Le CERFIste #12

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Classe de ressource
Text
Titre
Le CERFIste #12
Créateur
Le CERFIste
Date
août 2010
Résumé
Bimestriel d'information et de formation du Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
numéro
12
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q113813322
extracted text
Bimestriel d’information et de Formation du
Cercle d’Etudes, de Recherche et de Formation Islamiques
(CERFI)

250 F CFA

N-012

AQMI AU BURKINA

Attention au;

Al-Qaeda,
véritable
histoire
de l’islam

Ramadan
et spiritualité :
“Ramadan est un mois

deux réalités

d’abstinence que nous avons

d’une même

transformé en un mois

pièce n

de grande consommation”
IMAM Alidou ILBOUDO

A -il ^MUUÏUIW'

"IüitoriÀMAQMI AU BURKINA

Attention aux amalgames !
ant que leurs zones de
prédilection se limitaient
au
Nord
Mali, en
Mauritanie ou dans le
Sud algérien, on était
tranquille au Burkina Faso
appréhendait leurs faits et gestes
comme de simples informations
dont on se délectait sur les chaînes
de télé et radios internationales.
Mais, depuis que les ambassades
occidentales au Burkina, notam­
ment
celles
des
Etats-Unis
d’Amérique et de la France ont
sonné l’alerte sur une présence
supposée d’éléments d’AI Qaida au
Magreb islamique (AQMI) dans le
Nord et l’Est de notre pays, les uns
s’interrogent, les autres émettent
des doutes, mais tous finissent par
se convaincre qu’on n’est pas si loin
de cette affaire de terrorisme dans

T

le sahel. On est même bien dedans
! Car avant ces derniers évène­
ments, on a d’abord signalé la pré­
sence d’un Burkinabè parmi les tra­
fiquants d'AQMI ; ensuite on a
et on à l'enlèvement par le même
assisté
groupe, de notre compatriote
Philomène Ouédraogo ; enfin le
Burkina Faso s’est investi avec suc­
cès dans la libération des otages
détenus par AQMI.

En de pareilles circonstances, en
tant que musulmans, on ne peut
que craindre les amalgames, les cli­
chés et autres préjugés qui sont la
conséquence naturelle de ces actes
de terrorisme perpétrés au nom de
l’islam. En effet, des esprits obtus et
pervers n’hésitent pas à saisir ces
situations pour jeter l’opprobre sur
les communautés musulmanes
qu’on accuse systématiquement de

RAMADAN 2010

Une nuit spirituelle pour
réussir son entrée
ui veut aller loin ménage

Q

complicité ou de sympathie pour
ces mouvements. Cela s’est déjà vu
au Mali, en Mauritanie et ailleurs, où
au nom d’une traque des terroristes
d’AQMI, des enlèvements et
séquestrations systématiques ont
été opérés contre des populations
ayant généralement des ressem­
blances physiques avec les élé­
ments recherchés et partageant
avec eux les mêmes pratiques cul­
turelles et religieuses.

Pourtant, comment un musulman
sincère peut-il éprouver de la sym­
pathie pour des gens versés dans le
trafic de drogue, dans les enlève­
ments et les assassinats d’inno­
centes personnes ? Pourquoi
approuver des comportements qui
sont aux antipodes des enseigne­
ments de paix que véhicule l’islam ?
Qu’on ne se trompe donc pas au

On n’en est pas encore là au
Burkina Faso, mais tant que la pré­
sence des terroristes fait encore
l’objet de moult supputations et
interrogations, il est difficile d’in­
dexer qui que ce soit. Il vaut mieux
mettre en garde tous ceux qui sont
croupis dans l’ombre, espérant une
situation pareille pour régler leurs
comptes avec les musulmans. Ils
pourraient même la créer si d’aven­
ture les menaces ne se confirmaient
pas. Il exagère diront certains !
Pourtant, il faut se rendre à l’évi­
dence compte du cynisme des
hommes, prêts à nuire au nom de
leurs intérêts divers.

La Rédaction

manière générale, il est ressorti

Du reste prions Allah d’accorder à

qu’il importait que chacun s’ins­

toutes et à tous la santé et les

truise davantage sur les règles

moyens nécessaires d’observer

élémentaires du jeûne pour ne

ce pilier de l’Islam.

pas sortir perdant de Ramadan.

Par Mahamadi OUEDRAOGO

31 juillet à son siège, aux 1200

logements à Ouagadougou.
sa monture, a-t-on cou­
tume de dire. Pour aider
Ils étaient nombreux les fidèles à
ses membres et ses sympathirépondre à cette invitation. Cette
activité qui se voulait un cadre

Ramadan
Mubarak

cas où l’hypothèse de la présence
d’AQMI au Burkina Faso se confir­
mait !

d’échange et de réflexion était
placée sous le thème : Ramadan
et présence sociale. L’objectif

était de rappeler aux participants
leur devoir de promotion des
valeurs sociales pendant le mois

de

Ramadan.

La

dimension

\

Bimestriel d’information et de Formation du
Cercle d’Etudes, de Recherche et de Formation Islamiques
(CERFI)

“Le Cerfiste”
Récépissé de déclaration
N° 012697/CAO-TGI/OUA/P.F. du 10 novembre 2006
01 BP 6394 Ouagadougou 01 Burkina Faso
Tél : 76 61 57 67/ 50 36 08 03 / Email :cerfiben@fasonet.bf
Siège social sis 1200 logements derrière le centre CIJEF

sociale du jeûne a pu être exami­

née à l’occasion d’une confé­
rence animée à cet effet par
l’Imam

Yacoub

TIEMTORE.

Rappel sur la valeur spirituelle de
ce mois, lecture coranique et

prière ont tenu les fidèles en

sants à réussir leur entrée dans le
mois béni de Ramadan, le CERFI
a organisé une nuit spirituelle le

©

haleine jusqu’au petit matin.
Chacun a pu regagner sa famille

avec l’espoir de décrocher le jack
pot des barakat de Dieu. D’une

Directeur de Publication

Président du CERFI
Rédacteur en Chef
-Hamidou YAMEOGO

Rédaction
BAMBARA Hamadé
OUÉDRAOGO A. SAIam
OUÉDRAOGO A. Wahid

TOE Aboubacar

SAWADOGO Ousmane
YAMÉOGO Hamidou

Secrétariat de Rédaction
Alizèta OUEDRAOGO
PAO & Impression
Ressources Services : 50 46
45 19/70 43 33 78

Tirage : 1000 Exemplaires

Le Cerfiste N° 012 Août 2010

jntervTe
miques du Burkina. Tout musulman
devrait dans l’obéissance à l’autorité
suivre les recommandations de la
commission lune. Si on ne peut pas
s’entendre sur des questions aussi
légères que cela, on ne pas s’enten­
dre sur les questions de fond.
Ce mois connaît généralement la
hausse des prix des denrées de
grande consommation. Quel mes­
sage avez-vous à adresser à ceux
qui font de la surenchère pendant
Ramadan ?

Je n’ai pas de message particulier à
leur endroit parce qu’ils mettent, à
mon sens, des produits au moment
où les gens en ont besoin. S’ils ont
acquis ces produits à un moment diffi­
cile ou que les prix ont augmenté,
c’est normal qu’ils nous les revendent
à des prix élevés. Par contre, je
m’adresse aux musulmans pour les
rappeler que Ramadan est un mois
d’abstinence que nous avons trans­
formé en un mois de grande consom­
mation. Donc à la limite, c’est nous qui
avons
créé
la
surenchère.
Normalement le mois de Ramadan
devait voir la diminution de la consom­
mation au niveau de la famille. Si
nous en faisons un mois de grande
consommation, il est normal que les
prix s’enflamment à ce moment là. Je
pense que le péché capital vient de
nous-mêmes les jeûneurs.
Bientôt nous enterons dans la der­
nière décade de Ramadan. Quelle
est l’importance de cette étape ?

