La Preuve #24

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Titre
La Preuve #24
Créateur
La Preuve
Date
octobre 2009
numéro
24
Droits
In Copyright - Rights-Holder(s) Unlocatable or Unidentifiable
Langue
Français
Contributeur
Louis Audet Gosselin
Wikidata QID
Q114034235
extracted text
N&stalgies d'un /euneur

"... et voilà la religion de droiture...”

Plume du mois

Flash Back

INTERDITS ALIMENTAI­
RES EN ISLAM

A la décoiavea^s

Attention à
ce que vous
mangez! ,

du grand Soyes"
coranique de

Kiella
R6

CHOMAGE AU BURKINA

HD©§ arasons
de
s'inquiéter
P.10

Editorial
a Guinée a

engagement, celui de ne

personnelle de ses qualités

été

pas être candidat aux pro­

de médiateur et dans une

encore

1

Moussa Dadis CAMARA

La boulimie
du pouvoir

chaines élections présiden­

moindre mesure celle du

tielles. C'est quand même

dynamisme de la diploma­

de ses chefs

honteux pour un dirigeant

tie burkinabè. S'il est cer­

et de la violence de son

qui clame à coup de ren­

tain que le choix du prési­

armé, plongeant les popu­

fort médiatique son inté­

dent burkinabè n'est pas

lations dans le deuil et lais­

grité et son patriotisme et

fortuit, il doit savoir négo­

sant Dadis Camara dans

qui ne tient pas ses enga­

cier simplement le départ

des explications ridicules

gements.

de Dadis et de sa bande et

une réconciliation

et des arguments éhontés.

Mais on pouvait aisément

non

La boucherie du 28 sep­

prédire ce qui attendait les

avec l'opposition. Car c'est

tembre dernier a surpris et

Guinéens avec ce Dadis

la seule solution pour que

révolté à la fois plus d'un

Camara aux allures de

la Guinée connaisse enfin
la paix et la stabilité.

cachant

observateur. Comment une

révolutionnaire

simple marche d'oppo­

mal ses ambitions person­

En attendant, le capitaine

sants a pu se terminer dans

nelles et son manque total

Dadis continuera d'amuser

une telle barbarie ? Com­

de lucidité et de vision.

la galerie et de tenir en

ment des militaires, hier

Que pouvait-on attendre

encore applaudis, ont-ils

de mieux avec cet oppor­

pu retourner sauvagement

tuniste

leurs armes contre ceux

impulsives et juvéniles, au

aux

haleine le peuple de Gui­
née en quête de liberté et
de salut au point de ne

réactions

pour qui ils les avaient pris

raisonnement décousu et

en décembre 2008 ? Après

débridé et au langage

le dictateur Sékou Touré,

impropre. Comment a-t-on

le malade Lansana Conté,

pu le comparer à Thomas

la Guinée n'est pas encore

Sankara ? Aujourd'hui, le

sortie de l'auberge avec

capitaine

Dadis. Pauvre Guinée ! Il

engagé résolument sur la

président

pouvoir se démarquer du

show médiatique d'un dic­
tateur en puissance, d'un
dirigeant incapable à la
tête d'un escadron de la

morti
La Rédaction

est

faut vraiment plaindre ce

voie de ces dictateurs que

j

La Preuve,

pays qui se cherche une

l'Afrique a tant connu et

voie et un chef depuis son

qui lui font simplement

I
I
,

Récépissé de déclaration
N°1862//CA GfrÔÙÂ/PF *
du 27 juillet 2007.

indépendance en 1958.

honte.

Avec ce triste bilan de 157

Maintenant que le mal est

morts et plus de mille bles­

fait et pris dans son propre

Cell. 70 75 54 85\

sés, même s'il est folle­

piège, il fait des compro­

Email : preuve2007@yahbo.fr'-

contesté,

Dadis

missions et appelle à une

Camara fait mieux en si

médiation africaine. Blaise

ment

2

victime de
la démence

ISSN 0796-8426

peu de temps que ses pré­

Compaoré a été désigné

décesseurs dans l'enlise­
ment et la destruction de la

par la CEDEAO pour
jouer au sapeur pompier.

Guinée. Et pour si peu

Mais que peut-il obtenir

puisqu'il s'agissait simple­
ment de lui rappeler son

dans un pareil bourbier si
ce n'est la reconnaissance

J

Tél.50379430.

Directeur de Publication
MikaïIoüKérë ? 7.;*^
Secrétaire de rédaction j
SiakaGNESSI
Responsable commercial.;J
Moussa BOUGMA . -'
Mise en page et impression
Altesse Burkina 50 39 93 10
Nombre de tirage



1000 exemplaires

1

J
1

j

La Preuve n° 24 - Octobre 2009

Religion de vérité
EDUCATION

Les musulmans et l’école moderne
Par Cheick Albayan

— .

,e début du mois
I d'octobre marque la

C

rentrée officielle
des classes dans le
«’pays des hommes
intègres* à l'instar de nombreux
pays au monde. Ce sont des mil­
liers d'enfants qui reprennent le
chemin de l'école à la quête de la
science. Parmi eux les enfants
musulmans qui ont eu l'opportu­
nité d'être inscrits à l'école
moderne car bon nombre d'entre
eux sont restés à la maison où
envoyés dans des écoles corani­
ques ou écoles franco-arabes.

En effet selon une certaine
conception, la science moderne
égare du chemin de Dieu et est
incompatible avec la pratique de
l'islam. D'où la préférence pour
certains parents d'envoyer leurs
enfants dans les écoles corani­
ques et medersas en lieu et place
des écoles classiques. Mais cette
conception trouve t-elle sa source
dans les textes fondamentaux de
l'islam ? Peut-on affirmer que la
science moderne s'oppose à la
spiritualité musulmane? C'est à
ces interrogations qui ont
influencé et qui influencent tou­
jours les relations de l'islam et le
monde moderne que nous allons
nous pencher afin d'éclairer la
lanterne des musulmans face
cette institution indispensable si
non mandatrice du monde
contemporain.
Historiquement, l'école de type
occidental que nos enfants fré­
quentent de nos jours a été intro­
duite chez nous par des mission­
naires chrétiens, désireux d'ap-;
porter la lumière du monde " civi­
lisé " aux " nègres " qui étaient soi
disant dans l'obscurantisme. Elle
avait pour mission d'instruire les
africains des connaissances scien­
tifiques des siècles de la lumière

et de les transmettre les valeurs de
la civilisation occidentale. En tant
qu'institution religieuse, l'école ne
pouvait pas se départir des ensei­
gnements chrétiens. Ainsi, en
plus des matières scientifiques, il
était aussi enseigné des préceptes
du christianisme. Alors, tous les
enfants qui fréquentaient ces éco­
les, y compris les enfants musul­
mans étaient contraints d'appren­
dre et de pratiquer cette religion.
Par ce truchement, beaucoup
d'enfants musulmans sont deve­
nus des chrétiens abandonnant
ainsi la religion de leurs parents et
ceux qui ont tentés d'y restés sont
devenus négligeant dans la prati­
que de leur foi. C'est ainsi que se
justifie l'argument de ceux qui
pensent que la fréquentation des
écoles classiques est incompati­
ble avec l'islam.
Mais avec le temps, les choses
ont évolué surtout avec la prise en
charge de l'éducation et de la for­
mation des fils du pays par l'état
laïc et la révision des program­
mes qui n'intègrent plus l'ensei­
gnement religieux. Donc cet
argument ne peut plus justifier
que les enfants musulmans ne
soient pas inscrits dans les écoles
classiques. Mais la seconde inter­
rogation est de savoir si la science
moderne qu'enseigne l'école s'op­
pose-t-elle à la spiritualité musul­
mane?

Ce qu'il faut savoir est que la
science et la religion sont les deux
moyens possibles pour les hom­
mes d'acquérir le savoir. Ces deux
moyens de connaissances s'occu­
pent de deux domaines différents
: le naturel et le matériel relèvent
de la science et le surnaturel et la
métaphysique relèvent de la reli­
gion. Elles ont par ailleurs une
démarche différente. Le savoir
religieux est du domaine de la

La Preuve n° 24 - Octobre 2009

======^=^^=

révélation divine. Il suffit d'y
croire (la foi). Tandis que les
connaissances scientifiques s'ac­
quièrent par un effort de recher­
che, de réflexion, de raisonne­
ment. Cette divergence d'objet
d'étude et de démarche a été
accentuée par la confrontation
historique entre le christianisme
et la science pour la direction des
hommes au cours de laquelle de
nombreux savants scientifiques
ont été persécutés voir tués pour
avoir émis des théories scientifi­
ques opposées au point de vu de
l'église de l'époque. Il faut rappe­
ler que la révolution française de
1789 fut l'aboutissement de cette
lutte. C'est à partir de là qu'est née
la conception générale que la
science et la religion sont oppo­
sées. Cette conception demeure
toujours aujourd'hui. Dans les
milieux scientifiques, on prend
les religieux comme des non civi­
lisés, des ignorants et des gens
manipulés. Les religieux de leur
coté voient aux scientifiques des
athées, des mécréants, des égarés
et des gens voués à l'enfer.
Cependant, il faut le souligner,
toutes les religions n'ont pas eu
les mêmes rapports avec la
science et n'ont pas eu les mêmes
attitudes face à la science. Qu'est
ce que l'islam dit de la science?
Quels rapports existe entre
science et l'islam? Quel serait
l'apport de la science à la spiritua­
lité musulmane?
Pour répondre à ces questions, il
convient que nous ayons une
même compréhension de ces
deux notions. La science est l'en­
semble des connaissances théori­
ques et pratiques sur un domaine
donné, sur des phénomènes ou
des objets. Elle répond à la ques­
tion du " Comment " des choses
et des événements? Ces connais­
sances sont bâties soit sur des

principes évidents ou démontra­
bles, soit sur des raisonnements
vérifiés par l'expérimentation.
Elle aboutit à des théories. Ces
théories sont souvent construites
par intuition, par induction ou par
déduction. Une théorie scientifi­
que n'est jamais absolue. Il y a
presque autant de sciences, de
spécialités scientifiques, que de
domaines étudiés, mais les
méthodes générales d'acquisition
des connaissances restent les
mêmes.
Quant à la religion, elle est l'en­
semble des lois révélées et des
croyances relevant du domaine de
Dieu que les hommes doivent
observer pour leur salut ici bas et
dans l'au-delà. Elle répond géné­
ralement au pourquoi des choses
? L'islam est la dernière religion
élaborée par Dieu pour guider
l'humanité au bonheur ici bas et
dans l'au-delà. Ses enseignements
sont consignés dans le coran et la
sunna du prophète Mohammed
(SAW). Enfin, la spiritualité est
l'ensemble des pratiques cultuel­
les visant à élever l'esprit humain
vers son origine, Dieu. Elle
constitue l'exercice pratique de la
religion.
Science et l'islam Voilà deux
domaines qui paraissent disjoints
et contradictoires. Certes, ils ont
en commun de décrire chacun
une même réalité, le " pourquoi "
et le " comment " des choses.
Mais pour y parvenir, ils
empreintes un cheminement dis­
tinct. Malgré cette différence, ils
parviennent dans biens de cas aux
mêmes résultats. En effet, l'islam
ne s'oppose pas à la science et n'a
pas eu de conflit avec elle. Au
contraire, elle l'intègre parfaite­
ment dans ses enseignements.
Ainsi, le savoir islamique à essen­
tiellement 3 sources : première-

3

Religion de vérité
ment par la révélation divine: " il
a fait descendre sur toi le livre
avec la vérité, confirmant les
livres avant lui. Et il fut descendre
la Thora et l'évangile auparavant,
en tant que guide pour les gens et
il a fait descendre le discernement
(le coran). Ceux qui ne croient
pas aux révélations d'Allah auront
certes un dur châtiment. Et Allah
est Puissant et détenteur du pou­
voir de punir.” C3V3-4.

