An-Nasr trimestriel #54

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Classe de ressource
Text
Titre
An-Nasr trimestriel #54
Date
1 janvier 2015
Résumé
Bulletin trimestriel d'information et de formation de l'AEEMB
numéro
54
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q114034592
extracted text
AN-NASR
Situation politique du
Burkina Faso

Le rôle de la
communauté
des musulmans

Habillement de la femme en islam

Attention à la
tentation de la mode
-

L’intégrisme journalistique

Comment
Charlie Hebdo a
dévoyé la liberté
d’expression P.10
Autonomisation économique
de la femme musulmane

Ne pas privilégier les
biens de ce bas
monde au détriment
de i’an-deià ps

15^ Congrès de l’AEEMB

Les principaux changements
P.3
Album photo du nouveau bureau
P.6

____________________________

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J

1

—•

I

J,

to

’année
2014 Les musulmans indivi­
marque une date duellement ont activement
historique pour participé à cette révolu­
le peuple burki­ tion. Mais force est de re­
connaître que les musul­
nabé. Pour la deuxième
fois, le pays des hommes mans n’ont pas participé
intègres a dit non à la fa­ au processus en tant que
çon de faire de ses diri­ communauté, laissant sa
geants. Ainsi, après Mau­ jeunesse dans une mau­
rice Yaméogo en 1966, ce vaise posture... Il se pose
fut le tour de Biaise Com- alors l’épineuse question
paoré d’être chassé par le de
l’engagement
des
peuple. Pour ce dernier ré­ jeunes musulmans pour
gime, c’est bien la volonté la vie de la nation notam­
et l’engagement de Biaise ment en politique.
et de ses acolytes d’appor­ En cette période de transi­
ter une modification de tion, le rôle de la commu­
l’article 37 de la constitu­ nauté reste et demeure
tion pour se main­
Situation politique du Burkina Faso
tenir au pouvoir
27ans
de
apres
règne qui fut la
goutte d’eau qui a
fait
déborder la
vase. La jeunesse
qui avait épuisé ses armes fondamental : sortir des
de patience s’est mobili­ mosquées et dire la vérité,
sée. Des marches de pro­ donner des orientations à
testation avec le point cul­ la jeunesse et à la nation
entière,
apporter
minant les évènements toute
des 30 et 31 octobre 2014, notre contribution et notre
à la prise en charge des vision pour un Burkina
blessés à l’hôpital, la jeu­ prospère.
nesse était partout. C’est L’autre étape de la transi­

L

Le rôle de la commu­
nauté des musulmans

un acte hautement patrio­
tique qui a permis de libé­
rer notre pays des griffes
.ÉWiW^cPun
régime qui avait
d’autres objectifs que de
travailler à l’épanouisse­
ment des populations la­
borieuses.
An - nasr

"Frimcstriel

tion est la mise en place
de la commission de ré­
conciliation nationale et
des
reformes
(CRNR).
Nous attendons énormé­
ment de cette commission,
des mesures fortes pour
panser les plaies dans les
anvier —mars 201>

coeurs en prenant en
compte toutes les dimen­
sions de la vie nationale.
Personne ne doit être lésé.
Nous devrons suivre avec
intérêt les débats, les me­
sures et les décisions
prises dans les différentes
commissions. Le point de
chute de la transition est
la tenue des différentes
élections
(présidentielle,
législatives
et
munici­
pales). Nous osons croire
que la communauté des
musulmans qui s’est illus­
trée dans des divergences
face aux questions poli­
tiques de notre pays
jouera désormais son
rôle qui est le leur: édu­
quer et interpeller les
acteurs politiques sur
leurs responsabilités à
travailler
sincèrement
pour des populations.

La rédaction

AN-NASR
Bulletin de formation et d’information de
l’A.E.E.M.B.
01 BP 1817 Ouagadougou 01
Tel/Fax: 50 36 27 89
Email: comiteexectif@yahoo.fr
Site web: www.aeemb.bf

Directeur de publication
Ali SAWADOGO
Rédacteur en chef
Saïdou KALGA
Equipe de rédaction
Daouda OUIBGA, Boukari OUOBA, Salimata PARE, Moussa SAWADOGO, Issouf
OUEDRAOGO, Harouna YAMEOGO, Fatimata DEMBEGA
Impression
SONAZA Sari: 25 36 04 16 / 70 29 62 75

15eme Congrès de l’AEEMB

Les principaux changements
’organe
suprême
de
Ali Sawadogo,
nouveau président
l’Association des élèves
et étudiants musulmans
au Burkina (A.E.E.M.B.) En ce qui concerne la relecture
s’est réuni du 25 au 28
­
desdé
textes,
nous pouvons retenir
cembre 2014 à Ouagadougou, les points suivants : Le nombre
au centre socio-éducatif
de des membres du CE à connu en­
l’Agence
des
Musulmans core une modification par une
d’Afrique
(AMA)
sous
le réduction de 04 membres. En
thème, « l’A.E.E.M.B. et le défi de effet, le Comité Exécutif comp­
la gestion des ressources hu­ tait 13 membres comme les
maines ». - Ce 15ème congrès ordi­ Conseils Généraux. En 2010,
naire de l’A.E.E.M.B. a regroupé pour soulager la charge de cet
ses organes nationaux à savoir organe, le nombre'de membre
le Conseil Consultatif national était amené à 19 personnes lors
(CC/N), le Comité Exécutif (CE) du congrès. Après une expéri­
et le Commissariat aux comptes mentation sur 2 mandats, il a
(CAC/N). Il y avaient également été jugé bon de revoir le nombre,
les représentants provinciaux et c’est ce qui a conduit à un
c’est à dire les Conseils Géné­ bureau de 15 personnes pour ce
raux (CG). Sur 51 conseils géné­ mandat 2014-2016 avec 2 per­
raux (CG) que compte l’associa­ sonnes à la vice-présidence.
tion, 47 étaient présents. Cette Un autre changement majeur
activité souveraine, était le ren­ concerne le domaine social de la
dez-vous de bilans du mandat, structure. Vu les interventions
de concertations franches, de re­ et les attentes du département
lecture et d’adoption de docu­ Délégué aux Affaires Sociales
ments et de prise de grande dé­ (DAS), le champ d’action de ce
cisions. A cela s’ajoute le renou­ département a été agrandi en
faisant de lui un secrétariat d’où
vellement des bureaux.
appellation
désormais :
Les activités du congrès ont dé­ son
buté le 26 décembre par une cé­ « Secrétariat aux Affaires So­
rémonie d’ouverture au cours de ciales (SAS) ».
laquelle des attestations de re­ Le point qui a retenu plus l’at­
connaissance ont été remises à tention des uns et des autres
des personnes qui ont été distin­ était l’élection du nouveau bu­
guées pour leur accompagne­ reau national de l’A.E.E.M.B.
ment à la structure. Il s’en est c’est-à-dire le CE, le CAC/N et le
suivi une conférence sur le CC/N. A l’issue de cette élection,
thème du congrès, et également un autre SAWADOGO a été dési­
des échanges entre les membres gné pour poursuivre les œuvres
du CE et les représentants des de Issaka SAWADOGO à la tête
CG.
de l’Association. Il s’agit de Ali
Avant la tenue du congrès, des SAWADOGO, qui a reçu la
commissions ont travaillé sur charge de conduire cette struc­
l’élaboration de la feuille de ture pour le mandat 2014-2016.
route pour le mandat à venir et Ce nouveau président est à son
la relecture des textes de la 3ème mandat au comité exécutif.
structure.
De 2ème adjoint au secrétaire à
l’organisation et à la communi­

