Le vrai visage de l'islam #10

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Titre
Le vrai visage de l'islam #10
Date
5 décembre 2013
Résumé
Mensuel islamique d'information
numéro
10
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q116294321
extracted text
Le vrai visage de l’islam
Si Dieu l’avait voulu il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48

Mensuel d’information islamique - N° 010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014

Prix : 300 F CFA

Et si on vivait EL HADJ MOHAMADI NANA (SONACOF)
réellement
notre réligion ?
P.2

DESORDRE DANS
LES CIMETIERES

Un manque de
considération
pour nos morts

Un entrepreneur,
une vision, une foi

P.15 & 16

P.5

PURIFICATION

Questionsréponses sur
les menstrues
et lochies
P.6

LA PERSONNE
AGEE

Quel traitement ?P.3
INSECURITE A
OUAGADOUGOU

La liste des zones
dangereuses
P.3

ENTRETIEN
AVEC EL HADJ
MAZOUBA ADAMA

“ J’étais protestant, et je
suis revenu
à l’Islam”
P.10

MADAME HADJA
KABORE

“ Le jour
d’Arafat est
unique dans
l’histoire de
l’Islam”
P.8

Le Remède contre la tristesse et la dépression

P.11

Editorial

Sommaire

* EL HADJ MOHAMADI NANA
(SONACOF)
Un entrepreneur, une vision, une foi
* ENTRETIEN AVEC EL HADJ
MAZOUBA ADAMA
“ J’étais protestant, et je suis revenu
à l’Islam”
* MADAME HADJA KABORE
“ Le jour d’Arafat est unique dans l’histoire
de l’Islam”
* Et si on vivait réellement notre réligion ?
* DESORDRE DANS LES CIMETIERES
Un manque de considération pour nos
morts
* PURIFICATION
Questions-réponses sur les menstrues
et lochies
* LA PERSONNE AGEE
Quel traitement ?
*INSECURITE A OUAGADOUGOU
La liste des zones dangereuses
* Le Remède contre la tristesse
et la dépression
* SECOURS ISLAMIQUE A ARBINDA
Des puits à grand diamètre pour la
population

RECEPISSE
Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF
Siège social : Ouagadougou
Secteur 10 - 01 BP 2481 Ouaga 01
Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66
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Rédacteur en chef :
Tiendrebéogo Ousmane
Equipe de rédaction :
Tiendrebéogo Ousmane
Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba
Zoungrana Ablassé
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Guigma Arounan
Nana Moumouni
Montage :
Déogracias Conceptions : 78 23 01 73

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Page 2

L

Et si on vivait réellement
notre réligion ?

’Islam, cette religion de paix, a-t-on dit, va audelà de l’aspect cultuel. Il ne se limite pas seulement à accomplir cinq prières quotidiennes,
à observer le jeûne du mois de Ramadan, à prélever la
Zakât, à se rendre à la Mecque pour le Hadj. L’Islam
surpasse tout cela. Il est une civilisation. Donc un ensemble de caractères propres à la vie culturelle et matérielle d’une société humaine. Il devrait parvenir dans
le même ordre d’idée à adoucir, à polir le caractère de
ses adeptes, à façonner les manières de ses membres.
C’est en lui que les uns et les autres devraient tirer leur
mode de vie.
Chacun pour ce qui le concerne, devrait réussir à se
mouler dans l’idéal islamique. Il ne s’agit pas bien entendu d’un renoncement aux valeurs culturelles et traditionnelles des sociétés auxquelles nous appartenons.
Non. L’Islam commande un savant dosage entre nos
propres références culturelles et ce qu’il nous apporte. Il prône l’abandon des us et coutumes contraires
à sa philosophie, qui est la recherche du bien, ici-bas
et dans l’au-delà, pour tous les habitants de la terre.
C’est du reste la rhétorique que nos leaders, nos savants religieux nous ont toujours apporté comme enseignement.
Mais entre la théorie et la pratique, le fossé est grand,
pour ne pas dire très abyssal. De plus en plus la valeur civilisationnelle de notre religion, semble, si elle
n’est pas reléguée au second plan, être ignorée par les
musulmans eux-mêmes. Les pratiques sont loin d’être
le reflet du discours. Pourtant, pour couper court aux
dérives, et dans le but de faciliter le suivi, le texte islamique est l’un des plus achevés. La législation, non
seulement, abonde, en plus du fait qu’elle n’a pas omis
de légiférer dans les aspects bénins. Le Coran et la tradition du prophète qui sont les sources privilégiées de

notre religion, ont mis chaque chose à sa place. Certainement dans l’esprit de nons faciliter le suivi. Mais
afin qu’il n’y ait pas d’échappatoire pour les réfractaires. L’islam, et nous prenons le soin de peser nos
mots, présente l’un des codes les plus complets.
« Nous n’avons rien omis dans le livre », précise le
Coran. Les droits du voisin, musulman ou non ; le
droit du voyageur, du prisonnier ; les droits des parents, musulmans ou non ; les droits de la femme, de
l’enfant, et de l’homme.
Les droits et devoirs de ceux qui détiennent l’autorité
et ceux des assujettis. Les attitudes face aux différentes circonstances tel, avant de dormir, au réveil,
avant de sortir de chez soi et en rentrant chez soi. Les
règles du manger, du boire, de l’habillement, du
voyage. Même le comportement au lit entre l’homme
et sa femme est légiféré. Lequel donc des bienfaits de
notre Seigneur, nierons-nous ? Mais cette belle législation est loyalement écartée par nous musulmans.
Pire, nous avons même du dédain pour elle. La conséquence, nous nous plaisons dans la civilisation occidentale, laquelle est aux antipodes des valeurs morales
de notre religion.
Nous préférons les tares de la civilisation européenne
aux valeurs de notre religion. Le prophète nous avait
déjà prévenus. « Vous suivrez scrupuleusement les traditions de ceux qui vous ont précédés », a-t-il dit à ses
compagnons. « Qui dirent-t-il ?» étonnés. « Les juifs
et les chrétiens », répondit le messager de Dieu. Encore une fois, un retour aux sources est nécessaire.
Mais avant, il nous faut apprendre pour connaître. Et
connaître pour appliquer. Puisse Allah nous faciliter
la compréhension.

Pour vos critiques et suggestions
veuillez contacter

Abou Waqass

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Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014

INSECURITE A OUAGADOUGOU

La liste des zones dangereuses

Les délinquants ont fait de certaines zones de la ville de Ouagadougou leurs terrains d’opération de prédilection. Le but est
d’amplifier leurs chances de réussite dans leurs activités. Ces zones propices sont entre autres les espaces vides, les alentours
des gares, de l’aéroport, de certains ponts et rues, et les alentours des canaux d’évacuation des eaux de pluie.

I

l existe bel et bien des zones criminologènes dans la ville de Ouagadougou
que les spécialistes de la sécurité ont
pu identifier. Une identification qui facilitera la tâche des équipes d’intervention.
Ainsi, à titre d’exemple, les zones
dites « rouges » sont les suivantes :
- Le cimetière de Toéybin, dèrrière Ouagainter (arrondissement n°5, secteur n°24 ;
- Le site de l’ASECNA secteur n°05, dans
l’arrondissement 1) ;
- Le cimetière de Dag-noen (Arrondissement 05 secteur n°23) ;
- Le pont reliant Rimkiéta à Tampouy et le
côté sud de l’école Rimkiéta (Arrondissement 03, secteur n°14) ;
- La zone d’activité de ZACA dans l’ar-

rondissement 01, secteur n°04 ;
- Le pont de Cissin (Arrondissement 06,
secteur n°25)
- Le marché du théâtre populaire et alentours (Arrondissement 01, secteur n°05)
- Le jardin potager du canal de Ouaga 2000
et alentours du palais Omnisport de Ouaga
2000 (Arrondissement 12, secteur n°53) ;
- Le cimetière de Toudoubwego et alentours de l’Hôtel Silmandé (Arrondissement
4, secteur n°20° ;
- L’espace vert, la gare de Tampouy, le long
des rails, le CMA Paul VI (Arrondissement 3, secteur n°13)
- Le stade du 4 août et alentours (Arrondissement 2, secteur n°7) ;
- Les alentours du camp militaire 11-72, le

LA PERSONNE AGEE

cimetière et la réserve du château d’eau de
- Karpala (Arrondissement 11, secteur
n°51) ;
- La route de Komsilga, quartier Nagrin
(Arrondissement 7, secteur 30 et 31) ;
- Le coté ouest du musée national (Arrondissement 5, secteur n°22) ;
- Le cimetière de Tabtenga (Arrondissement 10, secteur n°45) ;
- Le Rond-point des nations Unies (Arrondissement 2secteur n°10) ;
Dans toutes ces zones citées, les activités
criminelles peuvent se résumer au racolage, au vol d’engins, aux agressions physiques, aux abattages clandestins des
animaux, à la consommation de stupéfiants, au vol à l’arraché, aux agressions

Il arrive que l’on soit grisé par la vie que nous menons avec tous les accessoires qui la rendent confortable. Consciencieusement, certains se rappellent leur jeunesse comme si ce n’était qu’hier. Et aujourd’hui, ils sont dans la tranche de
la vieillesse. Tant que l’on vivra, l’on deviendra un jour une vieille personne, bon gré, mal gré. La formule qui constitue un remède à cette étape de la vie de l’être humain, reste l’affirmation de notre qualité d’homme sur cette terre pour
que les hommes aient une bonne pensée à notre égard.

L

la vieillesse au rang de la bénédiction divine et surtout si cette longévité s’est procédée dans la bienfaisance et la culture des
vertus pour les autres et pour soi-même.
Le prophète dit également : « La meilleure
vieillesse, est celle qui s’est faite dans la
bienfaisance. Et la mauvaise vieillesse est
celle aussi qui s’est faite dans la malfaisance ».
La personne âgée doit être traitée avec
toute la considération qui s’y impose. Sans
considération de religion, de famille encore moins de nationalité. Respecter la
vieille personne, c’est respecter Dieu qui
donne à qui Il veut la chance d’atteindre
l’âge de la vieillesse. Le musulman doit
voir en cela la lecture parfaite du dessein
de Dieu.
Pourquoi ne restons-nous pas éternellement jeunes ?

Un individu, aussi apprécié soit-il, par tout
le monde pour sa forme physique, finira
par perdre sa valeur. Au fur et à mesure,
qu’il prendra de l’âge, la beauté éclatante
finira par céder la place à la laideur.
Le Coran a fait mention de cela : « Certes,
nous avons créé l’Homme dans la plus
harmonieuse des formes, puis nous
l’avons ramené au plus bas de l’échelle».
Sourate 95v 4 et 5.

sexuelles, aux attaques à mains armées.
Pour freiner la criminalité dans la ville de
Ouagadougou, les spécialistes des questions sécuritaires ont fait des recommandations. Ce sont l’intensification de
l’éclairage public dans la de Ouagadougou
surtout dans les zones obscures ; la multiplication des patrouilles de contrôle et de
dissuasion dans les zones dites criminogènes à des heures tardives et, au besoin,
réprimer les occupants ; l’interdiction de
dépôt d’ordures dans les cimetières afin de
promouvoir leur assainissement ; la poursuite de la construction des clôtures des cimetières ;et enfin, la sensibilisation des
populations via les médias à éviter ces
zones aux heures tardives. Des recommandations qui, si elles sont mises en œuvre,
permettront de mettre hors d’état de nuire
ces délinquants qui troublent le sommeil et
la quiétude des citoyens.
Direction de la communication et de la
presse ministérielle
Source : MATS

Comment les musulmans traitent-ils
les personnes âgées?

Quel traitement ?

a vieillesse, c’est la « triste » période de la vie. Elle est souvent et
même, de plus en plus, marquée
par de multiples difficultés. C’est la période de la solitude, de la marginalisation,
en un mot, du rejet de la société. Sous
d’autres cieux, à un certain âge, les vieilles
personnes sont placées dans des structures
instituées uniquement pour s’occuper
d’elles, à l’instar des maisons d’asile.
Ceux qui, dans une certaine dynamique,
traitent leur géniteurs de façon exécrable
jusqu’à prendre des dispositions pour les
placer dans des centres d’accueil afin de
s’en débarrasser indirectement, manquent
de justesse dans leur prise de décision assurément.
L’histoire et le présent ont montré que les
Africains ne savent pas copier. Ils sont
promptes à arborer, à importer « sans taxe
ni douane » tout ce qui vient de l’Occidental. Tout ce qui s’opère comme changement en Europe, socialement,
politiquement,culturellement, trouve son
répondant dans le système géopolitique
africain.
Naturellement, la vieillesse est une source
de bénédiction et de prospérité pour nos
familles et le reste de la société. Le prophète (saw) a dit ceci : « Le pire de vos
morts, c’est la mort de vos jeunes ».
Cette pensée du noble prophète a promu

Société

Tous et autant que nous sommes, nous
sommes nés bébés, frêles, avons grandi et
mûri et nous finirons à coup sûr par devenir vieux, fragiles. Ceci est un scénario
prévu par le Tout Puissant.
Les sociétés actuelles ont peu d’égard
pour les personnes âgées. Surtout quand
celles-ci sont éprouvées par l’absence
d’une descendance.
A ce titre, le Coran interpelle les progénitures par une mise en garde à l’égard de
leurs parents devenus vieux. La parole
d’Allah leur interdit de se moquer d’eux,
de leur désobéir, et de les traiter de façon
crasseuse. : « Nous avons recommandé à
l’homme (de prendre soin de) ses deux parents. Sa mère l’a porté (endurant) fatigue
sur fatigue et il aura fallu deux ans pour le
sevrer !... »s31v14
Dieu a dit:
Et ton Seigneur a décrété: “N’adorez
que Lui; et marquez de la bonté envers
les père et mère: si l’un d’eux ou tous
deux doivent atteindre la vieillesse auprès
de toi, alors ne leur dis point: “Fi!” et ne
les brusque pas, mais adresse-leur des
paroles respectueuses. Et par miséricorde, abaisse pour eux l’aile de l’humilité, et dis: “Ô mon Seigneur, fais-leur, à
tous deux, miséricorde puisqu’ils m’ont
élevé lorsque j’étais tout petit”. (Coran,
17:23-24)

Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014

L’effort consenti pour prendre soin de
ses parents au soir de leur vie est considéré comme un honneur et une bénédiction, et aussi comme une occasion
d’ascension spirituellement. En Islam, il
n’est pas suffisant de seulement prier
pour nos parents. Les mères sont particulièrement honorées. Quand les parents
musulmans atteignent un âge avancé, ils
sont traités avec compassion, gentillesse
et désintéressement.
En Islam, servir ses parents est le
deuxième devoir après la prière. Il est
considéré comme méprisable le fait de
manifester de l’irritation envers les personnes âgées.
Dieu a dit: « Et ton Seigneur a décrété:
“N’adorez que Lui; et marquez de la
bonté envers les père et mère: si l’un
d’eux ou tous deux doivent atteindre la
vieillesse auprès de toi, alors ne leur dis
point: “Fi!” et ne les brusque pas, mais
adresse-leur des paroles respectueuses.
Et par miséricorde, abaisse pour eux
l’aile de l’humilité, et dis: “Ô mon Seigneur, fais-leur, à tous deux, miséricorde puisqu’ils m’ont élevé lorsque
j’étais tout petit”. (Coran, 17:23-24)
Comment les personnes âgées sont
vues en Occident ?
Cette idée qui consiste à trouver une structure qui s’occupera de nos vieilles personnes est strictement dépourvue de
l’idéal que l’Islam institue comme protection à leur égard. C’est un système égoïste
et capitaliste qui oriente tout vers la ges-

