An-Nasr trimestriel #21

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Classe de ressource
Text
Titre
An-Nasr trimestriel #21
Date
1 juillet 2005
Résumé
Bulletin d'information et de formation de l'AEEMB
numéro
21
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q114034606
extracted text
Bulletin d’information et de forination de l’AEEMB N° 021
100 F CFA
«Lorsque, vient le secours d’Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton seigneur etimplore son pardon»

Baitoul maal : une banque au service
de la communauté des musulmans P. 2
I V
près neuf mois de durs
labeurs, voilà venues les
/
\ vacances où élèves et étuZ^P“\^diants auront droit à un

/À\

EDITORIAL

la vitesse est aussi celui du déses­
repos mérité. Le repos est un acte
poir, de l’angoisse tragique, du
essentiel dans la vie de l’apprenant
vide décevant de l’âme, du néant
en ce sens qu’il lui permet de se res­
affreux des consciences. On y
sourcer, de diversifier ses activités et
sent, on y voit la négation de tout
de découvrir d’autres horizons.
principe au nom de nouvelles
Mais si les vacances apportent joie et
idoles dévoratrices" comme le
apaisement, elles sont aussi sources
sexe, l’alcool, l’argent... qui sont les
d’épreuves et de tentations diverses
au regard du contenu qui leur est
donné dans nos villes et campagnes
livrés aux pires excès. Les vacances
riment souvent avec oisiveté,
désordre sexuel, violence, anar- chie...
tentations de la vie éphémère que
Dieu nous avertit pourtant en ces
l’élève et l’étudiant auront à surmon­
termes : « Nous faisons en vérité
ter au cours de ces vacances.
de tout ce qui est sur terre, une
L’islam se présente devant
parure pour elle, destinée à tenter
cette situation comme la seule issue
les humains. Ainsi, nous les
capable de nous mettre à l’abri du
éprouvons et reconnaissons les
péché. L’islam, cette foi salvatrice
meilleurs à leurs œuvres. » C18 V7
doit être celle des élèves et étudiants
Ainsi, au cours de cette
face aux tentations des vacances car
période, nous serons en lutte contre
elle est une libération pour les
notre Être. C’est un conflit entre notre
esprits, une direction pour les
dimension matérielle et notre dimen­
consciences, un havre de paix et de
sion spirituelle . Par nos œuvres, par
salut pour les âmes.
les actes bons ou mauvais que nous
Il faut donc demeurer musul­
accomplissons,'nous nous édifierons
man, avec une conviction sereine,
ou contribuerons à notre déchéance.
apaisante, dynamique, réconfortante
Selon Sadok MAZIGH "Ce siècle de
et une ferme conscience du but de

Face aux tentations
des vacances...

£. i s e z

AN-NASR N° 020

notre création. Cet appel constant et
permanent à notre responsabilité
doit nous conduire à cultiver le
meilleur comportement et à trouver la
réplique adéquate face aux tenta­
tions de nos âmes. Il faut alors
retourner à Dieu par son rappel
constant à travers l’édification d’une
conscience spirituelle et en se for­
geant une âme purifiée et sanctifiée.
Pour l’élève, cette éducation spiri­
tuelle consiste à avoir une bonne
compagnie, à se conformer aux obli­
gations diverses , à accroître les
actes recommandés, à faire de
bonnes œuvres et fuir le mal.
En somme, il ne s’agit pas
de se priver systématiquement de
vacances, mais plutôt de trouver
l'harmonie entre le temporel et le spi­
rituel, de réussir l’équilibre parfait
entre l’adoration et le bien être maté­
riel pour atteindre l’objectif de notre
création qui est de nous rapprocher
de
notre Seigneur infiniment
Puissant, Bon et Compatissant.
« Ceux qui Nous auront assidû­
ment cherché, Nous les guiderons
sur nos sentiers. » C29 V69.
Pendant ces vacances sont organi­
sés séminaires, colonies et sorties
qui sont des cadres pour parvenir à
cet équilibre.
La rédaction