L

An-nasr

Trimestriel

janvier—mars 2015

cation (SOCA2) pour le mandat
2010-2012, il devient le secré­
taire général (SG) lors du con­
grès de décembre 2012 pour le
mandat qui vient de s’achever.
Ces années de travail lui sera
certainement un atout pour sa
mission. Mais il est bien de sa­
voir que les doua (invocations) et
le soutien de chacun de nous
sur tous les plans lui seront in­
dispensables.
Ce renouvellement est une tradi­
tion toujours respectée depuis la
création de la structure il y a
plus d’un quart de siècle. Pour
ce bureau du CE, il a été renou­
velé à plus de 80% de ses
membres.
Les rideaux du 15ème congrès
sont tombés avec l’investiture
du nouveau bureau national (CE
et CAC) de l’A.E.E.M.B. dans la
matinée du 28 décembre à
l’Amphi A600 de l’Université de
Ouagadougou. Au cours de cette
cérémonie, des attestations de
reconnaissance ont été décer­
nées à des personnes distin­
guées.
Cette cérémonie s’est achevée
par la remise des insignes au
nouveau président et la presta­
tion de serment du nouveau bu­
reau ainsi que l’assemblée pré­
sente.
De ces insignes on peut retenir
le Coran, les textes de l’Associa­
tion, le turban et le bâton. Le
Coran et les textes de la struc­
ture doivent lui servir de guide
et référence dans sa gestion et
prises de décisions. Le turban
symbolise la sagesse avec la­
quelle il doit se conduire, et le
bâton symbolise le commande­
ment.
X Saïdou KALGA

P-O5

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le I Association
Centre Culturel Islamique

Les raisons de la suspension des travaux
Sur le boulevard Charles De Gaulles aux environs de la pharmacie Wend Kuuni, le centre culturel
islamique (CCI) de l’AEEMB bien qu’étant encore en chantier, force l’admiration. Actuellement, on
s’aperçoit que le bâtiment a atteint son dernier niveau à savoir le R+4. Cependant, depuis quelques
mois, une avancée timide du chantier est remarquée. Pour en savoir davantage, l’équipe d’An Nasr a
approché le responsable de la commission chargée de la construction du Centre, Moussa BAMBARA.

An Nasr (AN) : A quel taux peuton estimer la réalisation du CCI ?

Moussa BAMBARA (MB) : Je ne
suis pas un technicien du Bâtiment
et des Travaux Publiques (....) mais
ce que je sais c’est que le plan pré­
voyait un bâtiment constitué d’un
Rez-de-chaussée
et
de
quatre
étages. A ce jour, les grosses
œuvres c’est-à-dire le corps
du bâtiment sont très
avancés. Il reste des tra­
vaux non négligeables à
savoir : les minarets, le
cloisonnement des salles à
chaque niveau, les ouver­
tures, les escaliers y com­
pris les ascenseurs. En
plus
de
ces
grosses
œuvres, il y a aussi les tra­
vaux de finition qui sont
souvent plus coûteux et
prennent plus de temps
que les grosses œuvres.
AN : À quel niveau est-on
avec les contributions et
les différentes promesses ? Pou­
vez-vous revenir en détails sur la
contribution des anciens et des
militants ?

MB : Dès le début du projet, nous
avons élaboré une stratégie de mo­
bilisation qui prend en compte les
anciens militants de l’AEEMB qui
sont dans la vie professionnelle et
les militants en activité.
Pour la première cible, c’est-à-dire
les anciens, nous avions prévu mo­
biliser 1000 personnes du public ou
du privé qui accepteront céder
2500F/mois pendant deux ans au
profit du projet. Il s’agit de signer
une fiche d’engagement et nous
transmettrons soit à la solde soit à
sa banque. Au terme de cette action
nous avons pu collecter environ
400 engagements qui ont pu subir
ces coupures.
An ~ nasr

Trimestriel NPO^4-

Pour la deuxième cible, il consiste
à saisir toute occasion de regrou­
pement des aeembistes et les sen­
sibiliser à contribuer. Ainsi, lors
des séminaires (SENAFI, SEPROFI, SEREFI...), des camps de for­
mations et autres activités des
sensibilisations ont été fait. Un
effort supplémentaire
doit être

fait deux ans que le projet a com­
mencé et la plus part des engage­
ments de rétention à la solde pris
par environ 400 frères et sœurs a
pris fin. Certains ont renouvelé
tardivement et d’autres n’ont pas
encore renouvelé. La deuxième
cause est liée à la crise que tra­
verse le pays qui a réduit l’activi­
té économique au Burkina Fa­
so. Les opérateurs écono­
miques ont été de gros contri­
buteurs du projet, donc toute
situation qui affecte l’activité
économique impacte aussi sur
la mobilisation des ressources
auprès de ces personnes.

AN : Au regard de ce qui
vient d’être dit, quel appel
avez-vous à lancer aux mili­
tants en particulier et aux
musulmans en général ?

fait par les militants. Ce projet est
le leur et donc, ils doivent se mo­
biliser non seulement en contri­
buant mais aussi en mobilisant
des contributeurs éventuels.
AN : On constate depuis un cer­
tain temps l’arrêt du chantier.
Quelles en sont les causes ?

