La Preuve #25

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Titre
La Preuve #25
Créateur
La Preuve
Date
novembre 2009
numéro
25
Droits
In Copyright - Rights-Holder(s) Unlocatable or Unidentifiable
Langue
Français
Contributeur
Louis Audet Gosselin
Wikidata QID
Q114034234
extracted text
Les mérites des dix premiers jours du mois du hadj
P.3

COÛT DU HADJ 200Q

SANCTIONS’CONTRE

La musique
Que
est-elle
cela serve
licite ou
de leçon... !
illicite ?

LA GUINEE ET LE NIGER

P.6

La palme
de la
cherté au
Burkina

P.10

Des héros racontent

ditorial
sc

l'ONU ainsi que de nom­

dirigeants ou de l'ingé­

demande

breuses autres organisa­

rence de certaines puis­

encore ce

tions internationales ont

sances, tapies dans l'om­

qui a bien

approuvé ces sanctions de

pu motiver

la CEDEAO cl sont allées

pour protéger leurs inté­

dans le même sens.

rêts.

n

O

les chefs d'Etats de la

CEDEAO, réunis en som­
met à Abuja le 22 octobre
dernier, à prendre de tel­
les mesures contre les

régimes guinéen et nigé­

bre et tirant les ficelles

Par contre, la sanction

Les chefs d'Etats n'ont

contre le Niger a surpris

peut être pas mesurer la

plus d'un observateur. Au

portée de leur acte, mais il

moment où on croyait que
la

Vlèmc

rien. Ce qui est sûr, on est

(bananière)

république

de

Tandja

servira certainement de

jurisprudence dans les cas
de

tripatouillage

des

obligé de leur tirer notre

était une réalité, voici que

constitutions et d'atteinte

chapeau et de reconnaître

la CEDEAO lui inflige un

aux droits de l'homme. Et

que c'est une décision

cinglant camouflé, met­

inédite.

tant les autorités nigérien­

coup seront pris dans leur

nes aux abois. C'est aussi

propre piège. Et c'est tant

courageuse

et

Quant aux motivations et

c'est tant mieux ! Beau­

à la portée d'un tel acte, il

un acte a salué à sa juste

pis ! Car ce qu'ils ont posé

faut rester très prudent car

valeur parce qu'il vient

comme acte, de gré ou de

SANCTIONS CONTRE
IA GUINEE ET LE NIGER

nos dirigeants n'ont pas

sanctionner l'entêtement

force, leur sera opposé en

fini de nous surprendre.

de Tandja et son manque

cas de violation du code

Que cela
serve de
leçon... !

Pour le cas de la Guinée,

total de respect pour la

de

on pouvait s'y attendre au

démocratie que le peuple

CEDEAO sur la démo­

regard de l'atrocité des

du Niger a acquise dou­

actes commis et du tolct

loureusement.

sion a suscité au sein de

sation

l'opinion internationale.

marque une rupture pro­

Les responsables de la

fonde avec la timidité, le

régionale

laxisme et l'incapacité des

être plus le choix que

organisations africaines
face aux crimes et exac­

La Rédaction

]

r La Preuve,

trompette. Cette attitude

tions commis dans de

Récépissé de déclaration

procède aussi, selon cer­

nombreux pays africains.

N°I862//CA-G1/OUA/PF J

tains analystes, d'une tac­

Il faut seulement espérer

tique politique en vue

que ce nouvel état d'esprit

d'affaiblir la junte avant le

puisse s'étendre à tous les

début de la facilitation du

conflits en Afrique et s'ap­

président Compaoré. De

pliquer de la même façon

toute façon, on ne peut
que se réjouir des sanc­

aux cas similaires. Mais
les chefs d'Etats africains

tions prises contre les

ont des raisons que la rai­

militaires même si l'ulti­

position de trop. On est
d'autant plus satisfait que

son des africains ne cerne
pas. Osons croire que ces
décisions ne procèdent
pas simplement de règle­

l'Union

ments de compte entre

matum a failli être la dis­

2

sous

CEDEAO n'avaient peut

même

cratie. Vivement qu'elle
veille au grain ! A bon

Cette attitude de l'organi­

la

la

de

entendeur, salut ! ■

général que cette.répres­

d'enfourcher

conduite

africaine

et

du 27 juillet 2007
ISSN 0796-S426

Tel. 50 37 94 30
Cell. 70 75 54 85

. "g
j

Email : preuve2007@yahoo.fr ri

Directeur de Publication
Mikaïlou Kéré ' "
Secrétaire de rédaction
SiakaGNESSI
Responsable commercial

;

t
«

Moussa BOUGMA
Mise en page et impression, j

Altesse Burkina 50 39 93 10 j
.

Nombre de tirage
1000 exemplaires

J

J

La Preuve n° 25 - Novembre 2009

Preuve évidente
Les mérites des dix premiers jours du mois du hadj
....



- -

ieu nous
a dotés de
mois et
de pério­
des d'ex­
ception que
et que nous ne célébrons
donc jamais. Parmi ces
périodes sacrées, on peut
citer les mois sacrés dont
DIEU parle dans la Sou­
rate 9 Verset 36,

D

qui sont entre autres, les
dix derniers jours du mois
de Ramadan qui contien­
nent la nuit bénie du destin
(laylatul Qadr), les dix
jours de Muharram qui
contiennent le jour de
'Achoura et les dix jours
de Dhul-hijja qui contien­
nent le pèlerinage. Les
actions sont très méritoires
pendant cette période et
ont une grande valeur
auprès de Dieu.
Selon le prophète : "Il n'y
a pas d'actions plus méri­
toires dans cette période
que dans n'importe quelle
autre période de l'année
sauf celui qui part avec
tous ses biens combattre
dans le sentier de DIEU et
qui revient sans rien (il y
laisse sa vie et ses biens
pour DIEU)". Dans un
autre hadith, il dit : "Point
de jours plus méritoires
que dans cette période ;

Par Cheick Albayan

les compagnons lui répon­
dirent : pas même le mois
de Ramadan ? Le Pro­
phète répondit : si, mais
les dix jours de Dhul-hijja
nous
ignorons
ont un
honneur supérieur
au mois de Ramadan".
Les dix jours de Ramadan
sont dits Afdal (meilleurs),
ceux de Dhul-hijja sont
dits Azam (supérieurs en
degrés) ! Il ajouta : "Le
jeûne d'un jour (parmi les
dix jours du hadj) équi­
vaut au jeûne d'une année
et la veillée de chaque nuit
équivaut à celle de la nuit
du destin".
Les bienfaits de celui qui
jeûne les dix jours de Dhul
hijja sont : la baraka dans
sa vie, l'accroissement
dans ses biens, la protec­
tion de sa famille par
Dieu, le pardon de ses
pêchés, la multiplication
des bonnes actions, la pro­
tection contres les affres
de la mort, la lumière dans
sa tombe, un poids dans la
balance
des
bonnes
œuvres, la préservation de
l'enfer, l'élévation en hauts
degrés dans le paradis.
Parlant de l'importance et
des mérites de ces dix
jours, le prophète dit : "Le
premier jour de Dhulhijja, DIEU pardonna à
Adam (que la paix de

La Preuve n° 25 - Novembre 2009

.

Dieu et ses salutations
soient sur lui) ; si tu jeû­
nes, DIEU te pardonne. Le
deuxième jour de Dhulhijja, DIEU fit sortir Younous (que la paix de Dieu
et ses salutations soient
sur lui) du ventre du pois­
son ; si tu jeûnes, DIEU te
récompense d'une année
de jeûne. Le troisième de
Dhul-hijja DIEU exauça
Zakariya (que la paix de
Dieu et ses salutations
soient sur lui) en lui don­
nant une progéniture d'en­
tre les vertueux (Yahya)
alors qu'il était fort âgé ; si
tu jeûnes, DIEU exaucera
tes invocations comme ont
été exaucées celles de
Zakariya (que la paix de
Dieu et ses salutations
soient sur lui). Le qua­
trième jour de Dhul-hijja
équivaut à la naissance de
'Insa (que la paix de Dieu
et ses salutations soient
sur lui) ; si tu jeûnes,
DIEU éloignera de toi la
maladie, la pauvreté et te
ressusciteras parmi les
élus au jour du jugement
dernier. Le cinquième jour
de Dhul-hijja équivaut à la
naissance de Moussa que
la paix de Dieu et ses salu­
tations soient sur lui) ; si tu
jeûnes DIEU, te protége­
ras de l'hypocrisie et du

châtiment de la tombe. Le
sixième jour de Dhul-hijja
équivaut au jour où DIEU
donna au Prophète de l'Is­
lam la victoire (Al fath) ;
si tu jeûnes, DIEU t'accor­
dera Son regard et tu seras
préservé de tout. Le sep­
tième jour de Dhul-Hijja
équivaut au jour où DIEU
ferme les portes de l'enfer
; si tu jeûnes, DIEU te fer­
mera trente portes de diffi­
cultés et t'ouvrira trente
portes de facilité. Le hui­
tième jour de Dhul-hijja :
si tu jeûnes ce jour, tu
auras un mérite que DIEU
seul connaît. Le neuvième
jour de Dhul-hijja équi­
vaut au jour de Arafat ; si
tu jeûnes ce jour, DIEU
t'absout tes pêchés de l'an­
née précédente et ceux de
Tannée
suivante. Le
dixième jour de Dhul-hijja
équivaut au jour où Ibra­
him (que la paix de Dieu
et ses salutations soient
sur lui) sacrifia un bélier ;
à la première goûte de
sang tombé au sol, DIEU
pardonne au croyant ainsi
qu'à toute sa famille. S'il
fait l'aumône, il sera res­
suscité en ayant son avenir
assuré par DIEU. "

Profitons donc du mois
hadj qui vient pour récol­
ter tous ces mérites ■

3

Religion de vérité
Comment faire
la prière
(1ère partie)
Par Cheick Albayan

------

ucune adoration

A

n'égale

la

prière dans

les situations (voyage, mala­

die...). Son obligation n'est
levée qu'à une seule condi­
tion : quand l'individu ne

la
place possède plus ses facultés de
qu'elle occupe conscience,
dans l'islam.celles-là même

Elle est son deuxième pilier

qui le mettent en contact

sans lequel la religion ne

avec son environnement. La
prière est donc la condition

peut-être bâtie. En effet, c'est
la première adoration rendue

sine qua non pour affirmer

obligatoire par Allah la nuit

==^^=^^^======

s'agira pour nous d'aborder

".C76V41-47

L'importance de la prière
mérite

donc

qu'on

lui

accorde une attention parti­

la prière dans ses aspects
surtout pratiques et de façon

détaillée afin de prendre en

culière. De même, il ne suf­

compte le besoin de tous nos

fit pas de se dire musulman

lecteurs.

sans prier, il sera négligeant

Les cinq prières

de prier sans savoir prier et

cette

prière

sera

nulle.