La dernière décade est le moment le
plus ultra du mois. C’est le bonus
qu’Allah nous donne parce que les
meilleures heures, les meilleurs
moments de toute l’année s’y trou­
vent. Dans cette dernière étape, il y a
spécialement une nuit appelée la nuit
de la destinée, Al QADR, où Allah
accorde la valeur à toute œuvre de
l’année. La valeur de cette nuit
dépasse mille mois d’adoration
consacrée à Allah. C’est dans la
recherche de cette nuit que les dix
derniers jours prennent leur valeur.
Chacun doit faire l’effort d’adorer Allah
en cette circonstance. Le prophète
(SAW) nous a recommandé de la
chercher surtout durant les nuits
impaires. Quand on a des difficultés
pour savoir quand débute Ramadan
)u quand il finit, il est encore plus dif­
ficile de savoir quelle est la 21e, la
* “3e, la 25e, la 27e ou la 29e nuit.
Donc il est bon que nous la cher­
chions durant toute la dernière
décade. C’est ce que le prophète
(SAW) avait l’habitude de faire. Aicha
nous disait, que quand la 20e nuit de
Ramadan arrivait, le prophète (SAW)

O



pliait sa natte. C’est le signe qu’il ne
dormait plus la nuit. Il réveillait les
membres de sa famille pour qu’ils veil­
lent en prière. L’autre pratique que le
prophète (SAW) faisait et que ses
Compagnons et ses femmes ont
observé après lui, c’est l’itikaf, c’est-àdire, la retraite spirituelle, qui consiste
à se retirer dans la mosquée dès la
20e nuit et de n’en sortir que le matin
de la prière, avec pour objectif de
consacrer ses nuits et ses jours à la
recherche du meilleur des moments,
la nuit de la valeur. •

ou en argent comme zakat. Mais dans
le hadith, le prophète ne nous a pas
prescrit de donner cette aumône en
espèce, c’était seulement en nature.
Seul Imam Abou Hanifa, parmi les 4
grands Imams, a agréé l’aumône de
la zakat el fitr en espèce, en numé­
raire, surtout lorsque cela atteignait
l’objectif d'empêcher ou d’éviter aux
pauvres la mendicité le jour de la fête.
Quand on peut atteindre au mieux cet
objectif en leur donnant de- l’argent,
l’Imam Abou Hanifa a jugé qu’il était
acceptable qu’on le fasse.

Pouvez-vous nous faire un rappel
sur la philosophie de la Zakat el
fitr?

En tout état de cause nous allons
d’abord chercher à donner la zakat el
fitr en respectant les principes en la
matière et quand nous serons dans
une situation d’exception comme celle
là, alors nous donnerons l’aumône
purificatrice en argent.

La zakat el fitr est dite aumône de la
rupture. Le prophète (SAW) nous dit
qu’elle a été instituée pour deux
objectifs essentiels. Premièrement,
pour purifier notre jeûne des éven­
tuelles imperfections qui l’auraient
entachées, soit un regard, une parole
déplacée, un geste qui nous a
échappé, qui ne rompent pas le jeûne
de façon formelle mais qui jouent sur
sa valeur. La zakat el fitr ou l’aumône
purificatrice a poùr but de laver notre
jeûne et le rendre acceptable aux
yeux d’Allah. C’est pourquoi, le pro­
phète (SAW) a demandé que cette
aumône soit payée avant la prière.
C'est ainsi qu’il joue son rôle purifica­
teur. Mais si cette zakat est prélevée
après la prière, c'est-à-dire après la
fête, elle devient comme parmi les
aumônes volontaires que nous fai­
sons tous les jours.
Le deuxième objectif de la zakat el fitr,
c’est qu’elle doit servir aux indigents
et aux besogneux de fait. Le prophète
(SAW) a dit de leur épargner la men­
dicité le jour de la fête. Donc nous
allons partager nos vivres avec ceux
qui vivent parmi nous et qui n’ont pas
les moyens de fêter afin qu’ils puis­
sent participer à la fête avec nous.
C’est pourquoi cette aumône, vous
allez le constater, est très consistante,
puisse qu’elle est prescrite sur
chaque membre de toute famille
musulmane jusqu'au bébé qui vient
de naître. Les califes Ousmane et
Omar ont étendu cette aumône
jusqu’au fœtus. On doit prélever sa
zakat el fitr parce que cela augmente
l’aumône qu’on va distribuer aux
autres. Pour sa quantité, on peut
l’évaluer à environ 2,5 kg de céréales
que nous consommons dans notre
région (le maïs, le sorgho, le riz, le mil
...). Au temps du prophète (SAW) on
pouvait donner des dattes. La majo­
rité des savants musulmans disent
qu’au temps du prophète (SAW), il y
avait l’utilisation de la monnaie en or

Comment le musulman doit gérer
l’après Ramadan ?
L’après Ramadan est une période
post vacances ou de post scolarité.
Ramadan est une école. C’est l’école
de la vie. Dans Ramadan j’ai appris à
me maîtriser face à des situations. J’ai
acquis plus de piété dans la dévotion
et aussi une habitude de lecture du
coran, d’invocation et de solidarité. Ce
sont des actes qui devront nous servir
la vie durant. Donc je vais d’abord
essayer de maintenir le cap. C’est le
premier élément. Maintenir le cap sur
les activités que je faisais pendant le
mois de Ramadan en essayant de ne
pas trop m’en éloigner. C’est vrai qu'il
y aura un relâchement. Le prophète
(SAW) nous a indiqué des actes à sui­
vre durant l’année que nous pouvons
utiliser à la limite pour réanimer en
nous la flamme de Ramadan. C’est
d’abord les six jours du mois de chawal (le mois qui suit Ramadan). Il a
recommandé qu’on jeûne ces six.
Jours. Dans chaque mois, il est
recommandé de jeûner trois jours et
surtout les jours de pleine lune (les
13e, 14e et 15e jours des mois
lunaires). En plus de cela, il y a d'au­
tres jeûnes volontaires tout au long
de l’année, qui doivent nous servir à
maintenir tout ce que nous avons
acquis comme habitude durant le"
mois de Ramadan. Donc, l’après
Ramadan est une période essentielle
où nous allons capitaliser tout ce que
ramandant nous a enseigné et l’inves­
tir dans notre vie de tous les jours
pour que cela nous serve, nous et les
autres.

Quels défis se présentent
aujourd’hui à la communauté des
musulmans au Burkina Faso pour
une meilleure compréhension et
une bonne observation de

Ramadan par tous ?
Les défis sont multiples. Mais le pre­
mier et le plus grand, c’est le défi dé la
culture. Beaucoup de gens ne sont
pas informés et nous avons vraiment
une culture très minime en matière de
connaissances islamiques. Il faudra
qu'on relève le niveau de connais­
sance à travers l’enseignement dans
les mosquées. Dieu merci, il y a des
radios communautaires qui sont là,
des journaux comme le vôtre qui font
ce travail mais il faut qu’au niveau des
communautés à la base, les gens
trouvent toujours des stratégies pour
enseigner le plus de musulmans pos­
sible. Parce que l’enseignement se
fait beaucoup plus par l’oralité et tout
ce qu’on écoute- ne reste pas. Je
pense que s’il y avait l’alphabétisation,
que se soit en langue locale, en fran­
çais ou en arabe dans les mosquées,
dans les quartiers, dans les commu­
nautés musulmanes, nous aurions fait
un pas de plus dans l’enseignement
et dans la compréhension de l’Islam
en général et de Ramadan eu particu­
lier.

