Projet zaca : "peu de chefs de famille cautionnent le projet"

Contenu

Classe de ressource
Text
Titre
Projet zaca : "peu de chefs de famille cautionnent le projet"
Editeur
Sidwaya
Date
11 janvier 2002
Résumé
Depuis le lancement du projet ZACA en février 2001 et après des rencontres d'échanges avec le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, les autorités de la commune de Ouagadougou et des chefs coutumiers, le bureau de coordination et de concertation des populations de la ZACA organisé sa première conférence de presse le mercredi 9 janvier 2002. C'était pour réitérer leur position de refus.
Couverture spatiale
Ouagadougou
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
contenu
Depuis le lancement du projet ZACA en février 2001 et après des rencontres d'échanges avec le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, les autorités de la commune de Ouagadougou et des chefs coutumiers, le bureau de coordination et de concertation des populations de la ZACA organisé sa première conférence de presse le mercredi 9 janvier 2002. C'était pour réitérer leur position de refus.

Invocations de versets du Coran par un imam, mot de bienvenue de El Hadj Bangré Saïdou, lecture de la déclaration liminaire par Cissé Boureima (principal animateur), voilà l'atmosphère dans laquelle la conférence de presse convoquée le 9 janvier par le bureau du Comité de coordination et de concertation des populations de la Zone d'activités commerciales et administratives (ZACA) a débuté. Première du genre depuis le mois de février 2001, date de lancement du projet, cette conférence de presse a servi de tribune au bureau pour "réaffirmer sa position de refus du déguerpissement" mais aussi ses dispositions à dialoguer avec le ministère en charge de l'Habitat et de l'Urbanisme.

Pour la circonstance, toutes les personnalités influentes des cinq quartiers (Zangoéttin, Tiedpalogho, Koulouba, Peuloghin et Kamsonghin) couverts par les nouvelles délimitations de la ZACA ont pris place dans le domicile de El Hadj Bangré Saïdou, président du bureau sis avenue Yennenga. Ainsi les imams de toutes les mosquées de la zone, le Dapoy Naba, le Kaba Naba, les chefs des Haoussa, de Koulouba, des Yorouba et bien d'autres sont venus apporter leur appui aux membres du comité de coordination et de concertation.

Nous rejetons le projet

"Nous disons non au projet ZACA, du moins dans sa formulation actuelle" c'est le leitmotiv qui prévaut au sein du bureau. Pour eux, il ne saurait se réaliser au détriment des populations de la zone mais à leur profit. A cela, souhaitent-ils "être propriétaires de ce qui peut être réalisé et ce, grâce au soutien de l'Etat".

D'où leur volonté, au cas où il y aurait des cahiers de charges, que l'Etat leur alloue, au lieu des indemnisations, des fonds pour construire conformément à ces cahiers de charges. Autrement, "en dépit de son exorbitant coût humain, social et économique, culturel et historique et au mépris des dommages collatéraux, monstrueux qui en résulteraient, il ne pourra qu'aggraver les difficultés quotidiennes auxquelles tant de milliers d'entre nous sont confrontés" expliquent-ils.

A la question de savoir pourquoi ils ne participent pas au Comité interministériel de pilotage (CIP) afin de mieux défendre leur position, M. Cissé Boureima, l'animateur principal s'en défend : "Nous devons connaître la nature et les modes de délibération du CIP avant de nous engager ... Les populations nous ont mandatés pour défendre leur position". Effectivement, après quatre rencontres avec le ministère de l'Habitat, le fil du dialogue s'est rompu, le comité s'étant retiré, préférant demander au projet de venir expliquer les tenants et les aboutissants du projet auprès des populations. "Et nous les attendons toujours" ajoutent-ils.

Si le projet accédait à cette demande et donnait toutes les informations au bureau, celui-ci est-il prêt à la répercuter sur les populations ? "Il n y a rien que nous sachions du projet et nous cachions par devers nous" a réagi le bureau. Et il est en concertation permanente avec les populations et depuis, 16 assemblés générales, auxquelles ont pris part toutes les populations, ont été organisées.

Et si le projet devait se réaliser

Depuis mai 2001, les populations de la ZACA avec en tête le bureau de coordination se concertent et mènent la lutte. Mais pour eux, pas question de dévoiler leur stratégie. De même, tous les moyens légaux dus par l'Etat de droit seront utilisés pour protéger leurs intérêts. Et plus, le comité "ne travaille pas dans l'ombre" comme l'a fait courir la rumeur tendant à dire qu'un bureau d'étude a été engagé pour leur compte.

Après la conférence de presse du 9 janvier, le comité de concertation envisage renouer dans les brefs délais le dialogue par là où il s'était arrêté. Puisque, comme elles le disent elles-mêmes, les populations sont convaincues que la zone ne restera pas en l'état, mais se transformera de façon qualitative et naturelle sans passer par un déguerpissement.

Un autre de lancer : "nous préférons que cela se passe encore plus tard à ce que l'on prenne le temps de ... prendre en compte toutes les préoccupations des habitants de la zone et qui font qu'ils ont peur".

Cette peur a fait l'objet d'un document synthèse où les motifs du refus ont été consignés et adressés au ministère, qui pour une décision prise en conseil des ministres, ne peut que l'exécuter.

Du lancement de l'idée du projet à nos jours, les habitants ont toujours marqué leur opposition. Sur le terrain, ne trouve-t-on pas d'autres voix qui pourtant soutiennent ce projet ? Oui ! Il en existe selon M. Cissé. Il y a seulement que pour lui, un autre groupe de résidents de la zone cautionnent le projet. Ce qu'il déplore, c'est que ledit groupe n'a pas encore "officialisé" ses activités.
Collections
Sidwaya