Deuxièmement, par l'inspiration
divine grâce au niveau de spiri­
tualité élevé des croyants. A ce
propos Dieu dit dans un hadith
qudsi: " ...mon servir ne cessera
de se rapprocher de moi par des
pratiques surérogatoires jusqu'à
ce que je l'aime et lorsque je l'ai­
merai, je serai l'oreille par
laquelle il entendra, le regard par
lequel il verra, la main avec
laquelle il empoignera, le pied
avec lequel il marchera. S’il me
sollicite certes je lui accorderai
mes faveurs. S'il implore ma pro­
tection, je la lui accorderai. "

Et troisièmement par la médita­
tion et la contemplation des créa­
tures de Dieu : " En vérité, dans la
création des cieux et de la terre, et
dans l'alternance de la nuit et du
jour, il y a certes des signes pour
ceux qui sont doués d'intelli­
gence. Ceux qui, debout, assis,
couchés sur leurs cotés, invo­
quent Allah et méditent sur la
création des cieux et de la terre (et
disent) " notre Seigneur! Tu n'a
pas créé tout cela en vain, gloire à
toi ! Garde nous du châtiment du
feu ".C3 V190-191 De ce qui pré­
cède, la science fait partie inté­
grante de l'islam. Elle y occupe
une place importante. Les tous
premiers versets du coran révélés
évoquent la science (C96V1).
Parlant de l'importance de la
science, le Prophète dit "l'ancre
du savant vaut mieux que le sang
du martyr”. Et il a dit par ailleurs
que "la recherche de la science est
une obligation pour tout musul­
man et pour toute musulmane”.

En outre de nombreuses révéla­

4

tions coraniques concordent par­
faitement avec des découvertes
scientifiques récentes. Par exem­
ple le théorème du Big bang qui
explique l'origine de la terre a été
ainsi évoquée dans le coran: " Il
(Dieu) s'est ensuite adressé au ciel
qui était alors fumé et lui dit ainsi
qu'à la terre: " venez tous deux de
gré ou de force”. Tous deux
dirent: " nous venons obéissant "
C4I Vil . Et dans cet autre ver­
set, Dieu dit : " ceux qui ont
mécru, n'ont-ils pas vu que les
cieux et la terre formaient une
masse compacte? Ensuite nous
les avons séparés et fait de l'eau
toutes choses vivantes. Ne croi­
ront-ils donc pas" C21 V30.
D'autres versets corroborent des
découvertes scientifiques. Cela
confirme l'origine divine du coran
car aucun être humain à l'époque
de la révélation du coran (7e siè­
cle) ne pouvait imaginer ces véri­
tés scientifiques. Alors aucune
forme de spiritualité islamique ne
saurait s'opposer à la science. Au
contraire, la spiritualité doit se
nourrir par l'exercice scientifique.
Car, la science permet de connaî­
tre Dieu à travers ses créatures.
Dieu l'a dit : " nous leur montre­
rons nos signes dans l'univers et
en eux-mêmes, jusqu'à ce qu'il
leur devienne évident que ceci
(coran) est la vérité. Ne suffit-il
pas que ton Seigneur soit témoins
de toute chose? "C41 V53. Et il
ajoute que les savants sont les
croyants les plus convaincus.
D'autre part, les savants sont les
plus méritants auprès de Dieu. "
...Dieu élèvera en degré ceux
d'entre vous qui auront cru et
ceux qui auront reçu le savoir...
"C58 Vil et au prophète de dire:
" celui qui prend une route à la
recherche de la science, Dieu lui
facilite l'accès au paradis. " Il a
dit aussi: " la supériorité du
savant par rapport au dévot est
comme ma supériorité au moin­
dre d'entre vous. Puis il ajouta : "
Dieu, ses anges, les habitants des
cieux et de la terre jusqu'à la
fourmi dans son trou et au pois­

son dans l'eau prient sûrement
pour ceux qui enseignent la
science aux autres ".

Donc la spiritualité islamique
inclut parfaitement la science.
Elle encourage à sa recherche et à
son enseignement. C'est pourquoi
à une époque où la scolarisation
est devenue obligatoire et presque
" gratuite " pour tous les enfants,
il n'est plus tolérable que les
musulmans privent leurs enfants
de la science et fassent d'eux des
musulmans nécessiteux et des cas
sociaux fruits des medersas et
écoles franco-arabe mal organi­
sées.

Depuis l'avènement de l'Associa­
tion des élèves et étudiants
musulmans
au
Burkina
(AEEMB), il y a des enfants
musulmans qui fréquentent les
écoles modernes et qui ont appris
parallèlement l'islam et qui sont
devenus des imams et intellec­
tuels musulmans. Mieux, ces
militants et militantes de
l'AEEMB sont meilleurs prati­
quant de l'islam que certains élè­
ves des medersas et des écoles
coraniques.
En définitive, la science moderne
ne s'oppose pas à la spiritualité,
au contraire elle la renforce et
facilite la compréhension de l'is­
lam. Alors, musulmans, rattrapez
votre retard en envoyant aux
enfants à l'école. Mieux, il faut
reformer les écoles franco-arabes
et medersa en préservant leur sta­
tut d'écoles confessionnelles mais
en appliquant le programme d'en­
seignement officiel du pays. On
ne comprend pas d'ailleurs pour­
quoi l'Etat reste silencieux face à
la situation de ces écoles. La réa­
lisation des objectifs de "l'Educa­
tion Pour Tous" et ceux du millé­
naire nécessite à la fois une mobi­
lisation conséquente des ressour­
ces humaines et une exploitation
optimale de toutes les potentiali­
tés de l'éducation formelle, infor­
melle et non formelle dans une
perspective globale et intégrée.
C'est là qu'apparaît la nécessité de

la prise en compte et de l'organi­
sation de l'éducation bilingue
franco-arabe, particulièrement
dans les medersas. Car celle-ci

occupe une importante place dans
l'enseignement privé au Burkina

Faso. Dans certaines campagnes,
elle constitue même le principal
moyen d'enseignement et de for­
mation des enfants et des adoles­
cents. Par exemple à la rentrée
scolaire 2006-2007, le Ministère

de l'Enseignement de Base et de
l'Alphabétisation a dénombré
2299 écoles primaires privées

dont 1621 écoles franco-arabes
ou medersas, soit 71 % du total

des écoles privées. Ces atouts
confèrent à l'enseignement bilin­

gue

franco-arabe une place

importante dans le paysage édu­
catif du Burkina Faso. C'est pour­

quoi, il s'avère nécessaire de
réfléchir sur cette forme d'ensei­

gnement afin de la rendre plus
performante et opérationnelle. D

y a eu certes des tentatives, peut-

être même qu'il y a des réflexions
en cours, mais celles-ci n'ont
jamais abouti où n'aboutiront pas
si l'Etat ne prend pas ses respon­

sabilités face aux fondateurs de

ces écoles et aux associations
islamiques en soumettant à tous
un cahier de charge à respecter,

en subventionnant ces écoles, en

y affectant des enseignants quali­
fiés tout en respectant le caractère

confessionnel. Tout fondateur qui

ne se soumettra pas à ses mesures

sera prié de fermer purement et

simplement. Le mutisme du gou­
vernement sur cette question n'a

fait que trop duré ! Conséquence,
beaucoup des fils du pays sont

privés de l'éducation et l'objectif
du millénaire pour le volet éduca­

tion risque d'être un vœu pieux

!■

La Preuve n° 24 - Octobre 2009

liume du mois
INTERDITS ALIMENTAIRES EN ISLAM

Attention à ce que vous mangez !
Par Aris

'évolution
des
modes alimentai­
res nous impose
une grande pru-

L

» ».
dence dans nos
prises de repas de tous les jours.
En effet, la propagation fulgura­
tion des mets " prêt à porter ",
préparés et conditionnés peut
conduire bon nombre de musul­
mans à consommer des aliments
interdits par leur religion. Les
fast-foods, les pâtisseries, les
conserves et autres boissons sont
sources d'interrogations relatives
à la licéité des aliments. Ces pro­

duits alimentaires posent donc
des problématiques nouvelles qui

se présentent aux musulmans
vivant dans des pays où l'on n'ap­
plique pas les lois de l'Islam. Le
musulman doit alors, tous les
jours, faire attention et être sur
ses gardes, tant le nombre d'occa­
sions de tomber dans le péché est

important.
Ainsi, parmi les difficultés ren­
contrées par les musulmans, nous
trouvons au premier plan, tout ce

règles islamiques à ce niveau
sont strictes et sans ambiguïtés.
L'élément auquel les croyants
devront faire sans doute le plus
attention est la viande. En effet,
parmi les animaux qui nous sont
autorisés à manger, la seule
viande qui nous est licite est celle
d'un animal qui a été égoigé au
nom de Dieu et qui fait partie de
certaines catégories (on trouve le
bœuf, le mouton, etc.). Voici ce
que nous dit le verset du Coran y
relatif: "Certes, il vous est inter­
dit la chair d'une bête morte, le
sang, la viande de porc et ce sur
quoi on a invoqué un autre que
Dieu. Il n'y a pas de péché sur
celui qui est contraint sans toute­
fois abuser ni transgresser, car
Dieu est Pardonneur et Miséri­
cordieux." Sourate 2, Verset 173
Mais il n'y a pas que la viande.
En effet, il se trouve que dans nos
pays, absolument alignés sur les
mœurs dits de modernité, cer­
tains aliments tels que les bis­
cuits, la margarine, le pain, etc.
se composent d'éléments qui
échappent à notre contrôle et qui

qui concerne la nourriture. Les

L'éléphant se trouvait au bord d'un ruisseau.
L’eau coulait, claire et transparente. D eut
envie de boire. Il se pencha au-dessus de l'eau,
trempa sa trompe et... plouf ! "Quoi ! Que ?...
mais qu'est-ce que... AAAaaaarrrrggggghh
j'ai perdu mon œil !" s'écria l'éléphant au com­
ble de la panique. Effectivement, son œil droit
s'était détaché de son orbite et était tombé au
fond du ruisseau. Le mastodonte chercha à

retrouver son précieux globe. Il ne vit rien.

