Le CERFIste #10

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Classe de ressource
Text
Titre
Le CERFIste #10
Créateur
Le CERFIste
Date
janvier 2010
Résumé
Bimestriel d'information et de formation du Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
numéro
10
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q113813324
extracted text
I

250

Cercle d’Etudes, de Recherche et de Formation Islamiques

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MOUSSA NOMBO, NOUVEAU PRESIDENT DU CERFI
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20a ANNIVERSAIRE
DU CERFI

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pour l’avenir
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A la découverte
Un panel
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pour

réintégrer
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les pionniers
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20ê ANNIVERSAIRE DU CERFI

Se souvenir pour l’avenir
kinabè.
ur plus de quatorze (14)
millions d'habitants que
S’agissant de la formation, bien que
compte le Burkina Faso,
l’indisponibilité des statistiques et des
une frange très importante
archives rend les jugements approxi­
(au moins 60%) est
matifs en la matière, on peut affirmer
musulmane. A l'image de la plupart
sans risque de se tromper que le
des Burkinabè, cette. population
CERFI a activement participé au
musulmane est majoritairement anal­
développement de la culture isla­
phabète, pauvre et mal outillée pour
mique de biens de cadres musul­
faire face aux défis et aux mutations
mans, et ce dans un contexte mondial
socioculturels, économiques et poli­
difficile, car marqué par des appréhen­
tiques qui se présentent à la Oumma.
sions et des préjugés vis-à-vis de
l’Islam.
Afin d’accompagner cette population
dans sa quête d’un mieux être avec
Du point de vue de la perception
Dieu et d’un mieux vivre avec les
même du fait islamique au Burkina,
hommes,
plusieurs personnes
l’on reconnaît volontiers au CERFI
morales musulmanes (associations,
d’avoir contribué à décomplexer la
ONG, fondations, etc.) se sont créées,
pratique de la religion musulmane tant
parmi lesquelles le Cercle d'Etudes,
dans les administrations publiques
de Recherche et de Formation
que les organisations privées.
Islamique (CERFI).
Quant à la présence et aux presta­
En effet, le CERFI est né en 1989
tions socioéconomiques du Cercle,
sous l'impulsion de jeunes cadres qui
des actions appréciables sont certes
étaient à la recherche d’espace adé­
entreprises ça et là, mais elles ne
quat de renforcement de leur culture
s’inscrivent pas toujours dans une
islamique, mais aussi de promotion de
approche intégrée et concertée, d’où
leur religion.
la faiblesse de l’impact.
1989-2009, cela fait déjà 20 ans de vie
Dans la cadre de l’Action islamique
dans le paysage associatif combien
sous régionale et internationale, le
problématique qu’est celui de la
CERFI peut se targuer d’avoir apporté
société civile burkinabè. S’il est hasar­
sa contribution dans l'enfantement et
deux, en quelques pages de vouloir
la croissance d’organisations trans­
faire le bilan du CERFI, il reste que 20
frontalières comme l’Organisation de
ans d’existence commandent un
la Jeunesse Musulmane en Afrique de
regard rétrospectif et prospectif, som­
l’Ouest (OJEMAO) et le Colloque
maire soit-il, tant le questionnement
International des Musulmans de
du passé, du présent et du futur
l’Espace Francophone (CIMEF) ;
demeure un impératif des organisa­
même si par ailleurs on ne peut occul­
tions sérieuses. Ce présent numéro
ter les difficultés fonctionnelles que
du Cerfiste, qui marque en même
connaissent celles-ci.
temps la relance de votre canard, se
Ces
acquis relevés, il faut immédiate­
propose de lever le voile sur la vie du
ment relativiser, car malgré l’espoir
CERFI à l’occasion de son 20e anni­
que la mobilisation des intellectuels
versaire.
musulmans avait suscité à la fin des
Que peut-on retenir en 20 ans d’enga­
années 80 avec l’avènement du
gement ? L’un des principaux acquis
CERFI qui s’annonçait comme le cata­
se situe au niveau fonctionnel. S’il est
lyseur des querelles intestines et la
vrai que l'organisation et le fonctionne­
locomotive d’une Présence musul­
ment du CERFI sont encore perfecti­
mane affirmée, le CERFI à l'image de
bles, il n’en demeure pas moins que
la plupart des associations musul­
sur 20 ans, la tenue des sessions
manes dé la place, recherche encore
importantes (assemblées générales,
ses marques et l'on peut légitimement
congrès) ainsi que l’alternance à la
se demander jusqu'à quand ?
tête de l'association sont désormais
un lieu commun, et ce contrairement à
Contrairement à nombre d’organisa­
la quasi-totalité des associations bur­
tions de la société civile partageant

S

plus ou moins les mêmes contraintes
du terrain (clubs services, confessions
religieuses sœurs, etc.), le leadership
musulman longtemps espéré, peine à
s’imposer et à infléchir en tant que de
besoin les options sociétales.

majeurs, etc.). Ceci a l’avantage de
baliser la voie de l’action, mais aussi
de permettre l’appropriation et la
mobilisation des militants et sympathi­
sants autour de centres d'intérêts
consensuels.

Pour beaucoup d'observateurs, cet
état de lieu résulte de la conjugaison
d'un ensemble d’insuffisances que le
CERFI gagnerait à combler dans le
court terme.

En matière de développement tout
court, le fait que le pays soit majoritai­
rement musulman impose à l’élite
musulmane un devoir d’implication
(individuelle ou concertée) dans l’œu­
vre de construction nationale. Nous
devons pouvoir nous approprier, voire
même tirer profit, des textes législatifs
et règlements ainsi que des politiques
et stratégies nationales en matière de
santé, d'éducation, de justice, de cul­
ture, d’action sociale, de droits
humains, de décentralisation, de
genre, de démographie, de loisirs, de
«e-gouvernance», etc.

Il s’agit d’abord, de l’absence de docu. ments stratégiques fixant sur le long
terme, les priorités et les défis de l’as­
sociation (plan stratégique, politique
de communication, cadre budgétaire à
moyen terme, stratégie de renforce­
ment des capacités, etc.). Comme le
dit la sagesse populaire, «il n’y a pas
de vent favorable pour celui qui ne sait
pas où il va». Tant que les actions du
CERFI, notamment celles de forma­
tion, d’information, de communication,
de recherche, de soutien social, d’in­
vestissement et autres, continueront
d’être des fins et non des moyens
visant l’atteinte d’objectifs déclinés
dans une stratégie claire, le CERFI
donnera toujours l’impression de
quelqu’un qui croit agir alors qu’il
s’agite en réalité.

Les autres insuffisances s’analysent
entre autres en terme de faiblesse de
la communication interne et du marke­
ting social, de désuétude des
méthodes de mobilisation financière
et des problèmes de management
opérationnel et stratégique.
Que dire en guise de perspective ?
L'un des points forts du congrès 2009
aura été la réforme des postes du
Bureau Exécutif National (BEN), avec
l’avènement d'attributions touchant à
la gestion des projets, à la planifica­
tion, à la prospective, au développe­
ment des compétences, aux TIC, etc.
Cela dénote certainement de la
conscience des nouveaux défis, les­
quels exigent des approches nova­
trices.
Cette réforme organisationnelle devra
être accompagnée d’un travail de
déclinaison de stratégies d’interven­
tion par domaine (communication,
action sociale, formation, projets

Mais en même temps que l’on pense
le futur, il faut savoir gérer les
urgences du présent. En cela, la
consolidation des acquis engrangés
par les précurseurs et la mutualisation
des expériences réussies dans les dif­
férentes sections provinciales doivent
être effectives.

A ce titre, des expériences comme
celle de IM2E , du projet de parrai­
nage d’étudiants, de la semaine de
solidarité, du week-end de la Famille,
de la Cellule d’écoute matrimoniale et
tant d’autres pourraient être vulgari­
sées à l’échelle nationale.
Sur le plan purement cultuel, l’organi­
sation du hadj et la mobilisation de la
zakat interpellent certes toute notre
communauté, mais en tant que force
de proposition, les réflexions construc­
tives du CERFI sont attendues.

