La Preuve #27

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Titre
La Preuve #27
Créateur
La Preuve
Date
janvier 2010
numéro
27
Droits
In Copyright - Rights-Holder(s) Unlocatable or Unidentifiable
Langue
Français
Contributeur
Louis Audet Gosselin
Wikidata QID
Q114034252
extracted text
Les mois sacrés en islam

WUUU»..

R4 .

"... et voilà la religion de droiture... ”

Le Mouridisme :
force politique
ou mouvement
religieux ? p.7

Ces fins

HADJ 2009

d’année

qui nous
éprouvent P2

Qui gagne
quoi?

ru

E ditorial
uf

O

!

Les

d’année

majorité des musulmans

sont main­

agissant ainsi n’ignorent

tenant passées. Mais
â quel pas les ensei­
certainement

prix ? En plus du décompte
macabre

des

accidents

mortels qui s'est encore

fait, cette fin d’année n'a

pas dérogé â la règle : l’al­
cool a fait des ravages, on a
commis le péché du sexe â

grande

échelle...

Et

à

observer le comportement
excessif et démesuré de

certains, c’était comme s'il
n'y aurait plus de vie après.

En effet dans une insou­
ciance totale, on répète ce
rituel des dépenses farami­

Ces fins
d’année
qui nous
éprouvent

neuses,

des

apparences

trompeuses et du dénie de
certaines valeurs. Même

gnements de leur foi en la

matière.

que l'on fasse retour vers

Ce n’est certainement pas

simple de rester stoïque
face

à

euphorie

cette

enivrante surtout qu’il faut

reconnaître que la masse

On veut juste faire comme

des musulmans de notre

pays ne mesurent pas très
bien le précieux trésor

sentir isolé ou se faire taxé

de tous ces vocables impro­

qu’ils détiennent : la foi. En

pres et inappropriés. Mais

plus, nous ne sommes pas

la foi musulmane est avant

aidés par l'Etat qui institu­

tout résistance comme nous

tionnalise de plus en plus la

l'ont appris les premiers

musulmans

ayant

vécu

dans une Mecque plus hos­

tile que notre environne­

ment actuel. En outre, il
faut que nous ayons une
haute estime des valeurs

morales que nous portons
et au sujet desquelles nous

mans qui ont vécu ou subi

ne

ces moments de désobéis­
sance et de tournis, ce ne

concession

pouvons

faire

de

quelconque.

Dans la différence, soyons

lut certainement pas sans

fiers de notre identité sans

dommage sur leur foi. Et

dénigrer celle des autres.

c’est comme cela depuis

On n’est pas forcement

plusieurs

bien quand on veut â tout

années. Ce constat pose

prix contenter les autres en

encore en passant, avec
acuité les espaces de dis­

renier sa propre personna­

traction pour les musul­

évident d'une faiblesse et

mans.

d'un manque certain de

En fait, qu'il y ait ou pas

la désobéissance et il faut

Dieu.

les autres pour ne pas se

pour de nombreux musul­

maintenant

2

portement dans ces occa­

. fameuses sions d'égarement. Parce
< fêtes de fin que nous savons que la

fête de Noël et de la Saint
sylvestre comme des fêtes

nationales. Sinon comment
justifie t-on ces arbres de
noël qui poussent partout
dans les administrations

publiques au profit des
enfants ? En attendant que

l'on corrige cette situation,
il

appartient

à

chaque

musulman d'adopter un
comportement exemplaire
face â cette épreuve!

La Rédaction

lité. C’est plutôt le signe

repère.

des espaces de divertisse­

Ces fêtes de fin d’année ne

ment licites aménagés pour
les musulmans, se laisser

nous concernent pas. Il n'y
a donc pas de raison que

entraîner dans la boulimie
des péchés de fin d’année

nous nous laissons embar­

ne saurait en aucune façon
être une excuse. En atten­
dant que de façon collec­

au point de nous approprier

tive nous trouvions ensem­
ble les alternatives perti­

concernées. Pourquoi vou­
loir franchir les barrières

nentes, utiles et oppor­
tunes, il faut que chacun

entre nous et ceux qui ne

accepte les limites tracées
par l’islam sur notre com­

portent pas la même foi que
nous ? C’est simplement de

quer dans un effet de mode

ces fêtes et de faire dans
l'excès de zèle plus que les

que l'Omniscient a dressées

La (preuve
Récépissé de déclaration
N°1862//CA-GI/OUA/PF „
du 27 juillet2007 „ "i
ISSN 0796-8426
Tel 50 3794 30 ''

Cell 70 75 54 85
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Email :pieuve2007@yahoofi\j
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SiakaGNESSI
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Moussa BOUGMÀ'^S
Mise en page et impression
Altesse Burkina 50 39 93 10
Nombre de tirage
. lOOOcxemplàircs. rt'Jw

La Preuve n° 27 - Janvier 2010

Preuve évidente
Le sens de notre engagement
====^==^=^==^^=^= Par Yacoub Traorc

es gens s’enga­
gent de plus en
plus pour diverses
causes : humani-

L

sociales,
politiques
faisant preuve
d’un grand dévouement. Bien
' taircs

entendu les musulmans aussi
«militent» pour ainsi dire

conformément aux injections
coraniques : «militez pour Dieu
comme cela se doit...». Cet
engagement se fait dans un envi­
ronnement tout particulier et a
un sens réel qui dépasse l’al­

truisme. L’environnement de
l’engagement du musulman est
un monde de défi : l’incompré­
hension, le dénigrement de l’is­
lam comme nouvel ennemi, la
situation sociale peu reluisant
des populations des régions
musulmanes. Même l’environ­

nement national réserve aux
musulmans soucieux de s’enga­
ger dans le militantisme un tra­
vail titanesque. Mais la juste
compréhension de cet environ­

le sens réel de rengagement,

d’en fixer les objectifs.
Au juste qu’est ce que s’engager
en islam ? S’engager pour le
musulman c’est d’abord un

renoncement : renoncer à une
partie de son temps, de sa per­
sonne, de son avoir pour servir
Dieu et ses créatures par amour.
C’est être réformateur sans être
innovateur, c’est transformer
son milieu pour qu’il soit meil­
leur. A ce propos, Dieu dit : «et
averti tes parents les plus
proches». (C26V15), bien sûr en

gardant toujours les pieds sur
terre sans se croire illuminé.
Nous répondons ainsi à plu­
sieurs frères qui nous disent : «là
où je suis il n'y a rien de musul­

man». Mais reforme donc ton
milieu, rend visite aux malades,



S’engager c’est aussi s’impré­
gner de la spiritualité pour faire
régner le pardon, l’humilité, la

tion et ses règles (le coran et la

générosité, et la solidarité. Cette
lutte ne peut aboutir que si on est
soumis à Allah et qu’on le
connaisse ; qu’on soit informé

puisable de soutien (la prière) et
des épreuves comme test. Ce
chemin est un cercle dont le
point de départ et l’aboutisse­

de lui comme le puissant, le
sage, l’unique qui ne se partage
avec rien. «On ne peut pas faire

ment est Allah. Le militantisme
dans la religion ainsi compris,

un peu et laisser si on veut».
L’engagement c’est le désinté­
ressent aux biens mondains
superflus, c’est la discipline et
l’organisation, l’unité d’action,
une conception saine de l’huma­
nité, la fermeté, mais surtout,
une vue pertinente des objectifs
de l’islam.

Face à autant de défis, Allah le
Sage a indiqué le chemin à sui­
vre pour s’engager dans le tra­

donne tes habits usagers aux
démunis, prêche la purification,
et l’hygiène dans la mosquée,

vail islamique. Le saint coran en
donne des caractéristiques dans

consacre un jeudi soir à l’ensei­

vants. Il prévoit une direction à
suivre symbolisée par la quibla,
un guide pour enseigner et puri­
fier (le prophète), une constitu­

gnement religieux pour les petits
enfants musulmans....

nement permet de comprendre

la sourate 2, verset 149 et sui­

souna), un viatique (le zikr pour
être avec Allah), une source iné­

élève le croyant, le fait ressem­
bler même en miniature à Youssouf (AS) ou aux jeunes de la
caverne. Il peut contribuer à la
société de la vertu et fait connaî­
tre Dieu sans besoin d’être vio­

lant ou partisan ou orgueilleux.
Bien sûr, les récompenses en
sont immenses, dont la gui­
dance. S’engager dans des asso­
ciations islamiques est un acte
d’adoration, en connaître la fina­
lité et les rouages est un effort
inlassable, une quête de la vertu

qu’Allah a promise : «quant à
ceux qui luttent pour notre
cause, nous les guidons certes
sur nos sentiers. Allah est en

vérité avec les bienfaisants» ■

Sagesse du mois
eux étudiants débattent avec
véhémence sur le parvis de

D

la faculté, au pied du drapeau. L’un
d’eux dit : mais tu vois bien que c'est le

vent qui bouge
réellement et qui, dans son mouvement,
fait claquer le
drapeau. D'ailleurs ne dit-on pas, le

pavillon claque au
vent ? L’autre répond : tu as tort. C'est
le drapeau qui bouge. Puisque
tu ne vois pas le vent, comment peux-tu
en conclure que
c'est lui qui agit sur le drapeau ? Le pro­
fesseur de philosophie qui passait par

la conversation animée de ses deux

qui porte le nom de solipsisme, est

élèves et vint les voir
en tirant sur sa pipe. Désolé d'ajouter à
votre embarras messieurs, mais veuillez
considérer l'argument suivant : c'est
votre esprit qui claque
et qui bouge. Que veux dire par là le

doublement utile au sage : d'une part

professeur ? Est-ce une réponse
au problème des deux étudiants ?
Oui. C'est même une profonde
vérité morale : rien n'est tel que nous le

voyons car c'est
peut être notre esprit qui crée tout ce
que nous voyons au
moment même où nous le voyons.
Ainsi, il n'y a d'autre
réalité que nous-mêmes. Cette théorie

elle le prévient contre

les apparences trompeuses ; d'autre
part, elle lui indique un

chemin vers la connaissance de soi. En
effet, si la marque de
mon esprit est sur toute chose (est tout

chose), alors, étudier
le réel revient à étudier mon être pro­

pre.

"La réalité n'est qu'un point de vue" h

là, surprit

La Preuve n° 27 - Janvier 2010

3

Religion de vérité
Les mois sacrés en islam
Par Cheick Albaya n

e 18 décem. bre 2009, la
oumma isla­
mique est
entrée dans
une nouvelle
calendrier musulman : l’an
1431. En effet cette date
est le le Muharram, le le
mois de l’année Hégi­
rienne qui en compte
douze au total. A l’occa­
sion de cet événement qui
est passé presque ina­
perçu, nous allons aborder
l’importance de certains
mois de l’année qui occu­
pent une place particulière
dans la spiritualité musul­
mane.

