Lutte contre le VIH-SIDA : les femmes musulmanes se mobilisent

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Classe de ressource
Text
Titre
Lutte contre le VIH-SIDA : les femmes musulmanes se mobilisent
Créateur
Verlaine Kaboré
Noel Kaboré
Editeur
Sidwaya
Date
14 novembre 2000
Résumé
«Femme musulmane face au SIDA». C'est autour de ce thème que des femmes musulmanes du Burkina avec leurs sœurs venues d'autres pays voisins ont mené des réflexions en vue de développer des stratégies de lutte contre le fléau. C'est la maison du Peuple de Ouagadougou qui a servi de cadre à ces débats qui se sont tenus du 10 au 12 novembre 2000.
Couverture spatiale
Ouagadougou
Togo
Ghana
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
contenu
«Femme musulmane face au SIDA». C'est autour de ce thème que des femmes musulmanes du Burkina avec leurs sœurs venues d'autres pays voisins ont mené des réflexions en vue de développer des stratégies de lutte contre le fléau. C'est la maison du Peuple de Ouagadougou qui a servi de cadre à ces débats qui se sont tenus du 10 au 12 novembre 2000.

Les femmes musulmanes se sont engagées à lutter contre le VIH- SIDA à travers des actions concrètes.

Le taux de prévalence moyen du VIH/SIDA est situé à plus de 7, 17% au Burkina. Face à ce phénomène inquiétant, les femmes musulmanes se sont retrouvées en congrès les 10, 11 et 12 novembre 2000 à la maison du Peuple de Ouagadougou. Deuxième du genre, ce congrès a regroupé, en plus des femmes venues des 45 provinces du Burkina, des invités du Niger, du Bénin, du Togo, du Ghana, du Mali, de la Côte d'Ivoire. Le ministre de la Promotion de la Femme, Marie Gisèle Guigma, le secrétaire général du ministère de la Santé étaient présents à l'ouverture des travaux. «Femme musulmane face au SIDA». C'est autour de ce thème que les congressistes ont planché durant les trois jours. Il a été question de doter la femme musulmane d'outils de lutte contre le VIH/SIDA à travers la formation et la sensibilisation. Le choix d'un thème centré sur le VIH/SIDA n'est pas du tout fortuit, dira Adja Aïssèta Traoré, présidente de la communauté musulmane des femmes du Burkina. Il a été motivé par les arguments suivants: la forte expansion de l'épidémie du VIH/SIDA chez les femmes en âge de procréer le nombre croissant de personnes infectées et de malades qui ont besoin de réconfort, de soutien moral et matériel; l'augmentation du nombre d'orphelins du SIDA estimés à plus de 30 000 enfants de moins de 15 ans par an.

Pour Adja Aïssèta Traoré, si la pandémie du troisième millénaire fait toujours des ravages de part le monde et en particulier au Burkina, «cela est dû principalement à la persistance de comportement sexuel banni par les principes de l'ISLAM». «L'Islam, poursuit Aïssèta Traoré, ne tolère pas qu'il y ait une relation sexuelle entre homme et femme en dehors du lien de mariage». Allah n'a-t-il pas dit: «N'approchez pas la fornication, c'est un acte immoral et une voie pernicieuse».

Pour combattre le mal à la racine, les congressistes entendent former et sensibiliser la femme musulmane sur les instructions de l'islam. Selon Aïssèta Traoré, la propagation croissante du VIH/SIDA est «l'expression de l'échec des stratégies de luttes mises en place». C'est pourquoi les participantes à ce Ile congrès ont demandé aux décideurs d'impliquer les religieux et surtout la gent féminine dans cette lutte contre le SIDA. C'est en cela qu'elles ont salué l'adoption déjà par le ministère de la Santé, d'un plan national multisectoriel de lutte contre le VIH/SIDA, qui consacre désormais la nécessité d'impliquer tous les secteurs du pays dans la lutte contre la pandémie.

Au cours de ce Ile congrès, 25 femmes responsables/enseignantes de Médersa (Ecole coranique pour femme) et 6 enseignants hommes de Médersa ont été dotés de connaissances sur le mode de transmission du VIH, l'ampleur du VIH/SIDA et les moyens de prévention.

Ce congrès qui s'est achevé le dimanche 12 novembre, permettra aux participantes d'être des relais auprès de leurs sœurs restées en provinces. Il marque alors le point de départ de la participation de la femme musulmane dans la lutte contre le fléau.

Et pour permettre de joindre l'acte à la parole, des recommandations ont été faites. Elles portent notamment sur la création de cellule de lutte contre le SIDA dans les écoles franco-arabes, ainsi que la formation des Imams par le ministère de la Santé.

La création d'une caisse de soutien aux femmes et orphelins du SIDA et de dépistage sérologique avant le mariage sont également des recommandations faites par ce Ile congrès.

Se déclarant satisfaite des efforts déjà consentis par les autorités dans la lutte contre le VIH/SIDA, Mme Aïssèta Traoré a réitéré ses remerciements aux autorités gouvernementales, aux associations et ONG qui n'ont ménagé aucun effort pour la tenue de ce congrès.

Verlaine KABORE Noël KABORE

(stagiaires)
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