MB : C’est vrai que les travaux
sont aux arrêts depuis quelques
mois. La principale raison est fi­
nancière. Du fait de la réduction
des recettes, l’AEEMB n’arrivait
pas à honorer les factures des tra­
vaux déjà exécutés. Devant cette
accumulation de factures non
payées, l’entreprise ne dispose
plus de moyens pour poursuivre
normalement les travaux. Plu­
sieurs causes expliquent cette
situation. La première est que ça
janvier-mars 2012

MB : Dans l’exécution du pro­
jet, nous avons un bureau qui
assure le contrôle des travaux.
C’est une contribution très
importante d’un frère. Selon le
responsable de contrôle, le projet
est à une phase critique parce
qu’il y a des travaux qu’il faut
impérativement faire avant de
passer à d’autres étapes sinon
après le passage, il faut re­
prendre certains travaux au
risque d’avoir un bâtiment qui ne
répondra pas aux normes de
qualité. Donc c’est un défi qui est
lancé à tout musulman et à tout
aeembiste ancien ou en activité.
Il faut se remobiliser pour trou­
ver les moyens de réaliser les tra­
vaux indispensables avant la sai­
son des pluies.
Interview réalisée par
Moussa SAWADOGO
r.o+

Autonomisation économique de la femme musulmane

Ne pas privilégier les biens de ce bas monde au délriment de l’au-delà
autonomisation
écono­
mique de la femme lui
confère la capacité de
subvenir à ses besoins,
d’avoir un capital, le gérer
et le dépenser comme elle
le veut. Mais le constat est
que la musulmane à ten­
dance à privilégier les
biens de ce bas monde au
.détriment de l’au-delà. Or
la finalité de tout acte doit
être la recherche de la
face de DIEU.

L

désir d’être avec des gens qui ont
le
même
niveau
économique
pousse la femme à intégrer des
communautés et des groupes aux

Etre une musulmane
autonome

Les actions de la musul­
mane doivent être licites
et en rapport avec sa con­
dition féminine. Et surtout sa pa­
rure doit respecter ce que DIEU a
prescrit pour elle. Le travail de la
femme ne doit pas être antago­
niste avec le port du voile ou la
contraindre à porter un semblant
de voile. Le seul model du port du
voile et de l’habillement doivent
être celui de la sourate 24 verset
31: « Eî dis aux croyantes de baisser leur

regards, de garder leur chasteté, et de ne
montrer de leurs atours que ce qui en pa­
raît et qu 'elles rabattent leur voile sur
leurs poitrines... » .
Être autonome et rester dans sa
communauté religieuse

Le constat qui se dégage des ten­
dances actuelles est que, plus la
femme a des moyens financiers,
moins ses fréquentations sont
pieuses or DIEU dit « Fais preuve
de patience [en restant] avec ceux
qui invoquent leur 'Seigneur matin
et soir, désirant Sa Face. Et que tes
yeux ne se détachent point d'eux,
en cherchant (le faux) brillant de la
vie sur terre. Et n'obéis pas à celui
dont Nous avons rendu le cœur
inattentif à Notre Rappel, qui pour­
suit sa passion et dont le comporte­
ment est outrancier» S18 V28. Le
An-nasr

te

~]~nmestrîel

pratiques contraires à la prescrip­
tion divine. Ce que DIEU a proscrit
y est toléré et même promu
(promiscuité, mixité, vin, crimes
rituels, sacrifices humains, alcool,
dépenses excessives, fornication,
adultère, calomnie, homosexuali­
té, pédophilie, mensonge et bien
d’autres). La chasteté, la retenue
dans le comportement et dans le
langage doivent être primordiale
car la morale de l’islam est la pu­
deur. De plus la femme, étant ex­
posée et vulnérable, le repentir et
le retour sincère à DIEU sont un
moyen pour bénéficier de la misé­
ricorde et de la protection divine.
DIEU Seul pourvoie

La musulmane doit savoir que quel
que soit ce qu’elle désire, le re­
cours et la confiance en Dieu
sont nécessaires comme cela est
stipulé dans le coran: « Allah, Le
Seul à être imploré pour ce que
nous désirons » SI 12 V2. Et même
si les affaires prospèrent, la spiri­
tualité doit être révisée à chaque
fois pour ne pas tomber dans

janvier -mars 2015

l’inadvertance car le
prophète
(saw) a dit « Si tu vois qu'Allah ac­
corde à une personne ce qu'elle
aime de ce bas monde alors qu'elle
“““j lai désobéit, sache que c'est
qu'Allah l'égare progressive­
ment » et récita le verset sui­
vant: « Fuis, lorsqu'ils eurent
oubliés ce qu'on leur avait rappèlé, Nous leur ouvrîmes les
portes donnant sur toute chose
(l'abondance); et lorsqu'ils eu­
rent exulté de joie en raison de
ce qui leur avait été donné,
Nous les saisîmes soudain,
et les voilà désespérés. »
§ S6 V44.
G
o
L’autonomie ne doit pas
£ faire oublier la demeure
dernière

A l’heure où la promotion de
l’autonomisation des femmes est
devenue le cheval de bataille des
gouvernants des pays en voie de
développement, il sied d’avoir tou­
jours en mémoire que DIEU a
dit : « Les biens et les enfants sont
l'ornement de la vie de ce monde.
Cependant, les bonnes œuvres qui
persistent ont auprès de ton Sei­
gneur une meilleure récompense et
[suscitent] une belle espérance. »
S18 V46.
Ainsi,
l’autonomisation
écono­
mique de la femme musulmane
doit être tributaire d’une spirituali­
té profonde, accentuée, constante
et assidue car le prophète^ saw a
dit : « Celui dont la seule préoccu­
pation est l'au-delà, ALLAH octroie­
ra à son cœur la satisfaction de se
contenter de peu, mettra de l'ordre
et du succès dans ses affaires et
les biens de ce bas monde vien­
dront à lui contraints et forcés ».