Très inquiet, il agita sa trompe dans tous les
sens, cherchant à saisir son œil dans le lit du
ruisseau. Il remua tant et si bien que l'eau
devint trouble. Plus il agitait sa trompe et plus
le sable remontait, compromettant ses chan­
ces de retrouver une vue complète. Soudain,

La Preuve n° 24 - Octobre 2009

souvent ne sont pas autorisés à la
consommation pour un musul­
man. On peut citer entre autres
les graisses animales des ani­
maux n'ayant pas été égorgés au
nom de Dieu, la graisse de porc
fondue etc.
En outre, certains composés ou
ingrédients qui sont la plupart du
temps des adjuvants (colorants,
conservateurs, etc.) sont fabri­
qués à partir d'éléments naturels
ou synthétiques. Mais le pro­
blème, c'est que d'autres sont à
base de produits que les musul­
mans ne peuvent consommer. Il
convient alors de faire très atten­
tion et d'être sur ses gardes.
Prenez l'habitude de vérifier ce
que vous achetez, notamment
dans les supermarchés, ^ans ,a
liste des ingrédients du produit,
ces adjuvants sont indiqués par la
lettre E en majuscule, suivis d'un
chiffre (exemple E102, E334...).
Les problèmes nouveaux, pou­
vant mettre à rude épreuve la foi
des musulmans dans les pays
laïcs seront de plus en plus
légion. Il appartient aux musul­

mans d'assumer et de consolider

leur foi à chaque instant malgré
ce contexte pour le moins diffi­

cile. C'est ça aussi une marque
de piété qui caractérise le nou­

veau Djihad, le plus grand.
L'idéal serait que les musulmans

eux-mêmes s'engagent résolu­

ment à être artisans et non des
simples sujets du changement

des réalités du monde moderne.
Cela passe par leur présence dans
la chaîne de transformation ali­

mentaire. Pour que la spécificité

des musulmans soit prise en
compte, il faut nécessairement

-u'ils -e so:~nt p-" à 1? >raîne de

l'évolution scientifique. D'où

l'impératif pour eux de s'encoura­
ger mutuellement dans la pour­

suite des longues études. Per­
sonne d'autre en dehors des
musulmans eux-mêmes, ne vien­

dra

faire

prévaloir

leurs

intérêts. ■

Sagesse du moi#
l'éléphant entendit rire à gorge déployée.

Furieux, il releva la tête et vit, sur un rocher au

bord de l'eau, une petite grenouille verte. Elle
riait, elle riait..., la bouche grande ouverte :

coaAH ! coAH ! coAH ! coAH !...Tu trouves

ça drôle. J'ai perdu mon œil et ça te fait rire ?!

grenouille verte.

Ce petit conte apparemment simpliste ren­
ferme une grande sagesse. L'éléphant perd un
oeil et ce n'est pas anodin : cette cécité sou­
daine, cette eau troublée, cette agitation, ce

phant, un peu honteux, suivit le conseil de la

désespoir, c'est ce qui nous arrive lorsque
nous perdons pied et que notre précipitation
nous rend aveugle. Nous sommes momenta­
nément incapables d'interpréter avec lucidité

grenouille. Il se calma et cessa d'agiter sa

ce qui nous entoure. Pour éviter cette dés­

trompe. L'eau redevint calme, peu à peu le

orientation,

Ce qui est drôle, c'est de voir à quel point tu
t'agites. Calmes-toi, tout ira mieux ! L'élé­

sable retomba. Tout au fond du ruisseau, l'élé­

H le saisit avec sa trompe, le remit dans son

il existe une solution : attendre que la situation
s'éclaire, que les nuages noirs se dissipent. "La
précipitation vient du Diable ; Dieu travaille

orbite, à sa place. Sans oublier de remercier la

lentement." ■

phant vit son œil, intacte.

5

ash Back
A la découverte du grand foyer coranique de Kiella
.

Par Bachar SOW

-■

ce qui constitue un témoignage
habitant, hôte du maître.
ans notre série
rpatent de piété au regard des
. de présentation
Pour mieux vous imprégner de
épreuves liées à cette aventure
Ides
anciens
ce que fut ce foyer et son fon­
î grands foyers
"Il était accompagné de 70
dateur, nous avons recueilli le
hommes, je connais personnel­
témoignage de Souleymane
.
coraniques au
lement des gens parmi eux. Il
Ouédraogo, domicilié au quar­
Burkina Faso, nous nous arrê­
demeura à la Mecque pendant
tier Karpala de Ouagadougou,
tons dans ce numéro sur le
3 ans pour étudier l'islam. Pen­
un ancien élève qui dit y avoir
foyer de Kiella dans la pro­
dant ce voyage aux lieux
passé 27 ans en compagnie du
vince du Bam (Ratenga), à tra­
saints, sa forte personnalité
grand maître et puis de son
vers le témoignage d'un ancien
marqua les arabes au point
neveu. " Moi disait- il, j'avais
élève de ce foyer. Loin de nous
qu'ils lui proposèrent une
la chance d'être considéré
la volonté de promouvoir
femme et lui offrirent deux
comme un fils de la cour du
l'école coranique traditionnelle
chameaux. Il déclina l'offre de
maître, j'étais au courant de
dont la question de la reforme
la femme de crainte de ne pou­
tout ce qui s'y passait même
se pose aujourd'hui avec acuité
voir entretenir une épouse
pendant la nuit "
à la communauté. Mais nous
arabe mais emporta les cha­
exerçons dans une certaine
La figure du grand maître
meaux. J'ai vu un les animaux
mesure notre devoir de
de mes yeux dans la cour. C'est
Kiella Mooré fut un patriarche,
mémoire sur ces hommes et
à sa mort qu'ils furent sacrifiés
un savant, un homme de par­
leurs œuvres qu'il faut savoir
pour cérémonie de doua"
don et un rassembleur " nous
apprécier dans un contexte pré­
ne lavons jamais vu en dispute
Kiella Moré a incarné les
cis. Et avec l'espoir qu'un jour
avec quelqu'un. On pouvait
enseignements de l'islam qu'il
les historiens réhabiliteront ce
facilement prendre son élève
dispensait lui-même à des mil­
riche patrimoine.
pour lui-même tant il était
liers d'élèves. Là dessus Sou­
L'école de Kiella a été fondée
modeste dans sa tenue vesti­
leymane Ouédraogo est caté­
dans les années 1930 par le
mentaire ", Il attachait beau­
gorique : "si un jour vous
grand maître Sawadogo Ali
coup d'importance à l'abnéga­
apprenez qu'un ancien élève de
communément appelé Kiella
tion dans les études de la part
Moré fait de la magie c'est qu'il
Moré originaire du village de
de ses élèves " il n'obligeait
l'a apprit ailleurs" avant de
personne pour les travaux
Kourpéllé dans la même pro­
marteler : "le marabout charla­
champêtres mais il était plutôt
vince. Il fit ses premiers pas
tan a une beauté de fleur qui se
rigoureux pour ce qui est des
dans l'apprentissage du coran à
fane le soir car ce n'est pas la
études" Il fut un homme de
Kougrsinghin près de Pouyvérité" "Kiella Moré, explique
science occupé en permanence
tenga avant de poursuivre ses
Souleymane Ouédraogo, était
à enseigner et à traiter des
études au Mali. De retour au
si convaincu que c'est l'ensei­
questions théologiques" on le
pays après s'être constitué un
gnement seul qui change
déplaçait fréquemment à Oua­
groupe d'élèves, il se retira à
l'homme si bien qu'il pouvait
gadougou à la communauté
Kiella encore vide d'hommes
même accepter des élèves
musulmane pour donner son
pour créer un foyer et avoir
voleurs, fornicateurs, men­
avis sinon trancher des ques­
suffisamment de terre pour
teurs, mais il expulsait sans
tions théologiques"
cultiver. Il est considéré
délai celui qui refusait d'ap­
comme le fondateur de la chef­
Comme cela s'imposait à l'épo­
prendre"
ferie de cette localité car ce fut
que pour ceux qui voulaient
La célébrité du foyer et l'or­
grâce à lui que le village s'est
s'acquitter du 5e pilier de l'is­
ganisation de renseignement
formé. Mais n'étant pas inté­
lam, Kiella Moré effectua le
ressé par la chefferie, elle fut
pèlerinage à la Mecque à pied,
Le foyer de Kiella fut l'un des
assumée par le tout premier

D

6

plus grands foyers coraniques
dans les espaces du Burkina.
Ces foyers ont été un véritable
vecteur de l'islamisation de
l'Afrique subsaharienne en
général et du Burkina en parti­
culier. "Le foyer, explique Sou­
leymane Ouédraogo, ne s'étei­
gnait jamais même en saison
hivernale. Le tas de fagot ne
s'épuisait jamais si bien qu'une
poule pouvait pondre des œufs
en dessous"
Un important nombre d'élèves
est passé par là. Souleymane
Ouédraogo estime à environ
5000 le nombre d'élèves qui
ont étudié le tafsir chez Moré ;
pour le nombre total, il avoue
ne pas pouvoir estimer le nom­
bre car il s'agit comme ailleurs
de plusieurs promotions qui s'y
sont
succédées.
"C'était
comme un collège, on ne pou­
vait pas se connaître même
quand on était de la même pro­
motion sauf les grands élèves
proches du maître qui l'aidaient
à assurer l'enseignement"
Beaucoup de grands noms de
la prédication islamique au
Burkina y ont séjourné, qui
pour approfondir ses connais­
sances religieuses, qui pour sa
formation intégrale "j'ai per­
sonnellement vu à Kiella El
HADJ Abdoul salam Tiemtoré,
El Hadj Djébréde de Zinko
(Kaya), El hadj Ibrahim
Koanda, même le grand maître
de Nagraogo"