et faites lire 51 n nasr
annasra@aeemb. 6f
JUILLET - SEPTEMBRE 2005

P.l

Baitoul maal : une banque au service de la communauté des musulmans
a vie en

De par son statut juridique, la mutuelle est une institu­
jusque-là que des aides et dons sans aucune contre­
tion qui appartient à ses membres actionnaires. Ses'. • partie.
collectivité
objectifs essentiels sont entre autre : renforcer la soli­
Ainsi, pour ces derniers, la gratuité des services est
calquée
darité entre les membres ; assurer la collecte de
partie intégrante de la philosophie mutualiste. D'autres
sur le système
par contre affirment qu’il est plus juste que chaque
l’épargne et l’octroi des crédits ; promouvoir l’éduca­
moderne libéral
membre s'acquitte des frais de gestion qui lui sont
tion économique, sociale et coopérative des
est caractérisée
demandés pour assurer le bon fonctionnement de la
par la présence
membres ; œuvrer à l’amélioration des conditions de
caisse. C’est autour de cette dernière analyse que la
des
services
Vie des personnes à faibles revenus et en particulier
politique de crédit a été élaborée. Cette politique défi­
divers offerts par
des femmes ; participer à la lutte (contre la pauvreté...
les institutions.
nit les conditions d’obtention du crédit.
Lassané SAWADOGO
Certaines institu­
Tout membre peut bénéficier d’un crédit à condi­
AN: Parlez-nous du fonctionnefnent de la mutuel­
Secrétaire Général de Baitoul maal tions telles que
le.
tion d’être membre depuis au moins trois mois, dé dis­
les banques, la loterie, les assurances ont fait naître
poser d'une garantie et une épargne minimum de 10 à
LS: La mutuelle s’est dotée d’un ensemble d’outils et
de nouvelles questions qui se heurtent aux principes
de supports qui participent à la réalisation de ses acti­
15% du montant demandé (exception faite des sala­
de l'islam. Ainsi, dans leur fonctionnement, elles met­
riés ayant viré leurs salaires à la Caisse), d’affecter le
vités à savoir, le statut et règlement intérieur, un
tent non seulement en marge les préoccupations
manuel de procédures ; une politique de crédits.
crédit à la réalisation d’une activité dont l’objet ne soit
sociales des masses mais épousent des règles de
Par ailleurs, avec l’aide de l’O.N.G. Aquadev qui est
pas illicite au sens islamique du terme, d'avoir un avis
gain peu soucieuses de l’éthique et de la morale. Au
une O.N.G belge intervenant dans l’appui institution­
favorable du comité de crédit.
premier rang de ces règles, l’intérêt.
nel aux structures de micro’finance, nous avons enta­
La caisse a déjà octroyé des crédits à un certain
C’est dans ce contexte et face à l’absence d’une alter­
mé depuis le 14 avril 2005 une informatisation des dif­
nombre d'élèves et d’étudiants sous forme de prêts
native juste que la mutuelle Baitoul maal est née avec
férentes opérations.
scolaires ou de prêts d'équipements (motos, appareils
pour ambition de concilier les exigences d’un monde
Au niveau des ressources humaines, on distingue au
ménagers...). Au regard de la faiblesse des revenues
poursuivant le bénéfice et le devoir de protection des
sein du personnel deux catégories de personnes. Il
de ce groupe des réflexions pourront être menées en
membres de la société. Le Secrétaire Général de
s'agit des membres des organes dirigeants à savoir le
vue de mettre en place des produits de crédit répon­
cette institution, Lassané Sawadogo, lève le voile sur
Conseil d’Administration, le Comité de Crédit et le
dant à leur besoin.
ses attributions et ses fonctions.
Conseil de Surveillance ; le personnel permanent
composé d'un comptable, d’un agent de crédit et une
AN: La mutuelle dispose-t-elle d’un plan d’agran­
An-nasr: Quels sont les mobiles qui ont justifié la
caissière.
dissement ou de perspective à long terme ?
création de la caisse ?
En dehors de ces personnes, nous faisons appel en
LS: Depuis novembre 2003, la mutuelle a transféré
Lassané Sawadogo: La création de la caisse est
cas de besoin à des contractuels pour-des missions
ses services dans de nouveaux locaux situés au côté
l'aboutissement de réflexions initiées depuis octobre
ponctuelles.
nord du siège de l’A.E.E.M.B. Ces changements tra­
1996 dans le cadre des activités de la fondation Umar
duisent le souci du Conseil d’Administration de pou­
ben Kattab. Comme vous le savez, l’aide sociale dis­
AN: Quels sont les services offerts et quel est le
voir doter la structure d’un cadre propice à l’exercice
tribuée gratuitement ne permet.pas toujours aux béné­
capital actuel de la mutuelle ?
