An-Nasr Vendredi #046 (La foi et le bon comportement social / L'islam : religion de liberté?)

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Titre
An-Nasr Vendredi #046 (La foi et le bon comportement social / L'islam : religion de liberté?)
Créateur
Saïdou Lankoande
Djibrila Soubeiga
An-Nasr Vendredi
Date
26 novembre 2004
numéro
046
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q116190553
extracted text
nasr
26 Nov. 2004
Longue vient le secours d’Allah ain si que la v ic to ire, célèbre le s louanges de ton Seigneur et inplore son pardon

orsqu’on aborde le thème de
D e la modestie
la foi, les réactions sont sou­
Tandis que dans certaines sociétés,
l’importance d ’un homme se mesure à
vent celles du genre « ma foi
est mon affaire privée » ou en­
l’aune de son statut social (présenté de
façon
core * ma foi est entre Dieu et moi
». vaniteuse), l’Islam choisi la foi
Même si ces genres d’affirmations comme
peu­ critère d ’appréciation des hom­
mes devant Allah « ...Le meilleur d ’en­
vent paraître justes, elles ne le sont que
tre vous est le plus pieux » C49V13
partiellement. Car en réalité, la foi mu­
De ce fait, le prophète enseigna la mo­
sulmane tient aussi compte des rap­
destie à travers son propre exemple et
ports du musulman avec ses sembla­
combattit toutes les conceptions fon­
bles, et partant, avec toutes créatures
dées sur l’orgueil et
de Dieu. Le pro­
l’ostentation parce
phète Muhammad
La foi et le bon
qu’appartenant à la
(SAW) a montré
comportement social
période antéislamiSaïdou LANKOANDE
dans plusieurs haque.
diths que certains
Ainsi, le prophète
comportements so­
avait beaucoup d ’égards aussi bien pour
ciaux sont le reflet de la foi. Par exem­
les adultes et les enfants que pour les
ple, en parlant des branches de la foi, il
riches et les pauvres. Il faisait volon­
dira qu’elles sont au nombre de 70 ou
tiers certains travaux (par exemple
plus, dont le summum est l’attestation
chercher du bois pour cuire de la
qu’il n’y a de Dieu qu’Allah, et le plus
viande) qui paraissaient souvent avilis­
bas degré est le fait d ’écarter un obsta­
sants, dans la mesure où dans l’entende­
cle de la voie publique. S’il en est ainsi,
ment collectif, un responsable est
on peut déduire que la foi et le bon
exempt des travaux physiques. Cette
comportement sont deux éléments in­
modestie observée chez le prophète
dissociables. AN-NASR VENDREDI
(saw) avait bien un fondement. Dans
choisit de traiter de cette corrélation à
un hadith à thème divin, Dieu
travers la modestie et la tolérance qui
dit : * Soyez modestes jusqu a ce que nul
sont des éléments de la foi.

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ne se vante de sa supériorité sur son pro­
chain et que nul n ’agresse son prochain »
(rapporté par Mouslim).
Cette vertu permettait au prophète
(saw) de témoigner de la considération à
ses prochains et surtout de recueillir
leurs avis pour certaines questions. C ’est
par exemple le cas de la consultation
faite par le prophète (saw) lors de la ba­
taille de Badr en vue de décider du sort
des prisonniers de guerre.
La modestie présente beaucoup d’avan­
tages :
- elle permet à l’homme de ne pas se su­
restimer pour se croire supérieur aux au­
tres ; et de briser toute sorte de com­
plexe entre eux ;
- elle consolide les relations sociales car
les individus auront de la considération
les uns pour les autres ;
- elle purifie le cœur de certaines mala­
dies telles que l’orgueil et l’ostentation.
De ce point de vue, la modestie est un
facteur de purification de la foi
- enfin, Dieu élève en grades, l’homme
modeste. « Chaque fois que quelqu’un se
montre modeste par amour pour Dieu
(non par crainte ou par veulerie), Dieu ne
fait que l ’élever davantage » (rapporté par
Moslim)
De la tolérance
Tolérer c’est supporter quelque chose de
désagréable ou que l’on désapprouve ;
c’est consentir à supporter quelqu’un
dans ce qu’il pose comme actes.L’islam
est une religion de paix, donc de tolé­
rance. Le mot arabe « assalam » qui veut
dire paix est un attribut de Dieu. Le mu­