L'enseignement était assuré par
le grand maître lui-même et
assisté de ses anciens élèves
qui avaient accepté rester

___ Suite page_8.._,~

La Preuve n° 24 - Octobre 2009

Humeur
es inonda­ allure d'opération publici­
tions du 1er taire et de relations publi­
septembre ques. Visiblement, il ne
dans le cen- fallait pas être en reste et il
f tre du Bur­ fallait saisir cette opportu­
kina reste au cœur
l'ac-vu à une heure
nité de
d'être

L

tualitc nationale. Il s'est
dégagé un quasi consensus
dans la façon de faire face
au péril des populations
touchées. Mais avec le
recul, nous faisons trois
remarques importantes
que l'on peut ne pas parta­
ger.
Premièrement l'idée de
faire participer toute la
population à l'élan de soli­
darité est une trouvaille
originale et salutaire.
D'abord parce qu'elle vient
rappeler la nécessité de
nous entraider et le devoir
que chacun a vis-à-vis de
l'autre. Ensuite elle nous
enseigne que notre salut
vient d'abord de nousmême et non du secours et
de la pitié des autres. Et
cela, nous ne l'appliquons
pas suffisamment dans
notre quête pour le déve­
loppement. On ne doit pas
penser que ce sont les
autres qui vont nous
apporter leur aide pour
qu'on se développe. C'est
avant tout notre affaire.

Deuxièmement, la façon
dont se sont organisés les
gestes de solidarité pose
quand même un problème
d'éthique. La cérémonie de
lancement avait plus une

de grande audience et
devant le président him­
self. L'éthique du don et du
bienfait commande en pre­
mier lieu la discrétion.
Sans remettre en cause la
pertinence d'une telle
action et sans douter de la
sincérité de ceux qui ont
laissé parler leur cœur, il
aurait fallu quand même
mettre la bonne manière.

...suite de la page 7
Auprès de lui. "Il sortait le .
i matin au foyer situé devant la
icoür, pour ne rentrer que vers
midi. Quand il rentrait c'était
juste pour, sa sieste pour res• sortir à la prière de zuhr et ne

nombre des élèves -choisis;'
saient d'organiser les cérémo­

: rentrer que. vers 21 heures"
; "Une chose nous était très dif; ficile, c'est l'accès au coran.
;Le maître • mettait un coran
J détachable à la disposition des •

nies marquant la fin de lecture
du coran chez le maître"
A un moment donné de l'évo-'

' élèves. Alors on s'organisait

Iution du foyer, le-maître-le
confia à son neveu du nom

j par groupes de 5 à 10 en foncition du niveau. On partait
prendre la partie qui corres­
pondait à notre niveau qu'on

dEl hadj Malam Tasséré pour
se retirer discrètement dans un
autre village du nom de
Mawarida. "Nous v sommes

■ exposait dans une calebasse
• de façon"à permettre à chaque

' restés• avec le neveu, précise
Souleymane Ôùèdraogôfmâis

membre du groupe de reco-

Troisièmement, une chose ipier sur ; son ardoise et on
est de collecter des fonds [remettait; aussitôt les feuilles
et une autre est de savoir ; après. Après quoi ôn allait
quoi en faire. Les problè­ ! devant le maître pour se faire
; répéter jusqu'à l'assimilation
mes des sinistrés sont si
et’le. scénario recommençait.
énormes et si disparates ; Les livres islamiques venaient
que l'on se demande
de la Côte d'ivoire et du Niger.
qu'est-ce que le gouverne­ | On ne trouvait pratiquement
pas de papier. Un morceau de
ment va faire exactement
au profit de ces personnes. ipipier paraissait plus précieux
! que l'argent à l'époque "expliEt jusqu'à présent il s'est
> que Souleymane Ouédraogo.
contenté de les reloger
"L'ènseignement était conduit
sous des tentes et de leur
de telle sorte qu’il y avait une
donner à manger et à boire
sorte de vacance d'un mois
sur ces sites. Mais le plus
pour permettre à tous et sur­
difficile c'est la question de
tout, au. maître de se reposer.
la reconstruction de leurs
On se consacrait alors à la
habitations détruites par la
chasse et autres petites occu­
pations. Le maître lui-même
furie des eaux. Avant il
prenait le plaisir d'aller à la
faut leur trouver des ter­
; chasse. Il nous autorisait
rains alors qu'ils étaient en
imême à jouer au ballon"
zone non loties avec toutes
les difficultés afférentes à '"Dans la progression, à cha­
que hizb,- ori avait coutume de
l'attribution des parcelles.
faire des offrandes'mais cela
Le plus dur est certaine­ I se faisait sans restriction, dans
ment à venir ! ■
la liberté totale, il en était de

La Preuve n° 24 - Octobre 2009

même quand on finissait le
' coran: L'on était alors libre de
rentrer chez soi pour organiser
une cérémonie de doua à sa
convenance sans aucune res­
triction du maître. Mais en
signe de reconnaissance bon

nous allions de temps en
temps lui rendre visite"

,
Il parait que c'est lai déprava­

tion des mœurs chez les habi­
tants dé Kiella devenus très
nombreux qui expliquerait
cette attitude du maître. C'est
à Mawarida qu'il finit ses'

jours à l'âge de 80.ans au;
moins.
Aujourd'hui ce qui reste du;
foyer est toujours animé pari
son fils Ousmane après la;
mort de El hadj Malam Tas-j
séré il y a 4 ans.

C'est’là le témoignage sur la;
vie d'un homme dont l'histoire j

reste à écrire, un homme de'
foi mais aussi un acteur
important de la diffusion de
l'islam dans les espaces du
Burkina jadis dans l'adversité

tenace du colon.

NB : nous nous sommes
contentés de transcrire les
noms des localités dont l'or­

thographe reste à vérifier. ■

7

<çon de vie

Nostalgies d’un jeûneur
Par Idriss

amadan est
parti.
Au
revoir, ai-je
envie
de

R

_
jdire ou peut
être adieu (Àllahou a'alamou). Un mois de tous les
superlatifs, dit-on, aux
pouvoirs spirituels indes­
criptibles. Comment l'ou­
blier!

Je me souviens encore...
.. .de celui que j'étais avant
son arrivée. Ma fréquenta­
tion des mosquées était
peu, si elle n'était pas rare.
Beaucoup de mes prières
étaient exécutées sans que
la
présence
divine
humecte mon esprit. J'étais
plus tourné vers le terres­
tre. Les actes surrérogatoi­
res de tout genre ne me
suscitaient que sentiments
de répulsion. Au contraire,
mes regards se posaient
sur tout, traînaient sur l'in­
terdit et même, très sou­
vent, s'y accrochaient. Le
coran : j'ai seulement pu
lui consacrer de temps en
temps un regard furtif et
un seul coup de dépoussié­
rage (Qu'Allah me par­
donne !). Je me sentais
éloigné de Dieu. C'était
d'ailleurs évident puisque
je respectais peu Sa
volonté. Au fond de moi
j'en étais conscient. Mais
8

c'était comme si j'étais-,
entraîné dans un élan
négatif dont je n'osais ima­
giner l'aboutissement mais
pour lequel, en même
temps, je ne disposais
d'aucune capacité de frei­
nage. Combien de fois
m'étais-je imposé une lec­
ture coranique, une prière
nocturne, une prière
d'exaltation, une visite fra­
ternelle, une diminution
voire un abandon de mes
activités téllévisuelles, des
causeries futiles? Autant
de fois qu'il m'en a fallu
pour les reporter au matin,
au soir, à demain, à la
semaine prochaine.... Si
j'avais suivi le prophète
Mohammad (SAW) : "Ne
remettez pas à demain ce
que vous pouvez faire
aujourd'hui."
Et Allah m'envoya
Ramadan!

Alhamdou lil-lah. Je me
sentis fleurir, renaître en
spiritualité. J'arrivais à la
mosquée avant tout le
monde. Je me mettais der­
rière l'imam. Après quel­
ques rakates facultatives,
j'empoignais un Coran et
le lisais. Ainsi je participai
à toutes les prières obliga­
toires et surrérogatoires de
jour comme de nuit. J'ai
terminé trois fois la lecture

efttièrè du Saint livre. C'est
que mon coeur y était. Je
m'étais découvert une cer­
taine facilité et un entrain
extraordinaire à adorer
Allah. L'ambiance y était
pour grand chose aussi.
Comment ne pas se fidéli­
ser à ces multiples, uni­
ques et lourds aaamiine
qui fusaient des mosquées
et qui embaumaient les
coeurs? Comment ne pas
se souvenir de ces dizaines
de personnes qui psalmo­
diaient inlassablement le
Coran? Rien qu'à les
regarder, je me sentais gal­
vanisé à faire pareil. Com­
ment
oublier
cette
ambiance de rupture: les
frères et les soeurs, assis,
accroupis, debout, côte à
côte, qui avec une datte,
qui avec des fruits, qui
avec du jus,....; c'était tout
simplement l'expression
d'une fierté d'avoir obéi au
Créateur et l'espoir d'avoir
Son agrément le jour de la
résurrection. A propos, j'ai
en mémoire ces paroles du
noble messager (SAW): "
le jeûneur a deux joies : la
première quand il rompt et
la deuxième quand il ren­
contrera son Seigneur ".
Toute chose qui suppose
que son jeûne ait été agréé.
A y penser très profondé­
ment, cela m'inquiète à

plus d'un titre.
Quel est l'état de mon
Ramadan?

Sincèrement cette question
m'angoisse. Pour cause
Allah ne dit-il pas : "ne
vous purifiez vous pas
vous même; Allah purifie
qui II veut..."
Mes péchés ont-ils été
effacés? Etais-je suffisam­
ment sincère quand je
demandais leur absolution
à Allah? N'ai-je pas oublié
de réparer un tort? Mes
invocations ont-elles été
présentées avec la concen­
tration nécessaire pour être
exaucées? Mes jeûnes,
prières, lectures corani­
ques, actes de charité ontils été réalisés avec la dose
de sincérité indispensable
à leur validité? Il y a de
quoi s'inquiéter. Le pro­
phète SAW ne nous a t-il
pas mis en garde contre
ces éventualités?
Ghazzali dit que tu peux
savoir que ton jeûne est
agréé si ses effets se
remarquent dans tes actes
après Ramadan. Alors,
dans ce cas c'est vraiment
grave. Il n'y a qu'à faire le
constat. Les mosquées ont
maigri, il n’y a plus de
place pour ranger les
corans, les mauvais actes

La Preuve n° 24 - Octobre 2009

cçon de vie
ont ete decongeles, les
paroles mensongères, les
médisances sont sorties de
leur hibernation. . C'est
facfle de parler des autres

et toi même?

