Communauté musulmane : Oumarou Kanazoé reprend sa chose

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Titre
Communauté musulmane : Oumarou Kanazoé reprend sa chose
Date
11 octobre 2004
Résumé
Du 8 au 9 octobre 2004, la Communauté musulmane du Burkina (CMBF) a tenu son 10e congrès statutaire au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC). A l'issue de ce congrès, qui s'est déroulé dans un contexte de crise, le richissime Oumarou Kanazoé a été propulsé à la tête de la CMBF en lieu et place d'El hadj Aboubacar Sana dont une partie du bureau exécutif demandait le départ.
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q114035326
contenu
Du 8 au 9 octobre 2004, la Communauté musulmane du Burkina (CMBF) a tenu son 10e congrès statutaire au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC). A l'issue de ce congrès, qui s'est déroulé dans un contexte de crise, le richissime Oumarou Kanazoé a été propulsé à la tête de la CMBF en lieu et place d'El hadj Aboubacar Sana dont une partie du bureau exécutif demandait le départ.

Le mois de septembre a été mouvementé au sein de la communauté musulmane. "Des rebelles" du bureau exécutif national de la CMBF demandaient le départ de leur président, El hadj Aboubacar Sana à qui on reprochait d'avoir mal géré les biens de la Communauté. Dans L'Observateur paalga du lundi 20 septembre 2004, nous vous faisions cas des griefs formulés contre le président sortant et adressés à El hadj Oumarou Kanazoé le 24 août 2004. Il s'agissait entre autres de pratique anti-islamiques et anti-sociales, d'absence d'aumônier musulman, de gestion obscure des 12 millions de Kadhafi, des 1000 dollars US du président soudanais Omar El Béchir ainsi que l'argent de la Journée nationale de pardon (JNP), etc.

En clair, comme nous l'écrivions, on accusait Aboubacar Sana de "dîner seul". La crise serait peut-être plus grave si nous n'avions pas renoncé à la publication d'un pamphlet anti-Sana à la demande d'El hadj Oumarou Kanazoé (le destinataire de "ce fameux brulôt") et Alizet Gando qui craignaient "une guerre populaire généralisée". Elu en 1997 à la tête de la CMBF pour un mandat de cinq ans, le mandat d'El hadj Aboubacar Sana devrait en principe prendre fin le 29 décembre 2002. Selon ses contestataires, celui-ci ne voudrait pas de la tenue du congrès. En plus des péchés dont on l'accablait, tous les ingrédients étaient réunis pour créer la fronde.

Aboubacar Sana s'en lave les mains

Le mardi 21 septembre 2004, dans une interview que nous lui avons accordée, Ladji Sana contre-attaque ses adversaires parmi lesquels, El hadj Oumar Kouanda, Tall Yéro et Seydou Ouédraogo dit Sas Naaba et conclut que ceux-ci se trompent de cible. Dans son mémoire en défense, il fait un bilan sommaire de l'utilisation des fonds incriminés par "les rebelles". Quant à la tenue du congrès, le président sortant de la CMBF soutient qu'un moratoire avait été demandé au ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD) à cause de quelques problèmes dans quatre ou cinq provinces du Burkina. Il annonça à la même occasion que ce congrès tant attendu se tiendrait les 1er, 2 et 3 octobre ou les 8, 9 et 10 octobre 2004. La dernière date était donc la bonne.

Oumarou Kanazoé, l'oiseau rare
Qui sera l'oiseau rare qui succédera à El hadj Aboubacar Sana ? nous sommes-nous interrogés dans notre édition du lundi 20 septembre 2004. Lorsque la crise éclata, c'est le richissime Oumarou Kanazoé, principal bailleur de fonds de la CMBF qui a été appelé pour sauver ce qui peut l'être encore. Tout commence et finit par lui, écrivions-nous. L'oiseau rare pour ramener la paix ne pouvait être que lui. Il reprend donc sa chose pour avoir déjà occupé ce poste. Dans son message de nouveau président, il a invité les musulmans à l'unité, au dialogue, à se tourner vers l'avenir et à oublier le passé. On peut estimer que la tempête est passée avec le nouveau bureau d'au moins 300 membres qui comprendrait toutes les tendances.
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L'Observateur Paalga