de ses activités. Un accord de partenariat a également
ficiaires de se prendre en charge. C’est la raison pour
LS: Les principaux services offerts par la mutuelle
été signé avec l’O.N.G. Aquadev qui a déjà mené un
laquelle les responsables de la fondation ont voulu, à
sont les services d’épargne, les services de crédits.
audit organisationnel et informatique de la caisse en
travers cette caisse, mettre à la disposition des fidèles
Les services d’épargne comprennent l'épargne simple
octobre 2004.
et des bonnes volontés un cadre d'entraide reposant
et l'épargne pèlerinage.
Avec l'aide de cette O.N.G., un plan d'affaires est en
sur un système de crédits remboursables à courts et
L'épargne simple s'adresse aux membres qui dési­
cours d’élaboration. Tous ces efforts devront concourir
moyens termes avec pour finalité de contribuer à
rent effectuer des dépôts sur leurs comptes. L'épargne
à une professionnalisation de la structure et à son
l'amélioration des conditions de. vie de nos membres.
pèlerinage est un nouveau produit que nous propo­
meilleur positionnement dans l’univers des institutions
Pour ce faire, un comité chargé de l'étude de sa fai­
sons aux futurs candidats au hadj. Grâce à ce produit,
mutualistes d'épargne et de crédit de notre pays.
ils ont la possibilité de s’inscrire et d'accomplir les for­
sabilité a été mis en place . C’est au terme de ce pro:
malités y afférentes.
cessus que les textes constitutifs de la caisse ont été
AN: Le mot de la fin
Les services de crédits concernent 5 types de crédits:
élaborés puis soumis à l’adoption des membres fon­
LS: Je voudrais remercier sincèrement dl'équipe
le crédit social, le crédit d’équipement, le crédit com­
dateurs lors de la première Assemblée -Générale qui
d’AN-NASR pour l'initiative de cette rencontre
mercial ou d’investissement, le crédit immobilier ; les
s'est tenue au siège de l’A.E.E.M.B le 26 janvier 1997.
d'échange que nous saluons en ce sens qu’elle per­
crédits spécifiques ou de groupes. En dehors des acti­
Après l'Assemblée générale constitutive, c'est avec
mettra de mieux faire connaître notre institution.
vités ci-dessus énumérées, un compte est ouvert au
les concours financiers de la Fondation OMAR
Je saisis également cette opportunité pour affirmer la
sein de la mutuelle à l'intention des fidèles qui désirent
reconnaissance des responsables e la caisse à
B.Khattab et des bonnes volontés ainsi que la bien­
s'acquitter de leur ZAKAT ou aumône légale.
l’égard de l’A.E.E.M.B. pour sa précieuse contribution
veillante collaboration de l'AEEMB que nous avons pu
Enfin, il est à signaler que l'institution mène actuelle­
au lancement des activités et partant l’insertion de la
assurer la construction d'un guichet, recruter un agent
ment des démarches en vue de ia mise en place d'une
caisse dans le paysage "des institutions financières
et procéder au lancement officiel des activités le 15
Mutuelle de santé au profit de ses membres. A la date
centralisées.
juillet'1998.
du 31 décembre 2004, la Caisse comptait plus de 2
Il est aussi utile de rappeler que la caisse mène ses
500 membres avec un capital social de plus de 2 535
activités sous l'égide de la Loi n°59/94/ADP du 15
AN: Quelles sont les attributions de cette mutuel­
000 F CFA. L’encours total des crédits est de plus de
décembre 1994. De ce fait, elle est tenue de se
le et sous quel statut évolue-t-elle ?
120 000 000 F CFA pour une épargne mobilisée de
conformer aux dispositions des textes en vigueur.
LS: Dans le souci de doter la mutuelle d'un cadre légal
C'est pourquoi nous demandons l'indulgence des uns
plus de 190 000 000 F CFA.
■pour l'exercice de ses activités, une demande d'agré­
et des autres pour les incompréhensions et insuffi­
ment a été introduite le 24 décembre 1997 auprès du
AN: Comment peut-on obtenir un crédit à Baitoul
sances qui sont parfois constatées dans le traitement
Ministère chargé des finances. C'est suite à l'examen
de leurs dossiers.
maal ?
de cette demande qu’elle a obtenu son agrément pour
LS: Avant de répondre à votre question, je dois rele­
exercer ses activités.d'épàrgne et de crédits et est ins­
Propos recueillis par Mikaillou KERE,
ver que l'idée de solidarité librement consentie, autour
crite sur la liste des institutions mutualistes d'épargne
Mamadou KOALA et Haoua SERE
et de crédit sous le numéro A-13980095. ■ d'une mutuelle d’épargne ét de crédit paraît être une
innovation pour certains membres habitués à n'avoir
MEF/SG/DGTCP/DAMOF du 31 mars 1999.

