Le CERFIste #4

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Classe de ressource
Text
Titre
Le CERFIste #4
Créateur
Le CERFIste
Date
juin 2007
Résumé
Bimestriel d'information et de formation du Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
numéro
4
Couverture spatiale
Fada N'Gourma
Ouagadougou
Ghana
Médine
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q113813330
extracted text
F

Bimestriel d’information et de Formation du
Cercle d’Etudes, de Recherche et de Formation Islamiques

(CERFI)



250 F CFA

oo4

EDITORIAL

.

LAÏCITE
EM TURQUIE

P.2

DOSSIER
L'ISLAM N'EST PAS UNE RELIGION
ESCLAVAGISTE P5

LE TRAVAIL N'EST NI UNE MALÉ­
DICTION, NI UN SUPPLICE P.6-7-8
CES PRÉJUGES QUI TERNISSENT
L'IMAGE DE L'ISLAM P9-10

SANTÉ

CE QU'IL FAUT SAVOIR
SUR LES GROUPES SANGUINS
ÉRYTHROCYTAIRES
RIO

I1

VIE DU CERFI

COURS D'ARABE,
UNE ŒUVRE
SALUTAIRE P.11-12

Intenrtewauee
le Président flu CERFI
"TOUT EST

URGENT
DANS NOTRE
COMMUNAUTÉ"
________________________' ■ .ZùJl

Med.tor.aJ

LAÏCITE EN TURQUIE
out comme la
d’Etat en Turquie.
France en 2003,
Elle laisse apparaître
avant tout, l’ambiguïté
la Turquie s’est
du concept de laïcité et
donnée
en
de l’usage pervers qui
spectacle
au
monde entier pourpeut
un en être fait. Füsun
Üstel souligne que la laï­
simple' morceau de

T

tissu. Décidemment, laï­
cité quand tu nous tiens
! Au nom de la défense
du caractère laïc de
l’Etat turc, la candidature
d’Abdullah Gül, ministre
des Affaires étrangères,
au poste de président de
la république, a donné
lieu à une levée de bou­
clier de la part d’une cer­
taine opinion nationale
et même internationale.
On lui reproche simple­
ment d’avoir une épouse
qui porte un foulard.
Pour cela, à deux repri­
ses, sa candidature a
échoué
devant
le
Parlement faute de quo­
rum suffisant. Des élec­
tions anticipées (mainte­
nant) au suffrage univer­
sel sont donc prévues le
22 juillet pour que le
peuple lui-même fasse
l’ultime arbitrage. Mais
cette crise politico-reli­
gieuse n’a pas encore
livré tous ses secrets
quand on connaît la
complexité du pouvoir

0

cité est “un mot piège”,
qu’elle “peut être réelle
ou supposée, juridique
ou politique, officielle ou
civile” et que “la nature
même de chaque reli­
gion, avec les dynami­
ques de chaque pays
considéré, font que la
laïcité devient un terme
et une pratique relatives
exigeant une réévalua­
tion du contexte dans
lequel ils s’opèrent ”
En rappel, c’est à partir
de 1924 que Mustafa
Kemal (Atatürk) a fait de
la laïcité, le principe fon­
dateur de la nouvelle
Turquie
républicaine
née sur les ruines de
l’Empire ottoman. Cette
laïcité d’un genre nou­
veau n’est pas une laï­
cité de séparation :
l’État garde un contrôle

sur l’islam officiel. Le
port du voile est interdit
à l’école et dans toutes
les institutions publi­
ques,
mais
l’État

contrôle quand même la

pratique religieuse sous
toutes ses formes avec
80 000 fonctionnaires.
Cette «révolution cultu­
relle» menée avec un
zèle
ostentatoire
a
plongé la Turquie dans
un imbroglio civilisation­
nel.
Ainsi la Turquie, pays
laïc à 99 % musulman,
vit-elle plus que jamais
sur des contradictions
entre “autoritarisme laï­
que” et “démocratie isla­
mique”. Par ailleurs, elle
reste une démocratie
très spéciale où l’armée
continue à intervenir
dans le jeu politique
sous diverses formes.
Selon toute vraisem­
blance, c’est encore elle
qui est au centre de
cette nouvelle instabilité
politique ; les militaires
voulant à tout prix pré­
server leur pré carré.
Sinon, en quoi un prési­
dent doté d’une épouse
voilée pourrait représen­
ter un “danger sans pré­
cédent”
pour
la
République ? C’est plu­
tôt parce que le chef de
l’Etat a le droit de nomi­
nation aux postes-clefs
de l’administration, de la
magistrature, mais aussi

de l’armée. D’où l’oppo­
sition
farouche des
généraux. Il n’est un

secret pour personne
que les “laïcs” qui ont
manifesté, sont en réa­
lité minoritaires. De plus,
leur mouvement a été
conçu et organisé par
les militaires sous cou­
vert d’associations civi­
les comme celle de la
Pensée d’Atatürk, diri­
gée par un général put­
schiste à la retraite.
Toutefois, depuis le
début de cette affaire, on
n’a pas entendu la majo­
rité de la population,
fidèle à l’AKP, celle qui
ne manifeste pas et qui
attend de prendre sa
revanche
dans
les
urnes. En effet, moins
d’un quart des Turcs
estiment que la laïcité
soit réellement en dan­
ger en Turquie.
En somme, s’il est vrai
que c’est moins la laïcité
qui est en cause ici, il
faut néanmoins recon­
naître que la Turquie
paie aujourd’hui le prix
de certains choix imponderés d’Atatürk.

La Rédaction

Le Cerfiste N° 004 juin 2007

WWW

■f

Interview avec le Président du CERFI

"TOUT EST URGENT DANS NOTRE COMMUNAUTÉ"
e Cerfiste a rencontré le
nouveau Président élu
du Bureau Exécutif
National
(BEN)
du
CERFI. Le frère Cheick
Sidi Mohamed KONE a été
appelé à cette fonction lors du
dernier congrès du Cercle tenu
du 29 mars au 1er avril passé.
Membre fondateur de l’AEEMB,
Inspecteur des Impôts, il était
vice-président du BEN sorti.

doit aussi mobiliser les gens sur
la base des compétences acqui­
ses ailleurs.
Il y a également le défi de la
mobilisation féminine. A ce
niveau, nous voulons renouer
avec ce qu'on a connu dans le
CERFI de par le passé, c'est-à-

L

dire travailler à mobiliser toutes
nos sœurs qui sont dans les dif­

férents services et autres
domaines d'activités publiques
ou privées, afin que tous
ensemble nous portions haut
l'étendard de l'Islam.

Le Cerfiste : Au dernier
Congrès, vous avez été porté à
la tête du BEN du CERFI. Pour
vous, que signifie être Président
du CERFI ?

KONE Cheick Sidi Mohamed
(KCSM) : Etre Président du
CERFI, c’est avoir une lourde
responsabilité parce qu'il s'agit
d'une association religieuse.
Quand des sommités se réunis­
sent et portent leur choix sur
vous, c'est qu'elles attendent de
vous d'abord, de ne pas les tra­
hir quant aux règles de l'Islam ;
ensuite de ne ménager aucun
effort pour faire avancer la struc­
ture dans le sens des orienta­
tions fixées par l'instance
suprême qu'est le Congrès.
Donc, il s'agit d'une très lourde
responsabilité et pour cela nous
comptons sur l'aide de Dieu qui
a orienté cette responsabilité
vers nous et nous sommes
confiant que incha Allah, Il va
nous aider à relever ce défi en
nous aidant à porter cette lourde

charge.
Le Cerfiste : Comment le nou­
veau Président du CERFI
apprécie-t-il "l'état de santé" de
sa structure ?

KCSM : Al hamdoulillahi rabil

Le Cerfiste N° 004 juin 2007

Le frère Cheick Sidi Mohamed KONE, nouveau Président élu
du Bureau Exécutif National (BEN) du CERFI.
alamine. Quand on jette un
regard rapide, bien qu'il soit diffi­
cile de regarder à partir de l'inté­
rieur, on constate qu'il y a eu des
avancées et que le CERFI est
très bien connu. Il reste mainte­
nant à consolider ces acquis et
à faire encore mieux, parce que
c'est l'excellence que nous
visons et l'Islam c'est ,'excellence.
Le Cerfiste : Quels sont les
axes principaux sur lesquels
vont s'orienter vos actions ?