'Sk Salima PARE

--T

Album photo du nouveau bureau du Comité Exécutif de l’AEEMB

Ali Sawadogo, 3è année
Géographie, Président

Savadogo Boukaré,
lère année SEG, SGA

Dama Yaya, 3è année
Anglais, 2è VP

Sako Abdoulaye,
2è année SVT, SG

Sawadogo Karin,
2è année SEG, TG

Mandé Hamadé,
lère année SEG, TGA

année
Génie Civil, SOC

Barry Assane, lère année
Psychologie, SOCA

Nikiéma Lassané,
4è année S JP, SAC

Sana Daouda, lère.année
Histoire, SACA

Bocoum Amidou,
5è année SDS, SAS

Nikiéma Ablacé, lire
année SJP, SASA

Ilboudo Mahamado,
3è année SEG, 1er VP

Légende

Kaboré Fatoumata,
4è année Anglais, SMFS

Bikienga Fatimata,
lire année SJP, SMFSA

VP: Vice-Président
SG: Secrétaire Général
SGA: Secrétaire Général Adjoint
TG: Trésorier Général
TGA: Trésorier Générai Adjoint
SOC: Secrétaire à l’Organisation à la Communication
SOCA: Secrétaire à l’Organisation à la Communication
Adjoint
SAC: Secrétaire aux Affaires Culturelles
SACA: Secrétaire aux Affaires Culturelles Adjoint
SAS: Secrétaire aux Affaires Sociales
SASA: Secrétaire aux Affaires Sociales Adjoint
SMFS: Secrétaire à la Mobilisation et à la Formation
des Sœurs
SMFSA: Secrétaire à la Mobilisation et la Formation
des Sœurs Adjointe

bn ’Umar a rapporté que le Messa­
ger de Dieu (saw) a dit : « Vous
êtes des bergers et vous êtes res­
ponsables de robjet de votre
garde.
Le chef de l'Etat est berger et respon­
sable
de
ses
administrés.
L'homme est berger dans sa famille et
responsable de l'objet de sa garde.
Lu femme est bergère dans la maison
de son mari et responsable de l'objet
de
sa
garde.
Le serviteur est berger dans les biens
de son maître et responsable de l'objet
de sa garde. L'homme est berger dans
les biens de son père et responsable de
l'objet de sa garde. Vous êtes tous ber­
gers et vous êtes responsables de l'ob­
jet de votre garde. »

I

Est mise en évidence dans ce hadith la
responsabilité qu'a l’homme, devant Al­
lah , de tout ce qui est sous sa garde ;
les responsabilités sont diverses ; ainsi,
nous dit le Messager de Dieu (saw) , «
Ae chef de l'Etat est berger et respon­
sable de ses administrés » et devra, le
Jour de la Résurrection, répondre de
cette responsabilité : a-t-il été juste ?
Les pauvres et les nécessiteux étaientils, sous son autorité, assurés quant à
leur subsistance et à leur protection ?
Gérait-il convenablement les deniers de
l'Etat de manière à éviter tout gaspil­
lage ? Avait-il confié les affaires admi­
nistratives et judiciaires à des gens in­
tègres et compétents ? A-t-il développé
les ressources de la communauté, assuré
à ses administrés une instruction effi­
ciente ou bien a-t-il laissé ces derniers
en proie à l'ignorance et au sousdéveloppement ? Le gouverneur sera
comptable de tout cela. C’est ce qui se
dégage du hadith suivant : « Dieu inter­
dira le Paradis à tout gouverneur qui
aura trompé les sujets que Dieu lui au­
ra confiés » Rapporté par Al-Bukhârî et
Muslim
La responsabilité et le dépôt confiés au
gouverneur sont donc graves, et le châ­
timent qui s'abattrait sur l'homme s'il
venait à négliger ses responsabilités et à
tromper la confiance de ses administrés,
est énorme. Le gouverneur doit ré­
pondre aux besoins de son peuple et
veiller à ses intérêts ; c'est pourquoi lui
incombe-t-il de désigner des auxiliaires
expérimentés et intègres dont la tâche
consistera à s'enquérir de la situation
des gens et à en tenir le gouverneur in­
formé, ainsi celui-ci pourra répondre
An - nasr

Trimestriel

aux
besoins de la population. lui incombe et elle est le soutien de
Le Prophète a (saw) dit : « Quiconque l'homme dans la vie. Aussi se doit-elle
reçoit de Dieu la charge de gérer une d'être sage dans la direction des affaires
partie des intérêts des musulmans puis domestiques, économe dans les dé­
se cache à eux pour ne pas s'occuper de penses, de préserver l'équilibre entre les
leurs besoins, de leur indigence et de revenus de son mari et les besoins es­
leur pauvreté, Dieu se cache à lui pour sentiels de la maison ; elle ne doit pas
ne pas s'occuper le jour de la résurrec­ exiger de son époux ce qui est aution de ses besoins, de son indigence et dessus de ses moyens, observant le
de sa pauvreté. » [Rapporté par Abu juste milieu dans sa vie, ses habits et sa
parure, ne pas gaspiller l'argent dans le
Dâwud et At-Tirmidhî
Quant’ à la responsabilité de l'homme seul but d'exhiber des vêtements chers
dans sa famille - « L'Homme est Berger et des meubles raffinés ; cela allant à
dans sa famille et responsable de l'objet l'encontre des recommandations du Co­
de sa garde » - elle consiste, d'abord, à ran : { Ne sois pas prodigue. Les pro­
lui assurer sa subsistance et à la mettre digues sont les frères des démons, et le
à l'abri de l'indigence. Il en sera, le Jour démon est ingrat envers son Seigneur}
de la Résurrection, comptable; d'où la [ Sourate 17 - Versets 26-27 ]
De son côté, le Messager de Dieu
nécessité pour lui de recourir aux
moyens les meilleurs et les plus droits (saw) a dit : « Dieu déteste pour vous
et de garantir aux siens une vie hono­ les bavardages inutiles, l'excès de ques­
tions et la perte de votre argent dans les
rable.
Un autre devoir qui lui incombe égale­ domaines futiles» [Rapporté par Alment est celui de diriger sa famille dans Bukhârî ]
le sens de l'obéissance à Allah et de La femme ne doit jamais perdre de vue
l'initier par rapport aux dogmes et aux que les instants d'aisance ne durent pas
règles de politesse de l’Islam ; cela la indéfiniment, d'où la nécessité, pour
mettra à l'abri du châtiment du Feu dans elle, de faire des économies pour sur­
monter la difficulté. Mais le devoir le
la vie ultime.
II est attendu des parents d'abord de se plus important consiste à éduquer ses
prémunir contre le châtiment de Dieu, enfants, à leur prodiguer des conseils
cela revient à observer Ses prescrip­ utiles, et à bien les orienter. La
tions, et ensuite de protéger leurs fa­ femme est plus à même, que l'époux, de
milles. Les parents doivent être un mo­ diriger et de marquer les enfants parce
dèle pour leurs enfants en matière de qu'elle les voit plus souvent, notamment
religiosité et de bon comportement, ob­ les filles qui sont l'incarnation de la mo­
servant un comportement droit, exempt rale et des orientations de leur mère,
d'inconvenance dans les propos ou de laquelle doit servir à ses enfants de bon
modèle, et être une bonne éducatrice et
désobéissance aux ordres divins.
excellent
guide.
Il est cependant malheureux de relever un
que certains musulmans n'incarnent pas,
dans leurs foyers, la morale musul­ Le détail des responsabilités des diffé­
mane ; détachés des orientations su­ rentes personnes fait, le Messager de
blimes de l'Islam, leurs enfants ne se­ Dieu use d'un langage global qui as­
ront pas influencés par la morale prônée signe à chacun, dans la communauté,
par l'Islam, et deviendront, une fois une tâche procédant de ses fonctions ; «
adultes, de mauvais éléments dans la Vous êtes tous bergers et vous êtes res­
ponsables de l'objet de votre garde. »
société qui est la leur.
Tout homme se doit de savoir qu'il sera Le fonctionnaire, le député, le médecin,
interrogé par Dieu sur son épouse : a-t- l'enseignant, l’ouvrier, etc. seront inter­
il fait preuve de gentillesse à son rogés pour savoir s'ils ont agi en toute
égard ? Il sera également , interrogé sur sincérité : si c'est le cas ils auront, pour
le comportement qu'il a eu avec les avoir excellé dans le bien, une récom­
proches qui sont à sa charge : Que leur pense excellente. S'ils ont menti, frau­
a-t-il offert ? Et comment les a-t-il ré­ dé, trompé et gagner des biens par des
confortés dans les moments où ils en voies illicites, ils auront, pour avoir fait
le mal, une bien mauvaise récompense.
avaient besoin ?
La femme est également responsable
devant Allah ; « La femme est bergère
Source: Sajidine.com
dans la maison de son mari et respon­
sable de sa garde ». L'ordre du foyer
J anvîcr-mars 201?

