Chrétiens et musulmans du Burkina : "Maintenir le dialogue coûte que coûte!"

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Titre
Chrétiens et musulmans du Burkina : "Maintenir le dialogue coûte que coûte!"
Editeur
Le Pays
Date
10 novembre 2003
Résumé
La Commision épiscopale pour le dialogue avec l'Islam a tenu une réunion le 6 novembre dernier. Le résultat des travaux est livré dans ce communiqué de presse.
Couverture spatiale
Banfora
Dédougou
Ouagadougou
Ouahigouya
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
contenu
La Commision épiscopale pour le dialogue avec l'Islam a tenu une réunion le 6 novembre dernier. Le résultat des travaux est livré dans ce communiqué de presse.

Comme à l'accoutumée, les membres de la Commission épiscopale pour le dialogue avec l'Islam (CEDI) se sont réunis au Centre Polyvalent de Formation de Ouagadougou, du 4 au 7 novembre 2003, pour leur rencontre de début d'année pastorale.

En l'absence du président de la Commission, Monseigneur Paul Ouédraogo, la rencontre a été animée par le nouveau secrétaire, Monsieur l'Abbé Etienne Ouédraogo du diocèse de Ouahigouya.

Hormis les diocèses de Banfora et Dédougou, tous les autres diocèses ont honoré de leur présence la rencontre. Elle a commencé par un tour de table sur la vie de la Commission dans les diocèses. Il en ressort des différences de vitalité selon l'organisation plus ou moins avancée desdites commissions.

Après audition du vécu des participants, il a été constaté que dans la plupart de nos provinces, nous sommes témoins de relations fraternelles dans la vie ordinaire de nos communautés humaines. Mais il n'en n'est pas moins vrai qu'on constate aussi qu'un courant islamiste radical secoue le monde, à la suite des événements violents dont nous parlent les médias et qui a des répercussions dans notre pays. Cette tendance nourrit un durcissement des relations avec les autres et suscite la peur.

Voilà pourquoi, il est impératif de maintenir ces efforts de dialogue entrepris par tant de croyants de nos différentes communautés religieuses burkinabè et qui montre que chrétiens et musulmans peuvent vivre ensemble en bonne harmonie. La Commission profite ici pour rappeler les quatre devoirs du chrétien pour un bon dialogue et une bonne rencontre avec nos frères musulmans :

- Le devoir d'analyse des situations de crise. Pour empêcher tout amalgame simplificateur, il faut affiner les grilles d'analyse des situations de conflits pour en saisir les vraies raisons : politiques, économiques, sociales, ethniques, historiques, et pas seulement religieuses, et répondre ainsi aux vraies questions! il faut s'informer...

- Le devoir de connaître la religion de l'autre, pour mieux le respecter et mieux l'aimer, en le laissant dire lui-même quant à sa religion et ainsi faire tomber les préjugés... d'où l'importance des sessions de formation...

- Le devoir de privilégier le dialogue de vie et de collaboration, qui est plus important que tout, à travers le vécu quotidien... pour plus de justice et de paix dans nos villages et notre pays.

- Le devoir de s'enraciner dans la personne de Jésus , dans notre propre foi au Christ pour mieux la connaître , en vivre et en témoigner. Nul chrétien ne peut être contraint d'apostasier!

"C'est la vitalité des communautés chrétiennes et leur courage dans les situations très difficiles qui sont la meilleure réplique à une propagande islamiste".

Nous avons eu la joie d'écouter le témoignage du Comité d'organisation de la rencontre interconfessionnelle des jeunes qui a eu lieu au stade du 4 août à Ouagadougou du 21 au 24 juillet 2003. Le thème en était : "Relations inter-religieuses et paix au Burkina Faso : quelle place pour la jeunesse croyante?" Parmi les recommandations exprimées par eux, retenons : - Que chaque confession religieuse oeuvre à rendre plus profond l'enseignement de sa doctrine religieuse, car la promotion de la paix dans l'esprit du dialogue inter-religieux exige une connaissance parfaite de sa religion et de celle de l'autre.

- Que les autorités politiques prennent des mesures visant à interdire l'utilisation de la religion à des fins politiques.

Puissent, particulièrement, ces deux recommandations ainsi que toutes les autres, trouver un écho favorable chez tous ceux qui président aux destinées de nos populations!

Pour clore notre rencontre, la Commission épiscopale pour le dialogue avec l'islam au nom du Père Evêque, Monseigneur Paul Ouédraogo, veut souhaiter ses voeux les plus sincères aux musulmans qui ont commencé leur jeûne du Ramadan. Nous prions pour eux et avec eux. Que Dieu bénisse tous les croyants du Burkina Faso!

C'est sur ces notes de bénédictions que les travaux de la commission ont pris fin.

Rendez-vous est donné pour le mois de mai 2004.

Le secrétariat
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