KCSM : Nos actions vont se
fonder sur un ensemble de pro­
positions issues du dernier
congrès. En résumé, il s'agit de

relever le défi de la mobilisation.
Cela veut dire qu'il va falloir met­
tre l'accent sur les actions qui
ont montré la présence du
CERFI sur le territoire national.
C'est un type de mobilisation
que nous avons à un moment
appelé "mobilisation horizon­
tale" ; il s'agit de l'appel tous azi­
muts vers notre association
c'est-à-dire vers l'Islam puisque
nous travaillons pour la promo­
tion de l'Islam. Il s'agit ensuite
de relever le défi organisation­
nel en utilisant les compétences
que nous appelons, c'est-à-dire
chacun selon sa compétence,
laquelle n'est pas forcement reli­
gieuse. La religion constitue la
base fondamentale, mais on

Le Cerfiste : Votre prédéces­
seur, le frère BARA, dans le
numéro 001 du Cerfiste avait
formulé trois (3) conseils à son
éventuel successeur : mettre
l'accent sur la cotisation des
membres, programmer des acti­
vités réalisables dans la limite
du budget et enfin faire
confiance à la jeune génération.
Qu’en dites vous ?
KCSM : Les conseils de mon
noble prédécesseur font partie
des suggestions qui nous ont
été faites après notre installa­
tion. Il est une réalité que pour
avancer il faut savoir compter
sur ses propres forces, ses pro­
pres ressources. Il nous faut
amener les militants à accorder
beaucoup d'importance aux
cotisations pour nous aider à
atteindre les objectifs que nous
visons.
Par rapport à la jeune généra­
tion, je crois que c'est déjà fait
parce qu’actuellement nous tra­
vaillons main dans la main avec
elle car elle est plus compétente
dans certains domaines d'activi­
tés, plus mobile et plus disponi­
ble. Ce sont de très bonnes pro-

positions et nous avons déjà

tres domaines de compétence

autres associations de la sous,

commencé à les mettre en

dits "laïcs”. Vous n'ignorez pas

régions. Que ce soit en Côte

' qu'en Islam la connaissance est

d'ivoire, au Sénégal, au Mali et

à acquérir tout azimut ; il n'y a

ailleurs, nous poursuivrons ces

application.

cun relativement aux différents
chantiers. Qu'il s'agisse d'apport
physique, intellectuel, matériel,
spirituel ou financier, tous seront
vivement sollicités. Je crois que

Le Cerfiste : Quel est le défi

pas le religieux à part et le laïc à

relations dans le cadre de la fra­

urgent ?

part ; par conséquent tous ces

ternité islamique. D'autres voies

KCSM : Il y a toujours des

différents aspects sont à déve­

sont entrain d'être prospectées,

urgences quand on voit l'état de

lopper et à intégrer dans notre

notamment

notre communauté. Il y a beau­

programme
Inch'Allah.

phone qui jusque là n'était pas

s'ils répondent présents, nous
réaliserons ensemble inch'Allah
ce que nous projetons de faire.
A l'endroit de l'ensemble des frè­

pris en compte. Dans ce sens,

res et soeurs, je voudrais réaffir­

le CERFI compte organiser une

mer que le CERFI n'est pas
l'apanage d'un groupe de per­
sonnes, mais un cadre qui per­

coup de choses à faire et tout

est urgent.
Il y a l'organisation qu'il faut
continuer à mettre en place car

mon prédécesseur avait entamé
une certaine organisation qui
commence à porter fruit. A ce
titre, il urge de capitaliser les

acquis et de pouvoir rapidement
mettre un plus pour aller de
l'avant.

Le Cerfiste : Quelles sont les
actions concrètes que vous
envisagez en matière de forma­
tion et quels sont vos objectifs
dans ce domaine ?
KCSM : La formation fait partie
de nos préoccupations majeu­
res. Comme je le disais tantôt,
c’est une association islamique
et par conséquent la formation
religieuse occupe une place
centrale dans sa démarche. Il y
a déjà une très bonne initiative
qui est en cours d'expérimenta­
tion au Bureau Provincial du
Kadiogo. En attendant de faire
le bilan à mi-parcours, on
constate déjà que nous pou­
vons appuyer le BPK tout en
intégrant d’autres volets des for­
mations qui prennent en compte
les réalités de notre environne­
ment. Nous sommes certes
dans un contexte de mondiali­
sation, mais l'on ne saurait
occulter les données de notre
environnement. Cela va donc
nous amener à mettre l'accent
sur la formation des formateurs,
de sorte que ça ne soit pas seu­
lement le domaine religieux qui
soit pris en compte mais d'au­

0

de

formation

Le Cerfiste : Comment envisa­

gez-vous votre action au sein de
la Fédération des Associations
Islamiques du Burkina (FAIB)
KCSM : Nous sommes membre
fondateur de la Fédération des

Associations Islamiques du
Burkina. A ce titre, nous ne
ménagerons aucun effort pour
aider cette jeune structure mais
combien noble, à pouvoir tenir
ses promesses. Cela fait partie
de notre engagement à travailler
ardemment à la réalisation de
l'unité islamique dans notre
pays. Pour nous, la FAIB repré­
sente le creuset dans lequel
cette unité islamique doit se
construire. A travers nos repré­
sentants et moi-même étant sta­
tutairement à la vice-prési­
dence, nous donnerons le meil­
leur de nous-mêmes pour que
cette structure puisse avancer
harmonieusement.

Le Cerfiste : En matière de
relations extérieures que doit-on
attendre du nouveau bureau ?
KCSM : Le nouveau bureau va
aller dans la même lancée parce
qu'il y a une voie déjà tracée
quant à nos relations extérieu­
res. Nous sommes membre fon­
dateur de l'OJEMAO (NDLR
l'Organisation de la Jeunesse
Musulmane en Afrique de
l'Ouest). Nous comptons partici­
per avec les autres associations
aux différentes activités de cette
Organisation. Nous maintien­
drons nos relations avec les

l'espace

anglo­

sortie islamique au Ghana, toute
chose qui permettra d'élargir
encore notre champ de relations
internationales en direction de la

zone anglophone.
Le Cerfiste : Qu'attendez-vous
de vos militants ?

KCSM : Nous attendons d'eux
un engagement résolu, sans
faille, car le bureau tout seul ne
peut rien réussir sans l’aide des
militants. Il ne s'agit pas de met­
tre en place un bureau et de
retourner chez soi et regarder le
bureau agir seul. Le bureau ne
pourra rien réaliser sans l'appui
des différents membres. C'est
pourquoi nous allons à tout
moment interpeller tout un cha­

met à l'intellectuel musulman de
s'épanouir, de • s'exprimer et

aussi de se valoriser en appre­
nant à connaître les préceptes
de sa religion. C'est un cadre
tout à fait ouvert, sans distinc­
tion de race ou autres considé­

rations mesquines. C'est en
cela que nous faisons appel à
tous ceux qui désirent s'initier ou
approfondir leurs connaissan­
ces à prendre attache avec
nous sans protocole et nous
serons heureux de les accueillir
à bras ouverts.
Propos recueillis par
Abdoul Salam OUEDRAOGO

“Le Cerfiste”
Récépissé de déclaration
N° 012697/CAO-TGI/OUA/P.F. du 10 novembre 2006

01 BP 6394 Ouagadougou 01 Burkina Faso
Tél : 76 61 57 67/ 50 36 08 03 / Email :cerfiben@fasonet.bf
Siège social sis 1200 logements derrière le centre CIJEF