Enfin, l’histoire des organisations de la
société civile montre que les actions
isolées prospèrent peu, de sorte qu’il
faille aller vers des réseaux. Là aussi,
la voix du CERFI est attendue dans
les réseaux associatifs de lutte contre
le Sida, contre la corruption morale et
matérielle, contre la dégradation de
l’environnement, contre les atteintes
aux droits de l'homme, etc. C’est un
impératif humaniste, et l'Islam est
hautement humaniste.
La Rédaction

Le Cerfiste N° 010 janvier 2010

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INTERVIEW
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INTERVIEW AVEC MOUSSA NOMBO, PRESIDENT ENTRANT DU CERFI

«Nous ferons du CERFI un espace
de spiritualité et de prospérité»
ous venez
d’être porté
à la prési­
dence du
BEN
du
CERFI, quel sentiment vous
anime?
Je rends d'abord grâce à Allah de
cette confiance placée en moi par
mes sœurs et frères et Le prie de
me mettre dans les meilleures
conditions de réaliser leurs
attentes.
Je voudrais en cet important
moment remercier Celui qui fait
miséricorde, Le Tout miséricor­
dieux de m’avoir honoré d’un tel
fardeau. Je lui renouvelle mon
entière soumission. Et puisqu’il
l’a voulu ainsi, je lui demande de
me faciliter cette mission et de
m’alléger entièrement ce far­
deau. Tout don de Dieu est misé­
ricorde et responsabilité. Je solli­
cite les invocations et conseils de
tous nos cheiks et imams.
Plaçant mon absolue confiance
en Allah, je demande l’accompa­
gnement de toutes et de tous
pour conduire à bon port et le
plus loin des possibles le navire
CERFI. Qu’Allah soit au contrôle
de ce mandat !
20 ans après, sous quel signe
placez vous votre mandat ?
Beaucoup a été fait, et naturelle­
ment beaucoup reste à faire. Nos
aînés ont fait du cercle un espace
de spiritualité, nous en ferons
dans la présente décennie incha
Allah un espace de spiritualité et
de prospérité. Toujours garantir
notre crédibilité avec plus de visi­
bilité et d’influence pour le pro­
grès de l’Humanité.
De nombreux défis attendent le
CERFI et vous n’êtes pas étran­
ger aux problèmes de la struc­
ture, quelle sera votre priorité ?
Le principal défi demeure l’effi­
ciente organisation et la planifica­
tion à court, moyen et long terme
de nos ambitions. Vous l’avez
constaté, à çe 7eme congrès, le

Le Cerfiste N° 010 janvier 2010

Cerfi a connu une mutation dans
l’architecture de son organisation
pour prendre en charge les nou­
veaux défis.
La formation reste en perma­
nence au cœur de l’édification de
notre communauté. Ceci est
encore plus vrai pour le CERFI.
Des propositions seront à ce pro­
pos mises sur la table pour espé­

rer donner à la Civilisation de Ikra
sa substantifique moelle.
Puis vient la question de la mobi­
lisation des ressources finan­
cières. Des actions novatrices
seront engagées à l’effet de per­
mettre la prise en charge de l’en­
semble de nos actions de déve­
loppement.
Enfin la problématique de la fra­
ternité et de la solidarité. Des
mécanismes appropriés devront
être mis en œuvre afin de faire du
cercle une association plus fra­
ternelle, plus juste, et plus soli­
daire.
La grosse plaie du CERFI, c’est
la mobilisation de ses res­
sources humaines, comment
comptez-vous la guérir ?
Quelle sera votre politique en
la matière ?
Je voudrais souligner que le Cerfi
n’a pas vraiment un problème de
mobilisation
de
ressources
humaines, il a plutôt un problème
de fidélisation de ses sympathi­
sants voire de ses membres.

Depuis quatre ans nous tra­
vaillons dans ce sens au
Kadiogo. Les expériences d’ici et
d’ailleurs nous aiderons à bâtir
une nouvelle stratégie fondée sur
une gestion de proximité et une
plus grande mutualisation des
pouvoirs, savoirs voire des avoirs
de nos membres et sympathi­
sants.
Le quorum pour les réunions
du BEN est rarement atteint,
comment comptez sonner la
mobilisation ?
Je crois que le travail du collège
électoral est à ce propos à félici­
ter. Je sais compter sur mes
frères et collaborateurs pour le
confirmer tout au long du mandat.
Certaines sections du CERFI
rencontrent d’énormes difficul­
tés pour exister, Qu’est ce que
vous envisager pour la dyna­
misation de ses sections ?
La dynamisation des sections
passe nécessairement par un
renforcement de leurs capacités
opérationnelles. Je note avec
satisfaction que la forte mobilisa­
tion au congrès laisse augurer
une plus grande contribution au
développement de l’association
et au bénéfice de toutes et tous.
De grandes ambitions avec
une équipe de jeunes, les
risques d’échouer ne sont-ils
pas plus nombreux ? N’avezvous pas peur de leur jeune
expérience ?
Je crois au contraire que. cela
devrait davantage nous rassurer.
En effet d’une part, les personnes
qui viennent d’être portées au
plus haut niveau de responsabi­
lité ont un parcours significatif
dans la sphère du travail isla­
mique ; d’autre part et à l’examen
il faut reconnaître qu’ils sont pour
la plupart des responsables de
familles et ils assument en outre
des responsabilités dans leurs
administrations
privées
ou
publiques respectives.
Ceci dit, dans le domaine qui est

ici le nôtre, celui de la promotion
de l’Islam et de ses valeurs de
justice et de solidarité, il n y a pas
de risques à essayer, il y a plutôt
ici un risque à ne pas agir, à ne
pas essayer.
Si nous plaçons notre absolue
confiance en Allah et si nous
épuisons toutes les voies de l’in­
telligence et de la patience, Celui
qui est au ciel saura nous donner
les résultats escomptés.
Qu’est ce que vous attendez de
vos collaborateurs et des mili­
tants ?
Un esprit d’équipe, un engage­
ment sans faille dans la réalisa­
tion de nos communes ambitions.
C’est à nous aujourd’hui de
considérer notre époque et de
nous engager pour nos sœurs et
nos frères, pour nos enfants et
nos petits enfants, d’apporter une
contribution historique à la hau­
teur des moyens qui sont les
nôtres, Dieu ayant garanti le suc­
cès ainsi que la récompense ; et
jamais 11 ne manque à sa pro­
messe.
Votre dernier mot ?
D’abord, remercier et encoura­
ger les acteurs qui animent le
CERFIste. Ensuite, rappeler aux
acteurs du développement que
nous sommes, que notre niveau
de maturation sera mesuré à
l’aune de notre capacité à nous
prendre en charge de façon
endogène au triple plan matériel,
spirituel et intellectuel. Nous ne
saurons le faire isolement. La
révélation et le prophète nous
enseignent que nous ne sommes
rien les uns sans les autres. Si
les cœurs s’apaisent et se par­
lent, et que la révélation prend sa
place au cœur du cœur de
l’homme, nous remporterons cer­
tainement des victoires. Incha
Allah, les épreuves nous fortifie­
ront. Et Allah est le Savant. Vive
le Cerfi et qu’Allah bénisse le
Burkina Faso ! Barakallahoufik !
Entretien réalisé par

0

INTERVIEW AVEC CHEICK SIDI MOHAMED KONE, PRESIDENT SORTANT DU CERFI

«La priorité du CERFI doit rester
l'unité des musulmans du Burkina»
n marge du 20è anniver­
saire du CERFI, s'est tenu
également le congrès
ordinaire à l’issu duquel
on a assisté au renouvel­
lement des instances de la
Après trois ans passés à la prési­
dence du bureau exécutif national du
CERFI, le frère Cheick Sidi Mohamed
KONE estime avoir joué sa partition
dans la consolidation de l’image de
marque du CERFI. Au soir de la fin de
son mandat, c’est en homme bien
averti qu’il s'est dévoilé à nous à tra­
vers cet entretien que nous avons
réalisé au siège de la structure, le
samedi 26 décembre 2009.
Dans quel état avez-vous trouvé le
CERFI à votre prise de fonction ?
Je crois que mon noble prédécesseur
avait déjà fait beaucoup de choses,
lui-même ayant hérité d’une situation
positive, il a apporté sa pierre. J’ai
trouvé un CERFI en bon état et j’ai
essayé d’apporter ma modeste contri­
bution aussi pour que d’autres vien­
nent parachever ce que les devan­
ciers ont commencé.
Avez-vous le sentiment d’avoir
réussi votre mission ?
Je pense quand même que, malgré
les insuffisances qui ont été relevés, il
y a eu un plus quant à la réalisation
de certains de nos projets, notam­
ment dans le domaine de l’éducation
et surtout au niveau de la représenta­
tivité du CERFI avec un siège qui va
aider un temps soit peu à résoudre
les problèmes d’organisation adminis­
trative incha’Allah.
Le CERFI est maintenant sur la
toile mondiale (www.cerfi.org) quel
peut être l’apport du site web dans
les actions de la structure ?
Le site peut apporter beaucoup de
chose parce que nous sommes dans
l’ère des TIC et c’est un portail qui
favorise l’accès à un monde plus
large et permettra à beaucoup plus de
personnes d’avoir aussi accès à nous
et même à distance. C'est une inno­
vation qui nous permettra d'être plus
performant et de proposer encore

E

I

O

plus de services pour la promotion de
l’Islam incha’Allah.
Le CERFI, c’est également ses pro­
jets qui restent encore dans les
tiroirs, où se trouve le problème ?
structure.
Je crois qu’avant tout il y a le défi de
la mobilisation qu'il faut continuer.
Puisse que c’est la masse mobilisée
qui contribue à la réalisation des pro­
jets. On a encore un projet de recen­
sement de l’ensemble des militants et
sympathisants du CERFI. Une fois ce
fichier parachevé, ça sera un gros,
potentiel de contribuables qui vont
certainement accroître les capacités
financières et qui vont sans doute
contribuer à résoudre ce grave pro­
blème de finance qui retarde ou hypo­
thèque la bonne réalisation de cer­
tains de nos projets.
A quoi répond la commémoration
de ce 20è anniversaire ?
20 ans, ça fait un chemin et quand
vous êtes sur un chemin pendant une
longue durée, il est normal de vous
arrêter à un moment donné pour
retourner voir ce qui a été fait et puis
jeter les regards à l’avant pour voir ce
qui peut être fait en mieux. Nous
avons placé ce 20è anniversaire sous
le signe de l’introspection et de la
prospection pour voir un peu quels
ont été les acquis, quelles ont été les
insuffisances et quels correctifs on
peut apporter pour que les futures
générations puissent bénéficier d’un
CERFI encore plus performant et
mieux organisé.
Peut-on dire que 20 ans c’est l’âge
de la maturité ?
A, hamdoullillah, oui aujourd’hui on
peut l’affirmer au regard de la crédibi­
lité grandissante de cette association
et de l’engouement de la quasi totalité
des intellectuels. Pratiquement le
CERFI est devenu la référence en
matière de religion pratiquée par les
intellectuels. Donc de ce point de vue,
on pense qu’il y a un minimum de
maturité qui a été acquis.