C'est vrai. Je ne suis pas
mieux qu'eux. Depuis le
départ de Ramadan, je n'ai
lu le coran qu'une seule
fois. J'arrive à regarder la
TV jusqu'à minuit, mais
j'ai du mal à exécuter mes
chafi et witr pendant la
nuit. Pour la prière de
Soubh, ma maison a rem­
placé la mosquée. Depuis
Ramadan, je n'ai fait aucun
acte de charité. A cette
allure, je vais démériter la
récompense qu'Allah a
promise dans le verset de
la sourate 32 " ils s'arra­
chent de leurs lits... "

Seigneur Allah, par Ta
miséricorde, purifie mon
jeûne de toute impureté, et
agrée le pour moi. Exauce
mes voeux, pardonne mes
péchés car il n'y a que Toi
qui puisse le faire !
Mon Seigneur mérite
mieux.
Il a été sincère avec moi en
me disant ceci : "O vous
qui avez cru, le jeûne vous
a été prescrit comme il l'a
été à ceux qui vous devan­
cés, ainsi atteindriez vous
la piété". Il veut à travers
ce jeûne me rapprocher de
lui par la piété. Rappro­
chement duquel, je tirerai

le salut qu'il m'accordera
ici et à l'au-delà. Mais seu­
lement voilà. J'ai faibli
après ce mois. S'il faut
avancer de dix pas dans
Ramadan et reculer de
mille autres après, je ne me
rapproche pas du tout.
Bien au contraire. Ce ver­
set et cet autre "souvenez
vous de moi, je me sou­
viendrai de vous..." m'en­
joignent cependant de gar­
der le cap jusqu'aux ramadans prochains. C'est un
peu comme si j'ai un long
trajet à parcourir. Chaque
année, Allah me réduit la
distance pendant Rama­
dan. Si je veux arriver à
destination, je dois conti­
nuer à marcher, ou dans le
pire des cas, attendre là où
Il m'a déposé. Mais si je
fais marche arrière, à petits
pas ou à grands pas,
Ramadan prochain me
trouvera à la case départ
ou loin. Qu'Allah m'en
garde !
Et puis, ce mois béni a éta­
bli et renforcé une certaine
intimité entre mon Créa­
teur et moi; je dois avoir
honte de tout foutre en l'air
en m'éloignant de lui, en
l'oubliant. J'ai tout intérêt à
maintenir ces relations au
chaud, à garder les
contacts surtout qu'il me
garantit: " souvenez vous
de moi, je me souviendrai
de vous ".

illogisme en mon être dans
cette façon saisonnière
d'adorer Allah? Ramadan
est parti certes, mais Allah
est hors du temps et "je n'ai
créé les djins et les
humains que pour qu'ils
m'adorent", me rappelle-til. Autrement dit, seule ma
mort peut justifier l'arrêt
de ma mission d'adorateur
d'Allah.

J’ai intérêt à préserver
les acquis de Ramadan.

Je n'ai vraiment pas le
choix, à défaut de le retenir
lui même. Ses effets, je
dois les faire perdurer pour
plusieurs raisons.

Quelqu'un a dit que le
temps perdu ne se rattrape
jamais, celui gagné aussi.
Pourquoi détruirais-je ce
que j'ai construit à coup
d'abstinence et de priva­
tion? Pourquoi détruire ce
qui est précieux? Il fau­
drait manquer de bon sens
pour le faire.
Il y a aussi que ce Rama­
dan pourrait bien être mon
ramadan d'adieu, mon
ticket du paradis. Dans ce
cas ce serait malheureux
de le déchirer pour quel­
que raison que ce soit.
Ramadan m'a beaucoup
enseigné. J'ai appris à
contrôler mes yeux, mes
oreilles, mes pieds, mes
mains, mon ventre, mon
esprit. J'ai appris à me maî­

triser, a endurer. D esclave
de mes passions, j'en étais
devenu maître. C'était seu­
lement à ce moment que je
découvris la beauté et la
facilité de la vie. Cette atti­
tude positive que cultive
Ramadan est indispensa­
ble à tout individu pour
"vivre avec les Hommes et
être avec Dieu".

Alors pour revivre Rama­
dan, je remonte des abys­
ses de l'oubli, ces adresses
de Dieu qu'il m'a laissées :
prières, jeûnes, actes de
bienfaisance, lecture cora­
nique, demande de pardon,
invocations, évocations,
etc.
Pour me recréer une
ambiance ramadanique,
j'ai observé le jeûne lundi
et jeudi passés ; la
veille,j'ai exécuté quatre
rakates à partir de minuit
en lisant deux parties du
Coran; j'ai fait le witr et le
quounoute accompagné
des aaamiine comme à la
mosquée : c’était doux.
Chaque matin je lis une
partie du Coran et une
autre le soir. Inchallah,
chaque mois je finirai le
Coran.

Seigneur Allah, aide moi à
me souvenir constamment
de toi, à te remercier en
permanence et à toujours
perfectionner mes actes
d'adoration. Aamiine ! ■

En plus je sens un certain

La Preuve n° 24.- Octobre 2009

9

Société & Développement
CHOMAGE AU BURKINA

Des raisons de s’inquiéter
==^= Par L'Epcrvicr

e chômage est
un phénomène
suffisamment
préoccupant au

L

/ Burkina Faso.

C'est un secret de polichinelle
! Le rapport entre l'offre très
bas et la demande qui monte
en flèche fait peur. Les initiati­
ves pour inverser la tendance
quoique louables, sont comme
une goutte d'eau dans la mer.
L'avenir est incertain.
Y.K. un jeune homme bien
bâti. Après son BAC obtenu
en 2001, il s'est inscrit à l'uni­
versité de Ouagadougou à
l'Unité de Formation et
Recherche en Science de la
Vie et de la Terre (UFR/SVT).
Les deux années passeront
relativement bien. Mais après
le DEUG les difficultés de
tous ordres se dresseront sur le
chemin du jeune étudiant :
problème d'alimentation, de
soins, de logement, de dépla­
cement, etc. Son esprit est dés­
ormais accaparé par les soucis.
Ses parents qui n'ont pas les
moyens comptent d'ailleurs
sur lui. Où trouver des moyens
pour faire face à ses problèmes

existentiels ?
Ses études commencèrent à
prendre un sérieux coup et
finiront par s'"immobiliser",
car n'ayant pas pu dépasser le
cap du DEUG après plusieurs
réinscriptions. 11 se résolut à
faire les concours, tous
niveaux confondus, BEPC,
BAC, DEUG. Trois ans après
une sérieuse recherche, tapant

10

à toutes les portes, aucune ne
s'est ouverte à lui. Pour survi­
vre, il se retourne vers la vaca­
tion puisque son niveau
DEUG lui en autorise. Pre­
mière destination, dans la pro­
vince de la SISSILI où il obtint
un contrat dans un collège.
Pendant les 9 mois que dure
l'année scolaire, il s'y est
"caché", loin de Ouagadougou.
Pendant les vacances, il
revient dans la capitale pour
préparer encore ses concours.
Malheureusement, les problè­
mes qu'il y avait fuis s'agrip­
pent de nouveau à lui. Les
quelques économies qu'il avait
faites par la vacation lui ont

.._ =

2007/2008. Il n'a pas eu de
concours. Il fallait encore
repartir en province pour la
vacation. Cette fois-ci, la des­
tination, la province du Pas­
soré. Il y passa encore 9 mois.
Les vacances venues, le
revoilà à Ouagadougou pour
encore préparer les concours,
et revoilà encore ses dettes.
Après épongeage de ces det­
tes, il ne lui restait plus rein, le
scénario reprend. A la rentrée
scolaire 2008/2009, il reste au
Passoré mais change d'établis­
sement. Il était encore à Oua­
gadougou pour ces vacances
qui viennent de finir. Il a
encore passé les concours de

Des chercheurs d’emploi en pleine formation
juste permit de rembourser les
crédits qu'il avait contractés.
Quelques semaines après son
retour à Ouagadougou, il avait
encore commencé à contracter
de nouveaux crédits. Arriva
encore la rentrée scolaire

la Fonction publique. 11 en a
fait plusieurs. Au moment où
nous bouclions ce numéro, il
lui restait un seul concours qui
n'était pas sorti. Tout le reste
n'a pas encore marché. Déçu,
découragé, il se pose de multi­

ples questions sur son avenir.
Doit-il faire comme ce jeune
homme de 24 ans qui se dégui­
sait en prostituée et qui endor­
mait ses victimes à l'aide de
somnifères avant de les
dépouiller et qui, par ce pro­
cédé est arrivé à se faire des
millions de francs CFA en plus
de beaucoup de portables et
d'autres matériels ? Non ! La
foi et l'éducation de Y.K. ne lui
permettent pas cette abomina­
tion. Doit-il retourner au vil­
lage cultiver ? La formation
qu'il a reçue à l'école et à l'Uni­
versité ne le prédispose pas.
Cependant, il a suivi avec
beaucoup d'intérêt un docu­
mentaire à la Télévision
Nationale du Burkina intitulé
"la terre ne ment pas" où on
présente des agro-business­
men multimillionnaires qui
n'ont rien à envier un fonction­
naire burkinabè, fusse-t-il un
haut cadre. Il est impres­
sionné. C'est bien mais.. .com­
ment un pauvre jeune burki­
nabè, qui ne peut pas s'assurer
la ration alimentaire quoti­
dienne, et qui n'a pas de bras
longs peut y arriver ? Allez
répondre. Doit-il tenter sa
chance à l'immigration ? Y.K.
préfère rester dans son pays.
Finalement que doit-t-il faire ?
Que
faut-il faire pour
construire sa vie, s'occuper de
ses parents ??? C'est la dicta­
ture du Chômage.

