pour les
droits de la femme, pour son
indépendance
économ ique,
pour l’égalité de sa liberté et de
ses droits avec ceux de l’hom­
me, et depuis , le désir irrésis­
tible du gain à conduit les fem­
mes à se libérer des corvées de
la maison pour être servies
dans le magasin ou dans l’usi­
ne.
Avec le développement de la
machine et la croissance conti­
nuelle de la production, il est
devenu nécessaire pour les ca­
pitalistes d’employer tous les
moyens (audiovisuels, intellec­
tuels, émotionnels, artistiques
et sexuels) afin de transformer
l’homme en un consommateur
sans volonté et de lui imposer
le surplus de leur production.
Et pour cela, la beauté de la
femme, son charme, son atti­
rance, sa séduction vont être
utilisés.
La femme après avoir obtenu la
liberté de penser et le droit d’o­

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pinion, sera persuadée de ven­
dre son honneur, sa dignité, sa
personnalité pour devenir un
simple objet de consommation.
Évidemment, tout cela au nom
de la liberté et de l’égalité avec
l’homme. Quant à l’éducation
des femmes, les Occidentaux
sont sur ce point aussi dans
un désordre total et très en
contradiction avec leurs avan­
cés technologiques et scientifi­
ques. On en arrive à la légiti­
mation de la prostitution et de
l'avortement, de l’homosexuali­
té... La dépravation des mœurs
et la baisse de la morale de­
viennent donc les symboles de
l’émancipation occidentale.
Dans ce mouvement, l'Islam
est trop souvent accusé à tort
(à cause de la mauvaise prati­
que de certains musulmans)
d’être le dernier (ou l’un des
derniers) bastion à encore rés is te r
au
cou ra n t
"émancipateur” dont l'épicen­
tre se trouve en Occident. En
effet, confondant les traditions
et les coutumes des pays,
connaissant peu, très mal ou
pas du tout les textes fonda­
mentaux se référant à la fem- ,
me, par ignorance, par négli­
gence ou par mauvaise foi, cer­
tains musulmans refusent de
rétablir la vraie image de la

Prix 5 0 f cfâ

P. 33

femme. De ce fait, l’Occident
dans un rôle de donneur de le­
çons, fait montre d’une intolé­
rance inacceptable vis à vis des
autres cultures et civilisations
en leur imposant le modèle de
la
fem m e
o c c id e n ta le
"émancipée”. En dehors ce ca­
dre, point de femme émancipée,
tente t-on de nous faire croire.
Nous devons considérer cette
vision occidentale avec beau­
coup de prudence. L'émancipa­
tion de la femme ne devrait pas
la rabaisser au stade de l’ani­
mal, la dépossédant de toute
dignité, de toute morale et de
toute responsabilité. Il faudrait
pour nous musulmans, faire un
retour aux sources (le coran et
la sunna).
Le rétablissement de l’image et
de l’identité de la femme ne cor­
respond pas à une liberté sur le
mode du conflit hommesfemmes tel qu’il a été vécu dans
les sociétés industrialisées. Il
faudrait
promouvoir
au­
jourd’hui une véritable mobili­
sation des hommes et des fem­
mes afin de lutter contre les
discriminations entretenues par
des coutumes faussement isla­
miques et des alibis culturels. Il
s’agit de promouvoir une édu­
cation positive et harmonieuse ;
une éducation généralisée tou­
chant les hommes et les fem-

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mes quant à leurs références t
à la façon de les vivre.
La vraie émancipation de h
femme devrait lui accorder uns
place de choix au sein de la fa
mille, elle devrait être celle qu
par sa présence établit l’équili
bre physique et psychologiqut
du foyer. Le rôle de la fenunt
n’est pas limité à celui d’épous
et de mère au foyer. Son rôk
d’éducatrice est essentiel. Il es
par exemple inadmissible qu'u
ne femme, mère de famille, soi
absente toute la journée de soi
foyer. L’absence de la mère, à
certains moment est ressenti
comme un abandon et aucun
cadeau possible ne peut efface
les moments de tristesse ou dt
désarroi qu’il aura fallu affron
ter seul, cette absence peut être
génératrice de graves problème
psychologiques et expose fe
jeunes à tous les dangers di
monde actuel. Les couples ex
plosent également et. chacun
sort de cette épreuve meurtri
L’équilibre et la sérénité inter
nés sont facteurs de l’équilibre
extérieur. La femme est le pK
mier facteur de l’équilibre de In
famille et de la société entière.

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