C

Ces mois appelés mois
sacrés ont été évoqués
dans le coran par Dieu en
ces termes: «Le nombre
des mois pour Dieu est
douze dans le Livre de
Dieu le jour où II créa les
deux et la terre. Parmi
eux quatre mois sont
sacrés. Telle est la religion
dans toute sa rectitude.
N’y portez aucun tord à
vous-même... » C9V36 Et
au prophète Mohammed
(SAW) de nous donner
plus de précision citant
nommément ces mois
dans un hadith rapporté
par Al-Bukhârî et Mous­
lim d’après Abou Bakrata
que le Prophète (bénédic­
tion et salut soient sur lui)
a dit : «Le temps a repris
son cours tel qu’il était
quand Allah créa les deux
et la terre : l'année

compte douze mois dont
quatre mois sacrés ; les
trois se succèdent et ont
pour nom Dhoul-Qa’ada,
Dhoul-Hijja et Mouhar­
ram
année
et leduquatrième Rajab
qui est intercalé entre Joumâda et Clia'baane.» Ce
sont respectivement les le
,11e, 12e et le 7e mois.
Historiquement pendant
ces mois, au temps de la
Djahilia
(l’obscuran­
tisme), les arabes s’abste­
naient de toute guerre ou
des razzias au cours de ces
mois. C’était des périodes
de paix, de foire commer­
ciale et de culte religieux.
En outre, ces mois jsont
d’une grande valeur spiri­
tuelle par les mérites que
Dieu accorde aux œuyres
qui y sont accomplis, mais
ils ont aussi été marqués
par des grands événements
de l’histoire de l’islam.
En effet, le 1er mois sacré,
Muharram, correspond
non seulement au nouvel
an islamique mais aussi au
1er jour de l’Hégire (ce
jour a coïncidé avec le 16
juillet 622 de l'ère chré­
tienne) qui marqua le
départ (l’émigration) de
Muhammad (paix et salut
sur lui) de la Mecque pour
Médine, en 622.

En outre le 10e jour de
Muharram est le jour
d’Achoura qui évoque
plusieurs événements his­
toriques (entre autre c’est
le jour où Nûh (Noé) fut

sauvé avec les croyants du
déluge, et c’est le jour où
Dieu donna la victoire à
Moïse et aux fils d’Israël
sur Pharaon et ses
hommes.... C’est un jour
où le jeûne est méritoire. Il
est très apprécié et préféra­
ble de se montrer géné­
reux envers les gens de sa
maison ce jour là. Il est
méritoire aussi de jeûner
le 9 et 10 Muharram. Le
Prophète (paix sur lui) dit:
«Je compte sur Allah pour
que le jeûne observé le
jour d'Arafa expie les
péchés commis pendant
l'année précédente et l'an­
née suivante et pour que le
jeûne du jour d'Achoura
expie les péchés commis
pendant l'année précé­
dente.» (Rapporté par
Mouslim). Dans le Hadith
rapporté par Ibn 'Abbâs:
quand le Prophète (paix et
salut sur lui) jeûna le jour
de 'Ashoura et recom­
manda de le jeûner, on lui
dit: "ô messager de Dieu,
c'est un jour vénéré par les
juifs et les chrétiens". Il dit
alors : «Si je suis encore
vivant l'année prochaine,
et si Dieu le veut, je jeûne­
rai aussi le 9ème de
Muharram». Le Prophète
(paix et salut sur lui) a dit
par ailleurs : «quiconque
fait preuve de largesse
(Wassa ‘a) à l'endroit de sa
famille (envers les gens de
sa maison) le jour
d’Achoura, Allah lui
accordera des largesses le

reste de l'année».

Il a été rapporté de façon
authentique d’après le
Prophète (bénédiction et
salut soient sur lui) que le
jeûne effectué pendant
Mouharram est le meilleur
après celui de ramadan. A
ce propos, Abû Hourayra a
dit : «Le Messager d’Allah
(bénédiction et salut
soient sur lui) a dit : «le
meilleur jeûne après celui
du ramadan est le jeûne
effectué pendant le mois
d’Allah Mouharram. Et la
meilleure prière faite
après la prière obligatoire
est celle effectuée dans la
nuit» (rapporté par Mous­
lim).

Quant au mois de rama­
dan, le 9e de l’année, il a
consacré le début de la
mission prophétique de
Mohammed donc le début
de la révélation du coran.
La nuit de la valeur ou la
nuit du destin est la nuit de
la célébration de la révéla­
tion du Coran à Muham­
mad (paix et salut sur lui),
une nuit équivalente à plus
de mille mois dans son
mérite. Elle a lieu dans la
dernière décade du mois
béni de ramadan. Le rama­
dan est aussi marqué par le
jeûne, le quatrième pilier
de l’islam. Ainsi, sa portée
spirituelle est inestimable.
11 a aussi marqué beau­
coup d’événements histo­
riques de l’islam que dont
on ne saurait tout citer
dans ces quelques lignes.

La Preuve n° 27 - Janvier 2010

Religion de vérité
Ensuite, Dhul-hidjja, le
12e mois est le mois du
grand pèlerinage (hadjj) à
la Mecque. Les 10 pre­
miers jours de ce mois
sacré sont les jours où les
actes sont les plus récom­
pensés, Dieu a même juré
dans le Coran (sourate Alfajr) par ces 10 nuits.

Ibn 'Abbâs rapporte: «Le
Prophète - Paix et salut
d’Allah sur lui - a dit : «Il
n’y a pas d'œuvres meil­
leures que celles faites en
ces 10 jours.» Les Compa­
gnons dirent : «Même pas
le Jihâd ?» Il dit : «Même
pas le Jihâd, sauf un
homme qui sortirait ris­
quant sa vie et ses biens et
qui ne reviendrait avec
rien (c 'est à dire, qu ’il y
perdrait sa vie et sa for­
tune).»

Rapporté par Al-Bukhârî.
Le 9éme jour du mois
sacré Dhul-hidjja est le
jour de la station de ‘Ara­

fat, le pilier le plus impor­
tant du grand pèlerinage. Il
est très méritoire de jeûner
ce jour (pour les non pèle­

rins).
Le Prophète (paix et salut
soient sur lui) dit: «le
jeûne observé le jour
dArafa expie les péchés

commis pendant l'année
précédente et l'année sui­
vante et le jeûne du jour
d'Achoura
expie
les
péchés commis pendant
l'année
précédente.»
(Rapporté par Mouslim)

Le 10e jour de Dhul-hidjja
correspond à ‘îd al-Adhâ,
la fête du sacrifice. Cette
grande fête est célébrée

dans tout le monde musul­
man et indique la fin du
pèlerinage à la Mecque.
C’est la date commémora­
tive de l’acte de foi posé
par Abraham en offrant en
sacrifice son fils à Dieu.
Enfin l’événement phare
du quatrième mois sacré,
Radjab, est le voyage noc­
turne qui a eu lieu la 27e
nuit du mois. Il correspond
à l’événement miraculeux
de Al-isrâ’ et Al-mi'râj :

Al-isrâ, le voyage noc­
turne
du
Prophète
Muhammad (paix et salut
sur lui) qui l'a conduit de
la Mecque à Jérusalem.
Al-mi'râj : veut dire l’as­
cension du Prophète (paix
et salut sur lui) jusqu’au
«la limite du domaine des
créatures»
Muntahâ).

(Sidrat

Al-

Il s’agit donc du voyage
nocturne de Muhammad
(paix et salut sur lui) qui
l'a conduit de la Mecque à
Jérusalem d'où il s’est
élevé dans les cieux : le
Prophète parvient d’abord
au 1er ciel de la lune et des
étoiles où il salue au pas­
sage Adam, père du genre
humain. Dans les six
autres cieux, Il rencontre
ses pères spirituels et
frères, les Prophètes, Noé,
Yusuf, Moïse, Idriss et
Jésus. Au 7e ciel il trouve
l’ami de Dieu, Ibrahim Al
Khalil, à «Al-Beit AlMa ’mur». Le Prophète est
ensuite transporté vers le
domaine de Dieu (Sidrat
Al-Muntaha) qui est à la
droite du Trône de Dieu et
au-delà de laquelle per­
sonne ne sait ce qu’il y a.

La Preuve n° 27 - Janvier 2010

Le Coran dit à ce sujet
dans la Sourate An-najm :
«Par l'étoile à son déclin,
votre
concitoyen
ne

27 du mois de Radjab de
l’année 620 (un an et demi

s‘égare et n 'erre pas. Il ne
parle pas selon son impul­

«L’Année du Chagrin»
(619-620) (‘âm AI-Huzn)

sion, ce qu’il relate est
uniquement une révélation
inspirée que lui a enseigné

(en l’an 10 de la mission

[L'Ange Gabriel] un être
d’une force prodigieuse,

avant l’hégire). L’événe­
se

ment

place

après

du Prophète) année au

cours de laquelle le Pro­
phète perdit ses meilleurs

soutiens, son épouse Kha-

doué de sagacité; c'est

dîdja, mère des croyants et

alors qu 'il se montra sous
sa forme réelle [angé­
lique], alors qu’il était à
l’horizon supérieur. Puis
l'être
s’approcha
et
demeura suspendu à la
distance d’une portée

son oncle et protecteur

d’arc ou moins encore.
Dieu révéla ainsi à son
serviteur ce qu’il révéla.
Le cœur n 'a pas menti en
ce qu 'il a vu. Le prendrezvous à partie parce qu’il

En somme, ces mois
sacrés étant d’un grand

voit ? Et certes, Il l'a vu
une autre fois près du

fite car dans le train-train

Lotus de la limite, non loin
de l'asile paradisiaque.
Lorsque le Lotus fut cou­
vert par ce qui le couvre !
Le regard ne dévia point et
n’outrepassa point. Des
signes de Son seigneur, il

activités spirituelles sont

Abû Tâlib. Après avoir

passé trois années d’exclu­

sion et de réclusion durant
lesquelles il a souffert de
famine et de privations.

mérite pour le culte qui y
sont accomplis, il serait

souhaitable que chaque

fidèle musulman en pro­
de vie quotidienne, les
très minimisées aux pro­
fits de la recherche des

biens

de

être

ce

bas

monde. Au moins quand

ces périodes sacrées arri­
vent, profitons au maxi­

grands».

mum pour nous rattraper

C’est dans cette nuit à
l’endroit sublime que Dieu

mérites. Toutes les œuvres

lui donna l’ordre d’exiger
des croyants 50 prières par
jour, réduites progressive­

accomplies : les prière

ment à cinq quotidiennes,
mais comptées 50 prières
en mérite... Ensuite le

rité, ihtikaf, la oumra....