Habillement de la femme en islam

Attention à la tentation de la mode
respecte les principes de l’islam. En

Asma ! A partir du moment
où elle est pubère, il ne con­
vient plus que l’on voit de la
femme autre chose que ce­
ci (en montrant son visage et ses
mains) ». C’est la remarque que le
messager de l’islam avait fait à la
sœur de sa bien aimée Aïcha lorsqu’il
la vit porter des vêtements fins.
(Hadith rapporté par Abu Dawud). Et
lorsque certaines femmes des Bani
Tamim sont entrées chez la mère des
croyantes, Aïcha, alors qu’elles por­
taient des vêtements fins, elle leur dit :
« si vous êtes des croyantes, ces vête­
ments ne sont pas ceux des croyantes.
Par contre, si vous êtes non croyantes,
vous pouvez en jouir »
L’habillement de la femme « hijab » est
une injonction coranique et sunnatique : « Ô Prophète ! Dis à tes épouses,
à tes filles, et aux femmes des
croyants,
de ramener sur elles leurs grands
voiles ...» (sourate 33 ; verset 59)
Et
en
tant
qu’injonction, il
est obligatoire.
Emanant
du
Coran, il s’ins­
crit donc dans
une
certaine
idéologie et vise
un but précis :
préserver
la
chasteté de la
femme, et lui
donner
une
place
respec­
table dans la
société.
Nom­
breuses
sont
celles qui ne
perçoivent pas Le vêtement de la femme en
cette injonction être ample et couvrir tout le
comme
une
obligation.
D’autres par contre l’ont compris,
mais ne savent pas comment s’y pren­
dre pour traduire cette injonction en
un fait dans leur vie quotidienne, sans
être méprisées, rejetées, ou être per­
çues comme « antimodemiste ». Du
coup, elles ont du mal à trouver une
harmonie entre leur conviction reli­
gieuse et leur pratique quotidienne,
dans leur mode vestimentaire. Dans le
milieu aeembiste, les sœurs s’adon­
nent à un type d’habillement qui ne

An-nasr

Trimestriel |\J°O?4

partie de la foi et cette dernière
mène au Paradis » « la pudeur et
la foi sont inséparables, si l'une
fait défaut, l'autre aussi » et « si
tu n'a pas de pudeur, fait ce que
tu veux». Le vêtement est le pre­
mier élément extérieur de la pu­
deur.

Fat im at a Dambèga

••'..T

Les principes de
l’habillement de la
femme en islam

Ce type d’habillement
moulant n’est pas conforme
aux principes de l’islam

voiles qui laissent voir toute
leur forme. On voit égale­
ment des hijab qui portent
des- fleurs et autres dessins
qui attirent le regard. Atten­
tion, ne tombons pas dans
le piège de la mode qui
risque de nous éloigner de
Dieu.
Il faut le savoir, le « hijab »
n’est pas
seulement un
simple habit que l’on porte.
Pour la musulmane, s’habil­
ler, c’est révéler son identité,
affirmer son attachement
au Seigneur de l’univers
par son obéissance, c’est
accorder du prix à la Pa­
role d’Allah. S’habiller,
c’est montrer qu’on a la
foi, qu’on est croyante ,
islam doit
c’est adorer Allah, re­
corps
chercher Sa satisfaction à travers la recherche de la
piété « Ô fils d'Adam ! Nous avons
fait descendre sur vous des vête­
ments pour cacher vos nudités ainsi
que des parures. Mais le vêtement
de la piété, voilà qui est meilleur»
S7 V26. Pour la musulmane, s’ha­
biller, c’est se purifier, rechercher
la protection d’Allah .
De plus, le prophète a
dit : « chaque religion a sa morale,
et celle de l'islam est la pudeur». Il
a dit également « la pudeur fait

janvier-mars 201?

- Il doit couvrir tout le corps.
les savants admettent que la
musulmane doit se couvrir le
corps, excepté le visage et les
mains. Certains estiment que
les pieds peuvent être décou­
verts également. Et les quatre
écoles juridiques sont unanimes
quant aux limites légales du hi­
jab, qui doit couvrir tout le
corps, excepté le visage et les
mains.
- Le vêtement ne doit donc
pas être court, dévoilant les
jambes, les bras....
- Le vêtement ne doit pas être
serré. Ainsi, les vêtements ser­
rés qui dessinent les membres
et décrivent les formes du corps,
ou décrivent les contours des
membres ou des fesses ne sont
pas permis. Il n’est permis, ni
aux hommes, ni aux femmes de
les porter, mais cela est encore
plus grave pour les femmes car
la tentation envers elles est en­
core plus forte. Il lui faut donc
porter des vêtements amples qui
ne dessinent ni son corps, ni ses
jambes.
Le vêtement
doit
être
opaque. Il ne doit pas être léger
ou transparent, laissant appa­
raître son corps, une ou des
parties de son corps, la forme
du corps ; ou encore la forme ou
la couleur des sous et dessous
que la femme porter.
F.D

p.OS

;
|

î

-J

•' =•
“ita.