Le deuxième, c’est le défi de l’unité.
C’est quelque chose qu’on a tant
cherché 'mais qu’on n’a pas encore
trouvé. C’est vrai que la Fédération
est là avec ses diverses commissions,
mais elle peine à fonctionner normale­
ment. Chaque association doit mettre
du sien pour aider la Fédération à
prendre pieds pour répondre à tous
les défis qui se présentent à la com­
munauté. Je pense que si on relève le
défi de l’alphabétisation et. celui de
l’unité des musulmans, on aura fait un
grand pas et les autres défis seront
maintenant négligeables.

Quels sont vos vœux à l’approche
de la fête ?
Je formule mes vœux de bonne fête
et surtout d’exaucement de tout ce
qu’on aura fait durant ce mois en
matière d’adoration, de jeûne et de
solidarité. Je souhaite beaucoup de
courage à tous ceux qui s’engagent
dans le travail islamique. J’ai, enfin
une pensée pieuse pour tous les
musulmans dans le monde entier,
surtout ceux qui souffrent parce qu’ils
sont musulmans. Nous sommes éga­
lement en saison hivernale, je sou­
haite qu’on ait des pluies abondantes
et bienfaisantes et qu’Allah nous évite
les calamités qui sont parfois arri­
mées à ces pluies.
Interview réalisée par Mahamadi
OUEDRAOGO

Le Cerfiste N° 012 Août 2010

Al-Qaeda, véritable histoire
de l’islam radicale
Le terrorisme international comme on a convenu de l’appeler est un phénomène qui touche aujourd’hui de nombreuses sociétés à la surface du globe.
Cela est d’autant plus vrai que la bande sahélo-saharienne qui inclut le Burkina Faso en est devenu un terreau favorable. Les causes du terrorisme sont
multiples et profondes, mais pour l’essentiel nous retenons que c’est le fanatisme religieux (qui existe aussi bien dans l’islam que dans les autres reli­
gions), nourri à la source de la volonté des occidentaux de soumettre le monde entier, qui en est l’explication.
près les attentats du 11
Laden parti du Yémen s’est installé
à Djedda en Arabie Saoudite en
septembre 2001 attri­
bués à Ben Laden et
1930. Il créa une entreprise de tra­
vaux publics qui prospéra et déve­
son
mouvement al
Qaeda, beaucoup d’ou7
loppa de très bonnes relations avec
vrages ont été publiés sur le la
phéno
­ royale saoudienne. C’est
famille
mène du terrorisme. C’est un de
dans cette cité de Djedda que
ces nombreux écrits que le Cerfiste
naquit Ben Laden. Il y mena ses
se propose dans cette parution de
études primaire et secondaire. A la
vous faire découvrir : Al Qaeda,
mort du père, sa fortune fut parta­
véritable histoire de l’islam radicale.
gée entre ses fils. C’est ainsi
qu’Oussama devint propriétaire
Cet ouvrage est l’œuvre de Jason
d’une immense fortune.
Burke, journaliste anglais et spécia­
A la fin de ses études, Ben Laden
liste des mouvements islamistes. Il
n’était pas du tout attiré par le luxe ;
est par ailleurs reporter du journal
il épousa une femme et commença
The observer pour lequel il a suivi la
à mener une vie ordinaire. Dans le
guerre en Irak, la question kurde, le
milieu universitaire, les discours
Pakistan... Publié à la Découverte
engagés de Saïd Qutb, Abdallah
en 2003, le livre compte 212 pages
Azzam entre autres ne l’ont pas
organisées en 16 chapitres. Il a été
laissé indifférent. Ben Laden ne se
traduit de l’anglais au français en
sentait pas bien dans une vie ordi­
2005 par Laurent Bury.
naire quoique luxueuse. Il voulait
Burke dans son ouvrage affirme
mettre sa fortune au service de la
qu’AI Qaeda n’existe pas au sens
lutte pour la cause de l’islam.
où il serait une organisation qui
En 1979, il choisit de se rendre en
coordonne des actions terroristes
Afghanistan afin d’aider les moudja­
dans le monde à partir d’un seul
hidins (combattants afghans) à
centre de commandement. Il est
chasser l’URSS qui a envahi ce
plutôt une « vision du monde qui
pays un an plus tôt. C'est le début
mêle antioccidentalisme, antisémi­
d’un long et difficile parcours
tisme, antisionisme partagée à des
jusqu’en 2001. Ben Laden s’installa
degrés divers par un nombre crois­
au Pakistan d’où il recrutait des
sant de personnes dans les socié­
combattants et envoyait toute sorte
tés musulmanes ». « La force du
de soutien au Moudjahidins. Après
mouvement poursuit-il, réside dans
le retrait des soviétiques en 1988, il
sa capacité à former des individus
fit son retour en Arabie Saoudite
capables d’agir sans ordre
du
avec un projet de création d’une
guide. » C’est l’hypothèse qui a
armée musulmane à même de
guidé l’auteur dans tout son livre.
défendre la "nation islamique”
Il retrace le parcours d’Oussama
contre toute agression. Le rejet de
Ben Laden depuis ses origines
son projet par le roi marque la rup­
yéménites. Son engagement dans
ture
avec ce dernier. Sa vie en
le mouvement islamiste, la création
Arabie Saoudite devint difficile. « En
du mouvement Al Qaeda, ses com­
1991, Ben Laden était en quelque
pagnons directs et tous les discours
sorte en résidence surveillée à
entretenus jusqu’à l’invasion améri­
Djedda. De plus en plus mécontent,
caine de l'Afghanistan en 2001.
il sentait que c'était son devoir de
Ainsi, il rapporte que le père de Ben
quitter la péninsule arabique tant

A

Le Cerfiste N" 012 Août 2010

que les soldats américains occupe­
ront le pays des deux lieux saints. »
Entre temps, on lui retira la nationa­
lité saoudienne le contraignant à
l’exil et à la clandestinité. La même
année, Ben Laden s’installa à
Peshawar.

Trois ans après, il se rendit au
Soudan avec l’intention de soutenir
le régime putschiste d’AI Tourabi et
d’EI Béchir. Là, il se consacra à des
travaux
publics
(autoroute
Khartoum-port Soudan, aéroport de
la capitale...). Mais le régime sou­
danais sentit à un moment que la
présence de Ben Laden constituait
une insécurité pour lui et l'isolait sur
la scène internationale parce que
l’homme était recherché à la fois par
les Saoudiens et les Américains.
Dans ce contexte difficile, Ben
Laden se vit contraint de quitter le
Soudan pour l’Afghanistan.
A son arrivée, il avait envoyé voir le
Mollah Omar pour expliquer son
idéal et l’appui qu'il entend lui appor­
ter. Il s’intégra dans le mouvement
des Talibans en lutte contre le
régime pro-soviétique de Kaboul. Il
eut de véritables difficultés à être
accepté par les Talibans pour sim­
plement une question de doctrine et
de culture. Alors que lui menait un
jihad planétaire, les Talibans inscri­
vaient leur lutte dans le cadre de la
libération de leur pays de l’influence
extérieure.

