An-Nasr Vendredi #047 (Le Sida : histoire d'une pandémie)

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Titre
An-Nasr Vendredi #047 (Le Sida : histoire d'une pandémie)
Créateur
Mouaz
An-Nasr Vendredi
Date
3 décembre 2004
numéro
047
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q116190567
extracted text
S u o n a sir
Lorsque v ie n t le secours d'A llah a in si que la v ic to ire , célèbre le s louanges de ton Seigneur e t implore son pardon

e mercredi 1“ décembre, la
les céphalosporines. Ensuite, il y a la dé­
communauté internationale
couverte de la streptomycine en 1943
a commémoré la journée
qui a transformé favorablement le pro­
mondiale de lutte contre le
nostic de la méningite tuberculeuse qui
était mortelle à 100%.
SIDA. A cette occasion, votre bulletin
au terme ces ex­
ANNA SR Vendredi, à travers les Malheureusement
lignes
le
juin
ploits,
5
1981
à Atlanta fût dé­
qui vont suivre, revient sur cette pan­
couverte, une infection virale, due au
démie qui n’a fait que trop duré, en­
virus de l’immuno déficience humaine
deuillant des milliers de familles dans
(VIH): le SIDA.
le monde.
Historique de la maladie
Dans le domaine de la santé, l’humani­
En décembre 1980,
té retiendra du xxe
été découverts
ont
siècle quelques dé­
Le SIDA : histoire les premiers
signes
couvertes importan­
d’une pandémie
cliniques au Centre
tes, mais elle garde­
Hospitalier Uni­
ra surtout en mé­
versitaire de Los Angeles par le Dr Mi­
moire l’apparition du Syndrome d’Imchael Gottlieb d’une infection à cyto­
muno Déficience Acquise (SIDA). Par­
mégalovirus chez trois homosexuels.
mi ces découvertes, on retiendra celle
La première annonce de la maladie a
des antibiotiques ; d’abord la pénicil­
été faite à Atlanta le 05 juin 1981 au
line en 1929 par le Pr écossais, Sir
CDC (Central Deasease Control)
Alexander FLEMING. Cet antibioti­
L’identification du virus responsable
que a révolutionné la thérapeutique
de la maladie futLe SIDA : histoire
en contribuant à la réduction de la
d’une pandémie faite à l’Institut Pas­
mortalité due aux maladies bactérien­
teur de Paris en janvier 1983 par l’e­
nes surtout chez l’enfant et la personne
quipe
du Pr Jean Luc Montagnier sur
âgée. A partir de la pénicilline, d’autres
un
prélèvement
de ganglions lymphati­
antibiotiques furent mis au point, no­
jeune
ques
d’un
homosexuel. D ’autres
tamment les dérivés à'hémisynthèse et

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qui infectent tous les lymphocytes
CD4. O n les regroupe sous le nom de
VIH. Puisqu’il s’agit des premiers types,
on leur donna le nom de VIH1.
En 1985, l’équipe du Pr Souleymane
MBOUP de Dakar préleva sur les pros­
tituées de Guinée Bissau et de Cap Vert,
du matériel biologique pour l’Institut
Pasteur où l’équipe du Pr. Montagnier
identifia un virus différent qu’il nomma
VIH2. Ce virus est surtout fréquent en
Afrique de l’Ouest. D ’après les pre­
miers travaux, le VIH1 entraîne une
évolution plus rapide de la maladie et
est beaucoup plus sensible aux traite­
ments actuels que le VIH2.

