Imams et prédicateurs : version revue et corrigée

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Titre
Imams et prédicateurs : version revue et corrigée
Créateur
Mahorou Kanazoé
Editeur
Le Pays
Date
20 octobre 1993
Résumé
Dans un Etat laïc, multiculturel et économiquement faible comme le Burkina Faso, quel doit être le rôle d'un responsable religieux ? c'est ce à quoi ont tenté de répondre une centaine d'imams et prédicateurs lors d'un séminaire tenu du 7 au 14 octobre dernier à la Maison du peuple.
Couverture spatiale
Centre culturel arabe libyen
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Source
Archives Le Pays
Contributeur
Frédérick Madore
contenu
Dans un Etat laïc, multiculturel et économiquement faible comme le Burkina Faso, quel doit être le rôle d'un responsable religieux ? c'est ce à quoi ont tenté de répondre une centaine d'imams et prédicateurs lors d'un séminaire tenu du 7 au 14 octobre dernier à la Maison du peuple.

L'Islam, contrairement à d'autres religions, ne connaît pas de clergé. Il n'y a pas une organisation hiérarchisée de la foi. De ce fait, les Imams constituant les éléments essentiels de la religion et sont par conséquent des guides aussi bien spirituels que moraux pour la communauté musulmane.

Aujourd'hui, à l'heure où les extrémismes religieux s'exacerbent ailleurs, entraînant le chaos social et économique, quelle attitude doivent adopter ces Imams ?

Ce n'est certainement pas ce comportement de rejet et d'intolérance, aux antipodes même de la philosophie islamique. Ce n'est pas non plus un état d'esprit insensible à l'environnement économique. Les Imams doivent s'impliquer dans le processus de développement de leur pays.

La religion musulmane incite les fidèles, quel que soit leur savoir, à travailler et non à mendier. Il ne faut donc pas se couvrir du manteau religieux pour être en marge de la société de dynamisme, de développement.

Les Imams réunis par le Centre culturel arabe libyen et l'Association mondiale de l'appel à l'Islam (AMAI), ont d'ailleurs réaffirmé le caractère progressiste de leur religion : il ne sert à rien de prôner le bien contre le mai, le travail contre l'oisiveté, quand soi-même, on ne constitue pas un exemple de probité et de courage.

En cette période d'incertitudes, où les idées et les bourses se rétrécissent comme une peau de chagrin, Dieu devient souvent la seule issue pour des hommes désemparés. La religion s'avère donc primordial, incontournable dans nos actes et nos pensées, Mais elle peut devenir dangereuse si elle véhicule des attitudes incompatibles avec l'état de la société.

Voilà pourquoi le rôle des prédicateurs est très délicat en Islam. Comment répandre la parole d'Allah et de son messager, sans heurter ou exclure les autres communautés religieuses, sans renier l'Etat laïc et républicain dans lequel il s'exerce. C'est là toute la problématique de la mission du prédicateur, dans une société comme la nôtre. Mais il faut se rassurer, les prêcheurs ne sont pas des rêveurs. Et ils savent qu'il est impérieux de continuer leur œuvre, dans le respect des institutions sociales, religieuses et politiques du pays.

L'Islam, religion de paix par excellence, saura donc compter sur ces Imams et prédicateurs qui ont une mission difficile à accomplir : guider les cœurs dans la voie de la sagesse, éviter les friction s religieuses, dans une situation socio-économique pénible.
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Le Pays