Prophète redescend sur
Beit Al Maqdis (à Jérusa­
lem), enfourche à nouveau
la monture ailée et de là

spirituelle et d’une revivi­

rentre à la Mecque.

les plus chers en cette

Cet événement a eu lieu le

année»

vit les plus
C53V1-18

et

avoir

cultuelles

beaucoup
peuvent

de
être

le jeûne,

surérogatoire,

lecture du coran, la cha­
Que cette nouvelle année

soit celle d’une ascension

fication de

la

foi

des

croyants ! Qu’Allah faci­

lite la réalisation de vœux

5

.urne du mois
RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE

La solution par l’islam !
----

Par A ris

La question de la protection de
u 07 au 18
décembre dernier
l’environnement compte panni
lies dirigeants du les causes vitales dont l’Islam, en
/monde entier se précurseur, s’est attaché à mettre
sont retrouvés à
l’importance en relief pour
Copenhague au Danemark
pour L’Islam considère
l’Homme.
tenter de trouver une solution aux
l’environnement comme étant
changements climatiques. Chan­
l’espace vital d’où l’Homme
gement devenu très néfaste au vu
puise toutes les composantes de
des conséquences réelles que vit
sa vie, en phase avec la vision
là planète entière. Ces dernières
que le Créateur, lui a établie. Ce,
années ont fini de convaincre les
habitants de la terre de la néces­
sité d’agir et tout de suite pour
sauver leur habitat en péril. Les
inondations, les sécheresses, la
fonte des glaciers, les ouragans et
les tsunamis sèment le terrorisme
écologique à tous les niveaux. De
vrais problèmes se posent ainsi à
l’homme qui semble proposer de
façon hypocrite de fausses solu­
tions.

D

Le dernier sommet mondial de
lutte contre le réchauffement cli­
matique en dit tout sur la mau­
vaise foi des grands Etats à proté­
ger notre globe et à garantir un
espace terrestre viable pour les
générations futures. En effet,
l’espoir fondé sur le Sommet
mondial de décembre passé s’est
avéré être une illusion au grand
dam des défenseurs réels et pau­
vres de la planète.
Dans un accord à minimà, les
Etats ont manifesté leur simple
volonté non chiffrée, de limiter le
réchauffement climatique à 2°.
En somme, hormis quelques
objectifs fixés, l’accord pris à
Copenhague reste donc minima­
liste et relève principalement du
constat.

Que dit l’islam donc de cette
question du climat et de l’envi­
ronnement en cours de destruc­
tion par ceux qui y sont abrités ?

6

pour éviter que le comportement
de l’Homme vis-à-vis de l’envi­
ronnement ne devienne la source
même des périls qui pèseront sur
son devenir.
En matière de conduite avantgardiste en faveur de l’environ­
nement, les musulmans dispo­
sent d’avoirs très riches en
matière de valeurs comporte­
mentales et des règles instaurées
selon les vertus de la Charia. Ces
valeurs ne devraient pas unique­
ment servir de motifs de fierté,
mais il importe de les mettre
effectivement à contribution ici
et maintenant pour servir la
bonne cause.
Rappelons que les ressources
naturelles sont des biens com­
muns de l’humanité, comme le
souligne la parole prophétique

=====

suivante : «Les gens sont asso­
ciés en trois choses : l’eau, lefeu
et le pâturage.» Autrement dit :
l’eau, l’énergie et l’agriculture.
En plus, le Coran, (s. 7, v. 31)
nous invite à éviter toute forme
de gaspillage de ces ressources
«Mangez et buvez, mais ne soyez
pas excessifs ! Dieu n ‘aime pas
ceux qui commettent des excès.»

ration.
Mieux, l’exhortation islamique
en faveur de l'environnement ne
saurait être une simple recom­
mandation non contraignante
d’un sommet, ni un prêche dans
le désert, puisque elle procède
d'une législation, des règles
légales et religieuses qu'on est
tenu d'appliquer sous peine de
sanctions divines. A ce titre c’est
une solution évidente.

Dieu a donc créé le milieu terres­
tre à la convenance de l'homme
qui est tenu de ce fait de le déve­
lopper et de le garder en bon état
pour les générations à venir,
sachant que toute dégradation de
l'un des éléments : l'air, le sol,
l'eau ou la végétation, sera dom­
mageable à l'humanité tout
entière.

Dieu a également fait des
hommes, ses lieutenants sur terre
(Coran, s. 2, v. 30). Et parce que
cette lieutenance n’est que provi­
soire, l’environnement n’appar­
tient donc pas à une génération
humaine à l’exclusion d’une
autre.

Le rapport de l’homme à son
environnement est fondé sur une
interdépendance équilibrée afin
de ne pas compromettre les
chances de l’avenir de l’espèce
humaine. En ce sens, l’adoration
envers le Créateur ne s'arrête pas
au fait de s’acquitter des œuvres
spirituelles tels la prière, le jeûne
et le pèlerinage, mais elle
englobe aussi toutes les prescrip­
tions divines qui protègent la vie.
Ainsi la préservation de l’envi­
ronnement est-elle un acte d’ado­

La foi islamique nous incite alors
à une meilleure connaissance de
notre environnement, des diffé­
rentes entités qui le composent et
des rapports d'interaction qu'elles
entretiennent entre elles. Elle
nous invite aussi à travailler de
concert, et avec application, pour
la préservation de notre Demeure
commune, la Terre, dans le bien
des générations présentes et
futures.

L’islam va ainsi au-delà de la
simple protection de l’existant. Il
appelle à la recherche et au déve­
loppement du potentiel terrestre,
pour améliorer les conditions de
vie de tous, et garantir un avenir
paisible aux générations futures.
L’on est amené à dire que si indi­
viduellement, chacun se pliait à
observer certaines des règles éco­
logiques prescrites par l’Islam,
on n’aurait pas eu besoin de

Kyoto ou de Copenhague ■

La Preuve n° 27 - Janvier 2010

Flash Back

Le Mouridisme : force politique
ou mouvement religieux ?
Par Bachar SOW
a confrérie des mourides est une branche
soufie répandue au
Sénégal. Elle a été

L

'fondée au XIXe siè­

cle par cheikh Ahmadou Bamba
c’est pourquoi Olivier Gervasoni
et Cheikh Gueye la définissent
comme «la traduction de la
conception que Cheikh Ahmadou
Bamba se faisait du monde». La
confrérie se distingue par son
poids économique et politique
dans la société sénégalaise. Le
président Abdoulaye Wade est le
président disciple de la confrérie.
La confrérie au delà du Sénégal se
rencontre en Gambie, dans des
villes européennes où s'est établit
la diaspora sénégalaise et aux
Etats Unis.

était à la croisée des chemins parce
que justement confrontée à la
conquête coloniale ; de ce fait son
appel eut un écho favorable au
niveau des masses populaires. Il
magnifie le travail et la science
ainsi que les valeurs de solidarité
et d’entraide. Cheikh Ahmadou
Bamba a opposé la résistance spi­
rituelle à la colonisation : « la non
violence ». Il affirmait que sa
seule arme est la foi en Dieu, en
l’homme libre, à la préservation de

dans la ville sainte de Touba dans
le centre du Sénégal à l’occasion
du Magal qui est la commémora­
tion annuelle du départ en exil du
Cheikh Ahmadou Bamba en 1895.
Cette rencontre donne lieu à un
rassemblement de centaines de
milliers de personnes.

L’organisation de la confrérie fait
dire à certains observateurs qu’elle
est passée «d’une expérience reli­
gieuse à une institution à caractère
sociale, économique et politique

Cheikh Ahmadou Bamba et la
doctrine mouride

Cheikh Ahmadou Bamba est né en
1853 à Mbacké, une ville fondée
par ses ascendants. Son père était
de la confrérie Qadriyya. Ahma­
dou Bamba est le fondateur de la
ville de Touba en 1887. Ses
adeptes lui attribuent des pouvoirs
mystiques. Du fait de son rejet de
la conquête coloniale, il fut
déporté en 1895 sur une île du
Gabon où il fut gardé jusqu’en
1902. Il fut ensuite transféré en
Mauritanie jusqu’en 1907 et puis
ramené au Sénégal. Il est resté
assigné en résidence surveillée
jusqu’à sa mort en 1927.
Aujourd’hui c’est son 6e succes­
seur à savoir Sérigne Mouhamadou Lamine Bara, qui est le calife
général de la confrérie depuis le 30
décembre 2007.

Cheikh Ahmadou Bamba a prêché
le retour à l’orthodoxie envers les
enseignements du coran et de ,1a
tradition du prophète. Il afficha
son anticolonialisme dans un
contexte où la société sénégalaise

La grande mosquée de Touha au Sénégal, haut lieu du Mouridisme

la vie. C’est à cause de la crainte
d’une révolte mouride sous sa
bannière comme l’a suscitée El
hadj Omar Tall qu’il a été déporté.

Pour ses adeptes, le cheikh fait
partie des réformateurs dont le
prophète a prédit l’apparition
chaque siècle pour prêcher la vertu
et guider les hommes vers leur
Seigneur. Le mouridisme contient
dans sa doctrine des emprunts tidjane, qadriyya et assimile les
enseignements d’AI Ghazali
auquel le cheikh s’est beaucoup
référé. Elle comporte aussi des
valeurs du peuple Wolof comme
l’entraide et la solidarité).
Les mourides font un pèlerinage

\ La Preuve n° 27 - Janvier 2010

homogène et cohérente»
L’influence politique et écono­
mique de la confrérie mouride

Avec plus de 40% des sénégalais
se déclarant adeptes du mouridime, la confrérie mouride forme
un électorat important. La sympa­
thie des hommes du pouvoir est
due à la conception du pouvoir
prêché par le cheikh. En effet il
exhortait ses talibés au respect du
pouvoir tant qu’il n’est pas un obs­
tacle à la foi : «neutralisme posi­
tif». La discipline et le travail sont
des valeurs très cardinales dans la
doctrine mouride. «Les marabouts
s'insèrent dans le jeu politique de
diverses manières. S’il était dans

une certaine mesure "faiseurs de
roi "jusque dans les années 80, ils
deviennent dans les années 90 et
2000 des hommes politiques, plus
souvent élus, présents à assemblée
nationale comme dans certaines
collectivités territoriales.»

Des lobbies mourides se sont
constitués et gravitent autour des
figures influentes de la politique.
Afin de recevoir des avantages
voire même de pouvoir investir
des postes politique. C’est le cas
de Ramou (rassemblement des
mourides) dont les membres sont
les proches du pouvoir d’Abdoulaye Wade et dont le président
Madické Niang est devenu le
ministre de l’énergie et des mines.
De plus en plus des marabouts
entrent également en politique se
déclarant ouvertement d’apparte­
nir à la confrérie mouride malgré
l’interdiction de créer un parti
politique sur une base religieuse.
C’est le cas de Serigne Ouseynou
Fall du mouvement mouride des
Bye-Fall qui créa en 1999 le mou­
vement des citoyens (MDC).
D’autres marabouts ont préféré
l’investiture directe sur les listes
des grands partis au lieu d’entrer
de façon autonomes dans le jeu
politique. Ce procédé avantage
également les partis politiques
pour qui, avoir un représentant
confrérique est un important gage
de soutien. Le PDS a compris cela
depuis longtemps et Abdoulaye
Wade a toujours estimé que les
confréries sont une force sociolo­
gique à utiliser.
Le messianisme mouride a pris
toute sa mesure avec l’élection
d’un mouride au pouvoir. Cette
victoire a fondé une vraie
influence mouride sur les autorités
politiques. Exemple en 2001 après
le limogeage de son premier
ministre Moustapha Niasse,
Suite pa9e12...