Apprendre à prier s'impose

quo­

tidiennes
Notre premier article sur la

prière porte sur les cinq priè­

de l'ascension du prophète
(paix et bénédictions d'Allah

res quotidiennes. Ce sont les

sur lui), la dernière recom­

que

mandation faite par le mes­

accomplir cinq fois par jour.

seules prières obligatoires

le

musulman

doit

sager d'Allah (paix et béné­

Elles doivent être accom­

dictions d'Allah sur lui)

plies à des heures fixes. En

lorsqu'il rendit l'âme et ce

effet pour chaque prière, il a

sera la première chose pour

été défini une période d'exé­

laquelle on interrogera le

cution et il appartient à cha­

serviteur le jour de la résur­

que fidèle ou groupe de fidè­

rection. Si elle s'avère vala­
ble, toutes les autres œuvres

les de programmer ces priè­
res à des heures fixées à l'in­

le seront sinon aucune autre

térieur de ces périodes. Ces

ne sera considérée. La prière
est la dernière chose que l'on
perd de la religion, celui qui

prières comprennent un cer­

la perd, perd sa religion toute
entière. Délaisser la prière

par paresse tout en croyant
en son obligation est un acte

tain nombre d'unités appe­
son appartenance à l'islam.
Dieu dit dans le coran : "Au

criminels, on
posera la question suivante :
sujet des

de mécréance. Le prophète

"Qu'est-ce qui vous a ache­

(paix et bénédictions d'Allah
sur lui) a dit dans un hadith

miné à Saqar ?" Ils diront :
"Nous n'étions pas de ceux

authentique rapporté par

qui faisaient la prière, et

Ahmed : " Le pacte qu'il y a

nous ne nourrissions pas le

entre nous et eux (les
mécréants), c'est la prière,
celui
qui
l'abandonne

pauvre, et nous nous asso­
cions à ceux qui tenaient des
conversationsfutiles, et nous
traitions de mensonge le
jour de la Rétribution,
jusqu'à ce que nous vînt la
vérité évidente [la mort]

deviendra certes mécréant”.

La prière est obligatoire pour
chaque musulman, pubère et
sain d'esprit, et dans toutes

4

alors à tout musulman et à

toute musulmane. Aucun
excuse ne tiendra devant le
Seigneur pour dire que
n'avons pas eu le temps d’ap­

lées rakat. La rakat est un

cycle comprenant un certain
nombre d'actes et de récita­
tions que le fidele doit répé­
ter un nombre de fois déter­

prendre à prier car plusieurs

minée et variable par prière.

possibilités s'offrent à nous

Selon le moment de la

pour cela : les prêches, les
livres, les cours de forma­

prière, il y a des prières qui

tion, et j'en passe. C'est dans
la perspective de donner à

prières à voix basse. Dans le

nos lecteurs une autre tri­
bune d'apprentissage de la
prière, que nous allons

posons un récapitulatif de

consacrer une série d'articles
à ce sujet d'intérêt capital

quotidiennes, il y a la prière

pour

les

musulmans.

Il

sont dites à haute voix et des

tableau ci-dessous, nous pro­
tous ces éléments. A signaler

qu'en plus des cinq prières
hebdomadaire de vendredi,

qui a lieu chaque vendredi à

La Preuve n° 25 - Novembre 2009

Religion de vérité
midi et remplace valable­

ment la prière de zouhr.

- être en état de pureté par les
ablutions (woudou) ou par le

sauf le visage et les mains ;
_
sajn
La per-

lavage du corps (gousl)
selon le cas d'impureté. De
même, il faut purifier le
corps, les habits et le lieu de
prière de toutes impuretés ;

sonne mentalemen' dé"
ciente est désengagée de la
prière jusqu'à ce qu'elle
recouvre la raison ;

obliger à dix ans ;
- faire la prière à son heure

La prière du vendredi (al

joumouha) s'effectue en 2
rakat au lieu de 4 et est réci­

tée à voix haute. Elle s'effec­
tue en commun entre plu­

sieurs fidèles dans une mos­
quée. Un fidèle ne saurait

l'exécuter seul. En plus des

deux rakat elle comprend
également un sermon qui est
prononcé par l'iman et que

tous les fideles doivent écou­
ter attentivement car il fait
partie intégrante de la prière.

Les conditions de validité
de la prière
Après avoir appris les cinq
prières quotidiennes, nous

allons aborder ensemble les
conditions qu'il faut remplir
pour que la prière soit exau­
cée.

Elles sont au nombre de neuf

- être musulman. Un non
musulman ne peut accomplir

la prière musulmane ;

- se couvrir la partie com­
prise entre le nombril et les
genoux pour l'homme et,
pour la femme, tout le corps

- être pubère. Cependant, il
est recommandé d'encoura­
ger l'enfant à faire sa prière à
l'âge de sept ans et de l'y

"xe. '.vai l'ht re, ' pr" e
n'est pas agréée ;

- s'orienter en direction de la
qibla c'est à dire en direction
de la maison sacrée (Kaaba)

de la Mecque ■

A suivre...

Sagesse du mois
y- y- n jour, le père d'une très riche

J I

famille amène son fils à la
campagne pour lui montrer

comment vivent les pauvres. Ds passent
quelques jours sur la ferme d'une
famille qui n'a pas beaucoup à leur
offrir. Au retour, le père demande à son
fils. : "As-tu aimé ton séjour?" "C'était
fantastique papa!" "As-tu vu comment
vivent les gens pauvres?" Demande
encore le père. "Ah oui!" Répond le fils.
"Alors qu'a-tu appris?" Le fils lui
répond : "J'ai vu que nous n'avions
qu'un chien alors qu'ils en ont quatre.

La Preuve n° 25 - Novembre 2009

Nous avons une piscine qui fait la moi­
tié du jardin et ils vont dans une grande
crique sur la mer. Nous avons des lan­
ternes dans notre jardin et eux ont des
étoiles partout dans le ciel. Nous avons
une immense galerie à l'avant et eux ont
l'horizon. Nous avons un domaine mais
eux ont des champs à perte de vue.
Nous avons des serviteurs alors qu'eux
servent les autres. Nous achetons nos
denrées et eux les cultivent. Nous avons
des murs autour de la propriété- pour
nous protéger. Eux ont des amis qui les
protègent." Le père en resta muet. Le

fils rajouta, "Merci Papa de m'avoir
montré tout ce que nous n'avons pas".

Trop souvent nous oublions ce qui nous
est acquis pour nous morfondre sur ce
que nous n'avons pas. Ce qui est un

objet sans valeur pour quelqu'un, peut

très bien être un trésor pour un autre. Ce

n'est qu'une question de perspective.
C'est à se demander ce qui arriverait si
on rendait grâce à DIEU pour tout ce

que nous avons au lieu d'en vouloir
plus. Apprenez à apprécier ce que vous

"avez" ■

5

ume du mois
La musique est-elle licite ou illicite ?


a question de la
musique
est

L

devenue de nos
jours
un
dilemme pour
bon nombre de musulmans. La
musique est partout. Sur nos
lieux publics, dans nos lieux de
travail, dans nos salons, sur les
lèvres des membres de notre
famille. Autant dire que nous
sommes envahis par elle. Elle
est tellement envahissante et
omniprésente que chacun se
surprend souvent entrain d'in­
terpréter tel ou tel musicien. La
musique est d'ailleurs un des
meilleurs pans de l'économie
de notre époque. Et bien de
stars sont désormais adulées
pour leurs talents de chanteur
ou de danseur. L'aimer ou la
détester n'est malheureusement
pas une garantie de rempart des
méfaits qu'elle peut induire sur
les citoyens et leur foi.