Toutefois, par un compromis il réus­
sit à installer le noyau d’AI Qaeda, fit
sa déclaration de jihad contre le
grand Kufr et créa les camps d'en­
traînement.
Suite aux attentats de Nairobi et de
Dar es-Salam qu’on lui attribuait, les
services secrets saoudiens et amé­
ricains se lancèrent plus que jamais
à sa recherche. Le Mollah Omar
parvenu au pouvoir refusa de livrer

Ben Laden et s’attira la foudre des
Américains.
Le noyau originel formé autour de
Ben Laden fut renforcé par un autre
groupe constitué à l’université de
Hambourg et nourrissant les
mêmes ambitions. Il s’agit entre
autres de Mohammed Atta un des
pirates du 11 septembre, Ziad
Jarrah, Al Shehhi et Ben Al Shibh
tous étudiants. Ils rejoignirent les
camps d’entraînement de Ben
Laden en 1999. Il parait que l’idée
de détruire le Word Trade Center
est née à leur arrivée en
Afghanistan. Si certains.pensent en
effet que ce groupe s’est constitué
de façon autonome, d’autres par
contre pensent qu’il s’agit de
recrues d’AI Qaeda à qui on a confié
les attentats du 11 septembre. Des
jeunes saoudiens, pakistanais,
magrébiens et bien d’autres natio­
nalités sont recrutées et envoyés
dans les camps d’entraînement. Les
dirigeants . du
mouvement à
l’époque, à la suite de Ben Laden,
étaient Ayman Az zawhri d’origine
égyptienne, Mohammed Atif, Abou
Zoubeidah,
Khalid
cheikh
Mohammed ... Il semble que ce
furent les formateurs des pirates du
11 septembre.
L’auteur s’arrête sur les opérations
de préparation des attentats du 11
septembre, il explique l’invasion
américaine de l’Afghanistan et la
dispersion des militants talibans et
leurs hôtes, militants d’al Qaeda.

C’est un autre tournant de l’histoire
d’al Qaeda car chaque acteur par­
tout où il se retrouvait pouvait recru­
ter des combattants et commettre
des attentats. Entre autres, on a les
attentats de Bally en Inde, de
Casablanca, de Bombay en 2003
et bien d’autres qu’on leur attribue. Il

RENCONTRE ANNUELLE DES ENSEIGNANTS MUSULMANS DU CERFI

La CNEM et le pari de l’amélioration de l’éducation au Burkina
a Cellule nationale des
religieuses et professionnelles des
enseignants musulmans
participants dans l’optique de mieux
(CNEM) du Cercle d’étude,
les outiller à l’encadrement des sec­
de recherches et de forma­
tions du CERFI et à mieux participer
tion islamiques (CERFI) a
au développement de notre pays. Le
organisé du 07 au 10 août sa rencon
­
séminaire
a d’ailleurs été marqué par
tre annuelle ordinaire. L’objectif était
le lancement d’une étude sur la
de créer un cadre de formation,
contribution des musulmans en
d’échange et de fraternisation entre
matière d’éducation au Burkina Faso.

L

pétence et il importe de les placer au
cœur de toutes les stratégies. C’est le
gage d’une action réussie en termes
d’édification d’une société d’espé­
rance.

Si la rencontre s’est bien déroulée et
que les objectifs ont été atteints, on
ne peut pas cependant perdre de vue
les difficultés rencontrées. La plus
importante à relever, selon le prési­
dent du Comité d’organisation,
Zoumana KASSAMABA, c'est bien la
communication. Cette dernière a
beaucoup fait défaut, car de nom­
breux participants ont reçu l’informa­
tion tardivement réduisant ainsi leur
nombre. On ne peut pas ne pas com­
muniquer, disent les spécialistes.
Aujourd’hui la communication est un
défi et une opportunité au quotidien.
Pour rendre davantage ses actions
plus visibles et plus dynamiques, le
CERFI gagnerait à améliorer sa stra­
tégie de communication. En la
matière il dispose de nombreuses
compétences

«Quid du séminaire ?»
Chaque année, la Cellule nationale

Le ministre Ousséni Tamboura,
parrain del’activité
Ousseini TAMBOURA, Ministre délé­
gué à l’alphabétisation et à l’éduca­
tion non formelle. Elle a été co-présidée par le Président du Comité
Directeur National du CERFI et par
Seydou Banworo Sanou, Gouverneur
de la région du Centre-ouest. Les
activités du séminaire se sont ache­

Les femmes étaient bien représentées
ses membres en vue de renforcer
leurs capacités. Cette année, la cel­
lule a placé cette activité sous le signe
de la valorisation des compétences,
conformément à la politique générale
de
formation du bureau exécutif

national du CERFI.
«La valorisation des compétences au
sein du CERFI» et «Les sourates Al
Falaq et An-Nass : mérites et ensei­
gnements», c’est autour de ces deux
(2) thématiques que la rencontre
annuelle des enseignants musulmans
s’est tenue du 7 àu 10 août au lycée
provincial de Koudougou. Ils étaient
au total deux cent quatre (204) partici­
pants venus des différentes localités
du Burkina Faso à prendre part aux
travaux de cette assisse. Pendant
trois (3) jours, les membres de la
' CNEM ont passé en revue les exi­
gences du travail islamique et les
défis qui se présentent à la commu­
nauté des musulmans en matière
d’éducation. Les thèmes développés
et les échanges qui ont suivi, ont per­
mis d’approfondir les connaissances

Pour le parrain, Ousséni TAMBOURA, Ministre délégué à l’alpha­
bétisation et à l’éducation non for­
melle, cette activité vient à point
nommé et contribuera certainement à
renforcer l’offre éducative au Burkina
Faso. Il a saisi l’occasion pour inter­
peller le CERFI à élaborer des straté­
gies d’alphabétisation au profit des
personnes âgées et des démunis.
Tout en saluant la pertinence du
thème de cette rencontre, il s’est
réjouit de l’étude que le CERFI
compte mener pour apprécier la
contribution des musulmans dans le
domaine de l’éducation. Pour lui,
cette étude s’impose et il a souhaité
voir les résultats dans un bref délai.
Car elle renferme un intérêt très
poussé pour les différents départe­
ments ministériels en charge de l’édu­

du

vées par une concertation élargie

CERFI organise des rencontres de
formation islamique à l’intention de

entre le BEN et les participants, dans
un souci de valorisation des compé­

cation et de l'enseignement dans

ses membres. La présente rencontre

notre pays.

a connu une forte implication du

tences et de mobilisation des res­
sources pour faire face aux investis­

Bureau exécutif national (Ben) qui a

sements en matière d’éducation.

Il ne peut avoir de développement
possible sans une valorisation des

ressources humaines, des compé­
tences. Les enseignants sont des
acteurs qui disposent déjà d’une com­

tée vue des participants
des

enseignants

musulmans

mobilisé les ressources humaines,
matérielles et financières à cette

occasion. Cette session de formation

Envoyé spécial à Koudougou

Mahamadi OUEDRAOGO

a été placée sous le parrainage de

--------------------------------------- ■■

©

-■

-

jii

mu

Le Cerfiste N° 012 Août 2010

-v;

x

La CNEM, le bras technique du CERFI
en matière d’éducation
a Cellule nationale des
enseignants musulmans
(Cnem) est une com­
mission
spécialisée
CERFI. Elle a été créée en
1996 par le Bureau exécutif
national (Ben). Depuis lors, la
Cellule organise des activités
de formation au profit de ses
membres et apporte son
appui aux différents projets
du CERFI. Elle tient chaque
année une rencontre de for­
mation des enseignants dont
l’objectif est d’approfondir
leur niveau de connaissance.
La CNEM a contribué à l’éla­
boration du Guide de forma­
tion islamique de base du
CERFI et au programme de
dynamisation des formations.

L

Elle compte ainsi jouer son
rôle de pièce maîtresse dans
la politique de formation du
duCERFI. Dans cette dyna­
mique, la CNEM a été à la
base du projet SIE (Société
d’investissement pour l’édu­
cation). Le but de la SIE,
selon son Secrétaire perma­
nent, est de permettre au
CERFI de disposer d’un
fonds pour le financement de
l’éducation. Pour y parvenir,
la CNEM a souhaité une forte
contribution des frères et
soeurs cerfistes, gage de la
réalisation de ce projet.