7

Société & Dévéloppement
LES MUSULMANS ET LES FETES DE FIN D’ANNEE

Le jour et la nuit
=

Par l’Epervier

-----

es fêtes de fin

cordieuse. Ainsi aussi bien la

du plaisir que l’on s’est offert

Les musulmans peuvent-ils

d’années s’enten­

fête de tabaski, qui couronne le

avant d’être conduit à sa der­

célébrer la fête de fin d’année

dent de la fête de

pèlerinage dont on revient sans

nière demeure, comme ils le

parce qu’il s’agit au moins

noël et de celle de

aucun péché comme le jour de

disent. Comme si la tombe

notre naissance, et la fête de

était le tenninus du genre ada-

de l’année et qui ne concerne

_...... 6a saint Sylvestre.

ramadan qui clôt le mois de

mique. Grosse méprise car qui­

pas les chrétiens ou les autres

On le sait, ce ne sont pas des

jeûne, dont nul ne connaît la

conque «est avare, se dispense
(de l’adoration d’Allah), et

groupes religieux ?

L

fêtes musulmanes. Si pour la

récompense si ce n’est Allah

première fête citée, il n’y a

mais dont nous savons que

aucun doute qu’il s’agit d’une

l’observance de ce mois efface

traite de mensonge la plus
belle récompense (le paradis),

fête chrétienne, la Saint-Syl­

les péchés antérieurs, répon­

Nous lui faciliterons la voie à

vestre est plutôt perçue comme
une fête transversale pour tout
le monde. Le musulman peut-il

dent à ce double besoin.

la plus grande difficulté, et à
rien ne lui serviront ses
richesses quand il serajeté (au

faire comme tout le monde et
célébrer cette fête de tout le

monde ? S’agissant de la fête

de Noël, nos concitoyens et

beaucoup de gens de par le
monde la considèrent comme

la fête des enfants. Que peut

faire le musulman ? Peut-il y
prendre part ou laisser ses

enfants fêter avec les autres,
étant entendu qu’il s’agit juste

d’une fête et priver nos enfants
de la célébrer pourrait les frus­

trer?
La philosophie des fêtes en

islam

Le fait que ces fêtes intervien­

nent toutes deux comme la
conclusion d’actes d’adoration

aussi caractéristiques de la foi
musulmane leur donne un
cachet particulier et un contenu
essentiellement spirituel. Ces

deux particularités ne se trou­
vent pas dans les autres fêtes,
en tout cas pas dans la propor­
tion que les musulmans leur

d’une fête qui se réfère à la fin

« La fête du nouvel an ellemême trouve son origine à
Rome. La nuit précédant le
premier janvier, les Romains
faisaient un long repas qui leur
permettait d’attendre l’arrivée
de la nouvelle année. Selon la
tradition, plus le nombre de

Feu)», menace le Seigneur des
Hommes (Sourate 92, verset 8-

plats servis au cours de ce
repas était grand, plus l’année

11). Le musulman, dès lors
peut-il imiter des gens dont le

serait prospère et abondante.
Cette tradition a rayonné au

sort n’est pas enviable et célé­
brer toutes les fêtes comme le

font ceux qui n’ont pas foi en
la Vie dernière et espoir en la

Récompense ultime ?

rythme de la colonisation

romaine.» Si elle a été mis en
parallèle avec un pape catho­
lique du nom de sylvestre, il

accordent ou devraient leur

A propos de noël, il faut se

accorder. Dès lors le musul­

demander

man peut-il entrer dans la célé­

musulmans, trop fautifs déjà

bration des autres fêtes malgré

de laisser nos administrations

occupa le saint siège pendant

l’absence de ce cachet particu­

publiques organiser des arbres
de noël avec de l’argent public

près de 22 ans (314-335) sous

lier?

Les musulmans doivent-ils

comment

des

en dépit de la laïcité du Faso,

faut en apprendre l’histoire.
«Elu à la succession de Miltiade, Sylvestre, 33e pape,

le règne de Constantin le

Grand (306-337). Le concile

peuvent-ils pousser loin leur

de Nicée (325) se tint sous son

peu de cas de leur religion et

pontificat (mêmes’il n'yparti­

La philosophie des fêtes dans

se démarquer des autres ?

la religion musulmane est que
celles-ci couronnent toujours

La question de la célébration

accepter que le noël soit

des fêtes pour beaucoup de

déclaré péremptoirement fête

condamnation de l’hérésie du

personne se résume aux festi­

des enfants sans en demander

prêtre Arius, l'arianisme. C’est

vités qui caractérisent celles-ci.

de même pour tabaski ou

sous son règne que le christia­

Aussi pour bon nombre de per­

ramadan ? Les fêtes des musul­

nisme fut reconnu comme reli­

sonnes, toutes les fêtes sont

mans seraient-elles des fêtes

gion de l’Empire romain avec

bonnes à prendre, du moment

pour vieillards croulants et

qu’elle tombent sur des jours

proches de la tombe pour ne

Constantin le Grand. Celui-ci

fériés et permettent de festoyer.

pas être déclarées fêtes des

fit édifier la basilique Saint-

Normal, peut-on dire, car pour

enfants

s’y

Jean de Latran, la basilique de

beaucoup, la vie bien pleine se

sommes-nous pris pour en arri-

Sainte-Croix de Jérusalem, la

mesure au nombre de fêtes que

ver-là ?

basilique de Saint-Paul hors

une activité spirituelle forte et
répondent à la double nécessité

d’offrir aux musulmans des

occasions

de

réjouissance,

nécessaire à tout peuple et des

moments pour exprimer à
Allah la reconnaissance, indis­
pensable à tout croyant. La

reconnaissance

pour

nous

avoir choisis et accordé des
occasions pour l’adorer et l’es­
poir en sa récompense miséri­

8

l’on a célébrées et au volume

?

Comment

cipa pas lui-même) et vit la

la conversion de l’empereur

les Murs et la basilique de

La Preuve n° 27 - Janvier 2010

ociété & Dévéloppement
Saint Laurent. Saint Sylvestre

gaspillage, comme si on leur

frappés d’un supplice doulou­

sexe, portant ainsi un coup dur

est mort le 31 décembre 335.»

avait donné la chance de leur
vie de montrer combien ils

reux» C24 V63. Le Coran nous
prévient
également
que

beaucoup

peuvent être désobéissants visà-vis de leur' Créateur alors

«Quand ton Seigneurfrappe, il

construire, au prix de multiples

frappe très durement» Cil

efforts. Pour éviter cette situa­

On en comprend que la SaintSylvestre est la fete que les

catholiques célèbrent en l’hon­
neur de l’un de leurs saints en
vertu du culte de dulie qui per­
met aux chrétiens catholiques

(les protestants ne reconnais­
sent pas les saints) d'adorer en
plus de Dieu (culte de latrie)

des saints qu ’ils se ont donnés.

qu’il

leur

demandera

des

comptes de tout ce qu’ils

auront fait de leur vie et de
leurs fortunes. Le ‘saint’ pour
lequel cette fête est célébrée de

cette façon ne doit pas être cer­
tainement bienheureux.

tion malheureuse, l’Associa­

tion des Elèves et Etudiants
Musulmans
au
Burkina

man est grande car il est investi

d’une mission de moralisation
de la société : «Vous êtes la

meilleure communauté qui ait

suigit d’entre les hommes,
vous ordonnez le convenable et

«ont élevé au rang de divinités

défenseurs des droits humains

vous interdisez le blâmable et

car trop d’atteintes au droit élé­

vous croyez en Dieu» C3
VI10. Il ne doit donc être ni

qu'ils avaient reçu ordre de

n'adorer que Dieu l’Unique,
en dehors duquel il n’y a point

mineuses sommes sont inves­
ties dans les feux d’artifice et

de divinité. Gloire à Lui ! Il est

les pétards pendant que des
gens meurent de faim et de
maladies. Même s’il s’agit de
richesses acquises par des indi­
vidus, leur gaspillage de cette

le Messie, fils de Marie, alors

infiniment au-dessus de ce
qu’ils prétendent Lui associer
». (Sourate 9, verset 31). Peuton dès lors célébrer des divini­
tés en dehors de Dieu, fussentils des saints catholiques, alors
que l’islam classe le chirk
comme le plus grand péché?
Peut-on se dédouaner en
disant que l’on célèbre seule­
ment la Saint-Sylvestre sans
adorer Saint-Sylvestre ? L’ar­
gument serait-il valable quand
on a entendu le Messager de
Dieu dire que «qui imite un
peuple en fait partie» (Rap­
porté par Ahmad)?

De plus, les fêtes de fin d’an­
nées, telles qu’elles sont célé­
brées, sont en passe de devenir
un véritable poison pour nos
sociétés. La nuit du 31 décem­
bre semble être celle de Satan
où tout est pennis, les vertus
morales sont foulées au pied au
nom de la joie de la fête, le vice
est magnifié et promu car les
gens rivalisent d’ardeur dans la
beuverie, le sexe illicite et le

façon est une déperdition dom­
mageable de la richesse natio­
nale. Et ce gaspillage n’est pas

prêt de s’arrêter puisque d’an­
née en année, on inculque à la
jeunesse, le goût des sinécures,
de l’immoralité qui nous pré­
pare des lendemains tumul­
tueux. Une nuit caractérisée
par une débauche de finance
extraordinaire pour soutenir la
débauche des jeunes et des
moins jeunes. On le sait, la dis­
solution morale qui déferle sur
nos sociétés actuelles a été la
cause de la destruction des
sociétés qui nous ont précédés.
Alors, le musulman doit se gar­
der de participer à cette dégé­
nérescence sociale au risque de
faillir à sa mission et de s’atti­
rer la colère de Dieu : «Que
ceux qui contreviennent à Ses
ordres fassent bien attention
qu’ils ne soient frappés d'une
tentation ou qu'ils ne soient

La Preuve n° 27 - Janvier 2010

à

temps

La responsabilité du musul­

Ici devraient intervenir les

mentaire de l’homme sont
commises durant ces nuits et
au nom de la joie. De trop fara­

de

V102.

Ainsi les chrétiens et les juifs
en dehors de Dieu leurs rab­
bins et leurs moines, ainsi que

à leur islam qu’ils ont mis

acteur, ni complice d’une

société qui se corrompt, qui se
perd et qui est au bord du pré­
cipice.

Le musulman doit dénoncer
ces excès et ces gaspillages et
s’en démarquer mais dénoncer
également ces pratiques sans

nom dans notre Faso laïc, qui
consistent à forcer des musul­
mans à célébrer des fêtes qui
ne les concernent ni de près ni
de loin, en leur offrant des
cadeaux, souvent constitués de
vin comme c’est le cas aux
Impôts, à l’occasion des fêtes
de noël et de Saint-Sylvestre
sans en faire de même pour les

fêtes musulmanes. De même le
dressage des arbres de noël
avec de l’argent public est une
pratique qui doit cesser et nos
responsables devraient y veil­
ler car c’est du sabordage de la
foi de nos jeunes enfants qu’il
s’agit.