Que dit l'Islam à propos de la
musique ? Nous allons appuyer
notre démarche par des études
et des avis de savants sur la
question. De prime abord, cer­
tains aspects de la question ont
fait et continuent de faire l'ob­
jet de nombreuses controver­
ses. Ces divergences entre les
savants tiennent surtout du fait
que les références religieuses
présentent des nuances appa­
rentes à ce sujet: Tandis que
certains textes interdisent clai­
rement la musique et les
chants, d'autres, au contraire,
laissent supposer que cette
interdiction est seulement par­
tielle.
"Et, parmi les hommes, il est
[quelqu'un]
qui, dénué de
6



--

Par A ris

science, achètent de plaisants
discours pour égarer hors du
chemin d'Allah et pour le pren­
dre en raillerie. Ceux-là subi­
ront un châtiment avilissant."
(Sourate 31 / Verset 6). Tel est
le contenu de ce verset dans
lequel le terme "plaisant dis­

cours" employé par Allah
concerne la musique et les
chants selon Ibn Mas'oud entre
autres.
"Des gens de ma communauté
consommeront du vin en lui
donnant une autre appellation.
Des instruments de musique
seront joués devant eux, et des
chanteuses (seront également
présentes). Allah les ensevelira
dans le sol et transformera cer­
tains d'entre eux en singes et en
porcs." (Ibn Mâjah). Ce hadith
est un exemple parmi tant d'au­
tres dont l'authenticité a fait
l'objet de débats entre les
savants. Cependant, dans l'en­

==^===^====

semble, le sens de leur Tradi­
tions est plus ou moins
confirmé et n'est pas complète­
ment rejetés par les juristes.
Il existe également des posi­
tions plus ou moins favorables
à certains types de musique.
Les savants de cette position

fondent aussi leurs arguments
sur des hadiths. Ibn 'Abbâs dit
: " Aicha assista au mariage
d'une femme médinoise parmi
ses proches. Le Messager de
Dieu - PSL - arriva et dit :
"Avez-vous offert les cadeaux
à la mariée ? " On répondit : "
Oui ! " Il demanda : " Avezvous envoyé quelqu'un chanter
en son honneur ? " Aicha
répondit : "non." Le Messager
de Dieu - PSL - reprit : " Les
Ansâr sont des gens galants.
Pourquoi n'avez-vous pas
envoyé avec la mariée
quelqu'un chantant par exem­
ple. L'Imâm Al-Ghazâli men­

tionne en outre plusieurs
hadiths autorisant la musique.
En résumé donc, et selon Chafi'
(r.a), la "Chariah" n'a pas inter­
dit à l'homme de profiter des
bonnes choses et des plaisirs
licites de la Création. Ce qu'elle
a interdit, ce sont les mauvai­
ses, ou tout ce qui pourrait y
conduire. A partir de là, on peut
comprendre que les interdits en
Islam peuvent être de deux
types différents : il y a les élé­
ments qui sont mauvais en euxmêmes ("Qabîh li Aynihi"),
comme l'infidélité ("Kouff"), le
polythéisme, l'adultère etc...
Il existe aussi cependant d'au­
tres éléments qui ne sont pas
mauvais en eux-mêmes, mais
qui le deviennent parce qu'ils
conduisent au mal et au péché
("Qabîh li ghayrih"). C'est le
cas par exemple de l'interdic­
tion qui frappe toutes formes
de transaction commerciales
lorsque l'appel de la prière du
Vendredi a été lancé. En fait,
les transactions en elles-mêmes
à ce moment ne renferment pas
de mal, mais comme elles
représentent un obstacle empê­
chant au croyant de partir pour
la prière du vendredi, c'est la
raison pour laquelle elles ont
été interdites. Cette deuxième
catégorie de choses n'est pas
toujours interdite. Elle peut
devenir permise dans certains
cas...

Chafi' (r.a.) affirme que la
musique fait, tout à fait logi­
quement, partie de la seconde
catégorie. En effet, l'interdic­
tion prononcée par le coran et
Suite page 9...

La Preuve n° 25 - Novembre 2009

LE HADJ A PIED

Des héros racontent
--



Par Bachar SOW

e temps du
mains du Tout Puissant. J'im­
hadj est encore plore sa protection sur vous
là avec son lot jusqu'à mon retour". Il y en
de préparatifs
avait qui partageaient leur
et de mobilisa­
héritage. D'autres allaient
tion populaire. Quand on
parle du hadj aujourd'hui,
avec ses grands moyens, on
oublie presque celui de ceux
que l'on peut appeler à juste

L



dans l'intention d'effectuer le

hadj. Nous nous sommes ins­
tallés à Bouaflé pour étudier
chez un maître coranique.
C'est à partir de là qu'est né

jusqu'à concéder leurs fem­
mes à certains membres de la
famille qui pouvaient en

le désir d'aller à la Mecque".
C'est dans cette perspective
que El Hadj Moussa et ses 10

hériter.

compagnons dont le maître
lui-même, ont quitté la Côte
d'ivoire en fin 1957 pour le
Ghana. Ils ont d'abord

lité située à la frontière entre
le Nigeria et le Tchad. "Dans
cette localité, nous avons été
hébergés chez un certain
Souleymane Koanda, un Vol­
taïque. C'est enfin là que
nous avons obtenu nos pas­
seports de pèlerin avec l'aide
d'un chauffeur qui a inter­
cédé auprès des autorités
compétentes en notre faveur.
Avec ces documents, nous
sommes parvenus à N'dja­
mena au Tchad par le nord
Cameroun. Nous avons
poursuivi notre route à tra­
vers le Tchad pour atteindre
la localité de Fassir en terri­
toire soudanais puis Kosti où
nous avons passé 6 mois,

séjourné à Koumassi puis à
Accra. N'ayant pas pu obte­
nir des papiers pour leur
voyage, ils poursuivirent

enfin Khartoum la capitale
soudanaise. C'est sur la côte
soudanaise de la mer rouge
que nous avons passé une

titre les pèlerins héros, qui se
sont rendus aux lieux saints à

pied. En effet beaucoup
d'hommes de chez nous et
d'ailleurs ont entrepris à cer­
taines époques (précolonia­
les et coloniales) d'effectuer
le hadj à pied. La Preuve a

recueilli pour vous quelques
témoignages de ces hommes
de grande piété.

L'itinéraire du hadj à pied
Le moins que l'on puisse dire
à propos de cette entreprise
au regard des conditions
dans lesquelles elle s'effec­
tuait, c'est qu'elle était le
témoignage d'une foi pro­
fonde. Des hommes ont tout
abandonné au nom de Dieu
pour s'acquitter du 5e pilier
de l'islam dans les conditions
les plus difficiles. Un trajet
d'au moins 10 000 km dont
l'essentiel se faisait à pied.
Certains candidats à celte
audacieuse aventure réunis­
saient leurs familles pour
leur tenir un discours de ce
genre : "je vous quitte etje ne
sais pas si on se reverra.
Mon sort se trouve entre les

quoique un peu déçus leur
route vers Lagos. De Lagos,
ils se rendirent à Kano dans
le nord Nigeria où ils passè­
rent seulement 3 jours avant
de se rendre à Yéroua, loca­

Pèlerins à Djedda en 1907

Pour en savoir plus, nous
nous sommes entretenus
avec El Hadj Moussa
DOULKOM, imam de la
grande mosquée de Goun­
ghin. Né vers 1934 à Tibin, il
a effectué le hadj avec une
dizaine de compagnons de
1957 à 1960 à la suite de
beaucoup d'autres devan­

ciers. Lui-même reconnaît
que son expérience est beau­
coup plus récente, mais ils
sont rares aujourd'hui à pou­
voir donner des témoignages
des années 1910,1920,1930.
"J'ai quitté la Haute Volta en
1954 pour la Côte d'ivoire.
Mais au départ ce n'était pas

La Preuve n° 25 - Novembre 2009

7

Back
année complète en 1958
pour nous faire un peu d'ar­
gent. En 1959, avec l'argent
que nous avons pu avoir,
nous avons pris le bateau
pour atteindre Djedda sur la
côte saoudienne
La traversée de la mer rouge
était une expérience difficile
surtout pour des gens qui
vivaient dans des régions

continentales. "Nous avons
passé, explique EL Moussa
DOULKOM, deux jours sur
la mer. C'est une étendue
d'eau à perte de vue. "

gné N'djamena puis Gamboré (localité frontalière

constitués en ouvriers pour
la municipalité. "

puis
(au
Nigeria) et Lomé à partir du
Bénin pour regagner finale­
ment la Côte d'ivoire. J'y suis
resté jusqu'en 1963 avant de
rentrer au pays"

Une expérience
éprouvante

avec le Nigeria),
Yéroua-Kano-Lagos

Dans le portrait de El Hadj

Ibrahim Koanda, grand
imam de Ouagadougou
décédé le 30 janvier 2008, il
est ressorti que lui et scs
compagnons ont emprunté
l'itinéraire suivant à travers le

de toutes sortes existaient

comme les braquages, les
animaux féroces, la police

des frontières... C'est ce qui

Le voyage se faisait à pied

a sans doute forgé le mythe
d'un peuple cannibale qui

mais plus on entrait dans la
modernité, moins les voya­

existerait sur la route de la

ges devenaient éprouvants
puisque certains tronçons
étaient complétés à véhicule.
El Hadj Moussa reconnaît

Mecque. El Hadj Moussa
explique qu'ils ont failli, lui
et ses compagnons faire la
prison au Soudan après un

malentendu avec la police.

que dans les années 1950

On les a soupçonnés de vou­

déjà il y avait des véhicules.

loir y rester sans autorisation

En plus, il est allé très jeune,

de séjour. Après l'incident,
des policiers ont été désignés

à 25 ans. Ce qui contraste

pour les expulser à la fron­
tière du Tchad, dans un véhi­

C'est à partir de Djedda que

les pèlerins allaient à la Mec­

que. "Dans la ville, nous

cule de transport en com­
mun. "Par la grâce d'Allah,

avons été reçus par des Vol­
taïques résidents à savoir El

doxalement un bien pour

cette surveillance fut para­

Hadj Moustapha et El Hadj
Issa dit Kombissiri (qui

nous car elle nous a permis

d'échapper à un braquage.

avait la nationalité souda­
naise). C'était en début

Ce sont les tirs de sommation
des deux policiers qui ontfait

ramadan 1959. Nous avons
dû donc attendre près de 3

mois. Après la visite à

fuir les malfrats. "

Dans un entretien accordé à

La Kaaba en 1912

Médine, nous avons regagné
Djedda pour le retour. Cer­

Ghana, le Nigeria, le Tchad

tains de mes compagnons ont

et le Soudan : Ouaga-PôBolgatenga-Bwakou-Kou-

séjourné pendant longtemps
à la Mecque, et moi, j'y suis
resté 6 mois."