Suite Page 4

Page 3

Société
Suite de la Page 3

tion du temps. L’homme dans la considération matérialiste de l’Occidental n’est
rien d’autre qu’une machine à production.
Voyons-en un peu selon le rapport du
« RVCD », le réseau sur le vieillissement
et les changements démographiques, ce
qu’il en est réellement.
La mission du RVCD est d’assurer une observation continue de l’environnement, du
vieillissement et des changements démographiques au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde pour en faire une
analyse pertinente à la prise de décision
stratégique et favoriser le partage et le
transfert de connaissances entre les intervenants appelés à travailler dans ce domaine.
Personnes âgées et dépendance
« L’augmentation du vieillissement de la
population n’est plus à démontrer, notamment dans la société occidentale, et particulièrement en France.
Le nombre de personnes ayant des incapacités a doublé, nous dit-on.
Est-ce une chance pour la société comme
se réjouissent les uns, est-ce un poids ou
un fardeau comme le craignent les économistes, est-ce tout court une donnée à envisager pour faire en sorte que chacun ait
sa place dans la société ?
Mais pendant que s’allonge la durée de
vie, plusieurs phénomènes s’entrecroisent
et s’entremêlent ; d’une manière générale,
grâce aux bénéfices des années d’après
guerre, les gens vieillissent plus longtemps
et mieux ; l’alimentation, les conditions de
vie, la médecine, la diminution de la pénibilité au travail, tout cela concourt à de
meilleurs états de santé, à une transformation de l’apparition de la dépendance ;
mais pendant le même temps, ceux qui deviennent dépendants vieillissent plus longtemps en situation de dépendance ;
pendant le même temps, plus la durée de
vie augmente, plus il y a de chances (ou
de risques) pour que les hommes et les
femmes vieillissant (les femmes surtout)
aient une maladie d’Alzheimer ; 800 000
cas recensés ; bien plus, nous disent des
experts, faute de diagnostic précoce la maladie d’Alzheimer touche et touchera les
plus vieux d’entre nous au cours de leur
parcours de vie.
Mais comme tout cela ne va pas tout seul,
il se trouve que les gens ne vieillissent pas,
ni de la même façon, ni aussi longtemps
les uns que les autres ; cela dépend du niveau scolaire, du niveau de vie. Cela dépend également de la pénibilité au travail :
face au vieillissement, nous ne sommes
pas tous égaux ; le niveau des ressources
en rajoute et on devient plus dépendant
lorsqu’on a les ressources les plus faibles.
Et puis, il y a les maladies : les maladies
cardio-vasculaires, les cancers, touchent
les hommes et les femmes âgés relative-

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ment tôt dans leur vie. Cet état de fait
laisse des traces (hémiplégie) ou « aide à
mourir ».
Les aidants familiaux sont au rendezvous ; quelles que soient les approches,
quelles que soient les études, tout concourt
à pointer la présence, voir l’omniprésence
des aidants familiaux, que les personnes
soient âgées, adultes, handicapées, ou enfants malades ou handicapés.
Ces aidants (que l’on appelle également
des aidants naturels) sont lourdement mis
à contribution.
L’enquête HID (Handicap Incapacité Dépendance) a mis en évidence le rôle déterminant joué par l’entourage proche des
personnes se trouvant en situation de handicap quel que soit leur âge.
En population générale, plus de 5 millions
de personnes déclarent bénéficier de l’aide
régulière d’une autre personne, qu’elle soit
un membre de la famille ou qu’elle appartienne à son entourage.
Pour les personnes âgées de plus de 60
ans, elles sont plus de 3 millions à bénéficier d’une aide d’un proche, le recours à
une aide augmentant corrélativement avec
l’âge.
Tous ces chiffres nous racontent que la
moitié des personnes ayant besoin d’aide
sont exclusivement aidées par leur famille
et que par ailleurs sur l’autre moitié, 8 personnes sur 10 sont aidées par une aide professionnelle et un membre de l’entourage ;
seules 2 personnes sur 10 n’ont pas d’aide
de leur entourage, soit qu’il n’ait jamais
existé, soit qu’il n’existe plus.
Ces aidants familiaux apportent une aide
avec des conséquences importantes sur
leur vie personnelle. Presque la moitié
d’entre eux sont immobilisés au point de
ne plus pouvoir partir en vacances ou
prendre leurs distances. Pour certains, il a
fallu réaménager le travail, pour d’autres
abandonner l’activité professionnelle. Les
conjoints s’occupant d’un époux ou d’une
épouse atteint de la maladie d’Alzheimer
s’exposent par ailleurs à des risques de fatigue, de maladie et de surmortalité.
Le libre choix du mode et du lieu de vie
des personnes âgées est proclamé par
tous. Encore faut-il que ce choix existe.
Encore faut-il que l’évaluation de la situation avec la participation active de la personne et de son entourage ait été mise en
œuvre. Encore faut-il que soit clarifiée,
l’offre de service correspondant aux besoins et aux attentes.
En l’état actuel de la situation, une offre
diffuse existe, inégalement répartie sur le
territoire entre domicile et institution ;
entre pénurie et concurrence, toutes les situations sont au rendez-vous.
Les lois portant sur la décentralisation (loi
du 13 août 2004), sur l’organisation sociale et médico-sociale (loi du 2 janvier
2002), sur l’égalité des droits des chances,
la citoyenneté et la participation (loi du 11
février 2005) sont censées penser une organisation territoriale permettant à terme

l’exercice du libre choix, si tant est que les
contraintes inhérentes à la dépendance
soient compatibles avec les notions de
choix et de liberté qui, à un certain niveau,
sont redondantes.
Services publics, services privés, entreprises à but lucratif, existent, se développent, se font concurrence ; au milieu de
tout cela, entre croyances sur les valeurs
de la concurrence et foi dans une organisation territoriale, du chemin reste à parcourir pour permettre à chacun de trouver,
quel que soit son lieu de résidence, le où,
le quand, le comment, il va vivre ses vieux
jours.
Il faut soigner, aider et accompagner les
vieilles personnes en situation de besoin
d’aide, celles qu’on appelle dépendantes,
car elles dépendent d’un autre pour les
actes de la vie quotidienne et les soins, un
autre qui fait, qui aide à faire ou qui stimule, pour qu’au quotidien cette vie ait un
sens. Il faut former à organiser, à gérer, à
planifier, mais aussi à soigner, à aider, à
accompagner la vie, la maladie, le handicap, la fin de vie. Cela demande des
moyens considérables. Pendant le même
temps, nous devons rester vigilants car
toutes les vieilles personnes ne sont pas logées à la même enseigne. Ça dépend de
leur lieu d’habitation, de leurs ressources,
de leur régime d’appartenance.
Une croyance bien chevillée au corps nous
enseigne que les besoins les plus lourds
sont les plus légitimes, mais les besoins les
plus légers sont aussi des besoins. Ils nécessitent à hauteur de besoins une prise en
compte et une prise en charge adaptées à
la légèreté de la charge en soins et en aide.
Pendant le même temps, le regard sur les
vieux évolue peu.
La canicule aurait dû, aurait pu, nous enseigner que les citoyens âgés sont des citoyens tout court ; partir plus tôt, partir
plus tard, est-ce bien important puisqu’on
est vieux ?
Trouver un lit de spécialités pour une
vieille personne hospitalisée en urgence,
cela relève du casse tête. Trouver un chirurgien pour opérer, reconstruire et rééduquer, ce n’est pas une évidence.
Appareiller, adapter ou aménager le logement, est-ce bien nécessaire quand on est
vieux ?
Et puis, les vieux coûtent chers. Lorsque
l’on regarde la presse, les grands titres
traitent du problème des vieux, du coût de
la retraite, du poids des prestations sociales. Les choix politiques ont porté sur
la décentralisation. Comment l’Etat va-t-il
s’assurer de l’équité et de l’égalité de traitement lorsque chacun pour sa part vote
ses budgets, définit ses priorités, aménage
les textes, pour le bien de tous, pour le
meilleur et pour le pire ? Les valeurs liées
à la solidarité nationale en prennent un
coup ; bien que, tout soit possible au niveau local !
Tout cela mérite, mériterait une réflexion
en amont sur une organisation sociétale

capable de repérer puis d’organiser des réponses de manière adaptée.
Par rapport à ce constat et malgré les incantations réitérées, le rapport aussi célèbre que volatile, la place des vieilles
personnes dans la société mérite et mériterait débat. Cette place s’entend comme
une place citoyenne, cette place s’entend
sans les stigmates de l’âge ; une place tout
simplement, pas une place réservée, pas le
droit à une place.
C’est que les vieilles personnes ont des
choses à dire, ont des choses à faire. Comment se permettent-elles d’être présentes
dans les lieux citoyens de la vie, dans les
lieux de convivialité, dans les lieux
d’échanges ; comment leur permet-on
d’accéder à ces places sans regard condescendant, sans regard hostile ? Intégrer les
vieux comme tout un chacun, les considérer comme personne d’un certain âge, tout
simplement, cela reste à construire dans
les quartiers, les villes et les villages.
Etre vieux n’est pas un privilège, être
vieux ne donne pas des droits, ce juste milieu, ce regard sociétal, cela reste à
construire de l’école jusqu’à toutes les
strates de la société et la position de
chaque individu.
Entre droit et devoir, il s’agit de restituer à
chacun la légitimité de sa place et de sa
parole en fonction de ce qu’il sait, de ce
qu’il peut, dans un champ clarifié de compétences dans tous les sens du terme.
Proposer cela, c’est mettre le pied à l’étrier
pour qu’il y ait une chance que cela puisse
se réaliser.
A.Guigma

Sagesse du mois
« Etre libre, ce n’est pas seulement se
débarrasser de ses chaînes ; c’est
vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres ».
Nelson Mandela
« La maladie ne se guérit point en
prononçant le nom du médicament,
mais en prenant le médicament ».
Thomas Sankara
« Si tu crains une chose et qu’elle
t’arrive, l’intensité de la crainte que
tu en as eu est pire que ce que tu as
craint ».
Ali Ibn Abu Talib
« La fidélité est dans la vie sentimentale ce qu’est la fixité des idées
dans la vie intellectuelle : un aveu de
faillite ».
Oscar Wilde
« Quand le passé n’éclaire plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres. »
Alexis de Tocqueville

Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014

PERTES DES VALEURS

Ce qu’il convient de faire?

Comprenons par valeurs, les principes moraux que nous estimons bons et importants, comme le pardon, l’honnêteté,
l’amour, le respect de la vie, la liberté, l’amour, le respect de l’intimité de l’autre et de sa personne. Malheureusement
ces valeurs sont en perte de vitesse ; elles sont même en voie de disparition très avancée. Cela engendre à coup sûr des
risques pour toute la société.

D

e nos jours, dans la société Burkinabé, interrogeons les jeunes et
adultes sur leur conception des valeurs morales. On reste sur sa soif de
constater qu’ils réfléchissent si peu aux
questions morales et surtout qu’ils n’ont pas
grande chose à dire.
Pour certains, ces mots restent des concepts
d’autres époques. Un jeune homme aurait
déclaré un jour : « Je ne me pose pas souvent la question de savoir si quelque chose
est bien ou mal ; l’essentiel pour moi, que
je puisse joindre les deux bouts ». En fait,
beaucoup de jeunes et très souvent même
certains adultes ont cette manière de voir les
choses.
Le cœur humain est certes capable d’amour

et de compassion, mais il est aussi « traitre »
et peut être mauvais. C’est pourquoi le
Coran nous dit: « … l’âme est très incitatrice au mal, à moins que mon Seigneur, par
miséricorde, [ne la préserve du péché]. Mon
Seigneur est certes Pardonneur et très Miséricordieux». S11v53 Cet état d’esprit
transparaît dans l’évolution des mœurs aujourd’hui, une tendance que le Coran avait
auguré il ya plus de 1435 ans. Il annonçait
que vers la fin des temps, les gens seraient
égoïstes, assoiffés d’espèces sonnantes et
trébuchantes, avares. Bref, Dieu nous avait
mis en garde contre toutes ces tares.
Dieu n’a guère créé cette vie pour qu’elle
nous soit invivable. En créant ce monde, le
Sage y a promu des valeurs qui devraient le

rendre prospère et vivable. Nonobstant cela,
le Coran a manifestement promis une meilleure vie à nos sociétés si les habitants de la
terre faisaient leurs ces valeurs, parmi lesquelles l’amour du prochain : “Aucun d’entre vous n’est croyant tant que vous
n’aimerez pas pour votre frère ce que vous
aimez pour vous-mêmes”.
Cette recommandation seule suffit, en
termes de civisme, pour bâtir une société
d’amour, de prospérité, où tout le monde
trouvera son compte. Ce hadith dans une
certaine mesure tire la sonnette d’alarme et
nous invite à nous départir de l’égoïsme…
Malheureusement, on se rend compte que
beaucoup de nos frères foulent au pied cette
règle.

DESORDRE DANS LES CIMETIERES

Un manque de considération pour nos morts

Les morts ne sont pas morts, ils sont dans
un autre monde. Dans une autre dimension
qui excède l’entendement de l’homme. Le
rythme effréné de notre système de vie
nous conduit à avoir des attitudes indécentes lors des inhumations. La plupart des
cimetières sont pratiquement laissés pour
compte. Ils sont des dépotoirs où l’on déverse des déchets. Pour certains, c’est un
endroit maudit où l’on peut se rendre pour
faire des pratiques sataniques. Les spéculations superstitieuses vont bon train en ce
sens.
L’attitude des Ouagavillois, eux qui se disent pourtant civilisés, est paradoxale.
Quand on voit comment les uns et les autres traitent leurs morts et leur lieu de
« repos », on peut s’en convaincre.
Tous et autant que nous sommes, sommes
convaincus qu’un jour viendra où notre demeure se déportera dans les cimetières.
N’est-t-il pas judicieux que nous prenons
soin des « demeures » de nos devanciers ?
Nous pensons que oui.
Pour le musulman, le respect des morts et
des tombes ne se pose vraiment pas au regard des recommandations et de la tradition prophétique à cet effet. Le prophète
(saw) dit : « lorsque le fils d’Adam meurt,
ses œuvres sont interrompues, à l’exception
de trois : Une connaissance profitable aux
gens après sa mort ; Une réalisation dont
les gens en tirent bénéfice ; un fils bienveillant implorant Dieu pour lui ».
Il est recommandé aux musulmans de visiter les tombes.