Etes-vous satisfait de la manière
dont se déroulent les travaux du
congrès et du 20è anniversaire ?

Je pense qu’il y a un effort qui est fait.
Les travaux se déroulent bien et les
activités programmées pour l’instant
ont toutes été exécutées et d’autres
sont à venir. Et vu l’engouement des
uns et des autres, je crois quand
même que dans l’ensemble tout se
passe bien malgré quelques insuffi­
sances relevées par ici et par là.
Vous n’êtes pas étranger aux pro­
blèmes du CERFI, quelle a été la
difficulté majeure à laquelle vous
avez fait face ?

A notre niveau, le problème essentiel

L'unité des musulmans parce que le
CERFI dans ses objectifs, c'est de
travailler à l’unité de l’ensemble des
musulmans. Et tant que cet objectif
supérieur ne sera pas atteint, je crois
que le défi restera toujours ouvert. Il
faut donc relever lé défi de l’organisa­
tion de la communauté. Il y a beau­
coup de divergences imputables à
l’inorganisation. Donc si les deux pro­
blèmes sont résolus, je pense que
beaucoup de choses seront réalisées
incha’Allah.
î/u l’état actuel de ces divergences,
l’espoir est-il permis pour aboutir à
cette unité dont vous parlez ?
Il y a des raisons de garder espoir
puisse que ces divisions ne sont pas
profondes. Elles sont peut être liées à
des petites différences gérables.
Comme disait un de nos sages, il y a
98% de choses qui nous unissent
contre 2% qui nous séparent. Si on a
l’intelligence de travailler avec ces
98% de choses, l’unité sera réalisée.
Je pense que notre communauté est
une communauté de gens intelligents
et nous avons espoir que l’amorce de
l’organisation fédérale qui est là, va
faire progresser les choses avec le
concours de tous dans un cadre bien
organisé et dans une synergie d’ac­
tion de tous les musulmans.

a été celui des ressources financières
d’abord mais aussi de ressources
humaines parce qu’à un moment
donné le bureau a été amputé de cer­
tains de ses membres actifs pour des
raisons diverses. Ce qui a entaché un
peu son ardeur par rapport au travail
qui nous a été confié. Mais le gros
problème, c’est le coté financier.
Aujourd’hui la tendance se redresse
grâce à l'intervention des uns et des
autres, des différents partenaires qui
nous accompagnent. J’en veux pour
preuve la réalisation de ce siège à
laquelle on ne s’attendait pas de sitôt,
en tout cas pas au cours de ce man­
dat. Ce sont des choses positives et
nous remercions Allah pour ses bien­
faits.
Quelle peut être la priorité du
CERFI aujourd’hui ?

Comment envisagez-vous l’après
mandat ?

Toutes les louanges sont à Allah qui
nous a donné cette opportunité de
travailler pour Lui. C’est un honneur.
On a fait ce qu’on pouvait et nous
avons la compréhension que le
champ d’Allah est très vaste. C’est un
travail islamique, ce n’est pas un tra­
vail à vie. On sera toujours disponible
pour ce qu’Allah nous accordé, pou­
voir apporter notre contribution au
CERFI ou à toute autre organisation
qui œuvre pour la promotion de
l’Islam en général.
Votre mot à l’endroit du nouveau
bureau ?
Les premiers mots sont des prières.
Qu’Allah les soutienne dans leurs res­
ponsabilités et qu'ils restent ferme sur
Suite page 6...

Le Cerfiste N° 010 janvier 2010
jr UitUi'K'TV:

-C*

I

A la découverte de l'histoire méconnue du CERFI
évolution. Selon Dabo Seydou le pre­
la faveur du 20e anniver­
saire du CERFI, le
mier acronyme fut : Centre d’Etudes
Cerfiste se propose de
et de Recherche Islamique (CERI).
jeter un regard rétrospec­
C’est par la suite que Centre a été
tif sur les premiers
remplacé par Cercle et le F de forma­
moments de la structure. Il s’agit
d’en
tion
a été ajouté pour obtenir CERFI.
faire la genèse, de parler des pre­
C’est le 08 janvier 1989 que les textes
miers acteurs, du processus d'en­
ont été adoptés lors d’une assemblée
crage dans l’univers associatif musul­
générale tenue au Centre Culturel
man de notre pays en somme de
français Georges Méliès. C'est à l’is­
lever le voile sur l’histoire du CERFI,
sue de cette Assemblée Générale
ignorée des jeunes générations de
que la date du 29 janvier a été fixée
militants.
comme date de l’Assemblée
Générale constitutive.
Contexte de la naissance

A

Le CERFI a été créé pour combler un
vide. Il y avait un besoin pour les intel­
lectuels francophones musulmans de
trouver un cadre d’expression. Le
noyau originel était formé par El Hadj
Ouédraogo Souleymane, le Dr. Nakro
Aboubakar,
Dabo
Seydou,
Koussoubé Moustapha qui, mus par
la recherche du savoir, les 3 derniers
notamment, fréquentaient le Dr.
Aboubakar Doukouré. Il s’agit des
intellectuels francophones de la
jeunesse
musulmane
de
la
Communauté Musulmane du Burkina
Faso (CMBF), du Mouvement
Sunnite du Burkina (El Hadj
Ouédraogo Souleymane venait de
quitter la présidence de ce mouve­
ment) dont le cadre associatif ne con­
venait pas parfaitement du fait de leur
statut et qui manifestaient donc le
désir de se créer un cadre homogène
d’apprentissage et de militantisme au
service de l'islam.

C’est Dr. Doukouré qui leur aurait
suggéré la création d’une organisa­
tion légale. L’idée du CERFI naissait
ainsi. Mais déjà à cette époque
l’AEEMB dirigée par Bara Ibrahim,
était très active et ces intellectuels
participaient à ses activités. Mieux ils
en étaient des conférenciers. C’est
avec l’idée de la création du CERFI
que les responsables de l’AEEMB ont
été approchées pour contribuer à la
rédaction des textes. «Les initiateurs
pouvaient le faire eux-mêmes parce
que c’était des intellectuelles mais
c’était de leur part une volonté de
nous impliquer dans le processus de
création du CERFI» explique Ibrahim
Bara, premier président de l’AEEMB.
La dénomination a fait l’objet d’une

Le Cerfiste N° 010 janvier 2010

Mais déjà il faut signaler que dans
ces forces qui ont convergé pour
fonder le CERFI, il y avait essentielle­
ment deux courants : d’un coté des
anciens de l’AEEMB qui inscrivaient
le CERFI dans la continuité de leurs
actions. En effet, il y avait déjà à cette
époque un groupe de frères qu’on
présente comme des anciens de
l’AEEMB parmi lesquels figurait l’i­
mam Nombré Marboulaye. A propos,
El Hadj Lassané Sawadogo explique
«Au congrès de l’AEEMB en1988 au
Centre austro-burkinabé trois frères à
savoir Dipama Issaka, Nombré
Marboulaye et Belem Sayouba ont
été présenté comme les représen­
tants des anciens de l’AEEMB».
Notons que le nommé Dipama Issaka
fut le 1 er président du conseil général
de l’université.

D’autre part, des intellectuels venant
du Mouvement sunnite, de la
Jeunessé de la communauté musul­
mane qui voulaient un cadre plus
homogène pour apprendre l’islam et
travailler à son service. Parmi
lesquels ont peut citer en plus des
noms mentionnés plus haut,
Gaoussou
Sessouma,
Traoré
Lassiné pour ne citer que ces noms.
Le point commun qui a facilité la con­
vergence, c’était le français mais
surtout la volonté partagée de créer
un cadre d’expression mais cela n’ef­
façait pas pour autant les différences
qui existaient.

De ce fait, des difficultés vont appa­
raître dans l’orientation à donner à la
nouvelle association. C’est dans ce
contexte que s’est tenue l’assemblée
générale constitutive le 29 janvier
1989 à l’école supérieure des sci­
ences économiques de l’université,

actuelle UFR/SEG. Finalement Belem
K. Sayouba alors vice-président de
l’AEEMB, fut élu secrétaire général
et
Moustapha Koussoubé son
adjoint. Il faut signaler que Belem
était déjà un fonctionnaire de l’Etat et
fait partie des aînés de l’AEEMB mais
qui a été appelé à la vice présidence
en remplacement de SOW Moussa
affecté à Bobo Dioulasso. Ce statut
de jeune fonctionnaire a certainement
prévalu dans son choix.