La situation est inquiétante
La situation que vit Y.K. est

La Preuve n° 24 - Octobre 2009

Société & Développement
celle de milliers de jeunes

• "angoissés et poussés au dés­

problèmes de fond pour le

Burkinabè. On peut le consta­

espoir, les jeunes seront capa­

développement durable, car

des techniques appropriées qui

ter aisément. Dans les rues de

bles

des

tous les quartiers de Ouaga­

risques...Sans travail avec un

pouvant compromettre les
droits humains fondamentaux,

facilitent

dougou, vous trouverez des

avenir plus qu'incertain, ils

affecter la dignité des-commu-

jeunes agglutinés autour d'un

développeront, avec le goût

nautés et être une menace pour

de l'emploi. Les activités telles

pot de thé qu'ils sont entrain de

des armes, et de la drogue, une

la stabilité sociale, économi­

que l'organisation de sessions

siroter, pour tuer le temps qui

culture de pillage, de gangsté­

que et politique", reconnaît-il.

risme et de barbarie", prévient

Et de tenter d'expliquer les

Dr. Noél Kadia, enseignant-

causes du chômage par le fait

chercheur congolais. Déjà, il

ne se passe pas une semaine

que " le potentiel de création
d'emplois décents dans les

court en leur défaveur.
L'offre d'emploi auquel pré­
tendent ces jeunes est très

basse. Illustration : plus de 350
000 candidats sont allés à l'as­
saut de 7000 emplois "dispo-

nibilisés" au niveau de la
Fonction publique pour la ses­

sion 2009. C'est dire que plus
340 000 resteront donc dans

les placards auxquels de mil­
liers d'autres jeunes qui sorti­

ront des universités et autres

instituts viendront s'ajouter.
Quand on fait des projections
dans l'avenir au regard de la

forte augmentation du nombre
des demandeurs face à l'offre

qui n'a pas la même dynami­
que de croissance, l'on doit

comprendre que dans 5 ans, 10
ans.., il y aura problème. En
effet, pour 1000 diplômés sor­

tant de l'enseignement supé­
rieur, seulement 14 (soit 25%)
est absorbé par le marché de

l'emploi.

de

prendre

sans que les forces de l'ordre

PVD et particulièrement au

ne présentent à la presse un

Burkina Faso est relativement

réseau de bandits qui écument
les populations. Rien que la

peu élevé en raison de la fai­
blesse de la productivité du

semaine du 28 septembre au 2

secteur agricole, du caractère

dans la recherche de finance­

(des drogues) des mains d'un

Le combat est rude

groupe de bandits. Le 28 sep­
tembre, un car de la société

Conscient de la situation, les

STAF a été attaqué par des
bandits

armés

qui

ont

dépouillé les passagers de
leurs biens et blessé certains

par balle, en pleine journée,

sur l'axe Ouaga-Koudougou.

Pendant ce temps, la brigade
de recherche de Boulmiougou,

présentait le 1er octobre 10
délinquants qui opéraient dans

l'arrondissement. 2 véhicules
dont une berne, 15 motos JC,

à gaz, un réfrigérateur, un
rette à traction asine, etc, ont
été volés par ces bandits. Dans
la nuit du 29 septembre ce sont
deux enseignants qui ont été

000

emplois par an.

La situation est inquiétante,:

à soumettre pour financement
aux institutions bancaires ou

chanvre indien et de canabis

Démographie

nerait autour de 20

montage de dossiers de projet

financières ; l'intermédiation

(INSD), la population active

de ces dernières années tour­

aux promoteurs de micro ou

petites entreprises dans le

secteur

de 15 ans et plus, devrait aug­

personnes par an entre 2010 et
2015. Or, la création d'emploi

(technique de création d'entre­
prises); l'assistance technique

embryonnaire

tique

personnes par an jusqu'en
2010, puis, de plus de 160 000

de formation en entreprenariat

industriel et de la croissance
rapide de la population.".

ordinateur complet, une char­

menter de 140 000 à 150 000

d'un

octobre dernier, la police de

41 bouteilles de gaz, 26 foyers

la

l'obtention

emploi salarié sur le marché

Pouytenga, a saisi 102 kg de

Et selon les projections de
l'Institut National de la Statis­
et

du

més d'avoir des méthodes et

assassinés à Loumbila.

ment au profit des promoteurs
de micro ou petites entrepri­

ses. On peut aussi citer le Pro­

autorités politiques ont engagé

des initiatives en vue d'une
meilleure employabilité des

gramme de formation aux

métiers (PFM) de 50 000 jeu­

jeunes. Nombres d'initiatives

nes sur la période de 2006 à

sont développées par l'Agence

2010, soit la formation de 10

nationale

pour

l'emploi

(ANPE). Elle s'investit dans

l'appui à l'insertion sociopro­
fessionnelle en mettant l'ac­
cent sur la formation et l'intermédiation

entre

les

000 jeunes par an sur toute
l'étendue du territoire national.
Toutes ces initiatives, quoique
encourageantes,

ne

sont

employeurs et les demandeurs

qu'une goutte d'eau dans la

d'emploi sur le marché de

mer. Et dans bien de cas, ces

l'emploi. Au nombre des acti­

activités sont mises à rude

vités menées, l'on peut citer,
entre autres, l'accueil et l'enre­

gistrement des demandeurs

d'emploi ; le placement des
demandeurs d'emploi à travers

le traitement des offres d'em­

ploi et la prospection dans les

épreuve par le favoritisme, la

corruption et la fraude. Aussi,

les réformes du système édu­

catif pour une meilleure adé­

quation entre formation et

Le ministre de la Jeunesse et
de l'Emploi, Justin Koutaba

entreprises ; le développement

emploi reste à gagner, dans un

des stages d'initiation à la vie

contexte de crise économique.

n'en démordre pas : "Dans un

professionnelle d'une durée de

La lutte est bien rude, d'où

Pays en Voie de Développe­

3 à 6 mois ; l'organisation de

ment (PVD) comme le nôtre,

sessions de formation en tech­

le chômage, le sous-emploi et

niques de recherche d'emploi

nesse de plus en plus nom­

la pauvreté constituent des

permettant aux jeunes diplô­

breuse. ■

La Preuve n° 24 - Octobre 2009

l'angoisse justifiée d'une jeu­

11

Zoom
Musulmans, où sont vos écoles?
__ Par KA.Q — - - - , inis les vacan1 ces scolaires.

P

sieurs décennies d'existence,
les associations islamiques

I Nous sommes

sont restées toujours au stade
' à la rentrée des
des disputes sur des ques­
classes
et
tions saisonnières tel le hadj.
comme toujours le Et
soucis
elles n'ont œuvré dans le
pour les parents de trouver
domaine de l'enseignement
une bonne école pour leurs
que dans la construction des
rejetons est réel.
medersas. Mais pas la moin­

La problématique de la réus­
site scolaire des enfants et de
leur éducation conformé­
ment aux préceptes de l'is­
lam est une équation pour
nombre de parents musul­

mans. Comme nous le
savons déjà, la grande partie
de l'éducation des enfants est
laissée aujourd'hui à l'école.
Certains parents n'hésitent
donc pas à inscrire leurs
enfants dans les écoles chré­
tiennes, pourvu qu'ils y
obtiennent leurs diplômes.
Mais malheureusement, ils
constatent quelques années
après que les enfants devien­
nent autres choses. Ils auront
certes obtenu leurs diplô­
mes, mais auront perdu leur
islam. De ce fait, il est plus
que nécessaire de trouver
des structures éducatives de
très bonne qualité et qui
enseignent les préceptes de
l'islam.
On pourra toujours repro­
cher à ces parents leurs
choix. Mais qu'est-ce que la
communauté islamique leur
a proposé ou leur propose
aujourd'hui ? Visiblement
pas grand-chose. Après plu­

12

dre structure éducative dans
l'enseignement classique. En
effet, du préscolaire au supé­
rieur, la présence de structu­
res éducatives islamiques est
presque nulle. Au présco­
laire, un seul jardin d'enfant
à Ouagadougou (Le jardin
Iqra). Au primaire, zero 0
école. C'est le même constat
au supérieur. Quant au
secondaire, on peut se
réjouir d'un début de solu­
tion avec quelques établisse­
ments à Ouagadougou, un
BOBO et un à Banfora. Mais
beaucoup d'efforts restent à
faire au niveau de certains
d'entres eux afin de leur don­
ner toute la dimension du
label islamique.

Où sont passés les musul­
mans, et leurs multiples
associations ? C'est pourtant
dans leurs sources que le
premier verset révélé fait
l'éloge de la plume comme
étant l'instrument de la
science, de la civilisation et
de la culture de l'homme. Ce

verset du coran les invite au
savoir " Lis au nom de ton
Seigneur qui a créé ". Où
sont donc les musulmans

après avoir lu et méditer ce

verset
?
Certainement
entrain de parler et faire
l'éloge des premiers musul­

mans qui ont fait la grandeur
de l'islam et qui ont apporté
de grandes choses au savoir
moderne. Oui, il y a eu beau­
coup de savants musulmans
à la base des découvertes de
la science moderne. Des
savants comme Al-Kwarizni, Avicenne, Ibn Nafis,
Averroès, Al Khazen etc. ont
participé à l'évolution des
connaissances scientifiques.
Quelle nostalgie ? Cette
génération avait bien com­
pris les propos du Seigneur :

"Est ce que ceux qui savent
et ceux qui ne savent pas ont
la même valeur".
Aujourd'hui se souvenir de
cette belle période de l'islam
où le monde musulman a été
sans conteste la source du
savoir universel c'est bien.
Mais comme disent les com­
merçants c'est bon mais c'est
pas arrivé. Il faut donc arrê­
ter d'être nostalgique du
passé et penser à autre chose.
Il faut agir. Car la commu­
nauté n'aura pas les cadres
qu'elle désire avec des sou­
venirs du passé.
On nous dira que les catholi­
ques sont à ce stade parce
que depuis la colonisation ce
sont les écoles catholiques
qui existaient. C'est peut être
vrai en partie. Seulement en
partie. Mais qu'en est-il de

l'église protestante ? Et qui
nous oblige à prendre les
mêmes voies ? On doit pou­
voir créer notre propre voie
de développement. Il appar­
tient aux organisations isla­

miques et à tous les musul­
mans de concevoir, d'investir
dans l'édification de leur
propre système d'enseigne­
ment. Ce ne sont pas les res­
sources qui manquent. En
effet, les medersas qui ont
déjà fait leur preuve sont en
quantité importante et nous
sommes déjà à 3 universités
islamiques ( 2 à Ouaga et 1 à
Bobo qui ouvre ses portes
cette année). Il est temps de
penser à investir dans l'en­
seignement classique.