L

AN-NASR N° 021

JUILLET - SEPTEMBRE 2005

P.2

VIE DE L’ASSOCIATION
Les Conseils Généraux ont clos leurs activités
près huit mois d’acti­
Zandoma, le Mouhoun,
vités de formation, de
l'Université
de
mobilisation, l'heure
Ouagadougou, le Kadiogo,
est à la clôture partout danspour ne citer que ceux-là,
les Conseils Généraux. Le
sont autant de Conseils
début des vacances est
Généraux qui ont organisé
donc marqué par l’organi­
des activités de clôture
sation dans de nombreux
ayant mobilisé des cen­
C.G.. d'activités de clôtures
taines d’aeembistes. Le
allant des nuits culturelles
Conseil
Général
du
aux conférences en pas­
Mouhoun a marqué la par­
sant par des journées cul­
ticularité en organisant
turelles, des projections,
deux cérémonies de fin de
des
sorties,
etc.
Le
lecture du Coran dans ses
Nahouri, le Kourwéogo, le
sections de Bodokuiy et de
Zoundwéogo, l’U.P.B, le
Dédougou. En effet, des
Bazèga, le Yatenga, le
frères et sœurs de cette

A



localité sont parvenus en
une ou deux années, à lire
intégralement
le
livre
saint :1e Noble Coran.
Ces activités dé clôture sont

des cadres de regroupe­
ments que les C.G. doivent
savoir exploiter pour mieux
sensibiliser leurs militants
sur la bonne gestion des
vacances scolaires. La fin
des activités n’est pas la fin
de la recherche du savoir
encore moins de la pratique
religieuse.

Issiaka GNESSI

Colonies de vacances islamiques
Un cadre d’enseignement de l’islam aux tout-petits
J A.E.E.M.B. et le CERFI co- organisent cette année encore des colonies de
vacances islamiques à l’intention des enfants. Elles sont prévues pour se dérouler
du 15 au 31 juillet 2OO5.Les C.G. qui en organisent sont : Kadiogo, Houet,
Boulkiemdé, Comoé, Gourma, Kénédougou, Kossi, Mouhoun, Passoré, Poni,
Sanmatenga, Sourou, Tuy, Yatenga.
Une colonie internationale est prévue à NIAMEY au Niger à la même période.

L

sein de la structure. Elles ont
concerné
concrètement la
connaissance islamique, le
militantisme, la connaissance
ette année, le test
pédagogique, le Coran, l’ara­
national de niveau a eu
be... L’élément nouveau des
lieu le 22 mai dernier
évaluations de cette année a
sur toute l’étendu du territoire
été la composition sur table
national sous la supervision
pour tous les niveaux contrai­
du département chargé des
rement aux années précé­
dentes où les niveaux Émir
affaires culturelles du Comité

C

disposaient d’un délai d’une
semaine pour rendre leurs
copies. Ces tests donnent
l’occasion à l’organe central,
non seulement d’évaluer le
niveau d'ensemble de forma­