Directeur de Publication
Président du CERFI

SAWADOGO Ousmane
YAMÉOGO Hamidou

Rédacteur en Chef
Hamidou YAMEOGO

Secrétariat de Rédaction

Rédaction
BAMBARA Hamadé
OUÉDRAOGO A. SAIam
OUÉDRAOGO A. Wahid

PAO & Impression
Altesse Burkina : 50 39 93 10

TOE Aboubacar

Tirage : 1000 Exemplaires

Alizèta OUEDRAOGO

Le Cerfiste N° 004 juin 200^

L'ISLAM N'EST PAS UNE RELIGION ESCLAVAGISTE
esclaves. Ainsi, dans une société
’Islam est souvent accu­
sée d’avoir initié, organisé
à tradition esclavagiste, on aurait
ou encouragé l’esclavage.
mis dans la rue des centaines de
Difficile de dire s'il s'agit là
milliers de personnes. Ces gens
d'une ignorance des tex­
sans domicile, sans fortune ni
tes et de l'histoire ou d'une haine
source de revenu seraient face à
nourrie et entretenue contre la
une réalité plus dure dans un
religion musulmane. Quoi qu'il en
milieu où les gens vivaient d'acti­
soit, une analyse objective et
vités commerciales. C'eût été dra­
attentive permettra de voir que,
matique car la situation serait
loin d'avoir encouragé l’escla­
aussi chaotique que provoquerait
vage, l'Islam a beaucoup milité
le rapatriement de tous les expa­
pour son abolition.
triés d'un pays dans leur bayiiri.
Dans certains milieux, on se force
Ces hommes et femmes n'ayant
à chaque fois que faire se peut de
plus de références fixes pour la
plupart, oubliés de la société et
lier Islam et esclavage. Pourtant
sartè espoir d'un lendemain meill'esclavage est une pratique
lear auraient eu un seul choix :
ancienne, antérieure à l'avène­
aller dans la rue pour se livrer à la
ment de l'Islam. Dans certains
mendicité, la prostitution ou deve­
livres saints, nous pouvons voir
nir des bandits de grand chemin,
des enseignements qui prouvent
rendant ainsi la vie sociétale pré­
que l'esclavage existait avant
caire. Rappelons que les musul­
l'Islam.
mans qui étaient pour la plupart
L'Islam s'est démarquée nette­
des émigrés, ou qui vivaient pour
ment de l'esclavage et des com­
d’autres, dans la clandestinité,
portements esclavagistes en pro­
n'étaient pas en mesure de pren­
clamant l'égalité entre les hom­
dre en charge des défavorisés
mes. "Le meilleur d'entre vous,
sociaux. Il fallait donc une solution
auprès de Dieu est le plus ver­
moins radicale mais efficace à
tueux (celui qui craint Dieu le plus"
moyen ou long terme.
S49 V13
Pour qui connaît la société pré­
Une éducation pour l'émanci­
islamique, cette affirmation consti­
pation des esclaves.
tue une véritable révolution en
S'il a fallu une solution pour ce
matière de droits de l'homme,
problème qui était d'envergure au
longtemps avant l’adoption de la
moment de la révélation, l'Islam
déclaration universelle des droits
en a proposé la meilleure.
de l'homme (1948). Mais pour­
Comme dans la plupart des pro­
quoi le Coran n'a-t-il pas décrété
blèmes de société, la révélation et
l'abolition et la fin de l’esclavage
l'enseignement du Prophète
de façon radicale, serait-on tenté
(SAW) sont allés par étapes.
de se demander. Cela répond à
Nous avons remarqué par exem­
une sagesse de la part de Dieu,
ple que cette sagesse a jugulé la
qui a abordé la question avec
consommation de l'alcool dans
pédagogie.
l'ensemble du monde musulman.
Pourtant, quatorze (14) années
Dieu décrète tout chose
de répression (1919-1933) n’ont
avec mesure.
pas permis aux Etats-Unis de
vaincre l'alcoolisme et ses effets
Etait-il sage de décréter la fin de
collatéraux.
l'esclavage dans le contexte de
Pour ce qui est de l'esclavage,
l'Arabie du 7è siècle ? Pas du tout
! Car cela impliquerait la libération
l'Islam s'est attaqué au problème
systématique et instantanée des
en décidant de stopper d'abord

L

Le Cerfiste N° 004 juin 2007

son extension. Etant donné que
les
esclaves étaient
surtout des captifs de guerre, le
Coran ordonne : "Les captifs
seront alors solidement enchaî­
nés. Une fois la guerre terminée,
vous pourrez les libérer gracieu­
sement ou les échanger contre
rançon. Dieu en décide ainsi" S47
V4. Ainsi, les captifs ne devaient
plus systématiquement des escla­
ves. On les libérait contre une
récompense ou pas. C'est ainsi
que tous les soixante dix (70) cap­
tifs de la bataille de Badr furent
libérés. Parmi eux, ceux qui
étaient instruits devaient ensei­
gner chacun dix (10) musulmans
avant d’être libéré. Et si l'on
connaît la place du savant en
Islam, c’est en maîtres que ces
prisonniers repartaient chez eux.
"Celui qui m'a enseigné une
science a fait de moi son serviteur
"a dit le Calife Ali.
S'agissant des esclaves pris pré­
cédemment, un bon traitement
est exigé à leur égard. "Mangez
avec eux, marchez avec eux",
avait ordonné le Prophète (SAW).
"Traitez avec bonté vos père et
mère, vos proches...les voya­
geurs sans abri et les esclaves"
S4 V36. On note là les deux géni­
teurs et les esclaves placés sur un
pied d'égalité par le verset. "Ces
esclaves sont vos frères et vos
subordonnés que Dieu vous a
soumis.
Quiconque en possède sous ses
ordres, qu'ils les nourrissent de ce
qu'il mange, qu'il les vête de la
même façon que lui. Ne les sur­
chargez pas et si vous le faites,
aidez-les" Hadith rapporté par
Mouslin. Pourrait-on voir pareilles
choses dans nos sociétés dites
modernes.
Enfin, pour mettre fin à l’escla­
vage existant, l'Islam a fait de l’af­
franchissement de l'esclave une
œuvre pieuse. Ainsi, celui qui
avait des rapports sexuels pen­
dant qu'il jeûnait devra entre

autre, affranchir un esclave. Dieu
dit dans le Coran : "soyez dispo­
sés à affranchir ceux de vos
esclaves qui vous en expriment le
désir; si vous les jugez capables
de se racheter. Etablissez avec
eux un contrat à cet effet et accordez-leur une part des biens dont
Dieu vous a pourvus" S9 V60.
Le Prophète (SAW) renchérit en
ces termes : "Celui qui affranchit
un musulman, Dieu libère de l’en­
fer chaque partie de son corps :
main pour main, pied pour pied,
sexe pour sexe".
Mieux encore, libérer l'esclave
devient obligatoire s'il a un lien de
parenté avec son maître ou si
celui-ci a été injuste à son égard.
A cet effet, le Prophète (SAW)
nous dit : "Celui qui acquiert un
esclave qui a avec lui un lien de
parenté (Mahram) doit l'affran­
chir". "Celui qui frappe son
esclave pour une faute qu'il n'a
pas commise, ou le gifle doit l'af­
franchir pour expier sa faute ".
"Celui qui gifle ou bat son esclave
n'a d'autre expiation pour ce
méfait que sa libération" Mouslim.
C'est alors que beaucoup d’escla­
ves trouvèrent leur émancipation
accompagnée d'un bon traite­
ment. Le Prophète Muhammad
(SAW) donna lui-même l'exemple
en affranchissant Zaïd, son
ancien esclave avant de lui trou­
ver une femme libre de haute
classe.
De ce qui précède, on voit claire­
ment que l'islam a dressé un plan
bien cohérent pour aboutir à l'abo­
lition de l'esclavage dans tout le
monde musulman. Pouvait-il en
être autrement quand on sait que
: "Dieu a créé les hommes libres
et vous les avez transformés en
esclaves", Calife Omar.
1 .Bercail, pays natal.

SANA Souleymane
Fada N’Gourma

LE TRAVAIL N'EST NI UNE MALÉDICTION, NI UN SUPPLICE
ul besoin de se per­

Du reste, il est intéressant de

dre dans les dédales

savoir

des définitions. L’on

conceptions qui

se contente d'affir­

manqué d'influer négative­

mer à priori

ment sur les relations humai­

N

que le

d'où

déjà mal vu et déconsidéré

année entre 14 000 et 25 000

ces

depuis des temps lointains.

n'ont pas

Des voix s'élèvent actuelle­

morts, plus de deux millions
d’handicapés, 20 à 25 millions
de blessés. C'est bien ce qui
s'appelle
un
meurtre
!

viennent

travail est toute action accom
nes ­depuis la nuit des temps
plie par l'homme ou la femme,
?*La Bible dit : "C’est à force
en vue de subvenir à ses
de peine que tu en tireras ta
besoins ou de venir en aide à
nourriture tous tes jours de ta

ment pour se
du travail
essentielle. Il
se lamenter

plaindre de la fin
comme valeur
ne sert à rien de
sur le sort de

Travailler, moi ? Jamais !" Bob
BLACK :
*L'lslam est aux antipodes de
ces conceptions. Il y a plus de

son prochain, et de contribuer

vie...C'est à ia sueur de ton

quelque chose que nous
avons tué nous-mêmes.
En tous cas, si le travail venait

ainsi au progrès de la société.