Le retour a suivi à peu près le
même itinéraire. "C'était en

Août 1960 que nous sommes

retrouvés à Adré puis Abéché
en territoire tchadien après
la longue traversée du Sou­
dan. C'est dans cette der­

massi-Accra-Lagos-JosMinna-Kaduna-Bauchi-Fort-

Lamy-Adré-N'DjamenaLobaya-Khartoum-SouakinAllift-Djedda-La MecqueMédine. Sur le chemin, il y
avait des escales qui duraient

des jours, des mois au cours
desquelles les candidats au
hadj travaillaient pour obte­

nière ville que nous avons
appris à la radio que la
Haute Volta a accédé à l'in­
dépendance. Poursuivant

nir de quoi poursuivre la

notre route, nous avons rega­

Moussa, nous nous sommes

8

route ; parfois des saisons
entières pour cultiver. "À la

Mecque, raconte El hadj

avec certaines conditions de
leurs devanciers. "J'ai connu

un pèlerin qui est passé par
le Niger. Le seul tronçon qu'il
a fait à véhicule, c'était
Fada-Ouagadougou lors du
retour. Tout le voyage aller

comme retour s'est effectué à

pied"

raconte

El

Hadj

Sanoussa que nous avons

rencontré à son domicile à la
Patte-d'oie. Il a séjourné à la
Mecque pendant un temps
qu'il n'a pas voulu nous pré­
ciser pour des raisons per­

la radio Al Houda le 31 mars
2005 par El Hadj Ibrahim
Koanda (dont le hadj
remonte aux années 40), il

explique qu'ils ont failli être
victimes d'une escroquerie
de la part de bateliers yémé-

nites qui ont voulu les aban­
donner sur une île de la mer

rouge : "On nous a dit qu'on
était sur la côte saoudienne.
Mais nous les plus jeunes, on

a très rapidement escaladé
une hauteur pour nous ren­
dre compte que l'eau s'éten­
dait toujours à perte de vue.
Alors nous sommes vite reve­

sonnelles.
Sur le chemin, des difficultés

nus sur nos pas pour rattra­
per les bateliers et les obli-

La Preuve n° 25 - Novembre 2009

ash Back
ger à nous conduire à desti­

sérieusement entravé ; et

bastion tidjanite de Rama-

nation. Quand nous avons
atteint la terre ferme nous
n'en doutions pas car les

pour obtenir un passeport, les
fidèles subissaient mille et

toulaye a été à son retour du
hadj en 1917 emprisonné et

une tracasseries " soutient
DIALLO Siaka dans son

ses livres rapportés de Mec­
que, ont été brûlés. C'est
pourquoi sous la colonisa­
tion, les départs pour le hadj
se faisaient clandestinement.

feuilles des arbres étaient
vertes contrairement à celles

de l'ilot qui étaient jaunes".
El Hadj Bandaogo, imam de

la mosquée sunnite de Toyi-

bin dont nous avons recueil­
lit les sentiments sur le sujet,
nous a relaté l'histoire pathé­
tique de la fille d'un pèlerin
en difficulté lors du retour
qui a accepté de se faire ven­
dre par son père pour permet­
tre à ce dernier d'avoir les
moyens pour poursuivre la

route. Il ne revit plus jamais
sa fille et c'est avec une forte
émotion qu'il évoque son his­
toire tout en se consolant
avec l'espoir de la revoir au
paradis.

mémoire de maîtrise. Làdessus, la circulaire N° 0396
de William Ponty, gouver­

neur du haut Sénégal-Niger
en date du 1er juillet 1906
était sans ambiguïté : " ...en

tout état de cause, le mara­
bout qu'il soit un homme pai­
sible ou qu'il soit considéré

comme un homme dange­
reux, vous devez constituer et
m'adresser aussitôt son bul­
letin individuel : sur ce docu­
ment seront reproduites tou­
tes les informations sur son
identité... ". De 1907 à 1925,
15 candidats au pèlerinage
ont été arrêtés dans le cercle
de Dori et renvoyés chez
eux. Le cheikh fondateur du

Tous ces récits aussi émou­
vants les uns que les autres

témoignent de tous les dan­
gers qui entouraient le
voyage aux lieux saints dans
le temps. Et c'est ce qui
fonde tout le mérite et atteste
de la solidité de la foi des
hommes qui l'ont effectué.
"C'est une volonté pure, une
foi sincère sans un grain
d'ostentation. Si ces gens
avaient vécu au temps du
prophète (SAW), ils auraient
participé au combat pour la
cause d'Allah sans arrière
pensée", affirme El Hadj
Bandaogo.

Sans oublier le traumatisme
du colon français qui consi­
dérait les marabouts pas plus
que des subversifs. "Le pèle­
rinage à la Mecque était

... suite de la page 6
le Prophète Mouhammac
(PSL) à son égard tient du fail
qu’elle détourne progressive­
ment de la pensée d'Allah el
même des choses essentielles
• de la vie. Cette interdiction
i porte donc sur les instruments
; qui n'ont pas d'autres fonctions
• que de produire de la musique
, et des sons mélodieux (comme
lia flûte etc.) et qui ne sont
donc que des objets de diver­
tissement sans aucune utilité
S pratique au niveau matériel ou
; spirituel. De même, les chants
'qui ont pour effet de faire
oublier à l'homme la vie future
sont également concernés par
l'interdiction, même s'ils ne
sont pas accompagnés de
musique. C'est en, ce sens qu'il
faut interpréter les Hadiths qui
condamnent', sévèrement, la

La Preuve n° 25 - Novembre 2009

Le séjour à la Mecque était
une autre épreuve. "L'espace
du haram ne connaissait pas
les
commodités
d'au­
jourd'hui. Nous avons fabri­
qué à la main des éventails
dont les gens se servaient
pour se ventiler", explique El
hadj Sanoussa. La chaleur
était torride : "la nuit nous
arrosions le sol qui dégage
pendant un certain temps sa
chaleur pour pouvoir étaler
de quoi se coucher", précise
El Hadj Moussa.

même qui on vécu cette
expérience, il est certain
qu'on ne peut pas se faire une
idée précise des peines endu­
rées. Aujourd'hui, le Hadj est

devenu pour certaines per­
sonnes le moyen par excel­

lence pour prouver à leur
entourage qu'ils sont nantis.
Le temps du Hadj est devenu
une occasion de s'exhiber,
d'organiser des festivités
onéreuses... Certains se
préoccupent plus du titre de
El Hadj que du contenu réel
de ce noble pilier de l'islam.
Bien
évidemment
le
contraste est net avec les
héros dont il est question ici.
Qu'Allah purifie l'intention
de ceux qui sont présente­
ment sur le point de départ
pour le hadj 2009 et qu'il
agrée leur hadj ■

En dehors des personnes

musique.
Par contre, en ce qui concerne
les instruments qui ont aussi
bien une fonction musicale
qu'une autre fonction, comme
c'est le cas du "douff1 notam­
ment, qui était employé égale­
ment lors des proclamations et
des annonces, le Prophète
Mouhammad (PSL) a autorisé
leur emploi dans certaines
situations et sous certaines
conditions. Les Hadiths faisant
allusion au caractère licite de
certains instruments concer­
nent donc ces cas spécifiques.
Cette classification lève ainsi
toute contradiction entre les
différents Hadiths et elle est
tout à fait conforme à la logi­
que islamique : prendre le bon
aspect de chaque chose, en
délaissant ce qui pourraifnuire.

à l'être humain ou le détourner
de l'essentiel.

Tout compte fait, il importe
aujourd'hui de poser le débat et
de réfléchir sur la meilleure
formule relative à la clarifica­
tion de la question chez nous. :
Pour ou contre, le constat est là ‘
: la musique nous envahit et;
devient une composante de;
notre quotidien. Sans une cia- J
rification, chacun ira de sa
conviction avec certainement;
des dérapages. Pire, s'il n'y a;
pas d'alternative islamique,;
nos frères et sœurs iront corn- ;
bler le vide autrement et cèr-1

tainement de la mauvaise»
manière. Les structures islami­
ques, sont donc interpellées

!■

9

»ociété & Dévéloppement
COÛT DU HADJ 200Q

La palme de la cherté au Burkina
Par L'Epervier =

écidemment
ce n'est pas

D

déboursent 1500 000 Fcfa. Au
Niger et au Sénégal le prix du
billet d'avion est respective­
ment de 855.000 FCFA et de
957.760 francs CFA.

| encore le bout

• du tunnel pour
les
fidèles
musulmans engagés à accom­
plir le 5e pilier de l'Islam, le
pèlerinage à la Mecque. Après
les échecs répétés des différen­
tes éditions passées avec l'édi­
tion de 2007 comme point cul­
minant du désordre organisa­
tionnel, des réflexions ont
abouti à la commercialisation,
pardon, à la privatisation du
hadj. Bien que consacrant la
défaite de la communauté isla­
mique, la privatisation de l'or­
ganisation du hadj avait suscité

tout de même l'espoir chez
beaucoup de fidèles de voir
leurs souffrances allégées. Car
en principe, l'organisation du
hadj par plusieurs agences
devrait nécessairement jouer
en faveur des pèlerins. Mais
l'espoir à peine né est entrain
de s'évanouir. L'édition 2009,
donc le hadj privatisé, a déjà
annoncé ses couleurs de déses­
poir par son coût : 2 195 000
FCFA par pèlerin. C'est le coût
le plus élevé de l'histoire du
hadj dans notre pays et le plus

L'année passée le coût du hadj
s'élevait à 1 995 000 FCFA au
niveau de l'Organisation des
agences de voyages pour le
pèlerinage (OAVP) qui regrou­
pait 4 agences de voyages
(Armel voyage, Faso services,
Lanko Tours et Zindi voyages).
A STMB Tours, il était de 2