Si chacun gardait bien ses
troupeaux...
Si les fêtes de fin d’année nous
préoccupent tant, c’est que
pendant cette période, beau­
coup de jeunes musulmans
tombent
malheureusement
dans le piège de l’alcool et du

(AEEMB)

et

le

Cercle

d’Etudes de recherche et de

formation islamique (CERFI)
organisent depuis quelques
années, des nuits spéciales 31

décembre qui proposent aux
frères et sœurs, des divertisse­
ments licites (conférences,
débats, concours de lecture

coranique, des jeux-concours,
des sketchs, cantiques et his­
toires drôles), histoire de les

retenir au lieu de les laisser fré­
quenter les lieux de débauche.
C’est une tribune de sensibili­
sation et de formation de la
jeunesse
musulmane qui
manque de cadre saint de
divertissement.

Un travail urgent de sensibili­
sation doit donc être fait afin
d’informer la jeunesse musul­
mane sur la législation isla­
mique en matière des fêtes.
Mais l’essentiel du travail doit
être fait dans les familles. Fautil le rappeler, c’est un devoir
pour chaque parent d’éduquer
ses enfants conformément aux
enseignements du Coran et de
la Sunna du prophète (SAW).
En fait, le prophète (SAW)
nous l’a enseigné, chacun de

nous est un berger et il rendra
compte de sa bergerie. L’aver­
tissement d’Allah dans le
coran est on ne peut plus clair :
«O vous qui avez cru ! Préser­

vez vos personnes et vos
familles d’un feu dont le com­
bustible sera les gens et les
pierres» C6 V66 ■

9

oom
Le CERFI commémore ses 20 ans
et tient son 7e congrès
----- Par E.A.C
c
Cercle
d’études,
de
recherche et de
formation isla-

L

; inique a com­
mémoré en fin 2009 scs deux
décennies d’existence. Cette
célébration est placée sous lc
parrainage de Dr. Aboubacar
Doukouré,
president du
conseil exécutif de l’ISESCO
et membre du praesidium de
la Fédération des associa­
tions islamiques du Burkina.
Diverses activités étaient au
programme.
C’est par un panel que fut
lancé lc 13 décembre le top
départ des activités. Au tour
du thème : «CERFI : 20 Ans
d’existence bilan et perspec­
tive». Les panélistes étaient
composées de differents
acteurs du CERFI, des mem­
bres fondateurs aux respon­
sables actuels. Ils se sont
penché sur l’historique du
CERFI, les acquis, les vic­
toires remportées, les diffi­
cultés rencontrés tout au long
du parcours et enfin les pers­
pectives et les défis pour le
futur.
On se rappel en effet que
c’est en avril 1989 que des
frères et sœurs ont eu le souci

de regrouper les musulmans
travailleurs et intellectuels
dans un cadre organisé pour

la promotion de l’islam. Ces
frères et sœurs étaient com­
posés d’une part d’ancien
militants de l’Association
des élèves et étudiants
musulmans au Burkina et
d’autre part de fonctionnaires
venant d’autres horizons. En
20 ans d’existence, le CERFI
est présent sur l’ensemble du

10

territoire national à travers
les sections provinciales.
L’association connaît un
nombre croissant de scs mili­
tants. Une pratique religieuse
entrée dans lc comportement
quotidien des travailleurs.
Mais aussi beaucoup de diffi-

--------née porte ouverte sur le
CERFI.
A l’occasion de cet anniver­
saire, les responsables ont
animé une conférence de
presse. Dans sa déclaration
liminaire, le président du
BEN a rappelé les objectifs,

rcfièlc les ambitions de sa
structure : «être un cadre de
promotion de l’islam vérita­
blement tourné vers la
recherche de l’excellence et
de l’efficacité». A la suite de
ce bâtiment d’autres infra­
structures devraient voir le

Une vue des officiels lors du panel
cultés rencontrées notam­
ment l’épineuse question de
moyens, les lourdeurs admi­
nistratives dans le fonction­
nement. Surtout beaucoup
d’espoir pour l’avenir des
musulmans et de l’islam au
Burkina, de nombreux chan­
tiers en attente.
D’autres activités tels que
l’inauguration du nouveau
bâtiment du siège, lc lance­
ment du site web du CERFI,
un dîner débat étaient de la
partie. En ce qui concerne le
nouveau bâtiment, le prési­
dent du CERFI dira qu’il

jour.
Lc dîner débat tenu à Azalai
Hôtel indépendance a porté
sur le thème de la planifica­
tion familiale à la lumière de

islam. Il fut animé par Dr.
Thomas Abdallah Milcent
venu du coté de l’hexagone.
Les activités socioculturelles
n’ont pas été occultées. En
effet, une consultation médi­
cale s’est déroulée au siège
national de l’association.

Elle a concerné plus de 200
personnes du 3e âge. Ces
consultations ont été suivies
d’une kermess et d’une jour-

les activités, les acquis et
l’organisation du CERFI.
Plusieurs questions ont été
débattues avec les journa­
listes. Il s’agit entre autres de
l’engagement
social
du
CERFI, du terrorisme, de
l’absence de réaction du
CERFI sur certaines ques­
tions au niveau national, la
question des enfants de la
rue, la crise palestinienne, la
léthargie de la Fédération des
associations islamiques du
Burkina. A l’ensemble de ces
interrogations, le président
du CERFI et son staff ont

La Preuve n° 27 - Janvier 2010

Zoom
apporté des éléments des
réponses et donné la vision
du CERFI sur l’ensemble de
ces questions.
Le clou des activités de ce
20e anniversaire a été sans
doute la tenue du 7e congrès
ordinaire du CERFI. Depuis
sa création l’association a
tenu régulièrement ses ins­
tances statutaires et procédé
de façon continue au renou­
vellement de ses organes.
Pour ce congrès, beaucoup
d’attente de la part des mili­
tants. Il a entendu le bilan du
BEN, des CAC et du CDN.
Ensuite c’est la relecture des
textes statutaires. A ce
niveau, un changement ptrofond a été opéré dans l’orga­
nisation des organes. Ainsi
au niveau du BEN, il est créé
plusieurs secrétariats natio­
naux. En effet, on note que le
BEN sera présidé désormais

par un Président assisté par 2
vice-présidents dont un
chargé de la coopération et
du développement et l’autre
des relations publiques. L’ad­
ministration sera désormais
entre les mains d’un secréta­
riat général national. Le
secrétariat national
aux
affaires sociales et à la pro­
motion des compétences, le
secrétariat national au suivi
et à l’organisation sont entre
autres les nouvelles dénomi­
nations des départements du
BEN. Cette nouvelle organi­
sation témoigne des nou­
velles ambitions de la struc­
ture.
Le congrès a pris fin avec
l’élection des nouveaux res­
ponsables. Une nouvelle
génération de 15 frères et
sœurs pour l'essentiel, des
anciens responsables de
l’AEEMB président désor­

mais à la tête de la structure.
Ce congrès a ainsi inscrit le
CERFI dans la dynamique
des structures qui évolue en
acceptant d’intégrer les
jeunes qui arrivent au niveau
des hautes sphères de déci­
sion. Toute chose qui doit la
permettre de croître davan­
tage et de connaître un avenir
plus radieux.
C’est le frère Nombo Moussa
qui a été élu comme prési­
dent du BEN pour un mandat
de 3 ans. Le nouveau prési­
dent jusqu’alors était secré­
taire général de la section du
Kadiogo. Il fut en outre tré­
sorier général du comité exé­
cutif, plusieurs fois conseil­
ler aux affaires juridiques et
administratives, puis prési­
dent du conseil consultatif au
niveau de l’AEEMB. Il est
administrateur des services
financiers, directeur de l’or­

donnancement et de la comp­
tabilité au ministère de l’éco­
nomie et des finances.
Longtemps attendu, c’est
donc fait la nouvelle généra­
tion est aux commande.
Nous espérons qu’elle per­
mettra de mieux engager le
CERFI dans l’âge de la
maturité, d’impulser un
dynamisme nouveau et de
mieux positionner le service
dans le concert des associa­
tions islamiques de façon
particulière et plus générale­
ment dans celui des organisa­
tions de la société civile.
Pour la prochaine décennie le
CERFI devra comme dit le
président Koné Cheik «envi­
sager un avenir davantage
prospère et porteur au service
de ses militants et de l’en­
semble de la population Bur­
kinabè» ■

HADJ 2009

Qui gagne quoi?
Par Ladji

e hadj 2009 est fini.
Place au bilan. Dans
un article précédent,

L

I votre mensuel affir/mait que le Burkina

Faso détient pour cette édition la
palme d’or de la cherté. Si seule­
ment cette cherté avait donné
droit â une organisation de qua­
lité, personne ne trouverait à
redire. Et c’est sûr que les respon­
sables de l’agence chargés de
piloter le hadj s’en vanteront.
Mais hélas, mille fois hélas. Nous
avions eu droit à la cacophonie.
Cette année encore le pèlerin bur­
kinabè a vécu le calvaire tout au
long de sa visite aux lieux saints
de l’islam.

En effet, le départ pour la Mecque
n’a pas été facile pour bon nom­
bre de personnes. Si le vol inaugu­
ral et le 2e vol de Ouagadougou se

sont passé sans grand retard, on ne
peut en dire de même pour le vol
de Bobo et du reste des pèlerins
de Ouagadougou. Les pèlerins ont
attendu plus de 24 heures à l’aéro­
port de Bobo sans vols. Quand
l’avion arrive une centaine de per­
sonnes ne peuvent embarquer
pour défaut de visa. Ils sont de
nouveau convoyés sur l’aéroport
de Ouagadougou où ils séjourne­
ront plus de 72 heures pour cer­
tains et près d’une semaine pour
d’autres. Ces derniers, il faut le
rappeler, sont partis sur des vols
ordinaires de Ethiopian et non des
vols spéciaux.

Pour les responsables de STMB
Tours seule agence organisatrice
du Hadj, cette situation est due au
silence de la compagnie éthio­
pienne sur les vols restant.
Comme si les pèlerins avaient un

La Preuve n° 27 - Janvier 2010

contrat avec Ethiopian et non
STMB TOURS. Lors d’une
conférence de presses le Directeur
général a fait le point sur le Hadj
et donner les raisons de ce retard.
Ainsi il apparaît que les difficultés
sont, liées à l’inscription tardive
des pèlerins, aux inscriptions
parallèles par d’autres personnes
non agréées, et au petit nombre de
pèlerins burkinabè comparé à
d’autre pays de la sous région.
Mais ce que le DG ne dit pas c’est
que ces difficultés ont contribué à
ce que le HADJ soit privatisé.
Aussi, en ce qui concerne les ins­
criptions tardives, les textes pré­
voyaient que la liste des pèlerins
soit déposée un mois avant le
départ. STMB avait lui-même
fixé la date limite des inscriptions
au 20 octobre. Pourquoi l’avoir
reporté et ne pas tenir compte des

règles qu’elle s’est elle-même
fixée.