front que tu mangeras du pain,

réellement à disparaître, c'est

reconnu au travail sa valeur et

En Islam, le travail est indis­

jusqu’à ce que tu retournes

tout simplement l'aboutisse­

dans ia terre, d'où tu as été
pris" Genèse 3.17-19
L'origine latine du mot travail
est tripalium, un instrument de
torture. Le mot "torture" a une
connotation négative évo­
quant l'idée de soumission et
d'esclavage. Les grecs regar­
daient avec mépris le travail
manuel. Selon eux, le travail

ment logique d'un processus
de dépréciation entamé à cet
égard depuis des millénaires.
Quoi qu'il en soit, si cela devait
se produire, il ne se produirait

sa dignité, ce qui nous permet
d'affirmer que l'idée chré­

pensable. Quel que soit l'an­
gle d’approche, le travail appa­

raît comme une valeur fonda­
mentale assimilée au bien luimême, à la vertu et au devoir.
Le travail a pour but l'exploita­

tion de la terre, son peuple­
ment, sa viabilisation, en d'au­
tres termes l'amélioration des
conditions de la vie, la culture
pour se nourrir, l'invention, la
rénovation, la construction,
etc. L'Islam ne fait pas de dis­
tinction entre le travail manuel
et le travail intellectuel.
Contrairement à d'autres civili­
sations, l'Islam a d'emblée
défini comme tel le travail en le
valorisant, en le sanctifiant au
point de le rendre un acte
d'adoration. En dehors de
l'Islam, le travail souvent est
mal défini, méprisé, discrédité,
il n'a guère été apprécié à sa
juste valeur. Fort nombreuses
sont les digressions sur ce
point. Certains considèrent le
travail comme un fardeau ou
une contrainte limitant la
liberté de l'homme. D'autres le
confinent dans des intérêts
purement matériels et d'au­
cuns y voient une malédiction
liée au péché originel. Le tra­
vail est une sanction, disent
les uns ; un supplice, disent
les autres.

©

est une dégradation, un dés­
honneur. Ce sont donc les
esclaves
qui
travaillent.
L'homme libre ne doit pas tra­
vailler ; il doit se consacrer aux
œuvres de l'esprit. La concep­
tion romaine du travail se situe
dans le même sillage. Le tra­
vail est méprisé par les
romains. Les travaux pénibles
étaient exécutés par les escla­

ves.
Cette mentalité a prévalu en
Europe jusqu'à la réforme qui
fonda le protestantisme au
16e siècle. Ce fut seulement à
cette époque qu'on com­
mença à donner'au travail un
certain sens. Mais les bonnes
volontés des réformistes n'ont

pas

réussi

à

effacer des

mémoires
la
mauvaise
influence des conceptions
dévalorisantes du travail. Les
bouleversements techniques
ont contribué à renforcer la
remise en cause de celui-ci,

qu'en Occident. Les pays pau­
vres,
heureusement,
ne
seront point touchés par ce
phénomène.
Pour mesurer l'impact du

quatorze (14) siècles, l'Islam a

tienne, au demeurant bien tar­
dive, de revalorisation du tra­
vail est loin d'être originale.
Paul n'a pas sanctifié le travail.
Il avait seulement dit : "Si
quelqu'un ne veut pas travail­
ler, qu'il ne mange pas non
plus" (2
Thessaloniciens
3.10).,

mépris du travail sur les
esprits en Occident, relevons
quelques citations révélatrices
de la pensée occidentale en la
matière : "Rien ne sert d'être
vivant, s'il faut que l'on tra­
vaille."
André BRETON, "L'esclavage
humain a atteint son point cul­
minant à notre époque sous
forme de travail librement
salarié." George BERNARD
SHAW, "La vie n'est pas le tra­
vail: travailler sans cesse rend
fou."
Charles DE GAULLE, "Se ren­
dre à un travail, c’est se consti­

Cela veut dire que le travail
procure la nourriture, ce qui
est vrai en partie, mais ce n'est

tuer prisonnier." Anonyme, "Le
travail est l’opium du peuple...

Le but du travail est lié à la
finalité de la vie, à la raison

Je ne veux pas mourir dro­
gué."
Boris VIAN, "Le travail est un

d'être de l'homme qui est
l'adoration de Dieu. Cette ado­
ration ne se borne pas à
l'exercice du culte au sens
purement cultuel ; elle s'étend

meurtre en série, un génocide.
Le travail tuera, directement
ou directement, tous ceux qui
lisent ces lignes. Dans ce
pays, le travail fait chaque

pas tout, car le travail ne se
limite pas à un intérêt écono­
mique, autrement dit à un
moyen de gagner de l'argent.
Par contre, ce qui peut être
considéré comme un apport
remarquable est le génie de
faire du travail l'équivalent de
la prière, cet apport fut celui du

Prophète Mohammed avant
qu'il fût attribué à Luther.
Des buts du travail

à l'accomplissement du bien
et des bonnes œuvres en
faveur d'autrui, de la société et

Le Cerfiste N° 004 juin 2007

de l'humanité en général.

société ne sont pas aptes au

évidemment énorme. Celui-ci,

Le travail y est inclus naturel­

travail, soit pour des raisons de

outre le fait qu'il

lement

santé, soit pour d'autres motifs

pas, représente une lourde

ascendants âgés, ou pour se

- Peupler la terre, l'exploiter,

légitimes. Ces derniers ont

charge pour la société. Sans

prémunir contre le besoin, il

ne produit

pour nourrir ses enfants en
bas âge, ou pour nourrir ses

en extraire la nourriture néces­

besoin de l'aide de ceux qui

compter que cette situation

est dans la voie de Dieu, s'il

saire à la survie humaine sont

travaillent ou qui peuvent tra­

accentue sa vulnérabilité face

est sorti pour se montrer ou se

autant de tâches qui font par­

vailler. Cette aide leur revient

aux tentations diaboliques. Il

vanter, il est alors dans la voie

tie à la fois du travail et de ses

de droit étant donné la frater­

pourrait facilement devenir

de Satan". Chaque fois que le

nobles objectifs. Sans le tra­

nité humaine qui nous lie.

délinquant ou drogué.

Prophète trouvait quelqu'un

On comprendra pourquoi le

en train de mendier alors qu'il

Prophète a baisé la main d'un

était capable de travailler, il le

de ses compagnons après

déconseillait de mendier pour

qu'il l’ait trouvé rugueuse à

préserver son honneur et sa

vail, la terre serait comparable

à un désert inhabitable.

De l'utilité du travail

- Faire le bien : "Celui qui a
créé la vie et la mort pour vous
éprouver et connaître ainsi

celui d'entre vous qui agit le
mieux" S67V2

"Dis : oeuvrez car Dieu va voir
votre œuvre, et aussi Son
messager et les croyants. Et
bientôt vous serez ramenés
vers Celui qui connaît le visi­

ble et l'invisible. Alors II vous
informera de ce que vous fai­
siez" S9VÎQ5

"Travaillez, ô famille de David,
et rendez-moi grâce ainsi de
Mes bienfaits, car peu de Mes
serviteurs sont reconnais­
sants" S34 V13
Jabir rapporte que le Prophète
(Paix et Salut sur lui) a dit : "
Tout musulman qui plante un
arbre fruitier se verra compté
autant d'aumônes que de
fruits mangés, même s'ils sont
volés " Rapporté par Muslim
Une autre version est formu­
lée comme suit : "Tout musul­
man qui plante un arbre fruitier
ou sème une graine se verra
compté pour chaque homme,
chaque animal et chaque

oiseau qui vient à en manger,
une aumône au jour de la
Résurrection".
- Venir en aide aux autres, soit
par le travail, soit par le don. La

société ressemble à une
famille dont les membres se
soutiennent les uns les autres.
Tous les membres de la

Le Cerfiste N° 004 juin 2007

Le travail doit être avantageux
pour les hommes, et il ne doit
pas être sans utilité comme
l'écume de la mer ni au ser­
vice du mal. L'homme qui tra­
vaille est un être utile à lui-

même, à sa famille et à la
société. Non seulement, il se
prend en charge lui-même et
sa famille grâce au travail,
mais il contribue par ailleurs à
la prospérité, à la santé et à
l'amélioration des conditions
de la vie. Comme cultivateur
ou éleveur, il produit la nourri­
ture et les aliments nécessai­
res à la subsistance ; comme
enseignant, il forme la jeune
génération et la prépare au
travail et à la relève ; comme
cadre, il veille, dirige et orga­
nise ; comme technicien, il
répare, conduit et invente ;
comme ouvrier, il nettoie,
entretient, veille au maintien
de la propreté et de l'hygiène,
construit et aide à la construc­
tion ; comme commerçant, il
rapproche la marchandise du

cause du travail. Puis il ajouta
ces mots : "C'est ùne main

que Dieu et Son Prophète
aiment". "Dieu aime que l'un
de vous qui fait un travail, le
perfectionne",
disait
le
Prophète (Paix et Salut sur
lui). "Telle est l’œuvre de Dieu

qui a tout façonné à la perfec­
tion. Il est parfaitement au
courant de ce que vous faites"
S27 V88