Affaire cannettes périmées d'Obouf

Au delà des sanctions des coupables.
tions, il nous faut être plus regardant coté de l’action des autorités, nous
’ est l’une des affaires les
sur nos habitudes de consommations.
plus marquantes du Burki­
devons nous-mêmes faire notre mea
Désormais, Obouf aurait réussi au
na près le vent insurrection­
culpa. Le coran nous a rappelé de
nel qui a balayé le régime
moins à semer la psychose dans la
manger et de boire mais de ne jamais
COMPAORE : l’affaire des cannettes
tête du consommateur et pour cause :
commettre des excès. Nous ne devons
périmées. En effet, en début février,
les dates de péremption étaient prati­ permettre à personne à partir de son
les burkinabè se sont réveillés en se
quement les seules garanties de fiabi­ usine ou de son magasin de faire des
demandant si dans leurs ventres ne
lité
et de confiance pour le consom­ profits sur nos vies. Cela commande
coulent pas les flots toxiques des can­
mateur
qui, dans tous les cas ne peut
nettes d’Obouf. Avant de faire quel­
que nous détruisons dans nos habi­
assister
lui-même à la fabrication des
conques commentaires, il sied d’abord
tudes de consommation fouettées par
de rappeler les faits : près de 1300
des publicités mensongères les
tonnes de boissons non
germes de la société de con­
alcoolisées en canettes et
sommation qui nous réduit à
dont les dates de pé­
une
simple boîte à sous. Cette
remption sont comprises
société de consommation nous
entre 2011 et 2014 ont
=.</ •
été saisies dans un en­
fait passer du statut de sujets à
---------- PïvU^z:
t-».‘ 'i fj.'r
trepôt à Ouagadougou
objets ; une inversion des va­
par la Police nationale.
leurs qui nous exclavagise.
Il aura fallu 40 camions
Thomas SANKARA nous rapd’une capacité de 32
g
pelait cela en nous disant de
tonnes chacune pour
g
nous affranchir de la dictaévacuer un important
ture des autres en consomstock de canettes de su­
creries
(Fanta,
Cocamant ce que nous produi­
Cola, Malta,...) périmées
sons car l’impérialisme avait-il dit se
dont les dates étaient falsifiées pour
produits. Le comble, nous l’avons
trouvait aussi dans nos assiettes.
les réintroduire dans le circuit du
constaté, est que les structures en
Tous les jours, nous sommes submer­
marché
burkinabè.
charge d’appliquer avec une rigueur gés de produits avec un dénominateur
Les dates de péremption de ces bois­
russe le dicton selon lequel la con­ commun: l’esthétique. Mais est-ce que
sons, stockées dans un entrepôt à
Gampèla (Est) et appartenant à un fiance n'exclut pas le contrôle ont été cette
esthétique
s’accompagne
défaillantes, en tout cas en ce qui
richissime homme d’affaire burkina­
d’éthique. Ce n’est pas la préoccupa­
concerne l’affaire des cannettes. Dans
bè, étaient préalablement effacées au
tion du commerçant, c’est la nôtre. Je
dissolvant avant qu’une machine à
cette situation, vers qui se tournera le
vous entends certainement me ré­
cet effet, n’estampille une nouvelle
consommateur, Dieu ou les hommes ?
pondre que les produits locaux sont
date sur les canettes avant d’être à
Difficile à répondre à cette question
chers et parfois difficiles à préparer.
nouveau emballés dans du plastique
quand on sait que c’est un burkinabè
Je vous réponds que je vous com­
pour ensuite être livrés dans les
qui a sacrifié ses compatriotes sur
grandes surfaces de distribution.
prends sauf qu’il revient à vous et à
l’autel de l’argent. Comme le disait un
Les boissons étaient du reste impor­
vous seuls de faire le choix. Et votre
artiste, « les ennemis de l'Afrique, ce
tées de la Tunisie via Lomé au Togo.
santé et votre liberté en dépendent. Je
Dans un second entrepôt situé au
sont les africains ». L’affaire Obouf est
vous entends aussi me dire que même
quartier Cissin, un important stock
symptomatique et doit surtout nous
dans les cabarets, le dolo naturel
de boissons et de boites de tomate,
amener à ouvrir l’œil et le bon. Il y a
n’existe plus, envahi par les boissons
dont les dates de péremption sont de
longtemps, dans ce pays, qu’il est
2012 a également été saisi. Cet entre­
frelatées. Là je vous donne la réponse
pratiquement impossible de payer un
pôt appartiendrait à la même per­
de mon grand-père « Le chien mal cuit
sac de riz de 50kg net. L’on ne compte
sonne, selon le commandant de l’Uni­
ne regarde pas le musulman ». Fai­
té d’intervention polyvalente de la Po­
plus le nombre de fois que la télévi­
sons attention à ce que nous man­
lice nationale (UIP-PN), Oumar Soulasion nationale nous a donné à voir
geons.
ma.
des magasins spécialisés dans cette
Un expert tunisien, commis à la ma­
supercherie. Et à ce scandale s’ajoute
C’est une bien belle grande noble et
nipulation des machines et 11 autres
la
contrefaçon.
sérieuse mission qu’il ne faut surtout
personnes ont été mis aux arrêts pour

C

les besoins de l’enquête.
Il faut bien sanctionner les coupables
à la hauteur de leur forfait. Cela est
fondamental, car il ne faut pas per­
mettre à des individus de s’sacrifïer
des vies humaines pour satisfaire
leurs
desseins mercantilistes et
égoïstes. Mais au delà de ses sanc­
An - nasr

Trimestriel

Et si on consommait

ce que nous produisons ?
Il est vraiment temps que la fin de la
récréation soit sifflée avec la force des
joues d’un crieur public. Avant ou à

anvier -mars 20

pas confier à nos commerçants. Con­
trôlons notre bouffe pour barrer la
voie à d’autres Obouf.