En ce qui concerne les inscrip­
tions parallèle, nous ne voyons
pas en quoi cela empêche STMB
de transporter ces pèlerins aux
dates fixées, en quoi cela a empê­
ché STMB d’avoir des visas pour
les personnes qu’elle a elle-même
inscrite. Le nombre relativement
bas des pèlerins n’a jamais été un
handicap dans l’organisation du
hadj au Burkina, cela n’a jamais
fait grimper les prix de cette
manière. Et même qu’en 2008
STMB offrait plus de service avec
moins de pèlerins que cette année
et moins chère. Bref à quelques
jours de la fermeture des aéro­
ports saoudiens, le reste des pèle­
rins ont pu embarquer. Mais un
autre calvaire commençait.
Les vols retours prévus du 9 au 11

11

<oom
décembre sont reportés du 13 au
14 pour l’ensemble des pèlerins.
Mais ce serait vrai pour 2 vols de
Ouagadougou. Le reste arrivera
plus d’une semaine après les pre­
miers. Les pèlerins du premier
vols retour ont du séjourner plus
de 3 jours à Djedda avant de pou­
voir embarquer. D’ailleurs, c’est
après de multiples disputes que
les responsables ont accepté de les
conduire dans un hôtel de la ville.
Sur le plan du logement, l’organi­
sation était loin d’être parfaite. En
effet, les logements étaient éloi­
gnés du Haram, des personnes
âgées hébergées au niveau des
étages supérieurs. Tout cela ne
pennettait pas aux pèlerins d’aller
aisément au Haram. Pour pallier
ce problème, il avait été fait obli­
gation aux agences de faire les
réservations assez tôt et même
que les contrats d’hébergement
devaient figurer dans le dossier
d’agrément. Que s’est-il donc
passé ?

Sur le plan de l’encadrement,
c’est la médiocrité. Les enca­
dreurs ont débarrassé le planché
une fois sur les terres saintes.
Conséquence : les pèlerins sont
laissés à eux même. Sans encadre­
ment, sans guides. A chacun de se
battre comme il peut non seule­
ment pour se retrouver dans ce
grand monde mais aussi -accom­
plir les rites du Hadj. Le problème
de l’encadrement des pèlerins
s’est toujours posé pour les Burki­
nabè. C’est pourquoi il faut que
les organisateurs choisissent les
personnes capables de bien faire
le travail. Il n’y a pas d’autres
solutions. Ce n’est pas le nombre
de pèlerins inscrit, ni les alliances
de contre nature entre démar­
cheurs et agences qui fourniront
des encadreurs conscients, travail­
leurs au service des pèlerins.
L’autre aspect dont ont souffert
les pèlerins est la restauration.
Cette année, le prix du billet ne
prenait pas en compte ce volet. Ce
que nous ne comprenons pas,
c’est l’absence d’explication à

12

cela. Car l’année dernière on nous
a forcé les tympans pour admettre
que c’était une exigence de la part
des autorités saoudiennes alors
que cela n’était pas le cas dans
d’autres pays de la sous région. A
croire que celte condition n’était
valable que pour 2008. Pourquoi
donc tant de variabilité au niveau
du Burkina ? Des pèlerins ont du
passer le reste de leur séjour en
comptant sur la générosité du
vieux Omarou Kanazoé et des
repas offert par le Roi Saoudien.
Normale puisque après avoir
déboursé une telle somme pour le
voyage, il ne reste plus grandchose pour s’acheter de quoi man­
ger. Une conséquence encore du
coût élevé.

Ce qui était plus difficile, c’est
que pour le premier vol on a pro­
cédé à l’enregistrement des
bagages et les personnes concer­
nées ont dépensé le reste de leur
argent croyant qu’ils partiraient
dans 2 jours. Elles vont passer une
dizaine de jours avant d’embar­
quer. Donc forcement elles
n’avaient plus de quoi s’acheter à
manger.
Bref, le hadj 2009 n’est pas un
succès sur le plan de l’organisa­
tion. Intéressons nous à ce qu
chaque partie a gagné. Les pèle­
rins ont tous accomplit le hadj
même avec beaucoup de difficul­
tés. Heureusement que le Tout
puissant est miséricordieux. Il a
établi que celui qui est présent à
Arafat a eu le Hadj. Autrement dit nombre de ladji et hadja ne méri­
teraient pas leur titre. Souvent par
la faute des organisateurs.

Du coté des organisateurs, nous
aurons droit encore âü traditionnel
«le Hadj s'est bien passé» «tout le
monde était à Arafat». Est - ce
vraiment suffisant ? Et l’agence
de voyage détentrice du mono­
pole, que gagne t-elle ?

Le DG de STMB avait laissé
entendre qu’il est un commerçant
et il n’est pas venu organiser le
Hadj comme les associations isla­

miques. Par conséquent, un com­
merçant, c’est à la recherche du
profit financier. Normal. Nous
avons fait un calcul rapide pour
estimer à combien pourra s’élever
les bénéfices engrangés par
STMB pour cet hadj. Nous avons
pris pour référence le prix du der­
nier hadj organisé par les associa­
tions : 1 490 000 F. Avec ce coût,
le hadj avait fait un reliquat d’une
soixantaine de millions après
l’achat d’une ambulance restée au
Consulat du Burkina à Djedda.
Avec le prix de 2 195 000F en
2009, que nous arrondissons à 2
200 000 F pour vous faciliter le
calcul, la différence est de 700
000 f. En considérant le nombre
de pèlerins à 1500 personnes,
multiplié par les 700 000, c’est est
un véritable pactole pour un com­
merçant. Nous ignorons les ris­
tournes sur les logements et les
billets d’avions avec la compa­
gnie de transport. Reconnaissons
que cela permet d’épouser la thèse
de ceux qui pensent que le mono­
pole, à été accordé â STMB pour
lui permettre de se rattraper sur
son déficit de 2007 où il n’était
que le transporteur.
Ce qui s’est passé cette année
n’est pas à l’honneur des respon­
sables religieux à quelque niveau
que ce soit. A eux incombe la

Abdoulaye Wade a expliqué au
khalife serigne Mbacké, les rai; sons de sa décision. Pour chaque
entreprise qu’il a à mener le pré­
sident multipliait les visites à
Touba. Il déclare qu’il ne fera rien
qui soit contraire à l’avis du kha: life général des mourides.

En en plus de leur influence poli­
tique, les mourides possèdent de
vastes domaines pour la culture
; de l’arachide. Ils investissent
énormément dans le domaine
social. La diaspora mouride rapa­
trié régulièrement de l’argent
pour la confrérie au pays et à
■ leurs parents.

réussite de l’accomplissement
des prescriptions de DIEU par les
croyants.

Pour 2009 les ingrédients qui
avaient prévalu à la privatisation
du hadj sont réunis ; à cela
s’ajoute la cherté du voyage.
Nous n’avons cessé de dénoncer
l’octroi du monopole à une seule
agence. Cette agence à démontré
ses limites même dans le transport
où elle est supposée être un pro­
fessionnel. Normal, ironisent cer­
taines personnes en disant qu’elle
ne connaît que le transport terres­
tre.
Les responsables musulmans, ne
doivent pas se taire sur cette situa­
tion. Il faut que de nouvelles
mesures soient prises. Les asso­
ciations elles-mêmes doivent
s’engager à plus de professionna­
lisme pour la réussite du Hadj. Le
hadj ne peut plus être monopolisé
par une seule agence de voyage.
L’année 2010 qui commence sera
l’année des acquis ou pas (suivez
mon regard). Chaque acteur devra
savoir poser ses problèmes et
obtenir gain de cause. Et les lea­
ders musulmans pour cette nou­
velle année sont attendus sur la
question du hadj. Pourront-ils
faire évoluer les choses ? Wait and
seeB

l’Etat et confrérie au Sénégal
représentent une expérience parti­
culière du pouvoir du peuple
étant donné que la volonté de ce
dernier est prééminente, force est
reconnaître qu’ils présentent dés
limites. Ces rapports peuvent être
à juste raison perçus comme une
instrumentalisation des confréries)
à des fins politiciennes et que de
cette manière la rupture de l’équi­
libre pourrait engendrer des
conflits interconfessionnels. Mais
la non maîtrise de la réalité des:
rapports cl sa perception du
citoyen lamda nous impose -la
prudence dans l’analyse de celte

question ■



'

Si les rapports entre pouvoir de

La Preuve n° 27 - Janvier 2010

role de femme

Le mariage mixte en question
ment de la foi et par d’autres
une société dite
comme un choix civilisationnel.
laïque où toutes
Pour ces derniers, le plus impor­
les communautés
tant c’est de prendre en compte le
religieuses s’en­
hadith du Prophète (saw) qui dit
tremêlent, se rencontrent,
quediscu
les ­actes ne valent que par
tent et travaillent ensemble dans
l’intention qui les soutienne.
un climat relativement apaisé ou
Les mariages mixtes sont voués à
conflictuel. Ces communautés
l’échec car la foi et les valeurs
entretiennent des relations de col­
familiales d’origine résistent mal
laboration dans divers domaines
à l’épreuve du quotidien. L’endo­
et de complémentarité dans d’au­
gamie religieuse que l’on soit
tres, car comme le dit le philo­
catholique, protestant, juif, boud­
sophe « Si tu diffère de moi, loin
dhiste ou musulman, sans être
de me léser tu m’enrichis ».
forcement la voie idéale vers un
A l’école, à l’université, dans les
bonheur radieux, s’impose
lieux de travail, dans les champs,
comme le meilleur pour un ave­
dans les marchés et meme dans
nir radieux du couple. Mais dès
les familles, les musulmans
lors qu’il s’agit de l’islam on la
ous vivons dans

N

file devant nous et lever le voile
sur une question cruciale qu’est
le mariage interreligieux ou

mixte. Le terme mariage mixte
peut avoir plusieurs sens. Il peut
être défini comme une alliance de
deux individus d’ethnies diffé­

rentes (mariage interethnique) ou
une alliance entre deux individus
de religions différentes encore
appelé mariage interreligieux
c’est-à-dire le mariage civil, cou­
tumier ou religieux entre deux
personnes de confessions diffé­
rentes. L’option d’un mariage
mixte est considéré par certains
comme un moyen d’affaiblisse­

Et le verset 10 de la sourate 60 de

gions asiatiques il n’y a pas d’op­
position idéologique au mariage
mixte, pour le judaïsme, par
contre, c’est l’interdiction pure et
simple. Et l’Islam, que dit-il
exactement sur la question ? La
sauvegarde de la religion est la
clef d’or de l’union entre deux
croyants, or le mariage est un
acte qui peut augmenter ou affai­
blir la foi. Le mariage est un
contrat d’amour et de respect
profond que l’on ne saurait expli­
citer en quelques mots. C’est une
union équilibrée entre deux êtres

renchérir : «...Ne gardez pas de

n'ont pas acquis la foi » s2v221.