FCFA, ils n'ont pas droit à la
restauration. A l'analyse, cette
année le hadj est plus cher et
paradoxalement restrictif en
termes de services pour le pèle­
rin. Il est même dit que le coût
du hadj cette année devrait être
de 2 700 000 FCFA et que c'est
le "patron" de STMB Tours qui
aurait consentis beaucoup d'ef­
fort pour limiter le coût à 2 195
000 FCFA. En fait, qu'est-ce
qui peut bien expliquer cette
cherté ? A en croire les respon­
sables de STMB Tours, cela est

ta Mecque s’éloigne chaque année des Burkinabè
090 000 FCFA et prenait en
compte le billet aller-retour, le
transport inter-urbain en Ara­
bie Saoudite, le logement, l'en­
cadrement, l'assistance médi­
cale et la restauration.

dû au nombre relativement bas

des pèlerins qui est compris
entre 1500 et 2000, en compa­
raison avec d'autres pays de la

Au Bénin, le coût du hadj 2009

pour se nourrir pendant les 30
jours en terre saoudienne

sous région comme le Niger
qui peut aller jusqu'à plus de
7000 pèlerins par an, car plus
le nombre de pèlerins est élevé,
plus le prix du billet est bas.
Autre explication, c'est, selon
STMB Tours, l'organisation de
vols spéciaux et "la qualité"

est de 2 000 000 Fcfa, au Mali,

puisqu'avec les 2 195 000

que la société dit mettre dans

cher de la sous région pour
cette édition si nos sources sont

exactes.

Pourquoi ce prix
exorbitant ?

il s'élève à 1.942.000 FCFA,
au Togo à 1650 000 francs. En
Côte d'ivoire, les pèlerins

10

Cette année, le coût est de 2
195 000 FCFA. Mais contraire­
ment à l'édition passée, les
pèlerins doivent se démener

l'organisation du hadj. On peut
donc être amené à penser que
cette situation est en réalité due
à l'absence de concurrence
comme le suppose l'esprit de la
libéralisation qui a d'ailleurs
milité à la privatisation de l'or­
ganisation du hadj dans notre
pays. On pourrait à ce niveau
dire que c'est la participation
des autres agences l'année
passé qui a joué plus ou moins
favorablement à la réduction
du coût.
Mensonges, ségrégation et
favoritisme, le gouvernement
ne jouerait pas franc jeu dans
l'organisation de la compéti­
tion, selon les autres agences,
car les conditions du cahier de
charges seraient taillées sur

mesure. Pour l'édition 2009, les
conditions étaient les suivantes
: le bilan financier 2008 équi­
valant à 30% du transport
avions et du logement, une
caution bancaire à 100% de 2
000 000 FCFA par pèlerin ; une
caution par une banque saou­
dienne. Ce seraient là "des
mesures abusives et ségrégati­
ves", selon les autres agences.
En plus, elles jugent que c'est
dans des délais pratiquement

intenables que ces renseigne­

ments sont demandés. STMB
Tours obtiendrait des informa­
tions à l'avance et lui permet­
traient de se préparer.
En fait, cette attribution exclu­
sive de l'organisation du hadj

serait décidée pour permettre à
STMB Tours d'éponger des
dettes occasionnées par l'édi­
Suite page 13...

La Preuve n° 25 - Novembre 2009

Zoom
LES MEDICAMENTS DE LA RUE

Que faut-il comprendre ?
-

e 12 octobre

Par E.A.C =_=

l'OMS, pourrait sauver quel­

dernier à Coto­

que 200 000 vies, davantage
nou, les chefs
encore selon d'autres estima­
d'Etat africain
tions
à l'initiative de
L'acte
pharmaceutique
la fondation Chirac ont lancé
remonte à la préhistoire. Les
un appel dit de Cotonou
remèdes aux malades ont été
contre les produits pharma­
ceutiques vendus dans la

L

sance à la science de la prépa­
ration des médicaments. Les
progrès de la thérapie médi­
camenteuse ont révolutionné
la médecine. La découverte
des antibiotiques et corticoï­
des au cours des années

rue... Aussi, une campagne
de mobilisation de la fonda­
tion Jacques Chirac, devrait

voir le jour pour soutenir cet

appel et sensibiliser les popu­
lations contre ces faux médi­
caments qui gagnent du ter­
rain dans le monde. En effet
selon l'organisation mondiale
de la santé (OMS), le trafic
des médicaments de la rue

correspond à 10% du marché
pharmaceutique mondial, soit
quelque 45 milliards d'euros.
Ce trafic est donc un business

très rentable, qui profite à des

personnes bien placés dans
un système organisé. En
effet, il fut une époque où
même la police n'arrivait plus
à inquiéter les jeunes qui cir­
culent dans nos marchés avec

ces médicaments. Dans d'au­
tres pays il y a des hangars
dans les marchés qui expo­
sent ces produits sans crainte.
De l'avis du Pr. Marc Gentilini, délégué général pour
l'accès aux médicaments de

qualité de la Fondation Chi­
rac, ce commerce est en passe
de surclasser celui de la dro­
gue. Mettre fin à ce trafic
dangereux, à en . croire

conçus de façon instinctive et
empirique par les sociétés
primitives. Ceci en considé­
rant tous les éléments de la
nature (eau, étoile, arbre, etc).
L'utilisation progressive de
ces remèdes a apporté pro­
gressivement des connaissan­
ces sur leurs propriétés théra­
peutiques ou sur leur toxicité.
Claudius GALIENUS ou
Galien, née à Pergame (Asie
Mineure) vers 130 après J.C.
par ses travaux est considéré
comme le père de la pharma­
cie. En effet, il a composé
plus de 500 traités de méde­
cine dont une grande partie
concerne la composition et la
classification des médica­
ments. Les travaux de
GALIEN vont donner nais­

La Preuve n° 25 - Novembre 2009

1940-1950 a fait naître l'es­
prit thérapeutique triomphal.
On a cru qu'après avoir
vaincu les grands fléaux
comme la tuberculose, la
pneumonie,
la
fièvre
typhoïde, la rougeole, la
méningite, le rhumatisme
articulaire aigu, les médica­
ments viendraient progressi­
vement à bout des. autres
fléaux. Et voici qu'un demisiècle plus tard, les médica­
ments de la rue déciment des
populations entières.

La vie d'un médicament com­
mence à partir de la décou­
verte d'une molécule appelée
substance active ou principe
actif. En grec c'est une drug
ayant des actions potentielle­
ment utiles chez l'homme. De

cette découverte à la mise en
place sur le marché du médi­
cament, il y a beaucoup d'éta­
pes à parcourir par cette subs­
tance active. En effet, plu­

sieurs études seront menées
aussi bien chez les animaux
que chez l'homme. Afin de
garantir l'action de la subs­
tance de prévenir tout effet
nuisible chez l'homme. Ces
différents processus aboutis­
sent à la délivrance de l'acte
de naissance du médicament
appelé autorisation de mise
en place sur le marché. C'est
avec cette AMM que le médi­
cament peut être commercia­
lisé et mis à la consommation
des hommes. Là aussi com­
mence une autre vie pour le
médicament. En effet, on
procédera à la surveillance du
comportement du médica­
ment chez les utilisateurs afin
de vérifier l'apparition de
nouveaux effets nuisibles ou
bénéfiques qui n'ont pas été
prévus par le fabricant. Bref,
c'est la surveillance des acci­
dents, des effets secondaires
pouvant apparaître au cours
de l'usage du médicament.
Ces nouveaux effets peuvent
signer le décès du médica­
ment. On retire les médica­

ments en question du marché.
L'ensemble de ce processus
permet d'avoir des médica­
ments de qualité et de progrès
et propriété thérapeutique
assurés, dont les conditions
de fabrication, de condition-

11

oom
nement et d'usage garantis­
sent la sécurité du patient et
confèrent au médicament sa
qualité.

La mise sur le marché d'un
médicament est une respon­
sabilité. C'est pourquoi il
existe dans chaque pays une
définition légale du médica­
ment qui englobe l'ensemble
des acteurs du médicament.
Au Burkina Faso, c'est la loi
29/94/ADP du 19 mai 1994
et article 28 du code de la
santé qui donne cette défini­
tion du médicament. Cette loi
établit la responsabilité entre
le fabricant, le dispensateur,
le prescripteur et le consom­
mateur. Pour le fabricant, il
s'agit de mettre à la disposi­
tion des patients des médica­
ments de qualité thérapeuti­
que, des conditions d'usage,
de conservations assurées
selon les normes établies.
Pour les prescripteurs, il faut

trouver les médicaments de
choix au problème du patient
après un diagnostic clair.
Quant au. dispensateur, c'est
de fournir au patient le médi­

cament qui lui est prescrit
avec tous les conseils néces­
saires à son emploi. Le
consommateur a le devoir de
ne s'approvisionner qu'en
médicament autorisé à la
vente, de suivre les conseils
nécessaires à son emploi.
Ainsi, les médicaments sui­
vent un trafic licite qui garan­
tit sa sécurité d'usage pour le
consommateur. Mais force
est de constater que dans nos
pays, il existe des médica­
ments qui empruntent un
. autre circuit.

12

Les médicaments de la rue ou
les faux médicaments échap­
pent à tout contrôle. Ils sont
illicites pour le consomma­
teur. Ce sont des médica­
ments qui ne possèdent
aucune autorisation de mise
sur le marché (AMM). Il
n'existe en fait aucune certi­
tude sur le processus de fabri­
cation de ces médicaments.
Ils échappent à tous contrôle
et au système parcouru par
les médicaments ayant une
autorisation. Inutile de dire
que même le contrôle à l'ex­
portation n'est pas fait. On
sait qu'au Burkina Faso par
exemple les médicaments
vendus dans les officines sont
contrôlés par le Laboratoire
National de Santé Publique
dès leur arrivée au Burkina
avant d'être mis à la disposi­
tion des grossistes exporta­
teurs. C'est pourquoi, il est
important que l'Etat veille à
ce que tous les médicaments
suivent le circuit officiel de
l'importation et de la distribu­
tion.