La visite des tombes
Le prophète (saw) a recommandé la visite
des tombes de nos frères disparus. Pratiquons la culture de visite aux cimetières en
guise de souvenirs à leur égard. Cela nous
permettra également de faire des invocations pour eux. Relevant la tradition du
messager de Dieu (saw), les sources authentiques apportent la preuve que ce grand
prophète rendait visite aux morts et en a
fait un élément important dans le cheminement du musulman.
Un jour, il passait auprès de deux tombes,
et s’arrêta et déposa des feuilles d’arbres
sur les tombes en question. Il confessa à ses
compagnons : « Que les deux locataires de
ces deux tombes subissent une punition divine[…] Il planta entre les deux tombes
une branche. Et dit « tant que les feuilles
de ces arbres vont demeurer sur ces tombes
leur punition sera atténuée ».
Ceci est une preuve de plus, pour qu’on implore le pardon de Dieu pour nos devan-

ciers. Très souvent certains ne rendent pas
visite aux morts pour des raisons plus ou
moins diverses. L’on peut citer entre autres : Des souvenirs douloureux, la peur
injustifiée, la négligence, etc. L’Islam encourage également le nettoyage des cimetières.
Le nettoyage des cimetières
En voici une des pratiques du noble prophète (saw), qui après tout enterrement
aplanissait la tombe et la rendait agréable
au regard. De telles pratiques, doivent être
perpétuées.
Le prophète (SAW) est allé jusqu’à interdire le fait de s’asseoir sur une tombe.
Cette injonction est foulée au pied par
beaucoup de fidèles lors des enterrements.
Du désordre dans les cimetières de
Ouagadougou
A l’occasion des enterrements dans les cimetières de Ouagadougou, nous avons à

Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014

Société
« L’amour est bon et patient. Il n’est pas jaloux, il ne se vante pas d’orgueil, n’agit pas
de façon inconvenante. Il ne recherche pas
ses propres intérêts et ne s’irrite pas. Il ne se
réjouit pas de l’injustice, mais se réjouit
avec la vérité. Il supporte tout et endure »,
avait dit un sage. Pour la majorité des cas,
nos sociétés sont en déficit de valeurs morales. Pour ce qui concerne les musulman,
on le dit et on le redit, cela est inadmissible :
« La vertu ne consiste pas à tourner le visage vers l’Orient ou l’Occident mais elle
consiste à croire en Dieu, au jour dernier, à
ses anges, à ses écritures et à ses prophètes ;
à donner en dépit de sa cupidité du bien à
ses proches, aux orphelins, aux indigents,
aux voyageurs, aux mendiants ou en ( vue
de racheter) des esclaves ; à accomplir la
prière, à acquitter l’aumône prescrite, à
tenir les engagements conclus, à faire montre de constance dans l’adversité et la maladie et lors des combats. Ceux-là (qui se
comportant ainsi) auront témoigné de leur
sincérité et de leur crainte (de Dieu).
Coran2V177.
A.Guigma

On peut se tromper

maintes reprises été stupéfaits du désordre
qui règne dans les cimetières et du peu
d’égard que les gens ont pour les morts.
La dernière fois, nous avons constaté que
dans les cimetières lors des enterrements,
les gens se plaisent à discuter et à débattre
de tout. Les cimetières ne font plus peur.
Dommage !
De gauche à droite, l’on constate des ordures déversées sur les tombeaux. Triste !
Partageons les responsabilités
La sécurité des cimetières et leur propreté
incombent en premier point aux autorités
municipales. Il faut que les maires des
communes jouent pleinement leur rôle et
fassent de l’entretien des cimetières une de
leurs priorités. Un tel projet avait été entrepris par l’ancien maire de Ouagadougou,
Simon Compaoré, mais foulé au pied par
les populations qui avaient mal compris
l’idée de l’édile.
Même si la pilule semble difficile à avaler,
il faut impérativement trouver une solution
qui parvienne à l’assainissement des cimetières.
Bobo Dioulasso est un exemple !
Depuis quelques années, la commune de
Bobo a réglementé ce domaine. Ainsi, pour
inhumer leur parent dans le cimetière municipal, les familles doivent débourser
25000 francs CFA. Dans la capitale Ouagadougou, la plupart des cimetières sont
pleins et très souvent les objets ayant servi
pour enterrer les morts jonchent dans les
cours avoisinant les cimetières. Véritablement que les conseils municipaux prennent
ce problème à bras-le-corps.
A.GUIGMA

Page 5

La Musulmane

PURIFICATION

Questions-réponses sur les menstrues et lochies

Afin de vous permettre de mieux cerner les contours de ce sujet, aussi complexe, qu’est le jugement sur les menstrues et lochies, nous vous proposons des avis
donnés par l’éminent savant Ibn Baz sur de multiples questions à lui soumises. Le jeu en vaut la chandelle.
Q : Quand la femme constate un saignement, mais n’est pas certaine s’il
s’agit du sang des menstrues ou pas,
son jeûne est-il valide ?
R : Oui son jeûne est valide car la règle
générale est l’absence des menstrues
jusqu’à leur apparition et leur identification de manière sûre.
Q: Quel est l’avis religieux sur le jeûne
observé par une femme indisposée ou
accouchée, et si elles retardent la compensation jusqu’au prochain Ramadan, qu’est- ce qu’il leur incombe?
R: La femme indisposée et l’accouchée
doivent rompre le jeûne pendant les menstrues et les lochies, il ne leur est pas permis de jeûner ni de prier dans cet état, et
même si elles prient ou jeûnent, cela ne
sera pas valide et elles compenseront le
jeûne et non la prière, vu qu’il est
confirmé d’après `A’îcha (Qu’Allah soit
satisfait d’elle) qu’on lui demanda si la
femme indisposée compense le jeûne et la
prière manqués? Elle dit: On nous ordonnait de nous acquitter du jeûne, et non de
refaire la prière. Rapporté par Al-Boukhârî
et Mouslim
Les ulémas (qu’Allah leur fasse miséricorde) sont unanimes sur ce que `A’îcha
(Qu’Allah soit satisfait d’elle) a mentionné sur l’obligation de compenser le
jeûne et non la prière pour ce qui est de la
femme indisposée et l’accouchée. C’est
une marque de miséricorde d’Allah Gloire
et Pureté à Lui et une façon de leur faciliter les choses, car, la prière se répète cinq
fois par jour et les remplacer peut leur causer des difficultés. Quant au jeûne, il n’est
obligatoire qu’une seule fois l’an, il s’agit
du jeûne de Ramadan. Il n’y a donc pas de
gêne quant à le compenser. Celle qui retarde la compensation jusqu’au prochain
Ramadan sans aucune excuse légale, elle
doit se repentir auprès d’Allah, compenser le jeûne manqué et nourrir le pauvre
pour chaque jour manqué. Il en est de
même du malade et du voyageur qui retarde la compensation jusqu’au prochain
Ramadan sans aucune excuse légale, les
deux compensent le jeûne, se repentissent
et nourrissent le pauvre pour chaque jour
manqué. Mais si la maladie ou le voyage
se prolongent jusqu’au prochain Ramadan, ils doivent tout simplement compenser le jeûne sans nourrir le pauvre et ce,
après avoir recouvré la santé pour le malade et après le retour du voyage pour le
voyageur.
Q: Je suis une jeune fille, j’ai eu mes
premières menstrues à 14 ans et j’avais

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honte d’informer ma mère, après le Ramadan, je n’ai pas compensé les jours
manqués. Il y a déjà 11 ans que cela a
eu lieu, quel en est l’avis religieux? Aujourd’hui je suis mariée. Mes menstrues
n’étaient pas régulières, elles venaient
un mois et s’arrêtaient pendant trois ou
quatre mois, en fait, je ne me rappelle
plus si j’ai eu les menstrues pendant
tous les Ramadans quand j’étais jeune
fille ou non. Que faire?
R: Tu dois compenser le jeûne de tous les
jours que tu n’as pas jeûnés après que tu as
eu tes menstrues, en plus, tu dois te repentir, implorer le pardon d’Allah et nourrir le pauvre en lui donnant un Sâ’ et demi
soit un kilogramme et demi de la nourriture la plus prisée du pays, pour chaque
jour manqué. On peut le donner à
quelques pauvres. En plus, quand la
femme devient pubère, elle est soumise
aux prescriptions divines, la prière et le
jeûne lui sont obligatoires même si elle n’a
pas encore quinze ans.

Q: Quel est l’avis religieux si une femme
indisposée se purifie avant l’aube et se
lave?
R: Son jeûne est valide si elle est certaine
d’être pure avant l’apparition de l’aube.
L’important c’est que la femme soit certaine d’être pure car, certaines femmes
croient être pures quand elles ne le sont
pas. C’est pourquoi les femmes venaient
montrer le coton à `A’îcha (Qu’Allah soit
satisfait d’elle) comme signe de pureté,
mais elle leur disait: Ne vous précipitez
pas quand vous n’êtes pas complètement
pures.
La femme doit prendre son temps jusqu’à
ce qu’elle soit certaine d’être pure.
Lorsqu’elle devient pure, elle doit formuler l’intention du jeûne même si elle ne se
lave qu’après l’apparition de l’aube. Mais,
elle doit se hâter de se laver en vue d’accomplir la prière à temps. Il nous est parvenu que certaines femmes qui se trouvent
en état de pureté avant ou après l’apparition de l’aube retardent le bain après l’apparition de l’aube arguant qu’elles veulent
que le bain soit bien accompli. Ceci est
une erreur à ne pas commettre ni pendant
le Ramadan ni
pendant un autre mois car, il lui incombe
de se hâter de se laver afin de prier à
temps. Par ailleurs, elle doit se limiter au
bain obligatoire afin d’accomplir la prière,
et il n’y a pas de mal qu’elle se purifie plus
après le lever du soleil. La femme en état
d’impureté majeure est similaire à la
femme indisposée car, elle peut se laver
après le lever du soleil; elle n’aura pas

commis de péché et son jeûne sera valide.
De même, si l’homme en état d’impureté
majeure ne se lave qu’après le lever du soleil, il n’a pas commis de péché et son
jeûne est valide, car il est authentiquement
rapporté d’après le Prophète (Salla Allah
`Alaihi Wa Sallam) que si l’aube le rattrapait quand il était en état d’impureté majeure, il se levait et se lavait après
l’apparition de l’aube. Allah est l’Omniscient
Q: Si une femme a ses menstrues un peu
après le coucher du soleil quel est l’avis
religieux sur son jeûne?
R: Notre réponse est que son jeûne est valide, même si elle a ressenti les symptômes des menstrues avant le coucher du
soleil tels que la douleur, mais ne voit les
menstrues qu’après le coucher du soleil.
Son jeûne est valide parce que c’est
l’écoulement du sang qui corrompt le
jeûne et non sa sensation.
Q: La compensation du jeûne manqué
est-elle obligatoire si la femme a ses
menstrues après la prière de Maghrib
ou avant la prière mais après la rupture
du jeûne?
R: Elle n’a pas à compenser le jeûne si son
jeûne est complet et qu’elle a eu ses menstrues après le coucher du soleil. Que cela
ait lieu avant la prière ou après, elle n’aura
pas à compenser le jeûne. Prière et salut
sur notre Prophète Mohammad et sa famille.

Q: Une questionneuse dit dans la
deuxième question: Avant les menstrues, je sécrète un liquide de couleur
brune pendant cinq jours et après cela,
survient le sang naturel qui s’écoule
pendant huit jours après les cinq premiers jours. Elle dit qu’elle prie pendant ces cinq jours et veut savoir si elle
doit jeûner et prier pendant ces jours ou
non? Informez-nous qu’Allah vous
aide!
R: Si l’écoulement du liquide brun pendant cinq jours est séparé du sang des
menstrues, il ne peut pas être considéré
comme les menstrues. Vous devez donc
pendant ces jours prier et jeûner et faire les
ablutions pour chaque prière, car ce liquide est considéré comme les urines et
non comme les menstrues. Par conséquent, il n’empêche pas la prière ni le
jeûne, cependant, il impose les ablutions à
tout moment jusqu’à son interruption
comme le sang de la métrorragie. Mais, si
ces jours sont reliés aux menstrues, ils seront comptés comme les menstrues, vous

ne devez donc pas prier durant ces jours ni
jeûner.
Il en est de même lorsque les matières
troubles et des taches jaunes surviennent
après la pureté, elles ne peuvent pas être
considérées comme les menstrues, bien
plus, c’est la métrorragie. Vous devez vous
purifier de cela à tout moment, faire les
ablutions, prier et jeûner. Cela n’est pas
considéré comme menstrues et vous êtes
licite pour votre époux, suivant la parole
de Omm `Attiyya (Qu’Allah soit satisfait
d’elle) Nous ne tenions pas compte des
écoulements troubles et jaunâtres une fois
devenues pures après les règles. Rapporté
par Al-Boukhârî dans son Sahîh et Abou
Dâwoud et les termes sont de lui. Et Omm
`Attiyya fait partie des femmes
compagnes vertueuses ayant rapporté plusieurs hadiths d’après le Prophète (Salla
Allah `Alaihi Wa Sallam), (Qu’Allah soit
satisfait d’elle). Qu’Allah vous accorde la
réussite).
Q: La Moustahâda est-elle licite à son
époux?
R: La Moustahâda est celle qui a un écoulement de sang qui ne peut être considéré
comme les menstrues ou les lochies. Elle
a le même avis religieux que les femmes
pures. Elle jeûne et prie, est licite pour son
époux et fait les ablutions pour chaque
prière comme les gens toujours en état
d’impureté mineure causée par les urines,
le pet ou autre. Toutefois, elle doit se préserver avec du coton ou un truc semblable
afin que le sang ne souille pas son corps
et ses vêtements comme le témoignent les
hadiths authentiques rapportés d’après le
Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam).
Q: Est-il permis à la femme accouchée
de jeûner, de prier et de faire le pèlerinage avant quarante jours si elle devient pure?
R: Oui, il est permis qu’elle jeûne, effectue le grand et le petit pèlerinage. Il est
permis à son époux d’avoir des rapports
avec elle si elle devient pure après quarante jours. Mais si elle devient pure après
vingt jours, elle doit se laver, prier et jeûner et il sera licite à son époux d’avoir des
rapports avec elle. Ce qu’il est rapporté
d’après `Othmân ibn Abî Al-`Ass que cela
est blâmable est interprété comme un acte
blâmable plus proche du licite. Par ailleurs, c’est un Idjtihâd (effort personnel)
de sa part, (Qu’Allah lui fasse miséricorde), qui n’est sous-tendu par aucune
preuve.

Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014

La Musulmane
La réponse juste est qu’il n’y a aucun mal
si l’accouchée devient pure avant quarante
jours. Son état de pureté est valide. Mais si
après, il y a écoulement de sang pendant
les quarante jours, on doit considérer cela
comme des lochies qui s’écoulent pendant
la période de quarante jours. Cependant,
son précédent jeûne en état de pureté, sa
prière et son Hadj sont valides. Elle ne doit
refaire aucun de ceux-là puisqu’elle les a
accomplis en état de pureté.
Q: Chez beaucoup de gens, quand la
femme accouche, elle reste pendant
quarante jours sans prier ni jeûner
même si elle est pure. Quel en est l’avis
religieux ?
R: Les lochies empêchent la prière, le
jeûne et les rapports charnels comme les
menstrues. Les lochies c’est le sang qui
s’écoule à cause de l’accouchement.
Tant que la femme voit le sang pendant
quarante jours, elle ne doit ni prier ni jeûner, et il n’est pas permis à son époux
d’avoir des rapports avec elle jusqu’à ce
qu’elle devienne pure au bout de quarante
jours. Si le sang continue à s’écouler
jusqu’à quarante jours, elle doit se laver
au bout de quarante jours car, les lochies
ne vont pas au-delà de quarante jours
selon l’avis authentique. Elle doit donc se
laver, prier et avoir des rapports avec son
époux et se préserver du sang avec du
coton ou autre chose semblable afin qu’il
ne tache pas ses vêtements et son corps.
Ce sang aura le même jugement que celui
du sang de la métrorragie qui n’empêche
pas la prière, ni le jeûne ni les rapports
charnels. Toutefois, elle doit faire des
ablutions pour chaque prière. Mais si elle

devient pure avant quarante jours, elle doit
prier, jeûner et avoir des rapports avec son
époux tant qu’elle est pure même si
quelques jours seulement se sont expirés
des quarante fixés. Si le sang se remet et
s’écouler pendant ces quarante jours, elle
ne doit ni prier, ni jeûner, ni avoir des rapports avec son époux jusqu’à ce qu’elle
devienne pure au bout de quarante jours.
La prière accomplie pendant les jours de
pureté et le jeûne observé pendant ces
jours sont valides et elle n’est pas tenue de
refaire le jeûne.
Q: Si une femme devient pure pendant
une semaine et jeûne quelques jours du
Ramadan avec les musulmans et que le
sang se remet à s’écouler, doit-elle rompre le jeûne dans ce cas? Est-elle tenue
de compenser les jours durant lesquels
elle a observé le jeûne et les jours où elle
l’a rompu?
R: Si une femme devient pure pendant
quarante jours et jeûne quelques jours et
qu’après le sang se remet à s’écouler avant
expiration des quarante jours, son jeûne
est authentique, mais elle doit abandonner
la prière et le jeûne pendant les jours où le
sang s‘est remis à s’écouler car, c’est les
lochies. Elle doit attendre d’être pure au
bout de quarante jours, et après expiration
des quarante jours, elle doit se laver même
si elle n’est pas pure car, le délai de quarante jours marque la fin des lochies selon
l’avis le plus authentique des Oulémas.
Après cela, elle doit faire les ablutions à
l’heure de chaque prière jusqu’à ce le sang
cesse de s’écouler comme le Prophète
(Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) l’a ordonné à la Moustahâda. Son époux peut

avoir les rapports avec elle même si elle
n’est pas pure car, le sang qui s’écoule
dans cette situation est un sang corrompu
qui n’empêche pas la prière ni le jeûne et
n’empêche pas l’homme d’avoir des rapports avec son épouse. Mais si le sang
coïncide avec ses menstrues et qu‘au bout
de quarante jours, elle doit délaisser la
prière et le jeûne et considérer cela comme
les menstrues. Qu’Allah vous accorde la
réussite.
Q: Si l’accouchée devient pure avant
quarante jours, doit-elle jeûner et prier
ou non? Si après cela elle a ses menstrues, doit-elle rompre le jeûne? Si elle
devient pure pour une seconde fois,
doit-elle jeûner et prier ou non?
R: Quand une accouchée devient pure
avant quarante jours, elle doit se laver,
prier, jeûner le Ramadan et avoir des rapports avec son époux. Si après, le sang se
remet à s’écouler avant expiration des
quarante jours, elle doit laisser la prière et
le jeûne et deviendra illicite à son époux
selon l’avis le plus authentique des Oulémas. Elle sera considérée comme une accouchée jusqu’à ce qu’elle devienne pure
ou arrive au terme des quarante jours.
Mais si elle devient pure avant quarante
jours ou en tout début des quarante jours,
elle doit se laver, jeûner et avoir des rapports avec son époux. Mais si le sang
s’écoule au-delà de quarante jours, ce sang
est corrompu et par conséquent, elle ne
doit pas délaisser la prière ni le jeûne. Elle
doit jeûner pendant le Ramadan et avoir
des rapports charnels comme la Moustahâda. Mais, elle doit se purifier les voies
naturelles et se préserver avec ce qui peut

atténuer le sang tel que le coton. Elle doit
également faire les ablutions à l’heure de
chaque prière car, le Prophète (Salla Allah
`Alaihi Wa Sallam) a ordonné cela à la
Moustahâda sauf si les menstrues surviennent, dans ce cas, elle doit délaisser la
prière.
Q: Certaines femmes prennent des pilules pendant le mois de Ramadan sans
interruption afin de ne pas avoir les
menstrues et ce pour ne pas rompre le
jeûne pendant un seul jour du Ramadan. Cet acte est-il valide?
R: Je n’y vois aucun mal si cela ne leur
nuit pas, je n’y connais aucun inconvénient car, elles y tirent un grand profit en
jeûnant avec les gens pour ne pas avoir à
compenser après.
Q : Est-ce que la femme qui a ses menstrues et celle qui vient d’accoucher peuvent lire ou réciter le Coran en cas de
nécessité, notamment si elles sont étudiantes ou enseignantes par exemple ?
R : Il n’y a aucun péché à ce qu’une
femme qui a ses menstrues ou qui vient
d’accoucher lise ou récite du Coran en cas
de nécessité, comme c’est le cas d’une étudiante ou d’une enseignante par exemple,
qui doit réciter son chapitre quotidien du
Coran. Quant à la récitation et la lecture
du Coran avec l’intention d’acquérir la récompense de la psalmodie, il vaut mieux
qu’elle l’évite car beaucoup de savants,
voire la grande majorité d’entre eux, pensent qu’il n’est pas licite que la femme qui
a ses menstrues lise le Coran.
Par Ousmane TIENDREBEOGO

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Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014

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Culture

MADAME HADJA KABORE

“ Le jour d’Arafat est unique dans l’histoire de l’Islam”

En cette année de 2013, notre mère, Madame Kaboré a effectué pour la première fois, le voyage sur la Mecque afin d’accomplir le cinquième pilier de l’Islam.
De retour des lieux sacrés, « Le vrai visage de l’Islam » a passé quelques instants à ses côtés et en voici ses confidences.
Comment est venue l’idée de votre
voyage pour la maison Sacrée ?
Sincèrement, je loue Allah le tout haut, je
prie et salue le prophète Muhammad (saw).
Sinon je n’avais pas en tête cette année de
faire le pelerinage.C’est mon aîné, Boubacar qui m’a demandé ma CNIB, c’est là
qu’il a été m’inscrire au Hadji. Donc, c’est
lui qui a effectué le premier versement et
son frère Abd Rahman a fait le reste. C’est
ainsi qu’ils ont géré mon billet et mon
transport pour que je puisse faire ce
voyage.
Pour cela je prie Dieu pour qu’il les bénisse, et qu’ils aient également ce même
geste de la part de les enfants, que Dieu
leur bénisse d’avantage.
Que pouvez-vous nous dire sur votre
présence à Médine ?
Nous sommes arrivés à Médine où nous
avons passé six jours. C’est ainsi que nous
avons pu visiter la tombe du prophète (psl)
et celles de ses deux compagnons après
avoir effectué deux rakates.
Ce que j’aimerais souligner, c’est que
lorsque vous voyez la tombe du prophète
(saw), cela vous inspire la grandeur de
Dieu et à l’instant même vous comprendrez
que Dieu n’a pas d’associé. Nous avons
prié et demandé le pardon d’Allah sur le
noble prophète. Dès que l’on a ouvert la
porte pour qu’on ait accès à l’intérieur de la
Mosquée, c’était autre chose, vu la foule de
fidèle qui s’empressait de prier, et les uns
priaient sur les autres, et c’est merveilleux.
Nous avons aussi visité le cimetière des 70
martyrs de la bataille de Badr.
Après le cap de Médine, nous nous
sommes rendus à la Mecque. De là-bàs,
nous avons été faire le Tawâf (la circumnambulation autour de la Kaaba), et l’étape
de Safâ et de Marwâ. A chaque fois, nous
adressons des prières à l’endroit de nos parents, de nos voisins, de nos familles et
bien d’autres invocations.
Le Hadj des années précédentes était lié
à des problèmes. Quelle lecture, faitesvous de l’organisation de cette année ?
Nous remercions Dieu pour l’organisation
de cette année, sinon, de Médine à la
Mecque, nous n’avons pas vu un délégué
nous dire de faire ceci ou cela. Par contre,
c’est les jeunes étudiants Burkinabé résidants en Arabie Saoudite, que nous avons
payé pour qu’ils nous conduisent aux endroits où il fallait faire des Dou-a et autres
invocations.
Votre départ de Ouagadougou ?
Il n’ya pas eu d’imperfection à signaler, à
l’aéroport, on a été conduit à la salle d’em-

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sommes arrivés à Muzalifa et ensuite Mina,
avant de procéder au lancement des pierres.
A ce niveau, nous remercions énormément
Dieu, en vu des innovations qui ont été
opérées pour parer à d’éventuelles bousculades.

La disparition des pèlerins ?
On ne peut pas ne pas se perdre dans une
telle ambiance. A tout déplacement l’on
peut se perdre facilement. Nous avons reçu
des cartes des délégués et des numéros de
nos hotels, si quelqu’un se perdait il était
rapidement retrouvé.

Madame Hadja Kaboré : “Que Dieu raffermisse notre fraternité ”

barquement et c’est aux environs de
13heures que l’avion est arrivé.
Notre mécontentement, c’est que ce que disent les délégués à la radio, arrivés à la
Mecque, ils ne s’exécutent pas. Au lieu
qu’ils nous instruisent de faire ceci et cela,
c’est plutôt d’autres personnes, et c’est
compliqué vu que chacun était dans une
autre occupation.
L’étape d’Arafat ?
Le jour d’Arafat est unique dans l’histoire
de l’Islam. Pour ne pas raconter des choses
qui risquent de s’avérer fausses par émotion. C’est un jour où l’on a l’impression
de vivre le rassemblement devant Dieu
selon le Coran. Même les journalistes ne

Qu’avez-vous à dire concernant les rituels du pèlerinage ?
Ce que je peux ajouter à ce niveau, c’est
toujours les délégués, ils se sont mis devant
nous, mais personne ne nous a dit de faire
quelque chose. Donc, toutes les formules
en rapport avec les différentes étapes du
Hadji nous les avons récitées avec les Savants.
Ensuite, nous prions Dieu afin qu’il nous
permette de nous purifier à tout moment et
de nous maintenir dans l’état d’esprit d’un
pèlerin.

peuvent pas expliquer avec exactitude la
grandeur d’un tel jour. Un individu, en
fonction de ce qui va se passer à Arafat, qui
n’est pas épris par la crainte sincère de
Dieu, ne le craindra jamais. C’est un jour
où l’on va tout voir.

Votre sentiment d’une nouvelle Hadja ?
Je suis revenue en bonne santé, retrouver
les voisins, familles et connaissances sans
grand problème. Je remercie Dieu pour
cela, qu’il raffermisse la fraternité entre
nous.

Quelles étaient vos impressions, une fois
sur le sol Saoudien ?
C’était pratiquement de l’euphorie. Quand
nous avons été hébergés et conduis par la
suite à la Mosquée sainte, nous avons commencé à remercier Dieu sans avoir à faire
nos ablutions.

Des prières à l’endroit de vos enfants ?
Je prie Dieu pour tous mes voisins, les musulmans de notre quartier, les amis de mes
enfants, qui m’ont tous accompagnés pour
que je prenne mon vol, à mon retour, ils
étaient tous là pour m’accueillir. Pour ainsi
dire, je les remercie tous sans exception.

Les jets de pierres ?
Lorsque nous avons quitté Médine, nous

Propos recueillis par
Nana M

Votre Mensuel d’information
islamique à ne pas manquer !
Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014

« DOUA » DE PELERINAGE

Culture

El Hadj Adama Mazouba accueilli à Arbinda

La journée du samedi 8 novembre 2013 était la date choisie par la plupart des pèlerins burkinabé pour rendre grâce à Allah (gloire et pureté à lui), qui par son
infinie bonté leur a permis d’effectuer le voyage sacré à sa demeure (la Kaaba). Ce pèlerinage s’est terminé dans de bonnes conditions, pour une fois, va-t-on
dire. Nous avons communié avec certains de ses illustres, notamment aux côtés d’El hadj Mazouba Adama, et son frère Oussein Mazouba.

N

El Hadj Moussa Cissé (à gauche) et El Hadj Adama Mazouba (milieu)

atif du village d’Ourounda à Arbinda, bien qu’étant né dans une
famille musulmane ancrée dans la
foi, Adama Mazouba avait entre temps,
opté pour le protestantisme. Où il avait appris la bible et fréquenté l’église. Il était
dévoué pour la cause du protestantisme
d’autant plus qu’il était compté parmi ces
bons fidèles.
Les bonnes choses concourent selon l’ordre de Dieu. Par sa volonté, Adama Mazouba, revint sur la religion de ses
géniteurs. Mais il ne s’agit guère d’un re-

tour à l’aveuglette, mais plutôt d’un retour
empreint d’une conviction sincère en un
Dieu Unique.
D’une autre manière, la vigueur et la force
qui amenaient ce monsieur à servir le protestantisme se voient transposer sur le terrain de l’Islam. Comme quoi « les
meilleurs dans l’idolâtrie sont encore les
meilleurs lorsqu’ils se convertissent à l’Islam ». Les musulmans de la mosquée située au quartier Baskuy, où il s’acquitte
de ses prières prescrites ne diront pas le
contraire.

Les fidèles musulmans venus soutenir la famille Mazouba

Une vue des convives à la cérémonie du doua
Ce gestionnaire en pharmacie, il s’investit
corps et âme pour la promotion de l’Islam.
Allah (gloire et pureté à lui), a ouvert à ce
frère le chemin de la Mecque en cette
année 2013.
Donc, de retour du voyage sacré, qui était
consacré à remplir les rites du cinquième
pilier de l’Islam, votre mensuel d’information l’accompagna au village dans le
cadre du « Doua », afin de remercier le
Tout- Puissant d’avoir permis que ce pèlerinage soit effectué dans de bonnes
conditions.

Les personnes présentent à cette cérémonie, dont beaucoup sont venues de la capitale, ont bénéficié des prières et
invocations des nouveaux pèlerins, notamment EL Hadji Adama Mazouba et El
Hadji Ousseini Mazouba, l’autre pèlerin
qui n’est que le frère aîné de notre nouveau converti.
Qu’Allah raffermisse d’avantage cette fraternité familiale ainsi que leur foi en
Islam.
A.GUIGMA

El Hadj Moussa Cissé pendant son allocution

Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014

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Culture

ENTRETIEN AVEC EL HADJI MAZOUBA ADAMA

“J’étais protestant, et je suis revenu à l’Islam”

A l’issue de la cérémonie de retour de la Mecque, nous avons eu un entretien, avec le nouveau converti. Ces échanges ont porté sur les moments forts du pèlerinage aux lieux sacrés.
Nous voyons que c’est votre première
fois de faire le hadji, comment est venue
l’idée ?
Ce n’est pas un voyage que j’ai préparé,
c’est la volonté de Dieu. J’étais protestant,
et je suis revenu à l’Islam. Ce retour à l’Islam à été un élément fédérateur au sein de
ma famille parce que tout le monde est musulman. Et c’est ainsi qu’un de mes amis a
décidé de payer le Hadj pour moi. J’ai vécu
ce voyage avec beaucoup de profondeur
spirituelle.

Dès que vous avez appris que vous allez
faire ce voyage, quels étaient vos sentiments ?
Il faut obéir à la volonté de Dieu. Il n’y a
pas de hasard dans la foi en Dieu. Le hadj
est une obligation pour tout musulman qui
a les moyens, et même si vous n’avez pas
les moyens et que l’on vous fait les faveurs
de faire ce voyage sacré, il faut rendre
grâce à Dieu. Si l’occasion se présentait, il
faudrait le faire parce qu’on ne sait pas de
quoi demain sera fait. J’ai obéi à la volonté
d’Allah et je sais que tout ce qui m’arrive
n’est pas le fruit du hasard. C’est Dieu qui
veut que j’aille rendre visite à Sa maison.
J’ai quitté chez moi en me confiant à lui et
à chaque fois que je fais face à une difficulté je me remets à lui. Ce parcours du pèlerinage m’a vraiment édifié et j’ai constaté
que la main de Dieu était dans ce voyage.
Quelle lecture faites-vous de l’organisation du hadj 2013 ?
Je peux dire que le Hadj de cette année a
été bien organisé, même si je n’ai pas fait
d’autres Hadj. Lorsqu’on va voir la succession des différents vols, on peut dire
qu’il ya eu une meilleure organisation cette
année. Tous les programmes ont été respectés, les gens ont effectué le voyage. Ils
sont revenus sans problème. C’est une
avancée significative.
Maintenant au niveau de la Mecque et de
Médine, il ya une différence concernant les
agences. Certaines mettent leurs pèlerins à
l’aise par rapport à d’autres. Il ya certaines
agences qui sont débordées parce qu’elles
ont beaucoup de pèlerins à gérer. Il ya des
agences que je félicite et je leur tire mon
chapeau parce que j’avais des parents qui
étaient à leur niveau et ils ont été bien traités. Me concernant, les choses se sont bien
déroulées sauf que nous n’avons pas été informés à l’avance de la fermeture de la
route de Médine le 03 octobre, nous avons
passé toute la journée à l’aéroport de Djeddah. On a encore payé nos billets pour aller
à Médine vers 15 h parce que c’est le Hadj
que nous voulons effectuer.