Exécutif de l’A.E.E.M.B. Les
niveaux I, II, III, Émir let Émir
Il étaient concernés. Les
rubriques d’évaluation ont été
diverses conformément aux
objectifs de la formation au

tion de ses membres, de
suivre la progression de leur
nombre, mais aussi et surtout
de mesurer la qualité de la for­
mation qui leur est dispensée.
Les organisateurs enten­
dent innover dans le sens de
l’amélioration du niveau de
formation et des conditions
d'évaluation de tous les
membres de la structure et
en appelle par conséquent à
la disponibilité des conseils
généraux pour la réussite de
cette tâGhe.
Ibrahim SANA

SENAFI 2005
Le séminaire de tous les défis
J A.E.E.M.B. organise cette année la

et science, défi pour un développement

igème édition de son séminaire

humain durable »
La singularité de cette édition réside dans
le fait qu’elle constitue un défi pour les
responsables de structure car, le nombre
de participants attendu est de loin le plus
important de l'histoire de l’AEEMB( plus
de 700 ). Par ailleurs cette édition inter­
vient dans un contexte où la structure,
après avoir fait le bilan de 20 ans de par­

L

national de formation islamique
(SENAFI). Après Tenkodogo 2003 pour la
gème

édition,

c’est

la

ville

de

Ouagadougou qui sera à l’honneur de ce
grand rendez vous de formation islamique
du 06 au 13 août 2005. Le thème retenu
pour cette édition toute singulière est « Foi

Seno
Sissili
Soum
Sourou
Tapoa
Tuy
Université
U.P.B
Yatenga
Zandoma
Zoundwéogo

Nbre de
place

06
20
03
10
03
30
70
15
10
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30
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05
. . 05
03
06
20
05
30
10
25-

Frais de
participation
3 500
3 500
3 500
4 000
3 500
3 500
4 000
3 500
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3 500
3 500
4 000

cours et dégagé des perspectives pour le
future, devra confirmer tout le bien qu'on
dit d’elle en matière d’organisation, de
mobilisation et surtout de représentativité.
Aussi, dans un contexte marqué au plan
national et international par la recherche
de stratégies pour un développement des
pays pauvres, ce séminaire devra montrer
en quoi une foi ferme soutenue par une
science utile peut contribuer à un déve­
loppement humain durable...
Le tableau suivant résume le nombre de
participants et leur frais de participation
en fonction des conseil généraux:

AdamaSAKO
.

DIRECTEUR de PUBLICATION
Président de l’AEEMB
01 BP 1817 Ouagadougou.01 -Tél /Fax: 50-36-27-89

AN-NASR N° 020

Conseil
général
Balés
Bam
Banwa
Bazcga
Bougouriba
Boulgou
Boulkièmdé
Comoé
Ganzourgou
Gnagnan
Gourma
Houet
loba
Kadiogo
Kénédougou
Kossi
Kouritenga
Kourwéogo
Léraba
Loroum
Loumbila
Mouhoun
Nahouri
Namentenga
Oubritenga
Oudalan
Passoré
Poni
Sanguié
Sanmatenga

Rédacteur en chef

AN -NASR
Bulletin de formation et d’information de l’AEEMB

E-mail: comiteexecutif@aeemb.bf
Site web : www.aeemb.bf

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33
.34
35
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39
40
41

'

Équipe de rédaction

Mlkailou KERE, Idrissa OUOBA, Hamadé BAMBARA,
Slaka GNESSI, Mamadou KOALA, Daouda WIBGA, Hamadou
BAGAYOGO, Kadré SAWADOGO, Haoua SERE, Ibrahim SANA
Impression: SEDIMA : 50-36-80-80

JUILLET ■ SEPTEMBRE 2005

P.3

CULTURE ISLAMIQUE
l est légitime aujourd’hui pour
chaque musulman de s'interro­
ger sur ce à quoi renvoie la
notion de ummah qu’on peut tra­
duire simplement par communau­
té musulmane.
L’idée d'unité de la communauté
des croyants en islam est conte­
nue dans la sourate 3 V103 :
•< Accrochez-vous tous à la
corde d’Allah et ne vous désu­
nissez point ». Le câble de Dieu
c’est l’islam, la foi en Dieu et en
son prophète (saw).
Dans la conception islamique, la
notion de communauté n’est pas
fondée sur des considérations de
race, de nationalité, de localité,
de parti ou d’intérêt particulier.
C’est une communauté fondée
sur la loi en Dieu et la soumission
à sa loi (Shari’a). C’est à la lumiè­
re de ces idées que nous vous
proposons un examen de la ques­
tion de la ummah islamique en
fonction des préoccupations
actuelles.