Le travail est
une occasion de
pardon des péchés
Le travail est une occasion de
pardon des péchés. Le
Prophète (Paix et salut sur lui)
a dit : "Celui qui se trouve fati­
gué au soir à cause de son
travail, celui-là se trouve par­
donné à son soir"

. Le travail est un devoir

comme un devoir. Celui qui
travaille pour satisfaire ses
besoins et les besoins de sa

Toute contribution à l'exécu­

famille, est dans la voie de

tion d'une tâche manuelle ou

Dieu. Un homme affairé passa

intellectuelle allant dans le

un jour devant le Prophète ;
certains dirent que ce serait
mieux pour lui s'il peinait dans

bien est un travail utile. Par
comparaison à celui qui ne

travaille pas, la différence est

cie le travail et les travailleurs.
Il considère le produit de la

main comme le meilleur
acquis et le plus licite. La meil­
leure

nourriture,

disait

le

Prophète, est celle que l'on
acquiert au moyen du travail
de sa main. Le prophète David

vivait du produit de sa main.
Le devoir du travail vient juste
après le devoir de la prière ;
Dieu nous exhorte à recher­
cher ou à regagner le travail
une fois la' prière accomplie :

"Lorsque la prière est ache­
vée, dispersez-vous sur terre,

recherchez la grâce d'Allah ;
invoquez souvent le nom

d'Allah. Afin que vous réussis­
siez" S63 V10
Le musulman est responsable
de l'entretien de son épouse,
de ses enfants et de ses
parents et s'il n’assume pas

L'Islam considère le travail

client ; comme médecin, il soi­
gne et soulage les souffrances
des malades.

sens du besoin au service du

dignité et l'aidait à trouver une
occupation.
C'est ainsi que l'Islam appré­

la voie de Dieu. Le Prophète
leur répondit : "S'il bossait

convenablement cette respon­
sabilité, Dieu lui demandera

des comptes et le punira en
cas de carence ou de man­
quement à ces obligations. "Il
suffit à l'homme comme
péché, celui d'abandonner
ceux dont il a la charge"

(hadith)

Le travail est

il s'est procuré des ressources

un acte d'adoration

non seulement pour vivre et

pour se marier, mais aussi
L'Islam va plus loin encore en
considérant le travail comme

pour soutenir la mission du
Prophète (Paix et Salut sur

un acte d'adoration. Toute acti­

lui).

vité, tout travail que le croyant

Abdurrahmane devint l’un des

exerce est considéré comme
un acte d'adoration, du fait
qu’il ne triche pas et qu'il cher­
che toujours à gagner un
salaire ou un bénéfice de
manière honnête et licite.
Lorsque le musulman fabrique
un instrument, un balai ou une
table ou un produit ou lorsqu'il
élève une construction avec
l'intention de se rendre ser­
vice, à lui-même ou aux
autres, tout en reconnaissant
que Dieu lui a donné la santé

grands riches de Médine. Un
jour, sa caravane composée
de sept cents (700) chameaux
chargés de vivres, entra à
Médine et provoqua un grand
remue-ménage.
Aicha
(qu'Allah soit satisfait d'elle)
interrogea son entourage :
"Qu'est-ce que ce bruit ?" On
lui répondit : C'est la caravane
de Abdurrahmane Ibn Aouf qui
rentre de voyage. Aicha dit :
"Qu'Allah lui bénisse ce qu'il
lui a donné dans ce monde,
certes, sa récompense dans
l'au-delà est beaucoup plus
importante, j'ai entendu le
Messager d'Allah dire
"Abdurrahmane Ibn Aouf
entrera au Paradis en ram­
pant". On a rapporté cette
bonne
nouvelle
à
Abdurrahmane Ibn Aouf lequel
se précipita vers Aicha et lui dit
: "ô Mère, est-ce vrai que tu

et les moyens de réaliser son
ouvrage ou son projet, cette
conviction et cette reconnais­
sance transforment son acti­
vité en acte d'adoration et il en
aura la récompense. Si le
musulman a les capacités
physiques de travailler, il ne lui
convient pas qu’il soit une
charge pour les autres ou qu'il
tende sa main aux gens. Son
devoir lui impose d'être utile à
sa famille et à la société
humaine.
Lorsque le Prophète a frater­
nisé les émigrés mecquois
avec les Ansars médinois,
Abdurrahmane Ibn Aouf était
lié par le pacte de fraternité à
Qaïs Ibn Arrabi'e. Ce dernier
lui proposa la moitié de ses
biens. Abdurrahmane Ibn Aouf
refusa et se contenta de
demander à son frère conven­
tionnel de lui indiquer le mar­
ché pour se lancer dans le
commerce. Après avoir pris
connaissance du marché, il se
mit à acheter de la marchan­
dise pour la revendre et ainsi,

©

En

peu

de

temps,

as entendu cette annonce du
Prophète ?" Oui, lui rétorque
Aicha. Il a sauté de joie en
disant : "Si je pouvais, je vou­
drais entrer debout au
Paradis, je te prends à témoin,
mère, que je fais don à Dieu (fi

sabil iilah) de toute cette cara­
vane, les chameaux, leurs
bâts et leurs charges".
Le prophète a vu un homme
qui se consacrait au culte
dans la mosquée. Il interrogea
ses compagnons : " Qui sub­
vient à ses besoins ?
Ils
dirent : "Nous tous /"Alors, le
Prophète dit : "Vous êtes tous
mieux que lui". Dans une autre
version, il est dit : "Son frère

(qui subvient à ses besoins)
est mieux que lui".
D'après Az-Zoubair ibn alAwwâm, le Prophète (Paix et
Salut sur lui) a dit : "il vaut
mieux faire des fagots de bois
en montagne et les ramener
sur son dos pour les vendre
que de mendier auprès des

gens, qu'ils vous donnent ou
qu'ils refusent de vous don­
ner" Bukhari
"Celui qui cherche ce qui est
licite pour éviter la mendicité,
nourrir sa famille et étendre sa
générosité à son voisin, ren­
contrera Dieu avec un visage
comme la pleine lune" (hadith)
Compte tenu de ces ensei­
gnements, Omar, le deuxième
Calife, a fait un reproche à un
homme qui aimait s'installer
dans la mosquée sans travail­
ler, lui disant : 7e Ciel ne pleut
ni d’or ni d'argent"

Le mal de la mendicité

Il n’est pas permis en Islam de
rester désœuvré, oisif et se
contenter de dire : "Mon
Seigneur, donne-moi" alors
qu’on sait pertinemment que
l'or et l'argent ne tombent pas
du ciel. Il n'est pas permis non
plus de demander l’aumône
aux gens et de mendier alors
qu'on est capable de travailler.
Le Prophète a dit : "Chaque
fois qu'un serviteur ouvre une
porte de mendicité, Dieu lui
ouvre une porte de pau­
vreté..."
Un jour, quelqu'un demanda
au Prophète de l'argent en
aumône, alors qu'il était physi­
quement bien portant ; le
Prophète l'interrogea s'il avait
quelque chose à la maison ?
L'homme répondit : juste une
couverture et un récipient pour

boire de l'eau ! Le Prophète '
demanda de les lui apporter.
Qui achèterait ces objets, dit le
Prophète à son entourage ?