Le CERFI est une structure
engagée dans la formation et
l’éducation pour une meil­
leure
compréhension
de

l’Islam au Burkina. De ce fait,

il

dispose

de

projets

sur

papier qui n’attendent que

des ressources financières
pour être exécutés. La SIE

constitue un espoir, selon ses
initiateurs, en ce sens qu’elle
permettra certainement d’ac­
compagner la structure dans

l’amélioration de l’offre édu­

cative au pays des hommes
intègres. Nous pouvons citer

en exemple le projet d’exten­
sion du Complexe scolaire de

la fraternité Ousmane Dan

Fodio de Banfora.

Yacoub TRAORE,secrétaire
permanent de la CNEN

Par Mahamadi OUEDRAOGO

Des kits scolaires pour renforcer les actions
du CERFI à Sa veille de la rentrée

E

n marge de la ren­
contre annuelle des
enseignants musul­
mans
tenue
à
Koudougou du 7 au

10 août, le CERFI a reçu des
kits scolaires. Ce don du par­
rain, le ministre de l’alphabéti­
sation et de l’éducation non for­
melle, Ousséni TAMBOURA,
vient comme une bouffée
d’oxygène. En effet, ce lot
composé
de
stylos,
de
crayons, de cahiers permettra
au CERFI de faire certaine­
ment des heureux à la veille de
la rentrée scolaire 2010-2011.
Le
président du
CERFI,
Moussa Nombo, qui a reçu le
matériel des mains du chef de
cabinet du ministre, a rassuré
le donateur quant au bon
usage du matériel. Les ensei­
gnants présents à la remise
étaient très émus de ce geste

Le Cerfiste N° 012 Août 2010

concret du parrain. Ils n’ont pas
été avares en remerciement,
eux qui connaissent bien la
valeur de ce matériel sur le
plan pédagogique.

Lors de la cérémonie de clô­
ture de cette activité, nous
avons appris également que le
ministre de la santé, Seydou
BOUDA, a fait au CERFI un

don de matériel important. Au
delà de ces gestes, c’est un
signal fort qui est adressé à
l’ensemble des intellectuels
musulmans. Ils doivent avoir à
cœur l’évolution des structures
islamiques. L’édification de
l’Islam au Burkina Faso ne
peut être l’affaire d’une seule
personne. Notre catégorie
sociale ne doit pas nous faire
oublier notre religion tout
comme il est démontré qu’il n’y
a pas d’antagonisme entre la
religion et l’ascension sociale.
C’est la contribution de tous et
de chacun qui permettra aux
structures islamiques d’être
plus dynamiques et de jouer
pleinement leur rôle d’acteurs
de changement et de dévelop­
pement.

Par Mahamadi
OUEDRAOGO

Colonie

de vacances islamique

2010

Enfants musulmans, ambassadeurs de la nature
’année 2010 est
Ils étaient au total 270
sans conteste l’an­
enfants musulmans à partici­
née de l’environne­
per à cette colonie de
ment. Depuis le
vacances islamique qui a eu
forum mondial de
lieu au Centre socio-éducatif
l’environnement
tenu
à
de l’Agence
des musulmans
Ouagadougou et le sommet
d’Afrique. Placée sous le
de
Copenhague
au
parrainage de Moustapha
SARR, Directeur du Parc
Danemark, les initiatives
d’interpellation
des
urbain Bangr-wéogo, cette
activité
statutaire
de
consciences sur les défis
l’AEEMB et du CERFI a tenu
environnementaux
sont
toutes ses promesses. Car
légions. Dans le souci d’ap­
l’objectif était de réunir les
porter leur contribution dans
enfants musulmans dans un
l’élan commun de sauver la
cadre de fraternité, de forma­
planète des dangers liés à la
tion et d’épanouissent spiri­
dégradation de l’écosys­
tuel,
conformément
au
tème,
l’Association
des
Coran et à la tradition du
élèves et étudiants musul­
Prophète de l’Islam (SAW).
mans au Burkina (AEEMB)
Après deux semaines de tra­
et le Cercle d’études, de
vaux, les initiateurs tirent
recherches et de formation
satisfaction au regard des
islamiques
(CERFI)
ont
résultats
de
l’évaluation
placé la 21 è édition de la

L

finale à laquelle les partici­
pants ont été soumis et qui
fait état d’une moyenne
générale de 93,7%.

colonie de vacances isla­
mique sous le signe de la
protection de l’environne­
ment. C’était du 17 au 31 juil­
let à Ouagadougou.

Selon le Directeur de la colo-

nie
de
Ouagadougou,
Arouna
YAMEOGO,
les
enfants ont regagné leurs
familles avec ce qu’il faut
comme formation spirituelle
à leur âge et les connais­
sances nécessaires sur les
défis environnementaux qui
concernent toute l’humanité.
En référence au thème de la
colonie : « Enfants musul­
mans et éducation à la pro­
tection de l’environnement »,
des cours d’instruction reli­
gieuse portant sur les ablu­
tions, la prière, les histoires
des prophètes, la morale,
mais aussi des travaux
manuels et des ateliers sur
la protection de l’environne­
ment et des changements
climatiques,
toutes
ces
notions ont été dispensées
aux enfants. Les enfants se
sont aussi rendus à Faso
parc, à la base aérienne et
chez le Mogho naaba, empe­
reur des Mossés.

Le président du CERFI,
Moussa NOMBO, dans son
allocution de clôture au nom
des deux structures organi­
satrices, a fait savoir que

.

uhm,

1 -t <"<•. ïiïfûïi; r ? / Z

L’éducation des
et demeure une des priorités
de l’islam. Elle est le fonde­
ment, la base sur laquelle la
communauté
mohamédienne repose pour se
constituer et se maintenir,
grâce à la transmission des
valeurs et des principes isla­
miques. C’est donc cet esprit
qui a et qui guidera toujours
l’esprit de ce rendez-vous
annuel des enfants musul­
mans. Tout en remerciant les
parents des enfants pour
leur confiance à l’AEEMB et
au CERFI, le président
NOMBO a exprimé son vœu
de voir tous les acteurs de
l’Islam au Burkina Faso,
s’engager à rendre davan­
tage cette activité meilleure
pour le bonheur des toutpetits. En attendant la pro­
chaine édition, les parents
sont invités à aider les
enfants dans la consolidation
des acquis de la colonie. Car
l’éducation est le plus beau
cadeau qu’un père puisse
léguer à son enfant, a dit le
Prophète (SAW).

Par Mahamadi OUEDRAOGO

Le Cerfiste N° 012 Août 2010

______

'K '

Ramadan et spiritualité : deux réalités d’une même pi
llah nous a enjoint

être. Il s'agit de s’égayer au vu

était vidé de toute présence

actes

de ce que ce mois a de valeur.

spirituelle. A ceux-ci le pro­

d’adorations, certains

L’esprit dans ce cas expose

phète remarque : «Celui qui

obligatoires, d’autres

l’intérêt du jeûne et se donne

n’abandonne

facultatifs. L’objectif

en même temps de la motiva­

songe

A

plusieurs

et

pas
les

le

porté que le Prophète, Salla
Allahou Alaihi wa Sallam, a dit
: «Quand l’homme commet un

men­

péché, un point noir est mar­

mauvaises

qué sur son cœur, quand il se

tion­ nécessaire pour la perforultime est l’éducation, la purifi

actions, alors Dieu n’a pas

repent,

mation de l’acte. Lorsque cette

besoin qu’il abandonne sa

effacé. Par contre s’il persiste

opération intérieure d’orienta­

nourriture ni sa boisson.» rap­

et commet d’autres péchés, la

prescrip­

tion de l’esprit est effectuée,

porté

Par

surface de ce point s'accroît

tions conduit à éveiller les

l’individu musulman jeûne par

contre

«Celui qui jeûne le

jusqu’au point de couvrir tout

plaisir.

mois

en

son cœur. C’est la souillure

connaissant et en respectant

mentionnée dans le Coran :

avec vigilance les règles du

«Pas du tout, mais ce qu'ils

cation. Il faut arriver au bon
comportement,

à

L’observation des

la

piété.

sens à l’essentiel, à l’impor­
tant, à l'Humain. Le principe

est que le Seigneur Allah a
accordé des potentialités à

l'Homme. Il lui a ensuite doté
de la raison pour identifier le
bien du mal d’autant plus qu’il

a pris le soin de dresser la liste
des bonnes et mauvaises qua­

lités. Pour couronner le tout,
un outil efficace a été incor­
poré à chaque Homme pour

l'aider à maîtriser, voire façon­
ner sa personnalité. C’est à ce

niveau

qu’interviennent

les

recommandations divines, les

pratiques

cultuelles.