Certaines associations isla­
miques ont commencé avec
la réalisation d'infrastructu­
res scolaires. Ces organisa­
tions doivent être plus dili­
gentes dans la concrétisation
de leurs projets éducatifs au
risque de décevoir. Pour
l'instant, la situation est très
inquiétante. Il est honteux
pour les musulmans d'être à
ce stade d'organisation de
leur système éducatif. En
attendant, ils continueront
d'être des nostalgiques de
leur passé et de regarder le
train du développement par­
tir sous leur nez. "Le savoir
est la chose la plus précieuse
que peut perdre un musul­
man" hadice. ■

La Preuve n° 24 - Octobre 2009

Extrait
Voila comment Allah et son messager (saw)

désirent que tu sois avant de te marier...
Par S.S

, hère
sœur
; musulmane

ment douloureux dans l'audelà.

vertueuse, Iblîs
et ses compar, ses n'attendent

La douleur de ces amitiés
nouées avec les hommes...le
regret de ces conversations
téléphoniques...la
détresse

C

que l'occasion de te nuire et ne

te veulent que du mal. Tu es
l'arme qu'ils désirent utiliser

t'a donné sont quelque chose

engendrée par le vice rendent
impossible à la femme pudique
de franchir cette porte...Mais
pour la femme dévergondée, le
goût de cette douleur est plus
sucré que le miel, celui de ce
regret est plus doux que l'eau
fraîche et celui de cette détresse
plus agréable que le couffin.

par laquelle II a voulu te distin­

Ainsi imagine-t-elle ! Ou plutôt

guer de Ses autres créatures et
t'inciter à Le remercier et Lui

c'est ce que lui a fait croire le

pour anéantir la jeunesse
musulmane, tu deviendras à ce
moment-là leur victime anéan­
tie, telle une feuille réduite en
cendres.
La beauté et le charme qu'Allah

obéir, non pas à renier ces bien­

diable qui l'a égarée en sorte
que l'infamie se produise, puis

faits et tomber dans le péché.

il s’exclamera :

Allah veut pour toi la chasteté,

" Je ne vous suis d'aucun

il t'y encourage et t'a évalué en

secours et vous ne m'êtes d'au­
cun secours " (Sourate Ibrahim

te prescrivant le voile, tout ceci
en sorte que tu sois dans la
communauté une source béné­
fique et un élément constructif.

La période venant avant le
mariage est l'une des plus dan­
gereuses dans la vie de la
femme musulmane, vu les pro­
blèmes rencontrés, les nom­
breux penchants et les pensées
étranges. C'est une période
durant laquelle le désir est
incité et durant laquelle Iblîs le
maudit travaille à la pervertir.

Il envoie ses complices contre
toi, te rendant beau le mauvais
et mauvais le beau ; et il fausse
la charge. Si tu ne connais pas
ses pièges et si tu ne t'en
défends pas, il te prendra dans

son filet et t'enverra à ses flam­
mes. Ce sera pour toi la grande
perte dans ce monde et le châti­

La Preuve n° 21 -Juin 2009

v 22)

C'est alors que viendra le regret
intense mais le temps n'y est
plus.
Alors ! Ne voudrais-tu pas
savoir comment Allah et Son
messager (saw) veulent que tu

sois avant de te marier ?

sence de leurs époux, avec la
protection d'Allah " (Sourate
Nissa v 34)

blesse de la pratique de sa reli­

La vertu est la vertu de la reli­
gion et du comportement.

Certes, Allah et Son Messager
(saw) veulent que tu sois une

L’obéissance est l'obéissance
envers Allah et Son messager

femme qui préserve sa per­

gion ?

Une femme noble :

(saw). La préservation pendant
l'absence désigne la préserva­

sonne contre l'accusation et le
doute, les tentations et les lieux
mal fréquentés où ont lieu la

tion du sexe, le rattachement à

turpitude et le vice. Une femme

la pudeur, l'observation des
limites d'Allah et de Ses ordres,
l'éloignement de Ses interdits et

honorable par ton comporte­

le rattachement à la Sunna du
Messager (saw).

ment et honorable par ta
conduite.
Les femmes qui se laissent aller

Ne t'en détourne donc pas pour

à l'illicite sont parmi celles qui
ont le rang le plus bas auprès

une passion ou un désir. L'âme,

d'Allah, pire il n'est pas permis

certes, incite vraiment au mal

sauf lorsqu'Allah veut faire
miséricorde.
Le Messager d'Allah a dit :

"Quiconque recherche la chas­
teté, Allah la lui octroiera et
quiconque recherche la suffi­

sance, Allah la lui octroiera"

(Rapporté par Al-Bukhari)
La chasteté prouve la droiture

et la pureté de la femme musul­

mane. Ne sois pas triste si le
mariage tarde, cela n'est dû qu'à
un bien si Allah le veut. Il se

de les épouser.

Allah a dit :
"Et la fomicatrice ne sera épou-sée que par un fomicateur ou

un associateur ; et cela a été
interdit aux croyants" (Sourate
An-Nur verset 3)

Quel colère que celui-ci et quel
abaissement pour celle qui

néglige l'obéissance d'Allah !
Au point qu'il a même interdit

au croyant de l'épouser et ne l'a
permise qu'à celui qui lui est

semblable dans la perversion et

Une femme chaste :

peut qu'Allah te donne par la

Allah et son Noble Messager
(saw) veulent que tu sois durant

suite un mari vertueux qui t'ai­

cette période une femme
chaste, loin de tout attirement
des désirs et de toute mauvaise

Par contre, il se peut que si le

fréquentation, attachée à l'éthi­
que islamique et à la voie des
prédécesseurs pieux.

amertume.

Allah a dit :

durée puis ont divorcé à cause

"Les femmes vertueuses sont
obéissantes, et protègent ce qui
doit être protégé, pendant l'ab­

du mauvais comportement du

est celle qui a un amant.

mari, de ses agissements peu
recommandables ou de la fai­

Prends garde, chère sœur, de

les soupçons vu l'énormité

qu'elle a commise. .

dera dans ta religion et ta vie.
mariage soit trop précipité, tu

n'en retires que malheur et

Al-Hasan al-Basri (Qu'Allah
lui fasse miséricorde) disait :
"Celle qui se livre à la luxure
n'est pas permise ni la maî­

tresse."
Combien de femmes ne sont
restées mariées qu'une courte

Celle qui se livre à la luxure est
la fomicatrice et la maîtresse

ces slogans diaboliques appe-

13

Extrait
lant à l'amitié entres les sexes, à
la camaraderie innocente, c'est

un chemin menant à la corrup­

tion et à la turpitude sans le
moindre doute.
Sache aussi que ce soi-disant

amoureux n'est qu'un démon
damné désirant obtenir de ta
part ce que tu possèdes de plus

cher, ton honneur et ta chasteté,
ta pureté et ta foi, pour ensuite
te jeter telle un linge sale, dont
il ne se rappela qu'avec une tou­
che de mépris et de moquerie.

N’écoute pas ces promesses
mensongères de mariage et ne

prête pas attention à ces rêves
d'une famille future. Ce n'est
pas comme ça que les choses se

passeront. Ce ne sont que des
chansons qui ont déjà été chan­
tées à d'autres femmes avant

toi. Alors, n'aide pas ce démon

à pervertir ta pureté et ta chas­
teté mais sois telle qu'Allah et
Son Messager (saw) te deman­

dent d'être. Hâte-toi de le
mépriser, crache trois fois à ta

gauche sur son visage abomi­
nable et recherche auprès d'Al­
lah la protection contre son

mal, ce n'est qu'un trouble-fête
qui te pourrira la vie.

La jouissance interdite et le
châtiment de la fornication

Sache que la jouissance inter­
dite que cela soit la caresse, le
baiser, le regard ou la parole ne

fût-ce qu'au téléphone est
l'émissaire de la fornication

comme nous le dit le Prophète

Quant à la fornication, son
crime est énorme, son péché

meilleur et plus large que la
patience " (Rapporté par Al

immense et son châtiment dou­
loureux. Il n'y a de fomicateur

Bukhari)

ou de fomicatrice sur lesquels
la sentence n'a pas été appli­

quée à cette époque sans qu'Al­
lah ne les dévoile en leur don­

nant des maladies, synonymes
pour les gens d'ignominie et de
turpitude telle la maladie du
sida.
Le Messager d'Allah (saw) a
dit:

"J'ai vu hier deux hommes qui
sont venus à moi et m'ont fait
sortir. Je partis avec eux et voilà
que j'aperçus une demeure
construite en forme de four
dont la cime est étroite et le bas
large en dessous de laquelle un
feu est attisé et dans laquelle se
trouvaient des hommes et des
femmes nus. Lorsque le feu est
attisé, ils remontent jusqu'à
presque en sortir puis, lorsqu'il
s'apaise, ils y retournent. Je

demandais : "Qu'est-ce que
cela ? " Et eux de répondre :
"Ce sont les fomicateurs"
(Rapporté par Al Bukhari)

Il (saw) dit également :
" O Communauté de Moham­
med ! Personne n'est plus
jaloux qu'Allah lorsqu'il voit
Son adorateur ou Son adora­
trice commettre l'adultère"
(Rapporté par Al Bukhari)

Une femme patiente et endu­
rante

Allah dit :

"Incroyable est la situation du

croyant, en effet toute sa situa­
tion est un bien et cela n'appar­
personne

atrocité, quelle atrocité ! "Et lui
de répondre : "Elle est meil­

Il (saw) dit également :

tient à

Quel manque de pudeur, quelle

sauf au

croyant. Si un bien l'atteint, il
se montre reconnaissant et ce
sera un bien pour lui " (Rap­
porté par Ahmed)
Que peut faire la musulmane
lorsqu'elle désire se marier ?