Quelqu'un proposa un dirham,
un autre offrit deux dirhams ;
le Prophète remit l'argent au

bonhomme et lui dit : avec un
dirham tu achètes à manger
pour ta famille et avec le dir­
ham qui reste, tu achèteras
une pioche et tu me l’apporte­
ras ; une fois revenu avec la
pioche, le Prophète y plaça un
manche et lui dit d'aller couper
du bois pour le vendre et de
revenir le voir dans deux
semaines. Ayant gagné dix
dirhams, il se rendit au
Prophète au bout de quinze
jours. Celui-ci lui dit : "Cela est
beaucoup mieux que la men­
dicité qui va être une marque
sur ton visage le jour de la
résurrection".
La
mendicité,
selon
le
Prophète, n'est autorisée que
dans trois (03) cas :
Quand on est dans une pau­
vreté extrême ; Quand on est
accablé de dettes ; Quand on
est redevable d'une lourde
indemnisation de victime d'ho­
micide. L'Islam considère le
mendiant s'il est sain de corps
et d'esprit comme un être infé­
rieur sans personnalité et sans
dignité. Le Prophète a dit : "La
main haute est mieux que la

main basse ; la main haute est
celle qui donne, la main basse
est celle qui reçoit."
Ainsi, au regard de l'Islam, le
travail n'est, ni une malédic­
tion, ni un supplice. C'est plu­
tôt un devoir, un honneur et
surtout un remède contre cer­
tains maux, entre autres, la
pauvreté, le sous-développe­
ment et la mendicité.
Me Ahmed Simozrag

Le Cerfiste N° 004 juin 2007

*V

CES PRÉJUGES QUI TERNISSENT L'IMAGE DE L'ISLAM
e part son caractère uni­
versel et étemel, l’Islam a
défini des principes bien

D

clairs régissant la vie des

ler, est de subvenir aux besoins de
sa famille tout en mettant les

moyens en œuvre pour son éduca­
tion complète. La femme quant à

hommes sur terre. Mais
elle, doit respect et obéissance à
malheureusement, des individus
son mari. Il ne s'agit pas dans cette
mal intentionnés, par égoïsme
obéissance un effacement de sa
interprètent à tors et à travers cer­
volonté pour accepter aveuglement
tains fondements de l’Islam et l'ex­
et naïvement celle de son époux.
posent aux critiques acerbes de
Le respect est mutuel et demande
ses ennemis.
de chacun des conjoints un sacri­

Du statut de la femme en Islam
Les conditions de la femme musul­

mane dans certaines sociétés lais­
sent à désirer. Le rôle de la femme
est-il seulement de s'occuper de la
maison et d'élever les enfants ? Il
est alors nécessaire de distinguer
les pratiques courantes de l'esprit
de la loi islamique inscrite par Dieu.
Des chapitres dans le Coran
comme "Les femmes", "Mariam" et
parmi tant d'autres sont consacrés
aux femmes. De même, certaines
figures féminines telles que Hawa
(Eve), Sarah la femme de Ibrahim,
Assya la femme de Pharaon, Imran
la mère de Mariam et bien d'autres
encore sont données en exemple
aux femmes et aux hommes afin
qu’ils sachent que le rôle de la
femme ne se limite pas seulement
aux quatre murs de la maison.
En effet, la loi islamique n'exige pas
que les femmes soient confinées
aux tâches ménagères. Les fem­
mes de la première génération
étaient présentes partout. A titre
d'exemples, la première femme du
prophète, Khadîdja était une
grande commerçante. Le Calife
Omar nomma une femme pour
superviser le marché dans son
ensemble.
D'autres
femmes
comme Leila Al-Ghifariah, Souffiah
ben Abdul Mutalib ont pris part aux
batailles. Des femmes ont égale­
ment été à la tête de provinces isla­
miques comme Arwa ben Ahmad
qui a servi comme gouverneur du
Yémen. Quant aux droits et
devoirs, tous sont clairement défi­
nis dans le Coran. Le devoir fonda­
mental de l’homme, faut-il le rappe­

Le Cerfiste N° 004 juin 2007
-c- ....

fice.
Le vécu quotidien de la femme
musulmane dans certains foyers
n'est pas du tout enviable.
Pourtant, son statut est clairement
défini dans la législation islamique
sans ambiguïté. La femme peut au
même titre que l'homme entrepren­
dre toutes sortes d'activités tout en
préservant son intégrité, son hon­
neur et en assumant pleinement
son rôle de mère de famille.
De la mendicité
L'affluence sans cesse des men­
diants devant les mosquées fait
croire que la mendicité est un pro­
duit de l'Islam. La mendicité en tant
qu'activité professionnelle n’existe
pas en Islam. Une personne vic­
time d'un handicap physique ou
mental qui l'empêcherait de travail­
ler est à la charge de la société
dans laquelle elle vit. Si la société
n'assume pas sa responsabilité,
l'Islam tolère qu’une telle personne
tende la main pour subvenir à ses
besoins ponctuels. Mais il n'est pas
rare de voir des personnes solides
et bien portantes s'adonner à cette
pratique ignoble et dévalorisante.
Ce qui est déplorable et alarmant et
qui nécessite une prise de
conscience, c'est le cas de ces élè­
ves coraniques (même s'ils ne le
sont pas tous), qu'on transforme en
enfants de la rue. Certaines de ces
écoles dites islamiques ne font que
livrer aux enfants un enseignement
traditionnel qui ne convient pas au
moment. Maîtres, parents d'élèves
et Etat sont tous interpellés pour
assurer l'avenir de ces enfants qui
ne cessent de déferler les rues

sans instruction, encore moins
sans un métier. Ces enfants font
partie intégrante de la société et
leur éducation incombe à tous. Il ne
faudrait pas que ces écoles corani­
ques, lieux d'instruction et de for­
mation deviennent un dépotoir de
délinquants, de voleurs et de men­
diants professionnels.
Du maraboutage

"Si quelqu'un consulte un charla­
tan, durant quarante jours, ses
prières ne sont pas exhaussées".
Cette parole authentique du pro­
phète (PSL) suffit en elle-même
pour montrer à quel point l'Islam
est contre le maraboutage. En rap­
pel, le marabout désignait un
savant en matière de religion. Mais
de nos jours, le marabout est une
personne réputée pour son pouvoir
magique, capable de transformer le
mensonge en vérité, de deviner
l'avenir d’autrui, d'utiliser des
méthodes sataniques pour préten­
dre apporter des solutions aux pro­
blèmes des humains.
L'Islam, au-delà de son caractère
religieux, est un mode de vie, une
civilisation et ne prescrit que du
bien. Il faut savoir que toute écri­
ture en arabe n'est pas forcement
un verset du Coran. Peut-on imagi­
ner que Dieu dans sa bonté, qui n'a
cessé d'interpeller les gens vers la
droiture, le bon comportement
révèle encore des versets pour
qu’on se fasse du tort ? Ce serait
absurde et contradictoire.
Ce qui sème le doute dans l’esprit
des gens et leur fait croire que le
maraboutage est une science de
l'Islam, c’est le fait que ce soit cer­
tains leaders religieux qui s'adon­
nent à ces pratiques diaboliques et
anti-islamiques. La magie est une
science occulte sévèrement punie
par l'Islam.
Du destin
Les ennemis de l'Islam accusent
les musulmans d’être fatalistes et
paresseux du fait de leur croyance
au destin. Cette accusation peut se

trouver justifiée du fait de la mau­
vaise compréhension des textes.
Le chauffeur qui conduit à grande
vitesse, une fois accidenté dit :
"c'est mon destin". L'élève négli­
geant et paresseux qui redouble ou
échoue à son examen se justifie
par le destin.
Ces déclarations sans fondement
sont réfutées pour plusieurs rai­
sons. L'homme est libre et possède
une raison qui lui permet de distin­
guer le bien du mal. Tout homme
raisonnable sait que la prière est
une bonne chose et l'adultère une
mauvaise. De même, il a la capa­
cité en sortant de chez lui, de se
diriger vers la mosquée pour y prier
ou d'aller vers un lieu de débauche.
Il est donc absurde de croire que
Dieu nous a imposé nos actes et
qu'on ne peut y échapper. La
croyance en la prédétermination ne
signifie pas qu'il faut perdre toute
initiative en restant les bras croisés
dans l'attente des événements.
Si tout ce qu'accomplit l'homme est
le résultat d'une fatalité prédétermi­
née et immuable depuis l'éternité, et
devant lequel il n'a aucun libre arbi­
tre, l’envoi des prophètes et l'invoca­
tion deviennent inutiles. Tout compte
fait, il est impossible qu'il y ait dans le
Coran ou dans la parole authentique
du prophète un texte qui nie l’exis­
tence d'un fait réel, visible et concreL
Dieu qui a révélé le Coran, a en
même temps créé les événements.
L'effort de la raison est donc limité et
ne peut saisir en détail et en profon­
deur la prédétermination. Il est donc
préférable d'éviter toute discussion
en la matière pouvant porter atteinte
à la foi.
Du terrorisme
Contrairement à ce que prétendent
certains, l'Islam n'a eu recours ni à
la coercition, ni à l'épée pour se
propager. Il s'est plutôt rependu par
la persuasion et non par la force.
Pour preuve, face aux souffrances,
aux persécutions endurées par les

Siute page 10.