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on a passé toute la journée à Mina, c’est
dans la soirée qu’on nous a dit de nous préparer pour Arafat.
Et Arafat ?
Arafat, c’est le pèlerinage comme l’a indiqué le prophète (SAW) en désignant un périmètre, où tout pèlerin se trouvant dans cet
espace a le Hadj. C’est toutes sortes de
prières que nous avons adressées à Allah
pour nos familles, nos connaissances pour
nous-mêmes. Des méditations également
sur la grandeur de ce jour unique et autres
aspects de la spiritualité avant de se replier
sur Muzalifa.

El Hadji Mazouba Adama

A votre arrivée en Arabie Saoudite,
quels ont été vos premières impressions ?
Nous savons que l’Arabie Saoudite est un
pays où il ne pleut qu’une ou deux fois
dans l’année, mais tout de suite, vous êtes
frappés par l’abondance de l’eau.
La chose la plus remarquable, c’est l’abondance de l’eau et il paraît que lorsque vous
creusez à trois, quatre mettres, il ya l’eau.
Moi, qui viens d’un pays sahélien, je sais
de quoi je parle. Je vois l’importance de
l’eau dans la vie de l’homme. Les habitants
n’ont pas de problème d’eau quelle que
soit la hauteur des immeubles. Donc, c’est
la première chose qui m’a épaté. La
deuxième chose, c’est notre arrivée à la
Kaaba. Vu tout ce monde et l’expression de
foi et la tolérance des pèlerins. Les gens se
piétinent et se bousculent en se demandant
pardon. Vous voyez que les gens sont venus
pour accomplir le Hadj. La place que la
Kaaba occupe dans la religion musulmane
et même dans l’histoire des cultures. La
voir en face et l’approcher ça ne peut être
qu’un sentiment qu’on ne peut pas expliquer.

la Mosquée, c’est extraordinaire. Nous
avons été à la montagne de Uhud, et au cimetière des 70 martyrs. Quand vous voyez
que ce sont ces gens qui ont sacrifié leur
vie pour l’Islam et vu le niveau que cette
religion a atteint aujourd’hui cela vous
touche.
La deuxième étape, c’est la Mecque, déjà,
nous avons pris le « Ihram » à la sortie de
Médine. Malgré que nous sommes pour la
première fois de notre Hadj, Dieu a facilité
le voyage de Médine à la Mecque. Arrivés,
nous avons été hébergés par une agence qui
n’était pas la nôtre. Nous avons été bien
traités jusqu’à l’arrivée des gens de notre
agence.
On a été conduit à notre hôtel et on est descendu pour faire la Oumra. Nous avons été
guidés par El Hadj Zoungrana Amidou, un
prêcheur et érudit qui nous a aidés à faire
tous les rituels. On a effectué la prière à
« Makôma Ibrahim » et on est allé faire le
« Safa » et « Marwa », c’est lui qui nous a
assistés à faire tout. Toutes les peurs et appréhensions que nous ressentions, Dieu les
a facilitées pour nous.

Quels sont les moments forts du pèlerinage ?
Il ya trois étapes importantes qui font le
pèlerinage, la visite de la Mosquée du prophète (saw), l’affluence des fidèles dans ce
lieu, la tombe du prophète ainsi que de ses
deux compagnons, l’entretien et le décor de

Vous aviez dit entre temps que l’étape de
Mina était la plus difficile ?
C’est la troisième étape, c’est là où on se
prépare pour le Hadj en se mettant en
« Ihram », la formule de « labaika » c’est
dire que l’on est prêt pour le Hadj. C’est
sous les tentes que vous êtes hebergés, et

Que pouvez-vous dire sur l’organisation
du Hadj en Arabie Saoudite ?
Les Saoudiens ont mis en place une organisation qui est en collaboration avec nos
agences de voyage. Ce sont des agents qui
s’occupent des problèmes administratifs de
l’organisation avec les différentes agences.
Tous les pays sont concernés par le système
mis en place par le pays d’accueil. Moi, je
dis à nos agences d’informer les pèlerins
sur ce qui va se passer sur les lieux. Toutes
les personnes qui se rendent au Hadj qu’on
leur donne un badge, c’est très important,
qu’elles partent par vol régulier ou pas, le
badge est important. Sinon arrivés la-bàs,
on vous récupère votre passeport. Cependant, rien n’est indicateur chez vous, l’on
ne pourra pas vous identifier si vous n’avez
pas de badge.
Donc, qu’ils donnent des badges aux pèlerins, c’est très important qu’ils les informent que leurs passeports leur seront
retirés si ce n’est à leur retour que l’on les
leur rendra.
Il faut aussi insister beaucoup sur le côté de
la santé, parce que de nombreuses personnes tombent malades. Ils doivent tous
les jours ou les deux jours faire le tour des
pèlerins afin de voir leur santé.
Souvent des gens sont malades tant que
leurs voisins n’avertissent pas, c’est compliqué. On a eu des cas très compliqués
parce que le personnel médical n’a pas été
informé à temps.
Votre mot pour finir
En tant que musulman, je prie Dieu qu’il
nous guide et qu’il raffermisse notre
foi .Qu’il nous permette de faire les choses
en temps opportun. Quand Dieu vous appelle pour une mission, il faut être prêt.
Que Dieu nous donne la santé et à notre famille, les fidèles musulmans et tout le Burkina afin que les gens puissent s’assister et
s’entre-aider mutuellement. Qu’Allah bénisse notre cher pays.

Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014

A.G

Le Remède contre la tristesse et la dépression

Dans le Coran et la Sunna se trouvent réunis à la fois les moyens préventifs et les traitements curatifs qui permettent de
lutter contre la tristesse et la déprime. C’est là une preuve de l’immense miséricorde de Dieu à notre égard. Dieu dit : « Nous
faisons descendre du Coran, ce qui est une guérison et une miséricorde pour les croyants. » Sourate Al Isra, verset 82.
1. La compréhension du dogme

Le dogme est à la fois un moyen préventif
et curatif de soigner la tristesse et la dépression. Le dogme influence en effet beaucoup les sentiments d’une personne et ses
réactions. Et dans les paragraphes suivant
nous vous proposons de découvrir comment.

A/ Le destin.
La croyance au destin qu’il soit favorable
ou défavorable fait partie du dogme islamique. La foi musulmane interdit donc par
essence les grandes tristesses. Comme nous
le prouve cette parole du prophète à Ibn
Abbas :
« Ô jeune homme, je vais t’enseigner
quelques préceptes : observe les commandements de Dieu, tu le trouveras devant toi.
Lorsque tu as à demander quelque chose,
demande à Dieu. Lorsque tu as à implorer
assistance, implore assistance auprès de
Dieu. Sache que si la communauté est d’accord à l’unanimité pour te faire quelque
bien, cela ne te profitera que dans la mesure où Dieu te l’aurait assigné et si elle est
d’accord à l’unanimité pour te causer du
tort, tu n’en pâtiras en rien sinon dans la
mesure où Dieu en aurait ainsi décidé à ton
encontre. Certes les plumes sont levées et
l’encre des feuillets a séché. »
Donc, si le croyant est convaincu que toute
chose est déjà écrite et que les évènements
qui nous arrivent ne sont la manifestation
de la volonté de Dieu, pourquoi sombreraitil dans l’inquiétude ou la tristesse ?
B/ Le jour dernier et la mort.
Lorsque le croyant subit des coups durs
dans sa vie, il ne doit donc pas trop s’en attrister, mais se rappeler du hadith du prophète :
« Si ce bas-monde valait auprès d’Allah le
poids d’une aile de moustique, il n’aurait
pas consenti au non croyant une seule gorgée d’eau. » Rapporté par Tirmidhi
On a dit à Jésus : Apprenez-nous une seule
chose pour avoir la satisfaction d’Allah. Il a
dit : « Méprisez la vie sur terre et Allah vous
aimera. »
Selon Ibn Omar, le Messager de Dieu le saisit une fois par l’épaule et lui dit :
«Sois dans ce bas-monde comme un étranger ou comme quelqu’un de passage».
Le fils de ‘Omar disait : «Quand tu es au
soir, n’attends pas le matin et quand tu es
au matin, n’attends pas le soir. Prends de ta
bonne santé pour ta maladie et de ta vie
pour ta mort». Rapporté par Al Boukhâri
Se souvenir de la mort et aller aux enterrements secouent l’être humain et le rappellent à l’ordre, pour qu’il rétablisse des
priorités dans sa vie.
« Souvenez-vous de celle qui ruine les plaisirs. » Comme le prophète(saw) nous l’a
dit. De prime abord, vous pourriez croire
que ces propos sont lugubres, mais c’est un
fait, lorsque le croyant se rappelle qu’il va
mourir, il subit un choc qui le réveille, son

attachement à la vie terrestre diminue, il se
rappelle alors de sa propre mort et s’interroge sur le sens de sa vie, sur comment la
mener...

C/ La croyance aux noms de Dieu et à ses
attributs.
La foi aux noms et attributs divins doit avoir
des effets dans la vie du musulman.
Ainsi, le croyant qui sait que Dieu est Sage,
doit savoir que tout ce qu’Il lui a destiné
contient une sagesse, qu’il soit à mesure de
la comprendre ou non. Tout en sachant que
la sagesse d’un évènement peut lui être révélée clairement, partiellement ou lui rester
totalement inconnue.
D/ Les principes du musulman face aux
problèmes et à la tristesse.
Ces principes propres aux musulmans doivent être inscrits en lettres d’or. Ils font partis du dogme islamique. Ceux qui ne les
comprennent pas passeront assurément leur
vie à se plaindre. Ibn Taymiya a dit : Quoi
qu’il puisse arriver au croyant, c’est un bien
venant d’Allah. Sa vie est un bienfait perpétuel que la situation dans laquelle il évolue lui plaise ou non.
Un croyant doit croire que tout problème est
un signe de l’amour de Dieu.
« Lorsque Dieu aime un serviteur, Il le met
à l’épreuve. S’il fait preuve de patience, Il le
rapproche de Lui. S’il en est satisfait, Il en
fait un de Ses bien-aimés ». Rapporté par
At-tirmidhi et Ibn Madja.
Le croyant sait également que sa mise à
l’épreuve dépend du degré de sa foi, comme
le dit le prophète : « Ceux qui sont les plus
éprouvés sont les prophètes, puis les plus
exemplaires d’entre les croyants et ainsi de
suite. L’homme est éprouvé selon sa Foi,
plus elle est solide plus les épreuves seront
difficiles. »
Plus la foi est grande donc et plus l’épreuve
est difficile et vice-versa. Le prophète (psl)
nous a conseillé :
« Le croyant fort est meilleur et plus aimé
de Dieu que le croyant faible. Mais le bien
existe chez les deux. Cherche alors ce qui
t’est utile, demande à Dieu le secours et
n’agis pas comme un impuissant, et
lorsqu’un mal t’arrive, ne te mets pas à
dire : Si j’avais fait ainsi et ainsi, mais dis
plutôt : C’est Dieu qui a prédestiné et a fait
ce qu’il a voulu. Car le « Si » permet à
Satan d’intervenir».
Le musulman est convaincu qu’à chaque
fois qu’il rencontre un problème, il sera récompensé, à condition de faire preuve d’endurance:
« Tout mal qui atteint le musulman, s’agitil d’une lassitude, d’une maladie ou d’une
angoisse, même d’une piqûre d’épine, lui
vaut de la part de Dieu une rémission de ses
péchés. » Bukhari et Muslim
Enfin le prophète a dit : « L’affaire du
croyant est étonnante, tout ce qui lui arrive
est un bien pour lui. S’il lui arrive une
chose qui le réjouit et qu’il remercie, c’est
un bien pour lui ; Et s’il lui arrive un mal et

qu’il patiente, c’est un bien pour lui. Et ceci
n’est possible que pour le croyant »
Rapporté par Mouslim.
Sachant cela, le croyant sera plus tranquille, comptera plus sur Dieu et se confiera
à son destin. L’endurance apporte aux
croyants une grande récompense de Dieu.

2. Traitement de la déprime et de la tristesse par la piété et les bonnes œuvres.
La piété c’est l’obéissance à Dieu. Les
bonnes œuvres sont par exemple : Croire en
Dieu et ses prophètes, faire sa prière à
l’heure, s’occuper d’un orphelin, être bon
avec son voisin, aimer ses frères et sœurs...
Cependant, selon le Coran, un acte ne peut
être bon que s’il est fait avec de la foi et accompli en conformité avec les enseignements d’Allah et de Son Messager.
La crainte de Dieu et les bonnes œuvres
sont, sans aucun doute, un moyen de prévention efficace, Dieu dit : « Quiconque,
mâle ou femelle, fait une bonne œuvre tout
en étant croyant, Nous lui ferons vivre une
bonne vie. Et Nous les récompenserons,
certes, en fonction des meilleures de leurs
actions.» Sourate an Nahl, verset 97
La bonne attitude assure une place dans
l’au-delà, mais elle garantit par la grâce
d’Allah une vie heureuse en ce monde. Car
ceux qui sont vraiment sincères dans leur
bonté, honnêtes et justes dans leurs
échanges vivent une vie meilleure sur cette
terre, ils profitent et récoltent les fruits de
leurs bons comportements, ce qui ne peut
être le cas pour ceux qui n’ont pas ces vertus. Cette paix intérieure et cette bonne
conscience est refusée aux orgueilleux.
Dieu dit dans un hadith Qudsi: « Mon serviteur ne se rapproche pas de Moi par
quelque chose qui M’est agréable, en plus
de ce que Je lui ai prescrit, comme Il se rapproche avec des œuvres surérogatoires. Il
ne cessera de se rapprocher de Moi jusqu’à
ce que Je l’aime. Et lorsque Je l’aimerai,
Je serai l’ouïe avec laquelle il entend, la
vue avec laquelle il voit, la main avec laquelle il empoigne et le pied avec lequel il
marche ». Rapporté par Al Bukhari.
La bonne vie, c’est d’avoir la paix intérieure
peu importe ce qui nous arrive.
3. Invocations supplications et prières.