sulman invoque la paix de son Seigneur
au moins cinq (5) fois par jour c’est-àdire dans les cinq prières quotidiennes.
Il salue également son frère ou sa sœur
par des souhaits de paix. De ce fait, la
paix est présente dans le vécu quotidien
de tout musulman. Cependant, il arrive
des situations où l’on trouve l’acte ou
l’attitude de l’autre difficilement suppor­
table, voire inacceptable. C ’est dans ce
cas que la nécessité de la tolérance et du
pardon s’impose.
Les biographes nous apprennent que le
prophète (saw) était tolérant aussi bien à
l’endroit de ses compagnons qu’à l’en­
droit des non musulmans et ce, confor­
mément aux différentes recommanda­
tions divines : « ...Pardonne de la belle
manière » C15V85 « ...Qu’ils pardonnent
et absolvent. ! N ’aimez-vous pas quAllah
vous pardonne ? Et Allah est Pardonneur
et Miséricordieux ! » C24V22
En famille, le prophète (saw) était tolé­
rant. Il faisait l’effort de se contrôler
même en cas de vexation. C ’est pour­
quoi on rapporte qu’il n ’a jamais porté
la main à l’une de ses épouses. Cela est
une belle leçon d ’harmonie conjugale
quand on sait que de nos jours les fem­
mes sont sujettes à de mauvais traite­
ments parfois pour des raisons qui n’en
valent pas la peine.
Dans la cité, le prophète(saw) se com­
portait de la même manière. Il tolérait
même des actes qu’on peut qualifier
d’actes attentatoires à sa dignité. Anas
dit : « Je marchais aux côtés du Messager
(saw) de Dieu, alors qu’il portait un man­
teau de Najran au bord rugueux. Tout à

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coup, un Bédouin s’approcha de lui et le
tira brutalement par son manteau. Je re­
gardai le cou du prophète (saw) et je vis la
trace du bord du manteau, tellement il l ’a­
vait tiré brutalement. Puis il dit : "O Mu­
hammad ! Ordonne qu’on me donne de ce
que tu détiens de l ’argent de Dieu ! ” Il
(Mohammed) se tourna vers lui en riant et
ordonna qu’on lui donnât quelque chose »
(hadith unanimement reconnu authenti­
que). De nos jours, il sera difficile de
voir une personne, généreuse envers
quelqu’un qui l’a brutalisé. Mais Dieu
ne dit-Il pas : « Celui qui se montre pa­
tient et pardonne, c’est certainement là
une marque de caractère » C42V43. Ces
récits, loin de constituer de simples faits
historiques, doivent être pour nous des
leçons de conduite à apprendre et à pra­
tiquer parce que ces vertus tant recom­
mandées font défauts à beaucoup de mu­
sulmans.
Au temps du prophète (saw), certains
compagnons s’emportaient souvent de­
vant des situations pendant que luimême gardait son calme. Il s’évertuait à
les enseigner le meilleur comportement
à travers son exemple. O n retrouve
cette attitude du prophète dans le récit
suivant, relaté par Abou Hourayra :
« Un bédouin urina une fois dans la mos­
quée du Prophète. Les gens se levèrent pour
le brutaliser. Le prophète (saw) leur
dit : « Laissez-le en paix et versez un seau
d ’eau sur son urine. Dieu ne vous a suscités
que pour faciliter les obligations et ne vous
a jamais suscités pour vous les rendre diffi­
ciles » (rapporté par Boukhari).
Par ailleurs, le prophète (saw) s’est égale­