Ce choix qui pourrait être à juste titre
conçu comme le triomphe d’une ten­
dance sur l’autre expliquerait le
retrait constaté du Dr. Nakro du mou­
vement. Mais «il est resté, témoigne
un anciens, une personne ressource
qui a toujours montré sa disponibilité
quand on sollicitait son concours»
La première réunion du bureau s'est
tenue le 4 février soit 5 jours après
son élection. A l’ordre du jour, il était
inscrit les points suivants :
- Adoption des PV des AG du 08 et du
29 janvier (pour la demande de
reconnaissance officielle) ;
- Le programme d'activité ;

- Le problème de local ;
- Divers

«Quant au 2e point de l’ordre du jour,
il ressort clairement qu’aucune activ­
ité ne peut être entreprise sans un
local, compte tenu du communiqué
du ministère de l’administration terri­
toriale. Aussi a-t-il été demandé aux
uns et aux autres d’entreprendre des
démarches pour trouver un local en
attendant que le CERFI soit recon­
nu». (Extrait du PV de la 1ère réunion
du bureau).
«Les rencontres se tenaient un
moment à la medersa centrale
comme le cadre n’était pas très
approprié c’est fut le centre culturel
arabe libyen qui fut retenu» explique
Bara Ibrahim. C’est enfin le 4 juin que
le récépissé de reconnaissance a été
obtenu marquant le lancement des
grandes activités.

Les grandes phases de l’évolution du
CERFI
A l’Assemblée générale ordinaire
tenue les 11 et 12 mai 1991, les

textes furent modifiés et le secrétaire
général devint le président et suivi de
deux vice présidents chargés respec­
tivement des relations publiques et de
l’administration. L’AG devint le con­
grès. Belem sayouba fut réélu avec
Sam Issaka comme vice président.
Mais entre temps, le président fut
affecté comme préfet de Kaya et son
vice président achève son mandant
et est réélu en 1994. Ainsi, les prési­
dents et les mandats respectifs se
présentent comme suit :

1989-1991: Belem K. Sayouba.
1991-1994: Sam Issaka ;
1994-1997: Sam Issaka;
1997-2000: Drabo Mamadou;

2000-2003: Belem Salif;
2003-2006: Bara Ibrahim
2006-2009:
Mohammed

Koné

cheik

Sidi

C’est Nombo Moussa qui vient d’être
élu à l’issue du congrès du 25 décem­
bre 2009 pour le mandat 2009-2011.

Dans son évolution, le CERFI a
connu plusieurs grandes phases : la
première est marquée par l’informa­
tion et la formation. En effet au cours
des 2 premiers mandats il fallait faire
connaître la structure mais contribuer
à faire connaître l’islam à l’élite fran­
cophone. C’est dans ce sens que les
activités de mobilisation de masse
ont été initiées.

«Ce fut une période de grande
euphorie que l'on ne connaît plus de
nos jours à l'exception des l’arrivé des
étrangers» témoigne imam llboudo
Halidou.
«Tous les supports de communica­
tion ont été utilisés à cet effet : les
médias, les cours de formation se
déroulaient du lundi au vendredi au
centre arabe libyen. Les week-ends
étaient réservés aux conférences. À
l’endroit des autorités administratives
et politiques, il fallait être transparent,
donner l’assurance que nous n’étions
pas des extrémistes. C’est pourquoi à
chaque parution, notre journal le
Muezzin était envoyé à la Présidence
du Faso. Nous avons aussi multiplié
les visites de courtoisie jusqu’au ce
nous obtenions une audience avec le

HISTOIRE
Président du Faso» explique El Hadj
SAM Issaka.

C’est dans cet élan que les respons­
ables se sont tournés vers la Cote
d'Ivoire. Il se trouvait que les prédica­
teurs ont déjà pris part à certains
séminaires de l’AEEMB. En plus de
cet atout, certains responsables
comme le président ont connu le
mouvement islamique en Cote
d'ivoire et avaient gardé des liens qui
ont facilité la collaboration. En 1991,
L’imam Tidjane Bâ alors président de
la Communauté Musulmane de la
Riviera, anima l’émission spéciale
ramadan à la TNB. Dans une corre­
spondance datée du 15 mais 1991, le
président du CERFI lui témoignait sa
gratitude en ces termes «grâce à
votre contribution combien précieuse,
ie ramadan a été agréablement vécu
au Burkina notamment pour les
téléspectateurs de l’émission spé­
ciale ramadan. Par la présente nous
vous exprimons nos sentiments de
gratitude et d’espoir quand à l’avenir
des relations entre le CERFI et votre
communauté».
A partir de 1992, il fut invité pour ani­
mer l’émission Islam et société. Il
s’est fait remplacer par la suite par
Aboubakar Fofana parfois accompa­
gné de l’imam CISSE Djiguiba qui a
poursuivi pendant 4 ans. Ces inter­
ventions ont suscité un éveil et une
grande mobilisation autour du CERFI.
«Cela paraissait extraordinaire qu’on
développe un discours en français qui
explique l’islam de façon rationnelle».
En outre d’autres activités comme les
séminaires, les cours de formation,
les projections ont été les moments
forts de la vie du CERFI.
Parallèlement les sections provin­
ciales du Kadiogo, du Houet, du
Yatenga furent créées. Mais con­
trairement à la méthode de l’AEEMB
qui consistait à faire des missions
pour créer les Conseil Généraux
(représentations provinciales), pour le
CERFI les frères qui se trouvaient
dans les provinces se réunissaient et
venaient chercher les textes et après
le bureau s'y rendait pour les soutenir.
Au delà du Burkina le CERFI étend
ses relations en plus de la Cote
d’ivoire, au mali, au Niger, au Sénégal
et par la suite au Benin et au Togo.
Au-delà de la sous région des com­
municateurs de l’Europe ont été
invités comme les frères ramadan

©

(Hani et Tariq) et bien d’autres. Il
parait que c’est l’expérience de la
jama’at ibarou rahmane du Sénégal
qui a inspiré l’idée du Comité
directeur national à partir de 1992.

La mobilisation que toute cette action
a suscitée a posé avec acuité le prob­
lème d’une mosquée de vendredi
pour les intellectuels et comme il n'y
avait pas encore de local, le siège de
l’AEEMB fut érigé en mosquée de
vendredi en 1992. Le terrain des
1200 logements a été repéré dans les
années 91-92 mais son obtention et
sa mise en valeur ont mis du temps.
Après l’obtention définitive de ce ter­
rain, des bonnes volontés ont aidé à
ériger un hangar qui va servir pen­
dant longtemps de mosquée de ven­
dredi jusqu'à l'actuelle mosquée con­
struite sous le mandat de Bara
Ibrahim

«Les autres grandes phases furent
les grandes reformes structurelles et
l’action sociale avec les caravanes de
da’wa et l’implantation du CERFI à
l’intérieur du pays. «Passé cette
phase on peut considérer que ce sont
les phases des grands investisse­
ments qui se poursuivent encore.
Mais marquée par un une baisse de
régime d’activités» explique El Hadj
Drabo Mamadou
Mais, Il y a récemment une relance
dans les activités de formation avec
la création de ITM2E.
Le mouvement des femmes

Le mouvement a commencé avec les
femmes qui participaient aux activités
de l’AEEMB. Ainsi, dans les années
1987-1988, elles ont été regroupées
pour bénéficier de cours de forma­
tion. Ces cours qui se déroulaient à la
grande mosquée de Gounghin
...suite de la page 4

le travail car il n’y a que ce travail qui
garantit la récompense ici bas et
dans l’au-delà. Nous sommes pas­
sés par là et nous avons tiré beau­
coup de bénéfices de ce travail qui
est très exaltant. Difficile certes mais
très exaltant. Si nous avons
conscience des enjeux de ce travail,
on ne doit pas se lasser des petites
difficultés momentanés qui vont dis­
paraître incha’Allah. En tout cas je
leur souhaite bon courage et on sera
avec eux pour ensemble construire

étaient dispensés par Bara Ibrahim.
Ainsi est née l’idée de créer une
organisation de femmes musul­
manes. Les textes ont été élaborés
par les responsables de l’AEEMB
notamment le vice président Belem
Sayouba. La dénomination organisa­
tion des femmes musulmanes du
Burkina (OFMB) a été retenue. Un an
plus tard le CERFI vit le jour et il s’é­
tait posé la question de la fusion de
l'OFMB à la nouvelle association.
Mais cette nouvelle orientation susci­
ta des oppositions notamment de la
part de Mme Nakro dont l’époux Dr.
Nakro a été comme indiqué plus
haut, un des pères fondateurs du
CERFI. Mais le projet a été finale­
ment tenu et c’est ainsi que l’OFMB
est devenue la Cellule féminine du
CERFI et en reste d’ailleurs la seule
cellule spécialisée de la structure
jusqu’à nos jours.

Baitoul Maal a suscité des incom­
préhensions entre les acteurs. En
outre la question de la conférence
des cadres en 2000 a été une période
difficile dans l’histoire de la structure.
Au fait, il s’agit d’un espace que le
CERFI a créé pour regrouper les
hauts cadres pour traiter un certain
nombre de grandes questions qui
engagent la vie de la communauté.
Mais la tendance de la conférence à
sortir de l’emprise du CERFI qui l’a
secrété a suscité des mésententes ;
la question de l’unité à l’ordre du jour
de la conférence en 2000 a rendu la
situation
plus
compliquée.
Finalement la conférence nationale
n’a pas survécu à ces difficultés. A
tout cela il faut ajouter les problèmes
de disfonctionnement liée aux occu­
pations professionnelles des respon­
sables, mais aussi à des lourdeurs
administratives liées à la structure.

Il faut dire que la cellule féminine du
CERFI a joué un rôle important dans
la mobilisation des intellectuels fran­
cophones car nombreux sont ceux
qui ont été emmenés par leurs épous­
es dans le mouvement.

Les responsables du CERFI ont tou­
jours su dépasser ces difficultés
inhérentes à la vie de toute institution
humaine et, fait du CERFI une fierté
de l’islam au Burkina. C’est ce senti­
ment qui anime les responsables à
l’occasion de la célébration des 20
ans mais aussi un tournant pour faire
face aux défis du moment et du futur.

