Abdrahmane Sidibé président du CAI : les ONG islamiques ne font pas que du religieux

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Titre
Abdrahmane Sidibé président du CAI : les ONG islamiques ne font pas que du religieux
Créateur
C.O.B
Editeur
Sidwaya
Date
25 mai 2000
Résumé
Rentré du Koweït en 1981 avec un diplôme de pédagogie en langue arabe M. Abdrahmane Sidibé a réuni certains de ses promotionnaires et anciens amis pour créer le Comité d'appel à l'islam. (CAI)
Couverture spatiale
Koweït
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
contenu
Rentré du Koweït en 1981 avec un diplôme de pédagogie en langue arabe M. Abdrahmane Sidibé a réuni certains de ses promotionnaires et anciens amis pour créer le Comité d'appel à l'islam. (CAI)

Au départ association de prêche et de sensibilisation religieuses, le CAI réalise aujourd'hui des infrastructures socio-éducatives des édifices de cultes dans plusieurs régions du Burkina grâce à des bailleurs de fonds koweïtiens et katarites. Sidwaya a rencontré le président du Comité qui parle des activités de l'association en même temps qu'il répond à la critique selon laquelle les ONG islamiques ne s'occupent que de l'islam.

Sidwaya (S. ): Comment vous est venu l'idée de créer le Comité d'appel à l'islam (CAI)?

Monsieur Abdrahamane Sidibé (A. S.. ): étudiant au Koweït je me suis tissé des relations. A mon retour au pays j'ai essayé de travailler à faire profiter ses contacts à mes compatriotes. J'ai donc formé avec d'autres camarades de promotion et amis un cadre de promotion de l'islam que devait appuyer ces amis du Koweït.

S: Depuis la création de ce comité quelles actions avez-vous initiées au profit des populations?

A. S.: A la naissance du comité on ne faisait que des prêches dans les mosquées et dans les villages. La majorité des membres étant des enseignants on donnait aussi des cours. Mais dans nos contacts avec les populations on recevait beaucoup de demandes de projets. Les besoins exprimés par les populations concernaient le manque d'eau, d'écoles, de dispensaires, de mosquées. Nous avons décidé alors de faire des rapports sur cette situation à nos amis koweïtiens afin qu'ils nous aident à répondre à ces besoins.

S: Votre appel a été entendu. Mais comment se fait le financement?

A. S.: Nous procédons par des rapports que nous adressons aux bailleurs de fonds. Au Koweït il y a Zakaat House, l'Agence musulmane d'Afrique et le ministère de l'Education qui sont nos partenaires. Pour le moment les financements vont dans la construction des mosquées, des forages, les orphelinats, dans la prise en charge des orphelins, l'achat des vivres.

S: Pour l'instant, toutes les ressources de votre organisation proviennent des pays arabes (Koweït et Katar notamment). Envisagez-vous des projets qui vous permettront à long terme de vous autofinancer?

A. S. Effectivement nos activités sont financées entièrement par l'extérieur. Nous songeons à la prise en charge de nos activités dans l'avenir. C'est pour cela que nous avons créé des fermes et des ateliers de couture et de broderie avec l'espoir que dans quelques années ces projets vont générer des revenus.

Il y a d'autres projets plus importants pour lesquels nous n'avons pas encore obtenu de financements.

S; On reproche souvent aux associations et ONG islamiques de rie s'occuper que de la construction des mosquées alors que dans nos pays il y a d'autres priorités?

A. S.: A cette critique, je dirai que pour tout bon musulman, le premier souci c'est d'abord d'adorer Dieu et pour cela il faut disposer d'un lieu de culte. Ensuite l'islam est une religion qui encourage la recherche du savoir non seulement pour la vie spirituelle mais aussi matérielle de l'individu. C'est pourquoi les ONG islamiques mettent l'accent sur la construction des écoles également. Mais je voudrais aussi préciser que ces ONG réalisent des forages, prennent en charge des orphelins et distribuent des vivres aux populations. Il y a également des dispensaires islamiques qui soignent tous les citoyens sans distinction de religion. La construction des écoles medersa répondait au souci de la communauté musulmane de rattraper son retard dans le domaine de la formation.

Aujourd'hui grâce à ces écoles la connaissance de la religion musulmane s'est renforcée.

ce qui est bien pour notre pays. Nous sommes sûrs qu'avec tous les cadres formés dans les medersa (et dont certains sont titulaires de doctorat dans les sciences humaines et techniques), les choses vont s'améliorer aussi bien pour les musulmans que pour l'ensemble de la société.

Dans tous les cas la connaissance précède toujours l'action parce qu'elle est à la base de tout.

Je voudrais aussi préciser que dans le domaine social les ONG musulmanes sont très actives. Au niveau de notre comité nous prenons en charge plus de 300 orphelins parmi lesquels il y en issus de familles musulmanes comme de familles non musulmanes.

S: Avec les difficultés actuelles de l'Etat à accorder des bourses à tous les étudiants avez-vous songé à initier un volet soutien aux étudiants dans vos activités?

A. S. Nous y pensons bien mais nos moyens sont limités pour l'instant. Autrement c'est une chose qui pourrait être beaucoup profitable à notre pays. Mais pour qu'on parvienne à des résultats pareils il faut un cadre de concertation entre toutes les ONG islamiques du Burkina. Si nous sommes unis nous pourrons réaliser de grandes choses.

C.O.B
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