Plus le serviteur devient pieux, mieux il atteint des degrés élevés de spiritualité. A
travers les épreuves l’adorateur demande
l’aide de Son Seigneur. Cela est l’une des
miséricordes contenue dans l’épreuve. En
réalité, dans l’imploration sincère du serviteur, se trouve le trésor de l’adoration. Le
prophète (prière et salut sur lui) a dit :
« Rien n’est plus méritoire auprès d’Allah
que l’invocation »
Et encore : « Il n’y a pas sur terre un musulman qui invoque Allah sans qu’Allah ne
lui donne ce qu’il demande ou il repousse
un malheur qui devait lui arriver, tant qu’il
ne demande pas un péché ou de rompre les
liens de parenté), un homme dit : « Nous

Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014

Culture
augmenterons nos invocations alors ! » ; il
dit : Allah est encore plus Généreux »
At-Tirmidhi. D’après un hadith rapporté par
Salman Al Farisi, le destin ne pourrait être
repoussé que par les invocations : « Le destin ne pourra être repoussé que par l’invocation, et la vie ne pourra être prolongée
que par l’invocation » Tirmidhi
Il y a deux genres d’invocations, les préventives et les curatives. Exemple d’invocations préventives : «O Allah, je cherche
refuge auprès de Toi contre l’angoisse et la
tristesse, l’impuissance et la paresse, la lâcheté et l’avarice, le fardeau des dettes et
la prédominance des hommes. »
Lorsque le prophète (psl) éprouva de la
peine face aux paroles blessantes des Qorayshites, Dieu lui révéla : « Et Nous savons
certes que ta poitrine se serre, à cause de
ce qu’ils disent.
Glorifie donc Ton Seigneur par Sa louange
et sois de ceux qui se prosternent ;
Et adore ton Seigneur jusqu’à ce que te
vienne la certitude (la mort). » Sourate 15,
V. 97, 98, 99
La prière sur le prophète (psl) est aussi un
moyen par lequel Allah soulage la détresse
de Son serviteur. La prière nous aide à endurer les problèmes et les souffrances. C’est
une source de réconfort, comme le prophète
(psl) le disait à Bilal :
« O Bilal, appelle à la prière, que nous nous
soulagions par elle. » Abou Daoud
Il ne faut cependant pas oublier qu’il s’agit
d’invoquer Allah Le Seul et Unique Dieu,
sans intermédiaire, deuxièmement le serviteur doit obéir à son seigneur et il ne doit
pas manger, ni gagner sa vie, ni se vêtir de
tout ce qui est illicite.
Pour invoquer Dieu, il est meilleur de le
louer par ses plus beaux noms, de prier sur
le prophète, de se diriger vers la Qibla,
d’être humble, sincère et d’insister sans
hausser la voix.
L’invocation peut se faire à tout moment,
mais il faut savoir que les meilleurs moments pour invoquer Dieu sont durant la
prosternation, pendant le jeûne, à Arafat,
quand on est angoissé, opprimé, en voyage,
le vendredi avant le coucher du soleil, et le
dernier tiers de la nuit …
4- L’espoir
Selon Abou Hourayra, le Messager de Dieu
a dit : « Dieu glorifié et honoré a dit : «Je
suis conforme à l’idée que Mon esclave se
fait de Moi. Je suis avec lui là où il
M’évoque ». Rapporté par Muslim
Anas a dit : «J’ai entendu le Messager de
Dieu dire : «Dieu le Très-Haut a dit : «O
fils d’Adam ! Tant que tu M’implores et que
tu espères en Moi, Je t’absoudrai sans tenir
compte de tous tes péchés. 0 fils d’Adam ! Si
tu viens à Moi avec la contenance de la
terre comme péchés et que tu Me rencontres sans M’associer à quoi que ce soit, Je
t’apporterai sa contenance comme absolution». Rapporté par Attirmidhi
“Seigneur ! Accorde nous belle part ici-bas,
et belle part aussi dans l’au-delà ; et protège-nous du châtiment du Feu ! ”.
Sources : La tristesse et la déprime
à la lumière du Coran et de la Sunna
du docteur Abdallah Khatar
Revitalisation des sciences
de la religion, d’Al Ghazali.

Page 11

Nos pieux prédecesseurs

A LA DECOUVERTE DE NOS GRANDS HOMMES

Abou Bakr Assidik, l’ami intime de l’Envoyé de Dieu

Il est indéniable que de nos jours, très peu de musulmans sont bien informés sur la vie des premiers grands hommes de cette grande religion. Nous nous proposons de vous faire découvrir un petit pan de la vie de ces individus en commençant par celle des sahabas, puis s’en suivra celle des tâbi’i et ainsi de suite. Plaise
à Dieu que cela réveille en nous l’amour de ces gens.
Son nom et sa généalogie

Il se nomme ‘Abdoullah Ibn Abi Qouhafa
‘Othman Ibn ‘Amir. Abou Bakr était le septième dans la descendance de taym, le fils
de Mourra, le septième ancêtre du Prophète. Le clan auquel il appartenait se dénommait banû taym du nom de taym. Le
nom originel d’Abou Bakr avait été ‘abdul
ka’bah. Il s’appelait également ‘atîq. Sa
mère n’avait aucun fils survivant, et
lorsqu’elle avait mis au monde Abou Bakr,
elle l’amena au temple et s’exclama : “Ô
déité ! si celui-ci est immunisé contre la
mort, alors donne-le moi”.
Sa naissance
Il est né environ trois ans après l’année de
l’éléphant.
Avant sa conversion
Il faisait partie des notables du peuple de
Qouraych et comptait parmi leurs savants,
il était aimé parmi eux.
Sa conversion à l’Islam (-13 H. ; 37 ans)
Abôu Dardâ a rapporté que le Messager
d’Allâh a dit : “N’allez-vous pas laisser
tranquille mon compagnon ! N’allezvous pas cesser, et laisser tranquille mon
compagnon ! Lorsque je vous ai dit : “ Ô
peuple, je suis le Messager d’Allâh auprès de vous ! Vous m’avez répondu : “
Menteur ! “, sauf Abou Bakr qui, lui,
m’a cru !”. (al-boukhâri)
Le Prophète a dit : “Quand j’ai invité les
gens à embrasser l’Islam, tous ont pris
un temps de réflexion et d’hésitation, excepté Abou Bakr : il ne s’est pas retenu,
et n’a pas hésité ! “ (Ibn Ishaq)
‘Alî Ibn Abî Tâlib a rapporté qu’Abou Bakr
a été le premier homme musulman. (Ibn
‘Asâkir)
Son émigration vers Médine
en compagnie du Prophète
Dès que le départ du Prophète fut signalé,
les Qorayshites se lancèrent sur ses traces
et Aboutirent à l’entrée d’une grotte où le
Prophète et son compagnon Abou Bakr
s’étaient réfugiés... Allâh troubla les Qoraïshites : les traces de pas menaient bien à
cette grotte mais visiblement, elle n’était
pas fréquentée. Plus bas, dans la grotte,
Abou Bakr dit à son ami Muhammad : “Si
l’un d’eux regarde sous ses pieds, il nous
verra...” Et le Prophète de répondre :
“Que penses-tu de deux [personnes] dont
Allah est le troisième ?”
Quand ils furent débarrassés de leur pour-

Page 12

suivants, le Prophète et Abou Bakr retrouvèrent leur guide Abdullâh Ibn Uraïqit et le
berger d’Abou Bakr, ‘Âmir Ibn Fuhaïrah,
et continuèrent leur route. Ils passèrent à
proximité de la tente d’une femme qu’on
appelait Oum Ma’bad Al-Khozâ’iyyah. Les
voyageurs étaient alors à bout de vivres. Ils
demandèrent à Oum Ma’bad de leur vendre de quoi tenir le reste du trajet. Mais la
femme, gênée, leur dit : “Par Allah, si
j’avais de quoi vous donner, je vous l’aurais
donné
gratuitement”.
Le Prophète vit dans un coin une chèvre
frêle. “Et cette chèvre ?”, demanda le Prophète.
“Elle est frêle comme tu le vois“, répondit
la femme.
Le Prophète lui demanda d’approcher la
chèvre. Alors, le Prophète posa sa main sur
la chèvre qui subitement prit des forces.
Puis, il toucha son pis qui se remplit de lait.
Le Prophète prit du lait de la chèvre et
commença par donner à ses compagnons.
Ensuite, il en donna à Oum Ma’bad, il remplit un bol destiné à Abou Ma’bad et il finit
par en boire à son tour. Les voyageurs suivirent leur chemin. Quand Abou Ma’bad
fut de retour, il s’étonna à la vue du bol de
lait car il savait que leur chèvre ne donnait
pas de lait. Alors, Oum Ma’bad lui décrivit
le Prophète et lui raconta ce qu’il fit. Il lui
dit : “C’est l’homme que Qoraïsh poursuit
pour l’assassiner”. Oum Ma’bad et Abou
Ma’bad embrassèrent l’Islam.

Récit de la mort du Prophète et discours
d’Abou Bakr (11 H ; 61 ans)
‘Orwa Ibn Zoubayr, qu’Allâh les agrée,
rapporte : Abou Bakr revint alors du Sonh
sur sa monture et s’arrêta devant la porte
de la mosquée. Il vint, affligé et attristé, et
demanda la permission d’entrer dans la
maison de sa fille Aïcha et elle l’autorisa à
entrer. Il entra, le Messager d’Allah était
mort sur son lit et ses femmes étaient autour. Elles voilèrent leurs visages et se cachèrent d’Abou Bakr sauf Aïcha. Il
découvrit le visage du Messager d’Allah et
se pencha sur lui en l’embrassant et en
pleurant. Il dit : “Ce que prétend Ibn Alkhattab est faux. Le Messager d’Allâh est
bien mort, par celui qui tient mon âme
dans sa main! Miséricorde d’Allah sur
toi, Ô Messager d’Allah! Tu es si bon, vivant et mort”. Puis il le couvrit de son habit
et sortit rapidement à la mosquée. Il passa
au-dessus des épaules des gens et arriva au
minbar. En le voyant venir, ‘Omar s’assit.
Abou Bakr se leva à côté du minbar et appela les musulmans. Ils s’assirent et écoutèrent. Abou Bakr prononça l’attestation de
foi et fit une introduction très touchante.

Puis il reprit : “Allah puissant et glorieux a
annoncé à son Prophète sa mort alors qu’il
était vivant et parmi vous, de même qu’il
vous a annoncé votre mort. La mort est une
vérité et il ne restera aucun parmi vous
sauf Allah puissant et glorieux. Allah élevé
a dit : {Mouhammad n’est qu’un messager - des messagers avant lui sont passés.
S’il mourait, donc, ou s’il était tué, retourneriez-vous sur vos pas ? Quiconque
retourne sur ses pas ne nuira en rien à
Allah; et Allah récompensera bientôt les
reconnaissants}
(3/144).
-Ce verset est dans le Coran ?, s’exclama
‘Omar. Par Allah! Je ne savais pas avant ce
jour que ce verset avait été révélé.
- Et Allah élevé, continua Abou Bakr, a dit
à Mouhammad, prière et paix sur lui : {En
vérité tu mourras et ils mourront aussi}
(39/30). Allâh élevé dit aussi : {Tout ce qui
est sur elle doit périr. Seule subsistera la
face de ton Seigneur plein de majesté et
de noblesse} (55/26-27). Il dit encore :
{Toute âme goûtera la mort. Mais c’est
seulement au jour de la résurrection que
vous recevrez votre entière rétribution}
(3/185). Allâh a fait vivre Mouhammad et
l’a gardé jusqu’à ce qu’il établit grâce à lui
la religion d’Allah. Mouhammad a fait
triompher la volonté d’Allah, il a transmis
la religion d’Allâh et a combattu pour la
cause d’Allah, puis il est mort en accomplissant cela. Il vous a laissés sur la voie;
quiconque périra aura déjà reçu la preuve
et le remède. Celui dont le Seigneur est
Allah, Allâh est vivant et ne meurt pas, et
celui qui adorait Mouhammad et le considérait comme un dieu, alors son dieu est
mort. Musulmans! Soyez pieux envers
Allah! Tenez à votre religion! Placez votre
confiance en votre Seigneur! La religion
d’Allâh est inébranlable et la parole d’Allâh est complète. Allâh aidera celui qui
l’aide et il fera triompher sa religion. Le
livre d’Allâh est parmi nous; il est la lumière et le remède; par lui, Allâh a guidé
Mouhammad, prière et paix sur lui; il
contient le licite et l’illicite. Par Allah! Peu
nous importe les créatures qui se coalisent
contre nous! Nos sabres sont dégainés,
nous ne les avons pas encore déposés, et
nous combattrons ceux qui nous contredisent comme nous avons combattu avec le
Messager d’Allah, prière et paix sur lui.
Pour cela que personne ne se lance dans la
perdition!”. Puis les mouhajirins partirent
avec lui voir le Messager d’Allah, prière et
paix sur lui.
Discussion au sujet du califat
dans la cour

Ibn ‘Abbâs, qu’Allah les agrée, rapporte :
‘Omar raconta : voilà ce qui s’est passé
quand le Messager d’Allah mourut. On vint
nous dire que les ançars s’étaient réunis
dans la cour des Banou Sa’ida pour prêter
serment à Saâd Ibn ‘Oubèda, qu’Allah
l’agrée. Je me suis levé précipitamment
ainsi qu’Abou Bakr et Abou ‘Oubeyda Ibn
Al-jarrah, qu’Allah les agrée. Nous craignîmes qu’ils ne causent un tort à l’Islam et
nous partîmes les rejoindre. Nous rencontrâmes deux hommes véridiques des ançars
: ‘Ouwaym Ibn Sa’ida et Maâan Ibn Âadiy,
qu’Allah les agrée. Ils demandèrent : “Où
allez-vous?”
Nous répondîmes : “Rejoindre votre tribu,
à cause de ce qu’ils préparent”.
Ils proposèrent : “Retournez, car ils ne
vous désobéiront pas et ne feront pas une
chose que vous désapprouvez”.
Mais nous insistâmes pour partir. Je me mis
à arranger des paroles que je voulais dire
jusqu’à ce que nous arrivâmes. Ils étaient
autour de Saâd Ibn ‘Oubèda qui était malade et couché sur un lit. Quand nous entrâmes, ils prirent la parole et dirent : “Ô
mouhajirins! Un émir des nôtres et un des
vôtres!”
Houbèb Ibn Almondhir dit : “C’est moi le
stratège et le politicien hors pair! Par Allah!
Si vous voulez, nous rallumerons la
guerre!” Abou Bakr dit : “Doucement”.
Je voulus parler mais il dit : “Écoute,
‘Omar!”
Il loua Allâh et le félicita puis dit : “Ô ançars! Par Allah! Nous ne nions pas vos vertus, ni votre valeur dans l’Islam, ni nos
devoirs envers vous. Mais vous savez bien
que cette tribu, Qouraych, tient une place
parmi les arabes qu’aucune autre tribu ne
possède, et que les arabes ne se soumettront
qu’à un homme d’entre eux. Nous serons
donc les souverains et vous les ministres.
Soyez pieux envers Allah! N’ébranlez pas
l’Islam et ne soyez pas les premiers à causer du tort à l’Islam. Je vous propose un de
ces deux hommes (moi et Abou ‘Oubeyda),
lequel choisirez-vous, vous pourrez lui
faire
confiance”.
Par Allah! Il avait dit tout ce que je voulais
dire, à part cette dernière parole. Par Allah!
Je préfère être tué et être ressuscité, puis
être tué encore et revivre, sans avoir commis de péché, plutôt que d’être le chef d’un
groupe
contenant
Abou
Bakr.
Puis je dis : “Ô ançars! Ô musulmans! La
personne qui mérite le plus la place du
Messager d’Allâh après lui est le
{Deuxième de deux quand ils étaient
dans la grotte} (9/40) : Abou Bakr qui a de
loin dépassé tous les autres”. Puis je pris sa
main et un homme des ançars me précéda

Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014

Nos pieux prédecesseurs
et tapa sur sa main avant moi. Puis les gens
se suivirent et on laissa Saâd Ibn ‘Oubèda.
La compilation du Coran à l’époque
de Abou Bakr
Zayd Ibn Thâbit raconte : “‘Omar était motivé à cause du nombre important de Houffadh (personnes ayant mémorisé le Coran)
décédés. Déjà, à l’époque du Prophète, environ soixante-dix d’entre eux avaient déjà
été fait martyrs à Bi’r Ma’ouna. Et plus
tard, à l’époque de Abou Bakr, une expédition à Yamama contre les apostats coûta la
vie à un nombre identique de houffadh (en
l’an 12 de l’hégire). Tout ceci fit réfléchir
‘Omar qui essaya de convaincre Abou
Bakr avec succès”. (Al-Boukhâri)
Lorsque ‘Omar lui pria de porter une attention particulière à ce projet, il lui répondit : “Comment puis-je accomplir une
chose que le Prophète n’a jamais fait ?”
Cependant, lorsqu’il réalisa la sagesse et le
besoin d’entreprendre un tel acte, il se résolut à le faire et soutint Zayd qui était luimême hésitant.
C’est pour cette raison qu’Abou Bakr s’est
adressé à lui en ces termes : “Tu es un jeune
homme intelligent. Nous ne doutons pas de
ton intégrité. De plus, tu écrivais les versets révélés au Prophète “.
Son empoisonnement par les juifs
de Khaybar
Tabari a rapporté dans son Tarikh qu’Abou
Bakr avait été invité à un repas par un des

Faits et gestes

principaux chefs de la communauté juive
de Khaibar ; le calife se trouvait à table
avec Al Harith Ibn Khalada, qui était le médecin réputé des Arabes et on leur présenta
un plat de riz.
Abou Bakr en mangea une bouchée, Al Harith en prit de même une bouchée mais la
rejeta aussitôt en s’écriant : “Il y a dans ce
riz un poison qui tue au bout d’une année
!”
Sa mort (13 H ; 63 ans)
Sa maladie survint le lundi sept du mois de
Joumâdâ en l’an 13 de l’Hégire, dura 15
jours, et il mourut le mardi à l’heure de la
prière du soir, huit jours avant la fin du
mois.
La mort de Abou Bakr As-Siddiq eut lieu
la treizième année, la nuit du mardi précédant les sept derniers jours du mois de Joumada Al-’Akhirah, à l’âge de soixante trois
ans.
Son califat dura deux ans, trois mois et
treize jours (ou sept jours de moins).
Ce qu’Abou Bakr dit au moment de sa
mort à ‘Abdarrahmân Ibn ‘Awf
‘Abdarrahmân Ibn ‘Awf rapporte : Abou
Bakr, As-Siddiq me dit au moment de sa
mort : “Je ne regrette rien à part trois
choses que j’ai faites, et j’aurais voulu ne
pas les avoir faites, et trois autres choses
que je n’ai pas faites, et j’aurais voulu
les avoir faites, et trois autres choses que
j’aurais voulu demander au Messager
d’Allah, prière et paix sur lui”.
Parmi ces choses, il dit : “J’aurais voulu,

le jour de la cour des Banou Sa’ida, lancer le califat à l’un de ces deux hommes
: Abou ‘Oubayda ou ‘Omar. Il aurait été
émir et j’aurais été ministre”.
Il dit aussi : “J’aurais voulu, quand j’ai
envoyé Khalid au Chèm, envoyer ‘Omar
en Irak. J’aurais ainsi étendu mes mains
à droite et à gauche dans la voie d’Allah.
Quant aux trois que j’aurais voulu demander au Messager d’Allah j’aurais
voulu lui demander à qui doit revenir le
califat, ainsi personne ne le disputera au
calife. J’aurais aussi voulu lui demander
si les ançars y ont droit. J’aurais enfin
voulu le questionner sur l’héritage de la
tante maternelle et de la nièce par la
sœur, car j’ai un doute là-dessus”.
Le lavage de son corps et son
enterrement
Sa femme Asma Bint ‘Oumaïss et son fils
‘Abd Arrahman se chargèrent du lavage rituel de son corps.
Selon At-Tabari ‘Omar Ibn Al Khattab ordonna qu’on l’enterra immédiatement. Il
fut enterré à côté de la tombe du Prophète
d’Allah dans la chambre personnelle
(chouqqa) du Messager d’Allâh . ‘Omar,
Talha et ‘Abd Arrahman (le fils d’Abou
Bakr) descendirent dans la tombe et y placèrent le corps.
Sa description physique
Il était blanc de visage, le corps fin, les favoris non fournis, le front proéminent.

Ses mérites
Le Messager d’Allah a dit : “S’il m’avait
été permis d’avoir pour ami intime
quelqu’un d’autre que Allah, cela aurait
été Abou Bakr. Seulement il est mon
frère et mon compagnon”. (al-boukhâri)
Le Messager d’Allah a dit : “Certes,
Abou Bakr, tu seras le premier individu
de ma communauté à entrer au Paradis
!”. (Abou Dawoud et Al Hakim)
FAMILLE DE L’ILLUSTRE
Père: ‘Uthmân Ibn Amîr Abî Quhâfah
Mère: Umm Ul Khayr Salmah
Épouse: Qutaylah Bint ‘Abd Il ‘Uzzah
(qu’il a divorcé)
Fille: Asmâ° Bint Abî Bakr
Fils: ‘Abdu Llâh Ibn Abî Bakr
Épouse: Umm Rûmmân Bint ‘Âmir Al
Kinâniyyah
Fils: ‘Abd Ur Rahmân Ibn Abî Bakr
Fille: ‘Âïshah
Épouse: Asmâ° Bint Umays alKhath’amiyyah (d’abord épouse de
Ja’far Ibn Abî Tâlib, puis après le décès
de Abu Bakr, épouse de ‘Alî Ibn Abî
Tâlib)
Fils: Muhammad Ibn Abî Bakr
Épouse: Habîbah Bint Khârijah Al
Khazrajiyyah
Fille: Umm Kulthum Bint Abî Bakr.
Par Abou Waqâss

SECOURS ISLAMIQUE A ARBINDA

Des puits à grand diamètre pour la population

C’est au village de Ourondou et autres villages environnants que l’Organisation du Secours islamique a fait honneur en abrégeant les problèmes dont faisait
l’objet les habitants de ces différentes localités par la réalisation de grands puits.

C

ette œuvre de l’ONG Secours islamique remonte à 2006 et 2009.
Les populations avaient bénéficié
de 17 puits de cette ONG. Cette réalisation,
est venue à point nommé et au bon endroit.

Nous sommes sans ignorer que le Sahel fait
face à un problème d’eau, non seulement
pour les hommes mais aussi pour les animaux.
Fini donc le calvaire pour s’abreuver et

abreuver les bêtes. Les populations tiennent
à ces puits comme à la prunelle de leurs
yeux, c’est pourquoi beaucoup d’efforts
sont consentis pour leur entretien. A notre
passage dans ce département le 8 novem-

Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014

bre 2013, nous avons rencontré une population qui ne tarit pas d’éloges aux initiateurs de ce projet.
A GUIGMA

Page 13

Ma prières

LA PRIERE DU VOYAGEUR [SALAT AL-MOUSAFIR]

Regroupement et raccourcissement

La prière du voyageur, comme son nom l’indique, est celle accomplie par un non-sédentaire. Elle a un régime spécifique et, bien entendu, a des règles particulières.
Institution

Allah a dit: {Et quand vous parcourez la
terre, ce n’est pas un péché pour vous de
raccourcir la Salat, si vous craignez que les
mécréants ne vous mettent à l’épreuve, car
les mécréants demeurent pour vous un ennemi déclaré.} (4/101).
Ya’la ibn Oumaya a dit: “j’ai demandé à
‘Omar ibn al-Khattâb: “vois-tu le fait que
les gens raccourcissent tous leur prière
alors que dans le verset Allah dit: {si vous
craignez que les mécréants ne vous mettent
à l’épreuve} et aujourd’hui on n’a plus
peur?” ‘Omar a dit: “Je me suis étonné de
la même chose que toi, j’ai donc demandé
cela au Prophète qui a dit: “C’est une aumône qu’Allah vous a faite, acceptez donc
cette aumône”. (al-Boukhâri, Mouslim,
abou Dâwoud, at-Tirmidhi).
Parmi ceux qui ont dit que raccourcir la
prière pendant le voyage est une obligation,
il y a: ‘Omar, ‘Ali, Ibn Mas’oud, Ibn
‘Abbas, Ibn ‘Omar, Jâbir, et c’est aussi
l’école Hanafite. Pour l’école Malikite,
c’est une sounna très importante [Mouakkada]. Pour les écoles Hanbalite et
Chafi’ite le fait de raccourcir la prière est
seulement mieux que de la faire en 4 unités.
Distance à partir de laquelle la prière
est raccourcie
Anas ibn Mâlik a dit: “Quand le Prophète
faisait un voyage d’une distance de 3 miles
(4.8 km) ou 3 [Farâsikh] (4.4 km), il faisait
2 unités de prière”. (Mouslim, ahmad, abou
Dâwoud, al-Bayhaqi. La plus courte distance évoquée où le Prophète a raccourci
sa prière est de 1 mile (1.6 km). (Abou
Chayba avec une chaîne authentique)
Sortir de la ville où l’on habite
Anas a dit: “J’ai prié az-Zouhr avec le Prophète 4 unités à Médine et 2 unités à AlHalîfa”. (al-Boukhâri, Mouslim, abou
Dâwoud, at-Tirmidhi)
Ibn Al-Moundhir a dit: “A ma connaissance le Prophète n’a raccourci la prière
qu’une fois sorti de la ville d’où il résidait”.
Quelques Salafs ont dit que la prière peutêtre raccourcie dans sa ville dès que l’on a
l’intention de voyager.
Halte pendant le voyage
Les imams Mâlik, ach-Châfi’i, et ahmad
ont dit que si la personne compte rester 4
jours ou plus dans un endroit elle doit compléter sa prière; si elle compte restée moins
alors elle la raccourcit. Sa’id ibn Al-Mousayib a dit: “Si tu reste 4 (jours), alors prie
4 (unités)”. Il est rapporté que c’est également l’avis de ‘Omar, son fils, et Ibn
‘Abbas.
Abou Hanîfa a dit que si la personne

Page 14

Prophète a regroupé azZouhr et al-’asr, pour alMaghrib de la même façon
avec al-’Icha”. (abou Dâwoud et at-Tirmidhi qui dit
bon). Mouslim a dit: “On
regroupe la prière de azZouhr avec al-’asr, et alMaghrib avec al-’Icha”.
L’intention de raccourcir la
prière n’est pas nécessaire
avant celle-ci s’il est derrière l’imam.
Autres causes de regroupement des prières

compte rester 15 jours ou plus elle complète la prière, sinon elle la raccourcit. Ali
ibn abou Tâlib a dit: “Si la personne réside
10 jours alors elle complète (sa prière)”.
Ibn ‘Abbas a dit: “Le Prophète est resté
dans un de ses voyages en un même lieu
pendant 17 jours en raccourcissant la
prière. Alors si nous résidons 17 jours nous
raccourcissons, et quand nous résidons plus
nous complétons la prière”. (al-Boukhâri).
Jâbir a dit: “Le Prophète est resté à Tabouk
20 jours en raccourcissant la prière”.
(ahmad). Ibn Al-Qayim a dit: “Le Prophète
est resté à Toubouk 20 jours en raccourcissant la prière, et il n’a pas dit à sa communauté de ne pas raccourcir la prière s’ils
résident plus que cette durée”. Aicha a dit:
“La prière est raccourcie tant que l’on ne
dépose pas ses bagages”. Ibn al-Moundhir
a dit: “Les savants sont unanimes que le
voyageur doit raccourcir la prière s’il ne
sait pas quand il repart, même si cela doit
durer 1 an”.
Prières surrogatoires pendant
le voyage
Ibn ‘Omar en voyant des gens faire des
prières surrogatoires pendant le voyage a
dit: “Si je devais faire des prières surérogatoires, j’aurais déjà complété celles qui
sont obligatoires. Ô neveu, j’ai accompagné le Prophète et il n’a jamais fait plus de
2 unités en voyage jusqu’à Allah le Trèshaut lui reprit son âme, de même que Abou
Bakr, Omar ibn al-Khattâb, et Othman ibn
‘affân; {En effet, vous avez dans le Messager d’Allah un excellent modèle [à suivre]}
(33/21)”. (al-Boukhâri). Al-Hasan a dit:
“Les compagnons du Prophète faisaient des
prières surérogatoires avant et après celles
obligatoires en plein voyage”. Ceci voudrait dire comme l’a dit Ibn Qoudâma qu’il
n’y a pas de mal a les faire.
Regrouper les prières dans le voyage
Selon Mou’âdh : “Le jours de Tabouk,
quand le soleil commençait à descendre, le

Pendant le Hajj à ‘Arafât et
Mouzdalifa : Selon Abou Ayyoub , le Prophète a dit lors de son pèlerinage: “Al-Maghrib et Al-’Icha se feront à Mouzdalifa”.
C’est l’avis de tous les savants, car c’est la
pratique de Prophète.
Jours de pluie : Il est rapporté par al-Boukhâri et Al-Athram que le Prophète a regroupé les prières d’al-Maghrib et al-’Icha
par nuit de pluie. Ach-Châfi’i a dit qu’il est
permis pour le résident de regrouper la
prière de az-Zouhr et al-’asr, ainsi que alMaghrib et al-’Icha par temps de pluie en
faisant le regroupement à la 1ere heure.
Mâlik a dit qu’il est permis de regrouper à
la mosquée les prières de al-Maghrib et al’Icha s’il pleut et qu’il fait très sombre et
que le chemin de la mosquée est rempli de
boue. Il a dit que regrouper les prières de
az-Zouhr et al-Maghrib était réprouvé.
Dans l’école de Ibn Hanbal, il est permis
de rassembler les prières de al-Maghrib et
al-’Icha seulement à l’heure d’une de ces 2
prières; ceci pour cause de neige, grêle,
pluie forte... cela bien-sûr pour celui qui
doit se rendre à la mosquée.
Maladie : Ahmad, Al-Qâdi Houssayn, AlKhattâbi ont permis au malade qui souffre
de regrouper ses prières car cela est plus
dur à supporter que la pluie.
Crainte pour son argent : Ibn Taymiya a
dit: “L’école la plus souple dans le rassemblement des prières est celle d’Ahmad; il a
autorisé le regroupement en cas d’empêchement comme l’a rapporté An-Nasâi. Il
a dit également: cela est aussi permis pour
le cuisinier, le boulanger ou autre qui craint
pour son argent”.
Besoin divers : Ibn ‘Abbas a dit: “Le Prophète a une fois rassemblé az-Zouhr avec
al-’asr, et al-Maghrib avec al-’Icha, à Médine sans cause de peur ni pluie”. Il lui fût
demandé qu’est-ce qu’il en déduit, il dit:
“Ceci pour enlever la difficulté à sa communauté”. (Mouslim)
‘Abdoullah ibn Chaqiq a dit: “Ibn ‘Abbas

nous fit un jour un sermon après la prière
de al-’asr jusqu’à ce que le soleil se couche
et qu’apparaissent les étoiles... les gens ont
commencé à dire: “la prière, la prière”. Un
homme se leva alors et dit: “La prière, la
prière”! Ibn ‘Abbas dit alors: “Est-ce que
tu vas m’apprendre la sounna? J’ai vu le
Prophète rassembler az-Zouhr avec al-’asr,
et al-Maghrib avec al-’Icha”. J’ai alors eu
un doute et je suis parti me renseigner auprès de abou Hourayra qui me confirma
ses propos”. (Mouslim)
Prière de retour d’un voyage
La préférence de faire 2 unités de prière à
la mosquée quand on est de retour d’un
voyage. Selon Ka’b Ibn Màlek , le Messager de Dieu , quand il rentrait d’un voyage,
commençait par visiter la mosquée et y
faire deux unités de prière». (al-Boukhâri,
Mouslim)
La prière en bateau, train ou avion
La prière est valable dans un bateau et ce,
que le bateau soit immobile dans l’eau ou
en mouvement. Si le bateau est arrêté, il est
stable et fixe, et on prie à bord de façon
normale. On est tenu dans ce cas d’accomplir l’inclinaison et la prosternation ; on
doit également s’orienter vers la Qiblah et
vérifier les autres conditions de la prière.
Si le bateau est en mouvement et si l’on
peut atteindre la côte sans difficulté pour
prier et retourner au bateau, la prière est effectuée sur la côte. Si cela s’avère impossible ou difficile, alors on prie dans le
bateau. L’orant se tiendra debout dans sa
prière s’il le peut, à défaut, il accomplira la
prière en position assise. Au début de sa
prière, il s’orientera vers la Qiblah. Si le bateau tourne, l’orant ajustera sa position et
s’orientera vers la Qiblah autant que possible. Si toutefois, cet ajustement de l’orientation s’avère impossible ou très éprouvant,
il continuera sa prière dans la direction
qu’il a prise au tout début et n’aura pas à
refaire sa prière.
Les règles sont les mêmes pour la prière
dans le train ou l’avion. L’orant qui voyage
dans le train entame sa prière en s’orientant
vers la Qiblah. Si le train dévie ou tourne,
et si l’orant en a conscience et peut ajuster
son orientation, alors il se réorientera au
mieux vers la Qiblah. Si toutefois cela
s’avère difficile, il accomplira sa prière
comme il peut, sans se réorienter pendant la
prière. Dans l’avion, il peut prier debout ou
assis, sans être contraint à se réorienter vers
la Qiblah pendant la prière tant que cela
n’est pas facile. «Certes, Dieu veut la facilité pour vous. Et Il ne veut point la difficulté pour vous. » [Sourate 2- 185].

Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014

Rassemblés par O.T

EL HADJ MOHAMADI NANA (SONACOF)
Le vrai visage de l’Islam : Comment les
Burkinabè peuvent-ils vous connaître ?
El hadj Mohamadi Nana : Louange à
Allah, Seigneurs des Mondes que nous remercions énormément. Que la paix et le
salut soient sur notre Prophète Mohammad
(salla Allahu alayhi wa salam), sa famille,
ses compagnons honorables et tous ceux
qui ont suivi au mieux leur chemin
jusqu’au Jour du Jugement. Nous Implorons Allah qu’il nous accorde la sincérité
dans la parole et l’action. Je remercie également « le vrai visage de l’Islam » pour ce
qu’il fait pour l’Islam et les musulmans.
Moi, c’est Nana Mohamadi, marié père
d’un enfant, je suis le gérant d’une Alimentation de la place, une entreprise familiale.
Vous êtes promoteur d’un nouveau site
musulman « le forum pour un islam décomplexé au Burkina Faso ». Pouvonsnous avoir plus d’informations ?
Pensez-vous que les musulmans burkinabé sont complexés ?
Gloire au Seigneur le Très Haut, Je vous remercie de nous donner la parole pour donner les raisons qui m’ont poussées à créer
ce site.
A l’origine, nous avions la ferme volonté
de créer un cadre dynamique d’échanges
autour de notre religion. Un cadre où les
jeunes musulmans se sentiraient à leur aise
pour discuter et consolider leur foi. Echangeant avec des frères musulmans, nous
sommes parvenus à la conclusion que pour
toucher un maximum de jeunes musulmans
burkinabé, il est opportun de passer par internet, qui est un médium moderne, qui
rapproche et rassemble un nombre important d’usagers du monde entier. Aujourd’hui, vous conviendrez avec moi qu’il
est beaucoup plus aisé de porter un message à la jeunesse en passant par les réseaux sociaux qu’à travers un communiqué
radiophonique.
Nos réflexions ont abouti à l’idée de créer
un site internet alternatif, avec des embranchements sur les réseaux sociaux dynamiques de l’heure. Avec l’aide d’Allah,
qui nous a inspiré et soutenu dans les difficultés de réalisation, nous avons créé bissmillahi-bf.org. Dès le mois de juillet de
cette année, nous avons commencé à l’animer. www.Bissmillahi-bf.org est le nom
que nous avons choisi pour le site parce
qu’au commencement de toute chose était
Allah, parce que nous ne pouvons rien faire
sans passer par « Bismillah » le Nom d’Allah.
Le cadre, nous l’avions désormais, mais il
a fallu lui donné un nom. Ensemble, nous
avons convenu qu’il s’appelle « Forum
pour un Islam décomplexé au Burkina
Faso ».

Un entrepreneur, une vision, une foi

El hadj Mohamadi Nana

Pourquoi ?
Pour deux raisons :
- La première raison est qu’il faut que les
musulmans burkinabé vivent leur foi, pleinement. Vivre pleinement sa foi, c’est
consacrer sa vie à Allah, c’est respecter et
suivre le Qur’ân, les hadiths du Prophète
(salla Allahu alayhi wa salam) ainsi que les
enseignements de nos pieux prédécesseurs.
Pour ce faire, bissmillahi-bf.org dédiera ses
lignes à la diffusion d’une information islamique qui puisse guider, Incha’Allah nos
internautes dans la pratique quotidienne de
leur foi.
- La deuxième raison, est que nous avons
souhaité que nos frères et sœurs musulmans portent l’islam sur eux, en tout temps
et en tout lieu, pratiquent leur religion
comme il se doit et où qu’ils soient sans se
soucier du regard des autres, sans se gêner
de ce qu’en pense leur environnement non
musulman, sans se laisser déliter par une
certaine diabolisation de l’Islam orchestrée
par des esprits malveillants.
Pourquoi la création d’un site ? Vous auriez dû construire une mosquée ?
Pour le moment, c’est ce que nous avons

pu, par la grâce d’Allah, réaliser. Incha’Allah, nous parviendrons un jour à en
construire. Je crois intimement que c’est
Allah qui est à la base de toute chose. Pour
l’instant, c’est ce qu’Il nous a inspiré, et Il
inspire certainement d’autres comme moi
dans d’autres réalisations. Vous aussi, Le
Vrai visage de l’Islam, avez été inspiré par
Allah. Que Sa Toute Magnificence nous
guide et nous conforte.
Des problèmes liés à la création ?
Nous glorifions Allah. Son soutien nous a
été considérable. Bien au contraire, Allah a
facilité au point que nous soyons étonnés
de certaines avancées. Nous ne cesserons
d’implorer Sa Magnanimité.
Que proposez-vous comme rubriques
sur ce forum ?
Bissmillahi-bf.org propose un nombre important de rubriques qui ambitionnent de
revenir sur différents aspect de la foi religieuse, les fondements de l’Islam. Vous y
retrouverez : Les principes de l’Islam représentés par les cinq (5) piliers de l’Islam,
une rubrique consacrée à Allah, une sur le
Qur’ân, une autre sur le Prophète Moham-

Un client payant ses produits

Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014

Entretien

mad (salla Allahu alayhi wa salam), sur les
pratiques cultuelles, bref, il y a des rubriques consacrées à tout ce qui honore
cette belle religion et le musulman. Etant
donné que le domaine de la science légiférée est très-très vaste. Nous avons essayé
d’être un peu vaste, en se basant sur le
Livre d’Allah et la sunna authentique de
notre noble messager, selon la compréhension de nos savants prédécesseurs et cela
avec sagesse et clairvoyance. Loin de tous
types d’exagération et d’extrémisme,
comme notre Seigneur nous l’a ordonné
lorsqu’Il dit : « Par la sagesse et la bonne
exhortation appelle (les gens) au sentier de
ton Seigneur. Et discute avec eux de la
meilleure façon. » [Qur’ân 16 :125]. Nous
ne prétendons pas pour autant avoir atteint
la perfection, car elle fait partie des choses
qu’Allah s’est réservé à Lui-même. Au
contraire, ce n’est que le modeste effort des
personnes faillibles. Toute chose correcte
que contient ce site provient d’Allah ; toute
erreur ne provient que de notre propre personne et du diable, et Allah et Son Messager en sont innocents. Qu’Allah accorde la
miséricorde à toute personne qui nous indique nos erreurs par la critique objective et
constructive. Toutes ces rubriques visent à
améliorer la connaissance et la pratique de
notre foi religieuse. Comme Allah l’a si
bien dit : « Car le rappel profite au
croyant ». Qur’ân 51 :55.
Dans le domaine de l’information, nous
remarquons que les musulmans ne sont
pas trop présents. Qu’est-ce qui peut expliquer cela ?
C’est une question pertinente. Soyez-en récompensé par Allah. Dans ce domaine effectivement, les musulmans n’étaient pas
très présents. Cela peut s’expliquer par le
fait, semble-t-il, que le monde occidental a
été le premier à embrayer le monde de la
communication. Mais vous savez, rien ne
sert de courir, il faut partir à point. Cette
dernière décennie a vu la naissance de médiums très sérieux et appréciés qui portent
la marque de l’Islam. Prenez l’exemple de
la Télévision Al Jazeera. Elle bat le pion à
bien d’autres télévisions planétaires qui ont
vu le jour bien avant sa création. Aujourd’hui, elle fait la fierté du monde Arabe
et des musulmans. Au Burkina Faso, nous
étions en marge des médias et subissions le
joug des médias dits laïques ou de tradition
chrétienne. Mais de plus en plus, nous y venons avec plus d’ardeur. En Allah nous plaçons toute notre confiance et espérons
qu’avec le peu de moyen dont nous disposons nous parviendrons à des résultats retentissants. Ce n’est pas la masse qui
compte et le prophète Mohammad (salla
Allahu alayhi wa salam) a su nous démon-

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Entretien
heureux. Il n’aura rien à craindre et ne sera
point affligé ici-bas et dans la vie future.
Son apprentissage, sa récitation son enseignement ont beaucoup de mérite. Sa récitation est la meilleure chose que notre
langue puisse prononcer. Il est obligatoire,
très important et même capital pour tout
musulman d’apprendre le Saint Qur’ân
ainsi qu’à ses enfants. Car il est la base essentielle de la foi musulmane .Qu’Allah facilite.

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trer que la victoire n’était pas tributaire du
nombre de combattants. Allah pourvoira
pour le musulman.
Le Burkina compte trois radios et une
télévision d’obédience musulmane mais
certains se plaignent d’un prosélytisme
au sein de ses organes. Qu’en dites-vous?
Ces chaines de radios et télévisions si elles
sont islamiques, c’est qu’elles servent de
canaux à la transmission du message du
prophète (salla Allahu alayhi wa salam) et
l’anoblissement de la foi des musulmans
burkinabé et pourquoi pas à la conversion
des burkinabé non musulmans. A mon
humble avis, elles ont leur place dans le
paysage médiatique au Burkina Faso. Car
soucieux de montrer aux gens que notre
belle religion appelle au bon comportement
et au respect aussi bien envers le musulman
que le non-musulman, chose malheureusement, souvent incomprise ou négligée.
Pour une avancée de la qualité de nos
médias en termes de professionnalisme,
qu’est-ce qui, selon vous, doit être fait ?
C’est deux très bonnes questions. D’abord
il faut savoir que les médias, quel que soit
l’esprit qui sous-tend leur fonctionnement,
doivent être gérés par des professionnels.
Pour que qualitativement les choses avancent au sein des structures médiatiques islamiques, il faut surtout employer des gens
habilités à faire tel travaille dans tel
branche de métier. Mais tout cela ne peut
être fait sans la consultation permanente
des savants du livre.
Pour le cas de bissmillahi-bf.org, nous
avons des administrateurs bien au fait de
l’Islam qui encadrent nos publications et
veillent à ce qu’il y ait le moins de dérapages possibles. Mais avant, il faut la
plume aiguisée d’un journaliste pour porter de manière professionnelle le message
aux lecteurs.
En dehors du site web, vous gérez une
grande surface bien connue nommée
SONACOF. Comment alliez-vous ces
deux activités ?

El hadj Mohamadi Nana, le promoteur du site
www.bissmillah-bf.org

En vérité mon travail au quotidien pour
l’alimentation est très submergeant mais
grâce à Allah, je sais me ménager et emménager mon temps pour m’occuper le
plus possible du site et de ses relents sur les
réseaux sociaux. Dans ces deux entreprises,
il y a beaucoup de sollicitations. A la boutique, les clients m’interpelleront pour telle
ou telle autre sollicitation pendant que sur
le site, les visiteurs, incessamment, demandent des conseils ou attendent de nouvelles publications. Désormais, je suis
obligé, et il me plaît, de gérer ainsi mon
quotidien.
Votre rapport à l’Islam ?
Masha’Allahu. L’islam en fait est un attribut. Celui qui le possède est Musulman, de
quelque race, communauté, pays ou clan
qu’il vienne. Je suis une créature d’Allah
et je lui Suis soumis. C’est ainsi que je définirai mon rapport à l’Islam. Selon le
Qur’ân, il s’est trouvé de tous temps et
parmi tous les peuples des hommes bons et

Vue de face de la SONACOF sur l’avenue allant vers la gare de l’Est
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D’aucuns disent que l’Islam c’est la violence. Qu’en dites-vous ?
Je me sens musulman à chaque instant et
incha’Allah je le demeurerai au jour de la
résurrection. Mais pas un seul jour je me
suis senti violent ou ait eu envie d’exprimer de la violence, car nulle part Allah et
son prophète ne l’ont exigé en règle pour
bâtir l ’Islam. Je ramène tous ceux qui le
pensent et ceux qui le disent à la définition
même du terme Islam. Nous sommes fondamentalement la religion de la paix.
Qu’Allah nous protège.

vertueux qui possédaient cet attribut. Ils
étaient et sont de bons Musulmans. Ceci
nous amène tout naturellement à poser
cette question que signifie le mot “islam”?
Qu’est-ce qu’un Musulman : Islam est un
mot arabe qui signifie soumission, obéissance. En tant que religion, l’islam prêche
la soumission et l’obéissance totale à Allah.
C’est pourquoi on l’appelle l’islam.
Que représente le Qur’ân pour vous ?
Gloire à Allah le Sublime. Le Saint Qur’ân
est la lettre ou le dernier message d’Allah à
l’Humanité toute entière afin qu’elle y
puise son code de vie en vue de réaliser son
bonheur terrestre et céleste. Le Qur’ân est
donc la miséricorde d’Allah à l’intention de
tous les êtres depuis l’avènement du Prophète Muhammad prière et salut d’Allah
sur lui, jusqu’à la fin du monde. Il est un
guide pour ceux qui cherchent la bonne
voie, une lumière pour ceux qui marchent
vers Allah. Quiconque s’accroche donc au
Saint Qur’ân ne sera jamais égaré ni mal-

Votre dernier mot ?
Avant tout, je remercierai Allah, le très
haut, pour avoir permis cette rencontre
entre « Le vrai visage de l’Islam » et « bissmillahi-bf.org ». Je vous remercie pour
l’occasion que vous m’avez offerte de rendre grâce à Allah, le Tout Miséricordieux.
Je remercie beaucoup mes parents qui ont
su par la grâce d’Allah m’éduquer sur la
voix de l’Islam, je remercie également nos
docteurs et houstaz qui ne cessent de nous
apprendre et nous éclairer sur cette belle religion. Je m’en vais souhaiter longue vie à
vous et votre journal tout en espérant une
collaboration fructueuse entre nos deux
structures.
Qu’Allah fasse de nous de bons musulmans, en raffermissant notre Foi, nous
maintenant ainsi dans la Voie Droite.
Enfin, Allah sait mieux et que les éloges et
la paix d’Allah soient sur notre Prophète
Muhammad, sur sa famille, ses compagnons. Gloire au Seigneur, le Seigneur de
la Puissance. Il est au-dessus de ce qu´ils
décrivent! Et paix sur les Messagers, et
louange à Allah, Seigneur de l´univers !

Une vue intérieure de SONACOF

Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014