Dans

celles-ci et par rapport à cet

objectif, Ramadan est indis­
pensable. S'abstenir de tout

ce qui est mal, se priver pour
acquérir, faire du bien : c’est ce
à quoi nous invite ramadan et

c’est cela la spiritualité.



L’esprit conditionne l’effica. cité du jeûne de ramadan

Ce plaisir lui révélera, du coup,
la nécessité de mobiliser les

moyens spirituels indispensa­
bles au jeûne : patience, per­

sévérance,

abnégation.......

par
de

Al-Bukhârî
Ramadan,

le

point

noir sera

jeûne, expie les fautes de son

accompli couvre leurs cœurs.»

passé». (Boukhari) Qu’Allah

S83V14

nous inscrive parmi le dernier

C’est aussi une évidence que

groupe !

nos sens ou organes sont les

accorder tous les soins à la
pratique : il surveillera perma-

En somme, le jeûneur mobilise

portes

toutes ses énergies spirituelles

péchés atteignent le cœur. La

nemment ses gestes, paroles,

pour embrasser le ramadan, et

prudence

Ainsi préparé, l’esprit accepte

par

lesquelles

ramadanique

les
les

pensées et veillera à ce que

se donne, en retour, la possibi­

bouche. Ainsi, par Ramadan,

ces derniers ne soient pas en

lité que ce jeûne influe positi­

Allah nous allège physique­

porta faux avec les règles

vement sur sa spiritualité.

ment (privation) et spirituelle­

prescrites, mieux il les mobili­

Ramadan éclaire l’esprit

sera pour une meilleure réus­

ment (repentir) et nous pro­

tège

les

contre

souillures.

site de l'acte. Cette relation

Il n'est plus un secret pour per­

Après

entre esprit et jeûne est de loin

sonne que les péchés assom­

choses, ces nobles paroles ne

ce qui imprime des spécificités

brissent le cœur, obscurcis­

peuvent qu’être bien com­

aux actes des jeûneurs. Et

sent l’esprit et aveuglent la

prises et acceptées :« ...Dieu

c’est pourquoi Allah en a fait

conscience. Les nourritures

veut pour vous la facilité, Il ne

un outil d’appréciation des

alourdissent le corps, de ce fait

veut pas

actes de Ses serviteurs : «les

lui insuffle lourdeur et paresse.

vous...»S2V185. Il est indé­

lecture

cette

des

la difficulté pour

actes ne valent que par les

Ramadan interdit : les rapports

niable dans ces cas que rama­

intentions qui les inspire...»

sexuels, le manger et boire, la

dan est un outil indispensable

cigarette. Du coup, il allège le

de spiritualité. Abdullah Ibp

corps, condition essentielle de

'Umar (qu'Allah les agrée tous

tout exercice spirituel.

les

En pratique, ensemble, nous

nous abstiendrons de manger,

Le prophète (saw) a dit : «celui

de boire, d’avoir des rapports

qui se réjouit de la venue de

sexuels

deux)

que

rapporte

L'aide d’Allah pour cultiver

l'Envoyé d'Allah (psi) a dit : "Le

récompense, nous serons dif­

notre spiritualité par le biais de

jeûne et le Coran intercéde­

férenciés. Pour cause, cer­

ramadan ne s’arrête pas là. Il

ront en faveur du serviteur

un bon accueil du ramadan.

tains ont observé ce jeûne par

ordonne aux anges de fermer

(adorateur)

Plus, il dévoile l’importance de

conformisme,

complai­

l’enfer (l’obscurité), d’attacher

Résurrection. Le Jeûne dira

la conscience dans l’accom­

sance, par ostentation, par

le diable (‘Tobscurseur”). En

:"O mon Seigneur ! Je l'ai

plissement dé ce pilier. En

intérêt mondain ; pour cela ils

plus, Allah impose le repentir

empêché de se nourrir et de

effet, pour bien aborder cette

n’ont pas fait d’égard à leurs

et l’exauce de sorte que l’âme

satisfaire son désir : prends-

pratique,
il
importe
que
l’homme mobilise tout son

oreilles, à leurs langues, à

s'en sort décrassée, dépous­

moi donc comme intercesseur

leurs yeux, bref ; leur jeûne

siérée cirée et purifiée de tout

en sa faveur I”. Et le Coran

péché. L'imam Tirmidhi a rap­

dira : "Je l'ai empêché de dor-

ramadan, Allah lui pardonne
ses péchés passés.» Il invite à

Le Cerfiste N° 012 Août 2010

mais

quant

par

à

la

le

Jour

de

la

0

r
F

«• Y . ........ . .

^ÏOBSTioNây
‘r.!.., J .

îWl?
on chemin,

faveur !". Et ils intercédei£'tf?AI#<»F 91 9UP 9)1Cf1

œuvres durables méritent
ébW^WSèWr üitè

)ib 6 ,ms!'62 6w idisiA uodsfIA

m^illeSk'îébômpênsê'^W

rSW3Mé?nft93(We!l :

lŸïëillè'Ün? ■ 9LMfêti8të&

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et les bonnes

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comme intercesseur en sa

^feél^&rs^0

. i:-..

Il s'agit d'un mois au cours
les mains au moment de la
ààfâf1 (prièrëjj'édrnrriê il est le

WbM »»

»'bin§SWd“À

ennobnsds'n
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m$$êrî(s-là 1 ‘ ïrViôîfè!"îépon$

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La- pfemière''phitoso'phie?qu'it
fâht'tirér'de fahîadari, estqü’if
i^sWitfenërt^ô^tifôfÈâte

398!6VUGm

mbridémâiSééülèfoehtiëbSUfa
f&P^’êrfn^ënates&uSîéèül?

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Âîrièi -’ié'ûfâvèfe i(lhïèrdiètidfiS),i

réculrii-Eh imêméo'fempsnqu©

pflyàtîé'ns,61 misés' êri^gardë?

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rfieiBëur mothénf’pô'ur démln-

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Vos bonnes œuvresnisbrit;

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répond, , et
quand, nous
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demandons quelque chose. K

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«osidéèirsîSiwqàeAllahrpdap

â-PëêSrt
sieurs raisons : se libèrèpâe

fêàsrîéuâdevro'h'é aifflC@nttafrê(

lëtighfa’riL(répëntarteesjtucpats

thâOèP'à (ësrifôîfllëersèâîêé!

çgtiqgs.^Çar conséquent yqus,
devezjapgefey votre ^cigneur^

don). -Ô^qéhSl irSili qûëiqtfWi!