Les médicaments de la rue
sont de véritables poisons.
On n'est même pas sûr qu'ils
contiennent le principe actif
supposé. En exemple, un
excipient contrefait a été à la
base de la mort de 300 per­
sonnes au Panama en 2006 ;
au Nigeria, ce sont près de
100 bébés qui ont perdu la vie
pour avoir absorbé du faux
sirop de Paracétamol.
En effet la différence entre un
médicament et un poison est
située au niveau de la dose de
la substance active. Or l'effi­
cacité du médicament dépend

de la dose de cette substance
active, des conditions de
stockage, du conditionne­
ment et de la détention des
médicaments. Dans les médi­
caments de la rue, le principe
actif n'est pas maîtrisé, les
doses sont non contrôlées, le
conditionnement défaillant.
En effet pour un médicament,
au-delà des doses thérapeuti­
ques, on tombe dans les doses
toxiques.

Les conditions de stockage et
de vente de ces médicaments
détériorent rapidement leur
principe actif. En plus, ces
médicaments sont vendus par
des personnes qui, non seule­
ment sont des profanes en
santé, mais aussi et surtout
analphabètes. Comment peu­
vent-elles donc connaître les
médicaments appropriés pour
votre mal et les posologies
exigées ?

Il faudra ajouter les maladies
mal soignées du fait de l'utili­
sation de faux médicaments
contre des affections poten­
tiellement mortelles. Foi de
spécialistes, 30 à 70% des
anti-paludiques en circulation
en Afrique ont été partielle­
ment ou totalement dénatu­
rés. Le sous dosage est catas­
trophique, selon eux, et, la
plupart du temps, les produits
médicaux proposés dans la
rue renferment peu de princi­
pes actifs si ce n'est tout sim­
plement des substances hau­
tement toxiques. C'est là une
responsabilité du consomma­
teur que de prendre un bon
médicament prescrit ou
conseillé par un profession­
nel de la santé et de respecter

les posologies recomman­
dées.

Certains dirons qu ces médit
caments les guérissent vite.
Certes vous avez une sensa­
tion de guérison qui est d'ail­
leurs éphémère. Mais, ils sont
en réalité comme des bombes
à retardement qui ne font que
repousser le mal à plus tard.
Au-delà, ils vont entraîner
une toxicité rénale dont la
conséquence est une insuffi­
sance rénale aigue ou une
hépatotoxicité. Eu égard au
rôle de ces deux organes (le
foie et les reins) dans le fonc­
tionnement de l'organisme;
c'est la mort assurée, d'autant
plus que la prise en charge de
ces pathologies nécessite des
moyens exorbitants.
Il n’est pas non plus rare d'en­
tendre certaines personnes
invoquer le manque de
moyens pour honorer une
ordonnance en pharmacie.
Ces personnes peuvent sans
crainte demander le généri­
que. Les médicaments géné­
rique coûtent moins cher et
possèdent les mêmes aptitu­
des et qualités que les spécia­
lités. L'appel de Cotonou en
se sens a le mérite d'être clair,
en appelant les différents
acteurs à la disponibilité des
médicaments génériques sur­
tout les médicaments essen­
tiels de la liste OMS. Aussi,
depuis l'initiative de Bamako
dans les années 1990, le Bur­
kina Faso a mis en place la
Centrale d'achat des médica­
ments essentiels génériques
(CAMEG) qui s'occupe de sa
politique de médicaments
génériques et contribue ainsi

La Preuve n° 25 - Novembre 2009

Zoom
à un plus grand accès des
populations à des soins de

qualité et peu coûteux.
Cependant, il reste encore

beaucoup d'effort à faire dans

- toujours prendre les médi­
caments selon les voies d'ad­

ministrations indiquées. Les
comprimés à avaler doivent

ce domaine car nos popula­

l'être et ceux à croquer par

tions croupissent sous le

exemple ne doivent pas être

poids de la misère et de

avalés ou consommés autre­

l'analphabétisme. Ils n'ont
aucune protection sanitaire. Il

faudra augmenter le nombre

de médicaments génériques
disponibles ou subventionner

ment ;
- respecter rigoureusement
l'ordonnance du médecin. Ne

le prix de certains médica­

jamais diminuer ou augmen­

ments de marque.

ter les doses prescrites. L'ef­

Le médicament est fait pour

fet thérapeutique n'est pas lié

nous soigner. Il serait donc

à la quantité du médicament ;

intéressant qu'on ne se tue

nous-même par la consom­
mation des médicaments de

- respecter l'heure de la prise
du médicament. Le non res­

la rue et de faux médica­

ments. C'est pourquoi il faut

peut diminuer l'efficacité du

réflexes et des attitudes cor­

médicament.

rectes face aux médicaments.
En voici quelques unes :

- prévenir toujours votre

- demander toujours conseils

médecin ou votre pharmacien

à votre pharmacien. En tant

en cas d'allergie à un médica­
ment.

ment, il vous conseille des
médicaments adaptés et effi­

Les médicaments de la rue,

caces ;

malgré les campagnes de sen­

- éviter l'automédication et

sibilisation, continuent d'ar­

faire toujours une consulta­

tion dans un centre de santé.

penter les rues de nos pays.

Car les médicaments ne sont

C'est pourquoi nous osons

pas des aliments. Ils sont

croire que l'engagement des

aussi utiles que nuisibles.

chefs

d'Etats

à

Cotonou

Bien lire la notice du médica­
ment ; c'est toujours écrit

contre les faux médicaments

comment et quand prendre

ne sera pas un engagement de

les médicaments ;

plus. Et que des actions

- éviter de recommander à

seront posées dans chacun

itne personne les produits

des pays pour éradiquer ce

prescrits à d'autres même s'il

vernement a donné 200.000
dollars au consulat du Ghana

dans le royaume d'Arabie

Saoudite pour être utilisés
comme caution pour le loge­
ment et d'autres dispositions

pour le Hadj de cette année.

De telles choses sont aussi

possibles au Burkina. C'est
une question de volonté.

Quant à la communauté isla­

mique, elle est entièrement
comptable de toutes les peines

des pèlerins de ce pays.
Aucune autre structure ne

devrait mieux organisation le

i LEtat burkinabè est laïc. Il ne
doit pas s'immiscer dans les
affaires internes des différen­
tes communautés religieuses.
■ Cependant, le hadj a ceci de
particulier que ce sont des
’citoyens qui quittent le terri; toire pour un autre pays. Il se
pose donc une question de
souveraineté nationale. Il est
du devoir de l'Etat d'assurer
une protection physique des
citoyens, mais aussi il doit les
protéger des abus de toute
sorte. Pour ce faire, il doit

qui se sclérose du fait de cer­

hadj que les associations isla- •
mique. Mais une communauté

tains de ses dirigeants guidés

par des intérêts matériels n'a
évidemment pas le temps de
s’occuper de la spiritualité de

ses membres. Les Ivoiriensdisent que si deux personnes

se battent sur un billet de

1000F, c'est qu'il y a une qui

veut 600. On peut donc le dire,
si les musulmans n'arriventpas à organiser le hadj jusqu'à ’

ce que le gouvernement leur
retire le privilège, c'est qu'ils

jouer la carte de la transpa­
rence dans l'attribution des

ne sont pas tous guidés par le

contrats, aidé à assainir l'envi­
ronnement organisationnel du

Le hadj est un fonds de com­

même objectif : servir Dieu. :

hadj et apporter toute autre

merce pour beaucoup. La

contribution susceptible de

crainte de Dieu est juste dans

faciliter là

le boubou. Dans cette histoire;

tâche .à

ses

citoyens. Par exemple l'Etat de

du hadj, il n'y a pas deux solu­

Côte d'ivoire s'est engagé à

tions. C'est la crainte révéren­

préfinancer 4000 habitats en

cielle de Dieu qui est le réfé­

semble présenter les mêmes

fléau qui menace la vie des

Arabie Saoudite destinés aux
; Ivoiriens cette année, ce qui a

signes que ces derniers ;

populations. ■

i permis de réduire. sensible­

La Preuve n° 25 - Novembre 2009

000 FCFA. Au Ghana, le gou­

L'Etat et la communauté
islamique, les vrais
res­
ponsables

pect des moments de prise

que nous ayons de bons

que spécialiste du médica­

ment le coût du hadj à 1 500
tion 2007 qui fut un échec
total. STMB Tours avait
assuré le transport des pèle­
rins. A STMB Tours, on se
réfère au cahier des charges
que la société (STMB Tours) a
; toujours eu la capacité de res­
pecter. Avérées ou pas, toutes
ces informations brandies de
part et d'autre, semblent tra­
duire une réalité : on se joue
du pèlerin burkinabè ; le
confort, la facilité qui devrait
lui être accordés dans l'accom­
plissement de son obligation
. religieuse ne semblent pas être
le souci premier des différents
: intervenants.

rentiel. ■

13

Leçon de vie
Le sens du dialogue interreligieux


D

e plus en plus, il
est question de

' dialogue interreli* gieux. Dans ce

cadre, il est orga­
nisé des activités qui voient la par­
ticipation plurielle des confessions
religieuses. L'objectif affirmé pour
tous est évidemment celui de pro­
mouvoir la paix. A ce sujet d'ail­
leurs, l'on peut se poser des ques­
tions sur la pertinence de ce but
visé. Le Burkina Faso est un exem­
ple de culture de la paix malgré
l'hétéroclité de sa population. Alors
poser la question dans un milieu
purement religieux est-il opportun
et pertinent ?