Les grandes difficultés

Comme toute structure, le CERFI a
connu des moments de turbulence
mais la sincérité des acteurs a per­
mis à chaque fois de planifier les
problèmes. Les plus importantes
crises sont : la question de la cellule
féminine sous le mandat d’EI Hadj
DRABO Mamadou. Les difficultés
sont nées du départ de certaines mil­
itantes consécutif à la naissance de
Cellules féminines dans les autres
structures notamment ittihad Islami.
Par ailleurs et bien avant la naissance
de la fondation Omar ben Khatab qui
va donner plus tard la mutuelle

cet Islam rayonnant dans ce pays et
mieux au niveau du monde entier.

Votre dernier mot

C’est un appel à la mobilisation
générale. Que toutes les sœurs et
tous les frères se mobilisent et s’en­
gagent davantage à soutenir les dif­
férentes actions du CERFI et dans la
réalisation de ses projets. De nom­
breux sentiers nous attendent et je
sais compter sur l’apport de tous. Je
vous remercie.
Interview réalisée par Mahamadi
OUEDRAOGO

Kadre SAWADOGO

Bimestriel d’information
et de Formation duCercle d’Etudes,
de Recherche et de Formation
Islamiques (CERFI)
“Le Cerfiste”
Récépissé de déclaration
N° 012697/CAO-TGI/OUA/P.F. du 10
novembre 2006
01 BP 6394 Ouagadougou 01 Burkina
Faso
Tél : 76 61 57 67/ 50 36 08 03 / Email
:cerfiben@fasonet.bf
Siège social sis 1200 logements der­
rière le centre Cl J EF

Directeur de Publication
Président du CERFI
Rédacteur en Chef
Hamidou YAMEOGO

Rédaction
BAMBARA Hamadé
OUOBA Idriss
SIDIBE Salamata
OUEDRAOGO MAhamadi
SAWADOGO Kadré

PAO & Impression
Altesse Burkina : 50 39 93 10
Tirage : 1000 Exemplaires

Le Cerfiste N° 010 janvier 2010

LIBRES



1989-2009, voici 20 ans que le CERFI s’est engagé dans la lutte pour la promotion des valeurs islamiques au Burkina Faso. Le chemin a été long, les diffi­
cultés ont été multiples, des acquis engrangés et d’importants défis à relever. 20 ans après, c’est un nouveau départ qui s’annonce et c’est à juste raison
que nous nous sommes intéressés â l’opinion des militants et des sympathisants à propos des actions de la structure. Et les commentaires vont bon train.

Aboubacary Ouédraogo, étu­
diant en 4è année de commu­

commun à tous et nul ne doit
rester en marge. N’oublions
pas que le loup ne s’attaque
qu’à la brebis égarée.
Abibou Ouédraogo, 4è année
de science économie et ges­
tion, UO.

nication, UO.
Le CERFI est un cadre pour les
fonctionnaires musulmans de
s’instruire dans leur religion et
aussi d’organiser des activités
pour mieux exprimer leur foi.
Depuis sa création ? le CERFI
s’est investi dans cette logique
afin de décomplexer le musul­
man même si certains cadres
musulmans ont encore du mal
à exprimer leur foi. C’est donc à
juste titre que j’apprécie positi­
vement l’action du CERFI qui a
permis à ceux qui n’ont pas
milité dans les associations
comme l’AEEMB de se familia­
riser à la lecture du Coran et de
connaître
davantage
les
hadiths du Prophète. Le CERFI
doit maintenir le cap et poursui­
vre les actions de sensibilisa­
tion afin d’impliquer davantage
les cadres réticents. On pour­
rait organiser des visites à
domicile de façon régulière
chez des cadres en vue de les
impliquer encore plus car l’édi­
fice islamique est notre bien

Le Cerfiste N° 010 janvier 2010

Je trouve que les prestations
du CERFI sont salutaires. 20
ans après nous souhaitons que
la structure continue sur la
même lancée en cherchant à
mieux se faire connaître et à
intensifier les activités de sensi­
bilisation. Il faudra initier des
émissions radio et télé pour
partager le message islamique
à tous. Un défi qui peut se pré­
senter aujourd’hui, c’est celui
de
l’organisation.
Nous

sommes un peu en retard à ce
niveau et c’est un peu triste. Il
faut également que le musul­
man s’implique lui-même dans
les activités et apporte sa
contribution. Le CERFI a com­
mencé à tracer une voie et
c’est à nous de jouer notre par­
tition.
Dr Sawadogo : Grâce au
CERFI le fonctionnaire musul­

man a pu hausser sa tête et
être fier de son identité. On
peut noter la présence de
hautes personnalités dans ses
activités. Grâce à cette struc­
ture l’intellectuel musulman vit
sa religion, ce qui n’était pas le
cas avant. Le CERFI a joué un
rôle prépondérant dans la pro­
motion de l’Islam surtout au
plan intellectuel. Plusieurs défis
se présentent aujourd’hui au
CERFI. Le premier est un défi
culturel. La culture intellectuelle

des cerfistes ne leur permet
pas
d’assimiler
certaines
choses de l’Islam. Je souhaite
qu’ils acceptent la vérité de la
religion si la culture occidentale
venait à contredire les prescrip­
tions islamiques. Le deuxième
défi est le modernisme. L’Islam
est déjà une religion modérée
par Dieu. Chercher à moderni­
ser l’Islam pour l’adapter aux
concepts occidentaux, c’est
détruire la religion. Je les mets
donc en garde sur ce coté. Il y
a également des tendances
qu’on introduit dans le rang des
musulmans en vue de les

déstabiliser et de dévier la
renaissance. Au regard de l’his­
toire c’est toujours la tendance
sunnite qui a réussi à vaincre
les ennemis, exemple de l’oc­
cupation de Jérusalem par les
chrétiens. Je vous conseille de
vous méfier des tendances qui
ont d’autres sources que la
sunna du Prophète (SAW).
Karsamba : Le CERFI est une
cellule très importante dans
l’Islam au Burkina Faso. Cette
structure a de très bonnes ini­
tiatives mais j’aimerais qu’il
mette beaucoup l’accent sur
l’apprentissage de la lecture
coranique. Les activités du
CERFI reflètent la réalité, c’est
la face réelle de l’islam parce
qu’on ne peut pas prendre un
aveugle pour conduire un
voyant, ce n’est pas possible.
Je demande à Dieu de leur
accorder une force pour plus
d’actions et qu’il leur accorde
une meilleure fin. Toutefois le
CERFI doit créer de petites cel­
lules un peu partout dans le

pays pour mieux s’étendre. Il
faut mettre en place des comi­
tés de gestion rentable afin de
résoudre le problème financier.
Je reproche au CERFI de ne

O

T

-- ——•«•MWlttSMTiVVÏiJ’iîn;-!

pas disposer jusqu’à présent
de sa propre radio. Ce n’est
pas normal, ceci est un grand
défi à relever. On ne sait pas
trop pourquoi cela tarde mais
nous avons besoin d’une vraie
radio pour accompagner nos
multiples actions dans la pro­
motion de l’Islam. Il faut donc
développer l’intellectualisme au
sein de notre communauté.

Mme
SANGARE
née
Fatoumata GNEME, étudiante
en 1ère année secrétariat de
direction à l’UPB-lUT Bobo.
Je commencerai par souhaiter
joyeux anniversaire au CERFI
pour ce parcours édifiant.

Personnellement j’ai une
bonne appréciation des actions

du CERFI. C’est une structure
qui mène beaucoup d’activités
pour la promotion de l’islam au
Burkina Faso et il faut le recon­
naître. Le grand défi pour nos
structures est la mobilisation
des ressources financières.
Sans argent aujourd’hui il est
difficile d’entreprendre. Même
si c’est dur il faut que le CERFI
accompagne financièrement sa
sœur l’AEEMB dans ses activi­
tés. Je crois que le CERFI doit
poursuivre ses actions de sen­
sibilisation aussi bien à l’interne
qu’à l’externe. Nous sommes
absents de l’espace médiatique
et on agit beaucoup dans l’om­
bre, ce qui est injuste. Le
CERFI dispose d’intellectuels
et ceux-ci doivent mettre en
valeur leurs connaissances.
Jusqu’à présent nous ne nous
sentons pas trop dans le
CERFI comme si c’était l’affaire
des seuls fonctionnaires. Je les
invite donc à agrandir le cercle
et intégrer les plus jeunes. Il
faut que le CERFI partage les
préoccupations des militants et
être le porte parole de tous
ceux qui semble être oubliés.
Bon vent au CERFI et que Dieu
protège tous les pieux !