Les modes d’infections
L’infection du SIDA se fait selon
différents modes :
1-La t r a n s m i s s i o n
p a r v o ie
sexuelle. C’est le mode de transmission
le plus fréquent (85%) et le plus connu.
Le risque de transmission est multiplié
par 5 dans les pratiques sexuelles contre
nature telle que la sodomie chez les ho­
mosexuels. Lorsqu’il a été prouvé que
par les rapports sexuels, des individus
pouvaient s’infecter, on a tout de suite
pensé à combattre cette pandémie par
l’emploi du préservatif, du spermicide
et du virulicide. Alors qu’il n ’en était
rien dans la mesure où la maladie conti­
nue sa progression malgré les gigantes­
ques campagnes de promotion du pré­
servatif.
2-La transmission par voie sanguine.
C ’est un mode qui est aussi répandu
dans la mesure où dans les premiers mo­
ments de la maladie, il existait très peu

de précaution en matière de transfusion
sanguine. Mais, depuis 1985, les règles
de « sécurité transfusionnelle » permet­
tent d’écarter les donneurs à risques
dans les structures sanitaires par le dé­
pistage systématique de toutes les po­
ches de sang collectées.
3- la transmission par contamination
professionnelle en milieu de soins ou
laboratoire biologique appelé accident
d ’exposition au sang. Ce risque est esti­
mé à 0,4%.
4- la transmission mère-enfant, appelée
transmission verticale ou périnatale : Le
taux est de 20%. C ’est donc la méthode
la plus courante de l’infection chez l’en­
fant.
5- Les transmissions par les objets souil­
lés, la scarification (tatouage), le lavage
de cadavre sans protection, le cas des ac­
couchés récentes, la toxicomanie (24%
en France)

Comment se manifeste le SIDA
Le SIDA est u n ensem ble de
symptômes dû à une atteinte du
système im m unitaire (système de
défense de l’organisme) qui expose le
malade à des infections opportunistes
(diarrhée, tuberculose, herpes...) et à des
cancers généralisés. Ces infections
opportunistes conduisent le malade à la
phase ultime de SIDA maladie. Le
SID A est c a r a c té r is é p a r un
a m a ig r is s e m e n t, u n e d ia r r h é e
chronique, une asthénie (fatigue)
prolongée, une fièvre permanente a
répétition, une toux constante de plus
d’un mois, des dermatoses généralisées,
une candidose bucco-pharyngée ... puis

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la mort.
Epidémiologie
La m ultiplication du virus dans
l’organisme humain est extrêmement
rapide (1 à 10 millions de virions
infectés par jour) et continuelle. En
outre, la pandémie du SIDA se propage
très rapidement sur l’ensemble de la
planète au point de devenir au bout de
23 ans, la maladie la plus dévastatrice
que l’hum anité ait jamais connu.
Depuis son avènement en 1981 jusqu’à
ce jour, on dénombre plus de 42
millions de sujets infectés à travers le
monde, plus de 22 millions de décès
d o n t 18 m illio n s en A friq u e
Subsaharienne. 60% des malades en
Afrique sont des femmes et plus du 1/3
sont des jeunes de 15 à 24 ans. Il y a
cinq millions de nouveaux cas chaque
année dans le monde dont 3 millions en
Afrique Subsaharienne.
Au Burkina Faso, la découverte des pre­
miers cas de SIDA a eu lieu en 1986
avec 10 cas. En 1990, on dénombrait
970 cas et en 2001, 800000 cas.
La séro-prévalence nationale en 1997
étant de 7,17% et « La communauté des
musulmans, du fait de son importance nu­
mérique est probablement celle qui
compte le plus de malades. En l'absence de
chiffres, si le nombre de cas devrait être
proportionnel au pourcentage de la popu­
lation, la séroprevalence serait de 4,16%
dans la communauté des musulmanes»
selon la Coordination Islamique des Ac­
tions de Lutte contre les IST/SIDA
(CIALIS).
Le taux national en 2003 était de 4,2%.