liens

conjugaux

avec

les

mécréantes... ». ■
Dans leur ensemble, les com­

mentateurs sont restés fidèles au
sens patent du coran. Ils n’ont

détecté aucun élément en faveur

d’une interdiction coranique du
mariage des musulmans avec les

gens du livre (juifs et chrétiens)
car Dieu rappelle «...Il vous est

permis de vous marier aussi bien

avec

honnêtes

qu’avec

musulmanes

d'honnêtes

femmes

largement répandue dans tous les

sont un vêtement pour vous et

juive ou une chrétienne et ibn

milieux et sous tous les cieux.
Tous ceux qui dérogent à la règle
sont irrémédiablement blâmés ou
même proscrits du groupe social.

vous êtes un vêtement pour
elles... » S2vl87. C’est de cette

Kathir cinq siècles plus tard, éta­

Loin d’être l’apanage de la seule
religion musulmane qui se voit
immanquablement
suspectée

Nous allons ensemble contem­
pler le vaste horizon qui se pro­

Si pour le bouddhisme et les reli­

d’intégrisme, l’endogamie est

qualifie de communautarisme.

les autres communautés reli­

et en symbiose avec les autres
confessions religieuses dans la
paix et le respect mutuel. Dans
ces différents types de relations
de collaboration peuvent naître
des sentiments d’amour et d’af­
fection sans considération de
conviction religieuse.

filles aux idolâtres tant qu'ils

qui ont su prendre la courageuse
décision de partager leur vie.
L’on ne dispose pas de l’autre,
mais l’on partage et engage sa vie
au profit de l’autre et au coran de
donner des précisions «...Elles

entretiennent des relations avec

gieuses. Le coran enjoint les
musulmans à vivre en harmonie

obligés de choisir une religion au
détriment de l’autre.

façon que Dieu met en relief l’os­
mose relationnelle qui doit idéa­

appartenant à ceux qui ont reçu
les Ecritures avant vous... ».
Donc la communauté est una­

nime à considérer licite pour un

musulman le mariage avec une

blit la même constatation.

Il revient à chacun de nous

lement cimenter les rapports
entre les conjoints, d’autant plus

lorsqu’il souhaite se marier de

que l’amour est le tison ardent du
foyer, havre de confiance et de
transmission des valeurs spiri­
tuelles et morales par excellence.

vie au sein d’un couple à venir et

melle, il y a toujours une ten­
dance naturelle à choisir un

Pour l’islam, si l’union d’un

moraux et spirituels revêtent une

musulman à une chrétienne ou

grande importance. Parce que,

conjoint ou une conjointe de sa
religion. La raison est simple :

une juive est licite, le mariage

quand le merveilleux rayon de

d’une musulmane à un non
musulman
est
totalement

l’amour allant de l’âme à l’âme

Tous les religieux sont générale­
ment hostiles à de telles unions et
les encadrent de règles strictes
exigeant le plus souvent la

conversion de l’autre. Sans
même interdiction religieuse for­

une personne qui ne partage pas
ta foi est inintéressante pour le

mariage qui demande un don de
soi sans réserve. Il y en a même
qui vont jusqu’à penser que le

mariage mixte augmente les
risques de divorce car c’est une
source importante de différends
matrimoniaux. D’autres estiment
cela préjudiciable psychologi­

quement aux enfants qui seront

La Preuve n° 27 - Janvier 2010

reprouvé sauf si ce dernier se
convertit. Cependant, le mariage
avec les polythéistes -ou irréligieux est formellement interdit
en Islam aussi bien aux hommes
qu’aux femmes tant que ces der­
niers ne sont pas convertit
«N'épousez pas les femmes ido­
lâtres tant qu'elles n’ont pas
acquis lafoi....Ne mariez pas vos

chercher à harmoniser sa foi et sa
de prendre en compte la totalité
des

paramètres

relatifs

au

mariage. Les aspects sociaux,

en éclairant l’astre et la fleur est
auréolé du même halo spirituel il

n’y arien de tel. Il faut toujours

aspirer à concilier notre foi et

notre vie dans une merveilleuse
complicité. La vocation essen­

tielle de tout mariage religieux

est de sceller un pacte du cœur
dans une communauté de foi qui

s’accepte ■

13

LCcon de vie
Une minute de silence en la mémoire de l’an 2009 !
Par Idriss

et

anciens abonnés aux festivités du

vivre. Autrement dit, par exem­

autour de nous. Et â chaque fois,

sœurs. Voyons, par
où commencer ?

31, ees festivités ne sauraient être
particulières que si elles leur

ple, sur les quelques km qui nous

nous disons : cela n’arrive pas
qu’aux autres. Ces gens qui nous

alant,

S

frères

auraient donné l’occasion d’ex­
J'hésite vraiment.
Alors je vais me
celler en tuipitudes.
taire. Mais non. Je vais volts
sou­
Evidemment
ils ne sont pas les
haiter une bonne heureuse année.
seuls à récolter de ce vent qu’ils
Et pour 2009, je suggère une
ont semé la tempête. Les acci­

minute de silence. Un silence
interrogateur, un silence analy­
tique.

Que lêtc le 31 décembre ?

Encore une fois de plus la tradi­
tion fut respectée : le 31 décem­
bre fut fêté avec faste. Pour
quelle raison ? Etait-elle valable
? Nul ne saurait répondre avec
exactitude. Pour ma part, pour
avoir enterré 2009, je pense que
nous devons marquer une pause
pour tamiser ce temps écoulé et
sc projeter dans celui futur.
Les fêtes de fin d’année ne sont
pas musulmanes. Il y a cepen­
dant des musulmans qui sont
dans la mouvance pour paraître
conformiste. La fierté que nous
procure notre foi nous décom­
mande cependant ces attitudes
défaitistes. C’est une lctc sans
contenu défini. Et quand ce n’est
pas le cas, elle rime avec
débauche, gaspillage et vanité.
Alors, il est évident que je ne
peux vous inviter à vous joindre
à ces fêtards, encore moins vous
la souhaiter bonne. De païenne,
elle est devenue religieuse.
Même si elle en garde ce dernier
parfum, ils n’en reste pas moins
que les esprits tordus y fourrent
du tout.
31 décembre : c’est la fête au
cours de laquelle certains
apprennent à boire, d’autres à sc
dépuceler, d’autres encore à goû­
ter aux drogues douces ou dures.
Cette considération est surtout
valable pour les novices. Pour les

14

dents, les biens détruits, les vies

fauchées, les grossesses intem­
pestives sont le lot de consé­
quences qui découle à long ou
court tenue de ces réjouissances.
Vous parlez de fête ! Rien que du
tapage, du désordre pour s’éloi­
gner du rappel de Dieu. Com­
ment concevoir que le musulman
sc joigne à ces distractions ?
Bien au contraire, il s’en écar­
tera. C’est ainsi qu’ils sont carac­
térisés par le coran : "Ceux qui
ne donnent pas de faux témoi­
gnages; et qui, lorsqu'ils passent
auprès d'une frivolité, s'en écar­
tent noblement" S25 V72

C’est parce que le musulman sait
que le temps est précieux, qu’il
est la vie. En ces occasions, le
musulman doit sc situer au des­
sus de la mêlée. Et le silence en
est un outil indispensable.
Le silence suscite la conscience
du temps
2000 à 2010 : dix ans sc seraient

donc écoulés. Heureux, nous le
sommes d’avoir gagné (ou plutôt
perdu) du temps. Fiers, nous le
demeurons pour avoir gravi des
strates sociales ; joyeux, nous le
restons d’avoir amassé des biens
; enthousiastes nous en avons
l’air parce que nos espérances
ont été comblées. Surtout, tout
est allé très vite sans que nous
nous en apercevions. Pourtant un
silence sciutatcur de ce parcours
nous révèle une toute autre réa­
lité. Avec le retrait de 2009, nous
avons désonnais n-1 années à

séparaient de notre demeure
ultime, nous en avons rogné un.
Imaginons qu’avant 2010 il nous
restait 2km. Il y a lieu de s’in­
quiéter sans s’affoler.

11 faut donc examiner cette partie
de notre vie écoulée. Voici ce

qu’on peut en retenir. 2009 a
cédé la place à 2010. Pour le

ont devancés auprès d’Allah
n’ont pas été consultés pour ce
voyage. Pire ils n’ont pas eu le
temps de plier bagages. Beau­

coup, au moment de leur départ,
ont dû certainement exprimé
ccttc dernière volonté : «..."Sei­

gneur ! Si seulement Tu m'accor­
dais un court délai : je ferais

l'aumône et serais parmi les gens
de bien".» Mais seulement voilà
; «Dieu cependant n'accorde
jamais de délai à une âme dont le
terme est arrivé. Et Dieu est Par­
faitement Connaisseur de ce que

vous faites.» S63V10-11
Cette mise en garde doit surtout
avoir valeur à nos yeux. Il faut

croyant, statut auquel nous aspi­
rons, c’est tout simplement gra­
vissime. Une alternance qui nous

rappelle notre relativité par rap­

port au temps et à l’espace. Nous
sommes insignifiants devant ces
deux grandeurs créées par Allah.
Une démonstration pure et sim­
ple que nous ne possédons
jamais le temps, que jamais nous
ne pouvons l’apprivoiser. Il est si
fluide que son écoulement nous

est imperceptible. L’on com­
prend aisément le vœu irréalisa­
ble de Lamartine qui s’écriait :
«O temps, suspends ton vol»
Ceci démontre encore, si besoin
est, notre impuissance face au
temps. Davantage, ce temps nous
ronge, et morceau après mor­
ceau, nous emporte dans son flot
impétueux. A ce rythme,
«l'homme va assurément à sa
perte...» S103V2.
A titre de rappel, en une année
seulement, entre 2009 et 2010, la
mort a fauché loin, près, et

bien gérer son temps pendant sa
vie sinon ce sera tard. Alors com­
ment comprendre que des indivi­
dus qui prétendent à tort avoir du
temps le gaspille? Ce temps doit
être une halte pour examiner nos
oeuvres : notre adoration, nos
rapports envers parents, voisins,
orphelins, pauvres et opprimés ;
notre résistance face à l’argent,
eux femmes, au pouvoir, aux
honneurs, Quels sont les péchés
que nous avons commis ? Avonsnous réuni les conditions de leur
absolution ? Les avons-nous pré­
sentés à Allah pour leur absolu­
tion?
Ce questionnement qui n’est pas
exhaustif, nous permet de pren­
dre conscience du temps : le
temps ne passe pas, mais
l’homme passe. Et seulement
réussiront certes, «ceux qui ont
cru et qui ont fait des bonnes
actions...» S103V3
Pour être efficace, le silence
doit arborer certaines qualités

Le prophète Mohammad (SAW)

La Preuve n° 27 - Janvier 2010

çon de vie
est par excellence l’homme qui a
bien usé du silence, en lui assi­
gnant un certain nombre de cri­

tères.
Il ne parlait ni n’importe quand,
ni ne disait tout ce qui lui passait
en tête. A ce sujet il disait «que

chacun de vous tourne sept fois
sa langue avant de parler». C ’est
sans nul doute l'extériorisation
de ce caractère qui nous est rap­
porté dans cet autre hadith :
«celui qui a peur de Dieu qu 'il

dise du bien ou qu 'il se taise.»

tir, de voler, de détourner. Ne
soyez donc pas étonnés que cer­
taines parties de l’édifice s’effri­

livrer. Le grand combat selon les
dires du prophète. La concentra­
tion nous procure une lucidité et

ils constituent un rempart contre
l’éparpillement et rapprochent
d’Allah.

tent. L’inquictudc grandissante
est que les musulmans, volontai­

une objectivité qui nous permet
de cerner les voies et moyens

C’est un silence qui part de
Dieu pour nous y ramener.

rement ou non, se retrouvent de
plus en plus victimes ou auteurs,

pour éviter les choses blâmables.

alors qu’Allah ne cesse de nous
interpeller : «l'ous êtes la meil­
leure communauté qu'on ait fait

surgir pour les hommes vous
ordonnez le convenable, interdi­
sez le blâmable et croyez à
Dieu.» S3V 110

En plus, il faut signaler que le

silence est l’outil par essence le
plus indiqué pour explorer notre
mémoire très souvent droguée et
engourdie par les diverses dis­
tractions. Celui qui sait se taire
pour méditer, réfléchir, contem­
pler n’oublie pas ou se souvient
toujours. Cette vérité est inscrite
dans le coran. S3V190.