ïk. Haroun Yaméogo

a dévoyé la liberté d’expression
Depuis au moins 2006, le nom « Charlie Hebdo » évoquait déjà chez certaines personnes une connotation anti
islam. Le journal avait réalisé un sacré coup de corn, en publiant des caricatures danoises attribuées au Pro­
phète Mohammed (SAW). Dix ans après, la provocation n’a pas cessé. Au contraire. Le «Journal irrespon­
sable » a multiplié les attaques, « les attentats à la plume » contre des communautés ou des groupes religieux.
itres à scandale, publica­ vision française. Il y a désormais
tions polémistes, Charlie en France un avant et un après
Hebdo a fait de la haine 07 janvier. La fusillade au siège
religieuse son sujet de de l’hebdomadaire satirique Char­
prédilection.
Charlie Hebdo
a
lie Hebdo
est devenue l’équivalent
poussé l’irresponsabilité jusqu’à du 11 septembre aux Etats-Unis.
s’installer dans la pratique d’un Au nom de cette date c’est un pa­
journalisme de défiance. C’est quet d’abus, de crimes que la
l’intégrisme journalistique contre France trouve l’occasion de justi­
l’intégrisme religieux. Une folie fier. Depuis le 07 janvier, plus
contre une folie qui finit (si ce n’est rien n’est comme avant. Quelques
qui commence) dans un bain
discours alambiqués voudraient
sanglant. Depuis le 07 janvier
rassurer les musulmans qu’on
fait bien la différence entre terro­
2015, Charlie évoque moins la
ristes et musulmans mais les
satire qu’un drame. La mort par
actes et les paroles les plus au­
« attentats à la kalache » de
dibles disent le contraire. Tout
Charb, directeur de publication
ceci n’est qu’un jeu honteux dans
de l’hebdomadaire satirique ainsi
lequel les hommes politiques
qu’un nombre important de ses
collaborateurs. 12 personnes en français avec la complicité des
tout sont mortes suite à une fusil­ médias sont en train de plonger la
lade dans une salle de rédaction société française.
transformée en champs de guerre.
Charlie Hebdo fier d’être
Mais pourquoi ? Les vraies ques­
« irresponsable »
tions importantes sont toujours
sans réponses jusqu’aujourd’hui.
Pour la France, c’est le déclenche­ La guerre de religion comme ti­
ment d’une entrée en guerre, une trait France 2 est une façon di­
guerre contre X. Un ennemi invi­ plomatique de parler. Sinon il n’y
sible mais qui aurait pour ombre, a pas de guerre de religion en
l’Islam. A défaut de la proie, la France mais bien une guerre
France chasse l’ombre. Depuis ces contre l’Islam, contre les musul­
dramatiques tueries Le débat sur mans. Juifs, Chrétiens et autres
les musulmans de France et sur croyances ne sont aucunement
l’Islam en général est permanem- menacés en France. Ils n’ont rien
ment à la Une des médias. « La fait pour ne pas être agressés pas
guerre de religion aura-t-elle lieu ? » plus que les musulmans n’ont
C’est la question qui était posée rien fait pour être constamment
mercredi 11 mars aux invités de la soupçonnés d’être les ennemis de
célèbre émission « Mots croisés » la République. Revenons à l’af­
sur la chaine de télévision pu­ faire Charlie. Qu’est ce qui s’est
blique française, France 2. Une passé le 07 janvier. Ce jour,
question étonnante. Mais ni la l’équipe de Charlie Hebdo était
question ni les positions avancées presque au complet dans la salle
dans cette émission n’étaient nou­ de rédaction pour la traditionnelle
velles pour les habitués de la télé­ conférence de rédaction. Cette

T

An - nasr

Trimestriel

janvier -mars 201 ?

rencontre sacrée pour les jour­
nalistes a été interrompue tragi­
quement dans un bain de sang.
Deux individus déposés par une
troisième personne (conducteur
d’une voiture) au pied de l’im­
meuble abritant le siège du jour­
nal sont montés avec précisions
au 2è étage, dans la salle de ré­
daction du journal et ont ouvert
le feu. Le résultat macabre fait
deuze morts. Voici résumé la
tragédie. Qui n’a pas condamné
ces attentats barbares, lâches,
ignobles, ..., complétez la liste
des qualificatifs. Tout le monde,
croyants ou non, de quel que
bords qu’ils soient. Mais hélas
cela n’a pas suffi pour blanchir
les musulmans. Il en fallait plus
sinon qu’il en faut toujours plus
(parce qu’on continue d’exiger
des preuves aux musulmans)
pour prouver qu’ils ne sont pas
les frères Shérif et Said Kouachi
mais, bel et bien, qu’ils « sont
Charlie ». Dans l’Hexagone
comme dans de nombreux pays
en Europe et en Afrique, les
journalistes de Charlie Hebdo
sont morts pour la cause la plus
noble, estime-t-on. Ils sont les
martyrs de la liberté de presse,
de la liberté d’expression tout
court. Mais qui était donc Char­
lie Hebdo pour qu’aujourd’hui
tout le monde se proclame « je
suis Charlie » ? Un journal irres­
ponsable, voilà ce qu’était Char­
lie Hebdo. Pourquoi un journal
irresponsable ? D’abord ce n’est
pas une injure. « Journal irres­
ponsable » c’est bien le slogan de
Charlie Hebdo. Cela peut se vé­
rifier à la Une du journal
(malheureusement beaucoup de
r.io

Intër-Actu
gens « sont CHARLIE » sans jamais
avoir vu à plus forte raison lue Char­
lie Hebdo) où l’inscription « journal
irresponsable » trône en bonne place.
Un slogan, c’est le condensé du sens
d’une entreprise, d’une organisation
et Charlie Hebdo
qui a choisi
comme slogan « journal irrespon­
sable » résume son identité à savoir
l’irresponsabilité jusqu’au bout. Un
tel slogah ça .peut faire rire tant
qu’on reste dans l’humour mais
Charlie ne s’est pas arrêté à l’hu­
mour. Il traduit son slogan en actes
concrets, en une triste réalité. Te­
nez ! Le dernier dessin de Charb, le
directeur de publication, paru le ma­
tin même du mercredi 07 janvier,
donc quelques heures seulement
avant la fusillade, s’interrogeait
« Toujours
pas
d'attentats
en
France ?» puis il répondait lui-même
dans la peau d’un terroriste, « Nous
avons jusqu'à la fin janvier pour pré­
senter nos vœux ». Nous étions exac­
tement à une semaine du mercredi
noir. Cette titraille plus qu’une apo­
logie au terrorisme est une invitation
directe à l’attentat. Ce titre, en toute
responsabilité, aurait dû valoir à
Charlie Hebdo une comparution én
justice puisqu’en France l’apologie
au terrorisme est constitutive d’un
crime. Mais rien n’y fît. Depuis
2006, Charlie Hebdo avait obtenu
une sorte de quitus pour se moquer
de tout et principalement de la
croyance des autres. En effet suite
aux caricatures attribuées au pro­
phète, publiées en 2006, Dalil Boubakeur, premier Président du Con­
seil français du culte musulman

(CFCM) et recteur de la grande
mosquée de Paris depuis 1992, re­
prochait à la justice de ne pas avoir
.fait son travail en 2006, estimant
que le blasphème devait être con­
damné en France : « Je regrette que
l'incitation à la haine religieuse ne
soit pas réprimée par la loi comme
l'est l'incitation à la haine raciale.
Nous avions fait appel au Tribunal
d'instance de Paris, après les carica­
tures qu'avait publiées Charlie Heb­
do en 2006, mais notre plainte
n'avait pas été retenues. Haine
pour haine, comparaison pour com­
paraison,
l’antisémitisme parait
comme le crime le plus surveillé en
France. La moindre allusion vaut
condamnation et bannissement.
Même Charlie Hebdo qui prône la
satire sans frontière n’est pas irres­
ponsable au point de s’aventurer
sur ce terrain bien gardé. .