Si la tentation est présente et
qu'elle est désireuse de se
marier sache que la SUNNAH
n'a pas délaissé ce point sensi­
ble dans la vie de la femme

leure que toi, elle a désiré le

Prophète (saw) et s'est propo­
sée

lui"

à

(Rapporté par

Bukhari)

Aussi,

l'Imam

Al-Bukhari

(qu'Allah lui fasse miséricorde)

a consacré à ces deux hadiths
un chapitre intitulé : "Du fait

que la femme se propose à

l'homme vertueux"
Cela montre bien sa légalité et

que la femme ne peut être blâ­

musulmane, elle y apporte la
solution appropriée qui est :

mée pour cela, au contraire cela

Il est permis à la femme,

est recommandé s'il s'agit d'un

lorsqu'elle est désireuse de se.
marier, de se proposer en

homme de religion et de vertu

mariage aux vertueux, ceux
soucieux de leur religion et

ceux dont elle sait que le com­

portement, la dévotion et la
religion sont impeccables. Elle
a en cela des exemples parmi
les femmes des compagnons.
Sahl Ibn Sa'd rapporte qu'une
femme vint au Prophète (saw)
et dit : "J'offre ma personne", et

et qu'elle a peur de le rater.
Une telle attitude noble faisait

partie du comportement des

femmes chastes et intelligentes
avant l'Islam. Ainsi fit khadija

bint

khuwaylid

(Qu'Allah

l'agrée) lorsqu'elle demanda

elle-même le mariage au Pro­

resta longtemps debout. Alors

phète (saw) quand elle se rendit

un homme se leva et dit :
"Marie-moi avec elle" (Rap­

compte de son honnêteté et

porté par Al Bukhari)

qu'elle eut vent de son bon

Dans une autre version : Une
femme proposa sa personne au

comportement et de ses nobles

caractères.

(saw) :

"Les Musulmans et Musulma­

Prophète (saw) alors un
homme s'exclama : "O Messa­

"A tout enfant d'Adam sa part

nes...Les endurants et les
endurantes...Allah a préparé

ger d'Allah ! Marie-moi avec
elle" (Rapporté par Al Bukhari)

PATIENTE ET ENDURANTE

pour eux un pardon et une
énorme récompense" (Sourate
Ahzab v35)

Anas lbn Mâlik: "Une femme
vint au Messager d'Allah pour

portement de la femme.

de fornication...Les mains for­
niquent et leur fornication est le

toucher, les jambes forniquent
et leur fornication est la mar­
che, la bouche fornique et sa

Le Messager d'Allah (saw) a dit

fornication est le baiser" (Rap­

porté par Ahmed)

14

"Personne ne reçoit de don

se proposer à lui, elle dit : "O
Messager d'Allah ! Vois-tu en
moi un quelconque besoin ?
"Alors la fille d'Anas dit

CHASTE,

NOBLE,

tel est la clé du meilleur com­

Sachons en faire bon usage et

Allah nous facilitera ce que l'on

désire entreprendre B

La Preuve n° 24 - Octobre 2009

arole de femme
Aicha : une intelligence et une piété au service de la umma
=======

Par S.S

ïcha (RA) est
la deuxième
femme du pro­
phète (SAW)
après Khadijat.

l'humanité, Mohammad. Initiée
très tôt à l’Islam, elle devint l'un
des savants les plus dynami­
ques et performants de son
temps. Cela fera d'elle une réfé­
rencequatre
sinon la référence dans
Elle naquit à la Mecque
(4) ans après la révélation. Son
les sciences coraniques et sunpère est le vénéré compagnon
natiques. Elle fut parmi les
du prophète, Abu Bakr as-Sidgrands commentateurs du
diq, le véridique et sa mère Um
Coran. Et lorsque les compa­
Rummân. Cette dernière est
gnons avaient un différent sur
l'interprétation d'un verset, ils
l'une des premières croyantes et
faisaient recours à Aïcha pour
faisait partie des Sahâbiyyât
les départager. Un des élèves de
auxquelles le prophète avait
Aïcha témoigne : " Je jure par
prédit le Paradis.
celui à qui appartient ma vie
Aïcha était une femme intelli­
que j'ai vu grand nombre des
gente, dynamique, compétente
plus vénérés et dévoués compa­
et instruite. Elle était connue
gnons du prophète venir chez
pour sa vivacité d'esprit, sa
Aïcha pour la questionner sur le
curiosité et son grand intérêt
culte et les pratiques religieuses
pour le savoir, la science et tout
et quand ils différaient entre
ce qui l'entourait.
eux sur une question, ils
Sa curiosité l'amenait à poser
venaient se départager à son
beaucoup de questions au pro­
sujet chez elle " in "Aïcha et la
phète. A chaque fois qu'il rece­
réglementation de la sunna"
vait une révélation, elle était la
p.40.
première à s'y intéresser et à le
Umar Ibn al-Khattâb admirait
questionner sur le sens réelle de

A

cette révélation.

Grâce à cette intelligence aigui­
sée et cet intérêt manifeste pour
la science, elle a acquis une pro­
fonde connaissance de l'Islam.
C'est pourquoi elle maîtrisait les
causes et les circonstances de la
révélation. Aussi, à cause de sa
grande capacité de mémorisa­
tion, elle retenait le contexte, le
sens et l'objectif de chaque ver­
set ou hadith et en déduisait une
analyse perspicace.
Sa profonde maîtrise des événe­
ments historiques lui a permis
d'excelle ■ .dans l'exégèse du
Coran par la sunna.

Aïcha a été éduquée à la source
par le plus grand professeur de

ses qualités intellectuelles et
disait : "Je ne connais personne
de plus cultivé que Aïcha dans
la sciences religieuses, le fiqh

et la poésie".
Elle était reconnue comme fai­
sant partir des sept (7) plus
grands émetteurs d'avis juridi­

ques (fatwas) de son époque.
Cependant, ses connaissances
ne se limitaient pas seulement
aux sciences religieuses, elle
avait également un savoir iné­

galable dans la médecine, la
langue arabe, la poésie, l'his­
toire de la civilisation et les
sciences de la généalogie. Com­
ment en était-elle arrivée là ?

Seul l'islam qui incite les hom­
mes et les femmes à la recher­

La Preuve n° 24 - Octobre 2009

_____

che du savoir lui a permis d'en
arrivé là ; puisque l'expression
"Lis ! "du verset 1 de la sourate
96 vise à instaurer la science sur
terre parmi les femmes et les
hommes de toute époque. Le
prophète était fier d'elle et l'en­
courageait, la guidait et la sti­
mulait dans ses efforts. Dieu dit
dans son coran :"De tous ses
serviteurs, seuls les savants le
craignent véritablement".

Aïcha était savante et craignait
véritablement Allah. Elle était
dévouée dans la pratique reli­
gieuse. Elle était assidue aux
prières nocturnes et au jeûne
surérogatoire. Et cela se ressen­
tait dans son comportement, ses
attitudes, ses actes, ses paroles
et dans sa relation avec les
autres.
Sa générosité et sa bonté étaient

sans limite. On rapporte que
Aïcha reçut un jour de
Mu'awiyya une grosse somme
d'argent qu'elle prit soin de dis­

tribuer immédiatement et dans
sa totalité aux nécessiteux. Ce
n'est qu'au soir que sa servante
lui fit remarquer qu'elle n'avait
rien pour rompre son jeûne et
qu'elle aurait pu garder un peu
de cet argent pour s'acheter de
la viande.

Aïcha est un modèle pour les
musulmans hommes et fem­
mes. Son exemple montre ce
que la femme musulmane doit
et peut faire. La femme musul­
mane doit constituer un centre
de rayonnement, une source
d'orientation et un élément de
sensibilisation car l'Islam l'a
élevé et lui a inculqué des
valeurs morales sublimes.

Consciente des principes isla­
miques, elle se distingue positi­
vement dans toutes les sociétés
à l'instar de Aïcha qui fut la
digne héritière spirituelle et la
gardienne de la tradition pro­

phétique. ■

CCUU1MÇIÆ CL
Au Nom d'ALLAH, Clément et Miséricordieux

La représentation du Centre Bemba Tagaçira de Côte
d'ivoire au Burkina Faso a l'honneur de porter à la
connaissance du public burkinabè et d'ailleurs, la
tenue de sa première session de formation théorique
et pratique sur la médecine prophétique islamique
(traitement des affections dues à la sorcellerie, au
mauvais œil, aux génies etc.) du 16 au 18 Octobre
2009 à l'Université de Ouagadougou à l'amphi F de
l'UFR/SEG.
Les inscriptions ont commencé et se poursuivent
jusqu'au jeudi 15 Octobre 2009 à 12h T U. Pour de
plus amples renseignements, veuillez contacter les
numéros suivants :
- 76-00-45-05
- 70-70-10-27
- 71-31-32-35

E-mail : seminaire-rokya@yahoo .fr

15

Brèves
Par

GS

Sénégal: des religieux créent un Front islamique contre l’homosexualité
la capitale, le directeur de l'ONG
chefs religieux
islamique Jamra, Bamar Gueye
i musulmans sénégalais
(Photo), a lu devant quelque 150
ont annoncé à Dakar la
personnes une déclaration intitu­
création d'un "Front islamique
lée "riposte et engagement", au
pour la défense des valeurs éthi­
sujet de "l'affaire des homo­
ques", en réaction à la libération
de 9 Sénégalais emprisonnés
sexuels de Mbao". Le texte
pour homosexualité le 7 janvier
affirme que des "lobbies tapis
dernier à Dakar, "une attaque
dans l'ombre" ont "ourdi une
conspiration dangereuse contre
contre l'islam" selon eux. Au

l'homosexualité. La déclaration

es

D

sortir d'une grande mosquée de

les valeurs religieuses" dans le

assure que "plus de 20 associa­

tions islamiques et chefs reli­
gieux" ont participé à la journée

convoquée par la Ligue des
Oulémas de l'Islam au Sénégal,
avant de créer leur nouveau

Front "qui sera une structure
but d'obtenir la légalisation de

permanente de sentinelle". Bon
vent à ce Front. ■

Quand Obama fait l’éloge de l’islam ’’Les musulmans ont enrichi les EtatsUnis et leur culture”, a affirmé mardi 1er septembre Barack Obama.

1L'islam [...] fait partie des
' Etats-Unis.

Comme le

peuple américain dans son
ensemble, la communauté
musulmane américaine est d'un
grand dynamisme et d'une
grande diversité" : à l'occasion
d'un repas de rupture du jeûne
du ramadan, mardi 1er septem­
bre, le président américain

16

Barack Obama, a fait l'éloge de
l'islam."Pour plus d'un milliard
de musulmans, le ramadan est
une période de dévotion et de
réflexion intense", a dit le prési­
dent en accueillant ses invités
dans une des salles de réception
de la Maison Blanche pour cet
"iftar" (repas de rupture du
jeûne).

"Nous célébrons le mois sacré
du ramadan et nous célébrons
aussi à quel point les musulmans
ont enrichi les Etats-Unis et leur
culture", a assuré le président,
engagé depuis son élection aune
pacification des relations entre
le monde musulman et l'Occi­
dent fortement détériorées par
un certain Georges Bush. ■

La Preuve n° 24 - Octobre 2009

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