Mouvement sunnite du Burkina : « Enterrons la hache de guerre »

Contenu

Classe de ressource
Text
Titre
Mouvement sunnite du Burkina : « Enterrons la hache de guerre »
Créateur
Hamidou Ouédraogo
Date
16 septembre 2002
Résumé
Le vendredi 13 septembre 2002, le grand imam et père fondateur du Mouvement sunnite au Burkina, el hadj Sayouba Ouédraogo, a animé une conférence de presse sur la crise qui secoue leur confrérie, dans l'enceinte de la mosquée dudit mouvement au secteur
Couverture spatiale
Bobo-Dioulasso
Ouagadougou
Ziniaré
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q114035443
contenu
Le vendredi 13 septembre 2002, le grand imam et père fondateur du Mouvement sunnite au Burkina, el hadj Sayouba Ouédraogo, a animé une conférence de presse sur la crise qui secoue leur confrérie, dans l'enceinte de la mosquée dudit mouvement au secteur

Le maître de séance, entouré à l'occasion de nombreux adeptes de la Sunna, a d'abord fait aux journalistes le récit de son parcours religieux: les conditions dans lesquelles il a effectué son pèlerinage à La Mecque jusqu'à son retour au bercail avec plus d'une centaine d'autres disciples. Sous l'égide de la Ligue mondiale islamique, ils avaient pour mission la propagation de la religion musulmane au Burkina. Avec deux autres personnes, el hadj Sayouba Ouédraogo a débuté la prêche de la Sunna à la grande mosquée de Ouagadougou.

En porte-à-faux avec le clergé, les trois sunnites se retireront sous un arbre sur l'actuel site du ciné Burkina. Le cercle s'est à un moment donné agrandi mais ils se sont heurtés à un moment aux hostilités d'autres associations musulmanes. Ce qui va les contraindre au nomadisme. Finalement, ils s'établiront à leur présent siège de Zangouettin. Là aussi, ils étaient,selon eux, confrontés à des calomnies des populations riveraines. Après des démarches auprès des autorités politiques, ils obtiendront la reconnaissance légale de leur mouvement: la présidence du bureau national assurée par Souleymane Ouédraogo avec el hadj Sayouba Ouédraogo comme père et conseiller spirituel, grand imam et maître coranique.

Deux bureaux régionaux pour les villes de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Le bureau régional de Ouagadougou était dirigé par un certain Idrissa Semdé. En septembre 1979, un conflit de leadership opposera Souleymane Ouédraogo et le nommé Semdé lors d'un congrès tenu à Bobo-Dioulasso. Le dernier cité se serait porté volontaire au poste de la présidence du mouvement. Or selon le clan d'el hadj Sayouba Ouédraogo, il «est strictement interdit à un musulman de se porter volontaire à un poste de responsabilité...». Il fut en outre reproché à M. Semdé de n'être pas imbu des préceptes de l'islam contrairement à son opposant. Cette situation conflictuelle amenera M. Semdé, avec trois autres de ses compagnons, à rendre le tablier.

L'imam Sayouba interviendra pour ramener ce dernier cité en leur sein. Un autre conflit fera encore surface à cause d'une pratique d'origine pakistanaise, du goût de Souleymane Ouédraogo, mais non acceptée par tous les adeptes sunnites du Burkina. Ce malentendu a poussé celui-ci à rendre sa démission. M. Semdé, qui aurait profité du départ de celui-ci, assurera l'intérim de la présidence. Les textes régissant le mouvement, aux dires du clan de l'imam, auraient été frauduleusement modifiés par l'intérimaire. Cela n'a pas permis la tenue en 1993 du congrès qui devait renouveler les bureaux régional de Ouaga et national. Conséquence, deux tendances ont vu le jour: le clan de l'imam Sayouba Ouédraogo et celui d'Idrissa Semdé. C'était le début d'interminables affrontements qui ont fait entre-temps une perte en vie humaine du côté du clan Semdé.

Les autorités politiques décident de la fermeture de trois mosquées avec la suspension du mouvement. Des médiations ont permis le rétablissement de la situation auprès des autorités administratives.Une commission en vue de la résolution de la crise sera mise en place. Malgré tout, les belligérants ne parviendront pas à s'entendre après deux ans de mandat de la commission. Pour le clan de l'imam, il y a eu trahison du groupe de Semdé car ceux-ci ont tenu les 9, 10 et 11 novembre 2001 un congrès auquel eux ne seront pas admis à participer. A l'issue de cette rencontre, les statuts et règlement intérieur du mouvement ont été modifiés. N'ayant pas été partie prenante, l'imam et les siens ont demandé l'annulation pure et simple des décisions.Pour pallier les querelles qui minent l'association, ils proposent la convocation d'un autre congrès qui regroupera toutes les parties.

Quant au conflit du 17 juillet 2002, tout serait parti d'Aboubacar Ouédraogo qui est intervenu après la prière pour demander la reconnaissance du bureau issu du congrès de Ziniaré. Ce dernier aurait reproché à cette occasion à l'imam Sayouba et aux siens de refuser de reconnaître ce bureau. Mais on n'a pas permis aux personnes incriminées de s'expliquer. C'est ce qui aurait été à l'origine des échauffourées. Pour l'imam Ouédraogo, il est temps d'enterrer la hache de guerre. Il a appelé les sunnites à proscrire la violence et les calomnies pour l'union. A l'image du prophète, ils doivent se pardonner et aller à la concertation pour désigner leurs dirigeants:s «Moi et mes fidèles, a-t-il conclu, voulons l'entente et nous avons toujours tendu la main à l'autre clan».Espérons que l'appel d
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