SOljb emwteQètrppj grqodq2sup

ftâflSfèrrrîéffnecéfaü?é'éibbté

de bon cjrpiLeyec des cœurs

pàrmPVôâê; prëffd 0êê!iè

ifëtrëîcâm^rfe^’prnendefe des-

paradoxal, à vue d’œiLSëÜtëe

quij sont qxenqpjts Lde. péchés ;ei

tïodé ^b'QPriP

e$purstda.n.?jtesque!les ifpousj
8J i.qdufeeiddcoi^EifitgdsCiQmq

n?ê0îicÇ,af1!]’unJest!inçl!usl.5lansJ

dp mau^poyn que}Dieu vous

faut-, observefejles

plgxitéiisa'.natMrefpomprgndrq

fgg|q3)dei!Pi§Miélifj6f)0,yfe édug

bénisseE^eOb$ejyer: ^apjdfo
œent,rên cefrnojsj et deréciter

SjODbuWitéFetciq sens? de; notre

qyeq^ttnous rendent rufilegcà,

[e Saint Goran.9 y jg eeèsneq

vi&pispiproçLôièr lescmoÿens

qq§o^)§iétésQfpar ailleurs dp

En vïïntëî- Les{persdnnës qui

surtQUtispirituelscpou'nq’affron-i

notre caRacité£è-étredoie0ye]l7

nê'pèuvënt rec'évoîfJâ'misérP

côîdéP ret là^-bfénveilïàncë

ter et Je.dompteri’n&qs'i) tnsm
A^nisî^lë^^iiffêrènfes^pPesênpfîèfô dè’ï&îfiàda^iYonf poùr

dépendra aussi la qua
rapport-'oqbèoqfous sghtfétiéh-

dronswëcAtlahéAtrssi là~sp'i-

sSot0 faïtë'à’ dê; rêcômméYi!da'3
fioàs telles ^ë'jëûneôf'^rièrëâ
^i&at»J?«™fa

n'68tùrn'ësJ,ziftrjoV(o.çâîi8n,'lec:
.-enni lae li .corvv3«.. auoy
ture coranique, remerciement
-Rmsi1 .eup 360 290 2060 OlOCIi i
*â@62r!9qéibni lituo nu Jae nsb

ritij'âlitêdom'üsulmahe’UCséra

sociale elle së construit*dans;
âûtôü’f et avec là société'âÿëô

dh’ but l-’esëëntiêl mdTfnpMHîé?

u'h'ë'S’marche'b'positiÿë^’a'u'

monde. Le jeûne de ramadan
n'y fera pas-exception? Lisez

ttigstféyiàeatiqu^ilïndiWd n-C

tout simplement ce hadith dû

peut .pratiquer,naOYdejà odes
pratiquescobligatoirosb l’en-i

prophète (saw), vous com­
prendrez :<< Ô génsf Le: mois

semble, desq facultatives,/Au

d'Allah. (Ramadhan) : vous a

mieuxJa. pratique pousse; très

approché ayec;sa.miséricorde

sou vent ?à nine 'spécialisation.!

et Jes.. bénédictions; C'est le

Se rievraifcl.être tout;? autre.

mois,qui est le meilleur de tous

Chaque facte dans sa spécifi­

les;. mois

cité alsdniimpqftâriceœt son

d'Allah;:Ses jours sont;1 les

effet sur le" cœur. De ce fait il

meil!eurssparmi:1l.es jours,, ses

faut procéder à uncassaisdnv

nuits sont les meilleurs parmi

nement?Genëstpasla.quans

les nuits. Its hours are the best

titécqui compté maisobien la1

among the,’hours, ses heures;

qualitéb<<i Dieu accfoîfJà; recb

spot les i meilleures i parmi ties

dans.;, l'estimation

d’Aliah" en ce ; rfiôiè 'doit ët?é

très malheureux d'avoirline-fin

aussi-mauvais? (dâns la: 1 vië’
futdre}/PendànHë^ëüne; sotf

vënez-Vôü's ^de laî faim etla soif
de' 9drfiafr?^ dans? Qiyamât?

Faire l’aumône aux pauvres et

rfeiSJm’p.et1Sre!<'cfe''"cdtiii. ,quï9lê
.-ionni 9Îe g eoeonfé uJuo nu
libère un esclave. 11 lui par-

1|JOQ 9m^u

donne
-nopBf
Touterapeisojine iiquirsed^as ice
mois-ciepeutvpcendce desetræ
vatixeiégefs deesesrserviteas
(mâlë ouefemëlle), Allahiiteq

rendra rfacilément sa compta^
bilité'sdrre JodF^dii^ugemebto
X’o.1 sb ^hqîads’.S .sjdesneq
Quiconque srê ------- detaqui0 98
luoq. levae
9r ,16’ii J99 IL'p" .90

aux nécessiteux. Rendre

mage à Vtisaînés?- 9f1 29î0S
• «...cniqani eol iup snbitnofni

l'abri de sa çolère, dansjp.jour

.

I|O8 LOI

!

Jt-C‘ «J

envers vos parents ët vos

de la résurrection. Toute pericinpQÎ I
sonne qur respecte er traite
avec bonté un'orphelin dans

parents/ Protégez vos îâhguès

cësmois;; Allah rie regarderai

contre les-1 mots indignes/ ' et’

avec dignité le jour de la résur-

vos yeux de cës scèhes qui rie
sont pas digne: d’être vu (inter­

rectiôhv Toute ’personne qui
traite bien ses parents, en ce

J

dit)' et vos oreilles à partir de

mois,

j

ces sons qüi1 ne devrait pas
être eh’teWdÜ'parvdüs. ’9ûns&
ah 6190 uioq ; niebnom îéièîni
Soyez,bops pour (es orphelins
4e .iàfeeflHSuW4&l!fô&

miséricorde Sur lui léjoUr dé la

Ayez pitié de ceux plus jeune
que'Vous et d’être bienvèïllanf

qpfahtSidevieqneptjOrphelips,,
ils peuvent aussi être 'traités

Allah

déversera

Sa

1

!

résürfèctiori,-'dé?rhêrriè foute
pefsonhe qui maltfaitë'ljses

i

parents en ce mois; ÀllàK l'éldi- ;
gnëra dêsa’miséricordéri!‘'s'‘'i J

no2 tuol asiiidom einmori’I|

Par Idrissa OUOBA

LôGerfiste N ° 0) 12 Août2DW

6ème CIMEF

L’islam et les défis actuels
u 18 au 23 juil­
let dernier, le
CIMEF a donc
posé ses valis­
es au bord du
fleuve Djoliba. Les
du 6ème CIMEF se sont
déroulés
au
Centre
International de Conférence
de Bamako, avec à son
habitude, des participants
de
marque
(Tariq
Ramadan,
Youssouphe
Hassan Diallo, Aboubacar
FOFANA,
Mohamed
Minta...) et à l’ouverture,
des présences hautement
politiques (Président malien
Amadou Toumani TOURE,
Président
de
l’UEMOA
Soumaïla Cissé...).