Déjà, et cela depuis des dizaines
d'années, certaines familles héber­
gent en leur sein musulmans,
catholiques, protestants, animistes,
etc.
Dans le courant du mois de juin, un
atelier sur le thème "le dialogue,
une exigence de foi” fut organisé à
Dori. Invité à cette activité, une
structure musulmane se fit repré­
senter par ma modeste personne.
Un voyage, en quelque sorte d'ini­
tiation. De ce récit de Voyage, plu­
sieurs leçons à titre individuel ou
collectif peuvent être retenues.

Comme un roi,
je fus traité. Dans un véhicule flam­
bant neuf, je m'y engouffrai et
découvris un autre monde : celui de
la fraîcheur, de la nouveauté, de la
douceur. En deux heures, nous
avons rallié Dori. Après un passage
au siège de l'ONG pour la cérémo­
nie d'ouverture, je fus conduit à.
l'auberge où je passerai cinq jours.
Un autre monde : lit, matelas, ven­
tilateurs, climatiseur ; tout ceci
dans une atmosphère de luxe. Petits
déjeuners complexes et chers. Les
conférences et travaux en ateliers
ont été ponctués de pause café aux
menus bien garnis. Pour mes dépla­
cements dans la ville, un véhicule
et un chauffeur étaient mis à ma

14

,

Par Idriss

disposition. Ma communication a
été facturée à 25000f. J'avais en
plus une prise en charge quoti­
dienne de 5000f. Tout ceci pour un
exposé qui n'a duré que quarante
cinq minutes. Tant d'honneurs et de
considérations pour si peu.
A l'attention et à l’endroit de tous
ces missionnaires des associations
islamiques, il est plus qu'important
de rester serein. 11 ne faut jamais se
laisser distraire par tous les avanta­
ges dont vous bénéficierez. Certes,
les accepter est permis sans trans­
gresser les limites d'Allah. Mais
surtout, ils ne doivent pas
embrouiller notre objectivité et
nous détourner de notre lettre de
mission.

Comment font-ils pour avoir tous
ces fonds ? La réponse se trouve
dans les subventions dont ils béné­
ficient. En effet ils tendent beau­
coup la main aux bailleurs de fonds
qui, croyant à leur sérieux que fait
apparaître leur organisation hiérar­
chique et méthodique, n'hésitent
pas à renflouer leurs caisses. L'as­
tuce est toute simple. L'Eglise
trouve une idée, crée un organe
pour sa mise en œuvre. Pour la diri­
ger, elle recourt à une double struc­
ture : la première, décisionnelle,
comprend des membres directs de
l'Eglise ; la deuxième, exécutrice,
est dirigée par une équipe techni­
que pour les besoins de la tâche.
C'est elle qui est sur le terrain. Sans
arborer la tunique du prêtre ; ils ne
sont pas moins ses outils.
A titre de comparaison, remarquons
qu'au sein de la Umma, nous dispo­
sons de ressources qualifiées pour
fonctionner de la sorte. Mais d'où
nous vient cette léthargie constatée
en matière d'engagement citoyen ?
Le prophète ne nous a-t-il pourtant
pas conseillé en ces termes : " Le
meilleur d'entre vous est celui qui
est utile à sa communauté " ?
La découverte d'une expertise
Au deuxième jour de l'atelier, la



.

i

*.

troisième conférence devait présen­
ter la vision islamique du dialogue.
En 45 mn j'exposai une partie de
l'expertise de l’islam en la matière.
Plusieurs références, en effet, invi­
tent le musulman au dialogue avec
les autres confessions ou croyan­
ces. La vie du prophète (SAW) foi­
sonne d'exemples illustratifs. Ils
vivaient avec des idolâtres, des
juifs ; défendait tout le monde sans
exception aucune, collaborait avec
tous. Aux menaces, insultes et bar­
baries il répondait par la maîtrise de
soi, l'offre du dialogue, etc. Mon
auditoire était ahuri. Ils n'en
croyaient pas leurs oreilles. C'était
comme s'il s'agissait d’une autre
religion. Ce qu'ils ignoraient et
qu'ils ont découvert ce jour, c'est
qu'en matière de dialogue, l'islam
n'a de leçon à recevoir de personne.
Le plus important restait à venir.
Durant tout le reste du séjour, j'étais
appelé expert en dialogue interreli­
gieux. Ils étaient émerveillés de
découvrir l'islam sous une meil­
leure facette, selon leurs termes.
Pour ma part, j'en étais sorti ragail­
lardi dans ma conviction. Si les
musulmans ont tant de facilité à
exprimer l'islam et à susciter l'adhé­
sion des autres à leurs opinions c'est
tout simplement parce que l'islam
est la vérité.

Par-dessus tout j'ai découvert que le
militantisme, par la grâce d'Allah, y
était pour quelque chose. C'est une
école incontournable dans la for­
mation spirituelle et sociale du
musulman. Le prophète (SAW) et
ses compagnons en ont été les pre­
miers fondateurs, élèves et maîtres.
Et ce verset en mon sens traduit
toute la vision et l'importance du
militantisme islamique : " Allah
aime ceux qui combattent en rangs
serrés tels des édifices compacts ".
S61V2

Un dialogue d'iceberg

Se mettre ensemble pour conduire
des projets de développement sans

-a -a -

égard aux convictions religieuses,
tel est le contenu essentiel du dialo­
gue. Toute chose qui suppose l'ac­
ceptation de la différence de l’autre,
la bonne foi et une égalité sociale
éprouvée. Ce que j'ai découvert à
Dori, ressemblait de mon point de
vue, à autre chose. Jugez en vousmême.
Les représentants des communau­
tés avaient en moyenne un niveau
de premier cycle. Toute chose qui
déteindra sur la qualité des débats.
Beaucoup n'avaient même pas une
formation islamique de base et
aucune notion de militantisme.
Bien qu'ils fussent supposés repré­
senter la communauté musulmane,
ils avaient été choisis et contactés
par l'autre communauté religieuse.
Tout ceci révèle que les principes
du dialogue ne sont pas respectés.
Le comble a été d'envoyer tous les
participants chrétiens et musul­
mans à l'église pour la messe de
dimanche. Encore une des limites
du dialogue franchie. On peut coo­
pérer ou collaborer en tout pour
promouvoir le dialogue sauf pour
homogénéiser ce qui fait les spéci­
ficités de chaque communauté. Les
relations sociales du musulman ne
doivent jamais l'amener à compro­
mettre son dogme, son culte, les
interdits de Dieu. L'autre aspect le
plus inquiétant était l'absence des
représentants de la communauté
musulmane lors des travaux de
l'atelier. Il n'y avait, en dehors de
ma présence, aucun œil supervi­
seur. Voici l'image que j'en retiens :
des enfants musulmans innocents
sans armes sont abandonnés dans la
gueule du loup alors qu'ils étaient
censés se sacrifier pour la commu­
nauté. Pour un sacrifice, c’en était
un.

L'ONG et cette activité sont finan­
cées par des fonds chrétiens. Les
musulmans contribuent en dépen­
ses. Sans jeter l'anathème sur nos
frères, je pense objectivement, que
leur position exclusive de prof.

Suite page 15...
La Preuve n° 25 - Novembre 2009

oint de vue

Le rêve en islam
1
, haque personne
j fait des rêves

C

quelle que soit son
âge
ou
sa

■’ croyance. Cela est
un fait indéniable. Allah dans sa
bonté infinie a créé le rêve pour
les enfants d'Adam afin de les
rappeler le passé, les avertir d'une
situation. Le rêve pourrait aussi
montrer l'état actuel du rêveur,
son avenir et prédire ce qui lui
arrivera de bien ou de mal, tel que
la mort, la richesse ou la pauvreté,
la gloire ou l'humiliation, etc.

C'est pourquoi l'islam lui accorde
une grande importance. On rap­
porte d'après le Prophète (SAW)
que la vision du croyant est une
des quarante six parties de la pro­
phétie. D'après Hicham Ibn Urwa
selon son père que Aicha [ra] a dit
que le Messager de Dieu (SAW)
a dit " après moi, il ne restera de
la prophétie que les bons augures
! ". On lui demanda : " que sontils, Oh Messager de Dieu ? " Il
répondit : " c'est la bonne vision
que l’homme voit ou qu'un autre
voit pour lui ". [...]
Plusieurs passages du coran nous
racontent des récits véridiques
concernant le rêve. Entre autres,
dans la sourate 12, Joseph vit la
fameuse vision des étoiles, du
soleil, de la lune et dit à son père
: " Oh mon père, j'ai vu [en
songe], onze étoiles, et aussi le
soleil et la lune, je les ai vus pros­
ternés devant moi ". Jacob (son
père) devina l'interprétation et dit
: " O mon fils, ne raconte pas ta
vision à tes frères car ils monte­
raient un complot contre toi ; le
diable est certainement pour
l'homme un ennemi déclaré.
Ainsi, ton seigneur te choisira et
t'enseignera l'interprétation des
rêves, il parfera son bienfait sur
toi et sur la famille de Jacob... "
S12 V4à6. [...]

Par S.S

liste dans l'interprétation des
rêves. Ce témoignage coranique
suffit à prouver que non seule­
ment les songes sont une réalité
basée sur des principes exacts
tout comme les mathématiques.
Mais ils relèvent à la fois de la
connaissance et de T expérience
de ceux qui se chargent de l'expli­
cation de ce phénomène.
Cependant le croyant ne devrait
pas s'inquiéter de ses rêves car il
y a différents types de rêves : la
vision bonne et véridique accor­
dée par Allah, la vision maléfique
de la part de Satan et enfin ce que
l'âme du rêveur lui susurre et il
voit en songe. Parfois les activités
de la journée nous tracassent au
cours de notre sommeil de la nuit.
D se peut par exemple que le jeû­
neur voit au cours de son som­
meil qu'il reçoit un plat délicieux.
Tout comme l'amoureux peut se
voir en compagnie de sa bien

teurs émousse considérablement
leur esprit critique.
Mon cri de cœur

Comme toujours quand je parti­
cipe à ce genre d'activité, je ne
cesse de me poser la même ques­
tion : quel objectif visent ces
autres religions dans ce soudain
rapprochement voulu et activé par
eux? Ne pouvant lire dans leurs
intentions, je ne trouverai pas de
réponse tout de suite.