CE QU'IL FAUT SAVOIR SUR LES GROUPES
SANGUINS ÉRYTHROCYTAIRES
llah (SWT) a créé tous
les êtres vivants avec

l’élimination de tout ce qui est
étranger à l'organisme. Ce sont
des molécules indispensables à
des ressemblances et
des différences qui ont
l'accomplissement de la fonction
permis aux scientifiques
de défense qu'exercent les globu­
d’établir une classification. les
Lesblancs.
individus d’une même espèce
Les groupes sanguins érythrocytai­
(dernier maillon important de cette
res sont les plus connus de tous.
classification) sont tout aussi diffé­
Ce sont les groupes constitués par
les antigènes localisés à la surface
rents les uns des autres sur les
plans morphologique et surtout
des globules rouges. Il y a
biologique.
aujourd’hui au moins 26 systèmes
Ainsi, au sein de l'espèce
de groupes sanguins connus dont
humaine, la notion de groupe
les plus importants du point de vue
immunologique sont : ABO,
sanguin est née pour regrouper
Rhésus, Kell, Duffy, Kidd, MNS.
les individus selon les caractères
Le système ABO comprend princi­
liés au sang. Le sujet sur "les
palement 2 antigènes A et B dont
groupes sanguins" est suffisam­
la combinaison donne les groupes
ment vaste pour faire l'objet de
A, B, AB et O (pour zéro antigène).
plusieurs livres. Notre propos
Chaque groupe peut recevoir du
étant nécessairement très court,
sang du même groupe ou de
nous nous contenterons de sur­
groupe O. Le groupe AB peut
voler quelques notions de base
recevoir du sang de tout autre
intéressantes et compréhensi­
groupe (receveur universel).
bles pour chaque lecteur. Après
Le système Rhésus comprend
avoir brièvement décrit ces grou­
près de 50 antigènes dont le plus
pes sanguins, nous nous intéres­
commun est l’antigène D. On a eu
serons à leurs applications et
l'habitude de dire des personnes
fonctions éventuelles.
qui ont l'antigène D "Rhésus posi­
tif’ et de ceux qui ne l'ont pas
Les différents
"Rhésus négatif’.
groupes sanguins

A

Comme nous l’avons rappelé
dans un numéro précédent, le
sang est composé de plasma et
d’éléments cellulaires. Il existe par
conséquent des groupes liés aux
différents composants : groupes
des protéines plasmatiques, grou­
pes érythrocytaires, groupes leu­
cocytaires, groupes plaquettaires.
Parmi les groupes leucoplaquettaires , le HLA (Human Leucocyte
Antigen) est certainement le plus
important compte tenu de son rôle
et de ses applications. En effet, les
molécules HLA, qui sont situées
sur les globules blancs (leucocy­
tes) et les plaquettes, intervien­
nent dans la reconnaissance et

©

premiers musulmans, au lieu de
riposter, par l'épée et par la vio­
lence, le prophète leur tient ce lan­
gage : "Soyez patients, votre
récompense sera le paradis".
Cette patience n'est pas syno­
nyme de faiblesse de la part des
musulmans, c'est une obéissance
à l'ordre de Dieu. Mais devant la
recrudescence des menaces, des
attaques des infidèles, à l'égard
des musulmans, Dieu leur
ordonna de se défendre avec juste
mesure en ces termes :
"Combattez dans le chemin de
Dieu ceux qui vous combattent et

Les applications
des groupes sanguins
Elles sont multiples :
- En transfusion sanguine : la
découverte des groupes sanguins
a permis progressivement d'aug­
menter la sécurité des transfu­
sions.
- En obstétrique (maternité) : l'in­
compatibilité entre une mère et
son fœtus pour certains groupes
sanguins peut compromettre
l'évolution d'une grossesse ou
aboutir à un nouveau-né malade
(maladie hémolytique du nou­
veau-né).
- Lors des greffes d'organe, le
greffon doit nécessairement être
compatible avec l'hôte (organisme
receveur) dans certains groupes
sanguins.
- En médecine légale : la recher­
che en exclusion de paternité
s'appuie sur les groupes sanguins
érythrocytaires.
Les fonctions des molécules
de groupe sanguin

- Protéines de structure : Ex : la
protéine RH.
- Récepteurs : ex de la protéine
Duffy qui est un récepteur du
Plasmodium (responsable du
paludisme) ; son absence chez la
majorité des Noirs serait une
adaptation au paludisme.
- Transporteurs de différents types
et pour différentes molécules à
travers la membrane cellulaire.

- Molécules d’adhésion. .
- Enzymes.
- Présentation et élimination des
antigènes étrangers par le système
immunitaire.
-etc.
Les groupes sanguins n'ont pas
pour seul rôle de différencier les
individus. Il leur a aussi été asso­
cié des fonctions. Cela vient
témoigner une fois de plus que
toutes les créatures de l'Etre
suprême ont un rôle.
1. Groupes des globules rouges, l'un des
constituants du sang
2. Groupes de molécules former par la
combinaison de leucocytes (globules
blancs) et de plaquettes qui font partie
des constituants du sang

Dans la plupart des cas aucune
fonction n'a encore été associée à
la molécule antigénique. Les fonc­
tions trouvées sont :

3. Ce sont des molécules chimiques qui
catalysent les réactions chimiques dans
l'organisme.

ne transgressez point car Dieu
n'aime pas les transgresseurs"
sourate 2 verset 190
L'expansion de l'Islam ne s'est
donc pas faite par la contrainte ou
par le glaive mais par la bonne
exhortation comme Dieu nous le
recommande dans le Coran :
"Appelle à la voie de ton seigneur
parla sagesse et la bonne exhor­
tation et discute avec eux de la
manière la plus douce"sourate 16
verset 125. Dans la sourate 2
verset 256, il ajoute en ces ter­
mes : "Pas de contrainte en
Islam"
L'Islam n'oblige personne à se
ranger sous sa bannière. Les

musulmans ne prennent les armes
que s'ils sont opprimés, attaqués
injustement. Les quelques échauffourées constatées dans certains
pays ne cessent de défrayer la
chronique. Mais les massacres
des musulmans en Espagne, les
crimes Nazis, le génocide de 60
millions d'indiens d'Amérique, de
100 millions de noirs pendant l’es­
clavage, la guerre de Vietnam, les
crimes des français en Indochine
et en Algérie, les bombes
d’Hiroshima et de Nagasaki pas­
sent sous silence. L'Islam est une
religion de paix, de tolérance et n’a
en aucun cas incité à la violence.
KABORE Karim (Nayala)

Dr Yakouba DOMO

CNTS

Le Cerfiste N° 004 juin 200'

COURS D'ARABE, UNE ŒUVRE SALUTAIRE
La section provinciale du

CERFI organise depuis plus
d'une année des cours
d'arabe à l'intention du grand
public tous les dimanches au
siège de l'association. Le
Cerfiste a interrogé quelques
apprenants qui donnent ici
leur appréciation sur le
déroulement de ces cours
qui mobilisent au Fil des ses­
sions.

BORO
Bachir,
Fonctionnaire de Douane

Je tiens d'abord à remercier
les initiateurs de ces cours.
Ce qui m'a motivé à m'y ins­
crire, c'est mon souci d'amé­
liorer mes connaissances
aussi bien en Islam qu'en
langue arabe. Actuellement,
je suis au dernier niveau.
Dieu merci, j'ai fait l'appren­
tissage de la lecture du
Coran, dont j'avais bouclé la
lecture intégrale depuis neuf
(09) ans. Je constatais
cependant des insuffisances.
C'est pour cela que je suis
venu reprendre les cours
dans le souci de parler et
d'écrire l'arabe.