Les morts de SIDA laissent dans le
monde des millions d’orphelins (12
millions en Afrique Subsaharienne), des
veuves et des veufs.
Cette pandémie a réduit de 15 ans, l’es­
pérance de vie en Afrique Subsaha­
rienne (62 à 47 ans). C ’est dire que la
maladie est plus au Sud qu’au N ord où
se trouvent m alheureusem ent les
moyens thérapeutiques.
Le traitem ent
Le traitement des malades se fait par les
ARV ( anti- retro viraux) qui sont les
médicaments de prise en charge des
personnes vivant avec le VIH/SIDA.
L’existence des ARV date de 1987 avec
la zidovudine.
Cependant, les ARV ne guérissent pas
le SIDA, mais réduisent seulement la
morbidité et la mortalité en diminuant
la m ultiplication des virus dans
l’organisme. Ce qui permet d’améliorer
la qualité de vie des malades et de
prolonger de quelques années leur
espérance de vie.
Les ARV ont transformé cette maladie
irrémédiablement mortelle en maladie
chronique. Mais la condition sine qua
non est de ne pas arrêter le traitement.
Pourtant, ces médicaments sont trop
chers et hors de porter des Africains,
sans compter les contraintes de prises et
les effets secondaires. Au regard de cette
réalité, la maladie est au Sud et les médi­
caments au -Nord.
Grâce aux actions de l’O N U , les princi­
pales firmes pharmaceutiques qui fabri­
quent ces ARV ont consenti des réduc­
tions de 85 à 90% sur le prix à partir des

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pulation la plus active (15-45 ans). Il est
années 2000-2001.
devenu donc un problème de développe­
L’assemblée mondiale de la santé à mis en
ment. Dépassant le simple cadre d ’une ma­
place un fond mondial destiné à l’achat
ladie, le SIDA a crée un dysfonctionnement
des ARV. Ce fond devait prendre aussi en
dans les rapports communautaires
charge les médicaments du paludisme et
(suspicion, peur, honte...), une désintégra­
de la tuberculose. L’OMS, a initié l’opéra­
tion des structures de production
tion « three by five » qui consiste à soigner
(population active atteinte) intégrant ainsi à
trois (03) millions de personnes d’ici à
son équation une problématique démogra­
2005.
phique (nombreux décès), économique (baisse
Au Burkina Faso, les associations
de la productivité), sociale (nombreux orphe­
islamiques, réunies au sein de la
lins) et éducative, selon l’analyse de la
Coordination Islamique des Actions de
CIALIS. Pourtant, il serait apparut à
Luttes contre le SIDA (CIALIS) ont
cause des comportements des hommes. Le
entrepris des activités de sensibilisation à
prophète ne’ disait-il pas ceci : « Si les gens
l’égard des populations des villes et des
rte prennent gardent à ce qu’ils ont entre les
campagnes.
.
La prévention
jambes, ils connaîtront des maladies que
Le Sida est une maladie incurable, donc la -J leurs ancêtres n ’ont pas connues ».
La communauté islamique, communauté
prévention reste le seul moyen efficace de
lutte.
religieuse majoritaire, ne doit cependant
- Chez la femme enceinte, prise de médi­
pas rester en dehors des nombreuses ac­
caments notamment la Névirapine à b
tions de lutte entreprises par toutes les
mois puis à la 1” semaine de vie.
couches de la société burkinabè. Car cer­
Les précautions lors des transfu­
tains musulmans ont souvent des réac­
sions et accouchements.
tions extrêmes face à la pandémie. Le Co­
La fidélité et l’abstinence soute­
ran, livre révélé pour servir de miséri­
nues par l’ensemble des religieux et des
corde, de guidance et de lumière pour le
musulmans particulièrement dans le cadre
genre humain proclame : « Entraidezde la CIALIS. Car il est apparu à la suite
vous dans le bien et la piété et ne vous
de nombreuses expériences l’inefficacité
entraidez pas dans la désobéissance et le
des préservatifs. En plus les multiples pro­
péché » C5V2 C ’est donc un impératif
motions sur les condoms ont parfois
d’agir, de participer, de proposer et de lut­
contribué à banaliser l’acte sexuel qui de­
ter.
meure pourtant la principale voie de
Mouaz
transmission de la maladie. Du reste Dieu
dit dans le Saint Coran : « Et n ’approchez
L IS E Z et F A IT E S L IR E
point la fornication. En vérité, c’est une tur­
A N -N A S R
pitude et quel mauvais chemin ! » C 17 V32
Le SIDA, pandémie du siècle, vide l’Afri­
VENDREDI
que de ses bras valides car il touche la po­

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