ment montré tolérant à l’endroit des
mécréants qui lui ont infligé les plus
durs supplices dans le cadre de sa mis­
sion. L’un des exemples les plus élo­
quents est la prise de la Mecque par le
prophète(saw) 10 ans après son exil.
Alors que les Mecqois s’attendaient à
une vengeance consécutive aux souffran­
ces qu’ils ont fait subir au prophète
(saw) ; ce dernier leur dira, contre toute
attente : « Allez vous en, vous êtes li­
bres ! » Cet acte a considérablement ému
les ennemis d ’hier au point que leur
aversion pour l’islam s’est transformée
en sympathie matérialisée par des
conversions.
En somme, nous retiendrons que la mo­
destie et la tolérance sont des vertus qui
unissent les hommes. Cependant, il ne
faut pas confondre la tolérance avec la
lâcheté. D ’après Aicha (que Dieu l’a­
grée), le prophète (saw) réagissait lors­
que les limites sacrées de Dieu étaient
transgressées.

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mettant de recouvrir sa liberté car l’état
de soumission et d ’assujettissement d’un
esclave équivaut à son anéantissement phy­
sique et moral, alors que son affranchisse­
ment signifie sa résurrection, son retour à
ongtemps, l'islam a été perçu
sa vie
par les autres comme une reli­
De plus, dans l’exaltation de la liberté hu­
gion de contrainte, de violence,
maine, l’islam, religion de paix par excel­
bref un bagne pour l’homme.
lence, ne reconnaît pas la contrainte. Elle
a vénéré la liberté humaine au point de
En effet, ils considèrent que l’islam exclut
considérer que la voie qui conduit à
toute idée de liberté, et l’expression de la
l’existence divine est l’entendement hu­
liberté revient à vivre sa vie, en un mot à
main ; en d ’autres termes, la liberté de
faire tout ce qu’on veut. En fait, l’on
croit qu’être libre, c’est renier l’existence
croire ou de ne pas croire. Par sa grande
de Dieu, d’où l’équation suivante : déso­
sagesse, Dieu envoya des Messagers à la
béissance à Dieu égale liberté.
communauté humaine avec cette plus
Cependant cette thèse athéiste ne doit pas
haute expression de la liberté ; « Point de
contrainte en religion » C2V256
être prise à la lettre d ’autant plus que l’é­
tymologie même du mot islam exclut évi­
Dans la sourate 10 verset 99, Dieu s’ex­
demment toute ambiguïté. Islam signifie
prime en ces termes : « Si ton Seigneur l’a­
soumission et obéissance à Dieu. Obéir à
vait voulu, tous ceux qui sont sur la terre
Dieu n’est rien d’autre qu’obéir aux or­
auraient cru. Est-ce à toi de contraindre les
dres divins, aux prescriptions contenues
gens d devenir croyant ?» Aussi Dieu in­
dans le saint coran et aux enseignements
terpella t-Il le prophète Muhammad :
laissés par le prophète Muhammad
« Rappelles, tu n 'es la que pour rappeler, tu
(SAW). En fait, c’est en islam que l’être
n ’as nul pouvoir de les contraindre à la
humain acquiert sa liberté toute entière.
foi. » C88 V21-22
Si nous méditons la prescription du saint
Djibrila SOUBEIGA
coran relative à l’affranchissement des es­
claves comme expiation à un meurtre
commis par erreur, on comprend aisé­
j Le site web de l’AEEMB est dément comment dans l’optique coranique,
, sormais une réalité .
la liberté et le droit à la vie sont mis sur
■ Taper sur le www. aeemb. bf
le même pied d’égalité. A cet effet, dans
; P our découvrir l’AEEMB et 1*1la sourate 4, Dieu nous interpelle tous :
1
slam.
« Celui qui tue un croyant par erreur devra
j
Vos remarques et suggestions
affranchir un esclave croyant ». Ainsi, au
'
sont
attendues à l’adresse sui- I
J
lieu d ’une condamnation à mort d’un
,
vante:
Email: annasra @ yahoo.fr ,
être humain accusé de meurtre, l’islam
1

préfère ressusciter un esclave en lui per­

L’islam : re lig io n de
lib e rté ?

L

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