D

Au regard de la qualité des
communications,
tables
rondes et ateliers, l’on peut
dire, en attendant bien sûr
le bilan du Comité d’organi­
sation et les Actes du Cimef
2010, que les deux (2)
objectifs du CIMEF 2010 :
ouvrir, dans le référentiel de
l’Islam, un débat sur la
problématique des ques­
tions de paix et de sécurité,
de réchauffement clima­
tique, des rapports Etat et
Ummah islamique et sur
des questions de réformes
sociales ; définir des straté­
gies de diffusion et d’appro­
priation par les musulmans
dans l’espace francophone
des solutions que préconise
l’islam aux défis ci-dessus
identifiés, ne sont pas loin
d’être atteints.
Après des échanges francs
sur le financement du

Le Cerfiste N’ 012 Août 2010

CIMEF, son ancrage institu­
tionnel et l’opérationnalisa­
tion des Actes du Colloque,
les délégués des pays par­
ticipants ont confié au pays
travaux
de la Téranga l’organisation
du CIMEF 2012.
En rappel, le nombre de
musulmans vivant dans un
espace où le français est la
langue ou l’une des langues
officielles, dépasse les 200 .
millions. Lorsque l’on en
vient à analyser la situation
des musulmans et des
musulmanes vivant dans
cet espace, on s’aperçoit
qu’ils font certes face à des
réalités bien spécifiques
mais qu’il existe aussi de
grandes similarités quant
aux défis religieux, sociaux,
politiques, économiques et
culturels à relever. On con­
state, malheureusement,
que
les
occasions
d’échanges
entre
les
acteurs musulmans sont
rares et n’ont, si elles exis­
tent,
qu’une dimension
régionale. Pour corriger
cette lacune, un groupe
d’organisateurs et de con­
férenciers au Séminaire
International de Formation
des Responsables des
Associations Musulmanes
(SIFRAM), tenu à Abidjan
(Côte d’ivoire) en septem­
bre 1999, a pris l’initiative
d’organiser un colloque
international dont l’objectif
est de rassembler des
musulmans et des musul­
manes (imams, respons­
ables associatifs , intel­
lectuels et étudiants....) de
l’espace francophone pour

partager les vues, à la
lumière des réalités respec­
tives, sur des probléma­
tiques de première impor­
tance. Dès lors, le CIMEF
est né, et depuis, il a
respecté son agenda bian­
nuel :
2000,
Côte
d’ivoire
(Grand-Bassam), « Les
musulmans francophones :
Compréhension,
Terminologie, Discours ».

- 2002, Cotonou (Bénin),
«La scène internationale et
les expériences d’une édu­
cation adaptée»

- 2004, Niamey (Niger),
«Les musulmans : entre
textes et contextes»
2006,
Ouagadougou
(Burkina Faso), « De l’islamophobie au choc des
civilisation »s.
- 2008,
Lomé (Togo),
«Islam et développement :
les musulmans face aux
objectifs du millénaire ».

- 2010, Bamako (Mali),
«L’Islam
et
les
défis
actuels».

Par Abdoul Hamid
YAMEOGO

Les enfants musulmans
à l’école de la mémorisation
du Saint Coran

Vers la fin du livre, il explique que
le but de Ben Laden, à travers
son mouvement, est de surmon­
ter les divisions au sein de la
umma et combattre l’ennemi
commun. A propos, il déclarait
bien avant de quitter l’Arabie
Saoudite : « il est crucial de pas­
ser outre nos divergences afin de
dissiper le grand kufr »

En conclusion, l’auteur montre
que les causes du terrorisme
résultent d’un processus histo­
rique et peut être combattu effica­
cement. Il propose le soutient des
leaders musulmans modérés,
l’inclusion des islamistes dans les
gouvernements démocratiques,
l’empêchement de la propaga­
tion de l’islam radical et la présen­
tation de l’Occident non pas
comme un ennemi à abattre mais
un partenaire de co-prospérité.
L’auteur a essayé de présenter
avec une certaine objectivité les
acteurs connus du terrorisme, la
nature de leur organisation, leur
motivation... en commençant par
Ben Laden. C’est un ouvrage à
découvrir parce qu’il nous intro­
duit dans les méandres d’un phé­
nomène aussi complexe qu’ac­
tuel.

Par Kadré SAWADOGO

Pendant un mois, c’est-à-dire;
jusqu’au 9 septembre, les partici-:

pants, au nombre d’une trentaine,;

L’institut musulman d’éducation
et d’enseignement (IM2E) du

CERFI a lancé le 9 août dernier
une opération de mémorisation
du Coran à l’intention des enfants

musulmans de 9 à

estime même qu’après 2001, très
peu d’attentat implique le noyau
dur d’AI Qaeda

16 ■ ans.

tenterons de s’approprier la*
source fondamentale de I’lslamj
d’avoir par cœur et par esprit ses?

versets. Cette opération rentre
dans le cadre de l’exécution’du;
. programme d’activités de FIM2EL

ParMahamadi OUEDRAOGC

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LIBRE

Nous voulons bien jeûner, mais c’est difficile !
pour trouver à manger. Ce
e Ramadan bat
n’est pas facile surtout
son plein dans
notre pays. S’il
pour moi qui aie des
est facile pour
enfants à ma charge. J’ai
les uns d’avoir
la foi, même s’il n’y a pas à
de quoi jeûner, d’autres
manger, je vais jeûner,
éprouvent par contre
c’est
l’intention
qui
beaucoup de difficultés
compte.
pour s’offrir de quoi
manger. Pendant qu’il
est question de solida­
rité et de partage dans
Ramadan, nous devons
avoir des pensées pour
les moins nantis de la
société. Au delà des
prières et des invoca­
tions, ils attendent de
nous dès gestes forts et
concrets pour faire face
à la vie comme le confir­
ment les lignes qui sui­
vent.

L

Ramata Kaboré (mère de
jumelles) : Nous prépa­
rons pour jeûner. C’est un
mois
de
dépenses.
Dépenses pour la nourri­
ture. Dépenses pour le

sucre. Je compte sur la
bonne volonté des gens
certes, mais souvent j’uti­
lise ma force physique

Yéro Tall : J’ai une femme
et
trois
enfants,
je
demande la charité pour
eux. Le soir, je remets le
fruit de la journée à ma
femme qui prépare et on
se retrouve le matin pour
manger et jeûner. Un de
mes enfants se trouve
chez un maître coranique.
Pour les autres et ma
femme,
seules
les
offrandes nous servent de
pitance.
Comme
ces
offrandes, très souvent
maigres,
arrivent
au
compte goutte, imaginez
ce que nous vivons dans
ce mois. Ce n’est pas
facile mais au bout, il y a la
miséricorde, la bénédic­
tion et c’est ce qui nous
donne la force d’espérer.

Safiata

Legda,

(elle

a

refusé d’être photogra­
phiée) : Nous voulons bien
jeûner, mais c’est difficile.
Il n’y a pas de nourriture,
ni du sucre pour faire du
zom-kom. Aujourd’hui, je
suis à jeun, si d’ici ce soir
je ne gagne rien, je ne
pourrai pas.rompre conve­
nablement
mon jeûne.
Comme c’est le début
nous jeûnons. Mais après
trois ou quatre jours, il
sera difficile de continuer
parce qu’il n’y aura plus
rien à se mettre sous la
dent.
Dans de telles
conditions, on ne peut que
se retrouver malade à
cause du fait que nous
n’avons
pas
quelque
chose de consistant pour
rompre le jeûne.

Mam Bella : Pendant le
mois de jeûne nous man­
geons avant la prière de
l’aube et ce, jusqu’au soir.

Ici à Ouaga, nous man­

geons de la bouillie mais
au village nous prenons
du foura. Nous vivons des
offrandes que les gens

font. Nous ne faisons pas
de distinction à ce niveau,
nous prenons tout ce que
nous apporte les vieux, les

femmes,. les mères de
jumeaux, les enfants talibés... Nous faisons notre
jeûne grâce aux offrandes
que nous recevons.

Un groupe de Talibés :
Nous sommes quatorze
chez notre maître cora­
nique. Le matin, c’est chez
lui que nous mangeons
pour jeûner. Le soir nous
faisons le tour des mos­
quées pour rompre le
jeûne. De toute la journée,
nous faisons le tour de la
ville pour tendre la sébile
et c’est le fruit de cette
tournée qui sert à notre
prise en charge. Il arrive
souvent qu’on n’ait pas
assez à manger pour nous
tous mais on fait avec,
c’est un mois béni et nous
ne voulons vraiment pas
rester en marge.
Propos recueillis par
Mahamadi OUEDRAOGO et
Moumouni SIMPORE

Le Cerfiste N° 012 Août 2010

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