Ali DIAWARA : Les actions
sont très salutaires, je ne peux
que les encourager à œuvrer
davantage. Le CERFI est sur la

bonne voie et il a besoin du
concours de tous les musul­
mans. Les objectifs sont nobles
et le travail force l’admiration et
impose le respect franchement
Personnellement je doit dire
que c’est grâce à cette struc­
ture que j’ai découvert vérita­
blement l’islam en dehors de
tout ce qu’on nous a appris

chez les maîtres coraniques
des quartiers. Je retiens du
CERFI, son rôle de pionnier et
de leader dans l’organisation
des grands rassemblements,
dans la formation et dans l’édu­
cation des musulmans confor­
mément au Coran et à la
Sunna. Aujourd’hui plusieurs
associations emboîtent le pas
du CERFI même s’il convient

Une si longue amitié
La plus belle chose qui ait pu m’arri­
ver
Est de te connaître, sincère amitié
Je te remercie cher ami bien aimé
Grâce à toi, aujourd’hui je peux en
profiter
Alors comment je peux parfois t’ou­
blier
Faire comme si tu n’as jamais exister
Je te salue pour tant de bonté

©

Tu m'as fait apprécier ma beauté
M'as imploré de la protéger
Oui je suis maintenant dans la vraie
amitié
Et j’ai tant d’amour à donner
J'ai, au nom de l’amitié traversé
Des épreuves et laissé mon passé
Mais près d’elle j’ai su trouver
La vrai vie, l'envie de changer
A nous de la rechercher

de noter une grande différence
car le CERFI à cet avantage de
regrouper des intellectuels
musulmans. Il faut également
dire que des sympathisants ne
sont plus trop présents aux
cotés de cette structure. Peut
être parce qu’ils trouvent ail­
leurs ce que le CERFI leurs
propose, peut être aussi pour
des raisons de proximité, ils ont
diminué leurs déplacements au
niveau du CERFI. Je deman­
derai aux responsables de ne
pas les oublier. 20 ans après, le
grand défi demeure le rassem­
blement ou l’unité des musul­
mans autour du même objectif,
celui de partager les richesses
de l’enseignement islamique
avec les autres communautés
de notre pays. Pour consolider
son rôle de leader, il importe
que le CERFI s’approprie les
grandes questions du moment
afin de faire jaillir la lumière de
l’Islam. Il peut accompagner les
autres structures à parfaire
leurs prestations surtout que
ces dernières s’inspirent du
modèle cerfiste. Plusieurs
opportunités s’offrent à nous et
je sais que ce n’est pas les
idées qui manquent. Que Dieu
renforce la concorde entre les
musulmans. Joyeux anniver­
saire au CERFI (notre bien
commun).
Propos recueillis par
Mahamadi OUEDRAOGO

Cessons de tout gâcher
Car l’amitié est l’unique vérité
Croyons en l'amour, la liberté
Regardez autour, il faut cesser
D'ignorer l’amitié
Venez toutes nationalités
Unies auprès d’elle, on fera cesser
Ces guerres, tous ces préjugées
Qui ont tué la paix et l'amour
Mahamadi OUEDRAOGO

Le Cerfiste N° 010 janvier 2010

TEMOIGNAGE SUR LE CERFI

Un doyen livre sa part de vérité
Jeudi 26 novembre 2009, au moment où tout le monde s’affairait pour réussir la fête de Tabaski, El Hadj Souleymane OUEDRAODO subissait une intervention chirurgicale au genou. Membre fondateur du CERFI et personne très active dans la
promotion de l’Islam au Burkina Faso, nous lui avons rendu visite à son domicile le mercredi 30 décembre 2009. Comme
on le dit c’est les vieilles marmites qui font de bonnes sauces. C’est sur son lit de malade qu’il s’est confié à nous dans
l’espoir qu’il recouvre la santé très bientôt. Nous vous proposons donc un témoignage émouvant dans un langage franc
et direct d’un homme pétri d’expériences dans la gestion des hommes.
e CERFI fait son
petit
bonhomme
chemin mais avec
beaucoup
d’em­
bûches et il y a eu
pas mal de gâchis.
qu’à l’intérieur il y avait
quelque chose d’indéfinissa­
ble qui était comme un anta­
gonisme, une sorte de
concurrence entre les mem­
bres. L’esprit que nous avions
au départ, c’était que l’Islam
des intellectuels musulmans
éclore, prospère et que cela
profite à tous, parce que nous
étions très bien en retard par
rapport aux autres confes­
sions religieuses. Il nous fal­
lait une structure bien organi­
sée, solide, capable de
répondre devant les autorités
au nom de l’Islam et montrer
les valeurs de cette religion.
Plus tard ce ne fut pas le cas
à cause de l’antagonisme qui
y régnait. Nous avons donc
décidé de rester à l’écart tout
en intervenant de temps en
temps. Sinon les assemblées
générales, les renouvelle­
ments 'de bureaux ainsi de
suite, ce n’était pas ce que
nous avions voulu et sou. haité. Personnellement je me
suis mis en retrait pour deux
raisons : d’abord ma mau­
vaise expérience à la tête du
mouvement sunnite a pesé.
J’étais bien averti des incon­
vénients de troubles qu’il pou­
vait y avoir entre les mem­
bres d’une structure. Ensuite
c’est pour des raisons de
santé.

L

Le Cerfiste N° 010 janvier 2010

J’explique l’existence de la
jalousie, de l’antagonisme et
des autres maux dont souffre
notre communauté par le
déficit de formation et le
Parce
manque de foi. Ce sont les
deux, parce que la formation
vous aide à bien comprendre
la foi et mieux la vivre.
Maintenant si cette formation
est mal faite, vous ne pouvez
pas avoir un bon résultat.
Egalement la question du lea­
dership se pose. Nos respon­
sables ont-ils l’âme du sun­
nite ou du dirigent conscient
de son rôle et de son devoir
de rendre compte devant
Dieu un jour ? Ce n’est pas
évident. Sinon les querelles
de leadership ne s’expliquent
pas. Le Coran est très claire
et la sunna aussi. S’il y a
antagonisme ou jalousie
entre les responsables, c’est
que quelqu’un cherche autre
chose qui n’est pas certaine­
ment le bien de l’Islam. Nous
sommes trop accrochés aux
avantages matériels et mon­
dains, ce qui explique les
déviations qu’on note un peu
partout.
Malgré les problèmes et les
travers que j’ai évoqués plus
haut, je considère que le
CERFI a été très bénéfique à
l’Islam au Burkina Faso. Il a
atteint une partie des objectifs
que nous avons souhaités au
début. Le CERFI est un peu
représenté dans les régions
et dans les provinces, c’est
bien. Le CERFI est dyna­
mique dans les conférences,

les débats, les projections...
pour cela il faut reconnaître
que les frères se sont bien

battus.
Mais je
reste
convaincu qu’on peut faire
plus et même mieux si l’esprit
du respect religieux de la res­
ponsabilité est bien perçu.

En terme de défi, le CERFI
doit s’affirmer davantage et
voir maintenant si après le
CERFI on peut espérer autre
chose. Une structure au-des­
sus pour faire militer les
ministres, les hautes autorités
et autres. Donc il faut que le
CERFI travaille à évoluer vers
le grade supérieur où les
diplomates, les gradés de
l’armée, les ministres pour­
ront militer.
Et la Fédération des associa­
tions islamiques du Burkina
(FAIB) ?

La FAIB est un assemblage
mal concocté (rire) parce-que

cela n’a pas été démocrati­
quement fait. Je sais de quoi
je parle puisque j’étais l’initia- <
teur depuis 1984. J’ai des
documents qui l’attestent.
Peut être qu’un jour on pourra
en parler.

Concernant l’unité des musul­
mans, j’ai espoir mais ce
n’est pas pour demain ni
maintenant. Parce que la foi
et la formation font beaucoup
défaut. Et tant que cela ne
sera pas réparé, l’unité sera
difficile. Vous savez, l’Islam
est quelque de spécial.
Quand on y entre avec autre
intérêt ou autre but que la
rétribution dans l’au-delà par
Allah, ça ne marche pas. Il
faut donc mettre en avant le
désintéressement et laisser la
récompense à Dieu. Un point
un trait.

Quand j’ai appris le renouvel­
lement du nouveau bureau et
que j’ai vu certaines têtes, j’ai
repris confiance. Je me suis
dit voilà au moins des gens
qui ont fait leur preuve, je les
ai vu à l’action et j’ai
confiance. Je pense qu’ils
peuvent bien mener encore la
barque à bon port. Je ne peùx
que les encourager. Ils auront
besoin de beaucoup de cou­
rage. Il faut beaucoup d’ab­
négation sinon on ne peut
pas réussir. Le but c’est l’audelà.
Témoignage
recueilli par Mahamadi
OUEDRAOGO

©

DOSSIER

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LA CELLULE FEMININE

Sur les traces du passé ou sur l’éclair qui pointe à l’horizon ?
es années 90 ont été mar­
en question. Ces derniers leur ont fait
quées par une tentative
la proposition de collaborer avec eux
d’organisation des femmes
étant donné que les deux parties
musulmanes du Burkina
poursuivaient le même but : la pro­
Faso avec la mise en place
motion de l’islam. Ce qui fut fait et les
d’une cellule féminine musulmane
en parties ont créé ensemble le
deux
1988, la création de la ligue des
CERFI, et la cellule féminine est
femmes musulmanes du Burkina en
1998, la naissance de l’alliance des
femmes islamiques du Burkina et les
femmes du mouvement Tidjanite.

