Médias en Afrique de l'Ouest : des journalistes formés au traitement des questions religieuses

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Titre
Médias en Afrique de l'Ouest : des journalistes formés au traitement des questions religieuses
Editeur
Sidwaya
Date
30 janvier 2013
Résumé
Vingt-quatre (24) journalistes de la sous-région ouest-africaine, notamment du Bénin, du Togo, du Niger et du Burkina Faso se sont retrouvés à Cotonou, au Bénin pour réfléchir à l'importance du journalisme dans la religion et l'éthique qui gouverne son traitement dans les médias. A cet effet, une grande conférence s'est tenue le 19 janvier 2013 à l'Hôtel Atlantic Palm Beach de la capitale béninoise.
Couverture spatiale
Togo
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
contenu
Vingt-quatre (24) journalistes de la sous-région ouest-africaine, notamment du Bénin, du Togo, du Niger et du Burkina Faso se sont retrouvés à Cotonou, au Bénin pour réfléchir à l'importance du journalisme dans la religion et l'éthique qui gouverne son traitement dans les médias. A cet effet, une grande conférence s'est tenue le 19 janvier 2013 à l'Hôtel Atlantic Palm Beach de la capitale béninoise.

« Ma foi m'amène à respecter la foi des autres et d'avoir le même degré de respect pour ceux qui ont une foi autre que la mienne ». Telle est la conclusion à laquelle ont abouti les travaux de réflexion aux médias et la religion. Mais quelle est la place de la religion dans la presse ? C'est en vue de répondre à cette question que l'Agence Media Promotion and Communication Afrique (MEPROCOM Afrique) et Media Project ont co-organisé un atelier de formation pour des journalistes ouest-africains du Bénin, du Togo, du Niger et du Burkina Faso. Il a été question d'aider les hommes de médias à comprendre l'importance du journalisme dans la religion et l'éthique qui gouverne le traitement des informations liées aux croyances religieuses dans les médias. Il s'est agi également de mettre en lumière les questions de religion qui ont besoin d'être investigués et d'outiller les journalistes pour mieux couvrir la religion dans un environnement ancré dans le secret et le tabou.

Les échanges ont porté sur quatre (4) modules, notamment : « Les défis liés au reportage des sujets de religion en Afrique », « Enquête sur la religion dans un environnement ancré dans le tabou de la tradition et des connaissances », « Questions ou aspects de la religion qui pourront faire l'objet de reportage » et « L'éthique du journalisme des questions religieuses ». Au sortir de cette rencontre, les journalistes sont appelés à produire des articles de qualité sur la religion.

Le président du Conseil d'administration de « Media Project », le Révérend Pasteur Dr. Arne H. Fjeldstad, a expliqué que ledit projet aide les journalistes des différentes religions à comprendre l'importance de la foi en Dieu. « L'animisme est présent en Afrique et en Asie ... A Media Project, nous formons les journalistes pour les aider à traiter avec respect la question de la religion », a-t-il dit ; précisant que la manière de percevoir la religion diffère d'un continent à un autre. Il a révélé qu'il vient d'un continent où la religion n'a pas d'importance mais qu'il a vécu dans des contrées où les habitants pratiquent leur foi et en sont heureux.

Comment traiter les questions religieuses ?

Soutenant que 50% des journalistes américains affirment n'avoir pas de connaissances pour traiter les questions religieuses, le Dr. Arne H. Fjeldstad a souligné que ces questions ne sont pas uniquement liées à la Bible ni au Coran mais trouvent aussi leurs réponses dans le vécu quotidien des citoyens qui pratiquent leur foi, qu'elle soit musulmane, chrétienne, animiste, etc... Pour lui, la religion n'étant pas une science, elle est comme perçue comme irréelle, subjective, privée et même dangereuse pour certains. En revanche, a-t-il souligné, la religion est la voie pour comprendre les valeurs et croyances qui ont animé et gouverné les générations passées à une époque donnée. « Le bon journaliste devrait s'intéresser à tous les aspects de la vie car celui qui laisse de côté la religion écarte également les grandes pages de notre temps », a-t-il renchéri, citant Michael J. G. De son point de vue, il est important de savoir comment les religions sont perçues et vécues dans la société. Toutefois, il estime qu'il ne faut pas forcer un journaliste à couvrir une manifestation religieuse dont il ne partage pas les convictions parce que cela se ressentirait inéluctablement dans le rendu.

Pour le mentor des organes de presse d'Afrique francophones pour le renforcement de capacités du desk Investigation, Gérard Guèdègbé , la religion sous-tend la société et serait à la base de la plupart des conflits . Même si parfois, certains affirment qu'ils n'ont aucune religion, a-t-il soutenu, l'on se rend compte que chacun se retourne vers Dieu, dans les moments difficiles. « Nous avons donc estimé que les médias doivent de plus en plus s'intéresser à la religion en vue d'appréhender son impact sur la société. Et personnellement, je veux m'intéresser à l'islam, au catholicisme et à l'animisme sous toutes les formes », a -t-il souligné.

L'Abbé André Quénum, prêtre depuis vingt ans et journaliste, s'est penché sur les défis du traitement des questions religieuses par les médias au Bénin. Il a, par ailleurs, révélé que l'hebdomadaire catholique dénommé « l a Croix du Bénin » dont il est le directeur de publication refuse l'aide du Président Béninois Yayi Boni. « Cette aide financière crée des conflits au sein des communautés religieuses qui se la partagent et cela les déshonore ; il est important que les religions soient respectées » , a -t-il défendu.

La rencontre a été une opportunité pour le nouveau secrétaire général de l'Observatoire de la déontologie et de l'éthique dans les médias du Bénin, Wilfried Léandre Houngbedji de partager son expérience de journaliste-écrivain.
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