Incivisme et insécurité : le cheikh Moaze explique son « djihad »

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Titre
Incivisme et insécurité : le cheikh Moaze explique son « djihad »
Créateur
Aboubacar Dermé
Date
23 octobre 2017
Résumé
Le respect de la dignité humaine, l'acceptation du prochain dans sa différence, la culture du civisme, la lutte contre l'insécurité et la promotion de la paix au Burkina Faso sont autant de thèmes qui tiennent à cœur au cheikh soufi Moaze, guide de la communauté spirituelle musulmane des soufis.
Couverture spatiale
Dori
Ouagadougou
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q114035377
contenu
Le respect de la dignité humaine, l'acceptation du prochain dans sa différence, la culture du civisme, la lutte contre l'insécurité et la promotion de la paix au Burkina Faso sont autant de thèmes qui tiennent à cœur au cheikh soufi Moaze, guide de la communauté spirituelle musulmane des soufis.

Aussi a-t-il décidé de prendre son bâton de pèlerin et de sillonner les 13 régions du pays en vue de prêcher pour la tolérance religieuse, la solidarité et la cohésion sociale. Il l'a fait savoir hier 23 octobre 2017 au cours d'une conférence de presse à Ouagadougou.

La paix et la stabilité au Pays des hommes intègres dépendent de tous et de chacun. C'est en tout cas la conviction du guide de la Communauté spirituelle musulmane des soufis du Burkina Faso (CSMSBF), le cheikh soufi Moaze. Dans un contexte marqué par des actes inciviques et des attaques terroristes, il dit vouloir apporter sa «modeste participation» au combat contre ces phénomènes.

Il a ainsi opté pour une tournée de sensibilisation à la tolérance religieuse dans les treize régions du pays. Son « djihad » (ou sa lutte) débutera le 4 novembre prochain dans la région du Sahel, précisément à Dori. «Nous irons démontrer que les agissements des terroristes n'ont rien à voir avec l'islam», a-t-il déclaré. Les activités se tiendront sous forme de conférences publiques et il compte y associer les responsables des autres communautés religieuses afin que chacun explique les enseignements de Dieu (ou d'Allah) en matière de cohabitation avec autrui.

Selon lui, le Burkina est un pays béni de Dieu dans la mesure où il n'est pas rare d'y voir différentes confessions au sein d'une même famille, une « richesse » à préserver. «Est-ce que la différence de religion doit nous conduire à nous haïr, à couper nos liens, à ne plus nous entraider ? Non ! Aucun livre saint n'enseigne la haine du prochain. La Bible recommande d'aimer son prochain comme soi-même. Dans le Coran, il est dit de respecter les non-musulmans comme le faisait le prophète Mohamed. De nos jours, nous souffrons de « constipation », eu égard à notre méconnaissance des saintes écritures. On apprend un peu, on ne connaît pas le vrai sens des enseignements mais on commence à prêcher ; cela va à l'encontre de ce que nous a recommandé le Seigneur», a développé le cheikh Moaze. Pour lui, ni la religion, ni la politique, ni l'appartenance ethnique ne doit diviser les Burkinabè, qu'il invite plutôt à se donner la main pour construire une nation forte et prospère. «Est-ce une manière d'appeler à la réconciliation nationale, comme le clament certains politiques ?»

Et le mufti de répliquer : «Je ne suis pas politique, je ne fais pas de politique. Je veux faire mon devoir de guide spirituel, nous devons toujours appeler les gens à la tolérance. Ce n'est pas la première fois que nous organisons pareille tournée. J'ai commencé à prôner la cohésion sociale, l'acceptation du prochain et la tolérance religieuse depuis 2008. J'ai échangé avec beaucoup de responsables de religions d'autres pays (France, Allemagne, entre autres) pour connaître leur expérience en matière de cohabitation. Ce n'est pas politique.» Son combat sera également axé sur instruction des plus jeunes, voire des personnes âgées, au civisme.
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L'Observateur Paalga