Alors, sachons nous taire !
Le silence est or. Nous devons

tous apprendre à nous taire, sur­
tout quand tout le monde parle.
Un silence oui, mais pas une
démission. A l’exemple du pro­
phète, il s’agit de s’écarter du
monde, le penser, le comprendre,
l’intégrer pour mieux le gérer.

Son silence était corporel et sur­
tout spirituel. Sa bouche ne pro­

Le silence du musulman est

férait pas de futilités. Il parlait
bref et utile. Ses membres

Il reforme parce qu’il permet une

savaient aussi se taire : ses
mains, ses pieds, ses yeux, ses
oreilles. Il savait aussi faire du

D’abord, il donne l’occasion à
l’individu de s’écouter ; chose

La plupart des pratiques reli­

silence autour de lui et dans sa

rare, voire rarissime. Ainsi il
conduit à une autoévaluation.

la concentration ou visent la cul­
ture de cette dernière. Les exem­

famille. L’exemple le plus illus­

L’homme se découvre ainsi sa

Nos structures religieuses peu­
vent s’inviter au débat, car le
vide doit être comblé par la pro­
motion des retraites spirituelles,
la création de centres appropriés.
Mais en attendant, tout croyant
doit se donner lés moyens. Les
demeures, les vacances, les

ples sont lésions

tratif en la matière, est évidem­
ment les retraites qu’il pratiquait

personnalité. Il fait le compte de
ses actions bonnes ou mauvaises,
de ses forces et faiblesses, de ses

congés,

Dans un hadith, le prophète
(saw) nous définit la foi : «la foi

au sein de la grotte Hira. Ainsi, il
sê retirait'de toute effervescence

réformateur.

mise en cause de la personne.

réalisations et projets. D’un être

pour se plonger dans la spiritua­
lité. Il s’agit donc d’un silence

passif, le silence le transforme en

actif et non passif. Se taire pour

ble de son devenir. C’est à cela

mieux construire. Dans ce cas le

que nous invite le calife Omar

silence est une loupe qui permet

lorsqu’il dit : «jugez vous vousmême avant même d'être jugé.»

d’établir un diagnostic sans com­
plaisance. C’est un silence qui
fouette la conscience
accoucher d’autres.

pour

Le silence hypocrite, égoïste est

un acteur conscient et responsa­

En outre, le silence fait naître les
remords, les regrets. C’est seule­
ment quand l’on se tait que l’on

donc exclu de la morale isla­

entend les remontrances de notre
conscience. Elle nous gronde,

mique. Le prophète (saw) a été,

nous rappelle à l’ordre. A ce

on ne peut plus clair à ce propos

moment l’on découvre la gravité,
la monstruosité de nos forfaits.

: «celui qui est témoin d'un mal
q’il le transforme par ses mem­

L’on prend conscience de l’er­

bres, s’il ne peut, par sa
langue...» C’est pourtant ce

reur et fond en désolation. De
cette façon et du coup, non seule­

silence trompeur qui construit le

ment le silence nous dévoile la
trahison de notre âme, mais sur­

monde d’aujourd’hui ? Hélas !
Combien sont-ils dans ce monde,

tout de notre stupidité à nous

à fermer les yeux sur des nom­

laisser berner si facilement par

breux cas d’injustice, de crises ?

quelque chose qui ne possède ni

Pire, ils créent de multiples dis­

membres ni armes, pour des
choses si éphémères. Quelle

tractions autour des fêtes, céré­

monies, matchs, etc. pour détour­

ner les consciences. Toute chose
qui leur permet de mieux perver­

arnaque ! Nous découvrons notre
ennemi (le nafs) et l’ampleur du
combat que nous devons lui

La Preuve n° 27 - Janvier 2010

Le silence est la crème de
l’adoration

gieuses musulmanes exigent de

est l'acceptation par le cœur,

l'attestation par la bouche et la
pratique par les membres.». Il en

ressort clairement que le bruit
n’est pas l’objectif recherché ici.
Prononcer la foi, doit par-dessus

les ramadans, les
voyages, les espaces verts peu­
vent servir de cadre pour la
méditation.

Pour la bonne santé de notre foi,
nous devons apprendre à prendre
du recul par rapport à notre envi­

ronnement. C’est plus qu’impé­

tout, être le fruit d’une adhésion

ratif par ces temps qui courent.
Tout le monde critique tout le

consciente. Que dire de la prière
qui est essentiellement de la

monde. Les uns s’asseyent
autour d’un thé pour parler de

concentration.

tout et de rien ; les autres délais­

L’on peut également supposer

sent les travaux pour deviser inu­
tilement; d’autres encore perdent

que la zakat cultive le silence. En
effet il s’agit là de taire le bruit
des ventres, les complaintes des
miséreux,, des opprimés. Par

plusieurs heures devant leur TV
pour ensuite dépenser d’autres à

ricochet, ce silence de leur part,

se narrer ce qu’eux tous ont
suivi. Que dire de tout le monde

installe un climat favorable à la

qui manque remarquablement du

concentration du croyant. Quant

temps à consacrer à Dieu ? Que

au pèlerinage, nous remarquons
tout simplement qu’il est une

de temps perdus à parler, à écou­

retraite spirituelle. D’autres pra­

Il est évidemment indéniable

tiques observées par Mohammad

(saw) telles que les prières noc­

que ce silence examinateur doit
embrasser nos affaires de l’au-

turnes, les retraites spirituelles

delà sans omettre celles terres­

ont essentiellement pour subs­
tance le silence. De tels exercices

tres ■

ter mais sans jamais s’écouter !

spirituels forgent le calme, la
tempérance, la lucidité. Répétés,

15

Le CERFI fête ses 20 ans
e Cercles d’études, de

L

Recherches et de For-

__ __ (mation

Islamique

(CERFI) a commémoré en
fin décembre 2009 le 20e

anniversaire de sa création.
Placé sous le signe de l’in­

trospection pour une prospec­
tion dans l’avenir au service

publiques, dîner gala à Azalai

immeuble bâti au sein de son

Hôtel Indépendance, consul­

siège au 1200 logements qui

de la Oummah islamique du

tations médicales ... ont enri­
chi le programme de l’acti­

servira de cadre d’apprentis­

vité. L’un des faits marquants

S’ajoute à cela le lancement
du site web de l’association

Burkina, cc 20c anniversaire

a tenu toutes ses promesses :
exposition vente, journées
portes ouvertes, conférences

de cette commémoration a

l’ouverture

été

de

son

sage

et

de

formation.

www.cerfi.orgl

Les enseignants musulmans en séminaire
a Cellule des enseignants
musulmans, une commis-

L

_____/sion spécialisée du CERFI

a réuni les enseignants musul­
mans à Tougan pour un séminaire

régional de formation islamique
du 29 au 31 décembre. «La fatiha
: enseignements et valeur spiri­
tuelle» a été le thème de cette ren­
contre qui a regroupé une cen­

taine de participants venus de
nombreux villes et villages du

tés en se donnant rendez vous en

pays. De riches thèmes ont fait
l’objet de cours, de causerie débat
et de conférences. Ils se sont quit­

séminaire national 1

août 2010 à Koudougou pour un

Le Congrès de la reforme

e CERFI a réuni ses
National et le renouvellement des
représentants à Ouaga­
instances dirigeantes. La centaine
dougou du 26 au 28 de congressistes a, à travers les
décembre pour son 7e congrès
travaux en ateliers adopté d’im­
ordinaire qui consacre la relec­
portantes reformes : la réduction
ture des textes constitutifs de la
du nombre des membres' de
structure, l’évaluation du bilan
l’équipe dirigeante qui passe de
triennal du Bureau Exécutif
17 à 15 avec la-création de nou­

L

veaux postes de responsabilités

répondre aux besoins
actuels de la structure. Sans
oublier la volonté d’administrer
désonnais le CERFI conformé­
ment au découpage administratif
du pays (Régions et communes).
Le nouveau bureau, bien rajeuni

pour

par le Collège électoral, a été élu
et présenté aux militants. Il fonc­
tionnera désonnais sous la prési­
dence du frère MOUSSA
NOMBO, administrateur des ser­
vices financiers pour un mandat
de 3 ans ■

Assemblée générale ordinaire de l’AEEMB.
’Association des Elèves et
Etudiants Musulmans au

L

___ ^Burkina a pour sa part

convié ses Conseils généraux en
Assemblée générale statutaire au

Lycée Privé Ridwane de même
que ses mobilisatrices provin­
ciales en séminaire de formation.
C’était du 24 au 29 décembre.
C’était une occasion pour l’exé­

Bienvenue Dr. Thomas
Abdallah
l’occasion de son 20e

A

anniversaire, le CERFI

cutif d’entendre ses représentants,
de faire des travaux en ateliers,
des exposés, un panel sur la place
du Conseil Consultatif dans le
fonctionnement de l’AEEMB, et

de prendre de nouvelles résolu­
tions pour 2010. Quarante pro­

vinces ont répondu à l’appel ■

La Preuve vous offre
un espace publicitaire

______ a convié à ces activités

un invité de marque : il s’agit de
Docteur Thomas Abdallah.

et d’annonce à des

Médecin français, le Dr. Abdal­

lah est un musulman engagé
dans le travail islamique depuis
plus d’une vingtaine d’années à

prix étudiés.

travers sa plume, ses activités et
ses responsabilités. Membre du
Conseil Français du Culte
Musulman, il.défend l’islam et
les musulmans sur de nom­
breuses questions sensibles. Il a

Lisez et faites lire
La Preuve!
serie-débats à Ouagadougou et

au cours de son séjour, animé de

à Koudougou.

nombreuses conférences et cau­

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La Preuve n° 27 - Janvier 2010

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