I

La formation d’une communauté
musulmane et son évolution à
travers le temps
D'un point de vue historique, la
ummah a commencé par un
groupuscule de convertis à la
Mecque dont la persécution avait
contribué à renforcer la cohésion.
Le pacte d’Aqaba par lequel les
convertis médinois s’engageaient
à accueillir et à protéger le
Prophète chez eux et par voie de
conséquence l’Hégire ont consti­
tué deux étapes décisives vers la
constitution de la ummah. Une
fois à Médine en 622, l’élan de
fraternité
entre
Ansar
et
Mouhadjiroun contribua à cristalli­
ser dans l'esprit des musulmans
la conscience de communauté.
Avec le temps, la communauté
des musulmans s'est sans cesse
accrue grâce aux vagues de
conversion de tribus entières jus­
qu'à la reconquête de la Mecque
en 628, le centre de commande­
ment restant toujours à Médine.
Plus tard le centre de commande­
ment de l'islam se déplaça de
Médine à Bagdad en passant par
Damas. Dès le huitième siècle,
l'ère d'influence de l'islam s'éten­
dait des confins de l'Inde en
Afrique su'bsaharienne en pas­
sant par l'Andalousie (sud
Espagne). Il englobe ainsi des
civilisations et des peuples.

mission historique
De nombreux versets et hadiths
du noble prophète évoquent
abondamment la notion de
ummah et toujours en rapport
étroit avec sa mission, son rôle,

AN-NASR N° 021

Le concept de ummah
et l’unité des musulmans
sa responsabilité sur terre. A ce
propos Dieu dit : « Que soit
issue de vous une communau­
té qui appelle au bien et pros­
crit le mal. Ce sont ceux-là les
bienheureux » C3V104. Il dit
encore : << Vous êtes la meilleu­
re communauté qui ait surgit
d’entre les hommes, vous
ordonner le convenable, vous
interdisez le blâmable et vous
croyez en Dieu »C3V110
A travers ces versets du noble
Coran, il ressort que non seule­
ment les musulmans constituent
une communauté mais aussi et
surtout ils ont une mission histo­
rique à assumer face à l’humani­
té, celle de lui servir de lumière et
de guide. C'est une communauté
de témoignage.
C'est à ce propos qu'Allah
dit : « Nous avons fait de vous
un peuple central pour que
vous serviez de, témoin à tous
les peuples. Votre témoin à
vous sera le prophète ».
S2V143.
C’est dans le sens de
cette lourde responsabilité que le
noble prophète Muhammad (saw)
recommande au croyant de corri­
ger le mal, par la main ou par la
langue ou encore par une désap­
probation intérieure selon sa
capacité.
Les références ci-dessus établissent la responsabilité
des membres de la communauté.
Elles font ressortir du même coup
le statut de membre de la ummah
qui commande la foi en Dieu, le
combat contre le mal et la promo­
tion des vertus et des bonnes
actions.
C’est donc dire que pour apparte­
nir à la ummah dont il est ques­
tion, il faut après la foi en Dieu,
servir les hommes et participer à
la construction des sociétés au
nom de sa foi . C'est travailler
dans l’intérêt de la ummah et
participer à son action collective.
Si l'on évoque l’appartenance à
une ummah, les efforts au servi­
ce de cette communauté, la mis­
sion universelle dont elle est
investie, cela paraît imprécis,
panoramique, idéaliste, utopique,
quand on sait que la notion de
ummah. fait appel à celle d'uni­
versalité. Cela nous amène à
nous interroger légitimement sur
ce à quoi il faut s’en tenir quand
on parle de Ummah aujourd'hui. '