L

En 2000-2001, les femmes du mou­
vement Tidjanite, l’alliance des
femmes islamiques du Burkina, la
cellule féminine musulmane deve­
nue cellule féminine du Cercle
d’Etude, de Recherche et de
Formation Islamique (CERFI) et les
sœurs de l’Association des Elèves et
Etudiants Musulmans au Burkina
(AEEMB) ont nourrit la réflexion pour
la création d’un grand mouvementée
femmes musulmanes au Burkina
Faso. Mais ce projet n’a jamais
abouti compte tenu du contexte hos­
tile à de telles organisations à
l’époque.
Toute tentative a été vaine car tout
regroupement de femmes musul­
manes était mal perçu. Pire, presque
toutes les associations féminines
musulmanes vivotaient et avaient du
mal à décoller dans une telle pers­
pective. La ligue des femmes musul­
manes du Burkina, par exemple, a
été dissoute en 2005 par la commu­
nauté musulmane et constituée en
une branche de cette même commu­
nauté. Quant à la cellule féminine,
elle se débattait de son côté autant
bien que mal pour survivre. Puisque
c’est depuis les années 87-88 que
les femmes de la cellule ont com­
mencé à s’organiser de façon infor­
melle. Elles sont même parvenues à
élaborer des textes de fonctionne­
ment pour créer l’Organisation des
Femmes Musulmanes du Burkina
(OFMB). Pendant ce temps, les
hommes qui vont donner naissance
au CERFI étaient également actifs
de leur côté selon certains témoi­
gnages.

Lorsque les femmes furent prêtes
pour officialiser leur organisation,
elles sont venues consulter les frères

et de la pratique religieuse chez bon
nombre de femmes musulmanes au
Burkina Faso.
A côté des autres organes du CERFI,
la cellule féminine défend avec bec
et ongles, les intérêts supérieurs de
l’islam en général et ceux des
femmes musulmanes en particulier. Il
existe actuellement trois types de
cellules féminines au sein du CERFI
: la cellule nationale, les cellules pro­
vinciales et les cellules de base.

Au niveau national, la cellule est
composée de quatorze membres
élus pour un mandat de trois ans,
renouvelable. Elle dispose de dix
sous-sections ou cellules de base
dans la commune de Ouagadougou
et est chargée de la coordination des
activités des autres cellules provin­
ciales.
Mme Habibou Ouattara, présidente de la cellule féminine
du CERFI

devenue une structure spécialisée
du cercle pour traiter des questions
uniquement féminines. Cependant,
cette première thèse ne fait pas
l’unanimité. Si pour certains observa­
teurs avisés, la cellule féminine a
évolué parallèlement au CERFI
jusqu’à sa fusion avec celui-ci, pour
d’autres observateurs non moins
importants, par contre, la cellule
féminine est bien antérieure au
CERFI et c’est elle qui l’a accouché
en 1989. Pour ces derniers, les
frères se sont intelligemment appro­
priés la cellule féminine au détriment
des pionnières et l’ont transformée
en CERFI. Ce qui n’a d’ailleurs pas
manqué de créer des tensions et des
turbulences intenses par ci, par là et
de faire de nombreux mécontents qui
se sont senti lésé et ont fini par pren­
dre leur distances afin de préserver
les liens sacrés de la fraternité isla­
mique.

Ce qui est sûr c’est que, de nos
jours, la cellule féminine est une
structure spécialisée chargée de la
conduite de la politique du CERFI en
matière de mobilisation et de forma­
tion de sœurs. Elle a été créée par
un groupe de sœurs musulmanes
afin de relever le défi de l’ignorance

Au niveau provincial, la composition
du bureau des cellules n’est pas
explicitement définie. A Bobo
Dioulasso par exemple, la cellule est
composée de dix membres, cinq
membres à Fada et deux à Kaya. A
Ouagadougou, Madame xNacro,
Hadja
Boly Ramata,
Hadja
Ouédraogo Fati, Hadja Gonima
Fatoumata, Hadja Ouédraogo
Chantal Assiby, pour ne citer que
celles-là, ont été les pionnières de la
cellule féminine. Chacune d’elle a
contribué d’une manière ou d’une
autre à la naissance ou au fonction­
nement de la cellule à ses débuts. La
cellule féminine est ouverte à toutes
les musulmanes sans exception.
L’adhésion est libre et individuelle
mais matérialisée par une carte de
membre.
La cellule féminine du CERFI orga­
nise plusieurs activités comme le
ciné-débat, une émission radiopho­
nique, les séminaires, les journées
de formation avec des thèmes d’ac­
tualité liés aux questions féminines.
C’est pourquoi Madame Traoré
Maimouna, responsable de la cellule
de Bobo, pense que la cellule fémi­
nine est une nécessité pour traiter
des questions spécifiques aux
femmes comme les menstrues, les
lochies, le voile...

La cellule collabore aussi avec les
sœurs de l’AEEMB dans l’exécution
de certains projets comme la mise en
place des clubs anti-excision dans
les établissements d’enseignement
du Burkina ou l’organisation de cer­
taines activités phares comme la
journée du 8 mars et de la solidarité
dans le but de rapprocher les cadets
aux aînées. La cellule peut égale­
ment mettre à son actif plusieurs
acquis tels que la relance des
anciennes du CERFI pour la réalisa­
tion d’un album et le renforcement
des rapports avec la cellule de
l’AEEMB.

En un mot, l’on peut dire que la cel­
lule féminine est très active comme
le remarque à juste titre le frère
Yaméogo Haroun de l’AEEMB.
Cependant, tout n’est pas rose au
sein de la cellule féminine et l’arbre
ne doit pas cacher la forêt. Les cel­
lules du CERFI à quelque niveau
que ce soit rencontrent des difficultés
non négligeables :

-Problème de mobilisation dû à l’in­
disponibilité permanente des sœurs
militantes qui ontdu mal à faire face
à la fois aux contraintes matrimo­
niales, professionnelles et sociales.
Aussi dans la réalité, force est de
constater que les efforts de mobilisa­
tion des responsables des cellules
se limitent le plus souvent aux
femmes musulmanes intellectuelles
notamment celles qui exercent dans
l'administration publique ou privée,
laissant de côté toutes les autres
catégories de femmes musulmanes
ou non qui constituent pourtant une
couche très importante au Burkina
Faso ;
-Manque de planification des activi­
tés et de rigueur dans la gestion du
temps imparti à chaque activité ;
-Problème de communication et de
circulation de l’information au sein
des cellules ;

-Manque de ressources matérielles,
financières et parfois humaines pour
la mise en œuvre des programmes
et plans d’action ;

Le Cerfiste N° 010 janvier 2010

20e ANNIVERSAIRE DU CERFI

Un panel pour réintégrer les pionniers
bipÉRFI, 20 ans après
site d’œuvrer encore et toujours
'/introspection et prosdans le sens de la formation et
^p.èçtidn. Tel était le
ensuite sur l’entente et la sincé­
? thème du panel que le
rité. Il a par la suite donné son
■ CERFI a organisé le
dimanche 13 décembre 2009
dans le cadre de la commémora­
tion de son 20e anniversaire.
Après une brève cérémonie
ponctuée par la lecture du coran
et les discours du parrain Dr.
Aboubacar Doukouré et le prési­
dent du confié directeur national
du
C5RFI,
Hamidou
Tiendrébéogo,
place
aux
échanges. ;

L

Cette activité était donc une
occasion rare de réunir les pion­
niers et membres fondateurs du
CERFI" et de leur rendre hom­
mage mais'surtout de les écou­
ter sur les péripéties et les diffi­
cultés qui ont jalonné la vie de
cette structure qui fait la fierté
des musulmans du Burkina
Faso. A ce£'premiers militants,
Abouboucar Nakro et Seydou
Dabo, ont été associés d’autres
acteurs de la vie du CERFI, à
savoir Salif Belem et Bara
Ibrahim, toqs. anciens présidents
du BEN puis-Adja Thiombiano
Salamata et Dr. Youssouf
Kientega.

Dr. Aboubacar Doukouré a le
premier donné son appréciation
sur le travail .que mène le CERFI
en insistant3’abord sur la néces­

-Manque de formation islamique
approfondie et de culture générale ;

Au niveau national, la plus grande
difficulté en plus de celles ci-dessus
citées demeure le défi de la coordi­
nation et de la supervision des activi­
tés des cellules provinciales et de
base. Les occasions de rencontres
entre les responsables et les mili­
tantes à la base se raréfient en dépit
de l’existence de quelques relations
de collaboration entre la hiérarchie et
les cellules provinciales comme
c’était le cas en 2007 lors du sémi­
naire des sœurs en marge de l’AG
du CERFI.

Le Cerfiste N* 010 ianvier 2010

témoignage sur la création du
CERFI dans laquelle il a joué
discrètement un rôle important
d’assistance et de conseil.
Aboubacar Nakro, avec une pré­
cision déconcertante est revenu
avec
admiration
sur
les
séquences de la création du
CERFI. Ainsi, on apprendra qu’il
s’agissait au début de simples
rencontres de formation initiées
par un groupe d’intellectuels
musulmans assoifés de connais­
sance sur l’islam et, qui va don­
ner naissance plus tard au
C’est pourquoi Madame Ouattara
Habibou, l’actuelle présidente de la
cellule nationale entend pour les trois
années à venir, consolider les acquis
et renforcer les capacités des
femmes en mettant l’accent sur la
formation. Pour Congo Moctar, exVice Président de l’AEEMB, pour
être plus dynamique, la cellule fémi­
nine doit fortement impliquer les
anciennes aeembistes à toutes ses
instances et dans l’organisation de
ses activités. Quant à l’Imam llboudo
Halidou, la cellule féminine est
nécessaire car les femmes ont
besoin d’un cadre pour s’exprimer,
mener des activités spécifiques et
s’épanouir. Pour résoudre le pro­

CERFI.

