À Ouagadougou : la Communauté musulmane a célébré l'Aid el Kébir

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Titre
À Ouagadougou : la Communauté musulmane a célébré l'Aid el Kébir
Date
26 avril 1964
Résumé
La Communauté musulmane de Ouagadougou a célébré jeudi matin 23 avril l'Aïd El Kébir ou fête du mouton dans la ferveur et l'allégresse populaires.
M. Maurice Yaméogo, Président de la République avait tenu à venir personnellement saluer la foule des fidèles à l'issue de la grande prière en commun.
Couverture spatiale
Ghana
Mali
Ouagadougou
Droits
In Copyright - Rights-Holder(s) Unlocatable or Unidentifiable
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q114757213
Type
en Newspaper article
fr Article de journal
contenu
La Communauté musulmane de Ouagadougou a célébré jeudi matin 23 avril l'Aïd El Kébir ou fête du mouton dans la ferveur et l'allégresse populaires.

M. Maurice Yaméogo, Président de la République avait tenu à venir personnellement saluer la foule des fidèles à l'issue de la grande prière en commun.

Le Président de la République était accompagné do MM, Dégnon Koué Président do l'Assamblée Nationale, Conombo Joseph, Député-Maire de Ouagadougou, des membres du Gouvernement ainsi que diverses personnalités.

Comme chaque année, des milliers de fidèles — au premier rang desquels on remarquait Messieurs Sogossiro Sanou, Ministre de l'Information et du Tourisme, Denis Yaméogo, placé en mission extraordinaire auprès de la Présidence, Messieurs Abu Wemah et Salah Niaré, respectivement Ambassadeur du Ghana et Délégué Permanent du Mali, Sa Majesté le Moro-Naba Kougri, M. Dermé Moussa, Secrétaire général de l'U.A.M.D. — s'étaient rassemblés sur l'immense Place d'Armes.

Le Grand Iman de Ouagadougou, El Hadj Raghian, qui a dit la prière, a ensuite procédé au sacrifice du mouton.

Puis, Son Excellence Maurice Yaméogo devait recevoir les voeux de l'immense foule rassemblée sur la Place d'Armes et de tous les musulmans voltaïques, vœux que lui présenta M. Triandé Toumani, Secrétaire général de la Communauté musulmane.

A ces vœux, Président Maurice Yaméogo répondait en ces termes :

M. le Président de la Communauté musulmane,

Je suis là, au nom du Gouvernement, pour vous saluer en ce jour de votre grande prière.

Parce que vous avez su, en marge de l'unité nationale réalisée ensemble faire votre propre unité religieuse, n'interférant jamais, en quoique ce soit, dans les affaires politiques de l'Etat, conformément aux prescriptions de la République, quant à notre constitution, mais, au contraire, conjuguant tous vos efforts, pour une paix durable, réelle.

Pour avoir compris tout cela, nous sommes là ce matin, pour mêler notre joie à la vôtre en ce grand jour, et vous dire en même temps que nous sommes heureux de voir que l'unité de tous les musulmans de la Haute-Volta, par ce que nous constatons, s'est réalisée. C'est là une source de paix.

Nous avons confiance en tous ceux qui prient, qui croient en un Dieu. Car, dans le discours de M. Triandé, nous avons pu observer, avec plaisir, que les objectifs que nous poursuivons sont les mêmes que vous poursuivez.

Il ne peut qu'en être bénéfique à notre pays que vous soyez unis. Pour cette raison, le Gouvernement tout entier, par ma voix, vous félicite d'être ainsi unis. Il vous félicite également de prier chaque jour pour que notre pays aille de l'avant, que tous les enfants de Haute-Volta s'entendent et fassent œuvre commune. Ce sont là des objectifs qu'il ne faut jamais perdre de vue.

Car, malgré tout ce que nous voyons, s'il semble que nous ne marchons pas assez vite, il vaut mieux reconnaître qu'il est préférable d'aller lentement mais sûrement.

En ce jour de votre grande fête beaucoup de nos compatriotes, au même moment communient avec comme vous, dans la Casba, ils vont devenir comme beaucoup d'entre vous, des hommes responsables parce qu'ils auront été investis sur ce lieu saint des pouvoirs qui seront les leurs.

A leur retour ici, ce sera encore pour vous et pour nous tous un motif de joie, car ces hommes de bien vont venir s'ajouter à nous pour le bien collectif, pour le bien de la Nation.

Je ne voudrais pas être, d'autre part très long. Car, vous me comprenez très bien. Vous savez que, si nous sommes tous ici aujourd'hui, ce n'est pas pur protocole. C'est pour démontrer une fois de plus qu'il fait bon de s'aimer, qu'il fait bon d'être ensemble, qu'il fait bon d'être uni.

Si ces conditions sont remplies, notre pays sera toujours beau et ira de l'avant. Car, jamais nous n'avons vu tant de monde rassemblé avec tant de discipline à Ouagadougou comme aujourd'hui. C'est là un encouragement pour vous et pour lequel mon Gouvernement et moi-même, nous sommes heureux de pouvoir vous en féliciter.

Bonne fête donc à tous. Bonne fête à vos familles. Santé pour vous. Santé pour les membres de vos familles. Santé aussi, grâce à vos prières pour notre patrie, pour la République de Haute-Volta, notre Mère commune.
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