Travail de la femme musulmane : un sujet encore tabou dans certains milieux islamiques

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Titre
Travail de la femme musulmane : un sujet encore tabou dans certains milieux islamiques
Créateur
Mahamadi Tiégna
Editeur
Sidwaya
Date
21 mars 2012
Résumé
Le projet Action musulmane pour une effectivité d'égalité de genre à Ouaga et Bobo a organisé dimanche 18 mars 2012 à Bobo-Dioulasso, une conférence publique. Le travail décent de la femme musulmane était le principal sujet des échanges.
Couverture spatiale
Bobo-Dioulasso
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
contenu
Le projet Action musulmane pour une effectivité d'égalité de genre à Ouaga et Bobo a organisé dimanche 18 mars 2012 à Bobo-Dioulasso, une conférence publique. Le travail décent de la femme musulmane était le principal sujet des échanges.

Le débat sur le travail de la femme musulmane en dehors de son foyer est loin d'être clos. Les points de vue sont tranchés. Entre ceux qui pensent qu'il n'est pas nécessaire que la femme sorte de son foyer pour mener une activité comme les hommes, et ceux qui soutiennent que la femme doit participer activement au développement de sa communauté, de sa nation, le fossé est grand.

Si les uns et les autres campent sur leurs positions, la conférence publique de Bobo-Dioulasso a révélé un point de vue si souvent inaudible : celle de la femme musulmane elle-même sur cette question.

Il a été émis par Hadja Mariam Bonkoungou, principale animatrice de la conférence. Mme Bonkoungou a d'abord défini le travail comme une activité de transformation de la nature productrice de valeur propre aux hommes qu'il met en relation.

Elle a surtout précisé que L'islam considère le travail comme étant non seulement un moyen d'acquisition d'une autonomie financière et matérielle, mais aussi un moyen de préservation et de conservation de la dignité humaine. Vue sous cet angle, la question du travail ou non de la femme musulmane semble obsolète, de l'avis de la communicatrice.

Au-delà de la dimension économique, le travail est même considéré comme un acte d'adoration car un homme qui travaille pour gagner sa vie a autant de mérite qu'un combattant sur le chemin de Dieu.

Il ne fait donc l'objet d'aucun doute, pense Mme Bonkoungou, que la femme musulmane peut et doit travailler, tant il est vrai que « tout métier qui permet à la société de se développer sainement et qui contribue à l'épanouissement de la foi et de la morale d'un individu, est autorisé à la femme ». Mais ce travail, a-t-elle relativisé, doit respecter les prescriptions islamiques.

Par exemple, il doit être en accord avec la législation musulmane qui proscrit la vente de l'alcool, les jeux de hasard, l'usure, entre autres. En somme, la communicatrice a soutenu que l'homme et la femme doivent s'unir pour s'entraider à accomplir leur devoir vis-à-vis de Dieu, afin de mettre en relief le système de complémentarité qui existe et qui doit toujours régner entre eux.

« Aucun développement durable n'est envisageable sans la femme », a conclu Hadja Bonkoungou. Une opinion en accord avec celle de Mme Inessa Traoré, vice coordonatrice du Centre d'études de recherches et de formation islamique (CERFI) de l'Ouest, et Chargée du projet Action musulmane pour une effectivité d'égalité de genre à Ouaga et Bobo.

En tant qu'initiatrice de la conférence, elle a déclaré que la femme peut travailler et que cette question ne se pose pas au CERFI. En revanche, il est important aux yeux de Mme Traoré, de savoir quel travail la femme musulmane peut faire tout en respectant sa féminité, sa religion et son foyer.
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