Seydou Dabo, autre témoin de la
naissance du CERFI est revenu

sur le caractère unificateur de la
structure qui ne faisait pas de
discrimination ou de distinction
entre les communautés d’origine
des ses membres. Il a aussi
avoué que le problème de
finances s’est toujours posé au
CERFI sans regretter cet état de
faits car c’est ce qui a permis de
construire en partie en chaque
cerfiste cette sincérité dans la
gestion des affaires.

CERFI en 1989, a expliqué la
contribution des anciens mili­
tants de l’AEEMB dans la créa­
tion et l’animation du CERFI.
Quant â Adja Thiombiano
Salamata elle a parlé de la place
et du rôle de la cellule féminine
du CERFI qui s’est constituée
parallèlement avant d’intégrer le
CERFI en tant que commission
spécialisée.

Tous les participants au panel
ont apprécié le travail du CERFI
qui a permis de décomplexer la
pratique de l’islam chez les fonc­
tionnaires musulmans ; ils ont
apprécié l’alternance au niveau
des instances dirigeantes du
mouvement et son effort perma­
nent dans la construction de
l’unité des musulmans au
Burkina. Ils n’ont pas manqué
toutefois de relever les insuffi­
sances du travail notamment les
rapports avec les anciens.

A l’issue, chacun a souhaité que
le CERFI garde le cap et fasse
appel plus souvent aux anciens.
Dr. Doukouré a conclu le panel
par de sages conseils en insis­
tant pour que le CERFI reste
neutre et n’entre pas en concur­
rence avec les autres associa­
tions islamiques existant et que
ses militants reviennent aux
valeurs premières de l’islam.

Bara Ibrahim, jeune militant â
l’époque de la création du

blème de mobilisation des sœurs
continue l’Imam, il faut repenser la
cellule et l’orienter davantage vers le
volet social comme la petite enfance,
l’encadrement des jeunes filles, les
activités génératrices de revenues et
la formation de pointe.

Le positionnement actuel de la cel­
lule exige qu’elle continue à servir de
cadre de rencontre, de formation et
de promotion de la femme musul­
mane. Elle doit aujourd’hui plus que
jamais, constituer un centre d’orien­
tation, de rayonnement, d’épanouis­
sement féminin et de formation d’une
élite féminine consciente et prête au
sacrifice de la da’aawa pour le salut

Hamadé BAMBARA

de la umma.

La nouvelle responsable nationale
de la cellule aura du pain sur la
planche avec ces nombreux défis qui
se pointent à l’horizon. Mais nous
osons croire qu’avec la détermina­
tion dont elle a toujours fait montre et
ses qualités de femme leader, elle
saura trouver les moyens adéquats
pour relever les défis urgents. Elle
saura certainement trouver les mots,
les astuces et les actions concrètes
qu’il faut à la place qu’il faut pour que
tout marche comme sur des roulettes
avec la contribution du bureau natio­
nal et des bonnes volontés.
Salamata SIDIBE

©

Un bâtiment et un site Internet pour un travail islamique efficace

ài

nagement des toilettes et à la moderni­
sation de l'aire d'ablution.

e président du BEN, Cheick
Sidi Mohamed Koné a pro­
cédé â l’inauguration et â la
réception d'un bâtiment neuf
a propos duquel il dira que
c’est un cadre de travail digne des
ambitions du CERFI qui est celle d'être
un cadre de promotion de l’islam véri­
tablement tourne vers la recherche de
l’excellence et de l'efficacité.

L

Ce bâtiment offre en effet plus de com­
modité avec une salle de conférence
d’une capacité de 70 places, d’un
bureau et de 8 chambres. C’est donc
en plus d'être un cadre de travail, c’est
une petite auberge qui offre l’essentiel
du confort pour un séjour agréable â

Cette cérémonie a été aussi l'occasion
pour le CERFI de lancer son site web
au sujet duquel le président Koné
reconnaîtra que c'est un outil indispen­
sable de nos jours dans la diffusion du
savoir et incontournable pour entrer de
plein pied dans la modernité. C’est
donc ouvert sur le monde par le biais
de ce portail que le CERFI des ambi­
tions nouvelles compte participer à la
diffusion de la religion de Dieu.
L'adresse du site est le suivant :
www.cerfi.org
Hamadé BAMBARA

Ouagadougou. A coté, le Rectorat de

la mosquée a aussi procédé à l'amé­

7e CONGRES ORDINAIRE DU CERFI

Une nouvelle équipe pour trois ans
ls sont venus de 47 sections. Ils
étaient 87 et ont pris d’assaut le
siège du CERFI le soir du 25
décembre. Ils, il s’agit des délé­
gués au 7è congrès ordinaire du
CERFI qui s’est déroulé du 25 au 27
Décembre. Le Comité d’organisation
informel les a logés de façon douil­
lette. Ces conditions idoines ont
cependant contrasté avec la grandeur
de la tâche qu’ils ont abattue.
Marathonien. C’est ainsi que l’on peut
qualifier le rythme des travaux de ce
congrès.

I

Pendant environ trois jours, des confé­
rences, des rappels et naturellement
des prières et repas ont marqué le
calendrier des activités. Les congres­

sistes ont pu écouter et apprécier les
rapports du BEN et du CAC.

Les événements phares de ce congrès
restent sans conteste les amende­
ments des textes statutaires et de la
mise en place du nouveau bureau.
Au titre des amendements, il faut rete­
nir que plus de dix articles ont été
retouchés par les mandatés. Les chan­
gements notoires ont concerné les arti­
cles 24 et 30 des statuts portant nom­
bre de postes dans les bureaux.
Désormais il faudra compter 15 au
niveau du BEN, 12 au niveau du
Bureau Provincial. Les articles 16,17,
18, 20, 22, 23, 24, 25 du règlement
intérieur consacrent désormais les
novelles dénominations des postes.

Par exemple au BEN nous aurons un
cabinet présidentiel et des secrétariats
nationaux pour les autres postes.
L’autre modification majeure est à
chercher dans le découpage adminis­
tratif du CERFI qui épousera le décou­
page territorial de notre pays. Le nou­
vel organigramme du CERFI se struc­
turera comme suit : le BEN au niveau
national, les CR au niveau des régions,
les BP au niveau des provinces et les
sections au niveau des communes.
Les débats se sont attardés sur la fai­
sabilité de cette nouvelle configuration.
Le consensus qui en est dégagé pré­
cise que c’est une inscription dont l’ab­
sence de rigidité permettra des adapta­
tions sur le terrain.

La deuxième journée a été très mar­
quée par la mise en place des bureaux
BEN, CDN, CFN. Ainsi 84 voix sur les
87 votantes ont consacré le nouveau
BEN dirigé par le frère Nombo
Moussa. Quant au ÇDN dont le pre­
mier responsable est Belem Salif et à
la CFN coiffée par Habibou Ouattara,
ils ont été mis en place à l’unanimité, à
mainlevée.

La cérémonie d’investiture a pris fin par
les prestations de serment des trois
bureaux et des congressistes.

Rendez-vous est pris pour 2012, incha
Allah. En attendant, Qu’Il nous accorde
Son soutien. Aamiine !!!
Idrissa OUOBA

Dans les coulisses du 7e congrès
Vice de procédure

congressistes !

En prélude au congrès, des cor­
respondances
avaient
été
envoyées aux sections et leur
demandaient de faire parvenir
leurs propositions d’amendements
des textes. Quiproquo ou omis­
sion, on ne saurait dire. Toujours
est-il que certains congressistes
ont voulu apporter des modifica­
tions aux textes en même temps
que la commission chargée de
centraliser
les
propositions
d’amendements faisait son rap­
port. Une commission ad hoc fut
instantanément créée pour pren­
dre en compte ces nouveaux
amendements.

Les congressistes ont été logés au
siège du CERFI au sein de sa
nouvelle tour. Ils ou elles ont dormi
sur des matelas neufs qui étaient
toujours dans leur emballage.
Sans doute, c’était pour rendre
plus visible la nouveauté de cet
équipement.

Hôtel 4 étoiles pour les

Comité d’organisation
exceptionnel

Nous avons tenté de toucher le
CO du 7e congrès en vain. Au fait,
il existait sans en avoir le statut ?
Une maigre poignée de personnes
s’est occupée de la restauration,
de la santé, de la sécurité, de l’hy­
giène, du culte, etc. Sacré CERFI

quelle efficacité !
Un restaurant universitaire
en plein congrès

La salle de réunion du CERFI a
été transformée en réfectoire pour
le temps du congrès. Les congres­
sistes se mettaient en rangs
comme le font si bien les étudiants
pour prendre leur repas. Deux ran­
gées de frères et sœurs. La palme
d’or doit être décernée au dernier
dîner du congrès au cours duquel
il eut une rupture de service.
Cause : le spaghetti terminé est
remplacé par du riz. Seulement
après quelques services, plus de
sauce. L’attente dura seulement
10mns ; mais sûrement plus pour
les pauvres ventres qui ont souf­

fert le martyr. Congressistes, "yakoo” !
La nouvelle recrue des anciens

Quand il était aux commandes du
BEN, le président sorti Koné
Cheick ne cessait de répéter,
quand il avait l’occasion, au frère
Tiendrébeogo Hamidou qu’il était
dans le bataillon des réservistes.
C’est donc de bonne guerre que
ce dernier saisit l’instant du
congrès pour lui souhaiter officiel­
lement bonne arrivée et bon vent
dans son statut de "nouveau
ancien du cerfi”. Cela révèle l’am­
biance détendue et surtout frater­
nelle dans laquelle ont baigné les
travaux du congrès.

Le Cerfiste Ne 010 janvier 2010

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