Une toute autre question et non
des moindres mérite de retenir
notre attention et celle de nos diri­
geants musulmans. Quel peut bien
être l'impact de ce dialogue piloté
de chez eux et par eux sur nos frè­
res et sœurs musulmans ?.
Premièrement, ils peuvent bien
influencer la connaissance voire la
foi de certains de nos Frères dans
la mesure où ils osent expliquer et
interpréter l'islam à la place des
voix plus indiquées et appropriées.

J

aimée. Cela est tout simplement
le produit du désir de l'âme.

- s'abstenir de raconter son songe

En règle générale, il y a deux sor­
tes de rêves : le rêve véridique et
le rêve vain. La vision vraie est
vue par l'homme quand son
caractère s'approche le plus de la
normale. La fausse vision est pré­
cédée par un désir secret, et n'a
aucune interprétation. Il en est de
même pour l'éjaculation qui
impose l'ablution totale (janaba)
et pour les visions de menace et
d'application engendrée par
Satan.

Le maître Abou Saad a dit : le

Il faut retenir cinq bonnes règles,
quand on voit une vision dés­
agréable:

On dit qu'Aicha en s'installant

à n'importe qui.

rêveur doit maintenir certaines
normes pour que sa vision soit
plus proche de la vérité. Il devrait

s'habituer à dire la vérité et éviter
de mentir. A ce propos le prophète
(SAW) a dit : " les visions les plus
véridiques seront vues par ceux

qui disent le plus la vérité ".Il fau­

drait aussi être en état de puberté
au moment de se coucher. Il faut

aussi se coucher sur le côté droit.
dans le lit disait : "Seigneur, je te

demande de m'accorder une

- changer d'abord le coté sur
lequel on s'était couché ;

vision véridique et non menson­

- demander la protection d'Allah
contre Satan (Le maudit) ;

je retiendrai et n'oublierai pas". ■

- se lever pour prier si on peut ;
Dans ce sens, il est indispensable
que les structures se fassent tou­
jours représenter, quand l'occasion
se présente, par des personnes
compétentes. Ainsi, ces derniers
pourront non seulement censurer
ou rectifier les critiques non fon­
dées mais également exposer la
vraie vision de l'islam. A ce
niveau, l'expérience a prouvé que
nous y gagnons toujours : cette
daawa extra communautaire
donne des opportunités de toucher
des cœurs.
Deuxièmement, il faut noter que
leurs choix d'interlocuteurs se por­
tent sur les personnes les plus vul­
nérables de notre Umma : les igno­
rants, les pauvres,...

S'il est évident qu'Allah guide qui
Il veut et se porte garant de Sa reli­
gion, il est tout aussi indéniable
que nous y gagnerions beaucoup si
nous en étions les outils. Alors il
est plus qu'impératif d'agir.

Pour une formalisation du dialo­

gère, utile et non maléfique, que

Oussény SIGUE

MASTER 1 GEOGRAPHIE

gue, les communautés, au sommet,
doivent s'engager et s'organiser.
Les représentants ou envoyés spé­
ciaux auprès de ces structures de
dialogue interreligieux doivent
être mandatés par les premiers res­
ponsables des structures mères.
Les opinions qu'ils présenteront
devant ces instances doivent être
synthétisées par leurs autorités
religieuses respectives, sinon,
conformes à la discipline de leur
groupe.
Il serait plus efficace pour les asso­
ciations de disposer d'une cellule
chargée des questions transversa­
les en rapport avec les autres com­
munautés religieuses. Dans le cas
contraire, voilà ce à quoi nous
assistons et aboutirons : elles orga­
nisent leurs activités, invitent qui
elles veulent pour entendre ce
qu'elles désirent. Il y a de forts ris­
ques que cela crée la zizanie au

sein de la Umma. ■
ALLAH est Le plus savant H

Joseph lui-même fut un spécia­

Ca'Preuve n° & -‘Novembre 2009

15

Extrait
Les secrets du pèlerinage
ment que chacun des actes et
ache qu'on ne
des rites du pèlerinage recèle
parvient
à
Allah que par un rappel pour celui qui veut
le dépouille­ se rappeler et un enseigne­
ment et la ment pour celui qui veut être
réclusion pour se consacrer
édifié. à
Son service. Ainsi, les ermi­ Ainsi, le pèlerin se rappelle,
à l’occasion de la collecte
tes se retiraient dans les
montagnes pour rechercher des provisions pour le
voyage, les provisions en
la familiarité avec Allah.
Voilà pourquoi le pèlerinage œuvres pour la vie future.
Qu'il prenne garde surtout à
a été institué comme un

différente de celle des gens

aux va-et-vient du serviteur

du bas monde.
Lorsqu’il formule l'intention
d'accomplir le pèlerinage en

devant le seuil du Roi pour

ce que ses œuvres ne soient
pas affectées et corrompues
par la duplicité et la recher­
che de la réputation car elles
ne lui seront pas de bonne
compagnie et ne lui serviront
à rien, telle une nourriture
délicate qui pourrit dès la
première halte du voyage, ce

qu'il craigne le non exauce­

que laisse le voyageur per­
plexe et angoissé dans les
moments de besoin. De
même lorsque le pèlerin
quitte son pays, s'engage
dans le voyage et rencontre
de multiples difficultés, qu'il
se rappelle comment il quit­
tera le bas monde par la
mort, pour le rendez-vous de
la Résurrection et toutes les
frayeurs qu'il aura à affron­
ter.
De même, il doit se rappeler
au moment de son entrée
dans le territoire sacré et de
son dépouillement de ses
vêtements lorsqu'il met son
ihrâm (pagne que l'on porte
pour entrer en territoire
sacré), le port de son linceul
et comment il rencontrera
son Seigneur dans une tenue

sité couvre tout le monde, le
droit du visiteur est consi­
déré et la caution du réfugié
est inaliénable. De même, en
voyant la Maison Sacrée, il
se représente sa grandeur
dans son coeur et remercie
Dieu pour lui avoir permis
d'accéder au rang de ses ser­
viteurs, et qu'il ressente la

S

monachisme pour la com­
munauté musulmane.
Parmi les règles de conve­
nance, il y a celle qui
consiste pour le fidèle, à évi­
ter pendant son pèlerinage,
toute activité commerciale
qui risque d'occuper son
coeur et de multiplier ses
soucis, afin que sa seule et
unique préoccupation soit
l'obéissance à Allah. Dans le
Hadith rapporté par Jâbir le
Prophète a dit : " Allah est
fier du pèlerin devant Ses
anges. Il leur dit : regardez
Mes serviteurs ! Ils sont
venus vers Moi hirsutes et
poussiéreux du lointain. Je
vous prends en témoin que
Je leur pardonne ".
Allah a honoré et accordé
une grande valeur à Sa mai­
son. Il l'a installée comme un
point de convergence pour
Ses serviteurs et a institué
autour d'elle un sanctuaire
sacré pour rehausser sa
valeur et agrandir sa posi­
tion. Il a institué le mont
Arafat comme un champ à
son extrémité. Sache égale­

16

disant : " Me voici mon Dieu
! ( la talbiya ) qu'il se rap­
pelle à travers sa talbiya la
réponse de Dieu - qui a dit :
" Appelle les hommes aux
pèlerinage "
Coran : 22-27.
Qu'il espère l'acceptation et
ment. Lorsqu'il arrive au
sanctuaire sacré, il doit espé­
rer l'assurance contre le châ­
timent et craindre de n'être
pas de ceux qui sont rappro­
chés. Néanmoins il convient
que l'espérance soit domi­
nante chez lui car la généro­

grandeur de circumnambuler
autour d'elle car ce qu'il fait
constitue une prière. Qu'il
croit en embrassant la pierre
noire qu'il prête à Dieu l'allé­

geance d’obéissance.
Lorsqu'il effectue le va-etvient entre Safâ et Marwâ, il
doit penser aux deux pla­
teaux de la Balance du Juge­
ment, à ses hésitations et ses
agitations dans l'enceinte de
la Résuncction ou penser

manifester sa sincérité dans

le service, espérer regarder
avec l’œil de Sa miséricorde

et souhaiter la satisfaction de
ses besoins.
S'agissant du stationnement

à Arafât, rappel le-toi en y

voyant l'affluence des pèle­
rins, le tumulte de leurs voix

et la variété de leurs idiomes,
le stationnement du Jour de
la Résurrection et le rassem­
blement de toutes les nations

en cette circonstance et leur

demande pour qu'on inter­
cède en leur faveur.
Pour ce qui est de Médine,

rappelle-toi en y séjournant
que c’est la cité choisie par

Dieu pour Son Prophète, que

c'est vers elle qu'il a choisi

son émigration et placé' sa

maison. Ensuite représentetoi les traces des pieds de
l'Envoyé de Dieu pendant
ses déplacements dans cette

cité. Imagine son recueille­
ment et sa sérénité. Lorsque
tu veux visiter le Mausolée,

que ton coeur soit présent
pour l'honorer et le respecter.

Evoque mentalement son

image magnifique et repré­

sente-toi dans ton coeur le

rang

sublime.

Ensuite

adresse-lui tes salutations ■.
Extrait de La Plume de L'islam

La Preuve n° 25 - Novembre 2009

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La Preuve