Projet Zaca : des résidents s'opposent

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Classe de ressource
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Titre
Projet Zaca : des résidents s'opposent
Créateur
Charles Ouédraogo
Editeur
Sidwaya
Date
8 octobre 2001
Résumé
Le Bureau de coordination de l'action citoyenne pour la sauvegarde et la promotion des patrimoines a tenu une Assemblée générale (AG) d'information hier dimanche 7 octobre 2001 à l'école Tiendpalgo. En présence des autorités coutumières et religieuses du quartier Zangouétin et ses alentours, le bureau a affirmé son refus au projet de mise en oeuvre de la Zone d'activités commerciales et administratives de la ville de Ouagadougou (projet Zaca).
Couverture spatiale
Ouagadougou
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
contenu
Le Bureau de coordination de l'action citoyenne pour la sauvegarde et la promotion des patrimoines a tenu une Assemblée générale (AG) d'information hier dimanche 7 octobre 2001 à l'école Tiendpalgo. En présence des autorités coutumières et religieuses du quartier Zangouétin et ses alentours, le bureau a affirmé son refus au projet de mise en oeuvre de la Zone d'activités commerciales et administratives de la ville de Ouagadougou (projet Zaca).

"Que Dieu nous donne ce que nous voulons". Ce sont là les mots de bénédiction lancés par l'imam de Koulouba El Hadj Hamado Rabo en guise d'introduction à l'AG d'information organisée par le bureau de coordination. Ce que ce bureau veut, c'est l'annulation pure et simple du projet Zaca.

"Voici exactement cinq mois et onze jours, depuis le 26 mars 2001, que vous avez confié à votre bureau de coordination la mission de faire entendre votre voix aux géniteurs du projet ainsi qu'à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté.

C'est-à-dire la voix du refus. Le refus légitime et non équivoque du projet au motif que son exécution n'apportera aux braves populations frappées par cette mesure que ruine, désolation et misère, qu'effondrement social, culturel, physique, moral, psychique, que maladies et deuils" a laissé entendre El Hadj Ibrahim Cissé membre de la cellule de réflexion du bureau de coordination.

Cette AG fait suite à la réunion du 25 septembre dernier, cinquième du genre, entre les autorités chargées de la mise en oeuvre du projet Zaca et le bureau de coordination.

"Pour nous, il s'agissait naturellement de préparer la rencontre entre le ministre et les populations. Rappelons que cette rencontre avait été acceptée à notre demande" soulignera El Hadj Cissé. Tout au long de l'AG les intervenants ont été d'avis que cette rencontre permettra aux populations d'exprimer de vive voix au ministre des Infrastructures leur désapprobation du projet.

"Quelle ne fut pas notre surprise de constater la présence d'un autre groupe de gens, tous résidents de nos secteurs. Mis devant le fait accompli, nous devions demander des éclaircissements au ministre qui, pour toute réponse devait dire qu'il s'agissait de l'autre groupe dont il nous avait parlé" dira M. Cissé avant de poursuivre : "Nos délégués ont eu alors la seule réaction qui fût responsable : refuser de tomber dans un piège aussi gros, en siégeant à la même table que ceux qui prônent la démolition et l'expropriation de votre terre natale. Du reste, vous ne les aviez pas mandatés".

En clair, les 4 délégués (El Hadj Ibrahim Cissé, Boubacar Touré, Idrissa Kaboré et Karim Fofana) ont purement et simplement claqué la porte.

Malgré tout, soutient El Hadj Cissé "dès le 2 octobre 2001 une lettre du ministre des Infrastructures, de l'Habitat et de l'Urbanisme adressée au Koulouba Naaba (il est le facilitateur du dialogue entre les autorités chargées de l'exécution du projet et le bureau de coordination), invitait celui-ci à désigner un représentant de son groupe au sein du Comité interministériel de pilotage (CIP) du projet avant le 20 octobre 2001, sans autre forme de procès, arguant en cela, que la réunion qui devait préparer sa rencontre avec les populations a échoué. La même lettre nous informe qu'un autre groupe, représentant une autre tendance devait également être représenté au sein du CIP".

Face à une telle situation le bureau de coordination a exprimé son intention de répondre au ministre pour lui signifier que la rencontre entre lui-même et les populations concernées demeure une nécessité. Le président du bureau Cheick Saïdou Bangré, hausse encore plus le ton en laissant entendre "que faire fi de cette étape au seul motif de l'échec de la réunion du 25/09/2001, aurait un effet extrêmement désastreux et risque de ne lui laisser d'autres choix que le recours aux méthodes déplorables et surannées de l'Etat d'exception. Que Dieu nous en préserve".

La rencontre entre le ministre des Infrastructures et les populations concernées est et demeure selon le bureau de coordination la seule solution préalable à tout dialogue. Au demeurant, le bureau de coordination selon Cheick Saïdou Bangré, compte manifester pacifiquement dans les jours à venir pour faire entendre sa voix.

Membres du Bureau de coordination

- Président : El Hadj Saïdou Bangré

- 1er vice-président : El Hadj Aboubacar Dankambary

- 2e vice-président : El Hadj Tasséré Kouanda

- Ben Oumar Dankambary

- Idrissa Kaboré

- Karim Fofana

- Moussa Dabo

- Oumar Diallo

- Hamado Ouédraogo

- Paul Conangué

Cellule de réflexion

- El Hadj Ibrahim Cissé

- Boubacar Touré.
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