Le Cerfiste N° 004 juin 2007

Mes attentes ne sont pas
tout à fait comblées compte
tenu du fait que je n'ai pas
encore terminé mais j'ai fait
beaucoup de progrès.
Nous avons eu à formuler
des propositions d'améliora.tion qui ont été prises en
compte car entre temps, il y
avait beaucoup d'apprenants
et l'on se retrouvait avec des
niveaux disparates dans la
, même classe. Cette situation
rendait la progression diffi­
cile. Cette année, les effec­
tifs ont été désengorgés
avec l'ouverture du Centre
de Gounghin. Cette préoccu­
pation est désormais sans
objet.
L'autre problème concerne
les salies. Il est vrai que l’is­
lam recommande la modes­
tie mais il faut travailler à
mettre les apprenants dans
de bonnes conditions d’ap­
prentissage.
M™ MAÏGA Maïmouna,
Employée de banque
C'est d'abord le besoin d’ap­
prentissage qui m'a conduit
au CERFI. Je suis née
musulmane et j'ai trouvé mes
parents qui pratiquaient la
religion. Je me suis certes
mariée à un musulman, mais
je n'avais jamais fait de
prière avant de venir au
CERFI. Tous les jours, il y a
des gens autour de moi,
grands comme petits, qui
pratiquent cette religion et ça
m'a donné envie d'en savoir
davantage. En règle géné­
rale, quand on ne côtoie pas

ceux qui sont dans le milieu,
on s'arrête aux préjugés du
genre "c'est compliqué", "la
religion musulmane est diffi­
cile", etc. C'est pour appren­
dre et éclairer ma lanterne
que je me suis inscrite en
septembre dernier. J'ai com­
mencé par l'initiation à la
prière et ça m'a beaucoup
apporté. En l'espace de trois
(03) mois, je savais faire mes
ablutions et dire mes cinq
(05) prières quotidiennes
comme il le faut. J'avoue que
cela a apporté beaucoup de
choses dans ma vie. Je com­
prends désormais ce qui
signifie être musulman ainsi
que les enseignements de
cette religion. De mon point
de vue si tout le monde
apprenait à fond les ensei­
gnements de la religion
musulmane, le monde sera
merveilleux.
A présent, je suis au niveau
intermédiaire où j'apprends à
lire le Coran. Pour le
moment, la lecture n'est pas
tout à fait correcte ; mais
déjà, ce que je sais... ; je ne
sais pas comment expli­
quer... ; c'est merveilleux !
KERE Adama, Maître Assistant (Université de
Ouagadougou)
Ce sont des cours que j'ai
souhaité depuis un certain
temps et c'est par hasard
que j’ai découvert dans les
journaux que le CERFI orga­
nisait des cours. Je me suis
dit que c'était une occasion
pour corriger les imperfec­

tions tant au niveau de la
prière qu'au niveau des ver­
sets que je récitais. C'est
aussi pour moi une opportu­
nité d'avoir une culture isla­
mique beaucoup plus appro­
fondie car c'est en s'appro­
chant des autres que l’on
peut apprendre.
Je suis à ma troisième ins­

cription ; c'est dire que j'ai fait
l'initiation à la prière, à la lec­
ture du Coran et je suis au
niveau intermédiaire actuel­
lement. Si je suis toujours là,
c'est parce que je sais que
ma présence ici m'apporte
beaucoup de choses. Grâce
à ces formations, je réalise
des progrès vers l'améliora­
tion des pratiques quotidien­
nes.
Je profite pour dire à ceux
qui hésitent, de s'engager
car il y a des gens qui aime­
raient venir mais qui trouvent
que c'est contraignant d'être
là chaque dimanche et ce
pendant trois (05) mois. Il
suffit pourtant de s’engager,
de venir une première fois,
puis une deuxième et finale­
ment ça entre dans nos habi­
tudes.

©

VIE --DU
CERFI
-- -- -- - - - .„ - -- - -21L...-J
C'est comme la prière ;

arrêté. Mon mari, lui, a pu

deux (02) dimanches sans

quand on en rate une, on

continuer et a fini la lecture

venir parce qu'il me manquait

sent qu'il y a quelque chose

intégrale du Coran. C'est un

venir une de mes belles sœurs ainsi qu'un petit frère.

la motivation. Quand je me

Mes enfants sont également

qu'on n'a pas accompli. Celui

suis décidée à venir, c'était

qui prend l'habitude de venir

juste pour venir voir. Après

intéressés mais il y a un pro­
blème de moyen de déplace­

tous les dimanche remar­

les séances d'initiation à la

quera que quand il y a quel­

prière, j'étais très contente
car en fait, j'étais dans le noir

ques semaines sans cours, il
se demande ce qu'il fera de

et Dieu voulant, nous avons
retrouvé le CERFI. Les sou­
rates que je voyais avec mon
mari sont plus faciles à lire

ses dimanches après - midi.

Mme KAMISOGO
TRAORE Alimata

née

maintenant. Je n'ai aucun
problème pour le moment.
J'en tire vraiment une grande
satisfaction.
Je passe l'information autour
de moi et j'ai réussi à faire

Moi je lisais le Coran avec
mon mari et entre temps il y
a eu un relâchement. Après
plusieurs
tentatives
de
reprise, j'avais complètement

de ses amis qui nous a
informé qu'il nous a inscrits
au cours du CERFI. J'ai fait

awamawgae.’B-BiBBg

ment et en plus ils sont sco­
larisés. Mon troisième fait la

6ème et apprend la lecture
avec
son
frère.
Présentement il est à la sou­
rate Naba'. A la maison

quand je prends mon Coran,

c’est lui qui me guide.
Compte tenu du bon travail
qui se fait au CERFI, je
compte l'y inscrire.
Entretiens réalisés par
Abdoul Salam OUEDRAOGO

3EËS23S2 SS3E

Hâtez-vous de vous inscrire et de vous informer

‘SORTIE INTERNATIONALE

‘GRAND COLLOQUE INTRENATIONAL

amplement au Secrétariat du Siège du CERFI
au (50 36 08 03), au 7611 93 65, au 78888345

Le Bureau Exécutif National (BEN) du CERFI

Organise du 19 au 29 juillet prochain une SOR­

Le Bureau Exécutif National (BEN) du CERFI

ou encore 70 26 63 48. Le nombre de places

TIE INTERNATIONALE SUR LE GHANA. Les

vous offre également un GRAND COLLOQUE

est limité.

participants à ce voyage international auront

du 24 au 29 août prochain

droit entre autres à des activités spirituelles, un

bain linguistique, des visites d'une dizaine de

sites touristiques ainsi qu'à des échanges d'ex­

à Ouagadougou.

Avec pour thème, "QUELLE LAÏCITE POUR

‘COLONIE INTERNATIONALE 2007

UNE SOCIETE PLURIELLE ET PROSPERE?",
L'AEEMB et le CERFI n'ont pas dérogé à la tra­

périences mutuelles entre intellectuels musul­

ce colloque qui capitalise les acquis du CIMEF
2006 réunira des sommités en provenance

dition. Cette année encore, ces deux structures

(YACOUB MAHI de Belgique, THO­

s'unissent pour offrir à vos enfants scolarisés

d'Afrique

(09 à 14 ans) du 15 au 29 juillet 2007 une colo­

mans du Ghana et du Burkina. Le CERFI

d'Europe

exprime aussi par là son option de dynamiser

MAS ABDALLAH

ses relations extérieures et ce à un mois et

(Mouamar KANE du Sénégal) et du Burkina

nie de vacances islamique, laquelle regroupera

demi du congrès de l'OJEMAO (Organisation

(Universitaires, Religieux de tous bords, etc.).

des enfants du Burkina Faso mais aussi de

de la

Jeunesse

de

France),

Musulmane d'Afrique de

l'Ouest).
La participation qui s'élève à soixante mille

pays voisins (TOGO & NIGER). Les frais d'ins­

A l'issue des trois (03) jours que va durer le

cription s'élèvent à 22. 500 F pour les enfants

Colloque, vous aurez en guise de cerise sur le

résidant à Ouagadougou, 17.500 F pour les

gâteau, trois (03) autres jours de formation sur

enfants venant des provinces de l'intérieur et à

(60.000) francs couvre toutes les charges

une thématique bien appropriée à vos préoccu­

12.500 F pour ceux des pays voisins.

(Voyage, Hébergement, Restauration, etc.).

pations spirituelles et matérielles.

Pour toute inscription (qu'il sied de prendre

Hâtez - vous de vous inscrire et de vous infor­

La participation est de vingt cinq mille (25.000)

rapidement compte tenu du nombre de 100
places à pourvoir pour les enfants ouagalais),

mer amplement au Secrétariat du Siège du

francs et est ouverte à tous. Le timing est celui

bien vouloir contacter le siège de l'AEEMB

CERFI au (50 36 08 03), au 7611 93 65, au 78

dit de "Journée Continue" avec Pause - café et

88 83 45 ou encore au 70 23 27 85 car le nom­

Déjeuner sur place.

au (50 36 27 86), le siège du CERFI au
(50 36 08 03) ou encore SAKO Adama (78 84

1 bre de places est limité.

©

35 13), KAFANDO Issa (76 41 68 02) ou

Le Cerfiste N* 004 Juin 2007

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