Ramadan 2012 : l'unité des musulmans saluée à Ouahigouya, Ramatoulaye et Tansalga

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Titre
Ramadan 2012 : l'unité des musulmans saluée à Ouahigouya, Ramatoulaye et Tansalga
Créateur
Hamed Nabalma
Salif Sankara
Editeur
Le Pays
Date
26 août 2012
Résumé
Contre toute attente, les fidèles musulmans du Burkina ont, à quelques exceptions près, prié le même jour (dimanche 19 août 2012) pour rompre le jeûne du Ramadan. C'est donc la particularité de l'Aïd el-fitr 2012 saluée à sa juste valeur par les dignitaires religieux issus de confréries différentes.
Couverture spatiale
Ouahigouya
Ramatoulaye
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Contributeur
Frédérick Madore
contenu
Contre toute attente, les fidèles musulmans du Burkina ont, à quelques exceptions près, prié le même jour (dimanche 19 août 2012) pour rompre le jeûne du Ramadan. C'est donc la particularité de l'Aïd el-fitr 2012 saluée à sa juste valeur par les dignitaires religieux issus de confréries différentes.

Il est 9h et demie le dimanche 19 août 2012 et la Place de la nation de Ouahigouya, espace prévu pour la prière du Ramadan, brille par sa vacuité. Les fidèles musulmans sont obligés de se terrer chez eux à cause de la pluie diluvienne qui s'abattait sur la ville depuis 7h. Et pourtant, après 30 jours de pénitence, marqués par la nuit de destin (Laylat Al- Quadr), le premier jour du mois de chawwal est annoncé comme jour de fête. Il a fallu attendre encore, avant que le grand Imam, Hamidou Traoré, ne sorte pour la prière de deux rakats. Les fidèles et les autorités administratives ont bravé la pluie afin d'accomplir cet acte hautement important pour le musulman.

Dans ses prêches, l'Imam a décrit le sens du jeûne qui ne consiste pas seulement à s'abstenir de boire ou de manger. Il faut aussi éviter de faire du tort à son prochain, a-t-il dit. Aussi, durant le mois de Ramadan, effectuer le jeûne et l'interrompe de façon volontaire sans raison valable est un pêché dont la réparation est la suivante : faire le jeûne expiatoire, c'est-à-dire jeûner de façon continue pendant 60 jours. L'islam, dira l'imam Traoré, est une religion de la bonté et tout croyant doit avoir le sens du partage et de la solidarité. Il a invité les musulmans à fréquenter les mosquées.

Il a aussi parlé de paix, de cohésion, d'unité, de pardon et de tolérance qui, selon lui, sont des valeurs recommandées par le Saint Coran. Il a, de ce fait, jugé exemplaire l'unicité des fidèles quant à la prière du Ramadan 2012. « C'est un signe que nous visons le même objectif et que Dieu est unique », a-t-il indiqué. Présent à cette prière, El Hadj Khalil Bara, gouverneur de la région du Nord, a confié que le mois de Ramadan représente pour le musulman un moment d'adoration, de privation et de soumission. « C'est un moment pendant lequel nos actes de charité doivent se développer davantage ; nous devons purifier notre coeur et ne laisser aucune place à la haine. Nous devons être justes avec nous-mêmes et être justes avec Dieu. C'est en cela que nous pourrons prouver notre amour envers le Tout-Puissant », a-t-il confié. Le gouverneur a relevé que l'année 2011 a été une année très difficile pour le Burkina. Il a donc imploré Allah d'épargner tout ce qui peut entacher la cohésion sociale.

« Musulmans ou non- musulmans, fortifiez votre foi et vous verrez que Dieu va bénir notre pays », a-t-il signifié. Il a, en outre, exhorté ses administrés à s'abstenir de tout acte belliqueux. « Le dialogue est et demeure l'arme des plus forts et il ne sert à rien de passer par la violence pour résoudre un problème que l'on peut régler sous l'arbre à palabres », a laissé entendre Boukary Khalil Bara. Si à Ouahigouya c'est la place publique qui a reçu les fidèles, à Ramatoulaye par contre, c'est la mosquée avérée très exiguë pour la circonstance, qui a été le lieu de convergence des musulmans. Sortis très nombreux, ils ont, aux côtés de Cheick Aboubacar Maïga II, exprimé leur gratitude envers Allah. Dans son sermon, le guide spirituel a clairement signifié que pendant le mois de Ramadan, les portes du paradis restent ouvertes, alors que celles de l'enfer restent closes.

Dans le même temps, Dieu a fait de telle sorte que la puissance du Satan sur les fidèles soit moindre. « C'est donc une grande occasion pour le musulman d'être plus juste dans ses actes afin de bénéficier de toute la grâce divine », a-t-il expliqué. Il a imploré le Tout-Puissant à étendre sa bénédiction sur le Burkina. « Dans la paix, nous avons la possibilité d'adorer Dieu, de rendre service et de donner des directives », a-t-il lancé aux fidèles. S'adressant aux femmes, il leur a demandé d'être respectueuses envers leurs maris. Car, toute bonne croyante commence par là. « Ayez toujours l'accord de vos conjoints dans tout acte, que vous désirez poser. Cessez d'être jalouses, hypocrites, rancunières et bagarreuses. », a-t-il conseillé. Son message à l'endroit de la jeunesse a été on ne peut plus clair : « Si vous êtes prospère ou non, il vous faut respecter vos parents.

Ne les oubliez jamais, car ils sont à la base de votre réussite. », a-t-il fait noter. Aux personnes âgées, il leur a dit ceci : « Soyez des exemples, inculquez la bonne éducation aux enfants, soyez ceux qui construisent et non ceux qui calomnient, qui détruisent ou qui veulent le malheur d'autrui. Vos actes vous poursuivent comme votre canne de vieillesse dans la tombe. » Cheick Aboubacar Maïga II n'a pas oublié les personnes aisées : « Aidez quand vous pouvez. Construisez plus de centre de santé, d'écoles, de routes ; électrifiez les villages et partagez vos richesses avec les vrais pauvres », leur a-t-il demandé.

A l'ensemble de tous les Burkinabè, il a demandé de s'aimer les uns les autres car, c'est la seule façon de construire un Burkina prospère et digne. « Evitons les jugements stériles car, cela nous amène à construire un mûr qui nous sépare de Dieu. L'or coule à flot chez nous et nous devons en profiter », a-t-il souligné. Que dire alors de cette unicité dans la prière ? « Nous avons comme tout le monde salué cela, qui témoigne de la bonne entente au sein de notre communauté. Pour nous, il faut s'en féliciter », a-t-il laissé entendre. A Tansalga, le Cheick Abdoul Aziz Ouédraogo était lui aussi entouré de nombreux fidèles. L'orateur du jour a dit tout ce qui plaît et ce qui ne plaît pas à ses coreligionnaires.

« Dans notre religion, il est toujours recommandé la droiture. C'est également le cas dans toutes les autres religions du monde. Toute personne qui désire avancer dans la vie doit accepter les critiques. Cette journée de Ramadan est consacrée à la rétrospection. L'islam est la religion la plus simple au monde ; il suffit de suivre ses lois et vous verrez que c'est facile », a-t-il martelé. Le Cheick de Tansalga a aussi salué le fait que les fidèles musulmans ont prié le même jour. Pour lui, c'est une exception qui s'est produite qu'il faut saluer à sa juste valeur. Mais, quelques villages comme Koumbani ont prié le lundi 20 août 2012.
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