Limogé pour moquerie
au judaïsme
Le grand Siné de son vrai nom
Maurice Sinet (87 ans) l’a appris à
ses dépens en 2008. Dessinateur et
caricaturiste politique, il avait re­
joint l’équipe de Charlie Hebdo de­
puis 1981 et logiquement il comp­
tait parmi les doyens et parmi ceux
qui ont contribué à relancer le jour-,
nal après des années de léthargie.
Le 02 juillet 2008, dans sa chro­
nique satirique, Siné faisait un hu­
mour sur la probable reconversion
de Jëan Sarkozy (Fils de Nicolas

ançois Hollande e
ours Charlie ?
Le

président

aines élections départementales. Il a par la suite

demandé à Riss, le responsable de la Une et rédacteur en

Français,

avec la dernière

énergie

chef de Charlie Hebdo, de supprimer cette Une et de la

remplacer par ‘’un dessin plus poEtiquement correct
Cette requête paraît des plus incompréhensibles de là

Hebdo,

part de celui qui se distinguait comme le premier des «Je

vient de s’illustrer le

suis Charlie ». ‘’Actuellement, les journaux français n’ont

mars dernier dans

pas encore pris l’affaire en main mais cela ne saurait

une déclaration qui va

tarder. La proximité du journal Éussia Today avec le Kre­

faire grand bruit. Se­

mlin provoque bien souvent la méfiance des quotidiens

"S

au,

Charlie

Ion

le

site

prechi-

precha.fr, il a déclaré aux micros de Russia Today qu’il

français qui pourraient y voir un acte de propagande
contre l’Europe”, a estimé le site prechi-precha.fr

trouvait la nouvelle couverture de Charlie Hebdo « Indé­
cente et déplacée ». Celle-ci faisait référence à la catas-

An-nasr

Trimestriel

Boukari Ouoba

e en Argentine et à. celle qui attend le PS lors des

qui avait récemment dé­

fendu

Sarkozy alors Président de la Ré­
publique) au Judaïsme suite au
mariage de ce dernier avec une
juive. C’est le début du désaccord
entre le caricaturiste et la direc­
tion du journal. Pour éviter un
procès, Siné -est limogé de la ré­
daction parce que son écris serait
antisémite. Malgré tout Siné écope
d’un procès intenté contre lui par
la Ligue international contre le
racisme et l’antisémitisme (Liera)
pour « incitation à la haine ra­
ciale ». Le procès a eu lieu les 27
et 28 janvier 2009 et le verdict
énoncé le 24 février prononce la
relaxe de Siné, les juges estimant
que le caricaturiste a « fait usage
de sa satire ». Cette « affaire Siné »
confrontée aujourd’hui à a haine
religieuse que Charlie Hebdo dé­
fend au nom de sa conception er­
ronée la liberté de presse, fait res­
sortir une situation de un poids
deux mesures. Charlie Hebdo n’est
pas un journal athée ou laïc,
comme on voudrait le faire croire.
Sa conception de la liberté d’ex­
pression est fausse ou dévoyée
mais il bénéficie du soutien de
l’Etat français en tant que média
islamophobe.

ianvier_mars 201?

Le ’’meilleur maire du
monde” est un
musulman canadien

réélection en 2013, cette fois-ci dans un fau­
teuil, en impressionna plus d’un et fit pâlir
d’envie nombre de ses collègues qui, eux,
étaient en fâcheuse posture sur leur siège
éjectable...

04®.*
V
K

«

• • AP

"h'?

k I

Naheed Nenshi, 42 ans, fils d’immigré tanzanien a été élu en 2010 maire de Calgary une
cité phare du Canada comptant plus d’un mil­
lion d’administrés. Il vient d’être désigné à titre
honorifique, « meilleur maire du monde » par la
fondation internationale City Mayor , tant sa
gestion administrative et humaine des affaires
de la cité en a fait un maire très populaire. Sa

La radio publique
finlandaise diffuse du
Coran pour aider à mieux
comprendre ï' Islam
d’aider
les

gens

mieux

à

com-

rendre
l’Islam et ses
coutumes,

la

radio publique
inlandai se

Naheed Nenshi, surnommé af­
fectueusement « le musulman
au pays des cow-boys » et con­
nu pour être hyperconnecté, à
la fois à la dure réalité mais
aussi à la virtualité sur les ré­
seaux sociaux, est un symbole
de la méritocratie et une pré­
cieuse source d’inspiration. A
force de rigueur, de travail, et
de persévérance d’abord sur
les bancs de l’école, puis
dans les amphithéâtres de
lUniversité
de
Calgary,
avant d’être admis dans la
prestigieuse enceinte d’Harvard
où il décrocha brillamment un diplôme d’ad­
ministration publique, celui-ci s’est frayé un
chemin jusqu’au sommet, sans jamais déro­
ger à ses valeurs musulmanes, ni à son

éthique.
Source : ouma.com

Coran en finnois depuis le 7 Mars 2015. La qua­
trième station la plus écoutée dans ce pays Scandi­
nave avec près de 920 000 auditeurs veut absolu­

ment améliorer la connaissance de la culture mu­
sulmane dans le pays. « Le projet a pour objectif de
présenter davantage le Coran et la culture islamique

aux Finlandais afin de renforcer les relations intercommunautaires et créer une coexistence pacifique
entre les disciples de l'islam et ceux des autres reli­
gions » indique l’Yle, la radio publique nationale de

Finlande.Divisée en 60 lectures d’une demi-heure
chacune, le Saint Coran sera récité dans son inté-,

gralité. Sur une population de 5,5 millions d’habi­
tants, la Finlande compte une petite minorité mu­

sulmane d’environ 50.000 personnes.

diffuse la tra­

duction

du

Source :journaldumusul

Collections
An-Nasr Trimestriel
Pages du site
Pourquoi les journaux?