La ummah Islamique mQntlialsj
l'unité de? musulmans

en question
La ummah islamique mondiale
n’existe que dans l'imaginaire.
C'est pour cela qu'il ne faut pas la
concevoir comme une sorte d'en­
tité cohérente, mais il faut plutôt
la concevoir dans sa diversité. La
problématique de la ummah
aujourd'hui ne réside nullement
dans l'idée qu’elle soit unique ou
comprenant
des
tendances
diverses . Cette diversité est en
elle-même une manifestation de
la volonté de Dieu.«Je vous ai
créé en nation et en tribu pour
que vous vous entre connais­
siez. »
La problématique de la ummah
réside dans l’absence de la
conscience en elle, l’oubli de la
communauté; toute chose qui est
contraire à cet enseignement du
Prophète : « Allah est avec le
groupe. Celui qui (s'en) isole,
s'isole dans le feu ». Il dit enco­
re : « Celui
qui se sépare
du
groupe
d'un empan,
c'est comme
s’il
était
l'agneau de
l’islam.»
«
Celui qui ne
s’intéresse pas aux affaires de
ma communauté n’est pas des
nôtres.»
A la lumière de ces
hadiths, il apparaît que c’est non
seulement impératif d'appartenir
à la communauté mais aussi de
travailler à son épanouissement.
Tout ceci évoque l'unité des
musulmans. L’unité dans la diver­
sité, dans la différence. Au lieu
d'être une richesse, les diffé­
rences constituent un facteur de
déchirure si bien qu'aujourd’hui, il
y a des brèches qu’il est impos­
sible de colmater. Travailler dans
l’intérêt de la ummah aujourd'hui
ce n'est pas appartenir ou créé
une association islamique...
Travailler pour et. au
nom de la ummah, c’est être actif
au sein des structures islamiques,
c’est être au service des commu­
nautés de bases de nos patries
tout en ayant en conscience que
notre frère en Island travaille dans
la complémentarité de ce que
nous faisons aux Philippines.
Cela implique nécessairement
que l'on accorde.au contexte la
place qu'il lui faut. C'est cela la
conscience de la ummah. Ce
dynamisme forge le sens de la
ummah au-delà des' considéra­

JUILLET • SEPTEMBRE 2005

tions sectaristes. Chaque musul­
man doit ainsi définir sa place et
son rôle dans sa communauté,
dans sa structure islamique de
base.
Au-delà des initiatives locales, il
faut aller à la découverte de l'ex­
périence des autres à travers des
cadres de concertations entre ins­
titutions ou structures au niveau
sous-régional,
international...
Cela interpelle en premier chef
les leaders des structures isla­
miques. Le réveil de la jeunesse
musulmane de l'Afrique de l'ouest
depuis les années 70 est fort édi­
fiant sur ce plan.
Mais l’écart qu’il y a entre l'orga­
nisation du travail au niveau des
structures nationales et la coordi­
nation des activités au plan sousrégional nous interpelle.
L'action commune doit s'orienter
dans le sens de l’éducation des
masses, de l'organisation du tra­
vail, de la formation des respon­
sables, de la création d’institu­
tions fiables, de la culture de la
citoyenneté, de la lutte contre les
sectes hérétiques
qui mena’cent la
ummah. Voilà de
quoi mobiliser les
musulmans.
Et
c'est cela être
membre de la
ummah islamique,
c’est aussi cela
travailler pour elle et au nom d’el­
le.
Il y a de toute évidence
de quoi nous occuper pleinement,
ce qui ne laisse pas le temps aux
futilités. Au Burkina Faso comme
ailleurs la situation de la ummah
n'est pas celle souhaitée. La com­
munauté musulmane qui s'est
constituée en 1962 et qui regrou­
pait l’ensemble des musulmans,
s’est divisée en plusieurs asso­
ciations.
Aujourd'hui la configuration de
cette communauté laisse entre­
voir plus d'une centaine de struc­
tures islamiques dont quelques
unes sont les plus représenta­
tives. Cela ne constitue pas forcé­
ment un mal en soi.
L'essentiel est de se poser la
question suivante; qu'est-ce que
l'ensemble de ces structures font
pour la construction de l’islam au
Burkina Faso? Cela évoque les
plans d’action, le sérieux et la sin­
cérité des actions. C'est à travers
ce sens élevé de la ummah que
celle-ci existe et transcende les
frontières, les. barrières eth­
niques, les limites des écoles de
pensées, des confréries, des
nationalités, des races.

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